Le Projet | By : Katoru87 Category: French > Anime Views: 1681 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Le projet
NC-17
Chapitre 9
Les deux
adolescents restèrent sans bouger plusieurs minutes. L'un
était tétanisé. Duo se demandait s'il n'avait
pas rêvé. L'autre attendait. Heero cherchait chez le
natté un signe pouvant lui apprendre ce qui se passait.
Duo,
qu'est-ce qui t'arrive?
J'ai
cru voir...j'ai cru te voir il y a quelques secondes. Tu avais les
cheveux et les yeux rouges et tu avais vidé cette fille de
son sang. Le jeune homme désigna le cadavre, écroulé
au pied du mur. C'était une jeune femme, le début de
la vingtaine sans doute, brune. Il n'y avait pas une goutte de sang
sur sa robe. Son assassin avait travaillé proprement. Seuls
deux petits points rouges se détachaient sur la blancheur
anormale de son cou.
Il y a
quelques secondes j'étais derrière toi Duo, comment tu
aurais pu me voir devant?
Je ne
sais pas. J'ai dû rêver.
Heero
s'avança et chercha le poul de la victime pour être sûr
qu'ils ne pouvaient plus rien faire pour elle. Il n'y avait plus la
moindre pulsation de vie dans ses veines. Ses yeux écarquillés
étaient voilés, sa bouche restait ouverte sur un cri
muet. Un petit éclair attira l'attention du pilote. Il ramassa
l'objet. Dans sa paume, il tenait une puce identique à celle
trouvé sur Hilde, une puce du docteur J. Était-ce vrai?
Ce vieux fou cybernétique était-il vraiment derrière
tout ça?
Tu
crois qu'on pourrait retrouver ce type?
S'il
lui a suffit d'une demi-seconde pour disparaître, il doit être
loin.
Ou tout
près.
Un dialogue
muet passa dans les yeux des deux garçons et ils se
séparèrent, armes en mains, chacun partant de son côté.
Efficaces, comme en mission, ils avaient rangé leurs problèmes
personnels pour se concentrer sur cette chasse à l'homme qui
ne donnerait sans doute aucun résultat.
Une ombre se
glissa dans l'impasse et s'approcha du cadavre de la malheureuse. Il
la souleva comme si elle ne pesait pas plus qu'un oreiller et lui
saisit le bras. La musique de la discothèque étouffa le
bruit de la chair qu'on déchire, des os qui se brisent, le
bruit sinistre et mouillé des tripes qu'on répand par
terre. La tête atterit sur le couvercle d'une poubelle toute
proche, le reste fut jeté à l'aveuglette dans la
ruelle.
Quand Heero
et Duo se retrouvèrent à l'entrée de la rue, le
massacre était fait et l'ombre avait depuis longtemps disparu.
Il y
tient vraiment à son motus operandis. J'espérais
qu'on pourrais empêcher ça, mais non. Il est vraiment
rapide.
Ou
alors il s'est planqué sur le toit et a attendu qu'on s'en
aille. Fit Heero en triturant machinalement une mèche de
cheveux. Toujours la même, comme à chaque fois qu'il
était nerveux ou réfléchissait.
Possible.
Qu'est-ce qu'on fait?
On
rejoins les autres et on leur apprend ce qui vient de se passer. Et
j'ai une petite chose à y ajouter.
C'est
quoi? Et on fait quoi pour elle?
Primo,
tu le sauras en même temps que les autres, j'ai horreur de me
répéter. Deuzio, on peut plus faire grand chose. Si
jamais on se fait attraper à rôder près de son
cadavre, c'est nous qui serons accusé des meurtres. Imagine:
« les pilotes de Gundams sont des assassins en
puissance ». On sera automatiquement condamnés à
mort.
La
peine capitale ce que c'est nul! Rappelle-moi qui l'a remise au goût
du jour, s'il te plaît.
La
fondation Romfeller, au tout début de son existence. Il y a
déjà plus de vingt-ans.
Ça
confirme donc ce que je pensais depuis pas mal de temps: ils sont
cinglés ces types!
Ben va
leur faire la morale Duo, je suis sûr que ça les fera
bien marrer.
N'oublie
pas à qui tu t'adresses!!!
Le vampire
se dressa sur toute sa hauteur, toisant Heero d'un air mauvais. Dans
ses yeux, le nippon vit une lueur qu'il n'avait plus vu depuis
quelque temps. Son « maître » était
de retour. Il croyait avoir enterré cette histoire sous une
couette et des litres de fluides corporels, mais non. Le marché
– ou plutôt chantage – de Duo tenait toujours et il
ferait mieux de s'en souvenir s'il ne voulait pas, à nouveau,
être la victime non-consentante d'une partie de jambe en l'air
SM. Il n'aimait pas du tout l'idée de ressembler à un
saucisson façon cuir et chaîne. Très peu pour
lui, il avait déjà donné. Il baissa les yeux en
signe de soumission. Profil bas, surtout.
