Brisé | By : kokoroyume Category: French > Harry Potter Views: 7486 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Avertissements : Bien que le premier chapitre soit assez soft, cette fic est susceptible de contenir un bon nombre de formes diverses de violence, elle est destinée à être très sombre (bien que la fin n’est, en principe, pas censée être trop dramatique). Je suggère donc à ceux qui n’y seraient pas préparés de NE PAS LIRE cette fic. Et je ne peux que souhaiter aux autres une bonne lecture ^^
Brisé
Chapitre 1
Il l’avait fait. Après des mois de luttes contre le Ministre, Harry avait réussi à obtenir gain de cause et, dans quelques minutes maintenant, il se trouverait à nouveau face à Rogue.
Le traître, le meurtrier.
Son esclave.
La guerre était terminée depuis deux ans déjà, deux longues années durant lesquelles le maître des potions avait été enfermé. L’imbécile avait dû croire qu’en se rendant dès la fin des combats il pourrait s’en sortir. Le monde sorcier n’était plus aussi crédule qu’au temps de Dumbledore. Harry lui-même avait refusé de croire le moindre mot venant du mangemort. Ses souvenirs ? Pas assez probants et falsifiables. Le veritaserum ? Manquant de fiabilité. Et sa parole ? Ne valant absolument rien !
L’homme mentait comme il respirait, c’était maintenant une certitude pour lui. Et ses crimes n’étaient pas du genre à pouvoir être rachetés. Après avoir été la source de la disparition de ses parents et de Sirius, il n’avait pas été suffisant pour lui de supprimer Dumbledore. Au cours de ces six années de luttes, alors que ses proches disparaissaient un à un entre les mains de Voldemort, il avait fallu que Rogue lui enlève ses deux meilleurs amis. Juste devant ses yeux, alors que le mage noir prenait plaisir à les torturer, l’avada kedavra avait à jamais figé Ron et Hermione dans l’immobilité. Et ce bâtard avait eu l’audace, pour sa défense, de présenter des souvenirs, antérieurs à leur mort, où ils le suppliaient de mettre fin à leurs jours pour que le survivant n’ait pas à les voir souffrir plus que nécessaire.
Ce jour-là, durant ce procès inutile, si les aurors ne l’en avaient pas empêché, il aurait pu tuer l’homme de ses propres mains.
Rogue avait finalement été condamné au baiser du détraqueur. Et le jeune sorcier avait fini par convaincre le Ministre de le laisser à sa garde. Certes, la première fois qu’il avait émis cette idée, on l’avait regardé comme-ci il était devenu fou. Ces six intenses années de guerre avaient, selon eux, entamé sa raison. Voldemort s’était acharné à supprimer le moindre de ses proches – et y était parvenu – et cela avait dû finir par jouer sur sa santé mentale.
C’était finalement en y impliquant la presse qu’il avait su imposer sa volonté.
« Qui plus que notre héros mérite que le Ministère lui accorde une faveur ? »
« Est-il vraiment juste de laisser l’un des pires mangemorts, l’assassin de Dumbledore, être simplement dépouillé de son âme alors qu’il a fait tant de mal à notre monde ? »
Et il y avait eu des dizaines et des dizaines d’articles mettant en avant son point de vue. Bien des lettres aussi l’avaient encouragé alors que certaines l’insultaient ouvertement. Mais ça n’avait pas eu d’importance. Aucun de leur avis ne comptait à ses yeux. Pas plus que ceux des hommes qui avaient un temps partagé son lit – ce genre de plaisir avait été capable de lui apporter un peu d’oubli, au début - ou de ses collègues au sein de Poudlard. Le directeur et tous les autres étaient des inconnus pour lui. Aucune, aucune de ses connaissances n’avait survécu à l’immonde serpent. S’il avait accepté ce poste de professeur de DCFM, ce n’était que parce qu’il manquait d’hommes et de femmes compétents après toutes les pertes de la guerre.
Alors, non, le directeur n’avait pas su le convaincre de renoncer à enfermer Rogue dans ses quartiers – il serait sans danger pour les autres de toute façon. Pas plus que toutes ces personnes qui désapprouvaient sa décision, ces anonymes dans un monde où il avait perdu tout ce qui lui était le plus précieux.
Et il était clairement décidé à le faire payer chèrement à Severus Rogue.
