Jeux Dangereux | By : KatsYaoi Category: French > Anime Views: 1578 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Jeux Dangereux
Par Kats
Disclaimers : les
personnages de Saint Seiya ainsi que la trame scénaristique appartiennent à
Masami Kurumada ainsi qu’aux différentes compagnies chargées de la production
et de la distribution du manga, de l’animé, des films et autres produits
dérivés. Je n’en tire aucun bénéfice matériel ou immatériel et cette histoire
n’a été écrite que pour le plaisir des fans de la série et le mien !
Genre et rating : OOC
/ Yaoi modéré, ou Shonen ai appuyé, c’est selon.
Couple : pas vraiment
de couple. Je vous laisse la surprise des personnages.
Avertissements : un
langage un peu cru parfois.
Notes : la fic
« Déluge » d’Aurélie m’a inspirée pour cette histoire.
***
Athènes, Grèce, Vendredi, 23h51.
Les quartiers chauds de la ville.
Au fond d’une impasse déserte et sombre, une lueur fantomatique apparut
soudain. La lueur se fit plus intense et l’instant d’après, un homme émergea
des limbes dorés.
Ses yeux s’ouvrirent et il reprit
rapidement le contrôle de son corps. Il scruta l’atmosphère un instant, humant
l’air comme un prédateur en maraude.
Semblant détecter ce qui
l’intéressait, il se mit lentement en mouvement, l’allure souple, féline.
Ses pas l’entraînèrent vers un
bruit sourd, étouffé, d’une musique lancinante. L’homme s’arrêta devant une
porte blindée et son gardien, bordés par une foule hétéroclite et bariolée. Le
portier discutait âprement avec un groupe de filles, à peine majeures, mais
habillées à la dernière mode. Des vêtements hors de prix pour de jeunes
demoiselles de leur âge. Elles voulaient entrer… le cerbère refusait. Puis,
ayant aperçu l’homme derrière elles, le portier lui fit un signe de tête
respectueux, l’invitant à avancer.
Les filles se retournèrent,
prêtes à incendier l’impudent qui leur brûlait la politesse. Mais elles n’en
firent rien. La meneuse recula d’un pas, le souffle coupé par le magnétisme
glacial qui se dégageait de cet homme. Machinalement, elle resserra le col de
sa veste autour de son cou, essayant de se parer d’un froid imaginaire. Elle le
fixa en reculant, alors qu’il passait à sa hauteur, comme si son ombre
elle-même pouvait la dévorer vivante.
L’homme mystérieux ne prit pas la
peine de les regarder, il s’en moquait éperdument de ces gamines gâtées. Ce qui
l’intéressait se trouvait de l’autre coté. La porte s’ouvrit enfin, déversant à
plein régime sa mélopée de verres entrechoqués, de pieds martelant le sol, le
tout dominé par une musique à la limite du morbide, lente et métallique. Somme
toute, la même atmosphère que l’on pouvait trouver dans bon nombre de boites de
nuit à travers le monde.
Mis à part son style néo gothique
chic, follement à la mode depuis quelque temps, cet endroit avait une autre
particularité. Il servait de « ville ouverte » à une faune composite,
en mal de plaisirs en tout genre. Que l’on cherche un partenaire ou plus,
hommes ou femmes, un sadique ou un « innocent » à dominer, c’était
l’endroit rêvé. Homo, bi et hétérosexuels se côtoyaient plutôt en bon terme,
chose assez exceptionnelle. Les patrons veillaient à la « tranquillité »
de la clientèle et chassait les curieux, s’assurant ainsi un flot continu de
chalands, ravis de sortir des ghettos habituels qu’étaient devenues certaines
boites, réservées à tel ou tel courant sexuel. Ainsi fonctionnait le
« Flesh For Fantasy », ou tu acceptais les goûts de tes voisins, ou
tu allais te faire voir plus loin…
L’homme traversa la salle
lentement et se dirigea vers le bar, scrutant la foule, jaugeant l’effet qu’il
avait sur d’éventuelles proies. Son visage se fit moins dur, mais il ne souriait
toujours pas.
C’était un dominant et il
l’affirmait par son attitude et son look. Des bottes et un pantalon de cuir
noir moulant, dessinant en courbes harmonieuses des jambes musclées, mourrant
sur un fessier rebondi. Des hanches étroites, une taille fine, ceinturée de
cuir elle aussi, partant en V, jusqu’aux épaules noueuses. Les muscles de son
dos roulaient au rythme de son pas, sous le tissu de son t-shirt sans manche,
noir également. De haute taille, une allure dégageant la puissance, sans être massive,
il pouvait très bien passer pour un athlète de haut niveau, ce qu’il était, en
quelques sortes.
Son regard bleu acier, brûlant
comme la braise, sa peau de bronze, ses cheveux bleutés, rendus encore plus
chatoyant par les flashs de lumière, ne laissaient personne de marbre, autant
du coté féminin que masculin. Sa beauté froide inspirait soit de la crainte,
soit du désir, de manière totalement viscérale, instinctive, primaire.
Il se percha sur un tabouret et
attendit que le barman prenne sa commande.
« Salut beau
rital ! »
Ce jeune barman jouait avec le
feu. Mais le Masque de Mort ne s’en offusqua pas. Ce petit crétin prenait assez
mal le fait de ne pas être au goût du Saint du Cancer, alors, de ridicules
piques fusaient quelques fois, entre deux tentatives de séduction.
« Je te sers comme
d’habitude ? » lui lança le jeune garçon, l’œil de velours, tentant encore
une fois sa chance, comme tous les vendredis soir.
