Un simple baiser... | By : KatsYaoi Category: French > Anime Views: 2105 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Un simple baiser…
Par Kats
Disclaimers : les
personnages de Saint Seiya ainsi que la trame scénaristique appartiennent à
Masami Kurumada ainsi qu’aux différentes compagnies chargées de la production
et de la distribution du manga, de l’animé, des films et autres produits
dérivés. Je n’en tire aucun bénéfice matériel ou immatériel et cette histoire
n’a été écrite que pour le plaisir des fans de la série et le mien !
Genre et rating : Définitivement
Yaoi, Romance, Lemon.
Couple : Je n’aime
pas « révéler » mes couples à l’avance.
Avertissements : un
langage un peu cru parfois.
Notes 1 : c’est la
suite de « Jeux Dangereux ». Je pense qu’il vaut mieux lire la 1ere
fic pour comprendre celle-ci.
Notes 2 : La vie peut
être une chose si compliquée et si élémentaire à la fois. Il suffit simplement
d’un instant, d’un événement, d’un geste, une fraction de seconde, pour que toute
une destinée prenne un tour inattendu. Quelque chose comme un simple baiser,
par exemple…
« Dans le premier baiser,
l’âme entière se noie » André Chénier.
« Mes nuits
sauvages sont ma gloire » Madeleine l’Engle.
Sanctuaire, Grèce, Samedi 11h13
Les arènes.
Par cette belle matinée ensoleillée,
plusieurs chevaliers de bronze s’y étaient donné rendez vous. Mais, une fois
n’est pas coutume, ce n’était pas pour s’entraîner.
Seiya descendait les marches menant
à l’esplanade centrale, là ou l’attendait les autres chevaliers.
« Alors ? »
questionna Hyoga, pressé.
« Alors, rien ! C’est à
croire qu’il s’est volatilisé. J’ai fouillé tout le palais du pope et les thermes,
rien. » répondit Seiya.
« Et vous ? »
« J’ai longé la côte, j’ai
fait tous les petits coins qu’adore fréquenter Shun, rien non plus. » dit
Shiryu.
« Et moi, j’ai fait le tour de la
ville et du port. Néant. » compléta Hyoga.
« Et Jabu ? Il devait
fouiller le sanctuaire… non ? » demanda Seiya.
« Il n’est pas encore
revenu, il aura peut être plus de chance que nous. Nous y sommes allé un peu
fort hier soir. Shun nous fait quelques fois la tête, mais, il ne s’est jamais
enfui, jamais toute la nuit en tout cas. » s’inquiéta Shiryu, mal à
l’aise.
« Je m’en veux de l’avoir
traité de gamin, ça l’a mis dans une rage folle. »
Hyoga prononça ces mots en
serrant les poings, fixant un point invisible au sol.
« Oh ! Il faut toujours
que vous dramatisiez tous les deux ! Non mais regardez vos têtes ! »
coupa Seiya, hilare.
« Il s’est sûrement trouvé
une petite copine après notre départ et ils doivent se bécoter dans un coin
tranquille. Les petites apprenties sont folles de sa gueule d’ange ! »
rajouta-t-il en donnant de grandes œillades et grands coups de coude à Shiryu,
dubitatif.
Une voix derrière eux coupa Seiya
dans son délire.
« Oui, c’est ça et j’ai même
vu sa « petite » copine. Elle mesure dans les un mètre
quatre-vingt-cinq, doit bien peser quatre-vingt kilos, tout en muscles et se trimballe
au moins un demi quintal de joaillerie dorée sur le dos à chaque combat. A
votre place maintenant, j’éviterais de chauffer les oreilles à Shun, ou sa
« petite chérie » va vous tomber sur le poil. »
C’était Jabu, qui arrivait,
souriant d’un drôle d’air.
« Qu’est ce que tu
racontes ? » grogna Hyoga, fronçant les sourcils.
« Shun s’est réfugié chez un
chevalier d’or ? » résuma Shiryu, étonné et ô combien naïf.
« Il n’est pas du genre à
aller se plaindre pourtant… »
« Hum, vu sa mine réjouie,
il ne s’est pas plaint, pas plaint du tout ! bien au
contraire ! »
Jabu ricanait, ce qui commençait
à énerver sérieusement Hyoga.
« Tu va t’expliquer ? »
coupa Seiya, curieux.
« Ben, j’ai fini pas repérer
l’aura d’Andromède, aux alentours du temple des Gémeaux. En fait, il était un
peu plus haut… je l’ai vu discuter avec le Cancer. »
« Non mais tu délires
Jabu ! Qu’est ce que Shun ferait à discuter avec cet obsédé ? » coupa
Hyoga, en colère.
« Tu es le premier à
colporter les ragots sur le cancer et ses mœurs dissolues, ne mêle pas Shun à
tes fantasmes de commère détraquée ! »
Shiryu argumenta dans le sens de
Hyoga.
« C’est vrai Jabu, ils
ne se parlent jamais. Je vois mal Shun débarquer chez le Masque de Mort pour
lui raconter ses malheurs ! »
« Oh, crois moi Hyoga, Shun
n’a pas besoin de moi pour se « mêler » au Masque de Mort !
Je l’ai vu, comme je te vois. Ils
sont sortis tous les deux des appartements du Cancer. Shun a dit qu’il
reviendrait bientôt, pour lui ramener ses vêtements et qu’il serait plus « sage »
les nuits suivantes. Masque de Mort a répondu qu’il pouvait venir quand il
voulait, au temple et dans sa chambre, que tous lui « restait
ouvert ». Ensuite Shun l’a remercié pour sa nuit « inoubliable »,
il lui a roulé un patin et s’est barré en courant dans les esc… »
Jabu n’eut pas le temps de finir
sa phrase, Hyoga venait de lui donner un violent coup de poing à la mâchoire.
« Non mais t’es
malade ? » lui cria Jabu, se massant le visage, assis par terre.
Shiryu et Seiya maintenait Hyoga,
essayant d’empêcher que le Cygne ne fasse du pâté de Licorne.
« C’est toi qui est complètement
cinglé ! Shun et Masque de Mort ! Non mais tu es un grand détraqué
oui ! »
« Ben, si tu me crois pas,
t’as qu’a lui demandé au « puceau » de service ! Je te dis qu’il
a changé de catégorie hier soir ! Le cancer, ce n’est pas le genre de mec
à te regarder dans le blanc des yeux toute la soirée et te dire des mots doux en
attendant que tu sois « prêt » psychologiquement !
Il se l’est fait, ton Andromède
et ne demande qu’à recommencer ! D’ailleurs Shun, ce matin, était plutôt
content des performances de son « fiancé », si tu vois ce que je veux
dire, y’avais qu’à voir sa tête ! Ils étaient en pleine extase tout des
deux !» hurla Jabu, rouge de colère.
« C’est exactement ce que je
vais faire ! » cracha Hyoga, livide.
« Et lâchez moi vous
autre ! »
D’un violent coup de hanche, il
se débarrassa de ses deux amis, médusés.
Hyoga fila comme une flèche vers
la maison des bronzes. Jabu était en plein délire. Shun et le cancer, cela
n’avait aucun sens !
Jabu se leva en marmonnant,
racontant qu’on ne l’y prendrait plus à vouloir rendre service et d’autres
choses moins racontables, à propos du Cygne, d’une partie charnue de son
anatomie et de ce qu’elle pourrait recevoir la prochaine fois qu’il croiserait
la Licorne.
