Un banquet un peu spécial | By : Elehyn1 Category: French > Harry Potter Views: 3602 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Disclaimer : Personnages,
lieux etc… ne m’appartiennent pas. Ils sont tirés des livres de J. K. Rowling.
Je ne touche rien pour cette histoire, juste le plaisir d’écrire et de faire
plaisir aux autres.
Résumé : Une
bataille de nourriture dans la Grande Salle et voilà que, par erreur, Harry
envoie une tarte à la crème en plein sur la face d’un certain professeur de
potion…
Warning : One shot. Slash Harry Potter/Severus Snape de rating NC-17.
NdA : Cette
idée de one shot n’est pas la mienne. Il s’agit, en effet, d’un défi lancé sur
un site Anglais dont je suis inscrite et qui s’appelle ‘From Dusk till dawn’,
The Severus Snape/Harry Potter Fuh-Q-Fest sur kardasi.com. J’ai trouvé l’idée
excellente mais j’avais la flemme de l’écrire en Anglais donc la voilà ici,
bien en Français.
En ce jour de vendredi soir, tout était calme dans la
Grande Salle… ou presque. On pouvait entendre des centaines de chuchotements.
Certains rapides et nerveux, d’autres plus lents et mystérieux. Certains
furieux et d’autres joyeux. Les murmures étaient des plus divers mais le thème
restait le même : La chute de Voldemort face à Harry Potter, quatre jours
plus tôt.
Les étudiants n’avaient, pour la plupart, connu la
nouvelle que la veille et depuis, elle faisait des gorges chaudes. Harry
n’avait pas encore réapparu et se trouvait, selon les dires, soit à Sainte
Mangouste, soit à Azkaban ou soit en Indonésie pour un périple purgatoire. En
réalité, le Survivant qui venait de sortir à nouveau indemne de son ultime duel
contre le plus dangereux des mages noirs, était à l’infirmerie où une Madame
Pomfresh, plein de zèle, lui prodiguait toute sorte de soin pour le guérir des
plaies qu’elle avait connu béantes ou des sorts extrêmes que le jeune homme
avait reçu. Pour les deux premiers jours, un médecin de Sainte Mangouste était
venu à son aide mais, à présent, elle demeurait seule à sa tâche.
« Je n’ai jamais vu cela auparavant Monsieur
Potter » ne cessait-elle de répéter. « Et pourtant, je vous ai eu un
bon nombre de fois ici, dans mon infirmerie ! »
Une enveloppe de brume blanche avait recouvert Harry
depuis qu’il était en quelque sorte mort sur le champ de bataille, frappé par
de trop nombreux sorts des plus recherchés de la magie noire. Lorsqu’un dernier
sort fatal l’avait heurté, il était tombé, sûr de partir pour toujours de cet
enfer qu’était la guerre, certain d’être libéré de la douleur de vivre cette
vie qui n’était que mort autour de lui et destruction mais une étrange chanson
avait résonné à ses oreilles tandis qu’il sombrait dans l’inconscience finale.
Une chanson où s’était étrangement imprimée la douce voix de sa mère. Il
l’avait entendu prononcer des paroles mystérieuses, des mots qu’il n’avait
jamais entendu auparavant et qui avaient l’air de provenir de très loin dans le
temps. De l’ancienne magie ? s’était-il demandé en se sentant revenir à la
vie, devenir plus fort et être envahi d’un nouvel espoir tout comme de nouveaux
pouvoirs. Lorsqu’il avait rouvert les yeux, il avait vu le regard horrifié des
mangemorts et, surtout, de celui qu’ils appelaient le Seigneur des Ténèbres
tandis qu’un voile de fumée d’un blanc nacré se répandait autour de lui.
L’homme-Serpent était mort peu de temps après que ce mystérieux phénomène ait
eu lieu, vaincu par l’être qui pouvait être qualifié de Survivant de mille et
une façons.