C'est
mieux, mais n'oublie pas où est ta place.
Duo avait
horreur de ça, mais comment être sûr que le
japonais ne lui tournerait pas le dos s'il lui avouait la vérité?
Qu'il n'avait jamais eu l'intention de vraiment faire de lui son
esclave? Son piège s'était retourné contre lui,
mais pour l'instant, il était le seul à s'en être
rendu compte. Et maintenant, la peur de perdre définitivement
Heero lui nouait les tripes. Il s'était peut-être
emporté un peu vite, mais tant pis. Il savait qu'Heero était
attiré par le plaisir qu'il lui donnait et pas par sa
personne. Il était prêt à tout pour changer ça.
Donc,
on rejoint les autres. Dépêche-toi.
Les deux
garçons se retrouvèrent une nouvelle fois à
errer dans les rues. Les mêmes flaques de lumières
jaunâtres défilaient sur tous les trottoirs, les
immeubles étaient de grandes masses aussi inertes
qu'angoissantes. Ils firent quelques détours, comme ils
l'avaient fait avant de s'arrêter devant la boîte de
nuit, mais ils étaient en retard. Les autres allaient sans
doute s'inquiéter. Surtout Quatre. Ce type était
vraiment un ange, toujours à s'inquiéter pour tout le
monde.
Alternant
course et marche à pied, ils arrivèrent au hangar où
était caché le vaisseau de Shinigami. Trowa montait la
garde.
Tro,
y'a du nouveau! Lui cria Duo depuis la porte d'entrée.
Compris.
Ils
rejoignirent les autres, mirent un terme à l'examen médical
du blond héritier de la plus grande compagnie des colonies et
firent le point.
Donc
Duo, tu as vu l'assasin. De quoi il avait l'air?
C'était
Heero. Mis à part les cheveux et les yeux, c'était
lui.
Je
tiens à préciser que j'étais derrière
lui et que donc, je n'ai rien fait. Intervint Heero, pour se
disculper d'une accusation muette qui semblait peser dans les
regards de ses camarades.
Ça
confirme quand même que J n'est pas étranger à
ce qui se trame. Mais tant qu'on ne peut accéder à son
labo, on reste dans l'impasse.
Peut-être
pas forcément. J'ai trouvé une puce identique à
la première près du corps de cette fille. Peut-être
qu'en l'étudiant....
Fais-le
tout de suite Heero.
Je n'ai
pas le câble qui permet de relier la puce à
l'ordinateur. C'est Sally qui l'a. Avoua le jeune homme en se
grattant la tête.
On peut
en trouver dans le commerce?
Oui
bien sûr, mais ça coûte une fortune.
J'irai
en acheter un demain matin, dés l'ouverture des magasins. Dit
résolument Quatre. Mais pour l'instant, je suggère
qu'on dorme un peu. Il n'y a que trois couvertures, donc on va
devoir se mettre par deux.
Je mets
une option sur Trowa! S'écria Shinigami en s'emparant d'une
des couvertures. Le brun dissimula son agacement et suivit le
vampire. Comme il n'y avait que deux banquette dans le salon, ils
allaient dormir tous les deux dans la cabine de pilotage où
le prévoyant vampire avait installé un matelas
gonflable.
Duo et Heero
prirent l'un des canapé. L'américain referma ses bras
sur le corps pressé contre lui, possessif et protecteur à
la fois. Instinctivement, le nippon se rapprocha un peu plus de la
source de chaleur et s'endormit. Il arrive que le corps prenne le pas
sur la tête.
De l'autre
côté du salon, Quatre emprisonna Wufei entre ses bras.
Le chinois se laissa faire, heureux de cette douce intimité
quelque peu forcée par les évènements. C'était
la première fois qu'il dormait dans les bras du blond sans
qu'ils aient fait l'amour avant et cette étreinte, malgré
tout, l'apaisait. Il savait que si Quatre le serrait ainsi contre lui
c'était surtout pour éviter qu'il ne tombe, le canapé
étant plutôt étroit même si confortable,
mais il s'en foutait. Il n'avait plus beaucoup de temps devant lui.
Le silence s'abattit sur la navette durant les quelques courtes
heures qui restaient de la nuit.
Ce n'est
qu'en début d'aprés-midi que Quatre se leva pour aller
acheter le cordon. Une panne d'oreiller arrive à tout le
monde. Il dût faire trois boutique avant de trouver l'article
désiré, celui-ci n'étant pas très demandé
par les particuliers, d'abord à cause de son prix élevé,
ensuite et surtout parce-qu'il n'était utilisé que dans
les laboratoires high-techs disposant du matériel adéquat.