Seiya et Shiryu se regardait,
cherchant encore ce qu’il y avait de plus étonnant dans cette situation. Que
Jabu raconte cette histoire, que Shun et Masque de Mort ait passé la nuit
ensemble, ou que Hyoga fasse une crise de nerf…
« Hé, Shiryu, tu crois quand
même pas ce qu’il raconte, le crotale cornu… »
« A vrai dire, j’en sais
rien. Shun était tellement en colère hier soir… »
Ils se regardèrent dans les yeux,
au même instant, devenant livides à leur tour. Ils s’élancèrent au même moment,
à la suite de Hyoga…
Shun venait d’arriver dans sa
chambre, referma la porte, s’y adossa en fermant les yeux et laissa tomber ses
bras le long de son corps. Il avait le souffle court et les joues en feu, mais
pas seulement à cause de la course.
Angelo… Angelo… Angelo…
Shun pouvait encore sentir la
douce chaleur de ses lèvres sur les siennes, son souffle paisible lui caresser
la peau.
Mais qu’est ce qui lui avait pris
de l’embrasser comme ça en partant ?
Ce n’était certes pas une façon
d’embrasser un ami, encore moins un frère. Oui Angelo ressemblait physiquement
à son frère et il s’était comporté comme tel avec lui hier soir. Il l’avait
protégé et avait veillé sur lui toute la nuit.
Toute la nuit…
Dans ses bras…
Contre son corps chaud comme la
braise…
Les joues de Shun devinrent
cramoisies. Andromède regrettait amèrement que le Cancer ne l’ait pas touché…
Pas touchée…
Sa peau, douce et ambrée…
Son sourire…
Ses lèvres…
Hum, ses lèvres ! Le jeune
homme passa langoureusement sa langue sur les siennes, y recherchant la saveur
de l’italien.
Shun bouillonnait…
Une douche lui ferait du bien et
lui remettrait les idées en place…
Il se déshabilla lentement,
quittant à regret les vêtements qu’Angelo lui avait prêtés. Il les avait
portés, souvent. Son odeur était imprégnée dans le tissu, bien qu’ils soient
propres. Une odeur tenace, musquée, sans être désagréable, bien au contraire.
Une odeur terriblement virile, masculine, tellement présente qu’elle en était palpable,
ombre fidèle de son maître à la peau ambrée.
Une foi nu, il se dirigea
rapidement dans la salle de bain. Il allait prendre son gel douche lorsqu’il se
ravisa. Celui d’Ikki ferait l’affaire, pour une fois. Après s’être savonné et
shampouiné, il laissa longtemps l’eau chaude couler sur son dos et son visage.
En fait de le calmer, Shun
fantasmait davantage. Le gel douche d’Ikki lui rappelait le parfum d’Angelo. Il
le portait partout sur son corps, les vapeurs d’eau saturant encore plus
l’atmosphère de cette odeur. Shun ferma les yeux, imaginant des mains expertes
le caresser lentement, lorsqu’il fut agressé par une aura froide qui cherchait
à le localiser. Hyoga était en bas et « fouillait » mentalement
chaque pièce pour le trouver.
Shun pesta contre cette intrusion
et refoula sans ménagement l’aura glacée. Le russe lui tapait sérieusement sur
les nerfs. Andromède coupa l’arrivée d’eau et se résigna à sortir de la douche.
De toutes manières, il ne pouvait pas rester indéfiniment là.
Il fallait trouver une solution.
L’italien le rendait dingue. Dès qu’il n’était plus en sa présence, il voulait
être avec lui, le toucher, l’embrasser et une fois près d’Angelo, Shun se
sentait perdu et vulnérable, paralysé et effrayé. Effrayé par ce qu’il
ressentait, ses sentiments, comme ses désirs, pas par Angelo. Jamais on ne lui
avait fait un tel effet.
Shun ne l’aurait sans doute
jamais remarqué s’il n’avait pas joué avec le feu au « Flesh ». Sa
réputation de pervers, de brute ténébreuse, presque démoniaque, incontrôlable,
n’était plus à faire. La partie bien pensante du sanctuaire l’évitait comme la
peste, de peur d’être contaminée par ce déchet qu’Athéna avait la faiblesse (ou
la bonté) de tolérer dans ses murs, au nom du pardon. Angelo ne laissait
personne indifférent. Ses amis l’adoraient, les autres le haïssaient
cordialement.
Alors que lui Andromède, était
connu pour sa retenue et sa douceur. On le citait partout comme exemple, autant
pour son attitude, sa sagesse, sa patience, que pour sa beauté angélique.
Ils n’appartenaient pas au même
monde.
Leurs univers respectifs
s’étaient télescopés de plein fouet.
Parce que Shun en avait assez
d’être mésestimé par ses compagnons d’armes, il s’était immergé dans un monde
glauque, pour paradoxalement, se prouver, leur prouver, qu’il pouvait exister
par lui-même, en prenant l’option de se détruire. Il pouvait faire ses propres
choix, même si ceux-ci l’entraînaient au plus bas. Le piédestal sur lequel on
l’avait placé l’isolait complètement du monde des humains, auquel il souhaitait
ardemment appartenir. Son innocence devait être protégée comme une relique
sacrée. Mais il était le seul maître de son destin et sa vie n’avait pas à être
dirigée par qui que ce soit, son frère, ses amis, ou même Saori.
Bêtement, il avait cru à ce
cancer diabolisé, n’agissant que par intérêt ou pour ses plaisirs extrêmes.
Shun, soumis aux attentes de ses compagnons, leur laissait même la latitude de
penser à sa place, depuis son retour de l’Hadès. La vérité était tout autre.
Cet homme l’avait protégé, l’avait accueilli dans sa demeure, cachant sa propre
faute. Il l’avait écouté et respecté, sans lui faire la morale, ou le juger.
Sans rien lui demander en retour. N’attendant sûrement rien de lui d’ailleurs.
Paradoxalement, ces deux êtres,
prisonniers de leurs réputations, étaient bien plus semblables qu’il n’y paraissait
Les souvenirs de la nuit
précédente se firent plus précis.
Angelo menaçant les hommes qui
tentaient de le « séduire »…
Sa façon de s’asseoir en croisant
ses jambes…
Sa manière de marcher, nonchalante,
mais si sensuelle…
Sa façon de crisper les mâchoires
de colère…
Ses bras puissants…
Ce regard bleu acier, à la fois
provoquant et enjôleur, qui vous transperce jusqu’à l’âme…
Shun noua une serviette autour de
ses hanches et essuya de la main le miroir embué. Le jeune garçon qui le
regardait le ramena à la réalité.
Il n’avait rien de comparable à
la beauté magnétique, presque animale d’Angelo. Non, Shun se rendit compte que
le garçon du miroir n’aurait aucune chance de séduire l’italien…
Il n’aimait pas les gamins
enquiquineurs, comme Nikos. Andromède n’avait eu grâce à ses yeux que parce
qu’il était un chevalier. Angelo l’avait aidé, comme un bon camarade, veillant
sur son cadet. Rien de plus…
Le fait que le chevalier d’or se
substitue à Ikki le contrariait énormément maintenant. Shun sera le poing
contre le miroir.
Pourtant, il avait cru ressentir un
certain trouble de la part du cancer quand Shun s’était blotti dans ses bras,
tout à l’heure.
Il se dirigea vers sa penderie.
