Collés pour la St-Valentin - 7ème année | By : Melindra Category: French > Harry Potter Views: 5192 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Les personnages de Harry Potter ainsi que les « décors, mots et créatures » sont la propriété exclusive de J.K. Rowling. Il n’y a aucune intention de contre-façon ou de violation de ses droits d’auteur. Cette histoire est écrite pour le plaisir de l’écriture et ne rapportera aucun centime à son auteur.
Cette fanfic se déroule pendant la septième année de Harry à Poudlard et ne prend absolument pas en compte le tome 6 de Harry Potter.
Avertissement – Cette fic met en scène des liaisons homosexuelles et surtout une relation homosexuelle entre Severus Snape et Harry Potter.
Ce post est un peu particulier, j’ai décidé de tout poster, à savoir tous les chapitres de la seconde partie et donc la fin.
C’était plus simple parce que sans ça, je vous aurai encore oublié... Sight. Au moins, là, la fic est complète ou va l'être très rapidement, je suis en train de corriger les derniers chapitres !
Merci ZipMeOff de ta review, j'espère que la suite te plaira !
1
La chambre de Severus, qu’il n’avait pas pris la peine de regarder avant, était surprenante. Si le salon était dans les tons pastel, la chambre était curieusement sans couleurs. Les murs et les rideaux d’un blanc cassé, un lit large à l’édredon moelleux toujours d’un blanc ou un jaune très pâle... Tout blanc, reposant presque. Harry hésitait, incertain de ce décor et de l’homme dont il aurait juré qu’il n’aimait pas le blanc et vénérait le noir. C’était étrange. Il avait l’impression d’entrer dans un sanctuaire très privé. Un endroit isolé.
Severus se crispa, notant l’examen attentif de celui qui allait partager ses nuits à présent, jusqu’à la fin du sortilège. Ses nuits mais surtout ses cauchemars, dans le secret de cette chambre inviolée.
- C’est… joli, finit par dire Harry.
Une seule tâche de couleur déparait l’harmonie étrange en ce lieu : Albus avait bien fait livré un pyjama. Mais il l’avait choisi avec son sens de l’humour habituel et somme toute, prévisible.
Severus s’approcha rapidement du lit en traînant Harry, où avait été déposé ledit vêtement.
- Rouge et or ?! Non mais, il se fiche de moi !
- Il voulait sans doute que nous soyons assortis, remarqua Harry en désignant le sien, identique.
Sans aucun doute, une pathétique attention pour les « rapprocher ».v
- Je ne suis pas un Gryffondor !
- C’est évident.
Harry s’arrêta aussitôt sous le regard quasi meurtrier de Severus, avant de reprendre, plus conciliant.
- Peut-être était-ce un compliment de sa part, peut-être…
- Visiblement, vous ignorez qu’Albus a failli appartenir à la maison des Serpentard. Ce qui paraît logique vu son talent pour tout savoir et s’en mêler ! Encore que le Choixpeau lui ait demandé de choisir…
- C’est vrai ?
- Oui, il n’arrivait pas à déterminer où l’envoyer. En fait, c’est Albus qui a choisi Gryffondor. C’est la seule fois où le Choixpeau a hésité.
- Non ce n’est pas exact, révéla Harry avec un léger sourire.
Severus le regarda d’un air interrogateur mais le jeune homme n’ajouta rien, concentré sur l’étape suivante. Et certainement pas la plus agréable...
- Vous vous rappelez ce que Hermione nous a dit tout à l’heure ?
- Sur le fait qu’on ait dansé longtemps ?
- Non. Quoi, vous y pensez encore ?, fit Harry avec mauvaise foi. Non sur le fait que les manches des vêtements pouvaient « passer » entre nos deux mains.
- Oh et vous voulez qu’on essaie de se décoller grâce à ça…
- Eh bien je me doute que ça ne risque pas de marcher – parce que sans ça elle ne serait pas restée collée plus d’un mois à Draco – mais… Je suis curieux. Et puis, s’il y a une chance même minime d’être « libre ». Je suis prêt à la saisir. Pas vous ?, insinua-t-il, déplaisant.
« Ce que ce gamin pouvait être vexant, mais alors vexant ! Non pas un gamin, il faut que j’arrête de penser à lui comme à un gamin. D’un autre côté je ne dois pas le regarder en homme. Gamin, c’est parfait, oui, parfait. »
- Eh bien, soit essayons.
