Collés pour la St-Valentin - 7ème année | By : Melindra Category: French > Harry Potter Views: 5192 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Les personnages de Harry Potter ainsi que les « décors, mots et créatures » sont la propriété exclusive de J.K. Rowling. Il n’y a aucune intention de contre-façon ou de violation de ses droits d’auteur. Cette histoire est écrite pour le plaisir de l’écriture et ne rapportera aucun centime à son auteur.
Cette fanfic se déroule pendant la septième année de Harry à Poudlard et ne prend absolument pas en compte le tome 6 de Harry Potter.
Avertissement – Cette fic met en scène des liaisons homosexuelles aussi et surtout une relation homosexuelle entre Severus Snape et Harry Potter.
Et voilà la suite !
1
Le lendemain soir, Severus corrigeait les copies de l’interrogation qu’il avait donnée le matin même aux élèves de septième année : il avait craqué, car ils n’arrêtaient pas de les regarder et de chuchoter… Il avait posé un gros cristal sur le paquet de feuilles pour qu’elles ne bougent pas pendant sa correction : il voulait que ses commentaires soient nets. Concentré il sursauta quand Harry se leva pour s’éloigner et tira sur leurs mains jointes. Evidemment il fit une grosse rature.
- Dites, vous ne pouvez pas rester tranquille un instant ?, grommela-t-il.
- Je m’ennuie…, répondit Harry.
Et c’était vrai : c’était inhumain de passer ses soirées à étudier encore et encore, sans même discuter. De plus, il se découvrait nerveux à être toujours avec Sev… Snape !
- Vous avez du travail, vos examens, tenez au hasard. Et il y aussi le devoir que je vous ai donné ce matin. Vous n’allez pas me dire que vous allez le bâcler ce week-end, non ?
Son malheureux colocataire collé resta silencieux, ne voulant pas avouer que c’était ce qu’il avait toujours fait, et qu’il aimerait assez continuer comme ça, si c’était possible.
- Si si, je vais le faire, finit par dire le jeune homme, mais j’ai besoin de livres sur les potions et…
- Levez les yeux, il y a ma bibliothèque, le coupa Severus. Je sais que vous n’allez pas me croire, mais elle est pleine de livres qui sont, aussi incroyable que ça puisse paraître, des livres de potions.
- D’accord, fit Harry en contemplant le meuble chargé d’ouvrages proche du bureau où Severus travaillait.
Ce dernier continuait à barioler les copies de rouge, Harry se tenant debout en face de la bibliothèque :
« Potion, potion, potion… Il n’y a que ça…, pensait Harry. Potion, potion, poèmes, potion… Poèmes ? »
Harry se figea et vérifia que Snape était trop absorbé par son massacre de copies. Un exécutoire comme un autre, et surtout le seul possible pour le moment. Il prit donc le petit livre, et considéra un instant la couverture. Il se rappela tout à coup le livre où Severus avait rangé sa carte de la Saint-Valentin. Oui, Severus Snape gardait bien chez lui des poèmes. Le Gryffondor s’assit près de Severus mais en lui tournant le dos, pour ouvrir le livre sur ses genoux.