Shun fouillait à la recherche
d’un haut qui lui plairait, ayant déjà enfilé un jean bleu foncé. Il tira de la
pile un t-shirt noir, neuf, qu’il avait acheté sur un coup de tête, mais qu’il
ne mettait jamais. Va pour le t-shirt.
Andromède allait mettre ses sempiternelles
bretelles, lorsqu’il stoppa son geste. Il fit jouer un moment les lanières dans
ses mains… puis brutalement, les envoya dans la corbeille à papier dans un coin
de la pièce. A la place, Shun attrapa une large ceinture de cuir noir, qu’Ikki
avait oubliée. Il passa la bande de peau, en rentra son t-shirt dans son jean,
taillé près du corps et ajusta la boucle à sa taille.
Andromède allait chausser ses
baskets. Là aussi, il s’arrêta, puis s’accroupi, fouillant le bas de son
armoire. Shun pris un carton, qu’il déposa à ses cotés et en sorti des bottillons
en cuirs sombre, style bottes camarguaises. Un sourire se dessina sur son
visage inhabituellement fermé : un cadeau d’Ikki…
Il chaussa les bottillons.
Andromède sortait de la pièce, la
main sur la poignée, se préparant à affronter Seiya, Shiryu et Hyoga, qui
l’attendaient au salon. Et encore une fois, il se ravisa.
Shun retourna lentement dans la
salle de bain. Le garçonnet de tout à l’heure avait disparu, un jeune homme
l’avait remplacé et lui plaisait : il secoua sa crinière encore humide,
dans un mouvement d’avant arrière plutôt sec et une mèche verte retomba sur son
visage, le masquant en partie. Shun avait presque l’air d’un homme maintenant. Andromède
trouva rapidement ce qu’il cherchait. Le parfum d’Ikki : Drakkar noir,
dont il s’aspergeât méthodiquement.
Shun souri à son reflet et se
décida enfin à quitter sa chambre.
Hyoga avait largement eu le temps
de se calmer. Ce qu’il avait fait en sentant la présence de Shun dans la
chambre qu’il partageait avec Ikki. Ce dernier l’avait vertement chassé lors de
sa prospection mentale. Normal. Il devait encore être boudeur, après les
horreurs échangées la veille.
D’ici quelques minutes, Shun
descendrait les escaliers, quatre à quatre, dans sa salopette blanche, les
cheveux en bataille. Et comme toujours, il leur adressera son plus beau sourire
en guise de trêve. Après les pardons d’usage, ils fileront à la cuisine, dévorer
un gâteau ou une sucrerie quelconque.
Andromède dirait que Jabu était
fou, en riant de bon cœur. Lui, fréquenter un énergumène pareil. Non !
Quand bien même, ce ne serait « qu’amical ». Shun est toujours si
gentil avec tout le monde. Il aura sans doute pris « pitié » du
monstre.
Les trois bronzes attendaient
calmement, callés dans le canapé du salon, prêts à faire amende honorable. Et
aussi à éclaircir les choses, par rapport au Cancer. Heureusement qu’ils
étaient assis. L’étrange apparition qui se présenta à eux les laissa sans voix.
Shun…
Il semblait avoir vieilli de plusieurs
années dans la nuit. Oublié le pré adolescent attardé, au visage diaphane. Un
jeune homme, aussi sombre que ses vêtements, ayant volé les traits de Shun, les
fixait, le visage impénétrable. Puis il se dirigea vers la porte, sans un mot
pour eux.
« Shun, attends, ne t’en va
pas comme ça ! On s’est fait beaucoup de souci pour toi. Ou étais tu cette
nuit ? » supplia Hyoga, se levant à la suite de son ami.
Andromède s’arrêta, se retourna
lentement et changea le cygne en statue de son regard glacial.
« Écoutez moi bien tous les
trois ! Vous m’avez clairement fait comprendre hier soir que vous ne
souhaitiez pas que je me mêle de vos affaires et que ma présence parmi vous
n’était plus tolérée. Dorénavant, j’entends ce fait réciproque.
Vous occuperez vos journées et
vos nuits comme vous l’entendez. Je ferais de même.
A partir de maintenant, la seule
chose que nous partagerons, c’est cette maison. J’interdis à quiconque d’entre
vous de se mêler de ma vie ou de vouloir l’influencer de quelques manières que
ce soit. Compris ? »
Le ton de Shun se voulait sans
appel. Ses yeux jades lançaient des éclairs d’émeraude, passant d’un bronze à
l’autre. Il n’attendit pas la réponse et sorti en claquant la porte, laissant
ses trois amis stupéfaits et meurtris.
Seiya brisa le silence le
premier.
« Je crois que cette fois
ci, nous somme allé vraiment trop loin… ».
« Nous récoltons ce que nous
avons semé » murmura Shiryu.
« Il a énormément mûri ces
derniers temps et nous l’avons traité comme un enfant. »
Hyoga resta silencieux,
abasourdi.
« Ce n’est pas possible,
ce n’est pas lui, ce n’est pas Shun. Cette ordure de Cancer, il va me le payer… »
gronda intérieurement Hyoga, serrant les poings si fort que ses ongles déchirèrent
sa chair.
Angelo referma doucement la porte
d’entrée de ses appartements. Il calla son épaule droite sur le chambranle et
fixa le sol, rêveur.
Mais qu’est ce qui lui
arrivait ?
Ce gamin débarquait dans sa vie
et il perdait tous ses repères. C’était simple, lui, Angelo, c’était le
mauvais, la bête à abattre. Shun, c’était l’immaculée innocence, méprisant les
raclures dans son genre, par sa miséricordieuse condescendance.
Hier soir, les rôles s’étaient inversés.
Shun pataugeant dans la fange, cherchant
à s’avilir de la pire manière qui soit et lui, Angelo, promu gardien de
l’innocence égarée, alors qu’il était l’instrument de perdition de beaucoup d’âmes.
Si les anges investissaient
l’enfer, où était sa place ?
Si les anges frayaient avec les démons…
Angelo interrompit le flot de ses
pensées chaotiques, ses doigts s’étant portés à ses lèvres.
Le cancer caressait sa bouche,
comme s’il doutait de son existence. Shun l’avait serré dans ses bras, puis
embrassé…
Pas ce type de baiser, pervers,
ou l’on prend possession de l’autre, ou on lui impose sa domination. Pas ce
type de baiser, annonciateur de jouissances, préliminaire à un acte sexuel
aussi intense, bref, que dérisoire. Non,
un baiser de quelqu’un qui se donne, en toute confiance, en toute innocence… un
simple baiser…
Est-ce qu’une fois déjà, on
l’avait embrassé comme ça ?
Non, jamais…
Savait il seulement que cela
pouvait exister avant aujourd’hui ?
Un simple baiser, un tout petit
baiser, si ténu, si furtif et Angelo se retrouvait chancelant comme un agneau nouveau
né.
La fatigue le faisait
déraisonner. Oui, c’était sûrement ça. Il manquait de sommeil. Sa soirée avait
été agitée. Encore plus que s’il avait fait l’amour toute la nuit.
Angelo se dirigea vers sa chambre
et bien sûr, trouva le lit défait. Il aurait du changer les draps, mais n’en
avait pas le courage.
Le cancer se laissa tomber à plat
ventre et les parfums sucrés de Shun envahirent tout son être. Il ferma les
yeux, priant intérieurement pour que cette torture s’arrête. Plusieurs fois
dans la nuit, il avait failli craquer… plusieurs fois dans la nuit, il n’avait
pas eu le courage, ou plutôt la folie, de passer à l’acte, troublé par Andromède.