Ils n’avaient pas eu de réel face à face depuis sa sixième année à Poudlard, et il n’avait pas oublié ce regard plein de colère et de haine. Durant son procès, l’homme n’avait pas perdu le moindre pouce de sa fierté, n’avait jamais imploré pour avoir la vie sauve – même au plus proche de sa sentence, et n’avait jamais semblé vouloir donner plus de justifications que les éternels « Je n’ai fait qu’agir comme je le devais » ou autres « Une guerre ne se gagne pas sans sacrifices ». Regrettant si peu ses actes, paraissant prêt à recommencer s’il le fallait, si peu marqué par les combats… Harry en était certain, rien ne lui donnerait plus de plaisir que de le briser.
Un auror qu’il ne connaissait pas arriva par sa cheminée et se présenta devant lui qui attendait patiemment sur le canapé.
- Bonjour, Monsieur Potter. Si c’est toujours ce que vous souhaitez, mes collègues seront ici dans quelques instants. Toutefois, le Ministre m’a chargé de vous demander, une dernière fois, si vous étiez certain de votre décision. Il n’a pas encore annulé l’ordre d’exécution et le fera si vous lui confirmez définitivement que c’est bien là votre choix.
L’homme aux cheveux grisonnants semblait être de l’avis de beaucoup et ne pas aimer l’idée de laisser le mangemort entre ses mains mais il n’en était pas moins resté formel pour autant.
- Je n’ai pas changé d’avis. Amenez-le-moi, s’il vous plaît, répondit le survivant d’un ton sans réplique.
Harry n’était pas aussi calme que sa voix le laissait croire. Son cœur battait vite et il sentait ses mains moites mais, à vingt-cinq ans déjà, il avait vécu assez d’épreuves pour masquer toute appréhension et impatience.
- Bien.
L’auror fit demi-tour et, un instant plus tard, quatre hommes apparaissaient dans le salon du jeune professeur.
Harry ne chercha pas encore à observer Rogue qui était au milieu d’eux mais conversa d’un ton neutre avec leur chef.
- Voici sa baguette, presque totalement scellée, comme nous en avons convenu, lui dit l’homme âgé en la lui tendant. Vous rappelez-vous de toutes les précautions mises en place pour sa présence à vos côtés ?
- Bien sûr. Jamais seul en dehors de ces quartiers, à moins de deux mètres de moi si je décide de l’en faire sortir mais, dans ce cas, en le privant de sa baguette. Ne pas le laisser s’approcher du moindre élève. Ne mettre entre ses mains aucun objet magique ou ingrédient de potion susceptible de le rendre plus dangereux qu’il ne l’est déjà. Et informer directement le Ministère du moindre problème ou de ma volonté de me débarrasser de lui. Était-ce tout ce que vous vouliez entendre ?
- Eh bien, oui, Monsieur Potter, les points les plus importants y sont. Alors… j’imagine que nous devrions vous laisser à présent.
L’auror était visiblement réticent mais Harry n’en avait cure. Il attendait patiemment, toujours assis sur son canapé, que les trois hommes en robes officielles s’en aillent.
Lorsqu’enfin il se retrouva seul avec le maître des potions, il leva la tête vers lui.
Rogue était maigre, ses cheveux trop longs mais sa robe était impeccable et il semblait que le Ministre avait fait l’effort de le sortir de la crasse dans laquelle il l’avait laissé avant de l’envoyer à lui. Il fixa finalement son visage au nez crochu et ne fut pas satisfait de son expression. Il aurait dû l’observer avec mépris, et non avec ce regard interrogatif, il était devenu son esclave, et personne n’avait pu prendre soin de lui cacher cela…
Le gryffondor continua à le fixer pendant de longues secondes puis se leva.
Ce n’était donc même pas son vrai visage qu’il allait lui montrer mais il avait l’intention de lui jouer la comédie, comme-ci de se trouver à sa merci était de très loin préférable au baiser du détraqueur. Eh bien, soit, cela n’allait en rien influencer ses décisions.
- Suivez-moi, ordonna le plus jeune d’un ton froid.
Le maître des potions obéit sans un mot.
- Cette pièce sera votre laboratoire, annonça Harry en ouvrant une première porte. Comme vous l’avez entendu vous-même, la gamme des ingrédients à votre disposition est fortement réduite. Rien ici n’est capable de produire un quelconque poison ou fantaisie du genre, je doute même qu’il soit possible d’y faire exploser le moindre chaudron.
L’homme observa la pièce semblant un peu déstabilisé.