Une feuille froissée s’en échappa ? Harry en trouva d’autres étaient dispersées au gré des pages. Surpris, il ramassa la feuille, pour reconnaître tout de suite l’écriture de Snape qui, pendant des années, lui avait écrit des commentaires au vitriol sur ses copies. Mais là… Il s’agissait de mots épars, sans rimes, jetés là pour les sortir enfin de lui. Des mots brûlants qui avaient consumé encore plus Snape, froissant rageusement les feuilles, avant de les prendre, de les lisser pour les ranger avec soin dans ce livre. Harry n’hésita pas un instant et en lut assez pour comprendre qu’à chaque fois, Severus n’avait pu finir. Il les avait laissé inachevés, comme s’il ne pouvait trouver les mots justes. Tous…
« Ces yeux qui me transpercent l’âme, qui me frappent à chaque fois avec une colère ! Mêlée de désespoir je crois bien. Ce regard bien trop adulte dont la couleur me brûle. Me hante. »
« A chaque affrontement, à chaque dispute… C’est comme lui faire l’amour, chercher ce qui le fait réagir, trouver ce qui l’émeut. Et c’est si bon que nous cherchons toujours cet instant où nous sommes si proches. C’est comme une part de moi qui m’échappe, pour aller vers lui… Une part de moi qui veut frôler ses lèvres, effacer leur pli furieux pour leur arracher un sourire. Mieux, un halètement de plaisir ! Cette façon innocente et sensuelle qu’il a de les mordiller… Combien de fois dans nos disputes je me suis retenu d’aller vers lui pour lui voler ce qu’il ne m’accordera jamais ? Un baiser… »
Harry devinait ce qu’il avait sur toutes les feuilles, ce dont Snape cherchait à se libérer, à éloigner hors de lui en vain, car il y cédait à chaque fois : il était amoureux de quelqu’un. Le jeune homme se sentit mal quand il en vint à se demander de qui il pouvait s’agir. Car qui inspirait de tels sentiments au froid professeur qu’il avait toujours connu ? Et il lisait et relisait ces mots, jusqu’à enfin comprendre que Snape était amoureux d’un homme avec qui il se disputait continuellement. Un peu comme lui, se réalisa-t-il avec un sourire. Avant de se figer. Et si justement ? Non ! Mais le sortilège… Les propos d’Hermione lui revinrent en mémoire, pour le glacer : non, il n’était pas d’accord !
- Non ce n’est pas vrai, il y a juste un livre dans la bibliothèque auquel il ne fallait pas toucher et…, gronda une voix près de lui sans pouvoir finir.
Absorbé par sa fascinante lecture, Harry avait oublié qu’il n’était pas seul. Il se tourna et fit face à un regard noir et incendiaire : Severus s’était levé pour savoir ce qui tenait si tranquille son élève.
- En quoi le mot « poème » ressemble-t-il à « potions », Potter ?
- Je t’ai déjà dit de me tutoyer.
En fait c’était la seule réplique qui lui était venue à l’esprit.
- Et tu as lu les feuilles, ajouta simplement Severus.
- Qui ?, demanda Harry la gorge sèche. Qui est-ce ? A qui sont destinés ces mots ?
Severus éprouva une étrange d’impression, celle d’être acculé au pied du mur. Mais il avait appris à se battre, y compris avec les mots.
- Jaloux ?, ironisa-t-il pour ne pas répondre.
Harry avait épuisé son quota de répliques, et ne sut que répondre. Il resta la bouche entrouverte, cherchant avec désespoir un moyen de formuler que, non, il n’était pas jaloux, qu’il plaignait celui dont Severus était amoureux parce que franchement, il n’était pas un cadeau et que bon sang oui, il était peut-être jaloux pour le baiser parce que là oui, il embrassait très bien. Harry se rendit compte qu’il y avait eu un problème quand il entendit Severus dire à haute voix :
- Alors comme ça, j’embrasse bien.
Non, il n’avait pas parlé à voix haute, hein ?
- Si !
Il n’avait pas recommencé ? Ce serait stupide.
- Oh que si, répondit Severus avec un sourire en coin, et moi aussi je vais recommencer puisque tu as l’air de le désirer.
Mais, mais… M… Harry cessa de penser à partir du moment où deux lèvres chaudes et douces se posèrent sur les siennes, qu’une langue taquine en dessina le contour, avant de s’insinuer en lui pour caresser la sienne. C’était aussi bon que dans son souvenir. Oui, même meilleur. L’émotion était si intense qu’il se rapprocha de Severus, qui l’attira doucement lui sans rompre le baiser. Harry sentit la main libre de Severus caresser son torse à travers sa chemise, pour chercher et trouver un mamelon qu’il saisit entre ses doigts. Un éclair de plaisir traversa Harry. Il gémit et Severus but ce soupir leurs lèvres toujours soudées. Il abandonna le torse du jeune homme, sa main attirée par l’excitation qu’il sentait contre lui. Il appuya doucement dessus, et un nouveau gémissement s’échappa de la bouche de sa victime consentante. Severus continua, lentement, Harry s’écarta de lui, haletant. Mais lorsque Severus se mit à déboutonner son pantalon pour pouvoir y glisser la main, Harry réussit à se reprendre pour le pousser et crier :
- Lâchez-moi ! Lâchez-moi !
Severus ne l’aurait pas aussi bien connu qu’il le croyait, qu’il aurait cru entendre le début d’un sanglot dans la voix.