Et comme tous les vendredis
soirs, Angelo répondit :
« Laisse tomber, Nikos, je
t’ai déjà dit que je ne faisais pas les sorties de maternelles ».
Le Cancer mentait, il adorait la
chair fraîche, mais ce petit morveux n’était pas amusant.
Nikos, vexé, fit claquer le fond
du verre sur le comptoir, en signe de mécontentement et y versa une dose de
Vodka bien tassée.
« Tu ne sais pas ce que tu
perds ! » persifla le jeune grec.
« Oh que oui ! Un gros
mal de tête, du à tes babillages continuels. Tu es pire qu’une dizaine de
gamines hystériques… ».
Le jeune homme l’ignora, parti
s’occuper d’autres clients, essayant de dissimuler son mécontentement. Le
Cancer venait encore une fois de le toucher dans son amour propre, mais c’était
plus fort que lui, ce mec le « branchait à mort ».
Angelo souri pour la première
fois de la soirée et sirota sa vodka, content de lui. La première étape était
franchie, le barman lui ficherait la paix pour la soirée, il pouvait maintenant
se mettre en quête d’un ou d’une partenaire pour la nuit, voire plus, selon son
humeur.
Il recommença à humer l’air,
discrètement, recherchant une odeur qui lui ferait de l’effet. Le Cancer était
un olfactif, les odeurs corporelles le stimulaient, naturelles ou non.
Ses sens hyper développés de
Saint d’or procédaient à une analyse minutieuse de l’atmosphère. L’Italien fit
abstractions des odeurs plus ou moins tenaces des diverses cigarettes et
autres, se consumant de ci de là, des parfums bons marchés qui se mêlaient à la
sueur acre des danseurs. Il s’attardait maintenant sur un groupe de VRP en
goguette, dont l’un d’eux portait « Aqua di Gio » comme personne,
lorsqu’un parfum plus subtil lui chatouilla les narines.
Une odeur assez particulière en
ce lieu, qui lui était vaguement familière, entre le chocolat au lait, le
caramel, la vanille et le lait frais. Une odeur enfantine.
Il ne se retourna pas, ferma les
yeux, recherchant dans sa mémoire ou il l’avait déjà senti. Une image mentale
se forma peu à peu. Un visage doux et calme, souriant, de longues mèches
sombres aux reflets verts, une armure, une chaîne : Andromède.
Il rouvrit les yeux de surprise.
Andromède était ici, dans ce cloaque ?
Ces bronzes étaient pleins de
surprises. Comment s’appelait-il déjà ? Shun ? Oui c’est ça Shun.
Angelo avait toujours cru que ce garçon était le plus sage, le plus discret, le
plus effacé du groupe des « renégats ». Apparemment, il se trompait
lourdement.
Angelo pivota sur son tabouret et
se mit à observer cet étrange phénomène. Le jeune Saint d’Andromède était
installé au milieu du groupe de VRP que le Cancer avait repéré, entre deux
vieux beaux qui devaient avoir le triple de son âge.
Il riait aux éclats, son visage
rougi par l’alcool. Il était vêtu simplement, un jean kaki et un t-shirt blanc,
mettant en relief ses yeux clairs comme le jade. L’homme à sa droite lui
caressait sans vergogne la cuisse, tandis que celui de gauche, le maintenant
par les épaules, lui murmurait à l’oreille une chose qui fit redoubler
l’hilarité du jeune homme.
L’homme de gauche s’enhardit et
commença à lui lécher le cou. Andromède se crispa légèrement et tenta de le repousser,
hochant la tête de droite à gauche, signifiant son refus.
L’homme de droite lui bloqua les
mains et celui de gauche reprit son petit manège. Les deux compères essayaient
d’amener le jeune homme sur des terres qu’il ne souhaitait pas connaître. Shun
avait trop bu et était maintenant dans l’incapacité de se défendre contre ces
deux obsédés. Les autres VRP observaient l’œil lubrique. Le gosse allait passer
de bras en bras si personne n’intervenait.
Angelo s’y décida, marmonnant
intérieurement, sa soirée était fichue à cause d’un bronze qui ne tenait pas
l’alcool. L’Italien n’était certes pas un ange, mais il ne concevait le plaisir
qu’entres personnes consentantes. Manifestement ce n’était pas le cas ici.
Le maître de la quatrième maison
se leva et se dirigea rapidement vers leur table.
« Alors les gars, on s’amuse
bien ?»
Il fit sursauter le petit groupe,
Shun y compris, tant sa voix était grave et chargée de menaces.
« Hé ! Terminator, va
jouer ailleurs, on t’as rien demandé ! », lança un des VRP, rendu vaillant
par l’alcool.
« Terminator » l’ignora
complètement, fixant son attention sur le jeune Andromède.
Celui-ci était plus pâle encore
que s’il avait vu un mort. Le chevalier du Cancer, le redoutable et monstrueux
chevalier du Cancer le toisait de toute sa hauteur dans une situation plus que
compromettante. Il se demanda un instant entre quels maux choisir : être
violé par une demi-douzaine de commerciaux, ou se retrouver seul face au Masque
de Mort.
Shun restait pétrifié sous
l’effet de la surprise. Les hommes autour de lui percevaient clairement la
menace que distillait l’Italien.
Angelo reprit la parole,
s’adressant au jeune Saint.
« Tu sais que tu n’as pas le
droit de quitter « la pension » sans autorisation »
Il insista sur ces mots, espérant
que Shun, noyé dans les brumes éthyliques ne gafferait pas…
Puis l’Italien dans un mouvement
circulaire du regard, pris les hommes à témoin.