Ils mirent face à face et enlevèrent enfin leurs robes de soirée. Harry entreprit alors d’enlever son pull, essayant de ne pas penser au fait qu’il se déshabillait devant Snape. La dernière personne au monde devant laquelle qu’il aurait pensé un jour le faire. Ils s’aperçurent alors que Hermione avait raison : la manche du pull de Harry se glissait entre leurs mains jointes, comme par magie. Un effet secondaire du sortilège qui avait toujours été gardé secret. La véritable question était de savoir pourquoi.
- A trois, fit Harry, on tire pour se décoller, d’accord ?
- Très bien.
Severus était revenu à la raison : s’il pouvait se débarrasser du gamin, ce serait parfait !
- … Trois !!
Severus et Harry tirèrent ensemble pour séparer leurs mains. Un flash les aveugla brièvement. Et ils se contemplèrent, toujours l’un en face de l’autre, toujours leurs mains collées, mais… entièrement nus, leurs vêtements dispersés dans la pièce entière comme après un nuit de folie. Un long silence s’installa, pesant et intense.
Harry fixait le sévère professeur de potion, incapable de détourner le regard, incapable de se rassasier de la vision de cet homme nu. Terrifié aussi tout au fond de lui de ce qui l’emportait à cet instant, cette fascination qu’il n’aurait jamais pu prévoir. La peau pâle et certainement douce, les fines marbrures des cicatrices éparses sur son corps… Ce n’était pas le pire : le désir de Severus qui se réveillait le gêna et il rougit. Il devina que le fait de fixer cette partie de son anatomie faisait encore plus réagir cet homme pourtant honni. Ses hanches étroites, son corps noueux et fin. Le corps d’un amant. De celui qu’on explore sans fin, de celui que l’on dévore encore et encore, avec fougue. Avec avidité. Et que l’on découvrira toujours comme une quête incessante et toujours inachevée. Eternelle…
De son côté, Severus ne se privait pas de l’observer, incapable de dissimuler son désir. La pratique acharnée du Quidditch avait donné à Harry une silhouette nerveuse et musclée. Ce n’était pas un gamin, non impossible de penser cela maintenant, mais presque un homme. Severus luttait pour ne pas faire ce pas en avant qui le damnerait. Il savait qu’il le désirait. Et savait aussi que cela durerait tant que Harry serait nu devant lui. Tant que son corps lui serait offert à ses yeux, et que l’image d’une étreinte, leur étreinte, le tourmentait.
- Vous êtes…beau, s’entendit murmurer Harry.
Cette petite phrase ramena Severus à la réalité. Cette phrase, triste miroir de celle qu’il avait entendu si souvent de la bouche même de ses parents.
- Non, je suis laid, dit-il pour montrer qu’il ne l’ignorait pas. Et on me l’a toujours dit.
- J’ignore qui, mais je sais une chose : ils étaient aveugles, répondit Harry toujours hypnotisé, relevant enfin la tête.
- C’est sans doute parce que c’est la première fois que vous voyez un autre homme nu.
- Vous n’avez jamais fréquenté les vestiaires de Quidditch ! Et… vous ne pouvez nier que je vous plais !
- Vous êtes nu aussi Potter. Et c’est seulement une réaction physique. C’est tout, ajouta-t-il essayant de diminuer l’impact de ce qui se passait. Et je n’aurais pas cru que vous réagiriez comme ça, je jurerais que vous rêvez de me dévorer vu la façon dont vous m’observez ! Je crois bien que je vous fascine, Potter. Peu importe que vous me détestez, cela ne se contrôle pas, conclut-il narquois.
Harry rougit à ce rappel à l’ordre à peine déguisé alors que Severus prit le pyjama rouge et or pour en enfiler le bas. Sous le regard redevenu fixe de Harry.
- Mais pourquoi, vous, vous…
- Je ne me rhabille pas dans la salle de bain ?, acheva Severus pour lui sur un ton à nouveau ironique.
Furieux contre lui-même d’avoir réagi, de l’avoir dévoré des yeux. D’avoir cédé même aussi brièvement à la tentation.
- Parce que toute notion d’intimité est impossible avec ces mains collées. Je pense que plus tôt on l’admettra, mieux nous pourrons gérer ce damné sortilège jusqu’à sa fin quelle qu’elle soit, expliqua Severus avec un certain bon sens.
Son nouveau colocataire collé dut reconnaître qu’il n’avait pas tort. Mais il releva, à nouveau capable d’être froid et acide.
- Vous ne me fascinez pas, pas du tout. Mais j’ai l’impression que vous pensez que vos réactions physiques me plaisent Alors que ça me… dérange.
- Je n’y peux rien, fit sèchement Severus.
- Et si vous preniez un amant ?
- Avec vous à côté ? Vous aimez les ménages à trois, alors ?