- Je le voudrais bien, mais je ne peux pas Potter, nos mains sont toujours liées !
- Je vous déteste !, dit-il le souffle court s’essuyant la bouche dans un geste ostentatoire de dégoût.
- Tu m’as demandé un baiser, tu l’as eu, fit méchamment Severus. Et tu as aimé.
A cet instant, il ne désirait rien d’autre qu’Harry le haïsse comme il se haïssait lui-même pour avoir cédé à son fantasme. Mais le jeune homme ne le quittait pas des yeux et vit passer les émotions sur le visage de Snape : colère contre lui, tristesse et ce qu’il lui avait fait, douleur. Un ensemble d’émotions qui le fit passer de la colère à l’émotion puis à la fameuse question :
- Ne me dites pas que c’est sur moi ?, balbutia-t-il en revenant au vouvoiement.
- Toi, quoi ?
- Les poèmes ?, ajouta Harry avant de penser que non, il ne voulait pas savoir.
Severus ne répondit pas et se rassit en silence pour se remettre à corriger ses copies. Harry se garda bien d’insister. Le problème, comme le découvrit plus tard, c’était que ce « contact » approfondi avait donné des idées à son inconscient. Beaucoup d’idées.
Le reste de la soirée se déroula dans un calme relatif – si on exemptait les soupirs d’Harry forcé de travailler – puis ils allèrent se coucher sans avoir échangé plus de quelques mots. D’un commun accord, ils s’étaient changés en se tournant le dos. Et comme chaque soir, Severus fit apparaître un traversin qu’il plaça entre eux, sous leurs mains toujours liées avant d’éteindre la lumière sur un « bonne nuit » poli.
Severus attendit longtemps que la respiration du jeune homme devienne enfin profonde et régulière. Alors de sa main libre, la gauche, il se caressa doucement, honteux de céder à son désir qui ne lui laissait guère le choix, depuis le baiser de tout à l’heure. Un désir brûlant, entretenu par la vision du jeune homme qui le hantait depuis le premier soir, sa nudité fascinante dévoilée. Ses mouvements étaient lents pour ne pas réveiller le dormeur de l’autre côté du traversin… Car il savait qu’il ne pourrait pas dormir sans cet assouvissement indécent. Il s’imaginait en train d’effleurer Harry, de boire chacun de ses soupirs, de ses frémissements. Caresser son corps parfait, lécher chacun de ses mamelons pour le faire se tordre de plaisir sous ses doigts, pour l’entendre le supplier de le prendre. Alors, après l’avoir fait longuement attendre, il s’enfouirait en lui. Doucement alors, lentement pour ne pas le blesser. Ses mains sur ses fesses pour le surélever, pour mieux le pénétrer, pour aller plus loin en lui. Severus étouffa à un gémissement de plaisir à cette idée, sa main allant et venant toujours sur son sexe, atteignant bientôt la jouissance. Il se libéra dans un râle, murmurant sans pouvoir se retenir :
- Oh Harry, Harry…
Dans son sommeil, comme s’il avait perçu cet abandon, les rêves d’Harry changèrent radicalement : le baiser torride qu’il ne cessait de revivre disparut pour laisser place à autre chose. Des caresses subtiles qu’il avait espérées pendant la journée. Une main sur son sexe qui le fit exploser...
Et alors que Severus attrapait sa baguette sur la table de nuit pour jeter un sort de nettoyage, il entendit alors de l’autre côté du traversin Harry soupirer et être agité de soubresauts.
- Oui…, gémit-il.
Pour ajouter aussitôt :
- Ce n’était pas assez. Pas assez. Je veux plus…, souffla-il, éperdu.