« Vous vous êtes guéri ! Et avec une rapidité
effarante ! » reprit la médico-mage. « Regardez-vous, vous
n’avez même pas de cicatrice autre que votre ancienne sur le front et encore,
elle s’est considérablement effacée ! Et le voile qui vous entourait s’est
résorbé ! Je ne sais pas quoi vous dire Potter, je n’ai jamais vu cela de
ma vie. »
« Donc, si je suis guéri, Madame Pomfresh, je peux
sortir ? » dit un Harry déjà prêt à partir en jouant la carte du
regard de chien battu et petit espoir innocent dans la voix.
L’infirmière pinça les lèvres et garda le silence pendant
plusieurs secondes avant d’ouvrir à nouveau la bouche et de dire finalement
« Oui mais si vous ressentez quoi que ce soit d’anormal, revenez
immédiatement me voir ! »
« Bien Madame ! » fit Harry en se
précipitant vers la porte pour se mettre à courir dans les couloirs pour
rejoindre ses amis qui étaient probablement en train de se restaurer dans la
grande Salle.
Une fois là-bas, il ne prêta pas attention au silence
pesant qui s’était brusquement installé dans la salle à son arrivée. Il vit
Dumbledore lui sourire tandis que ses amis lui prodiguaient de nombreuses
accolades. Il s’assit au milieu d’eux et leur sourit. Aujourd’hui était un
merveilleux jour pour lui, il était enfin libéré du lourd fardeau qui avait
encombré toute sa vie.
Il était désormais libre, pouvait choisir le métier qu’il
voulait sans se dire qu’il n’avait peut-être pas d’avenir. Il pouvait enfin
aimer sans concession, sans avoir peur de voir partir un autre des êtres qui
lui étaient chers. C’était pourquoi, pensa-t-il, dès le lendemain, il
s’attaquerait à l’entreprise de séduction de son maître des potions pour qui il
éprouvait de tendres sentiments depuis presque un an.
« En l’honneur de la défaite de Voldemort et du
triomphe de Harry Potter » commença Albus Dumbledore avec un large sourire
tout en regardant le jeune Gryffondor. « Je pense qu’un beau banquet est
de mise. »
Le directeur de Poudlard frappa dans ses mains et,
l’entrée quelconque disparue pour faire place à d’autres mets plus abondants et
plus festifs. Harry se demanda un instant comment Dumbledore et, surtout, les
elfes de maison avaient réussi à faire cela. Cependant, il balaya vite cette
interrogation de son esprit lorsqu’il se dit qu’il ne fallait s’étonner de rien
à Poudlard et que ses amis commencèrent à discuter avec lui tout en savourant
le dîner.
Quelques minutes plus tard, une fois que le silence reprit
son droit tandis que les étudiants avalaient d’autres succulentes bouchées,
Harry lança un regard à son professeur de potions qui se restaurait calmement.
Aucun trait de son visage ne trahissait la moindre de ses pensées ou de ses
émotions mais Harry savait qu’au fond de lui, l’homme était content. A l’entrée
de son élève dans l’immense salle, Harry avait vu ses yeux noirs pétiller
brièvement dans la lumière éclatante des milliers de bougies enchantées et il
savait qu’il était content. Lui aussi était libre et… lui aussi pouvait enfin
aimer sans concession.
Durant cette année, la dernière de Harry à Poudlard, Snape
et lui avaient dû collaborer ensemble pour les missions de l’Ordre et le jeune
homme savait qu’un subtil rapprochement s’était créé entre eux. Il appréciait
Snape et il savait que la réciproque était vraie également mais il aurait voulu
plus. Beaucoup plus.
Lorsque, par hasard, il avait appris que Snape était gay,
il avait tout de suite compris que s’il s’en sortait vivant, il tenterait sa
chance avec lui. Désormais, il pouvait tout tenter.
Harry était en train de reprendre un morceau de poulet
lorsqu’il sentit quelque chose le cogner sur le côté de sa tête. Il fronça les
sourcils et toucha l’endroit qui avait été frappé et retira de ses cheveux de
la purée qui lui avait été lancée. Tout en s’essuyant, il regarda alors aux
alentours pour voir qui avait fait cela et aperçu Draco Malfoy qui, à sa table,
le fixait d’un regard perfide tout en rigolant avec certains de ses compères.