A dire vrai, Harry s’était surpris lui-même lorsqu’il avait choisi d’installer cela. Mais qu’était-il donc censé faire de Rogue durant les longues heures de cours qu’il donnait lorsque la rentrée arriverait ? Et puis, s’il voulait briser l’homme, il ne voulait pas le rendre fou. Il n’allait pas l’attacher à un mur et ne plus s’en soucier alors qu’il pouvait travailler, entre autres, à quelques remèdes de base pour l’infirmerie. Bien sûr, s’il lui prenait l’envie de refuser – ou de bâcler - cette tâche, il pourrait toujours aviser en temps utiles.
- Et voici votre chambre. Votre salle de bain est à droite ; les affaires que j’ai pu récupérées sont au pied de la bibliothèque.
Le serpentard était visiblement étonné par son ton civil et ses actes. Mais l’éclair de reconnaissance qu’il vit un instant dans les yeux noirs lui déplut fortement. Il devrait lui faire clairement comprendre qu’il n’accepterait pas ce genre d’hypocrisie, et il y avait plus d’une méthode pour cela. Oui, Harry avait récupéré ce qu’il pouvait de ses affaires – simplement par hasard, d’ailleurs, et oui il lui donnait un toit, mais il n’était pas suffisamment stupide pour accorder de la valeur à de telles actions. Le survivant le savait et n’aimait pas l’idée que Rogue le croit assez crédule pour imaginer qu’il lui en était réellement reconnaissant.
Le sorcier fit un pas dans la chambre mais Harry le tira brusquement par le bras pour le traîner dans le salon. Sa force semblait avoir bien diminuée durant ses deux dernières années passées entre le Ministère et Azkaban ; ça allait bien arranger ses affaires.
- Qu’est-ce qui vous prend ? Lâchez-moi ! s’indigna son aîné. Il n’est pas utile que-
- Silence !
Le maître des potions se tût – sans doute plus par surprise que par volonté de lui obéir.
- Maintenant, nous allons mettre les choses au point, déclara Harry en lui lâchant le bras à présent qu’ils étaient revenu au centre du salon.
- Que voulez-vous dire ? déclara Rogue d’un air confus. Vous m’avez libéré avant que je sois exécuté, même si cela s’est produit pour une étrange raison – il va d’ailleurs falloir que vous m’expliquiez d’où vous est venue une telle idée. Alors, bien que j’ais pendant un instant crû que vous vous étiez rangé du côté de l’opinion générale, je suis…
Non… ? Il pensait… Il avait… C’était drôle, vraiment très drôle. La chute n’en allait être que plus cruelle.
Pourtant, déjà, simplement à cause de son regard sans doute, un nouveau masque était descendu sur le visage de Rogue. Il était redevenu pratiquement impassible mais un tic au coin de sa bouche trahissait son émotion.
- Vous ne me croyez pas, articula l’homme, semblait-il avec difficulté.
- Bien sûr que non. Vous êtes un meurtrier de la pire espèce, me croyez-vous réellement assez bête pour accorder le moindre crédit à vos mots ?
Mais tout ce qu’il obtint du plus âgé fut un silence glacial alors que les fines lèvres étaient durement pincées.
Assister à sa première désillusion avait vraiment un côté très jouissif. Qui savait pendant combien de temps le maître des potions avait considéré son action comme une opportunité unique ?
- Pourquoi suis-je ici ? questionna-t-il finalement d’un ton cassant.
- Je ne vais pas prêter attention pour cette fois à votre ton, prévint Harry d’un ton bas qu’il ne se souvenait même pas être déjà sorti de sa bouche auparavant, mais il va falloir que cela change rapidement. Vous êtes ici pour la raison que l’on vous a révélée. Vous êtes mon esclave jusqu’à nouvelle ordre. Il est de votre obligation de m’obéir à partir de maintenant… ou vous en goûterez les conséquences.
Le survivant avait soulevé son menton avec sa baguette et l’observait d’un air menaçant. Il espérait presque qu’il lui donne l’occasion de le lui prouver.
- Je refuse. Si vous ne me croyez pas, personne ne le fera. Mieux vaut que mon sort soit réglé dès à présent, affirma-t-il en repoussant sa baguette d’un geste lasse.
Cette fois le sorcier était calme – abattu même, s’il avait crû à ces masques d’émotions factices.
- Vous ne pouvez pas refuser. Votre sort a été remis entre mes mains. Et il serait bien trop facile pour vous d’être froidement exécuté. Vous devez payer, et je suis celui qui va s’en charger.
- C’est donc cela, Potter ?
Et maintenant l’homme était en colère.