- N… Non, balbutia Harry quelque peu choqué. Non…
- Alors arrêtez de dire des bêtise et habillez-vous !, le coupa Severus en lui lançant son pyjama.
Harry se tourna un peu et Severus put avoir une vue imprenable sur les fesses du jeune homme. Musclées là aussi, rebondies sans doute encire et toujours grâce au Quidditch… Son désir devint soudainement plus violent une fraction de seconde, avant que Severus ne reprenne le contrôle de lui-même. Non sans laisser échapper un léger gémissement. S’il avait pu être seul, il aurait pu « régler » le problème qui commençait à le tourmenter. Mais avec Harry à ses côtés, il ne pouvait rien faire. Sauf s’il attendait que le jeune homme s’endorme… Ce dernier finit par enfiler sa veste de pyjama, qu’il laissa ouverte. Il trouvait que le moment était mal choisi pour demander à Severus de lui prêter une main pour l’aider à la fermer.
Après un dernier détour par la salle de bain, Severus et Harry se glissèrent entre les draps frais. Severus éteignit les lumières d’un vague mouvement de baguette, plongeant la pièce dans l’obscurité. Avant de poser sa tête sur son oreiller moelleux. Il ferma les yeux essayant d’oublier la chaleur du corps à ses côtés. De celui qui était devenu ce soir une tentation. Non, s’avoua-t-il enfin. Qui l’avait toujours été. Depuis qu’il avait su cette prophétie. Et avant même de le connaître.
- Bonne nuit, murmura Harry.
- Bonne nuit, répondit Severus.
Le silence s’installa et dura de longues minutes, jusqu’au moment où Severus cria, exaspéré :
- Bon sang vous ne pouvez pas respirer plus doucement ! Je vous entends et ça m’empêche de dormir !
- Vous avez le sommeil léger !
- Nan, je suis habitué à dormir seul et tant que j’y pense, j’ai un caractère abominable le soir… Et encore plus quand quelque chose m’empêche de dormir ! Alors si vous ne voulez pas boire un somnifère, je vous conseille d’être silencieux, très silencieux !!
- Vous ne me le feriez pas boire de force ? Qui sait, vous pourriez abuser de moi pendant mon sommeil ?
- Pour la dernière fois Potter, je ne suis pas intéressé. J’aime bien avoir des sentiments pour la personne avec qui j’ai des relations. Etre gay ne fait pas de moi un pervers détraqué tellement en manque qu’il sauterait sur n’importe quoi !
Harry, vexé par le « n’importe quoi » répliqua :
- Et je ne suis pas gay, je le précise à titre d’information.
- Vous pensiez l’inverse tout à l’heure ! Vous vous rappelez que vous avez trouvé que j’étais beau ?, rappela Severus avec une précision mordante.
Silence pendant que Harry cherchait désespérément quoi répondre, et se doutant qu’il n’aurait la réponse que bien plus tard et donc trop tard. C’était toujours comme ça.
- Et alors, je ne suis certainement pas le seul à avoir pensé ça ! Au fait puisque je crois que les mariages sorciers sont possibles entre homosexuels… Dites, vous avez déjà été marié ?, lança Harry histoire de changer de sujet.
Et de céder à sa curiosité. Mais Severus ignora tout simplement sa question :
- Ecoutez, je veux dormir ! J’ai des classes de monstres à gérer demain matin.
- Et à terrifier, ajouta Harry prestement souriant dans le noir.
- Et à terrifier et... Mais non, je ne suis pas comme ça !
- Si peu.
- Je veux dormir !, répéta Severus de la fatigue dans la voix.
- C’est la sieste de cet après-midi, j’ai du mal à m’endormir…
- Vous ne voulez pas que je vous chante une berceuse, non plus ?
- Vous en connaissez ?
Harry était incapable de s’arrêter car il se découvrait effrayé par l’intimité qui se développait entre eux en moins d’un jour, malgré eux. Comme s’il y avait déjà quelque chose avant. Cette idée donnait sur un gouffre qu’il n’avait pas envie d’explorer... Fort heureusement, Severus ajouta, après un instant de réflexion, avec une douceur presque incongrue.
- Vous vous comportez comme ça sans doute parce que vous êtes nerveux de dormir avec quelqu’un et plus encore car il s’agit de moi.
Harry ferma les yeux, sidéré par la clairvoyance de Snape. Ce dernier soupira et avant de rallumer la lumière : il fit apparaître un gros traversin par magie. Les lumières à nouveau éteintes, il le mit entre eux, sur leurs mains jointes.