Même s’il n’avait jamais été un mangemort, comme son père,
et même s’il avait espionné pour l’Ordre, Draco exécrait toujours Harry et
maintenant plus encore qu’il était davantage aimé et célèbre, contrairement à
lui.
Harry le fusilla du regard et allait se retourner pour
continuer son repas, tout en s’étant préalablement jeté un sort de protection
temporaire, mais vit le Serpentard aux cheveux blonds reprendre une cuillère de
purée où du jus de sa viande avait coulé dessus pour la lui relancer. Harry
pencha alors la tête sur le côté, en haussant un sourcil, comme pour le défier
de ne pas le faire, le prévenir de ne pas le provoquer. Trop fier pour
s’arrêter, Draco la lança quand même mais Harry l’évita en se décalant sur la
droite et c’est Ron qui la prit en pleine figure.
Le rouquin se mit à pester et quasiment toute la maison
des Gryffondors était désormais au courant que Malfoy les attaquait avec de la
nourriture. La vengeance était de mise !
Ron prit une cuillère de petits pois et la lança sur le
blond qui l’évita mais pas Goyle. Harry regarda son ami tout en se disant que
cette cuillère lancée – cuillère qui ne finirait pas dans son estomac – avait
dû lui coûter.
Draco reprit une cuillère de purée et elle vola jusqu’à la
table des Poufsouffles, plus exactement sur le nez d’Ernie MacMillan.
Entre temps, Ron avait pris une cuillère pleine de purée
de carottes et avait enfin atteint sa cible. Draco Malfoy s’essuya le visage
avec une lueur vengeresse dans les yeux – tout comme l’avait le reste des
Serpentards, comme s’ils avaient tous été personnellement attaqués. Ils se
mirent donc presque tous debout et envoyèrent toute sorte de projectiles
alimentaires. Ils furent bientôt imités par les Gryffondors, puis les
Poufsouffles et enfin, les Serdaigles qui avaient dû participer à la lutte
comme ils s’étaient bientôt retrouvés ensevelis par des monceaux d’aliments
divers.
« Oh Merlin ! » fit le petit professeur
Flitwick tandis que Severus Snape se mettait debout, les yeux flamboyant de
colère.
« Mais ils sont devenus fous ! » s’exclama
le professeur Chourave en portant une main à sa bouche.
« Laissez-les ! » sourit le professeur
Dumbledore. « Après tout, c’est une fête et ils peuvent la célébrer comme
ils le veulent. De plus, je préfère qu’ils se lancent des tomates plutôt que
des maléfices ! »
« Mais… » protesta Madame Chourave tandis que le
professeur Flitwick ne pouvait s’empêcher de laisser échapper des ‘Oh’ et des
‘Ah’ ou encore des ‘Balancez-leur vos bols de sauce !’
« Filius ! » le reprit Madame Chourave.
Le petit professeur de charme rougit et se tint coi mais
cela ne l’empêcha pas de contempler avec fascination le tableau qui s’offrait à
sa vue. Tout comme Dumbledore.
Madame Chourave se mit debout et sortit d’un air contrarié
et Severus, qui était le dernier professeur doté d’un minimum de sens commun
dans cette pièce, selon lui en cet instant précis, se mit à protester.
« Professeur Dumbledore, ce n’est pas parce que nous
n’étions que quatre, trois maintenant à superviser le dîner étant donné que le
reste du staff est à Sainte Mangouste, que les élèves doivent se croire tout
permis. Je vous demande l’autorisation de mettre un terme à tout ceci !