Il se tourna pour étreindre le traversin. Severus s’était figé, pour ne pas prendre le risque de le réveiller. D’un mouvement de baguette, il fit s’écarter les rideaux pour laisser entrer la lueur d’une lune timide, nimbant Harry de ses rayons d’argent. La chemise de son pyjama s’était peu à peu ouverte, exposant sa peau nue. Severus tendit sans y penser sa main vers le dormeur, quand celui-ci roula à nouveau pour se mettre sur le dos. Alors de sa main, il frôla à peine le torse qui s’offrait à lui. Passant et repassant d’une main tremblante sans le toucher ou presque. Suivant du bout du doigt le sexe du jeune homme à travers son pyjama… Quand tout à coup Harry entrouvrit ses yeux verts endormis, pour le regarder mais sans vraiment le voir. Et murmurer, toujours perdu dans son rêve :
- Je veux encore un baiser… Un baiser pour la nuit…
Un instant figé, Severus se pencha doucement pour effleurer légèrement les lèvres du jeune sorcier. Harry lui sourit et se rendormît aussitôt… Severus le contempla un moment avant de rabattre sur lui les draps et les couvertures qu’il avait écarté dans son rêve agité.
- Juste un baiser pour chaque nuit de ma vie et je serai heureux, murmura Severus, profondément ému. Mais je veux te sauver…
Il soupira avant de se rallonger tout en se demandant si Harry était vraiment endormi quand il lui avait demandé ce baiser… Tout semblait différent désormais. Il finit par sombrer dans un sommeil sans rêves.
La semaine se poursuivit tant bien que mal. Severus et Harry finirent par prendre le rythme des cours et de leur nouvel emploi du temps. Mais autant Harry finissait par trouver supportable les cours de potions, autant Severus se retenait de ne pas exploser dans les cours qu’il suivait contrait et forcé… Mais ce n’était pas le pire, car nuit après nuit, son calvaire de Severus poursuivait, Harry se montrant cruellement de plus en plus précis dans ces soupirs et ses demandes. Le professeur se demandait si les nuits de Harry avaient toujours été aussi « agitées » ou si cela était du à sa présence. Il finit par admettre qu’il connaissait hélas la réponse : si les premières nuits avaient été calmes, ce n’était plus le cas. Donc c’était lui.
- Je ne dois pas lui sauter dessus, se murmurait en boucle Severus. Même s’il le demande. S’il supplie. Même si j’en ai envie.
La situation devenait de plus en plus difficile au fur et à mesure que les jours s’écoulaient car ils partageaient tout, absolument tout ! Severus essayait de trouver la moindre occasion pour tenir Harry éloigné de lui. Aussi un soir il regardait le jeune homme assis à ses côtés faire ses devoirs. Ce dernier écrivait lentement, avec application, car quelqu’un le surveillait. Et pas n’importe qui.
- Bien au moins je peux surveiller tes devoirs de potions, fit Severus avec sérieux.
Harry grimaça et soupira.
- Pourquoi ?
- Vois-y une chance inespérée de progresser en potions ! Tu veux devenir Auror, non ?
- Comment… ?
Severus eut un vague sourire moqueur : il tenait là un moyen infaillible de le dégoûter.
- Tel père tel fils !
Harry se leva brusquement.
- Je ne te permets pas !
Severus l’imita, ravi : il tenait l’occasion de se faire détester et n’allait pas la laisser lui échapper. Harry devait rester éloigné de lui, même si pour le moment, il n’avait pas de solution au problème de leurs mains collées...
- Qu’est-ce que j’ai dit qui heurte ta sensibilité ?, railla-t-il. Après tout « tel père tel fils », c’est un compliment, non ?
- Pas dans ta bouche ! C’est quoi ton problème ? Tu détestes mon père qui est mort – tu entends ? – mort depuis plus de seize ans ! Et donc tu me détestes ? Grandis un peu ! C’est incroyable qu’après tout ce temps, tu ne parviennes pas à surmonter tes années d’école ! A tel point que tu y es encore aujourd’hui ! Je n’ai pas connu mon père, je n’ai pas discuté avec lui, je ne sais pas tout ce qu’il aurait pu me dire, voulu me dire…!
Sa voix lui manqua tout à coup, il ne put poursuivre, l’émotion et le regret l’empêchant de poursuivre.
- Oh bon sang arrête de te plaindre ! Tu as été gâté, choyé après ton « exploit ! »
Harry suffoquait de colère et pas pour les raisons que Severus pensait.
- Gâté ? Choyé ?, répéta-t-il sans pouvoir trouver d’autres mots.
Il inspira essayant de se calmer :
- Ah de toute façon tout ce que je pourrais dire ne pourra pas te convaincre. Tu t’es fait une opinion – fausse - depuis des années, et franchement, je ne te crois pas assez intelligent pour penser que tu t’es trompé !