Et au matin, lorsque Shun s’était réveillé, Angelo avait cru que les choses
rentreraient dans l’ordre, que chacun repartirait dans son monde, que chaque
chose reprendrait sa place. Comme avant.
Plus rien n’était comme avant. Il
avait réussi temporairement à faire taire son désir, rendu encore plus violent
par le fait que Shun soit vierge. Il avait cru dominer sa chair et était fier
de lui, tout à l’heure. Mensonges. Sa chair le dominait. Jamais le désir d’un
corps n’avait été aussi intense et ne l’avait tant fait souffrir. Un simple
baiser avait ranimé le brasier qui le consumait inexorablement.
Angelo comprit à cet instant
qu’il ne voulait pas seulement son corps. Il le voulait tout entier pour lui
seul, le posséder, le dominer, le tenir sous sa coupe, le rendre dépendant de
lui, de son corps, de ses caresses et de ses lèvres. Et pour laisser à tout
jamais sa marque sur Shun, sa première fois ne devait être qu’avec lui, Masque
de Mort…
Il finit par s’endormir, vaincu
par la fatigue.
Angelo revint en fin d’après midi
à son temple, après une promenade en bord de mer, pour s’aérer la tête. Sa
sieste et ses rêves érotiques l’avaient mis dans un drôle d’état. A la fois
comateux et brûlant. Le Cancer n’avait trouvé personne pour se battre aux
arènes, ce qui le frustrait profondément, tout comme sa nuit d’abstinence.
Il détecta tout de suite cette
aura froide et anormalement agressive qui l’attendait : Hyoga. L’italien
était content. Il allait pouvoir se défouler un peu avec le russe. En attendant
de retrouver Shun…
« Je me demandais quand tu
allais te décider à venir me voir Hyoga ! » ironisa le Cancer.
« Et bien, soit heureux, je
suis là. Je vais te faire payer ce que tu as fait à Shun.»
Le cancer ne pouvait avoir
qu’abusé de sa force et de la confiance d’Andromède. C’est pourquoi son ami
était si différent ce matin. Le russe s’en voulait affreusement, de ne pas
avoir été la pour protéger Shun.
Hyoga sorti de derrières les colonnades
et s’approcha, menaçant. Le Cygne affichait clairement ses intentions et la
perspective de se battre réjouissait l’italien.
« Tu peux avoir qui tu veux
au Sanctuaire. Mais je t’interdis de t’approcher de lui, ou de le frôler ne
serait ce que du regard, tu m’entends Masque de Mort ? »
Angelo ricana.
« Je ne savais pas les
russes aussi jaloux.
Ça te fais mal hein ? Qu’il
ait envie de moi… qu’il ait envie que je le touche… que je l’embrasse… que je le
caresse…
Le plus drôle, c’est que nous
n’aurions jamais passé la nuit ensemble s’il n’était pas venu à moi, après que
tu l’ais chassé… parce que c’est lui qui est venu me trouver… c’est lui qui m’a
embrassé… ».
Le cancer avançait très lentement
vers Hyoga, le choc de ses talons se réverbérant dans tout le temple,
distillant menaces et intimidations avec une subtilité toute particulière. Il
insistait sur chaque mot, étalant sa supériorité. Shun le désirait lui, Masque
de Mort…
Hyoga sentait ses tempes pulser
au rythme infernal de la lave qui coulait dans ses veines. Ce type était
vraiment un grand malade. Shun ne l’aurait jamais regardé. Shun était trop pur
pour envisager une relation avec cette « chose » obscène, même dans
ses pires cauchemars.
Masque de Mort était tombé par
hasard sur Andromède après leur dispute et celui-ci avait dû se confier, pour
se défouler, sûrement. Sentant Shun vulnérable et isolé, il en avait profité
pour l’abuser. Ce baiser, si tant est qu’il y en ait eu un, l’italien l’avait
sûrement volé.
« Et c’est encore lui qui
m’a demandé de lui faire l’amour… ».
Hyoga tressauta, les yeux
agrandis par la stupeur, puis par la colère. Les poings sérés, il tentait
encore de s’accrocher à la douce voix de Shun, lui répétant que la violence
n’était jamais une bonne solution. Masque de Mort méritait qu’on l’étripe, pour
oser blasphémer sur Andromède de la sorte.
« Shun, par pitié Shun, il
ne t’a pas fait ça ? » pensa t il horrifié…
Le regard d’Andromède se
superposa à celui du Cancer. Les mêmes yeux froids, agressifs, menaçants. Se
pourrait il que ?… non… nooooooon !
Angelo se délectait de la rage de
son adversaire, lui mentant effrontément, en sortant les éléments de leurs contextes.
Il l’humiliait, en lui démontrant que Shun lui avait – soi disant –donné tout
ce que Hyoga ne pourrait jamais avoir. Angelo se régalait de faire croire au
jeune russe qu’il possédait déjà Andromède.
Le Cygne était amoureux et ne
s’en rendait même pas compte… qu’on puisse être aussi bête pour ignorer un tel
joyau et le laisser filer dans les bras d’un autre, d’une ordure telle que lui,
Masque de Mort ! Hyoga méritait ce qui lui arrivait.
« Tu dis n’importe quoi, tu mens ! »
cracha le russe.
« Tu veux que je te raconte
comment c’était ? Ma nuit, dans ses bras ? Tu veux que je te décrive
la saveur de ses lèvres, l’expression de son visage après m’avoir fait ça ?
»
Angelo tourna son visage,
dévoilant l’hématome qu’avait laissé Shun, qui produisit son petit effet.
Le Cygne s’imposait encore de
douter des paroles de Jabu. La Licorne avait certainement tout inventé. La
réaction de Shun et ses changements lui suggérait qu’il y avait, peut être, une
part de vérité, qu’en tout les cas, il s’était passé quelque chose de fort pour
Andromède la nuit dernière. Mais rien qui pourrait le lier « intimement »
à Masque de Mort. Shun ne pouvait pas être attiré par « ça » !
Il méritait mieux que « ça » !
Mais maintenant, à écouter et
regarder le cancer, ses doutes se diluaient dans la douleur.
« Ferme là ! »
Hyoga tremblait de tous son
corps. De rage, d’horreur et de fureur…
« … Combien ses baisers sont
fougueux, combien il peut rendre fou d’une simple caresse… »
Angelo toisait le jeune homme
blond… alors, qu’est ce qu’il attendait pour frapper ? Il lui en fallait
encore ? Il porta le coup de grâce, narguant le bronze de son sourire
méprisant.
« Et le plus fantastique
dans tout ça Hyoga, c’est que ce n’est pas près de s’arrêter… »
« Assez ! »
Le jeune bronze bondit en avant
et frappa le premier. C’était le signal. Aucun des deux adversaires ne retint
ses coups. Mais Hyoga, trop en colère, n’avait pas assez de recul sur la
situation pour se battre intelligemment.
Il se retrouva rapidement acculé
contre une colonne et roué de coups violents, lui faisait cracher plus de sang
à chaque fois. Le Cancer exultait…
Les deux visages de Shun lui
revinrent en mémoire du russe, celui de Shun « avant » souriant et
celui de Shun « après » le méprisant du regard… Andromède s’éloignait
…
Hyoga trouva enfin la force de se
dégager et cogna de toutes ses forces cette ordure, qui avait la prétention
d’être chevalier d’or.