- C’est mieux comme ça ? Je peux enfin dormir ?, demanda-t-il.
- Oui, fit Harry, son cœur battant toujours très vite.
Désormais dans le silence de la nuit, autre chose le hantait : le gémissement à peine perceptible de Severus tout à l’heure. Il l’entendait encore et encore. Et c’était lui qui en était la cause. Lui qui avait mis cet homme dans cet état. Lui qui excitait son professeur de potion qui pourtant le détestait. Lui qui ressentait une vague excitation à cette découverte : le pouvoir qu’il venait de se découvrir sur cet homme qui le détestait… Ce paradoxe le tint éveillé longtemps. Cela et la crainte que quelque chose n’arrive. N’importe quoi !
Et lorsque Harry s’endormit enfin, Severus ne put résister davantage à la tentation. D’un geste de sa baguette, il écarta les rideaux. La lune presque pleine lui permit de le regarder dormir. Ses traits étaient détendus, plus sereins. Severus se sentit empli d’une immense tendresse envers lui. Il se pencha pour déposer un léger baiser sur les lèvres, sans pouvoir s’en empêcher. Car le souvenir de ces lèvres douces le brûlait depuis des heures… Oui, il continuerait à le protéger. Jusqu’à la fin. Parce que même s’il voulait faire autrement, il ne le pouvait pas : il avait besoin de lui, de se disputer avec lui. Il était la seule personne avec laquelle il se sentait vivant. La seule personne capable de l’atteindre… Combien de fois avait-il essayé de définir par des mots ce qu’il éprouvait ? Mais à chaque fois la peur l’avait interrompue. A chaque fois, il avait fui cette part de lui-même. Car ce Severus-là ne pouvait pas exister.
Au cours de la nuit, le traversin finit par se déplacer avant d’être éjecté du lit par l’un des dormeurs trouvant cet obstacle pénible... Ils se rapprochèrent donc l’un de l’autre. Et toujours au cours de la nuit, Severus qui avait trop chaud – Harry se révélait être une adorable bouillotte – enleva le haut de son pyjama, à moitié endormi. Avant de reprendre le jeune homme dans ses bras…
Un rayon de soleil coquin se glissa entre les rideaux mal fermés, et vint chatouiller les deux dormeurs. Un soupir, deux corps qui se rapprochent, chacun en quête de la chaleur de l’autre. Les peaux se frôlent… Ce réveil est le réveil des sens. L’un après l’autre, en douceur, lentement.
Chaleur, sensation d’être avec quelqu’un. Comme un rêve enfin réalisé après une douloureuse, une longue attente. Tellement espéré qu’il était hors de question d’ouvrir les yeux. Hors de question de se réveiller complètement. Pour en profiter le plus longtemps, pour ne pas savoir qui était « l’Autre ». Ignorance d’une réalité qu’ils n’étaient pas prêts ni l’un ni l’autre à accepter. Et puis…
Harry soupira malgré lui sous la douceur de l’étreinte, sous le souffle qui balayait son cou. Sous la caresse de cette main qui se glissait sous sa veste de pyjama et descendait le long de son dos, avec une telle douceur qu’il fut parcouru de frissons. Jamais personne ne l’avait touché ainsi, avec une tendresse et un soupçon de révérence. D’ailleurs, il savait que personne d’autre n’aurait eu ce pouvoir sur lui. Sur cette pensée dérangeant, il entrouvrit les yeux et se figea.
Severus se demanda si enfin l’amant de son rêve s’était enfin incarné car il avait la peau satinée, chaude. Pourtant quelque chose n’était pas normal. Comme cette main qui ne lâchait pas la sienne comme s’il s’agissait d’un acte de pur désespoir. Si émouvant. Il soupira et laissa ses lèvres vagabonder dans le creux de ce cou si généreusement offert. Le désir était monté au fur et à mesure, comme une évidence très simple. Douceur, tout n’était que douceur et lenteur. Offrande. Avant de réaliser – les brumes du sommeil disparaissant – que tout cela était décidément très réel. Il se figea à son tour. Encore plus quand il se rendit compte que ses caresses ne lui étaient pas rendues. Il se rappela enfin avec un choc qui dormait là. Pour le rejeter aussitôt, comme on peut rejeter sa plus grande tentation, avec désespoir. Harry bascula brusquement par terre et – scénario connu – Severus emporté par sa chute lui tomba dessus, pour se retrouver là où il ne voulait pas. Ou là où il ne voulait que trop : cela dépendait des points de vue. Harry était plaqué au sol, Severus lui pesant lourdement dessus. Au fond, la situation ne manquait pas d’attraits...