- Et en quoi me serai-je trompé ?, ironisa-t-il.
- En tout… Mais à quoi bon t’expliquer n’est-ce pas ? Il faudrait te montrer. Tu ne pourrais pas comprendre, tu as eu tes parents, une vie aisée. Sans doute facile.
Severus le regarda en silence.
- C’est ce que tu penses ?
- Eh oui. De même que tu penses que j’ai été gâté. Nous avons chacun nos a priori, voilà tout.
- Mon père pour information… Je ne l’ai jamais vraiment connu. Il était là mais ne faisait pas attention à moi, à nous. Sauf pour…
Severus s’interrompit : il se leva et alla vers la bibliothèque, suivi par Harry qui ne pouvait faire autrement. Il prit un livre, au hasard. Harry le regarda faire, frustré de ne pouvoir laisser éclater sa colère. Avant de lui prendre le livre, pour lui signifier que la conversation n’était pas finie, car de toute façon, il ne pouvait lui échapper.
- Tu fuis, nota-t-il seulement sa colère déjà retombée. Mais là, tu ne peux pas.
- Je ne fuis pas !
Severus se crispa, notant le ton de sa propre voix, et regrettant l’absence de calme, sa nervosité.
- Je ne fuis pas, répéta-t-il plus posément.
Il reprit son livre et constata que le Gryffondor le regardait avec un sourire.
- Tu es… mignon au fond, dit Harry avec un rire dans la voix.
Il découvrait qu’il n’arrivait plus à le détester : au contraire il s’amusait de sa mauvaise humeur et admirait sa passion pour les potions. Quelque chose avait changé et il ignorait si cela était pour le pire... ou pour le meilleur.
- Quoi ?, s’offusqua Severus.
En fait Harry était heureux d’avoir trouvé comment faire « réagir » Severus, d’avoir ouvert une petite brèche pour se rapprocher de lui. Sans même avoir conscience de ce qu’il cherchait à faire. Alors que Severus, lui, était furieux d’avoir échoué…
Des pensées effleuraient Harry de plus en plus régulièrement. Le distrayant de temps à autre, surtout pendant ses cours. Il se demandait pourquoi le fait de savoir que Snape était gay et par conséquent avait eu au moins un amant le troublait autant. Et pourquoi se croire lui aussi gay ne le troublait pas plus que ça, comme si cela était d’une telle évidence qu’elle ne valait pas la peine de s’y attarder… Mais aussitôt imaginer que Severus – non Snape ! – ait eu un amant lui revenait en tête, dans une obsession dérangeante. Comment avaient-ils fait l’amour, qu’est-ce qui le faisait gémir ? Il ne pouvait plus nier sa curiosité qui devenait de plus en plus précise. Car il en venait à se demander comment c’était d’être aimé par un homme. Comment ce serait d’être aimé par lui ? A cette pensée qui le foudroya, il laissa tomber les ingrédients qu’il tenait, s’attirant une nouvelle volée de remontrances de Snape. Il s’en fichait : il le regardait, une seule idée en tête. Comment cela serait ? Comment il l’embrasserait, comment le caresserait-il ? Serait-il doux, ou alors passionné ? Il détourna enfin les yeux, se baissant pour ramasser ce qu’il avait fait tomber… Pour cacher son visage rempli d’interrogations.
Severus quant à lui était lui aussi foudroyé sur place : quand Harry avait laissé échapper les ailes de fées qu’il tenait, il avait eu une expression étrange. Il l’avait alors regardé comme s’il le voyait pour la première fois. Et il avait reconnu l’étincelle du désir dans ses yeux verts. Severus qui avait tant affronté ces dernières années eut peur. Terriblement peur de savoir vers où les emmenaient inexorablement ce fichu sortilège de la Saint-Valentin.
Au fil des jours, Harry en était venu à apprécier les cours de potions : le fait d’aider Severus – Snape par Merlin ! – à faire des potions. A se creuser la tête pour essayer de lui suggérer un mélange auquel il n’avait pas pensé… Harry était certain d’avoir progressé. De plus, pendant les autres cours, Severus prenait souvent un livre et se plongeait dedans, lui laissant la possibilité de discuter discrètement avec ses amis. Il en fut de même quand Harry les retrouva à la bibliothèque un soir à la fin de la semaine :
- Mais pourquoi tu veux aller à la bibliothèque !, protesta Severus. J’ai beaucoup d’ouvrages et je peux t’aider…
- Oui, mais je dois chercher par moi-même et j’ai envie de discuter avec mes amis.
