Déicide | By : Andarta Category: French > Anime Views: 1074 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. Only the OC are mine. |
Genre de la fic : Euh ? Espionnage, Yaoi, Angst, du tout et n’importe quoi…
Couple : Pour l’instant, aucun… Ou un MiloxCamus forcé ^^ ; ;
Avertissement : rapport non consenti et pas mal de violence aussi dans ce prologue, z’êtes prévenus…
Note : Je remercie celles qui m’ont encouragée ainsi qu'à Alake pour s’être portée volontaire pour la bêta-lecture…^^
DEICIDE
Prologue
– Grèce, Sanctuaire d’Athéna –
Athéna se tut. Elle observa calmement ses Chevaliers. Les Golds formaient une ligne droite parfaite, tous agenouillés, la regardant avec diverses expressions. Mü semblait estomaqué et restait bouche bée ; Aldébaran avait des yeux vides ; les jumeaux, Saga et Kanon, après un mutuel coup d’œil perplexe, demeuraient dubitatifs ; Angelo serrait les poings, un rictus cruel affiché sur son visage ; Aiolia, après un mouvement de recul involontaire, paraissait effondré ; Shaka avait été tellement surpris qu’il en avait ouvert des yeux effarés ; Dohko avait perdu son sourire et s’était renfrogné ; Milo faisait concurrence au cachet d’aspirine et tremblait imperceptiblement, son regard arborant une magnifique teinte orangée ; Aioros, après un long soupir désolé, montrait tous les signes de l’indignation ; Shura était au bord de l’explosion, déjà prêt à exécuter le moindre ordre sur-le-champ pourvu qu’il se défoule ; Camus, fidèle à lui-même, demeurait impénétrable et n’avait même pas cillé ; Aphrodite avait porté une main devant sa bouche et secouait la tête, visiblement incapable de croire à cette nouvelle.
Les Bronzes, rassemblés à côté du trône, n’étaient pas en reste. Seiya s’exclama :
– Wow, la vache ! J’y crois pas !
Shiryu le fit taire d’un coup de coude dans les côtes. Inutile d’en rajouter une couche. Lui-même était aussi interloqué que les autres et son cerveau s’était comme déconnecté. Shun avait les larmes aux yeux et jetait un regard désolé à son camarade. Ikki avait baissé la tête pour cacher sa confusion et la violente colère qui montait en lui. Mais la réaction la plus violente vint de Hyoga qui, profondément choqué, poussa un cri scandalisé et hurla :
– J’avais confiance en vous ! Comment avez-vous seulement osé ?
Son interlocuteur ne sembla pas réagir et se contenta de lui lancer un regard à peine désolé.
Athéna se leva, sceptre en main, mortellement sérieuse :
– Camus du Verseau, lève-toi et avance d’un pas.
Le Français obéit avec calme et se détacha de ses pairs. Il savait ce qui l’attendait, ce n’était guère une surprise. Il se devait pourtant de rester égal à lui-même, même si, en ce moment, il aurait préféré de loin ne pas avoir été ressuscité.
– Camus du Verseau, au vu de ces tristes circonstances, je me vois dans l’obligation de te demander ton armure.
Voilà, le couperet était tombé. Il n’appartenait plus à la chevalerie. Camus se concentra un bref instant. Son armure éclata pour se recomposer devant lui sous sa forme d’exposition. Sans elle, il se sentait diminué, même s’il avait toujours son cosmos. Mais Athéna n’en avait pas fini avec lui :
– Camus, tu n’es plus Chevalier. Je te donne une heure pour quitter définitivement le Sanctuaire. Passé ce délai, je ne pourrai plus garantir ta sécurité. Une fois dehors, ne cherche jamais à revenir ou tu seras immédiatement mis à mort.
Si peu de temps ! Camus pâlit légèrement alors que son cœur de glace se serrait douloureusement, puis, dignement, il salua Athéna. Même dans un moment pareil, alors qu’il était en pleine disgrâce, il gardait cette fierté majestueuse qui le caractérisait.
