Recommencer à vivre | By : Amb Category: French > Games Views: 997 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the games(s) that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
NdA : C’est mon premier
lemon, et je ne sais pas si j’en suis satisfaite ou non. Ce que je voulais
surtout, c’est m’approcher au maximum de la personnalité de Vincent, sans en
faire un personnage efféminé, ce qui est généralement le défaut de mes fics FF7.
Et pour ça, je suis assez contente du résultat. C’est donc un POV (Vincent)
érotique Vincent/Cid et Cid/Vincent. C’est un LEMON, même s’il n’est pas très
hard, donc vous êtes prévenu. Voilà.
Recommencer à vivre
Je regardais sur l’écran, pensif.
Cloud nous avait dit de trouver une raison de se battre. Pff. En avais-je une,
réellement ? Après tout, Hojo était mort maintenant. Et Sephiroth…pouvait
bien détruire le monde, pour ce que j’en avais à faire. Il n’y avait pas
grand-chose à sauver de toute façon. Il y aurait d’autres organisations comme la Shinra, d’autres armes plus
terribles que le météore, d’autres fous comme Hojo…Et d’autres créatures
non-naturelles, comme moi. Alors quelle importance… ? Que restait-il à
sauver ? Des tombes ? Des larmes ? Des enfants qui grandiraient
pour devenir les Rufus, les Turks, les Hojos de demain… ?
Non, je n’avais pas de raison de me battre. A part peut-être pour faire
coller ma parole à ce que j’avais dit à Lucrétia. Sephiroth est mort. Mais
avais-je envie que Sephiroth meurt ? En outre, était-ce réellement
Sephiroth qui contrôlait la matéria noire ? Ou bien Jénova qui prenait
cette apparence pour nous tromper ? Après y avoir longuement réfléchi, j’étais
convaincu que Séphiroth était mort, tué par Cloud au réacteur de Nibelheim. Jénova ne faisait
que se jouer de nous, pour contrôler Cloud et se débarrasser d’Aeris. Non.
Sephiroth était bel et bien mort. Et les autres pouvaient aller à Jénova, cela
ne m’importait en rien. Attendre patiemment la destruction du monde, voilà ce
que je voulais. Dans la grotte de Lucrésia, peut-être, maintenant qu’elle
l’avait déserté. Et puis non. Ca n’aurait rimé à rien. J’étais heureux de
l’avoir revu. Heureux également de savoir que ma passion et mon amour pour
cette femme s’était amenuisé, jusqu’à disparaître, laissant place à de la
compassion et pas mal de pitié. Et mes péchés envers elle ? Je n’aurais de
toute façon sûrement pas assez d’une vie pour les expier…
Je détachais donc mon regard de l’écran et fis des yeux un tour
d’horizon du Haut-vent. Le dernier. Puis je pris le chemin de la sortie en
sentant sur moi le regard des autres. Je sentis un sourire mi-amère, mi-moqueur
se dessiner sur mes lèvres, dissimulée sous le col de mon manteau. Ils
savaient. Ils savaient que je ne reviendrais pas. Pour un peu cela m’aurait
donné envie de revenir juste pour voir leurs yeux atterrés… Mais non. Pas cette
fois.
Je posais le pied sur le pont au moment ou quelqu’un s’apprêtait à
descendre. M’attendant à un quelconque membre d’équipage, je commençais à m’écarter
pour être retenu par une main et tiré vers l’extérieur. De surprise je manquais
m’étaler par terre, mais mes réflexes me permirent de rester droit au prix d’une
acrobatie peu gracieuse. Un rire rauque accueillit ma performance. Highwings. J’aurais
dû m’en douter.
-Déjà prêt à nous quitter
Valentine ?
Je souris, avec une certaine
ironie et levai les yeux pour contempler son visage marqué et ses yeux de la même
couleur que le ciel au-dessus de nous.
-N’allons-nous pas tous chercher
notre *raison de combattre*, hum… ?
Cid gloussa et haussa les
épaules.
-Toutes ces histoires de vrais motifs,
c’est contes de fée et compagnie. On va se fighter jusqu’à en crever pour
sauver la planète pask’il faut bien que quelqu’un le fasse.
Il y eut un silence où je
détournais les yeux de lui pour rajuster ma cape. Quand il reprit la parole,
son ton avait radicalement changé. Je le regardais de nouveau, avec surprise.