- Vous cherchez seulement un moyen de vous venger ? De la plus basse des façons, en m’humiliant autant que vous le pourrez ? Vraiment je regrette le jour où j’ai cessé de vous considérez comme votre père ! Vous voulez encore enfoncer quelqu’un qui a tout perdu alors qu’une communauté entière est à vos pieds et que vous êtes entourez de tant de personnes veillant à votre confort !
Sale bâtard, pensa-t-il avant même qu’il ne referme ses mains sur sa gorge.
Il les avait tous perdu, TOUS ! Par la faute de Voldemort et par SA faute ! Rogue lui ne tenait à personne si ce n’était à lui-même et il trouvait encore le moyen de se plaindre alors que c’était LUI le traître !
Harry pressait ses doigts sur sa trachée mais pas suffisamment pour l’étouffer, juste pour le faire taire. Il n’allait pas entrer dans son jeu et lui donner ce qu’il voulait – la mort – si facilement. Il relâcha sa prise et le serpentard tomba à genoux, mains sur sa gorge, respirant difficilement – sa faiblesse était vraiment telle qu’elle ne l’avait jamais été.
- Ce n’était qu’un avertissement, Rogue. Mais je peux vous assurer que je n’hésiterai pas à faire usage de sort particulièrement douloureux si vous osez encore élever la voix contre moi, ou ne modérez pas vos paroles. Les Impardonnables sont interdit par le Ministère, même dans une telle situation. Mais j’imagine que vous connaissez le « Dolens », non ? Ou l’ « Aegrotus » et son dérivé l’ « Aegroris » ?
Rogue leva ses yeux vers lui, même s’il était toujours à genoux, avec une légère incrédulité.
- Vous n’allez pas utiliser ces sorts sur moi, Potter ? Ils sont à l’extrême limite de la magie noire, vous ne-
- Mais ils n’en sont pas. Et, jusqu’à présent, ils semblent ne pas avoir d’effets indésirables à long terme, contrairement au Doloris. Ils n’en restent pas moins très rarement employés car qui voudrait avoir recours à ces sorts si difficiles à apprendre lorsque le Doloris se montre plus efficace et plus cruel ? Certains livres assurent pourtant qu’ils sont plus douloureux encore que leur frère Impardonnable…
Il ressentait presque un plaisir sauvage à voir la peur grandir sur le visage pâle. Et Harry n’en éprouvait presque aucune culpabilité. Combien de tortures infâmes ses amis avaient-ils dû subir avant de rendre leur dernier souffle ? Ce n’était qu’un juste retour des choses.
- Vous ne le ferez pas, déclara Rogue d’un ton désagréablement convaincu.
- Aussi longtemps que vous m’obéirez, vous n’aurez pas à voir cette certitude stupide s’effondrer.
Harry s’assit dans son canapé et observa le maître des potions qui se relevait en vacillant légèrement.
- Alors, qu’attendez-vous de moi, Potter ? Que je me traîne à vos pieds ? Que je vous appelle « Maître » comme je le faisais avec le Seigneurs des Té-
- Aegrotus.
L’homme s’écroula à nouveau mais cette fois replié sur lui-même, en position fœtale, semblant essayer de respirer sans y arriver.
- Aegrotus, un sort qui vous donne l’impression d’étouffer malgré l’air qui entre librement dans vos poumons, et puis qui semble enflammer votre poitrine. Est-ce que cela vous plaît ? Finite.
La menace avait été sérieuse, même s’il n’avait pas eu vraiment l’envie de l’appliquer. Ce n’était pas une méthode à laquelle il voulait recourir souvent… comme l’avait mentionné son aîné, à son plus grand dégoût, il se sentait presque comme un mangemort après l’avoir utilisé. C’était la première fois qu’il y avait recours sur un être humain.
En dépit de toute vérité qui pouvait se cacher dans les mots de Rogue, il ne tolèrerait pas ce genre d’insultes de sa part. Il avait décidé cela dès le premier jour où son choix avait été fait, et il ne reviendrait pas en arrière.
Le serpentard, parvenant à peine à se redresser, lui lançait des regards pleins de fureur. Mais sa main était encore accrochée à son cou et il avait apparemment décidé de se taire pour un temps.
- Bien. Je n’ai pas besoin que vous portiez le moindre masque devant moi, ou que vous feignez un respect dévot envers moi. Pas plus que je ne vais accepter que vous m’insultiez à la première occasion. Je vous hais comme je n’ai jamais haï personne si ce n’est ce dégénéré de Voldemort…
Il le vit trembler à ce nom et ne put retenir un rictus dédaigneux. Comme c’était pathétique, craindre encore le nom de celui qu’il avait lui-même choisi de servir.