Ils ont peut-être une grande célébration à fêter mais ce n’est pas une raison
pour faire dans le n’importe quoi ! »
« Bien Severus, je vous permets d’intervenir »
accorda gracieusement le directeur tout en essayant de camoufler les étincelles
furieuses qui illuminaient ses yeux bleus. Il savait que son employé n’allait
pas pouvoir remettre de l’ordre ainsi. Il savait qu’il allait essayer d’abord
de les calmer avant d’utiliser sa baguette mais il savait aussi que ce serait
trop tard et que la bataille de nourriture l’emporterait avec elle. Mais comme
il était clément et qu’il pensait que le orange carotte de la purée n’irait pas
du tout au teint de Severus, il frappa brièvement des mains et le dessert
apparu à la place des plats de résistance.
°°°
Harry était complètement recouvert de tout. Il aurait pu
faire un bon repas rien qu’à manger sur sa tête. Mais il était heureux de voir
que Malfoy était dans un état bien plus piteux que lui et il en rajouta une
couche avec une brassée de spaghettis volantes.
Tout à coup, le dessert prit la place des autres plats et
Harry en profita pour s’essuyer un peu le visage. C’est alors qu’il vit un énorme
gâteau aux fruits qui semblerait très bien s’accorder avec la couleur qu’avait
Malfoy à présent. Il vit également que Snape tentait de ramener l’ordre dans la
salle.
‘Peine perdue’ se dit-il en ramenant le gâteau vers lui
tout en sentant une tartelette aux fraises venir s’écraser sur l’arrière de son
crâne.
« Ron, qu’est-ce que tu fais ? »
demanda-t-il tout à coup à son ami, d’un ton un peu brusque.
Le rouquin sursauta et regarda son ami d’un air coupable,
une part de gâteau au chocolat dans la bouche.
« Excuse-moi Harry » lui dit-il. « J’allais
le lancer, je te jure mais je l’ai vu et il m’a semblé tellement bon… ça aurait
été réellement dommage… »
Harry leva les yeux au ciel et prit le gâteau aux fruits
bien en main.
Il pouvait maintenant entendre Snape vociférer quelques
sons mais n’arrivait pas à distinguer ses paroles – bien qu’il les comprenait
sans avoir besoin de les entendre.
Harry suréleva la pâtisserie et entendit, cette fois, bien
distinctement un « POTTER ! » prononcé d’un ton sauvage.
L’interpellé déglutit avec plus de difficulté qu’à
l’accoutumée et se dit ‘Désolé Severus !’ avant de lancer le gâteau à
toute volée. Il ricana victorieusement lorsqu’il atterrit exactement sur sa
cible et complètement sur le visage du blond.
Ron le félicita mais Harry cru voir un scintillement
attristé dans les yeux de son ami. C’était vrai que le gâteau avait eu l’air
des plus délicieux.
Tout en évitant une grappe de raisin, Harry tourna son
regard vers Snape et vit que celui-ci plongeait la main dans sa poche pour en
sortir sa baguette. Il allait les stupéfixer ou quelque chose comme ça, se
dit-il avant de prendre une nouvelle pâtisserie, n’importe laquelle sur la
table pour l’envoyer une dernière fois à Malfoy avant qu’il ne puisse plus le
faire.
Sa tarte à la crème rehaussée de chantilly allait très
certainement bien plaire au jeune Serpentard se dit Harry avec un sourire
diabolique.
°°°
Voyant qu’il n’arrivait pas à se faire entendre, Severus
sortit sa baguette et se lança le sort pour amplifier sa voix.
« Sonorus » murmura-t-il promptement.
°°°
Harry leva le bras et visa la tête de Malfoy.
°°°
Hermione exulta de joie. Elle venait de lancer une superbe
forêt noire sur la tête de Pansy Parkinson qui n’avait pas arrêté de la viser
depuis le commencement de cette bataille.
« En plein dans le mil ! » s’exclama-t-elle
en levant les bras en signe de victoire.
Se faisant, elle bouscula Harry qui perdit quelque peu
l’équilibre alors qu’il lançait sa tarte.
‘Et merde !’ eût-il le temps de se dire en se rendant
compte que la tarte n’allait pas atteindre sa cible.
°°°
Severus était satisfait d’avoir amplifié sa voix et venait
de ranger sa baguette lorsqu’il releva les yeux tout en disant d’une voix
sonore « CA SUFFIT MAINTEN… »
Il n’eût pas le temps d’en dire plus tandis qu’il voyait
voler vers lui une tarte à la crème.