Heero relia
la puce à l'ordinateur grâce au cordon fraîchement
acheté et attendit quelques secondes que s'ouvre une fenêtre
demandant un mot de passe. Sans hésiter, il tapa:
H-E-E-R-O
« Accès
autorisé » signala une petite voix ressemblant fort
à celle du japonais, mais un peu trop fluette. Sans doute
était-ce un enregistrement datant de plusieurs années.
Comme la
première fois, une série de plans et d'emplacements
apparut à l'écran.
Alors
Heero, qu'est-ce que t'en penses?
Il y a
un truc qui cloche.
Quoi?
Le code
d'ouverture de la trappe n'est pas le même. Pourtant il s'agit
de la même cabine téléphonique et du même
laboratoire.
Qu'est-ce
que ça veut dire? Demanda Wufei.
Je ne
sais pas. On devrait peut-être essayer ce code, peut-être
que l'autre était un leurre.
On peut
toujours essayer.
Ils
retournèrent dans les quartiers chics de L1. Cette fois, Wufei
ne jeta même pas un regard à la villa de Treize
Kushrénada, mais à l'intérieur de celle-ci, le
général ne loupa pas une miette de ce que faisait le
jeune homme. Il ne s'était vraiment pas attendu à se
faire repousser ainsi et cela n'avait fait qu'attiser un peu plus son
désir. Il posa une de ses main, écorchée par sa
chute de la veille, sur la vitre et soupira. Comment capture-t-on un
animal sauvage?
Les G-boys
retournèrent près de la cabine, mais durent attendre
quelques minutes, car un homme, habillé de façon bien
trop chic pour ne pas être suspect, était en grande
conversation avec celle qui semblait être sa maîtresse.
Il avait trouvé une bonne idée pour être certain
de ne pas se faire prendre si son téléphone personnel
était sur écoute, mais ce n'était pas très
discret. Là, il risquait juste un flagrant délie.
Vous
pouvez y aller. Fit l'homme en sortant de la cabine. À l'aide
de son mouchoir, il essuya la sueur qui perlait sur son front et
disparut au coin de la rue.
Heero
s'avança, composa le nouveau code sur le cadran et attendit
quelques secondes. Rien ne se passa. Il essaya de taper les deux
codes l'un après l'autre, mais une nouvelle fois, il ne se
passa rien. Il donna un violent coup de pied dans la vitre en
plastique transparent, libérant une partie de sa rage. L'élève
n'avait pas encore dépassé le maître et cela le
fustrait affreusement.
Qu'est-ce
qu'on fait? Demanda Quatre.
On
retourne au vaisseau. Il y a un truc, je le sens.
Heero était
assis devant son laptop. Pour la première fois, il était
face à un problème informatique qu'il ne pouvait
résoudre. Et pourtant, il sentait que la solution du problème
résidait dans les deux puce posées devant ses yeux. Les
deux portaient la lettre J, sauf que l'une était en creux,
l'autre en relief. Le déclic lui vint quand il ouvrit pour la
énième fois son portable pour tenter d'y voir plus
claire.
« Un
J en creux et l'autre en relief? »
Il posa les
deux puces l'une sur l'autre et sourit: les deux lettres
s'emboîtaient parfaitement, libérant ainsi un hologramme
qui dévoilait toute la solution.
J'ai
trouvé! S'écria Heero
C'est
vrai?
Le cri du
japonais avait réveillé tous les autres, occupés
à diverses activités dans tous les coins du vaisseau,
la lecture remportant pas mal de suffrages. Wufei lui, méditait
assis par terre. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas fait le
vide, qu'il n'avait pas fait le point. Le nippon l'avait ramené
à lui pour qu'il se rende compte que ses problèmes
étaient toujours là, même si le temps de quelques
courtes heures, il les avait oublié. Duo, lui, avait bondi sur
ses pieds et s'était précipité vers son amant
alors que les trois autres était venu avec un calme presque
inintéréssé.
Au-dessus
des deux puces jointes en une seule, dans un halo de lumière
bleutée se trouvaient les différentes informations
qu'on pouvait trouver sur les deux puces. Les plans de chacunes
s'étaient superposés, dévoilant sur le dernier –
celui qu'Heero ne connaissait pas quelques jours auparavent –
grâce au jeu des lignes une deuxième entrée
possible, située dans la propriété même
d'un des dirigeants d'Oz. La distance entre les deux zones servant de
porte d'entrée laissait supposer un immense laboratoire, plus
grand encore que celui qu'ils avaient détruit sous la gare de
Metz. Les G-boys prièrent pour ne pas y trouver les mêmes
horreurs.
Les deux
codes s'étaient également superposés pour en
former un troisième, un nouveau code qui devait être le
bon.