- Vous…m’étouffez, se plaignit Harry.
- Je…
Severus était comme cloué sur place, se rendant compte qu’être sur Harry suffisait à l’exciter. Il avait son visage dans le cou du jeune homme. Son odeur, ses cheveux qui le chatouillaient. Son érection ne pouvait pas se calmer. Mais peut-être était-ce dû au fait que son compagnon de la nuit était lui aussi, dans le même état. Harry s’en aperçut évidemment compte et s’exclama, avec une certaine mauvaise foi :
- Non mais ce n’est pas vrai, maintenant vous allez me dire que c’est normal, parce que c’est le matin !
Severus eut la bonne grâce de ne pas répondre. En moins d’un jour il avait déjà trouvé le moyen de bander plusieurs fois devant lui. Il n’était pas loin d’avoir épuisé son stock d’excuses. Mauvaises d’ailleurs. Bon d’accord il y avait le célibat, très long d’ailleurs. Mais surtout, il savait désormais que ce gamin était plutôt... pas mal. Et pas vraiment un gamin d’ailleurs, comme il essayait de se le faire croire depuis longtemps, histoire de lutter contre ce qui l’attirait… Stop. Il devait arrêter de se sentir coupable : il réagissait comme tout homme normalement constitué. Pas de quoi en faire un drame. Ils se relevèrent lentement en silence. Harry ne parvenait pas à s’inquiéter de ce qui venait de se passer. Comme s’il savait intuitivement que son si sévère professeur ne lui ferait jamais de mal.
- Bon je vais me laver, dit Severus en se raclant la gorge.
Il se sentait toujours gêné. Il avait convoité quelque chose qui n’était pas pour lui, et ne le serait jamais.
- Alors, moi aussi, soupira Harry. Heureusement que vous ne prenez pas de bain le matin, parce que là…
- Le dimanche matin, seulement. Et pourquoi, vous dites « moi aussi » …?
Sa voix mourut quand Harry leva leurs mains jointes. Comment avait-il pu oublier cela ? La raison au fait qu’il n’avait pas dormi seul. La première fois en des années.
- Oui, c’est vrai, soupira-t-il.
En réalité, il se sentait atrocement seul, collé à quelqu’un qu’il ne pourrait approcher. Jamais.
Ils entrèrent en silence dans la salle de bain. Severus sortit des serviettes de bain moelleuses – blanches encore – et en tendit à Harry. Un parfum de lavande l’enveloppa.
- Bon tournez vous Potter !
- Dites, vous savez que j’ai un prénom ? Il est même très facile à prononcer. Essayez : Har-ry, dit Harry qui en avait assez de n’être qu’un nom.
Et puis, il voulait que Severus le dise. Il y tenait absolument.
- Tournez-vous, je ne vais pas me laver devant vous !, insista Severus.
- Harry, insista le jeune sorcier. Et puisqu’on est dans la même galère, tutoyez-moi !
Severus soupira : le jeune homme ne semblait pas décider à s’exécuter tant qu’il ne l’écouterait pas.
- Bon alors tournes-toi Harry ! Je voudrais pourvoir me laver.
Et le jeune homme de répliquer aussitôt, sans pouvoir même se retenir.
- Non pas question que je te tourne le dos, pervers !
- Mais moi non plus je ne veux pas vous – te - tourner le dos, bon sang !
Silence. Ils se regardèrent. Severus soupira et enleva son bas de pantalon. Harry rattrapa ses yeux juste à temps : ces derniers venaient de délaisser le visage de Severus pour… autre chose et il releva la tête avant que le professeur ne s’en rende compte.
- Ou alors je me bande les yeux, proposa Harry. Mais je ne te tournerais pas le dos. Je te préviens qu’au moindre bruit suspect…
- Je vous en prie !, le coupa Severus.
- Il te reste toujours votre main gauche ! Et tutoie-moi.
Severus était tellement furieux qu’il n’arrivait pas à parler : trop de mots se bousculaient pour sortir.
- Vous… Je… Non mais… Je-ne-suis-pas-comme-ça !!
En oubliant joyeusement ce qu’il y avait pensé la veille.
- Mouais, dit Harry dubitatif. Après autant d’année de célibat, j’ai un doute. Et puis, vous ne pouvez pas nier avoir réagir plusieurs fois en ma présence, alors…
- Très bien, garde les yeux ouverts et regarde-moi me laver ! Au fond, c’est toi le pervers.
Harry rougit malgré lui.
- Tiens tiens, serait-ce que l’idée t’intéresse pour finir ?, releva-t-il franchement narquois.