Andromède arriva à ce moment précis,
trouvant Hyoga frappant Angelo, à terre, qui ne parait même pas les coups, se
contentant de rire, se moquant de lui et de sa fureur.
« HYOGA ! Ça
suffit ! »
Cette intervention suffit à figer
le Cygne.
Andromède était furieux…
« Non mais de quoi tu te mêles ?
Pour qui tu te prends ? »
Hyoga recula un peu, à la fois
surpris et honteux. Il tenta de se justifier.
« Cette ordure, si tu savais
ce qu’il raconte sur toi ! Et la réputation qu’il est en train de te faire !
Il dit que c’est toi qui est venu le trouver… il essai de te faire passer pour
un… une salope ! »
Sur le coup de la colère, il
avait prononcé ce mot affreux, à milles lieues de ce que représentait Andromède
pour lui.
« Ah ? et qu’est ce
qu’Angelo t’a dit d’autres ? »
Andromède insista sur le prénom,
démontrant un certain niveau d’intimité entre les deux hommes, mais ne releva
pas le terme peu flatteur employé par son ami. Il se contenta de croiser les
bras, attendant sa réponse.
« « Angelo »,
Shun appelait Masque de Mort « Angelo »…
Personne à part ses intimes
n’y était autorisé… » pensa douloureusement Hyoga. Tout ça ne pouvait
pas être vrai, ce ne devait pas être vrai, pour l’amour du ciel !
« Des mensonges, rien que
des mensonges… » biaisa le russe.
Shun savait très bien ce que s’étaient
dit les deux hommes, puisqu’il suivait Angelo et attendait d’être au temple
pour lui signaler sa présence. Il n’avait rien perdu de la conversation,
constatant avec satisfaction que l’italien laissait sous entendre qu’il voulait
approfondir leur relation. Il tirait également une certaine fierté déplacée à
les voir en venir aux mains pour lui…
Le Cygne, lui, avait laissé
passer sa chance, en ignorant les changements subtils qui s’opéraient en Shun
depuis plusieurs mois. Andromède en avait assez d’attendre, de l’attendre.
Assez d’essayer de concurrencer les morts ou les flocons de neige, désormais,
il s’intéresserait aux vivants et de préférence au maître du 4eme temple.
L’occasion de faire mal à Hyoga, comme Hyoga l’avait fait souffrir, était trop
belle…
« Tout ce qu’il t’a dit est
vrai. Y compris le fait que j’ai passé la nuit avec lui, dans SON lit, dans SES
bras… Maintenant Hyoga, ne te mêles plus de NOS affaires et va-t-en
… »
Tout en parlant, Shun aida Angelo
à se lever, fusillant le russe du regard. Hyoga s’était fait piéger en beauté.
Le Cancer avait tout prévu et avait sûrement détecté Shun depuis un moment. Il
se donnait le beau rôle : celui de la victime d’un « éconduit »
jaloux. L’italien le défia du regard quelques secondes, un sourire démoniaque flottant
sur ses lèvres…
« Tu as perdu… » semblait
il lui dire…
Et ils disparurent côte à côte,
dans les appartements du cancer, laissant le jeune homme blond à ses tourments,
n’osant imaginer les mains de l’italien sur la peau si délicate d’Andromède.
Cette vision infernale l’écoeurait profondément.
« Pourquoi tu as fait
ça ? » demanda Shun, posant une bassine d’eau et une serviette sur la
table de la cuisine, ou l’italien s’appuyait, à demi assis.
Il commença à éponger le sang des
blessures du visage d’Angelo. Shun s’installa naturellement entre ses jambes,
pour mieux voir ce qu’il faisait, plus ou moins conscient de ce que ça pourrait
impliquer d’ici quelques minutes.
« Alors, pourquoi tu lui a
dit tout ça ? Pourquoi tu ne lui as pas dit la vérité ? » insista
Shun.
« Hyoga connaît la vérité,
la sienne. Il ne m’aurait jamais cru. Moi gros pervers, toi blanche colombe. Et
j’avoue, j’ai pris du plaisir à le mettre en colère… Il pense avoir des
droits sur toi… »
En changeant le ton de sa voix
sur la dernière phrase, Angelo laissait sous entendre qu’il était jaloux, ce
qui eut l’effet escompté sur Shun, dont la respiration devint plus rapide.
« Et toi, pourquoi tu ne lui
a pas dit la vérité ? »
La voix d’Angelo devenue plus
grave encore, semblait pénétrer Shun, par chaque grain de peau.
Andromède hésitant, essayait de
se donner une contenance, remarquant, beaucoup trop tard, qu’il était déjà
prisonnier du magnétisme animal du cancer.
« Je voulais lui faire… mal…
me venger d’hier soir. Et puis, il n’a pas à se mêler de mes affaires ! … Mais
ça ne justifie pas ton comportement, tu n’as pas de droits sur moi non plus ! »
Shun essayait de se légitimer, maladroitement,
regrettant amèrement sa dernière phrase…
Loin de se formaliser, Angelo
répliqua, dans un murmure.
« Il me semblait que tu m’en
avais donné tout à l’heure, avec ce baiser… »
L’italien souriait étrangement…
Sa main droite frôla l’arrière de
la cuisse de Shun et remonta délicatement le long d’une fesse. Angelo l’effleurait
à peine, du bout de l’ongle du pouce. Il redescendit sa main et laissa son
doigt dessiner plusieurs fois le pli latéral entre la fesse et la cuisse,
provoquant d’intenses frémissements à chaque passage. C’était son coup de
poker, ou Shun lui tombait dans les bras, ou il s’enfuirait en courant.
La balance penchait pour la
première solution, puisqu’ Andromède n’avait pas pris la défense du russe, bien
au contraire. Masque de Mort avait tous les atouts en main.
Angelo était si près, que Shun
pouvait sentir son souffle sur sa peau.
Au diable Hyoga…
Shun se pencha délicatement vers
l’italien, frôlant ses lèvres…
L’italien fit le reste du chemin
et laissait sa bouche s’ajuster à celle d’Andromède. Leurs lèvres se caressèrent
longuement, sans approfondir leur baiser. Puis Angelo accentua légèrement la
pression, en entrouvrant sa bouche. Shun l’imita, cœur battant. Ils se
gouttèrent ainsi, pendant de longues secondes.
Le Cancer se recula, scrutant le
visage de Shun, aux joues rosies pas les émotions. Il était vraiment à croquer,
avec ses grands yeux verts et cette expression entre la surprise,
l’appréhension et le désir.
« Hummm, tu sens drôlement
bon. C’est pour moi tout ce changement ? » reprit Angelo, sûr de lui,
tout en détaillant la silhouette gracile du jeune homme, laissant ses mains
dessiner d’exquises arabesques sur les hanches, les fesses et les cuisses de
Shun.
« Et si je te disais que…
oui… ça te plairai ? »
Shun entrait avec joie dans un
subtil jeu de séduction, heureux des attentions d’Angelo, qui le dévorait du
regard.
« Énormément… je te
trouves très sexy… »
Le cancer l’attira plus près de
lui et repris possession de son visage… Shun finit pas lâcher la serviette
qu’il tenait encore et caressa l’italien. Il enroula ses bras autour d’Angelo,
qui en profita pour resserrer encore leur étreinte. Angelo saisi la nuque de
Shun, cessa de lécher ses lèvres, pour fouiller sa bouche avec sa langue.