– Merci de votre générosité, déesse Athéna… Je vais me retirer sans tarder…
Il se redressa, tourna les talons et hésita une seconde. Il venait de recevoir de plein fouet douze regards accusateurs et blessés et il en sentait cinq supplémentaires le mitrailler dans le dos. Oh ! Par Athéna ! Tout cela était-il vraiment nécessaire ? Parmi tous ces yeux fixés sur lui, il en repéra plusieurs qui se faisaient déjà une joie de le mettre en pièces. Camus les ignora avec superbe. Aucun d’entre eux ne lui faisait peur. Mais ce fut celui de Milo qui le fit frissonner d’appréhension. Ce dernier le fixait d’un air franchement mauvais et se retenait visiblement pour ne pas l’étriper sur place. Camus pouvait le comprendre : il avait été son meilleur ami et il devait se sentir profondément trahi. Lui-même, pourtant éduqué et entraîné avec une rigueur et une austérité sévères afin de n’éprouver aucun sentiment, ne pouvait s’empêcher de ressentir une douleur sourde et lancinante qui poinçonnait impitoyablement son âme. Mais il le fallait… Il devait assumer jusqu’au bout… boire le vin jusqu’à la lie.
Il inspira profondément et, sans prêter davantage attention à ses ennemis fraîchement émoulus, se mit en marche vers la sortie du palais. Alors qu’il arrivait aux grandes portes, Shura bondit sur ses pieds et lança avec colère :
– Eh ! Tu vas pas t’en tirer comme ça ! T’as des excuses à présenter à notre Déesse et tu dois assumer tes responsabilités !
Camus ne répondit pas. Il sortit en rejetant en arrière l’une de ses mèches marine. Il avait toujours sa démarche féline et il semblait d’autant plus frêle qu’il n’avait plus d’armure. Il était donc plus vulnérable… Shura allait se jeter à sa poursuite lorsque Athéna le rappela à l’ordre. Elle avait accordé un délai d’une heure à Camus et elle tenait à ce qu’on respecte sa parole…
Camus entra dans son temple, le cœur gros et l’esprit inquiet. Il savait bien que, malgré l’ordre d’Athéna, plusieurs Chevaliers allaient le pourchasser dans un excès de zèle… C’était étrange… Il avait l’impression de se retrouver dans la peau d’Aioros quinze ans plus tôt, l’armure et le bébé divin en moins et beaucoup de chasseurs expérimentés en plus… Comment allait-il s’en sortir ? Et si les Chevaliers Divins s’y mettaient, autant dire qu’il était mort ! Il n’avait pas une seconde à perdre !
Il prit son sac de voyage, toujours prêt en cas de mission impromptue – ce qui était presque le cas – et sortit par un côté du temple. Prendre les Escaliers Sacrés ferait de lui une cible beaucoup trop facile et repérable. Passer par le passage souterrain serait la première chose que feraient ses ennemis pour l’y coincer… En sa qualité d’espion, Camus connaissait un nombre incalculable de petits sentiers presque invisibles aux profanes. Il se décida pour cette dernière option. Il commença son escapade en dissimulant soigneusement son cosmos. Autant mettre tous les atouts de son côté.
Il en était arrivé au quart de son parcours qu’il évita de justesse une boule de feu projetée contre lui. Dans la fraction de seconde qui suivit, il bondit pour échapper au tranchant d’Excalibur et il s’était à peine réceptionné, qu’il se jeta au sol pour ne pas se faire épingler par la Royal Demon Rose. Camus se releva promptement ; il avait essuyé trois attaques mais il sentait quatre cosmos agressifs et un cinquième plus éloigné, certainement un observateur. Ses adversaires voulaient sa mort, de toute évidence… Et lui, il allait devoir affronter tout ce petit monde en même temps…
– Bon… Trois des assassins et le chaton aux griffes sorties… Et évidemment, tout ce joli petit monde en armure… grommela entre ses dents le Verseau, visiblement enchanté d’une telle situation.