- J’ai mes projets pour vous… Mais, pour l’instant, vous allez travailler dans votre laboratoire. Vous fournirez toutes les potions les plus simples nécessaires dans cette école et vous réaliserez les bases d’autres destinées à nombres de chercheurs ou d’hôpitaux. J’attends également de vous que vous commenciez des recherches dans plusieurs domaines pour le soin de diverses pathologies sorcières. Je vous préviens, cependant, si vous tentez de saboter cela, vous vous en mordrez les doigts.
- Je n’y vois aucune objection.
La réponse claire et étonnement docile le surprit mais il n’en fit pas commentaire.
- Cela ne vous rachètera jamais auprès du monde sorcier mais vos « talents » seront au moins utilisés à bon escient pour un temps.
Et à ces derniers mots, un éclair de rage passa dans les yeux noirs. Il garda malgré tout les lèvres fermement serrées.
- Un elfe de maison est assigné à ces quartiers mais la seule chose que vous pouvez lui demander est de vous apporter vos repas. Tout autre requête doit m’être adressée – bien que je doute d’accepter toute demande n’ayant pas trait à votre tâche. Comme vous l’avez entendu vous-même, aucun contact avec l’extérieur ne vous est permis. Vous êtes « assigné à résidence » sauf exception – peu probable – de ma part. De toute façon, suffisamment de sort ont été mis en place pour que vous ne puissiez rien y faire.
Le visage de Rogue était toujours haineux bien que cela semblait être jumelé avec un certain soulagement, dont il ne parvenait pas à s’expliquer l’origine… Il haïssait sa situation, n’est-ce pas ?
Harry chassa cette question peu importante pour l’heure et continua.
- Votre baguette… vous sera rendue si je juge votre comportement acceptable. Mais que ce soit avec ou sans, vous êtes dans l’incapacité de me faire le moindre mal. Si vous essayez, vous serez paralysé durant plusieurs secondes avant même de m’atteindre. Temps que j’estime amplement suffisant pour reprendre le contrôle et agir en conséquence.
Le survivant se leva, même si Rogue était toujours à terre, et se dirigea vers sa chambre.
- Ce sera tout. Vous pouvez commencer votre travail ou tout autre chose que je vous ai autorisée. Je ne réclamerai pas de quota journalier de votre part avant deux jours, le temps que je puisse m’assurer que vous avez encore quelque compétence dans le domaine des potions, termina-t-il sans se retourner.
Lorsqu’il referma la porte derrière lui, Harry s’y adossa et ferma les yeux.
Ce qu’il allait faire était cruel, il le savait. Son entourage aurait sans doute été choqué par ses projets. Mais ils n’étaient plus là, et cette rage en lui était plus vivace que jamais.
Bien qu’il venait d’introduire Rogue dans un univers contraignant, il lui avait accordé une certaine liberté, l’illusion d’une place tolérable au sein de ses quartiers.
Le survivant se laissa glisser vers le sol.
A une époque, durant sa sixième année pour être exact, il avait commencé à avoir une certaine estime pour le maître des potions, il avait été sur le point de lui accorder sa confiance, il avait presque commencé à le regarder différemment des autres professeurs… et après il avait tout détruit. Il avait tué Dumbledore et, étonnement, si on lui avait donné une preuve solide à l’époque, il aurait pu remettre en doute cette traîtrise. Mais, quant il l’avait vu lever sa baguette sur ses deux meilleurs amis et vu les sorts les atteindre, en dépit des cris qu’il poussait à s’en arracher la gorge, tout espoir avait volé en éclat. Et six mois plus tard, Harry Potter abattait froidement Tom Elvis Jedusor.
De la même façon, il allait réduire en miettes certaines des croyances de Rogue à son sujet et, même si pour l’instant il se dégoûtait un peu lui-même en pensant à ce qu’il allait faire, le survivant ne pouvait pas s’empêcher d’attendre ce moment avec une impatience grandissante.
A suivre…
Le prochain chapitre justifiera largement le fait que je sois venue poster cette fic sur ce site…
D’ici là, j’attends vos avis et j’invite ceux qui le désire à me laisser leur mail pour que je les prévienne dès la publication du chapitre suivant ^^
(Du latin : dolens = qui afflige de douleur – aegrotus = malade – aegroris = maladies)
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