Le Projet | By : Katoru87 Category: French > Anime Views: 1681 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Le projet
NC-17
Chapitre 8
La plupart
du temps, Trowa était le premier à se lever. Il
descendait à la cuisine et préparait le café,
attendant que Quatre le rejoigne et fasse le reste, car le blond
était bien plus doué en cuisine que lui. Mais ce matin
là ne fut pas comme les autres, car la vie n'est pas qu'un
éternel recommencement. Les hommes sont trop inconstants pour
ça. Pour commencer, ne connaissant pas bien le château
et ce, malgré la petite visite faite la veille, il eut toutes
les peines du monde à retrouver la cuisine. Mais le vrai
changement, venait d'un de ses compagnons d'armes. Assis sur une
chaise, près de la lourde table en bois de la cuisine, Wufei
pleurait. Les jambes ramenées contre son torse, les larmes
coulaient sur sa peau comme une rivière qui ne se tarit
jamais, pas même au plus fort de la sécheresse. Le
niveau de l'eau baisse, mais elle ne cesse jamais de couler. Le
chinois pleurait mais pas un sanglot ne lui échappait. Trowa
s'avança, il savait déjà. Il posa sa main sur
l'épaule de son ami, mais la retira vivement, presque comme si
on l'avait brûlé, quand l'asiatique leva les yeux vers
lui.
Trowa avait
toujours été sensible au language corporel, presque
comme un don, il était capable de sentir l'aura des autres. Ça
n'avait rien de magique, cela venait de ses propres croyances. Il ne
faisait plus confiance aux mots. À ses yeux, rien n'était
plus menteur qu'un mot. Il se fiait davantage au corps, à ses
vibrations, à sa posture, à ses muscles. Et ce petit
talent qui lui avait sauvé la vie de nombreuses fois venait de
lui envoyer en pleine figure une vérité dont il se
serait passé: Wufei était comme « éteint ».
Une des lueur, probablement la plus subtile, de son regard, s'était
éteinte, remplacée par une résignation sans
faille. Douloureuse. Quelque chose s'était brisé dans
l'âme même du garçon et tout son être s'en
ressentait.
Quatre
t'a dis quelque chose?
Non.
Mais ce n'était pas nécéssaire. Maintenant je
connais la vérité.
Je
vois.
Comme à
chaque fois qu'il était seul avec Trowa, Wufei ne ressentit
pas le besoin de s'épancher plus. Il avait déjà
remarqué cette compréhension, cette complicité
qu'il y avait entre le brun et les autres pilotes. Comme s'il n'avait
pas besoin de mots pour comprendre les sentiments des autres, et sans
doute, était-ce la raison pour laquelle il parlait si peu.
Ceci dit, à côté de Duo, n'importe qu'elle être
humain parlerait peu. Seule Hilde aurait pu prétendre à
l'égaler, mais elle n'était plus de ce monde et le
chinois n'avait aucune envie de se souvenir de la façon dont
elle était morte. Il se perdit dans les yeux verts de Trowa et
pensa, un bref instant, que c'est de lui qu'il aurait dû tomber
amoureux. Lui dont la seule présence arrivait à
l'apaiser comme une séance de méditation. Curieux
Trowa, silencieux Trowa, quand s'était-il à ce point
attaché à lui?
Ses yeux lui
rappelaient les forêts et les montagnes de sa Chine natale, car
oui, il était bien né en Chine. Comme tous les
héritiers de son clan, sauf que lui avait été
incapable d'attendre que son heure vienne. Sa mère et ses
servantes étaient en route, quand il avait décidé
qu'il voulait naître. La petite troupe avait dû s'arrêter
en catastrophe chez une vieille guérisseuse habitant dans le
village le plus proche pour que sa mère n'accouche pas sur la
banquette arrière d'une voiture. Comme lui répétait
assez souvent Meiran, durant les quelques mois qu'avait duré
leur mariage: « déjà bébé tu
savais comment casser les pieds de ton monde avec ta tête de
cochon! ».