180AC08
Est-ce que
ce code avait un rapport avec le mois d'août de l'année
180 AC? La date de naissance d'Heero, du moins officiellement? Et si
c'était bien le cas, pourquoi J attachait-il autant
d'importance à son jeune élève au point de faire
de lui la source d'inspiration de tous ses codes, mots de passe et
autres? Duo serra les poings en pensant à toutes les réponses
que pouvait engendrer une telle question dont certaines ne lui
plaisaient pas du tout. Il préférait croire que dans la
longues listes de bourreau qu'avait subi son amant, aucun n'était
un vieux décrépi à demi-cybernétique.
Heero était à lui.
Ils étaient,
une nouvelle fois, debout devant la cabine. Sous les lumières
artificielles imitant une fin d'après-midi ensoleillée,
son ombre s'étirait sur le sol, de plus en plus au fil des
heures et ses portes transparentes réfléchissaient les
rayons des ampoules diurne en une multitude de reflets.
Heero,
t'attends une convocation pour y aller? Demanda Quatre en ne voyant
pas bouger le garçon.
Si j'y
vais et que ça ne marche pas, je sens que je vais tuer
quelqu'un. Trowa, remplace-moi s'il te plaît.
Le français
aquiesca et entra dans la cabine. Il composa sur la cadran le dernier
code. Un bruit métallique se fit entendre et le sol bougea.
Trowa eut tout juste le temps de quitter la cabine avant de tomber
dans la trappe. Le panneau d'acier servant de sol s'était
retiré, dévoilant un escalier en fer rouillé qui
s'enfonçait dans les entrailles de la colonie.
Bon,
ben on y va! Lança Duo en prenant la tête du groupe.
Un pour
tous et tous pour un! Acheva Quatre en suivant son ami.
Les G-boys
s'engagèrent dans le tunnel obscure qui allait les conduire
dans une cachette secrète du docteur J. Que pouvait-il bien y
dissimuler? Armés de lampes de poches, les garçons
descendaient les marches d'un escalier des plus biscornu: une fois en
colimaçon, une fois droit avec des plateformes rejoignant une
nouvelles volées de marches... Comme si on avait mis bout à
bout des restes d'escaliers inutilisés. Au-dessus d'eux,
pendaient de lourds câbles électriques ainsi que des
canalisations. Il suffisait de couper l'un ou l'autre pour paralyser
une zone entière de la colonie.
Bon il
est encore long cet escalier? Ça fait quand même un bon
quart d'heure qu'on descend! S'énerva Wufei.
Je
pense qu'on y est presque, je vois une lumière en bas.
Pas
trop tôt!
Devant une
lourde porte en acier, ils se retrouvèrent un peu comme des
cons: il fallait encore un mot de passe pour entrer et ça, il
ne s'y était pas attendu. En plus, la serrure digitale était
un modèle à alarme, se déclenchant au troisième
essais raté. Ils n'avaient que trois chances s'ils ne
voulaient pas se faire prendre. Duo ne se démonta pas, si
Heero était vraiment la « muse » de son
mentor, alors le mot de passe ne serait pas dure à trouver. Il
suffisait de procéder par élimination en considérant
le modèle de serrure.
Son système
électronique n'accéptait pas les codes de moins de
quatre lettres, de plus de dix et ne fonctionnait pas avec les
chiffres. Donc « 01 » était déjà
à exclure, ainsi que « Yuy ». Il entra
le code le plus utilisé:
H-E-E-R-O.
« Accès
refusé », dit la petite voix d'Heero enfant, en se
répercutant sur les murs.
Heero,
est-ce que J t'a déjà donné un surnom ou une
appelation spéciale?
Je ne
me souviens pas.
Ouais
ben essaie de t'en rappeler, parce-qu'on a plus que deux chances.
Il ne
m'a jamais appelé autrement que Heero ou 01, sauf une fois.
Le jour de notre rencontre après la mort de mon père
adoptif. Il m'a appelé « mon Petit ».
C'est tout.
Bah,
essayons! Puis après on pirateras le système si ça
marche pas. Dit Duo.
M-O-N-P-E-T-I-T
Il y eut un
petit « clic » métallique et la porte
s'ouvrit en même temps qu'une balle traversait Duo en pleine
poitrine.
Trois
scientifiques armés se tenaient dans le laboratoire et ils
visaient les cinq pilotes. L'un d'eux se vanta d'en avoir abattu un,
mais ce furent ses dernières paroles. Le vampire natté
se jeta sur eux, tous crocs dehors, jetant la panique dans les rangs.
La balle l'avait traversé de part en part, mais la cicatrice
disparaîtrait en quelques heures. Ce n'était pas la
première fois qu'il se faisait tirer dessus et certaines
balles n'étaient jamais ressorties.
En v'là
un autre! Cria un des chercheurs en tentant de fuir vers la sortie
de secours, à l'autre bout de la pièce.
Duo fit le
gros du boulot – en profitant pour prendre sa dose de sang au
passage, et même un peu plus – pendant que ses camarades
achevaient le travail.