-Si t’as pas les tripes de dire
que tu nous laisses tomber, au moins, te cherches pas d’excuse.
Il parlait sèchement, mauvais et
agressif comme je ne l’avais jamais connu, lui si gamin d’habitude. Un grand
enfant qui continuait de rêver. Parfois je l’enviais. Mais bien qu’il ait
toujours ce sourire mi-séducteur, mi-gamin plaqué sur les lèvres, son regard
était noir et presque furieux.
-Quoi, Highwings, ne pus-je
m’empêcher de remarquer, tu as peur de te retrouver seul à jouer les gardiens d’enfant ?
Cid détourna les yeux et son
sourire disparu.
-Peut-être.
Puis il se détourna et s’éloigna
vers l’arrière du vaisseau, me laissant la voie libre vers l’échelle, ma porte
de sortie de cette aventure grotesque et douloureuse. Pourtant, j’hésitais un
instant en la regardant. Je pouvais partir, les laisser se débrouiller comme
j’en avais jusqu’alors l’intention. Ou bien…Je considérais la direction prise par
Cid. Puis mon regard revint à l’échelle. Si je partais maintenant, je ne
saurais pas le fin mot de l’histoire. Je ne saurais jamais le pourquoi de son
comportement. Mais avais-je envie de m’intéresser de nouveau à quelqu’un ?
Je me sentis presque malgré moi me détourner et suivre le blond pilote. Ce
dernier s’était assis sur le bastingage en fumant.
-Tu t’es trompé de chemin. La
sortie c’est par cette saloperie d’échelle, derrière. M’informa Cid, crachant
presque les mots.
Sans prendre garde à son ton, je
m’assis en face de lui, mes yeux grenats l’observant consciencieusement. Son
visage était dur et ses lèvres serraient furieusement sa cigarette.
Qu’avait-il ?
-La cigarette ne fait rien pour
ton humeur…Commentais-je doucement.
Cid sourit de nouveau, mais sans
joie. Presque amèrement. Puis il prit sa cigarette en main avant de me la
tendre. Je la regardais curieusement avant de revenir à son visage.
-Pourquoi, murmura-t-il d’une
voix basse et intense, t’en veux ? Niveau humeur, au point où t’en es, tu
feras pas pire …
Je le regardais, en perte de mot.
Pourquoi, Cid ? Pourquoi moi ? La tension entre nous était presque
électrique. Je savais pertinemment qu’il m’offrait plus que cette simple
drogue. Mais que m’offrait-il au juste ? Et qu’attendait-il de moi ?
-Quoi ? Tu sais plus comment
ça se tient ?
Sortie de ma torpeur, je décidais
de me lancer et tendis la main. Effleurant volontairement celle de Cid, je pris
la cigarette et la portais à mes lèvres. Je n’avais pas fumé depuis plus de
trente ans, mais réussis à ingérer plusieurs fois la fumée sans tousser une
seule fois. Le rire de Cid me força à lever les yeux.
-… ? L’interrogeai-je du
regard.
Quand il daigna mettre fin à son
hilarité, il s’essuya les yeux et me regarda avec amusement et…tendresse ?
-Tu fais ça avec tellement de
concentration qu’on dirait que cette pov’clope va te sauter à la gueule.
Je souris, un sourire spontané
pour une fois, puis soufflai doucement la fumée, la cigarette au bout des
doigts, en regardant les montagnes. Je sentais le vent balayer mes mèches
ébènes et assez étrangement, je me sentais mieux qu’avant, juste il y avait un
instant, au moment où je m’apprêtais à quitter définitivement le groupe. Cid
avait donc un certain pouvoir sur moi. C’était effrayant. La dernière fois que
j’avais laissé quelqu’un avoir du pouvoir sur moi, mon cœur et mon corps
avaient tout deux été piétinés. Je sentais son regard peser sur mon visage,
cherchant mes yeux. Mais je ne détachais pas mon regard de la montagne. La
neige m’attirait. Cerclant le sommet comme les bras d’une femme aimante et
pure. Une mère peut-être…
-Vincent, si on réussit à
survivre et si on botte les fesses de Sephiroth…
-Ca fait beaucoup de
« si ».