Severus abandonna rapidement et accepta de l’y accompagner. De toute façon, il n’avait pas vraiment le choix. Pour essayer de retrouver une partie de son intimité perdue, il s’assit à une autre table que Severus, leurs bras tendus au milieu de la rangée et lui tournait le dos. Harry avait besoin de parler à Hermione, la seule qui pouvait comprendre. Avec Draco, évidemment, mais lui parler ne lui disait pas grand-chose…
- Alors comment vas-tu ?, chuchota Hermione.
Ron quant à lui était plongé dans un livre sur les tactiques et l’entraînement au Quidditch. Il était parti du principe que Harry ne pouvait tomber amoureux de Severus et que par conséquent, la situation risquait de durer longtemps. Il devait donc se renseigner sur les entraînements au Quidditch, en digne capitaine, même intérimaire… Il le faisait avec un tel sérieux qu’il avait déjà stressé toute l’équipe. De plus il devait trouver un nouvel attrapeur, même temporaire.
- Je… je peux être honnête, Hermione ?
- Bien sûr !
- Eh bien, je ne comprends pas, parce que presque dès notre première nuit ensemble, j’ai commencé à… avoir des rêves… Enfin tu vois lesquels, dit-il pudiquement.
- Sur Severus, n’est-ce pas ?
- Oui…
- Harry, comme je te l’ai dit avant même que tu ne sois collé à Snape, ce sortilège ne fait que mettre ensemble des personnes ayant déjà des sentiments l’un pour l’autre. Si ça se trouve tu faisais déjà ce genre de rêve et tu ne t’en souvenais pas.
- Tu veux dire… que je l’aime ?, fit Harry d’une voix presque inaudible.
- Je veux surtout dire qu’il t’aime…
Harry la contempla, atterré.
- Bon sang, mais c’est Snape !
- Sur lequel tu fais des rêves érotiques simplement parce qu’il est près de toi.
- Est-ce que ça t’a fait… pareil ?, finit par oser demander Harry.
Hermione hésita et avoua, un peu gênée.
-… Oui, Harry. A tel point que je me suis demandé si ce n’était pas un effet secondaire du sortilège. Toutes les nuits, je rêvais que Draco… enfin, tu vois.
- Et ce n’est pas passé quand tu as… vous… enfin… Ou quand le sortilège a pris fin ?
- Harry, tu frôles l’indiscrétion, et puis je ne dirais pas comment le sortilège s’achève. Par contre ce que je peux te révéler, c’est qu’en étant honnête avec moi-même, je me suis rendue compte que ce n’était pas la première fois que je fantasmais sur Draco. Et que ce n’était pas seulement du désir…
- Mais ce n’est que du désir !!, chuchota Harry presque paniqué. Même quand j’y pense pendant la journée… Du désir, de la curiosité aussi, mais rien d’autre !
Hermione vit son expression et dit simplement :
- Ecoute, pour le moment ne te stresses pas avec tout ça. On en reparlera dans quelques jours.
Mais Harry insista :
- Tu savais que j’étais gay ?
- Harry, soupira-t-elle presque navrée pour lui, tu te rends compte que tu mates régulièrement les joueurs de Quidditch dans les vestiaires ?
- Mais je… jamais…
- Ils l’ont remarqué tu sais. Comme le fait que tu ne sois jamais réellement tombé amoureux d’une fille. A un moment, j’ai même pensé que Draco te plaisait parce que tu ne cessais de pester contre lui du matin au soir. Mais je me suis aperçue que tu râlais encore plus sur Snape !, ajouta-t-elle avec un léger sourire.