Les murs du
laboratoire étaient en fait de grandes baies vitrées
offrant une vue imprenable sur l'espace et la colonie. L'endroit
était un des couloirs reliant la partie habitable de la
colonie à sa partie centrale, son coeur: l'ordinateur
contrôlant tous les paramètres météorologiques,
atmosphériques et électronique de L1. Cela confirmait
deux théories des adolescents:
D'abord, que
le laboratoire avait été construit en cachette par la
fondation Romfeller qui avait financé la rénovation de
l'ensemble quelques années plus tôt. Cet endroit avait
donc été construit pour des scientifiques à la
solde d'Oz.
La deuxième
théorie trouvait sa réponse dans la résolution
de la première: J était un agent double – sinon
un traître – travaillant sur les deux tableaux, histoire
d'être sûr de soutenir le vainqueur.
S'il n'y
avait rien des horreurs qu'ils avaient pu voir à Metz,
l'endroit n'en était pas moins oppressant. De gros ordinateurs
occupaient toute une paroie, quelques tables carrelées
couvertes de matériel, une table d'examens... Sans le maître
du lieu, la pièce semblait vide mais un vague malaise, comme
une brise malsaine, soufflait aux cinq pilotes que des choses
épouvantables avaient eu lieu ici. Trowa pensa fugitivement
qu'il aurait encore préféré rester au vaisseau
avec l'autre dingue de service plutôt que de venir ici.
L'ordinateur
personnel du scientifique était posé sur la table
d'examen. Heero n'eut aucun mal à accéder aux fichiers
qui s'y trouvaient. Ses amis penchés au-dessus de ses épaules,
il cliqua sur un dossier nommé: « Projet NC-17 ».
Dedans, le
journal du docteur, des photos, des résultats de tests, des
protocoles d'études....
Journal
de bord: année 189AC
Après
des centaines d'échec, j'ai enfin réussi. Si Heero est
le soldat parfait, je viens de créer l'assassin parfait. Il
n'a pas la moindre émotion, il ignore même ce que
c'est...
Comme
Heero quoi! Plaisanta Duo.
Tu
sais Duo, il y a une différence entre cacher ses sentiments
et ne pas avoir de sentiments du tout. Ajouta Trowa.
Oui
grand sage!
Continue
de lire Heero. Demanda Quatre.
Il y a
quelques bugs dans son code génétique dont je ne me
suis rendu compte que très récemment: il n'y a pas de
sang dans ses veines. Je ne m'explique pas ce phénomène
qui fait qu'il n'y a que du plasma dans son corps mais j'ai trouvé
une solution: le nourrir avec du sang. Ses gènes étant
un mélange de ceux d'Heero et d'un vampire, on peut dire que
ce n'est pas un gros problème. C'est comme si son organisme
aspirait les globules rouges, blancs, les plaquettes et le reste, du
sang qu'il boit. Il urine du plasma en trop et c'est très
étrange à voir...
Si
les gènes de cette créature viennent en partie
d'Heero, ça explique la ressemblance. Mais c'est quoi cette
histoire de vampire? Duo tritura sa natte, les yeux dans le vague.
Aucune
idée.
Heero
sauta de nombreuses pages pour arriver à l'année
suivante, en 190AC.
...des
tests ont démontré que NC-17 ne fait pas que se nourrir
de sang et en aspirer les composants, il aspire également
l'ADN de ses victimes. C'est un assassin encore plus parfait que je
ne le pensais: il ne laisse pas la moindre trace derrière lui,
même s'il perd un cheveux et comme il n'a pas d'empruntes
digitales... La perfection.
Il est
d'autant plus beau qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau à
mon petit soldat. Sauf que ses yeux ressemblent à du sang
liquide et que ses cheveux sont de la même couleur...
Duo
frissonna de dégoût en entendant « mon petit
soldat ». Ce simple surnom – que certains
qualifieraient d'affectueux – lui amenait l'image dérangeante
d'un J appelant un mini-Heero dans la rue pour lui offrir des
bonbons. Le vieux fou avait vraiment une façon bien à
lui de considérer son élève et s'en était
à la limite du malsain.
Dis
Heero, il remonte à quand ce journal? Est-ce qu'il y a des
indications concernant les gènes de vampire utilisés
par J pour créer ce monstre? Leur provenance?
Je
ne sais pas, on va voir ça.
Heero
fouilla dans les archives du journal de J, que ce dernier avait
commencé en 155AC alors qu'il n'était qu'un jeune
étudiant en bio-génétique. Si les premières
années racontaient les déboires professionnels et
sentimentals d'un jeune homme normal, au bout de dix ans, les choses
commençaient à se corser. Ses premières
obsessions pour la perfection apparurent suite à une rupture:
la jeune femme cherchait l'homme « parfait ».
Puis vinrent ses rêves de créer cet homme parfait et
avec le début de la guerre, l'homme s'était transformé
en soldat. Puis....