Shun, surpris, rouvrit les yeux,
eut un cri étouffé et essaya de reculer, instinctivement. Angelo le maintint
contre lui en accentuant la pression sur sa nuque.
C’est bien ce qu’il pensait, Shun
était si inexpérimenté. Au point de ne jamais avoir connu un baiser aussi profond.
« Ne t’inquiète pas mon
agneau, je vais tout t’apprendre… » pensa t il.
Angelo continua sa sensuelle
exploration, en gémissant, Shun finit par se détendre et apprécier.
L’italien devint plus passionné,
plus avide, arrachant de faibles plaintes à son partenaire…
Il voulait l’entendre gémir… puis
le cancer se calma, invitant Shun à l’embrasser de la même façon, cherchant à
faire venir sa langue dans sa propre bouche. Andromède hésita un moment… et pénétra
enfin la douce cavité. Il se trouvait affreusement maladroit, mais Angelo ne
semblait pas s’en plaindre et encourageait Shun par ses grondements plus que
satisfaits…
Andromède interrompit leur
baiser, à bout de souffle. Il tremblait maintenant…
Angelo planta ses yeux dans les
siens, continuant à le caresser avec sensualité, mais ne dit rien… Il savourait
sa victoire…
« On dirait que je te fais
mon petit effet, moi aussi » murmura le Cancer, ravi, sentant chaque muscle du
corps de Shun répondre à ses caresses, malgré ses tremblements.
L’italien tenta de les calmer en
berçant doucement Andromède dans ses bras. Il n’avait aucune envie de le
brusquer. Non, il préférait une reddition totale et librement consentie…
« Tu te poses beaucoup trop
de questions. Laisses-toi aller… Tu me désires, je te désire… le reste n’a
aucune importance… »
Le cancer reprit son baiser, très
tendrement, presque respectueusement, lui confirmant ainsi que Shun comptait
pour lui. Ce dernier se calma, sa première véritable expérience était si
intense que cela l’effrayait. L’italien était si doux et en même temps si
passionné qu’il en perdait la tête, submergé par de profondes émotions
contradictoires.
Crainte, désir, passion, réserve…
Est-ce que Shun serait à la
hauteur de ses propres pulsions ?
Serait-il capable de se donner au
Cancer, comme il en brûlait d’envie maintenant, alors qu’en même temps, il
tremblait de peur ?
Sa première fois…
Angelo délaissa la bouche d’Andromède
pour explorer son visage et son cou, caressant, mordillant, ou embrassant la
chair frémissante.
Shun perdit peu à peu sa retenue
et rechercha les lèvres de son partenaire. Il prit le commandement des
opérations, fouillant langoureusement chaque centimètre de la cavité, faisant
jouer ses mains légères sur un corps insatiable.
Le désir du Cancer augmentait.
Sans quitter sa bouche, il s’assit complètement sur la table, souleva les
hanches de Shun et le fit s’asseoir à califourchon sur ses genoux. Puis à son
tour, embrassa fougueusement le jeune homme.
Angelo tira sur le tissu noir du
t-shirt et glissa ses mains sur la peau soyeuse d’Andromède. Il décrivit
d’harmonieuses courbes, déclenchant de multiples sensations exquises.
Shun s’enhardit encore. Il
agrippa les cheveux d’Angelo d’une main et de l’autre, ôta le pan de t-shirt
qui l’empêchait d’atteindre la peau de l’italien. Il fit longuement jouer ses
doigts le long de la colonne, provoquant d’interminables frissons.
Leurs baisers devenaient de plus
en plus profonds et avides. Leurs respirations, plus saccadées.
Shun se libera un instant de l’étreinte
brûlante.
« Il y a sûrement quelque
chose de plus confortable chez toi que cette table ? Non ? » souffla
t il, entre deux baisers, les yeux brillants.
Andromède s’étonnait de son
audace.
Angelo ne répondit pas, trop
occupé à jouer avec la langue du bronze. Il se leva de la table, en soutenant
Shun, qui instinctivement, noua ses jambes autour de ses hanches. Le Cancer se dirigeât
à tâtons, jusqu’au salon, ses lèvres soudées au jeune homme. Il finit par
déposer Shun sur le canapé et s’allongea sur lui.
Shun protesta d’une voix rauque,
en tirant sur le t-shirt de son partenaire.
« Enlève ça ! »
Le cancer se mit à rire et s’exécuta
de bonne grâce. Le cœur d’Andromède s’arrêta. L’italien avait un corps superbe,
rendu encore plus viril par d’anciennes cicatrices et les quelques coupures et
hématomes qu’avait provoqués Hyoga. Shun remarqua qu’il portait une médaille en
argent, sûrement son signe zodiacal.
Le bronze caressa les abdominaux
palpitants et supplia.
« Viens m’embrasser… »
Angelo secoua négativement la
tête.
« Enlève ça toi
aussi ! » gronda t il.
Shun obéit, avec une expression
terriblement voluptueuse. L’italien le trouvait de plus en plus séduisant, son
éveil à la sensualité transcendait sa beauté, le rendant encore plus attirant à
chaque seconde.
Qu’y avait il de plus
irrésistible qu’un ange cédant à la tentation ? Andromède…
Un frisson parcouru son dos halé
et le cancer s’allongea enfin, embrassant Shun du nombril jusqu’au cou.
L’italien se calla plus
intimement entre les jambes de Shun et ne laissa pas un centimètre de sa peau
nue sans une caresse ou un baiser…
Andromède gémissait toujours plus
fort, griffant gentiment le dos du Cancer. Sa bouche lui manquait et il en
reprit possession.
Ils s’embrassaient passionnément
sur le canapé et Angelo savait pertinemment que d’ici quelques minutes, il leur
faudrait gagner la chambre…
N’y tenant plus, l’italien se
cambra et ses hanches commencèrent un ardent va et vient, augmentant son
érection et faisant naître celle de Shun.
« Shun… Shun… J’ai envie de
toi… » soupirait il à l’oreille d’Andromède, en transe…
Il y a longtemps que les ultimes réserves
de ce dernier avaient fondues comme neige au soleil. Tout ce qui importait à
Shun à cet instant, c’est que la bouche d’Angelo ne quitte jamais son corps et
que ce membre gonflé de désir vienne en lui.
« Prends-moi… je t’en
supplie… prends-moi ! » gémit-il, fou de désir.
Ils furent brutalement interrompus
par des pas venant de l’entrée. Les deux personnes accouraient dans le salon.
Pris de stupeur, ils n’eurent pas le temps de se séparer, à peine celui
d’émerger de l’extase dans laquelle leur désir les avait plongé.
« Et Angelo ! Tu ne
connais pas la meilleure ? » claironna Shura.
« Il parait que tu t’es fait
Androm… »
Aphrodite ne finit pas sa phrase,
statufié par le spectacle des deux chevaliers à moitié nus, essoufflés, les
pommettes colorées, allongés l’un sur l’autre.
« Et merdeeuuuuu… » grogna
Angelo, les dents serrées, yeux clos, le front contre la poitrine de Shun…
« Euh, j’ai comme l’impression
qu’ils sont déjà au courant ! » ricana Shura.
« Et ben mes cochons ! Alors
pour une fois, le bronze à corne ne racontait pas que des salades… » souffla
Aphrodite, médusé.