Meiran. Ce
petit bout de femme qui avait le don de lui mettre les nerfs en
pelote. Il croyait la détester mais non. Ils n'étaient
pas liés par de l'amour, mais par du respect et de l'amitié.
Ils s'en étaient rendu compte trop tard, le jour même où
la colonie L5 avait été attaqué pour la première
fois. L'ultime preuve d'amitié et d'affection de la petite
chinoise avait été de protéger son « mari »
en prenant sa place dans cette armure mobile. Celle-là même
qui était désormais son tombeau.
Wufei
sursauta en revenant à lui. La nostalgie le prenait de plus en
plus souvent, formant dans sa tête des questions sans réponses
commençant par « et si... ». De pures
questions rhétoriques. On ne revient pas sur le passé.
C'est une des réalité de la vie et elle faisait se
demander au jeune homme ce qu'était le temps.
Quatre entra
dans la cuisine, surprit de voir que deux personnes l'y avaient
précédé. Comme à son habitude, il
commença à préparer le petit-déjeuner,
sans un regard pour le chinois. Trowa eut mal pour son ami, mais il
savait que celui-ci avait depuis longtemps dépassé
cette douleur. Il faisait avec, car c'était son choix. Les
autres ne tardèrent pas à arriver, attirés par
l'odeur de chocolat qui flottait dans le château. L'arrivée
de Shinigami fut la plus remarqué. Visiblement, il avait
depuis longtemps perfectionné son petit show.
Bonjour
les jeunes! Comment ça va ce matin?
Toujours
aussi bruyant. Tu sais que même moi, je me contente d'un petit
« salut » quand j'arrive à la cuisine
le matin. Railla Duo, le nez dans son bol de chocolat chaud.
Oui
mais c'est parce-que tu es toujours à moitié dans les
vapes mon petit Duo. Sinon, te connaissant, tu serais aussi bruyant
que moi.
T'en
sais rien! Râla Duo en mâchant furieusement sa tartine.
Mais
si, je te connais!
Mais
non!
Cherche
pas, t'auras jamais le dessus avec lui. Se moqua Karim en entrant,
bon dernier, dans la pièce. Le journal qu'il avait lu la
veille était roulé sous son bras.
Les
nouvelles sont bonnes? Demanda Quatre en voyant ce que portait le
fils de leur hôte.
Et
bien, il semble que la jeune Réléna Peacecraft fasse
parler d'elle et que le général Treize Kushrénada
soit venu en personne donner une conférence à
Bucarest...
Ce type
a un radar!
Destiné
à trouver quoi? Demanda Karim, un peu perdu.
Mais un
certain chinois de notre connaissance! Je suis sûr qu'il a
posé une puce sur Wufei pour savoir en permanence où
il est.
Maxwell.
C'est pas drôle du tout.
Mais
Wuffy, c'est pas ma faute si ce type est pas très net.
Tu peux
parler!
Maieuh!
Bref,
les nouvelles sont assez....normales, sauf une qui concerne votre
copine. Comment elle s'appelait?
Hilde
Schbeiker! Répondit Duo, d'un coup sérieux.
Ben
voilà, il semble qu'elle ne soit pas la seule victime. Elle
n'est pas un cas isolé; deux autres jeunes femmes ont été
tué de la même manière.
Ce
serait l'oeuvre d'un tueur en série?
D'un
vampire, tueur en série. Rectifia Trowa.
Je ne
sais pas. Quoi que ce soit, ce n'est pas humain. Les détails
de cet article sont assez flippants, c'est comme si cette chose
était extra-terrestre.
Tu peux
préciser? Ça veut dire quoi « c'est comme
si cette chose était extra-terrestre »?
Ben, en
gros, c'est comme s'il pouvait manipuler ou même absorber
l'ADN de ses victimes. D'un point de vu chronologique, Hilde est la
dernière victime de ce « truc » et
comme vous l'avez trouvé avant, les enquêteurs auront
un cadavre de moins sur les bras, mais si l'assassin laisse derrière
lui, à chaque nouveau meurtre, l'ADN de sa précédente
victime, il y a de fortes chances qu'on retrouve le code génétique
d'Hilde sur le prochain cadavre.