Il lui fallait défaire ses adversaires sans les tuer… mais eux, ils ne jouaient pas… Camus décida d’attendre la prochaine offensive… qui vint de derrière… Le Français eut juste le temps de bondir sur le côté avant de voir la roche s’ouvrir en deux. Il devait agir vite, avant qu’ils ne coordonnent leurs attaques. D’abord neutraliser les plus dangereux : Shura et Aiolia. Ensuite, s’occuper des cas d’Angelo et d’Aphrodite. Il se précipita à la vitesse de la lumière sur Shura et sauta pour passer derrière lui lorsque Aiolia déclencha son attaque. Camus se servit du Capricorne comme bouclier, ce qui endommagea son armure. L’Espagnol était fou furieux. Il s’était fait avoir comme un bleu ! Camus ne lui laissa pas le temps de contre-attaquer et lui administra un magistral coup de pied qui l’envoya faire la bise à la falaise. Aphrodite et Aiolia attaquèrent en même temps. Le Verseau dressa une barrière d’énergie à la hâte et lança son Diamond Dust. Si les roses du Poissons n’y résistèrent pas, le Lightning Plasma, même affaibli, le percuta et le fit chanceler. Par Athéna ! Que son armure lui manquait !
Le regard nuit de Camus se fixa sur celui verdoyant d’Aiolia. Ce dernier se mit en garde. Le Verseau n’avait, semble-t-il, aucune envie de se laisser corriger et il leur faisait une démonstration de sa vraie puissance et de son intelligence tactique. Après tout, il parvenait à tenir tête à trois Chevaliers d’Or à lui seul et sans armure ! Et dire que Shura pensait qu’il était faible ! Camus avait bien caché son jeu… Peut-être était-il bien plus puissant que Hyoga, mais qui pouvait savoir ?
Shura étant momentanément hors combat, Camus avait décidé de s’occuper d’Aiolia et d’Aphrodite. Il fonça sur le Lion et engagea un furieux corps à corps, malgré son désavantage flagrant. Camus regretta très vite cette stratégie. Aiolia lui décocha un tel coup que le Verseau fut balayé et n’arrêta sa glissade que contre une paroi rocheuse. Il resta quelques secondes immobile, le souffle coupé, les oreilles bourdonnantes et le goût du sang dans la bouche. Il se releva pourtant, faisant fi de la douleur et ne semblant prêter aucune attention aux estafilades qui mettaient son dos à vif. Lentement, il joignit ses mains au-dessus de la tête et fit brutalement exploser son cosmos une fois que sa concentration fut suffisante.
– Aurora Execution !
Un blizzard glacial se rua sur le Lion, qui tenta bien de résister un moment mais qui finit par basculer dans le ravin derrière lui. Lorsque les derniers effets de l’attaque se dissipèrent, Aiolia avait disparu et tout ce qui entourait Camus était recouvert d’une épaisse couche de glace. Aphrodite le regarda et passa une main dans ses cheveux. Camus haletait, commençant visiblement à se fatiguer. Le Poissons déchaîna ses Piranhan Roses mais le cosmos doré du Verseau gelait les fleurs avant même qu’elles n’aient parcouru la moitié du trajet.
– Aphro, tu es un grand combattant, mais contre moi, tu n’as aucune chance. Rentre chez toi… fit doucement Camus.
Le Suédois le foudroya du regard, vexé, et se précipita sur lui pour engager un combat plus physique, mais très vite, bien qu’habitué aux basses températures, il se rendit compte que le souffle polaire que dégageait le Français allait bien au-delà de sa propre endurance. Les lèvres bleues, le corps secoué de frissons, il ne tarda pas à battre en retraite précipitamment. Il suffit alors d’un simple Diamond Dust à Camus pour lui faire perdre connaissance. Angelo, qui avait observé toute la scène sans intervenir jusqu’à présent, applaudit lentement.
– Je vois que tu vas bien au-delà de ta réputation, l’Iceberg. Mais tu es fatigué et on va voir si tu vas résister aux Vagues d’Hadès.
Le Cancer tendit le doigt vers le ciel et une lueur apparut. Camus savait pertinemment de quoi il s’agissait et il sut avoir tout intérêt à contrer immédiatement et de manière inattendue. Pour la troisième fois, il s’approcha de son adversaire et frappa de toutes ses forces l’armure d’or au niveau du plexus. Angelo allait éclater de rire en voyant la main couverte de sang du Verseau mais il sentit quelque chose d’anormal se produire. Une impression de froid le saisit et son armure lui sembla lourde, très lourde, comme si elle n’était plus qu’un vulgaire amas de ferraille. Il regarda avec stupeur sa protection : une fine couche brillante la recouvrait !
– Mais qu’as-tu fait à mon armure ? ! ? hurla-t-il, furieux.