« Au fait Messieurs, est-ce
que Shun vous a dit qu’il était mineur ? »
Les hommes pâlirent.
« Et savez vous quel sort
l’on réserve aux violeurs d’enfants dans ce pays ? »
Le Cancer n’eut pas besoin
d’insister. Le groupe de commerciaux se leva en maugréant, prenant,
paradoxalement, l’Italien bardé de cuir pour quelque surveillant moralisateur
d’un pensionnat environnant, à la recherche du jeune fugueur. Leur jouet d’un
soir paraissait plus mature que son âge et ils n’étaient pas très courageux.
C’était plus facile de « jouer à la poupée » avec un jeune éphèbe
éméché. Ils quittèrent les lieux, se disant qu’ils trouveraient bien un jeune
garçon à payer dans les rues avoisinantes, pour se plier à leurs perversions.
Shun ne bougea pas lorsqu’Angelo
s’installa en face de lui, se calant dans une banquette.
Andromède ramassa son verre, le
vidant d’un trait pour se donner du courage. Il en fallait pour tenir tête au
Cancer.
« Je n’ai pas l’intention de
rentrer au Sanctuaire avec vous ! Je me débrouille très bien tout
seul ! »
« Oh, oui, je vois ça !
Tu es tellement imbibé d’alcool que ces pédophiles pouvaient faire ce qu’ils
voulaient de toi. Et crois-moi, si je n’étais pas arrivé, demain matin, non
seulement tu aurais eu une magnifique gueule de bois, mais en plus, tu aurais
eu beaucoup de mal à t’asseoir pendant plusieurs jours, si tu vois ce que je
veux te dire ! »
Le ton était ironique.
Shun fusillait son interlocuteur
du regard, vidant un autre verre, cul sec. L’alcool le rendait téméraire ou
inconscient.
« Et si c’est ce que je
voulais ? Hein ? Quand bien même je voudrais me taper la terre
entière, en quoi cela vous regarde ? »
« Tu as raison, ça ne me
regarde pas. Fais ce que tu veux, saoule-toi, fais-toi baiser par toutes les
raclures qui traînent dans cette boite. C’est ton problème ! »
Il marmonna, en se levant.
« Ça m’apprendra à m’occuper
d’un gamin capricieux ! ».
Les yeux de Shun roulèrent dans
ses orbites, alors lui aussi le prenait pour un gamin. Il l’attrapa vivement par le bras, le
retourna et lui cracha au visage.
« Je vous interdis de me
parler sur ce ton, je ne suis pas un gamin !!! Je suis
adulte !!! »
« Alors conduis-toi comme
tel ! Non mais, regarde-toi ! À jouer les gigolos dans ce
baisodrome !!! C’est vraiment le comportement d’un adulte sain et
responsable ça, à ton avis ? »
Le regard de l’Italien lançait
des éclairs bleutés.
Shun ne répondit pas tout de
suite, il augmenta la pression sur le bras du Cancer, jusqu’à se faire mal aux
doigts.
« Je ne suis pas un gamin,
je ne l’ai jamais été. J’ai subi un entraînement qui aurait tué la plupart,
pendant de longues années, sans broncher. J’ai obtenu mon armure, je me suis
battu contre les chevaliers d’argent, d’or, contre le grand pope, les guerriers
divins d’Asgard, de Poséidon, j’aurais pu régner sur l’enfer lui-même et vous
me traitez de gamin ? »
Andromède marquait un point.
« Tu as raison, Shun
d’Andromède, mais ça n’excuse pas ta conduite irrationnelle. Ce n’est pas digne
de quelqu’un comme toi. »
Shun relâcha son étreinte, se
rassit, titubant légèrement et se servit un autre verre, qu’il vida d’un trait.
« Arrêtes de boire comme
ça ! A quoi ça rime, toutes ces simagrées ? Qu’est ce qui ne va
pas ? »
Angelo s’était rassis en face du
jeune homme.
Jeune homme ?
Il avait en face de lui un être
exceptionnel, qui avait traversé tant d’épreuves, sans perdre sa douceur ou son
humanité. Quelle chose pouvait autant le déstabiliser ?
« Hyoga, je me suis disputé
avec Hyoga et les autres… » balbutia le jeune frère de Phénix, se tenant
le front qui commençait à être douloureux.
Pour la première fois de la
soirée, Shun retrouvait un semblant de calme. Il avait besoin de parler.
L’incongruité de la situation ne le gêna pas, l’alcool anesthésiant ses
craintes. Il allait se confier au plus impitoyable de tous les Saints d’or,
dans un endroit où régnaient la perversion et la luxure.
« Le Cygne, le disciple de
Camus, c’est ça ? »
« Hum, hum. Depuis que
nous sommes revenus de l’Hadès… il me sur protège… ça m’étouffe ! »
Le ton était hésitant.
« Je peux pas sortir, ou f…
faire un pas sans qu’il sache ou je vais… avec qui et à l’heure ou je
rentrerais... Il dit qu’il s’inquiète pour moi… je suis son « petit
frère », en tant que « grand frère », il doit veiller sur
m… moi. ».
Le jeune Saint commençait à se
sentir vaseux, comme plongé dans le coton.
« Mon seul frère, c’est Ikki
et il est loin. Il me manque… »
Angelo, soulagé de voir le
« gosse » se calmer sur la bouteille, l’encouragea à se confier, en
le questionnant :
« C’est ce que font tous les
bronzes avec toi non ? Je te vois rarement seul. »
« C’est vrai, de vrais mères
poules !!! Sous prétexte que je
suis le plus… jeune du groupe. J’en ai
assez. »
Il engloutit encore un verre. Ce
n’était pas vraiment ce qu’escomptait le Cancer.