Et son
corps n'ayant pas été retrouvé, elle fera un
suspect idéal. Termina Duo.
Oui,
mais d'un certain côté, ça nous laisse le champ
libre pour enquêter de notre côté. Puisqu'ils
chercheront sur une fausse piste, on ne sera pas gêné.
Attendez
une minute, ça veut dire quoi ce que vient de dire Karim?
Demanda Wufei qui n'y comprenait plus rien. Je veux bien que ça
nous arrange que les flics cherchent là où ils sont
sûrs de ne rien trouver, mais je comprends rien.
Moi non
plus, avoua Duo, mais au moins, y'a un point positif. Sans flics, on
pourra faire justice nous-même.
Et
comment faire justice quand on ne sait pas contre quoi on se bat?
Je ne
sais pas ce que c'est, continua Karim pour répondre aux
questions de Wufei, mais il semble que la victime tuée avant
Hilde ait réussi à arracher des cheveux de son
assassin. Une fine poignée de longs cheveux bruns. Mais la
victime encore antérieure avait les cheveux naturellement
blonds et pourtant, c'est son ADN à elle qu'on a trouvé
dans des cheveux qui ne peuvent pas lui appartenir.
Scientifiquement, c'est impossible que ces cheveux lui
appartiennent. De plus, il semble que, comme votre copine, elle soit
morte saignée à blanc avant de se faire mettre en
charpie.
Ce
serait une nouvelle race de vampire?
Génétiquement
modifiée alors, intervint Shinigami, parce-que je n'ai jamais
entendu une histoire pareille avant, et en cinq millions d'années,
j'ai eu le temps d'en entendre des histoires. Mais bon, ils
l'avaient dit au vingtième siècle que les OGM c'était
la porte ouverte à n'importe quoi.
C'est
peut-être pas faux.
Heero?
Hier
soir, Duo et moi avons réussis à voir ce qu'il y avait
sur cette puce trouvée sur Hilde...
Dedans
tu veux dire!
Si tu
veux. Enfin bref, il y avait en mémoire des cartes montrant
l'emplacement des différentes bases et laboratoires de J. Il
y a un labo en trop. Et je sais qu'à une époque, J a
fait des expériences génétiques.
Il
serait le créateur de cette chose?
Ne nous
avançons pas trop, je dis juste qu'il m'a caché
l'existence de l'un de ses labos et peut-être avait-il de
bonnes raisons, mais il est plus probable que J soit un agent
double.
Un
agent double? Tu veux dire un traître? Fit Trowa, toujours
aussi stoïque.
Possible.
Qu'est-ce
qui te fais dire ça? Le fait qu'il t'ait caché une
laboratoire ne fait pas de lui un traître.
Ce
laboratoire se situe dans le quartier chic de L1 et est entouré
par les maisons des têtes pensantes d'OZ. La villa secondaire
de Kushrénada se trouve à moins de cinquante mètres
de là.
« Têtes
pensantes ». « Têtes pensantes ».
C'est vite dit!
Duo!
Enfin, bref, je propose qu'on aille y faire un tour. On pourrait
découvrir des choses très intéressantes.
Si on
part tout de suite, on arrivera ce soir.
Il faut
s'assurer que ce soit un des nôtres qui soit chargé de
surveiller la colonie cette nuit, sinon on ne pourra pas entrer.
J'appelle
Sally. Fit Wufei en se levant.
Quelques
minutes après être sorti, l'asiatique revint avec le
téléphone qu'il tendit à Heero.
Il est
en mode haut-parleur. Oscar veut te parler.
Hee-chan!!!
Couina une petite voix à l'autre bout de la ligne.
Oscar,
comment ça va mon grand?
Quand
est-ce que tu viens me voir Hee-chan?
Et
nous, on compte pas? S'insurgea Duo.
Je
t'aime aussi tonton Duo, mais je veux voir Hee-chan. Toi t'es mon
tonton, lui c'est mon grand-frère!
Ben
voyons. Sale môme!
Méchant
tonton Duo! Hee-chan, tu viens quand?
Dés
que je pourrais, je te préviendrais. D'accord?