Puis le choc du coup se répandit comme une vibration dans du cristal et l’armure du Cancer tomba en pièces au sol.
– Je crains que tu ne doives aller voir Mü au plus vite. Ton armure n’est pas encore morte mais cela ne va peut-être pas tarder… Elle est gelée…
Angelo le regarda avec rage et frustration : quelle enflure, ce type ! ! !
– Gelée ? ? ! ! répéta-t-il. Le zéro absolu ?
Camus le dévisageait toujours aussi calme et indifférent :
– Tu ne crois tout de même pas que Hyoga, un Bronze, soit le seul à atteindre le zéro absolu ? Je suis le maître des Chevaliers des Glaces, ne l’oublie pas ! Ce n’est pas pour rien que l’on m’a surnommé le Magicien de l’Eau et de la Glace !
Le Cancer ouvrit des yeux comme des soucoupes. Cela voulait dire que pendant la Bataille du Sanctuaire, Camus avait laissé son disciple le battre volontairement ? Angelo, perturbé et inquiet pour son armure, décida d’arrêter là les hostilités. Après tout, il le retrouverait bien un jour et là, il lui ferait payer ! Il ramassa donc les pièces de son armure et s’éclipsa, non sans avoir menacé auparavant le Verseau qui n’en avait cure.
Camus récupéra son sac et se remit à sauter de rocher en rocher le plus rapidement possible. Il sentait toujours la présence du cinquième chevalier mais ce dernier ne semblait pas encore prêt à le combattre. L’heure accordée par Athéna allait bientôt s’achever et il devait se dépêcher de franchir les portes du Domaine Sacré.
Il les avait en vue lorsqu’une énorme déflagration le heurta de dos, l’envoyant rouler sur le sol comme un fétu de paille. Camus lutta pour ne pas perdre conscience. Il avait mal partout. A coup sûr, il était gravement blessé… Il resta allongé sur le sol, rassemblant ses forces pour pouvoir se remettre debout. Il leva son regard sur la silhouette du Capricorne qui le fixait avec un souverain mépris. Il lui asséna un méchant coup de pied dans les côtes en lui ordonnant :
– Lève-toi !
Camus fut saisi d’une quinte de toux et chercha l’air avec difficulté. Shura lui donna un autre coup vicieux mais le Verseau semblait épuisé. Rassemblant tout son courage, Camus se remit lentement à genoux, puis fit un effort supplémentaire pour se relever complètement. Ses jambes tremblaient encore sous le choc et son regard devenait vitreux.
– Excalibur ! tonna Shura sans pitié.
– Salle du Grand Pope –
Dans la salle du trône, Athéna et Shion regardèrent l’armure du Verseau avec étonnement. Cette dernière s’était mise à vibrer, à briller de mille feux et semblait sur le point de rejoindre son dernier propriétaire. Athéna savait que plusieurs de ses Golds avaient désobéi pour châtier le traître et ce, malgré son ordre. Le combat devait faire rage, elle sentait les explosions de cosmos, surtout celui de Camus qui commençait à s’affaiblir.
– J’espère que Camus va s’en sortir… Ils sont cinq tout de même… murmura le Grand Pope, inquiet.
– J’ai toute confiance en lui, Shion, c’est pourquoi je l’ai choisi. Il réussira cette mission… C’est important…
– N’empêche que cette mise en scène…
– … a convaincu tout le Sanctuaire, fit Athéna avec douceur.
L’armure brillait de plus en plus et s’était mise à léviter mais quelque chose semblait la retenir. De fait, du masque doré, coulaient des larmes de désolation.
– On dirait que Camus refuse l’aide de son armure malgré le danger… Il sait qu’en la revêtant, tout tomberait à l’eau… constata Athéna.
– Oui, mais si elle pleure, c’est que le Verseau doit vraiment être en mauvaise posture…
– Il se défend à corps perdu en essayant de préserver ses adversaires, c’est très noble de sa part… Je vais rappeler celui qui affronte Camus pour le sermonner un peu. Ça lui laissera le temps de quitter le Sanctuaire.
Shion sourit sous son masque :
– Je crois que ça ne sera pas nécessaire. Il l’a laissé en plan et se trouve désormais du côté d’Athènes… Notre magicien est plein de ressources !