« Alors, pourquoi est ce que
le comportement de Hyoga t’énerves autant ? Il n’est pas différent des
autres bronzes. »
L’Italien visualisa le visage du
jeune russe, pressentant la nature de l’étrange relation qu’il maintenait avec
Andromède.
« Ils ne me prennent pas au
sérieux, surtout Hyoga. Je suis plus un bébé, j’ai grandi, j’ai envie d’autres
choses… »
Shun souri un instant, un poids
venant de quitter son cœur. Il envoya son bras vacillant à la rencontre de la
bouteille et son geste fut stoppé par une main brûlante.
« Arrêtes de
picoler !!! Tu m’énerves… Ce n’est pas une raison pour venir ici, à Sodome
et Gomorrhe sur mer ! »
Cependant, l’Italien commençait à
avoir une petite idée sur la raison de la venue d’Andromède.
Shun retira sa main à regret,
enfin quelqu’un l’écoutait et s’intéressait à lui. Quelqu’un de dangereux
d’accord, mais plutôt sexy… Il avait de plus en plus de mal à tenir sa tête
droite, elle devait peser une tonne et s’embrouilla dans ses pensées.
« Seiya et lui, dès que
j’arrive, ils se taisent, ils veulent pas choquer mes chastes oreilles. Je suis
puceau, ok, mais pas idiot quand, quand même. Je sais ce qu’ils font quand ils
me laissent tout seul. J’me suis un peu énervé, je voulais aller danser
avec eux. Hyoga m’a dit de rester au Sanctuaire, qu’on acceptait pas les
« gamins » là où ils allaient. Puis, ça a dégénéré…
Alors, je me suis dit que, je
devais me former quoi… Hyoga… il est expérimenté, lui. Y fallait que je
devienne un homme… »
La syntaxe et les idées de Shun
devenaient de plus en plus floues, tout comme sa vision.
« Alors tu t’es dit que de
« t’envoyer en l’air » ferait de toi un homme respecté de tes
pairs ? »
Le Cancer riait doucement.
Andromède était un combattant hors pair, mais restait immature sur bien des
points. Mais cela n’empêchait pas la nature, ni les hormones de faire leur
œuvre.
« Ben, ouais ! »
s’esclaffa le jeune homme, ravi d’être si bien comprit, servant un verre, qu’il
tendit à Angelo et lui buvant carrément au goulot.
« Dis Angelo… tu veux pas
m’apprendre comment on fait l’amour ? » questionna Shun, troublant
d’innocence, malgré sa voix avinée, posant un coude sur la table, son visage en
appui sur sa main et reposant sa bouteille de l’autre.
Angelo avala de travers et
commença à tousser. Le gosse était plus saoul qu’il ne pensait, réagir
rapidement s’imposait, car le jeune Andromède lui caressait la main…
« Allez, soit chic…
hic ! S’te plait !!! »
Shun s’était levé, on ne sait
comment et s’installa sur les genoux du Cancer, dont les yeux bleus
commençaient à refléter sa panique.
Andromède s’était pendu à son cou
et lui mordillait le lobe de l’oreille de façon suggestive.
Angelo devait se sortir de là
rapidement, avant de faire une grosse bêtise. Après tout, il n’était pas de
bois, pourtant, il ne pouvait pas laisser faire Shun, ni le laisser ici.
L’Italien se maudit
intérieurement, lui et l’abruti à l’entrée qui avait laissé entrer Andromède.
Il se leva, prenant Shun, ravit,
par le bras et se dirigea vers le bar, pour payer les consommations du jeune
bronze.
Nikos lançait un regard furibond
à Angelo, jaloux comme un poux du garçon visiblement pompette accroché à son
beau « rital », suçant son oreille. Le Cancer
maintenait Andromède contre lui d’une main, fouillant ses poches de
l’autre, à la recherche de sa monnaie. Il ne manquerait plus qu’il se fracasse
le crâne sur le comptoir !
« Tu ne fais pas les sorties
de maternelle hein ? On dirait que « Monsieur » surveille
de près sa propriété ! » ricana Nikos, je plus en plus jaloux,
interprétant de travers les attentions du Cancer.
Il l’avait vu se lever quelques
minutes plus tôt, filer à cette table, faire fuir une demi-douzaine de gars qui
draguait le jeune homme. Ensuite, il les avait vus se disputer et se
réconcilier. L’Italien était possessif avec son amant. Nikos enviait de plus en
plus Shun.
Cette remarque fit émerger
Andromède de sa transe.
« T’es jaloux hein ?
T’as… t’as raison, mon gars, ce mec… »
Il tapotait affectueusement la
poitrine de l’Italien
« Ce mec, c’est une vraie
bête… y s’est tapé des centaines, de gars, ouais, à lui tout seul…
parfaitement »
Shun hochait la tête avec
vigueur.
« Plusieurs à la fois, même
que, par dizaine des fois… »
Le jeune barman blêmissait de son
coté de comptoir, assaillis par la vision de scènes orgiaques, ne se doutant
pas qu’il s’agissait en fait de combats à mort.
« Oui, monsieur ! »
Shun hochait toujours la tête,
Angelo fouillant toujours ses poches en serrant les dents.
« Et ce soir, même qu’il va
me bai… »
Andromède n’eut pas le temps de
finir sa phrase. Une main brune lui interdisait toute parole.
« Shun, tu la fermes, ou ta
chaîne trouvera une nouvelle fonction beaucoup plus douloureuse pour tes
petites fesses, ok ? »
Angelo hocha la tête de haut en
bas, bientôt imité par Shun, d’une manière un peu plus
« dodelinante ».