-M’interromps pas, tu
veux ! Je disais…Si on fait tout
ça, qu’est-ce que tu comptes faire après ?
Je me donnais le temps de la
réflexion. Je ne voyais pas cette quête se terminer selon cette hypothèse, mais
j’essayais de l’envisager. Que ferais-je ?
-Je ne sais pas, je ne sais pas
ce que je vais faire maintenant. Je ne sais pas ce que je ferais alors.
Je repris une bouffée de la
cigarette. Je me demande si je pourrais devenir accro, même dans ce corps. En
tout cas, psychologique ou non, je ressentais son effet relaxant. Je me demandais ce que lui ferait si le monde
n’était pas détruit comme je pensais alors qu’il allait l’être. Mais je gardais
cela pour moi.
Pendant un moment, nous nous
tûmes. Le silence était agréable et non oppressant. Ayant vécu plus de trente
ans dans un cercueil, j’en connais un rayon au niveau des silences oppressants.
-Moi, je voudrais continuer à
voler. Peut-être même retourner dans l’espace, qui sait…Mais en suivant ce
blondinet, j’ai découvert que le monde est plus vaste que je ne le croyais.
J’ai envie de le découvrir plus avant.
Sa voix était basse, tranquille.
Douce même. Comme lorsqu’on parle d’un rêve intime et familier. Je ne sais pas
pourquoi, mais cela me fit me sentir à la fois humble et honoré qu’il ait
choisi de me dire cela, à moi.
Je terminai la cigarette et
cherchai avec quoi l’éteindre. Ne trouvant rien, j’humidifiai le pouce et
l’index de ma main organique et pressai le mégot jusqu’à ce qu’il s’éteigne. Je
relevais les yeux vers Cid afin de lui confier la chose (après tout, c’est lui
qui avait toujours une cigarette au coin de la bouche, il devait bien savoir
quoi faire des mégots).
Mais je n’eus jamais l’occasion
d’exprimer ma demande. Cid avait une expression étrange sur le visage, à la
fois animale et prédatrice. Un visage qui n’avait plus rien de familier. Je
plissai les yeux, méfiant, mais ne vis pas venir son mouvement suivant. Il tendit
brusquement le bras vers moi, m’attrapa le bras et m’attira à lui avec une force dont je ne l’aurais pas cru
capable. Déstabilisé, je fus obligé de me raccrocher à sa veste pour ne pas
tomber. Sa main gauche se saisit violement de mes cheveux et tira
douloureusement, m’obligeant à relever la tête vers lui. Tout cela, je me
rappelle, ne prit pas plus d’une poignée de seconde et je n’en garde qu’un
souvenir confus, comme un flash. En revanche, le moment où ses yeux ancrés dans
les miens me parlaient de souffrance et de désir, de colère et de honte, d’une
grande solitude, où son visage s’approchait lentement du mien, où son odeur,
l’odeur de son souffle, odeur d’alcool, de cigarette, de liberté envahissait
mes narines sembla lui durer une éternité.
-Cid…
Je voulais lui demander ce qu’il
faisait, lui ordonner de s’arrêter, de me laisser partir, mais je n’en eus pas
le temps.
La douceur de son baiser
contrastait étrangement avec la violence de son étreinte. Du reste, ça n’était
guère plus que la pression de ses lèvres sur les miennes. Mais le choc fut pour
moi électrique. J’avais tout-à-coup envie de lui. Etrange. Depuis Lucrésia,
même après mon réveil, je n’avais plus envie de personne. Un craquement sourd
interrompit notre bref échange de souffle. Ma main inorganique venait de
déchirer le devant de son tee-shirt. Je contemplais, médusé, la partie de son
torse ainsi mise à nu avant de reporter mon attention sur son visage juste à
temps pour le voir se détendre et reprendre cette expression mis arrogante, mi
amusée que je lui connaissais si bien.
-Et ben, mon vieux, tu perds pas
de temps toi !
Et Cid d’éclater de rire. J’avoue
que cela me fit sourire moi aussi. Je me rendis alors compte d’une chose :
au contacte de Cid, je souriais beaucoup. Cid me rendait…quoi heureux ?
Non, heureux n’était pas le terme. Mais il m’apaisait d’une certaine façon.