L’armure, comme apaisée, se reposa sur le sol, cessant de vibrer et de briller. Seules des larmes cristallines coulaient encore…
– Aux portes du Sanctuaire –
– Excalibur ! tonna Shura sans pitié.
Et Camus, qui ne pouvait espérer fuir une telle attaque presque à bout portant, effectua une prise de lame en bloquant net le mouvement du Capricorne. Le saphir terni des prunelles du Verseau se planta dans le jais de celles de Shura et il constata froidement :
– Shura, Chevalier d’Or du Capricorne, toi qui reçus en héritage la légendaire Excalibur en remerciement de la fidélité du dixième signe zodiacal envers Athéna, serais-tu, toi aussi, parjure et la trahirais-tu ?
L’Espagnol, outré par la question de Camus, rugit :
– Comment oses-tu ? Toi, un…
– Attention à ce que tu vas dire, Shura, coupa d’un ton sec le Verseau. Avant de me juger, sois conscient de la gravité de tes propres actes ! Tu as désobéi à Athéna et tu as attaqué un homme sans armure par derrière et ce, par deux fois ! Où est donc ton honneur, Chevalier ? Depuis quand es-tu trop lâche pour frapper dans le dos ?
Shura blêmit à ces mots et recula d’un pas, comme foudroyé. Le Français était redoutable ! D’ailleurs, ce dernier profita de la stupéfaction momentanée du Capricorne pour récupérer son sac et pour filer à la vitesse de la lumière jusqu’à Athènes.
– Asgard, Palais Royal –
La jeune femme aux cheveux argentés s’était perdue dans la contemplation de la cité recouverte d’une épaisse couche de neige en contrebas. Les flocons avaient cessé de tomber mais le ciel était toujours aussi menaçant… Aussi gris et plombé que son cœur. Elle frissonna et, machinalement, frotta ses bras pour se réchauffer et lutter contre un froid intérieur qui la glaçait jusqu’aux os.
Oh Seigneur Odin ! Pourquoi les hommes sont-ils donc toujours aussi stupides ? Ne pourront-ils jamais retenir la leçon ? Ne voient-ils pas que la vie est si courte et si précieuse que la gâcher en vaines luttes n’est qu’une offense à la création ? Et que sont ces dieux qui se prétendent si supérieurs à eux alors qu’ils ne sont capables que de se quereller sans cesse ? ?
Son regard clair se leva vers le ciel et un profond soupir souleva sa poitrine. Sa charge lui pesait tellement… Depuis sa confrontation avec Athéna, même si l’excuse de l’anneau des Nibelungen amoindrissait sa faute, elle avait pris conscience de façon aiguë du poids de ses responsabilités… Et elle se sentait parfois écrasée, comme en cet instant. Tant de choses lui échappaient, tant de mystères qu’elle ne pouvait s’expliquer… Et Odin ne pouvait apporter de réponses à toutes ses questions…
Elle ferma les yeux et se concentra quelques instants. Une aura bleutée l’entoura et elle effleura légèrement l’esprit de ses Guerriers divins, comme pour se rassurer, vérifier qu’ils étaient toujours vivants, qu’ils ne combattaient pas, qu’ils étaient heureux, plus ou moins… C’était presque une obsession. Leur mort l’avait profondément marquée, d’autant plus qu’elle en avait été la spectatrice impuissante, enfermée qu’elle avait été dans cette enveloppe contrôlée par une entité maléfique…
Elle se retira, rassurée… Tout allait bien. Six d’entre eux étaient à Asgard, plongés dans leurs occupations favorites. Le septième était en voyage… ou plutôt en mission… Il lui manquait. Il n’était parti que depuis trois jours et déjà, il lui manquait… Quelle pitoyable prêtresse elle faisait ! Incapable de laisser l’un de ses Guerriers s’éloigner d’Asgard plus de quelques heures…
Son visage doux et régulier se crispa sous l’angoisse et l’un de ses poings se serra contre sa poitrine. Elle ne pouvait s’empêcher de s’inquiéter pour ce dernier, même si elle le savait fort, puissant, presque invincible… mais il était déjà mort une fois… Et elle ne savait à quoi il allait être confronté au juste. Drôle de guerre ! Athéna me propose de participer à sa stratégie mais elle ne sait même pas contre quoi elle va se battre ! ! De toute manière, je ne pouvais pas refuser, en vertu des accords que nous avons passés, mais, tout de même… Une vague menace n’est guère suffisante pour justifier l’emploi de moyens aussi… lourds… Seigneur Odin, guidez-moi !