°°°
Harry chercha des yeux la tarte qu’il venait de lancer et
la vit… voler dans la direction de la tête de Snape qui, lui, ne l’avait pas
vu.
Le jeune Gryffondor n’eût aucunement le temps de faire
quoi que ce soit pour rattraper la bourde et, tandis qu’il voyait l’inévitable
s’accomplir, il sentait son regard s’arrondir d’horreur et son visage
s’empourprer d’effroi en s’imaginant et anticipant ce qu’il allait advenir de
lui à cause de cette bévue. Snape n’était pas homme à pardonner facilement. Et
surtout pas lorsqu’il s’agissait d’une humiliation publique.
« CA SUFFIT MAINTEN… »
‘Je suis mort’ pensa-t-il en voyant la tarte s’écraser sur
le visage de son professeur.
La tarte glissa avec une lenteur douloureuse pour Harry
comme pour Snape et elle tomba dans un bruit tout aussi pathétique, qui résonna
étrangement très fortement dans une salle qui, désormais, ne faisait plus aucun
bruit.
SPLASSHHH !
Tout comme leur maître des potions, tous les élèves
étaient figés dans une position parfois scabreuse et dégoulinaient de sucre.
Même Dumbledore s’était figé.
Harry se mordit la lèvre en voyant la face blanche de
Snape – blanche non pas par sa pâleur habituelle mais par la chantilly qui la
lui maculait. Seuls deux petits yeux noirs qui lançaient des éclairs étaient
visibles sous cette couche de crème.
On entendit aucun hurlement de sa part, aucun gémissement
de rage, aucun son trahissant sa fureur. Tout ce qu’il pût dire fût prononcé
d’une voix onctueuse et douce, malgré sa sonorité amplifiée.
« Qui a fait ça ? » demanda-t-il en
balayant la salle du regard.
Tous les doigts des Serpentards se pointèrent vers Harry,
au ‘grand étonnement de celui-ci’ bien entendu. Mais ce qui le trahit fût les
centaines de regard de toutes Maisons confondues qui convergèrent vers lui,
sans le faire exprès.
« Tiens, tiens, Potter ! » dit Snape d’une
voix encore plus sucrée, tout comme son visage devait l’être. « J’aurais
dû m’en douter ! Venez par ici ! »
Harry sentit ses mains devenir moites et son cœur battre
plus vite mais il s’avança vers son professeur. Il avait honte d’être le point
de mire de tous – même si ce n’était pas la première fois – mais, il était
content que, caché comme il était sous sa couche de purée et de pois cassés,
personne ne puisse voir la rougeur furieuse de ses joues.
Une fois qu’il fût devant son maître des potions, celui-ci
lui ordonna de le suivre. Ce qu’il fit.
Ils passèrent devant toute la salle qui présentait un étrange
tableau et se dirigèrent vers les cachots. En moins de temps qu’il n’en faut
pour le dire, ils se retrouvèrent devant la porte du bureau de Snape.
« Entrez ! » ordonna-t-il toujours de sa
voix mielleuse mais, à présent, désamplifiée.
Harry pénétra dans la pièce avec l’impression de
s’enfermer à double tour en compagnie de son bourreau mais ne dit rien.
Une fois le bureau verrouillé, Snape se dirigea vers son
annexe qui formait une sorte de petit appartement – lieu certainement aménagé
pour le professeur lorsqu’une potion devait nécessiter sa trop longue présence
- et se tourna vers son élève pour lui dire de sa voix dangereusement douce.
« Alors Potter, vous avez trouvé ça très drôle d’être
à l’origine de cette bataille de nourriture ? Vous vouliez vous faire un
petit peu plus remarquer ? »
« Mais professeur, ce n’est pas moi qui… »
« SILENCE ! » s’écria-t-il tout à coup.