C'est
juré, tu vas venir me voir?
C'est
promis.
Marché
conclu. Bisous Hee-chan! Bisous à tous les autres.
Et sans
attendre plus longtemps, le petit garçon raccrocha.
Il fait
pas dans le sentimental ce gosse. Fit le chinois en récupérant
le téléphone. J'ai parlé à Sally, elle
va s'arranger pour qu'un de ses hommes nous aide à entrer sur
la colonie.
Si vous
voulez, je peux vous emmener. Ma navette sera toujours plus discrète
que vos gundams. Proposa Shinigami.
Tu as
une navette toi?
Ouais
et je sais même la piloter, tu te rends compte? On prévient
ta copine du changement et on décolle dans deux bonnes
heures.
Bonne
idée.
Le vampire
se leva et se dirigea vers la cafetière pour remplir sa tasse.
La veille cela avait surpris les pilotes de le voir manger un bol de
bouillon de poule, car Duo leur avait bien dis que les anciens
vampires s'adaptaient beaucoup plus lentement aux évolutions
de l'espèce. Shinigami leur avait expliqué qu'il ne
pouvait pas encore vraiment manger, que son estomac ne supportait,
pour l'instant, que le liquide. Les soupes ou les sodas, ou encore le
café, mais les liquides trop riches ou trop épais,
comme les potages, le chocolat chaud ou les milk-shakes le rendaient
encore malade.
Bon les
enfants, il est temps de partir. Karim, je te confies le château.
Prends
soin de toi papa.
Mais
bien sûr. Le vampire donna un baiser sur le front de son fils,
le prit dans ses bras et partit rejoindre les autres.
Depuis la
mort de sa mère, Karim et lui n'avait jamais été
séparé et le vampire devait bien admettre que c'était
dur de le quitter. Quand on a cinq millions d'années, le temps
s'efface, mais son fils lui avait rappelé son existence. Un
jour, quand Karim avait treize ans, il l'avait pris dans ses bras et
avait eu un choc. Il venait à peine de se rendre compte des
changements que le temps, ce fichu temps, avait opéré
chez le petit garçon. Ses épaules était plus
larges, son ventre rebondi de garçonnet avait disparu, s'était
creusé, sous son tee-shirt se dessinaient les carrés de
deux petits pectoraux. Les veines de ses bras ressortaient un peu
plus qu'avant sur des bras, eux aussi, plus musclés et ses
jambes, même si elles étaient encore un peu trop longues
et trop fines par rapport à son torse, se faisaient plus
épaisses. Son fils devenait un homme, trop vite, et il s'en
rendait seulement compte. Shinigami essuya une petite larme émue
et s'éloigna.
Les G-boys
l'attendaient devant la cheminée du salon.
Et là
les enfants, vous allez voir les petits changements que j'ai fais
ici.
Plus
que faire installer l'électricité et l'eau courante?
Oui.
Le vampire
appuya sur un chandelier et la cheminée s'ouvrit en deux,
dévoilant un ascenseur caché dans le mur.
Un
passage secret? Mais t'es pire qu'un gosse!
T'es
seulement jaloux mon petit Dudulle.
Ils
entrèrent tous dans l'ascenseur et laissèrent le vieux
vampire appuyer sur le bouton. Quand les portes se rouvrirent, elle
dévoilèrent une cave aménagée en garage
pour la navette de Shinigami. Une navette spatiale noire, très
stylée se découpait dans l'ombre.
Tu
pouvais pas faire construire un garage dans ton jardin?
Ben, je
suis fan de Batman! Avoua Shinigami en se grattant la tête.
Qui ça?
Demandèrent tous les G-boys en même temps avec des yeux
de poisson rouge.
C'est
pas de votre génération. En fait, c'est même pas
de la génération de vos arrière-arrière-grand-parents.
Batman est un héros de bande dessinée qui date du
vingtième siècle. J'ai une collection impressionante
d'objets et de bibelots, je vous la montrerai quand on reviendra.
Aujourd'hui, tous ces jouets valent une véritable fortune.