...C'est
en me promenant dans les rues de L1, en plein milieu de la nuit que
je l'ai vu. La plus belle femme de la terre, qui aspirait la vie d'un
jeune homme à même son coup. Une vampire. J'ignore
encore j'ai fais, mais j'ai réussi à la capturer pour
l'enfermer. Je l'étudierai plus tard....
...C'est
fascinant. Elle est très résistante. Grâce à
elle j'ai pu faire des tests, expériences et prélèvements
in vivo. Je pense qu'elle ne vivra plus très longtemps mais
quelle importance? J'ai tout ce qu'il me faut pour faire des clones,
pour en faire une armée. Pour créer l'homme parfait...
Les vampires existent et ils sont l'avenir de l'humanité. Je
donnerai naissance à une armée que je vendrai aux plus
offrants...
Cinglé
et mégalo. Bravo! Commenta Duo à la lecture de ses
pages.
Il
a donc torturé une vampire pour récupérer de
quoi faire ses soldats et il les a mélangé avec ceux
d'Heero. Pourquoi? Demanda Wufei, décidément dépassé
par les évènements.
J'ignore
pourquoi mais j'ai toujours eu une résistance physique très
supérieure à la moyenne, ça a peut-être
un rapport. Répondit Heero en jouant avec sa mèche de
cheveux.
Peut-être,
de toute façon aucun de nous n'est un scientifique. Dis, tu
crois qu'on peut copier ces documents?
Non,
il a un « scan-bloqueur », c'est un programme
qu'il a mis au point il y a des années: si j'essais de copier
le contenu de son ordi, c'est la colonie qui risque d'exploser.
Y'a
pas un moyen de contourner ce programme?
Si
sans doute, mais c'est lui qui l'a mis au point et je ne sais pas
comment il marche, comment il est programmé. Je sais qu'il a
utilisé un code binaire ancien. Il a toujours refusé
de m'appendre quoi que ce soit concernant ce logiciel. Et je
comprends pourquoi maintenant.
Le
japonais ferma le journal de J et se concentra sur les autres
dossiers présents. Il y avait un peu de tout, mais une icône
attira plus particulièrement l'attention du pilote 02: une
petite tête de Heero se détachait sur le fond blanc de
l'arrière plan. Et dessous, un nom: « Projet
Heero ». Le natté s'empara de la souris et cliqua
sur le logo, mais une fenêtre apparue:
« Veuillez
insérer la disquette concernée. »
Fucking
shit! Jura l'américain.
Ça
veut dire qu'on ne peut pas avoir accés aux fichiers te
concernant.
De
toute façon, ça doit pas être très
intéressant. Sans doute des rapports d'expérience, des
notes prises pendant les entraînements,... Rien d'intéréssant.
Alors
pourquoi il garde ces données à part sur une
disquette? Demanda Duo, les poings serrés si fort que les
jointures de ses doigts en étaient blanches.
Aucune
idée. Ça fait un moment que j'ai renoncé à
le décrypter. Il ne fait pas toujours les choses logiquement.
À
ce moment, Heero cliqua par mégarde sur un fichier à
part. Une longue page s'ouvrit, il y avait du texte, des photos...
Mais des photos montrant un endroit qui ne leur était pas
totalement inconnu. Tout en bas se trouvait le résumé à
la première personne d'une conversation entre le vieillard et
le colonel Applebaüm, l'un des dirigeants d'Oz.
C'est
en lisant ce texte, qu'une vérité leur sauta à
la figure: J était le directeur du laboratoire sous la gare de
Metz. C'était lui l'auteur de toutes les horreurs qu'ils y
avaient vu. Il semblait que l'organisation avait entendu parler de
ses recherches en vu de créer un soldat parfait et avait pris
contact avec lui, lui offrant de fortes sommes d'argent, un budget
quasiment illimité et un laboratoire dernier cris. Ce même
labo qu'on leur avait ordonné de détruire. Qu'est-ce
que ça voulait dire?
Pour
tenter de trouver des réponses, ils en revinrent au journal du
vieux fou, cherchant dans les pages les plus récentes. Et ils
trouvèrent, dans une page écrite à peine
quelques jours avant la disparition d'Hilde:
...Cette
petite peste d'allemande. Je sens qu'elle soupçonne quelque
chose, dans ses regards, sa façon de se comporter... Tout en
elle m'accuse. Elle sait, et, si ce n'est pas le cas, elle saura très
bientôt. Je dois l'empêcher de fouiller dans mes
affaires. Une de mes puces a disparu. Seul mon petit pourrait lire et
comprendre ce qu'il y a dessus et c'est là tout le problème.
Je dois détruire cette gamine avant qu'elle ne fasse quoi que
ce soit....