« Vous trouviez ça drôle de me lancer cette
tarte ? Vous trouvez cela vraiment très drôle ? »
s’exclama-t-il avec une fureur qu’il essayait de contrôler. En vain.
Tout à son intense colère, Snape ne pensait plus qu’il
avait toujours le visage barbouillé de chantilly et ses petits yeux noirs qui
clignaient sous une épaisse surface d’une crème qui formait des petits pics par
endroit n’incitaient pas au sérieux. Sous le comique de la face du très fier
Severus Snape à cet instant-ci, Harry éclata de rire.
Les prunelles d’ébène flashèrent d’un éclair de rage mais,
tout à son hilarité, Harry ne la remarqua pas et il se tordit davantage de
rire.
Snape serra les poings et son élève se tint les côtes.
« Oh Merlin, j’en peux plus ! »
s’exclama-t-il en se prenant le ventre. Il n’arrivait pas à s’arrêter et
sentait ses joues lui faire mal tant il riait.
Il essaya de se reprendre et rencontra les yeux brûlants
de son enseignant tandis qu’il se pinçait les joues d’une main pour les rendre
moins douloureuses. Cependant, il n’eût plus besoin de se forcer à reprendre
son sérieux lorsqu’il vit ses prunelles.
« Oh Merlin, je suis désolé Professeur mais vous
devriez vous voir, c’est tellement drôle ! » lança-t-il en se disant
que ce n’était peut-être pas la fin de phrase qu’il aurait dû énoncer.
« Je suis vraiment désolé, Monsieur, je ne voulais pas vous lancer cette
tarte. En fait, elle était destinée à Malfoy » expliqua-t-il en se disant
que cela non plus, il n’aurait peut-être pas dû l’ajouter et conclut en pensant
‘fichu pour fichu…’ « Mais on m’a poussé et la trajectoire a changé… Et si
je puis me permettre, professeur, même avec cette couche de crème, vous êtes
toujours aussi mignon ! »
L’expression de Snape passa instantanément de la colère la
plus extrême à l’étonnement le plus total jusqu’à une certaine forme de joie.
« Mignon ? » répéta-t-il avec perplexité et
intérêt.
« Oui » répliqua Harry avec un regard chaud et
franc. « J’aurais aussi pu dire sexy ou séduisant, charmant ou
désirable. »
Ce fût au tour de Severus de déglutir avec peine. Etait-ce
le même jeune homme qui le faisait se réveiller plusieurs fois par nuit, en
sueur, haletant et érigé à l’extrême qui lui disait cela maintenant ou était-il
en train de rêver ?
« Professeur » commença-t-il à dire d’une voix
basse et de plus en plus rauque en s’approchant très sensuellement de l’homme.
« Je crois que… » continua-t-il en le regardant dans les yeux, à
présent à deux centimètres de son visage maculé. « Vous feriez
mieux » ajouta-t-il en s’approchant encore pour lécher l’arête de la
mâchoire savoureuse de son professeur qui fût parcouru, à ce geste intime, d’un
long et visible frissonnement. « d’aller à la douche » finit-il en
lui léchant les lèvres cette fois-ci. « Mais je pense »
recommença-t-il en donnant des petits coups de langue aux lèvres sucrées.
« Que je devrais » poursuivit-il en léchant l’autre arête de la
mâchoire légèrement carrée pour revenir doucement vers la bouche. « venir
avec vous ! » conclut-il en glissant sa langue entre les lèvres
entrouvertes de son maître en potion.
Avec une force surprenante, les bras de Snape enlacèrent
tout à coup la taille de son élève et il répondit avec une ferveur qui
trahissait son désir trop souvent réprimé. Il embrassait Harry avec une passion
que le jeune homme n’avait jamais connue et qui le ravit au plus haut point.
« Douche ! » ordonna le Gryffondor
lorsqu’ils se séparèrent, en saisissant la main de l’homme qui allait devenir
son amant et il l’emmena vers la gauche tout en ne connaissant pas les lieux.
Severus le força à se stopper et il l’attira vers la droite avec une
précipitation brûlante.