« Brave petit ! »
continua Angelo, toujours les dents serrées, se préparant à quitter les lieux.
Le barman encaissa, fasciné par
le spectacle qu’il se projetait en privé : l’Italien, se promenant, l’œil
gourmand, une cravache à la main, parmi un harem de jeunes garçons enchaînés,
dont Nikos faisait partie, bien sûr.
Angelo s’affaissa et chargea
Shun, incapable de marcher plus loin, sur son épaule. Ce dernier commença à lui
marteler le dos à coups de poings.
« Hé, t’es pas un romantique
toi ! Chéri, tu me brises le cœur
là… » hurla Andromède, faisant retourner la dizaine de personne qui
l’environnait.
Aie, aie, aie, Mamma mia !
L’Italien se demandait bien ce qu’il avait pu faire (ou ne pas faire) à Athéna
pour qu’elle le traite comme cela. Depuis son retour des enfers, il était
plutôt sage et n’avait plus étripé d’êtres vivants. Mais il fallait bien qu’il
occupe ses soirées non ? Il ne faisait de mal à personne, que du bien,
beaucoup, énormément. Sa conception de faire le bonheur de l’humanité
était légèrement différente des autres Saints du Sanctuaire, c’est tout.
Le petit morveux sur son épaule
commençait sérieusement à lui chauffer les oreilles. Peut-être que s’il
cherchait bien, il retrouverait le groupe de VRP finalement ?
Angelo déposa Shun et le pris
dans ses bras, passant l’un dans le dos et l’autre sous les genoux d’Andromède.
Rester calme, surtout rester
calme, comme Shaka lui avait expliqué : « faire le vide, respirer
profondément et lentement »…
Raaaaaaaa et l’autre vampire qui
lui faisait un suçon maintenant… une vraie plaie cet Andromède !
Ils quittèrent le night club,
l’un dans les bras de l’autre, sous les regards curieux, moqueurs, envieux, ou
même attendris. Une voix niaiseuse s’éleva derrière le Cancer.
« C’est beau l’amour… »
Angelo accéléra son pas, au bord
de l’explosion.
***
Il gagna rapidement l’impasse qui
lui avait permis d’arriver. Shun cherchait maintenant à l’embrasser.
« Rooooo, arrêtes tes
gamineries tu veux ! Tu deviens agaçant ! ASSEZ ! »
Angelo n’avait pas anticipé et se
mordait les lèvres, redoutant ce qui, inévitablement, se produisit.
Shun se figea, son menton se mit
à trembler et ses yeux se chargèrent de larmes…
« Pourquoi tu m’aimes
paaaaaaaaas !!! »
Et il s’élança dans une série de
cris à faire pâlir d’envie une sirène de police. Evidement, après la phase
euphorique, la crise de larmes. Andromède s’en tenait une !!!
Il fallait le calmer, ou tout le
quartier allait se réveiller.
« Chut, chut, mais non
voyons ! »
« Siiii, tu m’aimes
paaaaaaasss »…
« Santa Virgina
Athéna ! Mais oui, voyons, je t’aime mon grand ! Allez, arrêtes de
pleurer… s’il te plait !».
Le sourire crispé du Cancer
n’avait rien d’engageant.
« C’est …
vrai… ? »
Shun hoquetait.
« Ouiiiiiii » répliqua
l’Italien, agacé. Mais il va se calmer ce
petit crétin !
« Alors… embrasse-moi ! »
supplia doucement Shun, la mine boudeuse.
« Hein ? »
Les yeux de l’Italien
s’agrandirent comme des soucoupes.
« Embrasse-moi ! Quand
on s’aime, on s’embrasse !»
Angelo n’eut pas le temps de
répliquer, que déjà, Andromède lui donnait un fougueux baiser. Soûl peut être,
mais quelle poigne !!! Le Cancer le laissa faire, à quoi bon… au moins, il
ne braillait plus.
Puis Shun perdit conscience et
s’affala sur l’épaule d’Angelo.
« Qu’est ce que vais pouvoir
faire de toi ? » murmura le maître de la quatrième maison,
décontenancé.
Il prit la décision de le garder
au temple pour la nuit. Le ramener au quartier des bronzes susciterait beaucoup
trop de questions auxquelles il ne souhaitait pas répondre.
Le Masque de Mort regardait dormir Shun, lorsqu’il ressenti
une émotion qui lui était peu familière : la tendresse. Andromède avait
l’air d’un enfant comme ça, si innocent, si vulnérable, si confiant. Angelo
avait soudain une furieuse envie de le protéger. Il n’avait pas de frère où
ignorait son existence. L’Italien se demanda si Ikki fondait autant devant le
jeune homme aux cheveux verts. Et il se prit à envier le Saint du Phénix…
Il secoua la tête.
« Non mais ça va pas
non ? Tu as une réputation à tenir ! » se morigéna-t-il tout
haut.
Angelo augmenta sa concentration,
se projeta dans sa chambre, au Sanctuaire et déposa son fardeau glacé sur le
lit. C’était bien ce qu’il craignait, Andromède était en état de choc, à cause
de l’alcool. Cela tournait en coma éthylique. Il fallait le réchauffer très vite,
mais son corps était encore plus gelé que celui de Camus !
Shun émergea du brouillard où il
évoluait, sans doute bousculé par l’accélération de la téléportation. Il
distinguât vaguement un visage et sentit des doigts s’affairer à le
déshabiller, ce qui le fit ricaner.
« Angelo… Angelo… viens par-là…».