Il avait l’impression d’enfin reprendre le dessus sur ce sale gosse. Une nécessité vitale pour ne pas lui sauter dessus, et s’attirer de graves ennuis.
- Ca va ! Laves-toi !
Harry lui tourna le dos, faisant face au miroir. Severus ferma la cabine de douche ne laissant qu’un espace entrouvert pour leurs mains collées. Dans le reflet, Harry ne voyait qu’une silhouette à travers le verre fumé. Et Severus se lava avec une main, utilisant une éponge, qu’il passa partout, y compris sur leurs mains jointes. Le jeune homme frémit en sentant l’éponge sur sa peau, et le parfum de son gel douche. Il tressaillit encore quand Severus sortit de sa douche trempé et qu’il attrapa une serviette.
- A toi !, fit-il en se séchant vigoureusement.
Avec une main.
- Allez, insista-t-il, sinon on va être en retard.
- Tournes-toi…
- A quoi bon, il y a le miroir. Et je t’ai déjà vu hier…
- S’il te plait. Je ne suis pas aussi à l’aise que toi !
Severus s’exécuta, alors que Harry se déshabillait et entrait à son tour dans la cabine de douche. Pas de gant de toilette – qu’il aurait bien été en peine d’utiliser d’une main – seulement l’éponge de Severus.
- Il n’y a pas de gant de toilette, fit-il cependant remarquer.
- Vous… Tu sais, ce n’est pas pratique à une main. Tu peux utiliser l’éponge. Ainsi que le gel douche.
- Mais… c’est la tienne.
- Je veillerais à ce qu’il y en ait une autre demain, promit Severus sans rien ajouter, achevant de se sécher.
Lorsque Harry se lava, Severus fixa sa silhouette. Il suivait chaque mouvement de l’éponge… Comme un étrange ballet, l’un se lavant, l’autre observant malgré lui, voyeur. Severus savait qu’il y avait quelque chose de pathétique dans sa réaction, mêlé d’une avidité certaine. Quelque chose de… Il ferma les yeux un instant. Oui, quelque chose de douloureux. Il essaya d’éloigner tout ce qui l’assaillait, en premier lieu son envie de le toucher. Il devait éloigner tout ce qu’il voulait, mais ne devait pas avoir, pour y arriver finalement, au moins pour le moment.
Ils s’habillèrent en silence, une tension demeurant entre eux. Peut-être était-ce dû au fait que le sortilège s’obstinait à les garder prisonnier l’un de l’autre. Privés de toute intimité de toute liberté, l’un bourreau de l’autre et inversement.
Après cette terrible épreuve, ils rejoignirent enfin la Salle à Manger où des sifflements gouailleurs les accueillirent. Les élèves semblaient amusés au possible par la situation. Harry était certain que les paris circulaient comme les autres années. Sauf peut-être que cette fois, ils concernaient sa survie face à cet ancien Mangemort... Il n’avait jamais apprécié sa popularité, mais aujourd’hui, c’était pire que jamais. Il serra les dents, ignorant délibérément le brouhaha animé des élèves.
- A cause de vous, j’arrive en retard ! Cela ne m’était jamais arrivé, grommela Severus.
- Tutoiement, rappela Harry.v
- Pas en public, fut la réponse très sèche.
Harry se dit que le tutoiement n’était pas gagné et… Peu importait, il ne devait pas chercher à se rapprocher de Severus. Pourquoi déjà ? Ah oui, il le détestait.
- Alors comment vont les amoureux !
- Oui les amoureux de la Saint Valentin, alors cette première nuit ?
Severus ne sut pas d’où vint le premier cri, qui fut rapidement repris par la salle entière. Il tira Harry pour aller à la table des professeurs, mais ce dernier s’arrêta net.
- Non, désolé, mais je veux manger avec mes amis !
- Je n’irais pas m’asseoir à la table des Gryffondors !, murmura Severus à l’oreille de Harry.
Geste malheureux qui fut aussitôt interprété car la grande salle retentit à nouveau de chuchotements et sifflements. Quelqu’un se permit même se lancer :
- Je crois bien que la nuit a été chaude !
- Si, répliqua Harry ignorant les clameurs. On va alterner, chacun à son tour.
- Mais…
- Vous savez, n’importe quel couple doit accepter les compromis, rétorqua-t-il avec malice.
- Je suis un professeur et le chef de la maison de Serpentards au cas où vous auriez oublié. Sait-on jamais avec votre cicatrice…
- Vous faites tout pour qu’on ne l’oublie pas je vous rassure, et on y va !, dit le jeune homme avec fermeté en l’entraînant vers sa table.