C'est
en collectionnant au fil des âges que vous avez pu vous faire
autant d'argent?
Oui mon
petit Quatre. Si tu savais tous les trésors que j'ai vendu à
différents musées et que je possède encore.
Vous
avez un exemple? Demanda Wufei.
Même
un exemple qui te concerne Wufei. C'est une épée que
m'a donné un jeune homme que j'ai jadis rencontré en
Chine. C'était un jeune seigneur que j'ai battu en duel. Il
m'a donné son épée pour que je puisse prouver
que je l'avais vaincu et comme preuve de mon courage.
Et en
quoi ça me concerne?
Ce
jeune homme était l'héritier du clan du dragon. Donc
ton X-fois arrière-grand-père.
Je
pourrais la voir s'il vous plaît?
Bien
sûr. Quand on rentrera, je la rendrai à son héritier
légitime. J'en ai pris grand soin, elle est comme neuve.
Merci
infiniment. Wufei s'inclina devant le vieux vampire qui allait lui
faire un cadeau inestimable, un cadeau qui allait lui rendre un peu
de son clan que la guerre avait entièrement détruit.
Je t'en
pris.
Ils
s'installèrent dans la navette et bouclèrent leurs
ceintures. Shinigami enfila des lunettes de soleil et entreprit de
quitter cette cave par la rampe de lancement qui s'était
ouverte dans le mur. Heero pensa rapidement qu'il regardait trop la
télévision depuis trop longtemps. Ce n'était
sans doute plus de son âge de vouloir imiter les super héros.
À
moins que passé le million d'années le rapport au temps
change?
La navette,
mis à part son poste de pilotage, était aménagée
comme un salon de grand luxe. Tout y était noir ou blanc: des
parois blanches, un canapé et des fauteuils en cuir noir, une
petite table en verre et acier peint en noir, et ainsi de suite,
jusqu'au plus petit bibelot. Les G-boys avaient l'impression de se
trouver prisonnier d'un damier en trois dimensions, ce qui ne les
empêchait pas de profiter de ce qu'ils avaient sous le nez. Duo
pillait joyeusement le mini-frigo et faisait profiter ses amis de ses
découvertes. Des olives fourrées aux cacahuètes,
en passant par les crackers, les chips et même le caviar, rien
n'échappait au natté.
Wufei et
Trowa étaient assis l'un à côté de
l'autre, à l'écart. Ils regardaient les étoiles
par le même hublot. Le chinois faisait le vide dans sa tête,
il ne voulait surtout pas repenser à ce qu'il avait découvert
et encore moins se rappeler des doigts brûlants qui avaient
parcouru son corps la veille. Il avait tiré un trait sur
beaucoup de chose, une page s'était tournée sans même
lui demander son avis. Les yeux dans le vague, il pria pour se
réincarner en nuage. Tantôt lourd et gonflé de
pluie, tantôt vaporeux et fluide, il pourrait voyager de part
le monde sans se soucier des petits humains grouillant sous lui, se
laisser aller. Loin du bruit, loin de son actuelle vie, il vivrait
sans le savoir et ne souffrirait plus.
De son côté,
le français repensait à la nuit qu'il avait passé
dans les bras du vampire. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas
passé une aussi bonne nuit, aucun visage du passé
n'était apparu dans ses rêves, les transformant en
cauchemars. Shinigami lui faisait peur, il lui avait prouvé la
veille qu'il pouvait prendre ce qu'il voulait par la force et malgré
ça, il se sentait en relative sécurité près
de lui. Il ne comprenait plus vraiment.
C'est ainsi
que se passa le voyage, Shinigami aux commandes. Pour une fois les
adolescents pouvaient se détendre. Enfin, se « détendre »!
Heero en était incapable. Il sentait le regard de Duo le
suivre dans tous ses mouvements, l'espionner, le surveiller. Il
s'assit sur le canapé, le natté vint le rejoindre et
passa discrètement un bras possessif autour de sa taille,
l'attirant un peu plus contre lui. Ils jouaient au loup et le
japonais se sentait très mal à l'aise dans le rôle
de l'agneau. Quand le pilote annonça que la colonie était
en vu – avec près d'une heure d'avance, le vaisseau
était très rapide – le nippon soupira de
soulagement. Il allait enfin mettre un peu de distance entre lui et
son « maître ».