Sa main relâcha la pression
qu’elle exerçait sur mes cheveux et je me redressai. Ma main organique serrait
toujours sa veste. Je la relâchai, mais juste pour la poser à plat sur le torse
dénudé de Cid. Sa peau était fraîche, rugueuse et couverte d’une fine couche de
poils blonds. Même avant que Hojo ne me transforme, je n’avais jamais eu une
pilosité très développée. Maintenant, je suis imberbe, sauf, heureusement, en
ce qui concernait mes cheveux. La complexion de Cid me fascine.
Aucun de nous ne parla pendant un
temps. Je laisser ma main caresser très légèrement, découvrant et mémorisant mon
compagnon d’une façon bien plus sensuelle que tout ce que j’aurais pu imaginer
et le rejoignant sur ce bastingage. Cid me regardait, sa main gauche jouant
maintenant avec mes mèches brunes, lentement.
-Tu ne préférerais pas déplacer
ce petit jeu dans ma cabine ?
Cette voix grave, à présent
profonde et sensuelle, me tira de ma contemplation, et je fixais de nouveau le
visage de Cid. Il souriait, intimement.
-Les mioches vont pas tarder à
passer par le pont pour aller faire leur petit manège. Je tiens pas à ce qu’ils
assistent à ça. Et toi ?
Je secouais la tête. Non, je n’y
tenais pas. Je me fichais totalement de ce qu’ils en penseraient. Mais c’était
trop intime. C’était entre moi et ce curieux personnage, si imprévisible, Cid
Highwings. Cet homme qui avait réveillé au plus profond de mon âme des appétits
que je croyais enfouis à jamais. Cet homme qui excitait en moi un désir violent
et sauvage mais qui me fascinait également suffisamment pour me donner envie de
me perdre en le découvrant lentement, longuement.
La cabine de Cid ressemblait peu
à son propriétaire. Elle était impeccablement rangée et d’une propreté
maniaque.
-En temps que capitaine, il faut
que j’puisse trouver tout ce dont j’ai besoin en un minimum de temps en cas
d’urgence, marmonna Cid, comme s’il avait suivi mes pensées.
Le lit, ou plutôt la couchette,
n’était pas bien large. Mais pour ce que nous avions en tête, c’était
suffisant. Après tout, je ne comptais pas m’éloigner de plus de quelques
centimètres de Cid une fois là-dedans.
Après avoir retiré mon gant, avec
les dents, ça n’est pas comme si j’avais le choix, je glissai ma main sur le
devant de ma cape pour en délier toutes les attaches. Ca n’était pas aisé, hors
combat ma main métallique est une gêne plus qu’autre chose, mais j’en avais
l’habitude.
Je sentis les mains de Cid
prendre les épaulettes de ma cape et la faire tomber.
-Comment tu supportes ces trucs
sur tes épaules toute la journée?
Je me retournai et baissai les
yeux vers le vêtement qui formait un tas rouge sur le sol gris métallisé e la
cabine.
-J’ai l’habitude.
Cid avait retiré son blouson,
mais pas les lambeaux de son tee-shirt. Sa peau était bronzée. Un délice
comparé à la pâleur mortelle de mon corps transformé…
-T’as les épaules beaucoup plus
fines que ce machin laisse croire, commenta Cid avec un sourire
appréciateur.
-Quoi, Highwings, tu ne me
trouves pas assez viril ? Questionnai-je sur un ton vaguement moqueur.
Cid nia de la tête.
-Non, j’te trouve juste plus
humain comme ça.
Puis d’un ton d’une banalité
étonnante.
-T’es vraiment beau mec,
Valentine.
Ca me laissa trop interloqué pour
répondre tout de suite. Puis je sentis un lent sourire se dessiner sur mes
lèvres. Je ne me considérai pas jusqu’à présent comme une créature extrêmement
sexuelle. Mais Cid avait définitivement éveillé quelque chose en moi. Et la
lueur dans son regard me faisait me sentir incroyablement désiré et convoité.
Et il n’y a rien de plus glorieux. Mon corps n’était plus simplement mon
enveloppe, une enveloppe qu’un malade avait transformée, mais un outil de
plaisir, à la fois pour moi et pour, je crois que je peux l’appeler comme cela
maintenant, mon amant.