Harry resta silencieux. La seule conséquence de cette conversation, ce fut qu’il se mit à appréhender chaque nuit. Il craignait que Snape ne l’entende et ne se moque. Sans savoir qu’il entendait et ne riait pas mais alors pas du tout. Et qu’il dormait de moins en moins, tout en bénissant d’être gaucher…
>
Enfin cette première semaine s’acheva. Enfin ! Ce week-end, Harry pouvait aller à Pré-au-Lard. Il avait une folle envie de s’échapper de ces cachots : il ne sortait presque plus, Severus passant ses soirées soit à surveiller ses devoirs ou en bibliothèque, soit à réaliser des potions avec son aide. Il avait l’impression d’avoir signé quelque part pour des cours accélérés de potions, sauf qu’il ignorait où et comment rompre le contrat. Il aimerait bien savoir comment mettre fin à cette situation, pour ne plus passer ses soirées à travailler ainsi. Il travaillait tellement, qu’il commençait à devenir certain que ce n’était pas sain pour la santé. Et puis… Severus ne quittait plus ses pensées. Il devait se changer les idées, ou alors il finirait par faire une bêtise : du style, l’embrasser en plein cours de potion… Il s’effrayait d’y avoir déjà songé.
- Non, il est hors de question que j’aille à Pré-au-Lard avec vous !, répondit Severus quand Harry lui demanda.
- Eh bien moi j’en ai assez, je veux sortir d’ici ! Et je te préviens, si jamais tu refuses, je demande à mes amis de m’aider à te porter jusqu’à Pré-au-Lard !, promit le jeune homme qui en avait plus qu’assez de ce confinement. Et bon sang pour la dernière fois, tutoies-moi !
- Vous n’oseriez pas, s’offusqua Severus sans faire attention à cette dernière phrase.
- Oh que si !, dit Harry très décidé. J’ai besoin de respirer de l’air pur, besoin de parler avec mes amis dans un lieu qui n’est pas la bibliothèque ou la Salle à Manger, et… je voudrais t’acheter des pyjamas, puisque tu ne te décides pas à en acheter !
- Vous ne ferez pas ça !
- On parie ?, rétorqua-t-il avec un sourire torve. J’en ai tellement assez d’être coincé ici que de toute façon, je me sens prêt à n’importe quoi !
Severus le considéra un instant avant de concéder.
- C’est d’accord, mais seulement une ou deux heures…
- Très bien, alors on y va !
- Tout de suite ?
- Quoi, tu veux attendre que les boutiques ferment ?
Ce fut ainsi que Severus se retrouva à déambuler main dans la main avec Harry dans Pré-au-Lard, bien entendu sous le regard amusé de tous les habitants du coin, tous informés du sortilège de la Saint-Valentin… Tout d’abord, Harry le traîna chez Gaichiffon, la boutique de vêtements du village sorcier. La vendeuse les accueillit avec un charmant sourire, qui s’élargit encore quand Harry demanda à voir les pyjamas.
- Des pyjamas ? Vous êtes sûr que vous en avez besoin ?
Severus décida qu’il venait de trouver une nouvelle candidate pour ses potions. Le nombre de cobayes augmentait de façon affolante au fur et à mesure des jours, d’ailleurs.
- Bien, reprit-elle, voilà quelques modèles.
Elle sortit plusieurs modèles de pyjamas, pour les leur présenter.
- Alors ?, lui demanda Harry.
- Je m’en fiche, grommela Severus.
Il ne voulait qu’une chose : sortir d’ici et retourner chez lui.
- Très bien, fit Harry avec un grand sourire. Je vais prendre celui-là avec les petits cœurs partout !
- Ca va pas non ?, intervint alors Severus.
- Ben, tu ne veux pas choisir, donc je choisis pour toi !
- Je ne le mettrais pas ! Je préfère encore dormir nu !
La vendeuse le regarda, terriblement amusée, mais gardant sagement le silence.
- Non, tu mettras quelque chose !, insista Harry.
Il était persuadé que si Severus portait quelque chose de ridicule, il arrêterait de fantasmer sur lui au moment de s’endormir. Et peut-être même que cela arrêterait ses rêves…
Au bout d’une demi-heure de « non je ne mettrais pas ça ! », ils ressortirent avec le pyjama avec les petits cœurs ailés, avant de se rendre à la taverne des Trois Balais. Madame Rosmerta les servit avec un grand sourire amusé : c’était sans doute la mode actuelle du village. En fait tout le monde se retenait visiblement d’éclater de rire. Elle servit rapidement des Bièraubeurres à Harry et ses amis qui l’attendaient, et un café pour Severus.
- Ca fait du bien de sortir, non ?, lui demanda Hermione avec un sourire compatissant.