Si Shura semblait bien rire de la
situation, Aphrodite, lui, était plus que contrarié. Il y avait de quoi,
découvrir son amant occasionnel et dominateur préféré dans les bras de son
fantasme attitré… ça lui fichait un coup au moral.
Angelo s’était levé et s’avançait
vers eux, plutôt mécontent… et complètement refroidi.
« Allez ouste, dehors, vous
voyez pas que je suis occupé là ? »
Shun, pourtant gêné par la
situation, se retenait de rire. Il était toujours allongé, mais s’était relevé
sur les coudes. Dommage… à quelques instants près, il aurait appartenu à Angelo.
Andromède se sentait frustré, mais fit en sorte de le dissimuler.
« Euh, tu fait comme tu veux
mon lapin. Mais si tu ne viens pas avec nous, c’est le grand pope qui va venir
te chercher. Tu n’as pas oublié notre réunion de ce soir quand même ? »
pouffa Shura.
Angelo se frappa le front…
« Oh, c’est pas vrai ! ».
« Et ben si, il a oublié Casanova !»
Shura se pencha pour mieux
regarder Shun.
« Remarque, je te comprends
là. Il y a de quoi tout oublier… »
L’espagnol ne se gênait pas pour
se rincer l’œil et se lécher les babines… Le suédois, lui, boudait.
« Wow, wow, wow, on se
calme, le pervers de la pampa ! Attendez moi dehors, allez, ouste !
Via ! »
Et il les repoussa sans
ménagement dans le couloir.
« Dépêche toi, t’as plus que
dix minutes, c’est un peu court pour « conclure » te
connaissant !
Shun, mes félicitations, tu as
attrapé le meilleur étalon du sanctuaire ! Et si tu t’en lasses, passe me
voir, les mâles andalous sont très agréables à monter ! » cria Shura
à travers la cloison, la martelant de ses poings.
Shun rougissant, éclata de rire,
bientôt rejoint par Angelo. L’italien s’assit à coté de lui et se pencha pour
l’embrasser.
* baiser *
« Je suis désolé ! J’ai
complètement oublié cette réunion… ça ne s’arrange pas… d’ici 10 minutes, toute
la Grèce va le savoir ! »
* baiser *
« Tu plaisantes ? Avec
cette pipelette de Jabu, c’est tout l’hémisphère qui doit être au courant ! »
Shun jouait négligemment avec la
médaille d’Angelo, représentant le symbole du cancer, un crabe…
Angelo remarqua son manège, tout
en réfléchissant à la stratégie à adopter. Shura se tiendrait tranquille, mais
Aphro ?
Son attitude laissait présager
des ennuis pour le bronze. Shun était largement de taille à se défendre, mais
n’en avait pas vraiment l’envie, était un non violent de nature (un comble pour
un saint de son rang). Aphrodite n’hésiterait pas à l’amocher, voire le tuer.
A moins que, ce ne soit lui,
Masque de Mort, qui ait du souci à se faire. Un peu d’exercice lui ferait du
bien, il ne redoutait pas le Saint d’or des Poissons. Ça casse un mythe, de
connaître les fantaisies sexuelles de son adversaire, pour les avoir partagées.
Et puis, il l’avait déjà maté et plus d’une fois. Seulement, cette fois-ci,
l’enjeu était « légèrement » différent.
Aphrodite était jaloux, sa
jalousie maladive frisait la psychopathie quelque fois, mais c’était de Shun
dont il était question, pas de Masque de Mort. Aphrodite voulait Shun !
Si le chevalier des Poissons
levait les yeux sur Andromède, Angelo se ferait un plaisir de calmer ses
ardeurs, de manière radicale. Shun était « sa » créature,
« sa » propriété.
L’italien s’étonna de sa
réaction. Ce n’était pas son genre d’être possessif. Ce n’était pas son genre
non plus de prendre quelqu’un sous son aile.
Sous ses airs dociles, Shun le
menait par le bout du nez. Hum, ce n’était pas si désagréable…
* baiser * * baiser *
« Je te dirais que j’ai
l’habitude qu’on me casse du sucre sur le dos… mais toi ? Tu veux qu’on
fasse profil bas ? » dit Angelo, tout en caressant les cheveux de
Shun.
Ce dernier lui répondit
fermement, tout en le regardant droit dans les yeux.
« Non, pourquoi faire ? Je n’ai
rien à cacher et je me moque de ce qu’ils pensent, tous… je n’ai plus envie de
faire semblant ou de raser les murs. »
Angelo l’embrassa furtivement à
plusieurs reprises. Puis se pencha pour regarder sa médaille.
« Elle te
plait ? »
Il ôta la chaîne de son cou et la
passa autour de celui de Shun.
« Qu’est ce que tu
fais ? » s’étonna celui-ci.
« Je marque mon bétail cow
boy !» plaisanta l’italien.
* baiser *
« Dis plutôt que tu sauve
mon « honneur bafoué » en « officialisant » ? Non ? »
Shun n’était pas bête, il savait
bien qu’Angelo n’était pas quelqu’un qui s’attachait et encore moins qui se montrait
en couple, avec qui que ce soit. Si Andromède portait cette médaille, cela
signifiait des liens plus étroits, donc plus dignes entre les deux hommes. Il semblait
vouloir sauver les apparences, pour Shun uniquement. Venant de sa part, c’était
une grande marque d’affection et de respect. Et Andromède en était grandement
ému, conscient de la place toute particulière qu’il occupait désormais dans la
vie du Cancer.
« Shun, ne te méprends pas
sur ce que je ressens… Je… »
« Ne t’inquiètes pas, j’ai
compris. Et j’apprécie ton geste…
En plus, tu redores mon blason
là. Tu te rends compte ? Je me fais pratiquement passer la bague au doigt
par le guerrier d’Athéna le plus redoutable, vicieux et infidèle ! »
Shun pouffait.
L’italien roula des yeux.
« Tu m’en fais faire de ces
choses toi ! »
Angelo reprit ses baisers.
« Allez « Casanova »,
file ! On se retrouve au Flesh ? Vers minuit ? »
« Mais c’est qu’on a de la
suite dans les idées ! Tu y tiens à ta soirée en boite !! »
Il fit semblant d’hésiter, en
profitant pour voler encore quelques baisers.
« Ok, au Flesh, à
minuit ».
Shun prolongea leur dernier
baiser.
« Bon, je vais aller faire
admirer « ma bague » à mes copines ! »
Andromède, hilare, claqua les
fesses de l’italien, qui passait à sa portée en revenant de la chambre, après
avoir enfilé à la hâte une chemise propre.
« Tu ne perds rien pour
attendre ! » furent les derniers mots d’Angelo, avant qu’il ne
disparaisse dans l’entrée.
Shun resta un moment allongé à
faire jouer la médaille dans ses mains, rêveur. Il s’étonnait un peu de ne pas
être triste, car ces instants, il aurait du les vivre avec Hyoga. Mais
l’italien occupait désormais toutes ses pensées…
Etrange. Avant, quand il pensait
à Hyoga, c’était « différent ». Cela lui serrait le cœur, lui nouait
le ventre. C’était douloureux depuis si longtemps, les premiers émois plaisants
s’étant vite estompés devant l’indifférence du Cygne. Pour Shun, l’amour, le
désir rimaient avec souffrances. Jusqu’à aujourd’hui.