Il se pendit encore une fois au
cou de l’Italien, cherchant sa bouche. Le Masque de Mort tentait de se dégager et sentait des jambes
se nouer autour de sa taille.
Shun, complètement désinhibé,
n’arrivant pas à atteindre son but, se rabattit sur l’oreille du Cancer.
« Viens… fait moi l’amour…
grosse brute ! »
Il gémissait lascivement, puis
baissa la tête et lui lécha la poitrine.
L’espace d’un instant, Angelo
vécu une hallucination (sans doute causée par l’haleine à soixante degrés de
Shun) :
Pouf !!! Un mini Masque de
Mort en armure, cornu, tout rouge,
faisant tournoyer sa queue fourchue dans une main apparut sur son épaule
gauche.
« Allez, soit pas bête,
c’est lui qui te le demande… à cet âge là, ils sont vigoureux, pleins d’audace
et bons élèves, petit veinard !!! »
La démoniaque apparition lui
donna de petits coups de coude.
Re Pouf ! Un autre mini
Masque de Mort en armure, tout blanc
cette fois-ci, une auréole au-dessus de la tête et de grandes ailes blanches
dans le dos voletait sur l’épaule droite.
« Angelo, ce n’est pas bien.
Cet enfant est sans défense, il ne sait plus ce qu’il fait, tu dois le protéger
de lui-même ! »
La voix angélique était nimbée
d’une douce musique céleste.
Mini Cancer rouge fit apparaître
une guitare électrique et se lança dans de furieux rifs… son homologue blanc se
boucha les oreilles.
« N’écoutes pas l’emplumé
la-bas ! Fais plaisir au gamin ! Fais-toi plaisir ! Hé !
Hé ! ».
« Non ! » rétorqua
l’angélique apparition.
« Si ! »
« Non ! »
« Si !»
« Tu veux tâter des vagues
d’Hadès ? Hein ? Tu veux ? »
Le petit ange furibard, un nuage
orageux au-dessus de la tête, frappait du pied en cadence, croisant les bras.
« Raaaaaaa, ça suffit
! »
Angelo chassa les apparitions
d’une main, comme on chasse des mouches et les deux créatures disparurent dans
deux petits nuages, l’un rouge, l’autre blanc.
Shun le ramena à la réalité, en
le faisant basculer sur lui, l’allongeant complètement entre ses jambes. Il
s’empara enfin de sa bouche, avec un grondement satisfait.
L’Italien était prêt à se
débattre, lorsqu’il sentit l’étreinte autour de lui se relâcher. Andromède
était reparti dans ses brumes alcoolisées. Le Cancer se dégagea. Andromède
devenait vexant, les baisers d’Angelo n’avaient rien de soporifique d’habitude.
« Hyoga… Hyoga… »
appelait le jeune Saint comateux.
Le regard d’Angelo devint
indéchiffrable. Ce serait si facile de le prendre, maintenant. Shun était si…
désirable, les cheveux en bataille, le visage paisible, la poitrine dénudée.
Une tentation… un jeune fruit, manquant encore un peu de maturité, ou le Cancer
adorerait s’agacer les dents…
« Je sens que je vais me
mettre des claques demain » soupira-t-il, résigné.
L’Italien débarrassa Shun de tout
ses vêtements, ôta les siens et vint rejoindre le jeune Saint de bronze entres
les draps. Il l’attira contre lui et l’enlaça étroitement.
***
Shun battait des paupières, il
avait beaucoup de mal à émerger ce matin. Une violente douleur lui vrillait les
tempes et les efforts qu’il faisait pour se relever furent réduits à néant.
Il retomba lourdement sur
l’oreiller. Après de longues secondes, il rouvrit enfin les yeux et constata
que sa chambre était bizarre ce matin. Le plafond surtout.
Bigre, ce n’était pas sa
chambre !
La surprise le fit se relever sur
les coudes. Son corps éprouvait de drôle de sensations, pas désagréables, mais
étranges. Le froissement du tissu l’intriguât, il manquait une sonorité.
Andromède souleva le drap pour
vérifier et constata qu’il était nu. Il rabattit le drap violement, rouge de
confusion, comme s’il avait surpris un autre que lui dans la tenue d’Adam.
C’est alors qu’il remarquât une
pile de vêtements sur la commode. Trop grands pour être à lui. De toute
manière, il n’aimait pas le cuir, ça lui collait trop aux…
Masque de Mort !?!
La mémoire lui revint, par bribe.
Sa dispute avec Hyoga, la boite à Athènes, les commerciaux obscènes, l’alcool
et le Cancer, moulé dans le cuir…
« Nom de Zeus ! »
souffla Andromède.
Il avait passé la nuit avec
Angelo ? Il n’en avait que des souvenirs vagues. Les bras du Cancer, le
portant jusqu’au lit. Des doigts agiles le déshabillant. Lui embrassant Angelo,
le maintenant au-dessus de lui, entre ses jambes. Un corps nu contre le sien.
En regardant mieux, ce qu’il vit
confirma ses craintes. Ça ressemblait furieusement au temple du Cancer et par
la fenêtre, il aperçut le toit du temple des Gémeaux.
Le Cancer et lui, ils avaient… Le
jeune homme déglutit bruyamment.
Shun voulait perdre sa virginité.
La première phase de son plan alambiqué. Ensuite, fort de son expérience, il
pourrait intégrer les sorties de ses amis. Il les savait en phase
« active », les jeunes adultes qu’ils étaient devenus ne se
contentaient plus de flirts innocents. Leurs besoins se faisaient plus
pressants. Shun ne souhaitait pas paraître ignorant et voulait se forger sa
propre expérience. Mais de là à le faire avec le Masque de Mort !