Sans quitter Cid des yeux, je
décrochai les attaches de mon haut noir, puis mes ceintures métalliques et les
laissai tomber à terre. Death penalty dans
son étui fit un bruit sourd en touchant le sol. Les yeux de Cid s’étrécir en me
contemplant torse nu. Visiblement, il aimait ce qu’il voyait.
Je m’assis sur la couchette pour
retirer mes bottes et au bruit, Cid faisait de même. Puis, je me laissé glisser
sur la couverture. Elle était rugueuse sous mon dos. Parfait. Je levai les yeux
vers Cid. Il avait pris de l’avance. Beaucoup d’avance. Il était nu. Je pris un
plaisir intense à laisser mon regard
courir sur lui, et il semblait n’en éprouver aucune gêne. D’ailleurs il n’y avait
absolument rien dont il aurait pu être gêné. Il avait beau être le premier
homme à m’attirer sexuellement, je savais reconnaître les qualités physiques de
mes congénères. Et Cid avait beaucoup de…qualités. Et il était très excité.
-Tu t’es bien rincé l’œil ?
Il n’y avait ni moquerie, ni
agressivité dans son ton. Beaucoup d’autosatisfaction par contre. Mais pas
assez pour être appelé de l’arrogance. Juste ce mélange de naïveté et
d’effronterie qui le caractérise dans beaucoup de chose.
-Ai-je aussi le droit de
toucher ?
Il s’assit sur le rebord du lit.
Son expression était anormalement sérieuse. Presque triste. Je me redressai pour
m’asseoir et avoir les yeux à son niveau.
-Tu as tous les droits ici.
Sa voix exprimait une certaine
vulnérabilité, à laquelle je ne voulais pas penser. Aussi, je penchai en avant
et posai mes lèvres sur les siennes, tout en l’attirant à moi. Je sentis avec
plaisir sa bouche s’ouvrir sous la pression exercée.
Cid sembla se reprendre et s’en
prendre à moi par la même occasion, puisqu’il me renversa sur le lit et je
sentis sa langue m’envahir, invasion que j’accueillis avec plaisir. Il avait un
goût de nicotine et d’alcool. Un goût provocant. Je laissai mon bras artificiel
reposer à coté de moi et m’accrochai à lui avec mon autre main, de toutes mes
forces. Ses mains exploraient avidement mes hanches, brûlantes, brutales,
presque douloureuses dans leur demande. Je fermais les yeux en sentant l’une
d’elle dans mes cheveux. Mon bandeau fut prestement arraché. Puis sa main me
quitta un instant avant que je ne sente mon pantalon et mes sous vêtements être
enlevés. Je l’accommodai. Quand nos peau nue se touchèrent, une onde de plaisir
et de désir me parcouru comme un choc électrique. Et nous ne cessions de nous
embrasser, librement, sauvagement.
Je pris appui sur la couchette et
d’un mouvement de hanche qui le surprit je renversai nos positions.
-Eh !
Il avait un air indigné qui me
fit sourire.
-Si c’est ce que tu voulais,
suffisait de demander ! T’oublis qu’j’ai pas ton âge !
Oh, Cid…
-Effectivement, sachant que je
suis bien plus âgé que toi, tu devrais me ménager.
Ca l’arrêta un instant, le temps
de réfléchir à ma réponse. Parfait.
Je m’attaquai avec faim à son
cou, le mordillant. Sa peau était rugueuse et salée. La peau d’un homme habitué
au travail physique. La peau d’un homme tout simplement. Et c’était exotique
pour moi.
Sa main s’accrocha de nouveau à
mes cheveux, pendant que je laissai ma bouche l’explorer, les yeux clos, les
sens en éveil, ondulant contre lui. Que c’était bon. Ses grognements et
gémissements me plaisaient. Sa voix grave et rocailleuse n’en était que plus
érotique. Un bruit de déchirure m’apprit
que les doigts pointus ma main inorganique s’étaient profondément enfoncés dans
le matelas.
-Tu devrais faire attention avec
ce truc, c’est pas mal dange…ahhh…reux.
Je suçai doucement le petit
morceau de chair, satisfait de l’entendre ainsi gémir. Je me redressai, assis
sur ses cuisses pour le regarder. Ses pupilles étaient dilatées, tout son corps
respirait le désir. Ses mains se posèrent, languides, sur mes hanches. Il
souriait, de nouveau prédateur. Je levai la main pour écarter une de mes mèches
brunes et il en profita. Ses doigts s’enfoncèrent dans ma peau et il me souleva
littéralement pour me rallonger et se positionner au dessus de moi. Le temps
que je reprenne conscience de mon environnement, sa bouche s’était déjà
refermée sur moi.