Mais rien ne vint éclairer l’obscurité contre laquelle elle se débattait en vain. Elle devait se résigner… Elle n’avait pas suffisamment d’éléments en main pour comprendre le pourquoi du comment de la situation… Il fallait juste espérer qu’Athéna savait où elle allait… Mais par Odin ! Qu’elle détestait cette situation ! Elle avait l’impression que de la décision de cette déesse hellénique dépendait tout le Royaume d’Asgard ! Athéna avait intérêt à justifier son titre de déesse de la Sagesse, sinon elle viendrait en personne lui faire ravaler son sceptre, et sans l’excuse de l’anneau, cette fois !
– Grèce, Athènes –
Camus entra dans sa chambre d’hôtel en poussant un soupir de soulagement. Il déposa son sac sur le lit, puis ôta la casquette et l’imperméable qu’il avait enfilé en arrivant en ville pour les déposer sur une chaise. Débarquer dans la cité en sang aurait provoqué la panique et aurait attiré l’attention sur lui, ce qu’il ne souhaitait absolument pas. Il prit son nécessaire de toilette et des vêtements de rechange. Ceux qu’ils portaient étaient dans un piteux état, autant dire qu’ils étaient irrécupérables. Il entra dans la salle de bains. Il lui fallait d’abord se laver, nettoyer ses innombrables plaies et se soigner… Puis dormir, jusqu’à ce que son contact se manifeste.
Camus ôta ce qui restait de son T-shirt en grimaçant et le laissa tomber à terre. Son regard se posa sur son reflet dans le miroir et une nouvelle grimace déforma ses traits. Ils ne l’avaient pas raté ! Une arcade sourcilière éclatée, la lèvre fendue, une pommette un peu rouge et gonflée, des traces d’éraflures sur son front, quelques entailles disséminées de façon aléatoire sur le visage et le reste du corps devait se la jouer sur le même mode.
Il soupira profondément et se passa de l’eau froide sur la figure afin d’atténuer l’effet de brûlure des blessures. Il se redressa et s’essuya doucement. Le mieux qu’il avait à faire, c’était de prendre une bonne douche. Il aurait l’air moins hirsute ensuite ! Il ôta son pantalon déchiré puis son boxer et prit un gant de toilette et un savon. Il se lava à l’eau tiède en essayant d’oublier la douleur provoquée par le savon sur ses plaies ouvertes. Même un rinçage immédiat n’y faisait rien. Il avait vu que l’eau qui s’écoulait au fond du bac était rougeâtre… Il était clair qu’il allait devoir se refaire une santé avant de passer à l’étape suivante de sa mission.
Il sortit de la douche en s’essuyant doucement, avec d’énormes précautions, puis noua une serviette autour de ses hanches. Il démêla ses cheveux vigoureusement, maudissant pour la première fois leur longueur et la désagréable habitude qu’ils avaient de se coller sur ses plaies à vif. Il les rejeta sur une épaule et décida de les natter. Il en avait terminé avec ces derniers lorsqu’il eut un bref frisson. Il avait senti un courant d’air… Pourtant tout était fermé… Peut-être le fait d’avoir tressé ses cheveux habituellement libres ? Camus était trop fatigué pour chercher plus loin et de toute façon, il devait encore se soigner.
En relevant la tête vers le miroir, un tube de pommade apaisante en main, il vit en arrière-plan dans le reflet, une tignasse bouclée bleue et des yeux rouges qui le fixaient avec une intensité malsaine. Camus se retourna violemment en lâchant son tube, posa ses mains sur le lavabo sur lequel il s’appuya, essayant de cacher la brusque terreur qui venait de l’envahir mais ne parvint qu’à bredouiller :
– Mi… Milo ?
Le Scorpion ne lui répondit pas. D’ailleurs, il ne portait pas son armure. Etait-ce vraiment son ami qui se tenait devant le Verseau ? Ce dernier ne le savait plus. Camus, très mal à l’aise, hésita quelques secondes avant de balbutier :
– Milo ? Qu’est-ce… que… tu fais là ?