Ils sortirent du mini-salon et se retrouvèrent dans un
court couloir qui débouchait sur trois petites pièces. Snape ouvrit l’une des
portes, fit entrer Harry avec une violence que l’étudiant ne lui connaissait
pas et la referma aussi vite qu’il l’avait ouverte. Une fois là-bas, Severus commença
à déshabiller son élève avec une fougue bestiale, pestant contre la purée et
autres mets qui salissaient la robe Gryffondorienne et qui l’empêchait de
déboutonner chaque attache correctement.
« Oh bon sang ! » s’écria-t-il avec
frustration tandis qu’il déchirait la robe, au grand étonnement de Harry… et
aussi à sa joie car cela confirmait ce qu’il avait toujours pensé. C’est à dire
que sous la glace, se cachait un tempérament de feu. Il commença donc lui aussi
à dévêtir son enseignant.
Severus avait de plus en plus de mal à respirer. Sa
passion avait décidément pris le pas sur sa raison et une fois qu’il vit le
corps de son étudiant enfin révélé, il gémit sourdement et colla cette peau
dénudée contre la sienne, toute aussi nue.
« Oh Merlin ! » cria Harry en sentant une
vague de chaleur gonfler un peu plus son sexe et colorer davantage ses joues.
« Oh oui ! » grogna Severus d’une voix
rauque en posant ses deux paumes largement ouvertes sur la croupe ronde et
douce du jeune homme.
Sans se détacher l’un de l’autre et en se dévorant
passionnément la bouche, ils se dirigèrent comme des aveugles dans la cabine de
douche, refermant la porte de verre après s’être cognés à plusieurs reprises
aux murs ou aux meubles, sans l’avoir remarqué.
Harry entreprit de faire couler l’eau qui se mitigea à
bonne température automatiquement. Il commençait à devenir fou sous les assauts
répétés de son professeur qui ne faisait que le toucher, le lécher, le
caresser, le mordiller, lui susurrer des mots tendres ou crus à l’oreille en
lui léchouillant le lobe, l’embrasser, le presser contre lui ou, tout comme, il
le faisait à présent, onduler ses hanches contre les siennes pour faire frotter
leurs érections ensemble.
Severus ne restait pas une seule seconde inactif. Il avait
connu la frustration pendant tellement de temps que, maintenant qu’il avait
celui qu’il désirait et aimait, apporté sur un plateau d’argent, il ne pouvait
se rassasier de lui, ni s’arrêter de le toucher. Il fallait qu’il connaisse
tout de lui.
« Sev » haleta
Harry. « Tu as un lubrifiant ? »
Severus se pencha alors vivement pour prendre un flacon de
verre qui contenait une potion de couleur jaune pâle avec des reflets dorés et
d’aspect visqueux comme de l’huile.
Harry gémit. Dans son mouvement, l’homme n’avait pas une
seule fois lâché son membre dur qu’il avait commencé à caresser sur toute sa
longueur et le plaisir menaçait d’exploser.
« J’ai préparé cette potion en pensant à toi »
murmura Severus en lui mordillant le cou et l’oreille tout en caressant ses
fesses en s’insinuant subtilement entre elles pour titiller son anus sensible.
« Je m’en sers à chaque fois ici lorsque je me masturbe… en pensant
toujours à toi » souffla-t-il encore en laissant sa langue courir sur
l’artère où il sentait battre un sang furieux. « Il y a trois jours, elle
était pleine ! »
Harry jeta un coup d’œil au flacon et vit qu’il était à
moitié vide. Il gémit encore en regardant Severus avec un désir insoutenable.
Rapidement, il attrapa la bouteille et se mit à genoux sous le jet d’eau
chaude. Il se força à se calmer et tourna le bouchon pour ouvrir le flacon.
Tout en versant un peu de potion sur ses doigts, il lécha la peau salée entre
les cuisses de Severus pour venir goûter ses testicules tout en insinuant un
doigt dans son intimité moite.
Severus laissa échapper un râle animal et écarta davantage
les jambes.