Le silence se fit instantanément dès qu’ils assirent.
- ‘Chalut Harry !, lança Ron la bouche pleine avant de retourner à son activité matinale favorite.
- Alors comment ça va Harry ?, demanda Hermione. Vous avez passé une bonne nuit ?
- Mouais…, répondit son ami. Au fait, comment Draco et toi avez fait pour dormir ?
Hermione sourit :
- Il dormait par terre.
Il la contempla, incrédule.
- Mais avec les mains… C’est vraiment possible ?
- Non, en fait je tombais constamment sur lui. Au milieu de la nuit, il en a eu assez d’être réveillé et on a fait comme toi j’imagine. On a dormi ensemble en se promettant les pires atrocités au cas les mains se baladeraient.
Elle rit, presque émue de repenser à tous ces souvenirs. Mais Harry ne répondit pas. Il se souvenait d’un rêve où Severus l’embrassait délicatement avant de lui faire l’amour avec passion… Sensations vagues, aussi irréelles qu’un songe. Il frémit, écartant de son esprit les réminiscences de son rêve. Il sursauta quand il entendit :
- Arrêtez de me faire du pied, vous êtes nerveux ou quoi !, fit Severus furieux.
- ‘Pas moi, répondit Harry, avant de se servir une bonne tasse de thé.
Il découvrait qu’il était très heureux d’être près de ses amis. De pouvoir se détendre un peu et d’oublier qu’il était collé à quelqu’un qu’il n’arrivait plus à cerner. Il avait découvert au cours de la journée précédente que parfois – rarement – Severus Snape pouvait avoir de bons côtés… Et qu’il pouvait aussi le troubler. C’était une idée qu’il jugeait là tout de suite au milieu de ses amis, déplaisante au possible. Mais qui ne l’avait pas été cette nuit dans son rêve.
- Qui me fait du pied ?, fit Severus toujours furieux.
Neville écarta son pied qui tapotait nerveusement contre ce qu’il avait cru le pied de la table… Tellement nerveux qu’il renversa son assiette de porridge. Snape le foudroya du regard :
- A cause de vous je suis obligé d’aller me changer ! Et vous aurez une colle avec Rusard !, lui promit Severus.
Neville se ratatina sur place : ne plus assister aux cours de Snape ne l’avait évidemment pas guéri de sa crainte envers lui. Il se hâta de changer de place avant de provoquer une nouvelle catastrophe.
- Au fait Ron, je ne pourrais pas assurer les entraînements de Quidditch, déclara Harry un poids sur le cœur. Alors c’est à toi de les entraîner pour que nous gagnions. Au moins jusqu’à ce que ce sortilège débile s’achève…
- Moi ? Mais je, je ne saurais pas, je, balbutia Ron.
- Du calme, c’est seulement jusqu’à la fin du sortilège, le rassura Harry. Il suffit juste de garder l’équipe motivée, c’est tout !
- Allez Potter, fini le petit déjeuner !, intervint Severus. Je dois me changer !!
Harry le regarda alors pour voir l’énorme tâche de porridge maculer la robe de sorcier de Snape.
- Je ne pensais pas que vous étiez si maladroit, ne put s’empêcher de remarquer Harry.
- Ce n’est pas moi, c’est cet incompétent de Londubat !
- Mais oui.
Severus s’apprêtait à démentir formellement, quand Albus vint les saluer :
- Bonjour comment va notre c…
Il choisit sagement de s’interrompre vu le regard noir que lui envoyaient le fameux couple, pour une fois à nouveau parfaitement synchrone.
- Hem, je voulais vous dire que je vous ai arrangé un emploi du temps pour concilier toutes vos obligations. Professeur Snape, vous donnerez tous les matins vos cours de potions – les classes seront légèrement plus surchargées – et Harry aura ses autres cours l’après-midi.
- Mais je ne veux pas aller en cours avec lui , s’exclamèrent-ils ensemble dans une parfaite reprise de la matinée de la veille.
Albus répliqua, très ferme.
- Vous n’avez pas le choix.
Après s’être changé, Severus et Harry arrivèrent pour le premier cours de potion de la matinée avec seulement quelques minutes de retard.
- Bien, déclara Severus en entrant, tirant Harry à sa suite. Ce matin, je ne veux entendre aucun bruit, vous entendez ?
Les élèves de quatrième année, Gryffondors et Serpentards mêlés ne dirent mot.
- Voilà la potion que vous devez préparer !, poursuivit-il du même ton sec en tapotant le tableau de sa baguette magique. Vous avez deux heures !
Et il alla s’asseoir à son bureau traînant toujours Harry.