Le Grec eut un sourire ironique, celui-là même qu’il réservait à ses adversaires. Il saisit Camus par la gorge et le plaqua violemment contre le mur. Le Verseau attrapa ses bras pour le forcer à desserrer son étreinte en vain. Il ne devait pas lui montrer sa peur, il ne devait pas paraître faible à ses yeux… Mais il était si fatigué !
– Que veux-tu, Milo ? fit-il dans un souffle.
Le Scorpion passa un doigt sur une des plaies sanguinolentes et lécha le sang qu’il y avait recueilli. Son sourire s’élargit et il répondit :
– Voyons, Camus… Je suis venu terminer le travail des autres Golds… Aucun d’entre eux n’a été fichu de te mettre sur le carreau pour de bon… Des incapables… Mais avant de t’achever, je vais prendre ce dont j’aurais voulu que tu me fasses cadeau.
Camus blêmit et les larmes lui montèrent aux yeux malgré lui.
– Milo, non ! Laisse-moi ! Tu n’es pas dans ton état normal ! Je suis ton ami, tu l’as oublié ?
Dans un mouvement rageur, le Scorpion resserra son étreinte sur le cou du Verseau qui suffoquait et il siffla de colère :
– Tu ETAIS mon ami… Mais tu as trahi, Camus, tu m’as trahi… J’aurais dû m’en douter. Lorsqu’on goûte à la trahison une fois, on ne peut plus s’en passer ! Je vais faire ce que le Grand Pope aurait dû faire tout à l’heure : t’éliminer…
Camus lui donna un coup de pied et se débattit avec l’énergie du désespoir. Exaspéré par cette résistance qui retardait l’assouvissement de ses pulsions, Milo gifla Camus à toute volée avant de lui enserrer d’une main ses deux poignets au-dessus de sa tête. Il se plaqua contre lui et lui imposa un baiser brutal, le forçant à desserrer les mâchoires, fouillant avec violence sa bouche, mordant ses lèvres finement ourlées, le dominant ouvertement.
Le Verseau gémissait de douleur et s’était mis à trembler. Il avait essayé de détourner la tête mais la poigne de fer de Milo s’était refermée sur sa mâchoire inférieure pour l’immobiliser tout à fait. Il sentait un mince filet de sang couler sur son menton et il n’arrivait plus à reprendre son souffle. Il était perdu : pourquoi Milo lui faisait-il ça ? Pourquoi voulait-il l’humilier ? Que lui avait-il donc fait ? Milo… Milo… Non, je t’en prie… Arrête… Pourquoi ? Pourquoi…
D’un geste sec, Milo lui arracha sa serviette et Camus se retrouva nu devant lui, terrorisé et à bout de forces. Le Scorpion le jeta au sol sans prévenir et le Verseau alla se claquer le front contre le carrelage. Il vit le décor tournoyer et sonné, il n’opposa plus aucune résistance à son agresseur qui le retourna sans façon. Il sentait le froid du carrelage dans son dos qui anesthésiait un peu la douleur de ses plaies, des mains possessives qui exploraient son corps sans aucune gêne, avec frénésie, sans aucun respect pour sa pudeur, un souffle saccadé et brûlant contre son oreille, un parfum musqué d’homme qui lui donnait la nausée peu à peu… A travers des fils bleus chatoyants, la lumière crue du plafonnier l’éblouissait impitoyablement et lui vrillait le crâne. Il refusait de croire ce qu’il se passait. Jamais son Milo ne pourrait lui faire une chose pareille… Ce n’était qu’un cauchemar duquel il pourrait rire une fois qu’il serait réveillé…
L’excitation de Milo était à son comble. C’était beaucoup plus facile qu’il ne le pensait. Camus le laissait faire, inerte, à demi conscient. Il avait vraiment un corps splendide : une peau aussi blanche et délicate que la neige fraîchement tombée, un torse digne des plus belles statues grecques, une taille fine, bien prise et déliée, des jambes absolument magnifiques, interminables et bien galbées. Il était musclé mais pas autant que lui. Sa silhouette était plus svelte, plus élancée, plus légère, plus féline… Il dévorait de baisers chaque centimètre carré de cette peau d’albâtre et n’avait pas assez de ses deux mains pour le caresser et mieux s’approprier chacune de ses courbes délicates.