Dans les
rues de L1, la présence de l'adulte qu'était l'ancien
vampire permettait à leur petit groupe de se fondre encore
mieux dans la foule que l'heure tardive faisait lentement refluer.
Les gens rentraient chez eux, manger, dormir ou s'engueuler entres
eux, sans même se douter de ce qui se trâmait derrière
leur dos. Et de plus, la présence d'une créature
sanguinaire qui avait déjà tué trois fois et
pouvait se trouver à deux pas d'eux ne semblait pas les
inquiéter plus que ça. À croire qu'ils
s'imaginaient immortels ou invincibles. Les G-boys s'avançaient
parmis les gens, lesquels se retournaient surtout pour admirer
Shinigami et son profil – regardaient-ils vraiment son visage?
– de mannequin. Duo, dont le visage était connu du
public depuis la destruction de son premier gundam, avait dissimulé
sa natte dans son blouson et portait une casquette. Bien sûr,
ses yeux ne quittaient jamais très longtemps son amant –
il n'osait plus dire « esclave » - qui était
un peu trop proche de la bombe trop bien conservée de cinq
millions d'années.
L'air de
rien, ils entrèrent dans les beaux quartiers. Les riches
immeubles laissèrent peu à peu la place à de
vastes rues bordées de véritables arbres, où les
villas se succédaient. La plus grande était celle de
Treize Kushrénada. Un magnifique manoir entouré d'un
jardin soigneusement entretenu où les roses étaient à
l'honneur. Sur la façade sobrement classique se découpait
de fines sculptures au-dessus des encadrements de portes et de
fenêtres. Un balcon courait le long du mur au niveau du premier
étage et une glycine, dont les lourdes grappes de fleurs
mauves pendaient paresseusement, montait à l'assaut de la
façade. Rien de voyant. Mis à part sa taille, cette
demeure aurait pu se trouver dans n'importe quel village européen.
Les adolescents passèrent devant, en sifflant pour Duo, sans
même lui jeter un regard pour les autres. Les autres, sauf
Wufei. Le chinois fut le seul à s'arrêter. Il s'accrocha
à la grille, la joue appuyée sur son bras et contempla
le parterre de roses rouges qui ornait le centre de l'allée
menant à l'entrée. Elles étaient magnifiques.
C'était ici que vivait son ennemi, son défi vivant à
se dépasser lui-même. Pourrait-il le battre un jour, ce
jeune général à qui tout semblait réussir?
Il ne vit pas ses compagnons disparaître au coin de l'immense
rue. Il n'entendit pas cette voiture s'arrêter derrière
lui. Seule une main doucement posée sur son épaule le
ramena à la réalité.
Tu
viens encore tenter de me battre? Murmura une voix. Le souffle était
très proche de son oreille. Trop proche pour être
vraiment « honnête ».
Pas
cette fois. Répondit simplement le chinois en se dégageant.
Je ne faisais que passer.
Qu'est-ce
que tu regardais si passionnément?
Les
roses.
C'est
vrai qu'elles sont belles. Le général fit signe à
son chauffeur d'aller garer la voiture – autrement dit de
partir vite et bien – et ouvrit la grille de son domaine. Il
saisit la main du jeune homme et le guida à l'intérieur.
Arrivé près du buisson, il cueillit l'une de ses
précieuses fleurs et la donna au jeune garçon. Il
sourit en le voyant fermer les yeux pour respirer son parfum.
Pourquoi
ne pas appeler du renfort? Je suis quand même l'un des pilotes
de gundam.
Tu m'as
dis que tu n'étais pas venu en ennemi. Je te crois, tu es un
homme d'honneur.
Merci.
Treize se
colla contre le jeune corps et l'emprisonna dans ses bras. Le petit
chinois lui faisait envie depuis le tout début. Il était
beau, fier et n'avait pas la langue dans sa poche. Il se laissait
complètement dominer par ses émotions, ce qui lui
conférait un caractère bouillant, explosif et entier.