- Et moi je fais quoi pendant tout ce temps ?
- Vous n’avez pas des révisions ? Vous êtes en septième année, vous devez avoir des révisions pour vos Aspics !, lui lança Severus avec une certaine hargne.
- Pourquoi vous êtes dans cet état ?
- Je suis dans l’état que je veux, fut la réponse cinglante.
Harry le considéra un instant avant de rétorquer.
- Vous, vous avez mal dormi…
Severus garda le silence. Harry abandonné dans son sommeil le hantait. Son corps le ramena à la cruelle vérité : il désirait le jeune homme. Ce qu’il avait pu contrôler si longtemps volait en éclat avec la présence continuelle de sa tentation. Et ce en moins d’une journée, d’où sa mauvaise humeur évidente.
- Fichez-moi la paix, chuchota-t-il.
- J’aimerais bien, mais il y a juste un petit problème, souligna Harry avec bon sens.
Il leva leurs mains toujours jointes.
- Je voulais dire. Vous êtes toujours obligé de dire quelque chose ?
Harry le fixa sans rien dire.
- D’accord, soupira Severus. Est-ce que vous accepteriez de faire une potion avec moi, parce que j’aimerais bien continuer mes recherches. Enfin si vous n’êtes pas trop maladroit pour ça.
- Quoi, vous ne voulez pas aller les surveiller ?, dit Harry sans relever l’insulte habituelle.
- Je voulais essayer de remonter votre niveau en potion, c’est tout !!, lâcha Severus sans pouvoir se retenir.
La conversation dégénérait en dispute dont profitait toute la classe. Les élèves s’interrompirent donc et…
- Euh on peut vous laisser, dit timidement un Serpentard.
- On ne voudrait pas gêner, renchérit un Gryffondor de quatrième année.
- Vous avez certainement besoin d’intimité, ajouta encore un troisième élève.
- Comme tout jeune couple, reprit le premier Serpentard avec un peu d’audace.
Bizarrement, à ces mots la dispute cessa automatiquement.
- Nous ne sommes pas un couple !, cria Harry.
- Colle générale pour cette classe : elle aura lieu ce soir avec Rusard !, ajouta Severus avec rage mais efficacité. Maintenant continuez votre préparation !
Le silence se fit aussitôt. Harry et Severus se regardèrent en silence, se défiant presque.
- Ecoutez, si vous y tenez vraiment, on peut passer dans les rangs, reprit finalement Severus à voix basse. Mais pendant ce temps-là, vous ne pourrez rien faire. Et c’est dommage avec tous les devoirs à préparer à cause de vos aspics. Au moins, je peux vous aider à réviser pour les potions et en profiter pour poursuivre mes recherches, expliqua-t-il avec bon sens presque désarmant.
Harry hésita : il savait qu’il réussissait ses potions quand Snape n’était pas là. Avec lui, il craignait ce qui pouvait arriver. D’un autre côté, se tourner les pouces tous les matins. Enfin un pouce.
- D’accord, finit-il par dire. Mais pas tous les matins, car je dois réviser pour les métamorphoses et les sortilèges. Et ça je peux le faire pendant que vous marchez.
- Très bien, alors allons-y.
Les élèves de quatrième année jetaient de fréquents coups d’œil au couple qui préparait une potion à deux mains. Severus venait d’allumer la flamme de leur chaudron d’un geste de baguette, avant d’aller chercher des ingrédients plus rares et plus précieux que ceux réservés aux cours.
- On va commencer par quelque chose de simple, fit Severus.
Il commença à parler des ingrédients et de leurs différentes vertus. Il conclut en expliquant à Harry pourquoi il voulait essayer un certain mélange. Le reste du cours se poursuivit dans un silence quasi-religieux. Complètement concentré sur la potion, Severus ne fit pas attention au trouble grandissant de Harry : car pour la première fois, le professeur de potions le traitait presque en égal. Son sérieux et sa présence toute proche, son calme l’amenait à penser que Severus Snape pouvait être fréquentable. Dangereuse pensée, qui renforçait les fantasmes devenus plus nombreux qui lui traversaient l’esprit : il se demandait de plus en plus souvent comment faire pour que Severus – Snape… - l’embrasse à nouveau… Quand la cloche de fin de cours retentit, Harry n’avait plus qu’une seule chose en tête : retrouver ce Severus.
Les cours suivants furent beaucoup plus sereins. Le mot d’ordre était passé parmi les élèves et Severus continuait ses explications, patiemment. Il découvrait que Harry pouvait être attentif, dans l’exercice de son art si important pour lui. Une nouveauté troublante.
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