« Oui, comme ça » murmura Harry en explorant la
chair chaude plus profondément. « Ecarte bien tes cuisses mon
amour. »
Severus gémit plus fort et Harry se mit alternativement à
embrasser et à lécher la verge durcie de son amant. Sa langue vint taquiner son
gland et d’un coup lent et voluptueux, il en savoura le jus.
Harry honora d’un autre doigt l’antre humide et chercha
soigneusement la prostate de l’homme qu’il savait être sensible et source d’un
plaisir affreusement bon.
Severus tremblait de désir et ne pouvait que plonger les
doigts dans les mèches brunes et mouillées ou gémir son plaisir. Il n’était
plus qu’un pantin désarticulé, ramené brusquement à la vie par les caresses
d’un amant virtuose et sentait ses membres fourmiller de son sang à nouveau
libéré. Il n’était plus qu’un instrument cassé, rapidement réparé par des mains
agiles qui lui permettaient de jouer à nouveau la musique de l’amour. Il n’était
plus que passion qui ne se nourrissait que d’un être qui s’appelait Harry.
« Je t’aime Harry. Prends-moi. Aime-moi comme je
t’aime » supplia Severus avec un air de dévotion sans limite.
Harry releva la tête et vit, dans les yeux de son amant,
la même lueur d’amour qu’il avait lu dans les siens lorsqu’il se regardait dans
le miroir en pensant à son professeur de potions.
Il se releva lentement, en embrassant chaque parcelle de
peau qui se trouvait sous ses lèvres et en caressant chaque millimètre d’épiderme
nacrée qui glissait sous ses doigts, jusqu’à atteindre son visage, jusqu’à
capturer ses lèvres.
« Je t’aime aussi » souffla Harry entre deux
baisers.
Après avoir laissé les lèvres de Severus rougies et
gonflées, il le suréleva contre le mur et maintint l’anus de son professeur
face à son sexe érigé.
« Tu es sûr que tu veux ? » demanda Harry
en l’interrogant aussi du regard.
« Oui » acquiesça Severus avec envie et ferveur.
Le jeune Gryffondor sourit et pénétra son enseignant en le
regardant toujours dans les yeux, comme Severus le faisait également.
Aucune douleur vint gâcher le moment. La potion n’avait
pas qu’une propriété lubrifiante mais aussi anti-douleur sans pour autant
anesthésier la chair.
Severus cria et pencha la tête en arrière tandis que les
yeux de Harry s’obscurcissaient encore en amorçant de tendres coups de rein.
La sensation d’avoir son sexe entouré par une chaleur
brûlante, la chaleur d’un homme, de glisser entre des muscles se contractant et
se relaxant, de savoir qu’il donnait du plaisir et en ressentait, l’excitait au
plus haut point. Il n’avait jamais été aussi heureux de toute sa vie.
Il continua ses mouvements de va-et-vient et sentit
Severus aller plus vite en soupirant des paroles incohérentes. Il accéléra donc
le rythme et donna des coups de boutoir de plus en plus puissants.
Il sentait la virilité de Severus se frotter contre son
ventre et sentait la chaleur de sa semence commencer à couler sur sa peau.
C’était délicieux.
Il donna un dernier coup de rein et son essence jaillit
dans le fourreau de chair de son amant.
En sentant la jouissance de Harry, Severus sombra à son
tour dans l’extase en ayant connu la plus belle expérience charnelle de toute
sa vie.
Il entendit alors Harry lui répéter qu’il l’aimait. Il
sourit paresseusement et fit écho aux paroles de son jeune amour.
Heureux, Severus se dit qu’il n’aurait pas besoin de
commencer son entreprise de séduction le lendemain - comme il l’avait prévu -
et pourrait, dans quelques temps, demander en mariage l’homme qu’il avait
choisi il y avait déjà bien longtemps et pour qui, une bague dormait déjà dans
un écrin rouge et or au beau milieu d’un de ses tiroirs.
La vie pouvait être vraiment belle parfois, pensa-t-il en
serrant plus fortement Harry contre lui.
- FIN -
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