Des bruits de vaisselle
attirèrent son attention. Et il se rendit compte que la chambre embaumait le
café.
Ce qui était fait était fait.
Autant assumer et aller dire bonjour à son « amant ».
Appeler le Cancer « son
amant » le surpris, pourtant, cela ne le dégoûtait pas, au contraire.
Curieusement, il se sentait en sécurité, protégé et fier même, d’avoir été aimé
par un si redoutable combattant. Shiryu allait en faire une tête !
Shun avait essayé de rassembler
le peu d’informations qu’il avait pu trouver à travers ses lectures, ou les
bribes de conversations de ses compagnons. Sa conclusion était que les premiers
rapports sexuels, entre hommes en tout les cas, étaient plutôt douloureux pour
celui qui « recevait » l’autre. Le jeune homme s’imaginait mal avoir
mené les opérations, la veille. C’était donc lui qui avait été…
Bizarre. Andromède ne ressentait
aucune douleur, à part un formidable mal de crâne, du à l’alcool. Son amant
devait être vraiment exceptionnel pour l’avoir initié sans le malmener. Dommage
qu’il ne se souvienne pas de ces moments. Shun soupira, se préparant, non sans
une pointe d’excitation, à attirer le Cancer au lit le plus vite possible,
histoire de se rafraîchir la mémoire.
Ne trouvant pas ses vêtements, il
s’enroula dans le drap et remonta les effluves de café à contre courant.
Il trouva Angelo dans la cuisine,
qui lui tournait le dos. Ce dernier, percevant un froissement de tissus se
retourna.
« Oh, tu es réveillé ?
Tu veux un café ? »
Il devait être relativement tard
dans la matinée et Shun sursauta en remarquant un monstrueux suçon dans le cou
d’Angelo, son œuvre…
N’obtenant pas de réponse,
l’Italien pris une tasse, y versa du café et la posa devant Shun, qui s’était
assis à table. Un verre d’eau, frissonnant d’un cachet effervescent, vint
rejoindre la tasse
« Prends ça, c’est bon pour
la gueule de bois » dit doucement l’Italien.
Shun avala le verre, en grimaçant. Angelo le regardait
calmement, presque gentiment. Le même regard bleu qu’Ikki, enveloppant,
protecteur. Il frissonna, s’enroulant un peu plus dans le drap, troublé.
« Ça va aller ? »
Shun hocha la tête dans l’affirmative.
Qu’est ce qu’il allait lui dire ?
« J’espère avoir été à la
hauteur cette nuit… » souffla Shun, fixant son verre vide.
Il se maudit intérieurement, ce
n’était pas franchement la meilleure entrée en matière !
« Quoi ? »
Les yeux du Cancer s’agrandirent.
« Oui, tous les deux, on a…
enfin… on s’est… » balbutiait Shun, mal à l’aise.
« Non, on a rien
fait… » dit Angelo lentement, riant doucement.
Shun, ne semblait pas comprendre.
Il regarda Angelo, puis baissa les yeux sur son corps, uniquement couvert d’un
drap. Pourtant, il aurait juré avoir senti un corps nu contre lui cette nuit.
« Je vois que tu ne te
souviens pas de grand-chose. Je vais essayer de combler tes lacunes ».
Le Cancer raconta sa
version : sa petite altercation avec les VRP, Shun lui expliquant la
raison de sa présence, sa dispute avec Hyoga et les autres bronze, puis lui
faisant sa curieuse demande. Shun ivre, incapable de rentrer seul au
Sanctuaire, Angelo décidant de le ramener chez lui, dans ses bras. Les deux
tentatives de séduction d’Andromède.
Shun ne pu s’empêcher de rougir
violement à plusieurs reprises. Il s’était saoulé, s’était presque fait enlevé
par des vicieux, avait essayé de séduire à plusieurs reprises un Saint d’or, le
plus dangereux qui plus est. Andromède se sentit plus honteux encore lorsqu’il
se souvint, effectivement, d’avoir demander au Cancer de lui apprendre à faire
l’amour.
« … Et c’est comme ça que je
me suis retrouvé allongé sur toi, qui essayait de me violer dans ma propre
chambre. » plaisanta Angelo.
« Et après ? »
questionna Andromède.
« Et après rien… tu t’es
endormi. » conclu le Cancer.
Shun était troublé.
« non, je me souviens de tes
bras autour de moi, tu étais nu et je… »
Angelo sourit.
« Ah, ça ? Effectivement, tu étais tellement frigorifié
qu’il a fallu que je te réchauffe. Ton Saint de Glace a du t’expliquer
ça : pour réchauffer quelqu’un en état de choc, paradoxalement, il faut le
déshabiller complètement et lui procurer de la chaleur.
Je me suis déshabillé aussi et je
t’ai pris dans mes bras pour te réchauffer, c’est tout. » expliqua Angelo,
content d’avoir opté pour la bonne solution et d’avoir respecté le jeune Saint
d’Andromède.
Il l’aimait bien finalement et
reprit, taquin.
« Désolé mon garçon !
Tu es toujours aussi vierge et pur que la neige recouvrant les plaines de
Sibérie. À mon grand regret. Mais on peut arranger ça tout de suite,
maintenant que tu es sobre. »
L’Italien éclata de rire, voyant
le jeune bronze blêmir.