Il l’embrassa de nouveau furieusement, goûtant avidement ce sang qu’il avait fait couler et libéra d’un geste sec sa propre virilité douloureuse. Il allait enfin le posséder depuis le temps qu’il le convoitait, cet être insaisissable et détaché de tout ! Camus lui appartiendrait totalement pour cette unique fois, puisqu’il était censé l’abattre. Sans préavis, il lui écarta résolument les cuisses et plaça ses jambes sur ses épaules. Il glissa jusqu’à se mettre en contact avec son intimité encore inviolée et attrapa fermement ses hanches pour l’immobiliser. Il entra alors en lui sans le préparer en poussant un cri de pure jouissance.
Camus sembla revenir brutalement à lui et hurla de douleur en le griffant comme un chat sauvage. Milo lui attrapa de nouveau les poignets et pesa de tout son poids sur lui pour le clouer au sol et lui ôter de l’esprit toute velléité de fuite. Il commença ses mouvements de reins, plongeant aussi loin que possible dans le corps de Camus, goûtant au plaisir infini de le sentir aussi étroit autour de lui. Il se remit alors à l’embrasser et à mordiller sa peau, s’attardant sur ses deux petites gemmes roses qui refusaient de s’ériger malgré sa persistance. Seuls les cris de douleur et les plaintes que poussait à chaque instant son partenaire empêchaient Milo d’atteindre le bonheur absolu.
Le Verseau avait l’impression d’avoir été déchiré et c’était ce qui l’avait sorti de sa torpeur. Milo lui faisait affreusement mal en le forçant de cette manière. Et chacun de ses mouvements démultipliait sa souffrance, son poids sur son corps endolori le mettait à la torture et si Milo semblait y prendre beaucoup de plaisir, Camus, lui, était en train de le maudire lui, ainsi que tous ses ascendants et ses éventuels descendants, pour l’humiliation qu’il lui faisait subir. Car enfin, Milo cherchait à le posséder entièrement, à l’asservir, à le soumettre… Il n’en était pas question ! A aucun prix ! Malgré sa position de faiblesse, Camus avait encore sa fierté. Il subissait ses assauts, tendu et terrifié malgré lui, mais jamais il ne lui ferait la joie de participer à cette union forcée ! C’est que Milo était si brutal ! Et il ne pouvait s’empêcher de crier sa douleur à chaque nouvelle charge et lorsque son tortionnaire se libéra en lui, le Verseau laissa échapper ses larmes… Il pleurait en silence, comme un enfant qu’on venait de martyriser… Ses yeux aux pupilles dilatées fixaient le vide et il se tut, incapable de parler, s’emmurant dans une forteresse de souffrance, d’incompréhension et de désespoir.
Milo se retira et se rhabilla rapidement. Il regarda le corps immobile à ses pieds et eut une lueur contrariée. Le Verseau ressemblait à une poupée brisée, sans étincelle d’intelligence, sans vie, le regard éteint, les cuisses souillées par le sang et sa semence. Il caressa l’une des mèches qui s’étaient échappées de sa tresse, l’embrassa avec douceur, essuya ces larmes cristallines qui ne cessaient de couler et tout en fermant ses mains autour de son cou délicat, il murmura :
– Pardonne-moi…
Il commença à serrer son étreinte, sentant sous ses doigts la vie qui filait doucement. Puis, alors même que Camus semblait perdre définitivement conscience, son cosmos s’enflamma brutalement et l’envoya percuter le mur du fond, dans la douche. Milo jura entre ses dents. Tout l’hôtel devait avoir été alerté ! Il s’approcha de Camus pour l’achever d’un coup net et précis lorsqu’il entendit toquer à la porte. Milo se releva rapidement et hésita une brève seconde. Dans l’état où était Camus, il y avait fort peu de chance qu’il s’en remette un jour. Il était plus mort que vif et ce n’était plus qu’une question de minutes avec tout ce sang qu’il continuait à perdre… Il pouvait donc considérer sa mission comme terminée. Milo sortit de la salle de bains et s’éclipsa alors que la porte de la chambre s’ouvrait…
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