Avoir le dessus sur lui devait être un défi constant, et
cette seule idée excitait Treize. Un combat permanent pour une
domination qui ne serait jamais complète.
Tu es
un homme d'honneur très mignon. Acheva-t-il au creux de
l'oreille du garçon.
Wufei cessa
immédiatement d'écouter. « Mignon »!
Ce mot lui avait fait l'effet d'une douche froide. Il savait que
Treize ne l'avait pas dit dans ce sens, mais n'était-ce pas
comme cela qu'on appelait les amants d'un roi de France dont il avait
oublié le nom? N'était-ce pas Henri III? Quelle
importance! Le sens était le même roi ou pas! Les
« mignons » avec leurs jolies petits minois.
Était-il condamné à n'être que ça?
Un mignon? Un gigolo? Venant de Quatre, cela ne le gênait pas,
il avait accepté cette idée car c'était la seule
façon d'être un peu avec lui. Quoiqu'en pense les
autres, il aimait encore le blond et était près à
tout pour lui. Mais personne d'autre....
Les mains du
général soulevèrent son débardeur, ses
lèvres déposaient une multitude de baisers dans son
cou. Un souffle chaud courait sur sa peau, l'électrisant. Mais
il ne voulait pas. Il se dégagea brusquement et partit en
courant.
Wufei!
Appela le général, que le choc avait fait tomber par
terre.
Le chinois
courut aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Il fallait
qu'il parte. Il courut jusqu'à s'emplafonner dans l'un de ses
camarades. Ceux-ci, inquiets, avaient fait demi-tour quand ils
avaient remarqué son absence.
Ben
Wufei, t'étais où?
J'ai
rencontré une vieille connaissance et on a taillé une
petite bavette. Wufei tenait encore contre lui la rose que lui avait
offert cette « vieille connaissance ».
Au ton
employé, ils comprirent qu'ils ne devaient plus poser de
questions. Ils continuèrent leur route tous ensemble, jusqu'à
une cabine téléphonique isolée sur un trottoir.
Au milieu de ces villas et de ces manoirs, elle faisait comme une
tâche d'huile de moteur sur un chemisier en satin. Elle n'était
pas à sa place. Dans les fichiers de la mini-puce, Heero avait
trouvé le code pour ouvrir la trappe qu'était le sol de
la cabine. Sur le cadran téléphonique il composa un
numéro mais rien ne se passa. Normalement, le sol aurait dû
s'ouvrir pour dévoiler un escalier – rien de très
original en somme. Mais rien.
Qu'est-ce
qui se passe Heero?
Je ne
sais pas. Ça marche pas.
Qu'est-ce
qu'on fait? Demanda Trowa.
Je vais
réétudier la mini-puce, j'ai sans doute mal lu le
code. On se sépare au cas où quelqu'un nous a reconnu
et on se retrouve au vaisseau dans une heure.
Pourquoi
au vaisseau?
Parce-que
c'est une planque rapide, mobile et confortable. Répondit
simplement le japonais. Les autres admirent qu'il avait raison et
tous se séparèrent.
Trowa et
Shinigami partirent du même côté, Wufei se força
à partir seul, une main sur son arme pour éviter toute
mauvaise surprise, Quatre de son côté. Heero s'éloigna
avant de se faire rattraper par Duo.
Tu ne
comptes quand même pas partir sans moi?
Ben
j'aurais essayé hein!
Le natté
serra son amant dans ses bras, respira le parfum de ses cheveux en
bataille. Il l'aimait. Comment le lui faire comprendre?
Il y
réfléchirait plus tard.
Allez
viens.
Les lampes
imitant la lumière du soleil s'étaient éteintes
pour la nuit, remplacées par des réverbères de
plus en plus espacés au fur et à mesure que les deux
adolescents sortaient du quartier riche de la colonie. Ils
dispensaient une vague lueur jaunâtre qui perçait à
peine l'obscurité, et créait des ombres mouvantes sur
la chaussée. Les immeubles se faisaient menaçants,
comme des géants noirs près à fondre sur leurs
proies. Des adolescents normaux auraient ri ou plaisanté pour
dissimuler la peur qui se serait insinué en eux. Heero et Duo
ne disaient rien. Ils avaient vécu des situations bien pires
que de se balader dans des coins louches une fois la nuit tombée.