Shun l’imita, soulagé. Le Cancer
avait veillé sur lui toute la nuit. C’était donc ça l’homme le plus impitoyable
du Sanctuaire ? L’assassin du grand pope, qui avait orné sa maison de tous
ces visages macabres. Non, il ressemblait tellement à Ikki, physiquement et
dans son attitude. Un gros dur au cœur tendre. Le jeune Saint était
parfaitement en sécurité avec lui. Ikki lui manquait tellement, il était
protecteur, certes, mais avec lui, Shun se sentait aimé et respecté, traité
d’égal à égal. Un peu comme maintenant.
« Merci et désolé pour tout,
pour ça ».
Il désigna du menton le bleu
ornant le cou de l’Italien.
« Je me suis vraiment
comporté comme un imbécile. « Je suis adulte !» Tu
parles ! » dit Shun, honteux.
« Oh, ne t’inquiètes pas,
j’ai vu pire ! Nous faisons tous des erreurs, nous ne sommes que des
hommes après tout. ».
Shun redevint sérieux.
« En tout cas, si tu n’avais
pas été là hier soir, j’aurais fait la plus grosse bêtise de ma vie. »
Angelo nuança ses propos
« Tu étais triste, tu avais
trop bu et ces pédophiles ont voulu en profiter. L’alcool fait faire de
drôles de choses. C’est une leçon que tu retiendras je suppose. »
Le Cancer semblait perdu dans ses
pensées. En effet, il captait d’étranges auras autour du temple.
« Tes amis te cherchent, ils
ont du découvrir que tu as découché. Ils sont inquiets. Si tu veux mon avis,
ils s’en veulent de t’avoir bousculé et vont être plus gentils à
l’avenir. Tu ferais mieux de te manifester, ou tes copains de bronze vont
raser mon temple quand ils vont te « sentir » ici, ce qui ne saurait
tarder… »
« Ben, je ne peux pas y
aller comme ça quand même ? »
Shun baissa les yeux sur son
drap.
Angelo secoua la tête
négativement
« Tes vêtements ?
Mauvaise idée. Ils sentent tellement l’alcool que tes amis vont vite comprendre
ce que tu as fait de ta nuit. Il doit me rester des tenues de la période ou
j’étais apprentis, ça devrait t’aller. Tu récupéreras tes frusques plus
tard. »
La voix de Shun se fit hésitante
« Angelo, je n’ai pas envie
de partir. Je me sens bien ici, avec toi. »
Le Cancer soupira
« Je ne suis pas Ikki, je ne
suis pas ton frère… et si tu continues à te balader en petite tenue sous mon
nez, tu va en avoir la preuve flagrante… »
La plaisanterie tomba à plat.
« Hum, si tu avais voulu, tu
l’aurais fait depuis longtemps. J’aime bien discuter avec toi, tu me respectes,
au moins. Je t’aime bien. »
Andromède était perspicace. Il
avait de don de se faire aimer. Angelo appréciait sa compagnie également. Le
jeune homme ne semblait pas le redouter, ou le mépriser. C’était agréable.
« Moi aussi, je t’aimes
bien, gamin ! »
L’Italien ébouriffa la crinière
émeraude, déjà bien emmêlée, faisant rire son possesseur.
« Je pourrais revenir te
voir ? De temps en temps ?» demanda Shun, à brûle pourpoint.
« D’accord, mais si tu
t’habilles convenablement et que tu restes sobre. »
« D’accord. On sort ce
soir ? On retourne au « Flesh » ? » risqua Andromède,
taquin.
« Il n’en est pas
question !!! J’ai une honorable réputation à préserver moi ! »
répondit Angelo, faussement outragé.
« Pff, tu parles !
Allez ? Dis oui ! »
Shun insistait lourdement.
« Non ! »
« Si ! »
« Non !»
« Si !»
…
***
Quelques minutes plus tard,
Angelo raccompagnait Shun au seuil du temple. Ils ne remarquèrent pas une ombre
tapie dans un coin, attirée par l’aura d’Andromède, l’ombre se fit plus petite
encore, pour espionner les deux chevaliers, qui n’auraient jamais du se trouver
ensemble.
« Je reviendrais bientôt,
avec tes vêtements et promis, je serais plus sage que cette nuit ! »
plaisanta Shun, lui faisant un clin d’oeil.
Angelo lui sourit, frappant
gentiment l’épaule du jeune homme du plat de la main.
« Quand tu veux, mon temple…
et ma chambre te restent ouverts… » dit-il, entrant dans le jeu.
« Merci pour cette nuit, je
n’oublierais pas. »
Le regard de Shun se fit plus
intense et il se blottit dans les bras du Cancer, qui hésita, puis l’enlaça à
son tour. Ils restèrent un moment ainsi, Shun savourant l’instant, se sentant
bien avec l’Italien. Étrangement, il aimait se faire cajoler par lui. Ikki lui manquait
tellement parfois.
Shun relâcha son étreinte et
déposa un chaste baiser sur les lèvres d’Angelo.
« Merci ».
Puis il se retourna et parti en
courant dans les escaliers, se dirigeant vers le bas du Sanctuaire, vers la
maison des bronzes.
Lorsque le Cancer disparut dans
ses appartements, Jabu se laissa glisser le long d’une colonne, jusqu’à
s’asseoir complètement par terre, abasourdi.
Shun avait passé la nuit avec le
Saint du Cancer… et apparemment, ils avaient l’intention de se revoir.
Les ragots sur la vie sexuelle
agitée du gardien du quatrième temple allaient bon train. Il avait déniaisé
Andromède et en redemandait ! Shun cachait bien son jeu. Il était devenu
l’amant du plus grand vicieux du Sanctuaire et semblait ravi de la situation.
Ça alors, quand les autres
l’apprendront !
FIN
Kats, Janvier 2004.
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