Les
cinq pilotes n'en revenaient pas. Tout avait été
prémédité par le savant pour se protéger
des révélations qu'Hilde n'aurait pas manqué de
faire. Il l'avait doublé pour se protéger et sa
curiosité avait coûté sa vie à la jeune
femme. En fouillant encore un peu, ils comprirent pourquoi cette
mission avait été si simple: J avait tout manigancé,
réduisant les effectifs de soldats – assez pour limiter
les pertes sans que ça paraisse louche – et de
chercheurs, mettant presque directement à disposition de
l'espionne tous les documents qu'elle leur avait si fièrement
apporté...
Il
leur avait ouvert les portes de cette base, sacrifiant des années
de travail et des dizaines de vies humaines pour qu'on ne le
soupçonne pas. J était un traître, un agent
double. Un cinglé. Et le problème était qu'avec
ce « scan-bloqueur », ils n'avaient aucune
preuves. Rien pour remplir un minimum un dossier d'accusation pour
haute-trahison, rien pour le faire plonger... Ils ne pouvaient même
pas emporter l'odinateur, car cette « preuve »
n'aurait aucune valeur légale, car obtenue illégalement,
par vole. Le scientifique n'aurait qu'à faire croire à
un complot ou à un trucage pour s'en sortir. Et le logiciel
bloquant empêchait tout piratage du portable.
K'so!
Jura le nippon, en frappant du poing sur la table. Une nouvelle
image se forma sur ses paupières qu'il gardait obstinément
fermé. L'image souriante d'un petit garçon aux petites
oreilles de tigres, avec une queue qui s'agitait dans le bas de son
dos comme un fouet doux et poilu.
Oscar.
Le
petit garçon était donc une « création »
de J. C'était à un monstre pareil que l'enfant devait
la vie. Et cela expliquait l'attitude glaciale presque paniqué
qu'avait eu J en le voyant: Oscar était une preuve vivante de
sa culpabilité. Preuve qu'il s'imaginait enterré sur
des mètres de terre. Maintenant Wufei comprenait pourquoi J
avait regardé si froidement Quatre quand il était entré
dans le salon de leur ancienne planque en portant le petit garçon.
Il avait cru avoir rêvé, il avait la preuve que non.
Comme
s'ils avaient tous pensé à la même chose en même
temps, ils soupirèrent de soulagement: le petit garçon
était parfaitement en sécurité auprès de
Sally, la jeune femme ne fréquentant que très peu les
mads. Mais Heero se jura de lui passer un coup de fil pour lui
demander de redoubler de vigilance.
Dans
le dossier le concernant, ils apprirent qu'Oscar était lui
aussi né à partir gènes d'Heero et de cette
femme vampire, ce qui expliquait la grande ressemblance. Malgrés
les quelques manipulations faites aux deux codes génétiques,
l'enfant était donc bel et bien le fils du nippon et de cette
parfaite inconnue. Et le jeune homme en était très
heureux. Lui, que les manipulations de J avait rendu stérile,
avait un fils...
Un
petit bruit attira l'attention de Wufei, un bruit de corps qui se
traîne par terre, et effectivement, l'un des membre du commité
d'accueil rampait sur le sol, utilisant ses dernières forces
pour atteindre un bouton rouge flanqué d'une étiquette
« alerte ». Son sang coulait de sa blessure à
la gorge, laissant derrière lui une traînée rouge
et luisante, mais il avançait peu à peu. Le chinois
stoppa sa course d'un scalpel planté avec une précision
chirugicale dans sa nuque. Aucun de ses compagnons ne l'avait vu
bouger, ni même s'emparer de l'arme du crime improvisée.
Des fois, ils oubliaient qu'ils étaient des soldats entraîné
et que l'asiatique n'était pas le moins dangereux de tous.
Ils
en savaient assez. Ils ne voulaient pas rester une minute de plus
ici.
Ils
en savaient assez.
Quand
ils sortirent du laboratoire et se retrouvèrent dans les rues
de L1, les lampes imitant l'astre solaire étaient presque
éteinte, simulant le crépuscule naissant. La cabine
n'était plus qu'une silhouette fantomatique dressée
dans une rue sombre. C'est en silence qu'ils rejoignirent le vaisseau
où les attendait Shinigami. Il ne fit aucun commentaire devant
leurs mines sombres, se doutant que les nouvelles n'étaient
pas bonnes. Ils préfèrèrent ne pas en parler
tout de suite, laisser un peu les informations faire leur chemin dans
leurs esprits et se séparèrent pour réfléchir
chacun de son côté.
Le
hangar où était caché la navette était
autrefois destiné au stockage du matériel de
construction des maisons de la colonie. Il était aujourd'hui
désaffecté, mais toujours encombré de lourdes
caisses de bois empilées près du mur du fond. C'est
là-bas que Duo entraîna son amant, dans un petit coin
étroit amménagé entre deux caisses où il
avait installé une couverture.
Un
seul mot vint à l'esprit du japonais « préméditation »!