Après tout, elle savait exactement ce que cela faisait d’être « collé » à quelqu’un.
- Oui, approuva Harry en sirotant sa chope.
Severus de son côté tripotait le sucre essayant désespérément de le sortir de son emballage sans demander encore une fois au Gryffondor de lui prêter sa main. Hermione le vit et lui ouvrit l’emballage sans cesser de discuter. Elle lui sourit pour lui dire en aparté, Harry discutant bruyamment avec les membres de l’équipe de Quidditch.
- Vous savez, commença-t-elle doucement, j’ai vraiment fait beaucoup de recherches sur ce sort. D’ailleurs, je l’ai même vécu ce sortilège…, ajouta-t-elle pensive, froissant le papier du sucre entre ses mains.
- … Et ? fit Severus avec un mauvais pressentiment.
Hermione soupira avant de le regarder droit dans les yeux :
- Vous devez accepter ce que vous offre le sortilège. Comme Harry.
- Je ne peux pas…, chuchota Severus, une lueur de désespoir dans les yeux.
Hermione posa sa main sur la sienne, la gauche.
- Vous ne comprenez pas : le sortilège peut durer des années, insista-t-elle. Il n’a cessé entre moi et Draco qu’à partir du moment où nous l’avons laissé nous guider jusque là où nous sommes aujourd’hui. Si nous avions refusé, eh bien en ce moment j’aurais toujours ma main gauche collée à la sienne, avoua-t-elle.
Severus sentit s’envoler son espoir, sa seule chance de le sauver. Il connaissait assez Hermione pour savoir qu’elle n’affirmerait pas des choses pareilles sans raison et surtout sans preuve.
- Vous en êtes certaine ?
- Absolument.
- Mais je ne peux pas, révéla Severus dans un murmure. Si j’accepte cela, il risque de mourir…
- Harry risque de toute façon de mourir, vous savez. Et il le sait depuis la fin de sa cinquième année. Il n’aura peut-être jamais vingt ans, dit-elle très triste. Alors si vous êtes celui qui doit le rendre heureux, même pour une courte période, faites-le. Vous ne pouvez pas lui refuser ça.
- Et si je suis la cause de sa mort ?, répliqua enfin Severus très sombre.
Hermione eut un gentil sourire, en secouant la tête.
- Vous l’aimez trop pour cela…
Severus se figea sans arriver à démentir… Il cherchait ses mots pour essayer d’y parvenir.
- Et quand bien même, vous ne l’abandonneriez pas face à ce qu’il aura à affronter, n’est-ce pas ?, ajouta Hermione, sans lui laisser le temps d’essayer de nier.
Severus ne trouva rien à répondre… Rien du tout. Il ne pouvait même pas nier son affection pour Harry. Il soupira, contemplant leurs mains jointes.
- Au fait, fit Ron, cette fois je préfère te dire que j’ai fait comme tout le monde et que j’ai parié.
- Non t’as pas fait ça !!, protesta Harry.
- Si et tu seras content : j’ai parié que tu ne craqueras pas !
- Comme l’année dernière, remarqua Hermione l’air de rien.
- Oui exact… Non, tu le savais ?
- Voyons Ron, je t’en prie, soupira-t-elle. Et je te rappelle que tu as perdu !
- Oui mais là j’ai bon espoir. Hein, Harry tu n’abandonneras ton meilleur ami, n’est-ce pas !
Harry ne répondit pas, il venait de noter que Severus semblait s’ennuyer.
- Vous n’avez pas d’amis ici ?, demanda-t-il discrètement.
- Non.
Le jeune homme n’osa pas insister, se demandant si Severus avait tout simplement des amis ailleurs ou si sa carrière d’espion et son passé sordide l’avait privé de toute vie sociale. Il discuta encore un moment avec ses amis, avant de se lever pour partir. Et alors qu’ils marchaient tranquillement vers Poudlard, Harry dit :
- Merci de m’avoir accompagné.
- Vous… Tu ne m’avais pas tellement laissé le choix, répondit Severus avec un léger sourire.
Harry s’arrêta si brusquement que Severus faillit tomber, avant de l’observer attentivement :
- Tu devrais sourire plus souvent.
C’était idiot mais Severus ne trouva rien à répondre.
La suite de la fic arrive, juré !
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