Ils avançaient en silence. Le natté était bien
loin de penser au tueur qui rôdait dans les rues, il avait les
yeux rivé sur la main d'Heero qui marchait devant lui. Elle se
balançait dans le vide, doucement, au rythme des pas de son
propriétaire et il devait prendre sur lui pour ne pas la
prendre dans la sienne, cette main aux longs doigts fins.
Les
immeubles et les rues défilaient. Ils firent plusieurs détour
pour être sûr qu'ils n'étaient pas suivi. Même
s'il n'y avait pas de bruit autre que celui de leurs pas, ou ceux des
rares passants qu'ils croisèrent. Une boîte de nuit
illuminait sa rue à elle seule en crachant par tous ses murs
et toutes ses portes une musique genre techno massacrée par un
DJ sans doute à moitié ivre. Le japonais continua sa
route, ils étaient enfin sur le bon chemin pour retrouver les
autres. Duo lui s'arrêta à hauteur de la rue qui
longeait la discothèque. C'était une impasse à
peine éclairée par une petite lampe fixée à
un mur et assez étroite mais il y avait vu quelque chose
bouger. Ce n'était sans doute qu'un chat ou un couple en train
de se bécoter mais il voulait en avoir le coeur net.
Il s'avança.
Dans l'ombre, il vit un jeune homme faire un suçon à sa
copine. Il allait partir, quand la jeune fille s'écroula comme
une masse. L'inconnu s'essuya rapidement la bouche d'un revers de
manche avant de se retourner, alerté par la présence de
Duo.
Une
silhouette familière s'avança vers lui. Duo l'aurait
reconnu entre mille et pourtant quelque chose n'allait pas. La
démarche n'était pas la même – Heero avait
tendance à plus appuyer sur sa jambe droite, sorte de réflexe
consécutif à une blessure à la jambe gauche –
et les cheveux semblaient un peu trop long.
La
silhouette noire s'avança jusqu'à la flaque de lumière,
sous la lampe. Si Duo n'avait pas eu de bon yeux, il n'aurait rien
vu.
C'était
Heero qui se tenait devant lui.
Mais un
Heero aux cheveux rouges et ses yeux semblaient de la même
couleur.
Un liquide
sombre coulait sur son menton, tâchait ses habits.
Du sang.
Duo
qu'est-ce que tu fabriques? Cria Heero en arrivant derrière
lui.
L'espace
d'une seconde, le natté se retourna. Quand il revint à
sa place, l'ombre n'était plus là. Il ne restait plus
que le corps de la fille, abandonné par terre comme une poupée
désarticulée. Désespérément
inerte.
Et à
côté d'elle, une mini-puce.
Qu'est-ce
que c'était?
À
suivre.....
While AFF and its agents attempt to remove all illegal works from the site as quickly and thoroughly as possible, there is always the possibility that some submissions may be overlooked or dismissed in error. The AFF system includes a rigorous and complex abuse control system in order to prevent improper use of the AFF service, and we hope that its deployment indicates a good-faith effort to eliminate any illegal material on the site in a fair and unbiased manner. This abuse control system is run in accordance with the strict guidelines specified above.
All works displayed here, whether pictorial or literary, are the property of their owners and not Adult-FanFiction.org. Opinions stated in profiles of users may not reflect the opinions or views of Adult-FanFiction.org or any of its owners, agents, or related entities.
Website Domain ©2002-2017 by Apollo. PHP scripting, CSS style sheets, Database layout & Original artwork ©2005-2017 C. Kennington. Restructured Database & Forum skins ©2007-2017 J. Salva. Images, coding, and any other potentially liftable content may not be used without express written permission from their respective creator(s). Thank you for visiting!
Powered by Fiction Portal 2.0
Modifications © Manta2g, DemonGoddess
Site Owner - Apollo