Heero
qu'est-ce qui t'arrive? Attaqua le jeune vampire dés qu'ils
furent à l'abri des yeux et des oreilles indiscrètes.
Depuis notre retour du labo, t'es bizarre et je sais que ça
n'a rien à voir avec les « révélations ».
C'est
rien...
Ne
me mens pas. Tu oublies que je suis un vampire et qui plus est, plus
puissant que toi. Je sens quand tu mens. Allez, dis-moi. Ces
derniers mots furent murmuré à l'oreille du jeune
homme qui en frissonna. C'était la première fois qu'on
lui parlait ainsi, presque avec... inquiétude? Duo
s'inquiétait pour lui? Et cette petite pointe de tendresse
qu'il avait perçu, l'avait-il imaginé? Et pourquoi son
coeur s'était-il mit à battre plus vite d'un coup?
C'est
juste que...j'ai faim! Avoua-t-il en baissant la tête.
Ben
mange, y'a ce qu'il faut dans le vaisseau et...
Pas
cette faim là Duo. Ton odeur...c'est celle du sang et...
Et
depuis combien de temps tu n'as pas « mangé »?
Presque
une semaine.
Il
fallait me le dire! Ne t'en fais pas, j'ai bu assez pour deux grâce
à ces imbéciles!
Le
natté s'approcha encore plus près de son amant et le
força à s'allonger sur la couverture, confortablement.
Il caressa les fins cheveux bruns perpétuellement emmêlés,
la peau douce d'une joue encore un peu ronde, il respira le parfum
salé et musqué du cou. Ses lèvres laissèrent
une traînée de baisers de l'oreille à l'épaule,
en s'attardant au niveau du tendre creux où le cou rejoint
l'épaule. Quand Heero gémit doucement, la tête
rejetée en arrière sous l'effet du plaisir, il sut que
c'était le moment. Il l'embrassa une dernière fois,
pénétrant de sa langue la caverne chaude et humide
qu'il aimait tant avant de retourner dans son cou. Il lécha
doucement la peau, sentant les pulsation du coeur d'Heero sur sa
langue.
Le
plus doucement possible, il planta ses dents – ses longues
canines aiguisées – dans le cou offert, soumis et offrit
son poignet au nippon pour qu'il en fasse autant.
Le
sang s'écoulait dans sa bouche, lui apportant une extase toute
nouvelle. Il sentait les dents de Duo dans sa chair, il le sentait le
fouiller, le lécher de sa langue. Ils partageaient le sang, se
nourrissant même si Heero savait au fond de lui qu'il y avait
autre chose. Son corps réagissait comme quand Duo le touchait.
Il avait l'impression que le natté était partout à
la fois et il gémit, les lèvres toujours fermement
pressé sur le poignet de l'américain.
Duo
s'allongea doucement sur Heero, dans une recherche inconsciente et
absolue de contact, de chaleur. Il avait plus besoin que jamais du
jeune homme. Et lui connaissait la signification précise de ce
qu'ils étaient en train de faire.
Le
« partage du sang » était pour les
vampire quelque chose pouvant s'apparenter à un rapport
sexuel, mais en bien plus fort. Coucher sans amour était
quelque chose de courant chez les humains comme les vampires. C'était
un besoin de se soumettre au plaisir, de le connaître une
nouvelle fois sans engagements ou un simple moyen de passer le temps.
Mais
boire le sang à même les veines d'un autre vampire était
un engagement véritable. Ils partageaient ainsi leurs vies,
s'offraient l'un à l'autre totalement, corps, coeur et âme.
Heero garderait la cicatrice des dents de Duo sur son cou, preuve
qu'il appartenait déjà à quelqu'un, de même
que Duo en garderait une sur le poignet. Comme une alliance incrustée
dans la chair. Et la comparaison était justifiée: Duo
et Heero venaient de se « marier », liant leurs
destins en un seul.
Et
pour l'instant, seul le natté était au courant.
Heero
soupirait de plus en plus fort. Il avait l'impression de boire de la
lumière, de la lave en fusion tant son corps était en
feu. Il sentait contre sa cuisse le désir de Duo et cela
suffisait à augmenter encore davantage le sien. Il avait
chaud, mais c'était si agréable. Le sang coulait dans
ses veines avant de retourner à celles de Duo dans un manège
sans fin qui lui coupait le souffle. Son coeur cognait dans ses
tempes. À moins que ce ne soit le coeur de Duo?
À
force de la boire, la lumière finit par jaillir devant ses
paupières closes. Il relâcha Duo en criant sa
jouissance, imité par le natté. Ce dernier s'écroula,
pantelant sur le corps rassasié de son amant. Ils
s'embrassèrent, mêlant leurs salives teintées de
rouge, se goûtant une dernière fois.
Une
bouche s'approcha alors d'une oreille et murmura:
Arigatô,
Koibito....
À
suivre....
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