La sensation était totalement
nouvelle pour moi. Je me mordis le dos de la main pour ne pas crier.
Quand j’étais chez les Turks,
j’avais eu quelques aventures, avec des jeunes femmes peu aventureuses. Quand à
Lucrésia… Nous n’avions fait l’amour qu’une fois, un peu par accident, parce
qu’elle se sentait seule. Mais mon amour pour elle avait toujours été
romantique, innocent dans sa profondeur. Je l’avais aimé avec une passion
emprunte de timidité, comme si je touchais quelque chose d’inestimable. Il n’y
avait presque rien eu de réellement charnel dans notre acte. Et j’en garde un
souvenir inestimable.
Mais avec Cid, c’est différent,
au combien différent ! Tout était
terrestre, absolument charnel, et absolument glorieux.
Quand il s’arrêta, je ressentis
un manque presque physique. Puis je sentis ses lèvres sur les miennes, elles
souriaient. Il ne s’attarda pas et traça un chemin de baiser jusqu’à mon
oreille.
-Tu veux essayer ?
Il y avait un défi dans sa voix.
Alors Cid ne me croyait pas capable de lui rendre la pareille. Je rapprochai ma
bouche de son oreille et murmurait
-Penses-tu que tu survivras, avec
ton grand âge… ?
Je ne savais pas trop ce qui me
prenait, je n’avais jamais été aussi joueur, dans ou hors du lit.
J’entendis son rire, bas et
troublant.
-On ne saura pas avant qu’t’ai
essayé. Et comme tu l’as dit, c’est toi l’ancêtre ici.
Et sur ceux, il s’allongea sur le
dos, ses yeux bleus, malicieux, me mettant au défi d’agir. Je souris
intérieurement. Mon pilote n’avait encore rien vu. Je levai ma main mécanique et
la glissai sur son torse. La froideur du métal couplée à la sensation des
pointes glissant sur sa peau, caresse pouvant devenir coup mortel si je le
désirais, lui arracha une longue plainte, entra gémissement et cri. Puis je me
laissai glisser le long de son corps.
Je n’avais jamais fait quelque
chose d’aussi étrange auparavant. Cet acte était à la fois complètement
désintéressé et épanouissant pour mes sens. Je découvris avec curiosité que
j’aimais cela. Le goût de Cid, son odeur, la sensation de sa peau…
Mais je désirais plus. Je voulais
me fondre en lui. Je voulais cette intimité. Je le voulais. Je devins plus
agressif et Cid eut un cri.
Parlez d’autosatisfaction.
-Ahhh…Vin…Vincent…Arrête…
Je me redressai et il me tendit
un tube.
-Tiens, puisque t’as tellement de
suite dans les idées !
Je pris le tube et lu
l’étiquette.
-Cid, qu’est-ce que c’est ?
-Ca évitera que tu me déchire en
deux, ça s’applique…
Je lui donnais une petite tape
sur la poitrine.
-Pas ça, idiot, je sais que c’est
du lubrifiant et je sais à quoi ça sert.
Je m’allongeai contre lui,
la tête sur son épaule et lus à haute voix.
-Crème à base de pétale de rose
et de…
La main de Cid me bâillonna, je
lui donnai un coup de langue pour la forme, alors que sa poitrine était secouée
d’un rire silencieux.
-J’sais pas si j’dois t’accuser
de casser l’ambiance ou juste dire : quoi, t’as un problème avec le fait
que j’aime les roses ?
Il se redressa et me jeta un
regard joueur.
-J’ai une idée, j’vais t’aider à
aimer ça aussi.
La main de Cid était encore meilleure
que sa bouche. Ses caresses précises m’arrachaient des soupirs de plus en plus
forts qu’il aspirait dans notre baiser.
-Là. J’savais que ça te plairait
aussi, sa voix s’adoucit, et puis, tu es fait pour être allongé sur un parterre
de rose rouge, nu…abandonné…
L’image ne me déplaisait
pas…mais…
-Le bras mécanique détonnerait,
tu ne crois pas ?