Maintenant, la seule idée de se
trouver dans la même pièce qu’Angelo provoquait d’exquises sensations, dans son
corps et dans son âme. Son cœur battait la chamade et son corps brûlait de
l’intérieur. Andromède appréciait chaque moments passés en la compagnie du Cancer,
se sentant compris et respecté. Admis pour ce qu’il était en réalité. Accepté
et désiré…
Pourtant, à cet instant, il ne
pensait pas « aimer » Angelo, pas de la même manière que Hyoga, en
tout cas. Le Cancer n’était pas amoureux non plus, semblait-il, mais il tenait
à Andromède, d’une certaine façon, à « sa » façon.
Une chose était sûre, les deux
saints se désiraient d’une manière intense et passionnée. Le jeune bronze
rougit de plaisir en se remémorant les derniers instants passés. Il ne
commettrait pas les mêmes erreurs qu’avec Hyoga. Terminé la passivité.
Cette nuit… Cette nuit serait
leur première nuit de plaisir, Andromède s’en fit le serment.
Lorsqu’ Angelo eut rejoint ses
petits camarades dehors, Shura commença à le chambrer.
« Ou là ! Plus de douze
heures avec le même partenaire ? Tu ne serais pas en train de tomber
amoureux par hasard ? »
« Je lui donne pas une
semaine, pour que tu le largues en pertes et fracas. Une fois que tu auras bien
baisé, le gamin, il ne t’intéressera plus. » coupa Aphrodite, amer.
Angelo se retourna vers lui,
l’oeil mauvais
« C’est pas un gamin. Et ne
généralise pas ton cas, mon grand ! »
« Mais c’est qu’il est
susceptible, Monsieur, aujourd’hui ! On défend l’honneur de sa
belle ? Hum ? Non, non, non ! Toi, t’es à jeun ! Pas encore
poinçonné le bronze ? Hein ? On est arrivé trop tôt peut
être ?» ricana Aphrodite.
« ça m’étonnerai que la
vierge effarouchée se laisse approcher… elle va bien t’allumer et une fois
qu’elle t’aura mise au « garde à vous », tu pourras te la mettre sur
l’oreille, pour la fumer plus tard. Tu n’es pas le genre de type à qui on
laisse sa virginité, à peine un moyen d’épater ses copains, tout juste un
amusement de fin de soirée. Tu ne trouveras jamais personne pour s’intéresser à
autre chose qu’à ton cul ou ta queue… Même l’enfer n’a pas voulu de toi.»
reprit méchamment Aphrodite…
« Mais c’est qu’elle est
jalouse la morue ! Ecoute moi bien Aphro, t’es peut être la meilleure
bouche à pipe du sanctuaire, mais t’es qu’une sale langue de pute… et c’est
pour ça que tu finiras ta vie avec ton vibro et tes poignets pour seul
réconfort. Alors un conseil, commence ta réserve de piles… et oublie moi,
ok ?»
Si Angelo souriait, ses yeux
menaçant ne laissait aucun doute à Aphrodite sur ce qui l’attendait s’il
persistait dans cette voie.
Le poisson rentra instinctivement
la tête dans les épaules, se souvenant des cuisantes corrections qu’il avait
déjà reçues de sa main et sachant pertinemment qu’il n’était pas de taille
contre un cancer en colère.
L’italien éclata de rire et les
planta tout les deux là, en se dématérialisant.
Shura siffla d’étonnement.
« Et bé ! Il est mordu
le cancer… »
« Oh la ferme, Shura ! »
jura le poisson, disparaissant à son tour dans des brumes précieuses.
Shun redescendit les marches
entre le 4eme temple et la maison des bronzes sur un nuage. Il ne marchait pas,
il dansait, sentant son corps et son cœur plus vivants que jamais.
Il franchit le seuil de sa maison
en sifflotant et se rua vers la cuisine, gagné par la faim. Seiya et Shiryu
grignotait sur un coin de table, après avoir quitté Hyoga. Ce dernier était
revenu à la maison, assez amoché et furieux. Il s’était redonné figure humaine
en se lavant et se changeant, puis était parti en ville, se changer les idées,
plantant les deux autres, sans un mot d’explication.
Toujours sifflant comme un
rossignol, Shun ouvrit le réfrigérateur et se penchant à la recherche de
quelque chose de consistant, tout en ignorant cordialement les deux autres. Les
deux jeunes garçons se regardaient avec effarement, Andromède était d’humeur
changeante aujourd’hui. Cette journée avait été si farfelue, qu’ils ne devaient
plus s’étonner de rien.
D’un commun accord, Seiya et
Shiryu restèrent silencieux, mieux valait attendre que Shun revienne à eux,
qu’il se calme.
Andromède se retourna pour
fouiller dans un placard à l’autre bout de la pièce, à la recherche de pain
pour compléter son sandwich. Il passa à hauteur de la table, toujours en
ignorant ses camarades.
Seiya blêmit en voyant la
médaille autour du cou de Shun et Shiryu l’imita quand il suivi le regard de
son ami, curieux de savoir ce qui pouvait le troubler à ce point.
Shun remarqua leur stupéfaction…
et décida les laisser mariner dans leur jus. Puisqu’ils le tenaient à l’écart
de leurs liaisons amoureuses, Shun ferait de même. Son histoire avec le
chevalier du cancer ne regardait personne, même s’il ne comptait pas s’en
cacher. De plus, il était fier, car il était le premier auquel le Cancer
manifestait un certain attachement.
Une mini révolution au sein du
Sanctuaire !
Une fois son en cas préparé, il
se réfugia dans sa chambre, impatient d’étrenner ses achats de l’après midi.
Ses amis reprirent leur
conversation.
« Shiryu, tu as bien vu
comme moi ? Tu as vu la médaille ? Ce n’est pas
possible ! » s’étrangla Pégase.
« On dirait bien que si. C’est
tellement… étrange !
En dehors du fait que Shun se
révèle être attiré par les garçons, ils n’ont vraiment rien de commun. »
Le jeune chinois fixait le vide,
comme si celui-ci allait lui donner une explication à ce curieux phénomène.
Seiya resta silencieux, se
contentant de mastiquer avec application son sandwich.
« La belle et la bête…
yeurk, c’est écœurant ! Tu crois qu’ils l’ont fait ? »
Le japonais grimaçait
affreusement. Il avait déjà du mal à concevoir les relations homosexuelles
entre hommes sans une certaine gêne, mais là, imaginer Shun et « l’autre »,
c’était trop pour lui.
« Comment veux tu que je le
sache ? Si on se base sur la réputation du Cancer, si ce n’est pas déjà
fait, ça ne devrait pas tarder ! »
« Par Athéna, si Ikki
l’apprends ! » pensa-t-il.
Shiryu restait égaré dans ses
pensées, plongé dans un terrible scénario catastrophe. Un souvenir lui revint à
l’esprit.
« En tout cas, cet après
midi, Shun n’était pas avec Masque de Mort. Je n’ai pas remarqué la médaille à
ce moment là et aussi… Shun est revenu avec des paquets. Il est allé faire des
courses en ville, sûrement. »
« Hum. Peut être qu’il nous
fait une farce ? Et qu’il a acheté cette chaîne cet après midi, pour coller
à l’histoire que raconte Jabu ? Il était tellement furax hier qu’il en est
bien capable ! Rien que pour nous faire… peur… »
« Hum, Seiya, j’en doute.
Hyoga est trop bouleversé pour que ce ne soit qu’une farce. De nous tous, c’est
lui qui est le plus proche de Shun. Il aurait senti tout de suite s’il nous
racontait des histoires ».
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