Cid me sourit, étonnamment doux.
-Non, j’sais ce que tu pense de
lui, mais il fait partie de toi…Et rien que pour ça, il détonne pas.
Il frotta doucement son nez
contre le mien dans un geste étrangement affectueux. Mais j’avais d’autres
envies bien moins innocentes…
Après ça, ce fus un torrent de
sensation. Je voulais voir le visage de Cid, mais je n’avais jamais fait
l’amour à un homme…Cid m’apprit, et pendant que je nous faisais du bien à tous
deux, il m’entourait de ses membres, à la fois en recherche d’un ancrage et
protecteur. Je gémissais contre sa poitrine, ma main mécanique serrant
convulsivement les draps. Cette sensation était indescriptible, si forte et si
intime…Puis une explosion de plaisir m’obligea à me cambrer, avant de
m’effondrer contre lui, en sueur et haletant.
Et je le laissais me prendre,
vierge à l’acte, allongé à plat ventre, serrant les draps, le poids de son
corps presque étouffant, la sensation de lui en moi intense, brûlante, douce et
pourtant si douloureuse. Mais je ne craignais pas ce type de douleur. Au
contraire. Sa main droite entrelacée dans la mienne, son souffle sur mon
visage, ses lèvres sur mon cou et mes épaules…Il était avec moi. Et c’était
aussi intime que d’être en lui. Et même si mon corps n’avait plus rien à
donner, la satisfaction mentale m’amena un grand sentiment de plénitude quand
je sentis Cid jouir, un grognement au creux de mon oreille.
Il s’effondra sur le coté et
après un petit ajustement, je me collais à lui, la tête sur son bras.
-Pffiou…J’aurais jamais cru ça de
toi, Valentine. Il y a une sacrée énergie sous tout ce flegme.
J’étais trop épuisé pour formuler
une répartie correcte, je me contentais donc de saisir son paquet de cigarette
et son briquet et d’en allumer une.
-Eh, j’pensais pas de rendre
accro, m’accusa Cid, en me prenant le paquet pour, à son tour, s’en allumer une
aussi sec.
Je fermais à demi les yeux sous
la sensation apaisante de la nicotine se diffusant en moi.
-Vince…
Je levais la tête vers lui. Comme
il ne semblait pas prêt à continuer je l’encourageai vaguement.
-Hn ?
-Est-ce que…Est-ce que ça te
dérangerait de me parler de ton passé ? Avant ce que Hojo t’a fait
subir ?
Bonne question. Est-ce que cela
me dérangeait ? Je pris une bouffée et soufflai doucement. Peut-être qu’il
était temps que je me confie à quelqu’un ? Je fermais les yeux et me
blottis contre lui, pour ne pas avoir à parler trop fort.
-Il était une fois un jeune
homme, fils d’un grand savant qui décida d’entrer chez les Turks…
Maintenant, Cid s’est endormi.
J’ai eu le temps de récupérer, à la fois de notre intense rapport et de la
confession que je lui ai faite. Jamais de ma vie je n’avais parlé pendant
autant de temps, surtout pour dire des choses aussi personnelles. Debout, je le
contemple. Puis mon regard se pose sur Death Penalty. Je me penche et m’en
saisi.
J’ai changé d’avis. Je vais me
battre. Jenova n’a aucune idée de ce qui l’attend. Je sens chaos gronder en moi
et un sourire ourler mes lèvres.
Tout ce temps, je ne recherchais
pas une raison de combattre, mais une raison de vivre. Et la plupart des gens
s’accordent pour dire que la seule raison de vivre valable est l’amour.
Je n’aime pas Cid, pas encore.
Mais je veux essayer. Je veux vivre avec lui, en apprendre plus sur lui. Je
veux avoir une chance de voir si notre relation est possible.
Et je ne laisserai personne nous
voler cette chance, y compris ce rebus de la nature qui m’a déjà par ses
cellules maudites arraché la femme que j’aimais.
Mais pour l’heure, l’aube est
encore loin…Je repose Death penalty
et retourne me coucher. Cid ne bronche pas, se contentant de me prendre dans
ses bras dans son sommeil. Avant de le rejoindre, une pensée traverse mon
esprit.
Finalement, je vais voir leurs
visages atterrés…
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