Bruisseliandre | By : Mika Category: French > Anime Views: 2666 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: Je ne possède pas la franchise Pokémon et je ne me fais pas d'argent avec elle |
Tome 4
Marianne Tardiez
Les doigts se focalisèrent sur les cubes colorés.
Elle avait presque réussi.
Un trottoir immense se dressa devant elle. Elle poussa un soupir de dépit et chercha une pente pour se hisser.
Ce qui s'avéra impossible.
- Je peux vous aider ?
Elle regarda derrière elle. C'était une femme mure visiblement assez fatiguée.
- S'il vous plait, s'écria Clotilde, vexée.
Marianne l'aida à arpenter le trottoir. La fillette en fauteuil soupira.
« Toujours besoin d'aide... J'en ai un peu ras le bol à force... »
Marianne passa son chemin. Au beau milieu de Vestigion, elle soupira.
« Ca va commencer... »
Son patron lui hurla dessus en pleine rue.
- MARIANNE ESPECE DE SALE PUTE !
Clotilde, non loin, lâcha presque son Rubik's cube
- TU DEVRAIS ETRE EN ROUTE POUR FELI-CITE BON DIEU DE MERDE !!!!
- Je suis désolée...
- J'EN AI MARRE DE TOI SALE PETASSE !!! FRANCHEMENT T'EXAGERES !!!
- Mais...
Niveau d'adrénaline : Maximum
Nerfs : Sérieusement échauffés
Envie de meurtre : Maximale
Marianne s'empara du fusil qu'elle gardait toujours à l'arrière de son pantalon, près de sa jambe droite.
Une limousine fonça et écrasa alors violemment le patron de Marianne pour qui la pression retomba d'un coup.
Clotilde vit la limousine et comprit de suite.
« PAPA !!! »
***
- Laetoli, tu veux que je prenne le volant ?
- On est bientôt arrivés, ça ne sera plus très long, Damien.
« Et de quoi tu te mêles, connard ? » songea Lucario
- Okay.
« Zut. Raté. Comment faire ? Comment je peux faire pour atteindre Clotilde sans qu'ils n'interfèrent... »
- Pourquoi t'as tant envie de prendre ce volant ? demanda Nathaniel
- J'aime bien conduire.
- C'est juste pour ça ?
Damien embrassa Nathaniel.
- Juste pour ça.
Nathaniel sourit doucement et se blottit contre Damien.
- Tu as froid ?
- Oui beaucoup.
Nathaniel Dones n'avait pas pris de cocaïne depuis très exactement 73 heures, 27 minutes et 48 secondes.
L'état de manque de neurotoxines ordonnait à son corps de réagir en fonction
Seul le froid crée suffisamment de décharges conatives pour forcer à pallier à sa cessation
- Tu grelottes, couvre-toi...
- Eh si tu nous fais une pneumonie connard je te jette par-dessus bord ! grogna Laetoli
- S'il est malade il n'y peut rien ! soupira Damien.
- Bah qu'il se plaigne pas. On essaiera de trouver une pharmacie pas trop surveillée.
- Laisse-le se plaindre, il fait ce qu'il veut.
Laetoli freina en pleine autoroute. Lucario se retint de justesse au tableau de bord. Les autres voitures freinèrent brusquement.
- EH, SI FAUT BAISER AVEC TOI POUR AVOIR TA CLEMENCE, DESOLEE C'EST TROP POUR MOI !
- Pardon ? Répète, madame « Je baise avec mon Lucario, rien ne me fait peur ? »
- ET TU FAISAIS QUOI TOI AVEC TA LOCKPIN L'AUTRE FOIS DANS LE SAC DE COUCHAGE, LA VIDANGE ???
- Qu'est-ce que t'en as à foutre, il a froid c'est tout !
Un toussotement rauque se fit entendre puis un bruit de vomi.
Nathaniel venait d'évacuer le petit déjeuner.
- Et merde...
- Nathaniel !! cria Damien.
Laetoli reprit le volant.
- Faut trouver une aire de repos... Avec une bonne pharmacie...
- Nathaniel répond !! Qu'est-ce qui t'arrive ???
Elle venait de reprendre le flux de l'autoroute. Le moteur bourdonnait de ce bruit si agréable pour Lucario notamment.
- Il a gerbé putain, bien sûr qu'il sera heureux de te payer le resto ! ironisa Laetoli
- TU VAS LA FERMER TA GUEULE, SALE PUTE !!!!
Cette fois c'est Lucario qui s'empara de la gorge de Damien. Nathaniel tomba au sol et convulsa.
- Grosse galère... Lucario, lâche-le, j'ai déjà oublié ce qu'il m'a dit... OH BORDEL DE MERDE !!!
C'est au moment où Lucario lâcha Damien qu'un camion lancé à toute allure et à contresens frôla le camping-car qui tournoya sur la route dans un bruit assourdissant, provoquant un carambolage. Sur ledit Camion, un gros « 49% Angel » ainsi qu'un Tortank fou crachant de l'eau à toutes berzingues.
***
Quelques heures auparavant
***
Il descendit de sa limousine avec son Démolosse tenu par une chaine et un collier à pointes. Il était suivi par deux japonaises maquillées comme des Geisha
- Clotilde !! Cette fois tu en as trop fait ! J'ai passé tous tes caprices mais là...
- Papa... Soupira sèchement la jeune fille.
- Rentre à la maison. Nous avons à discuter.
- Je suis toute proche de récupérer les badges papa !! Ne fous pas mon rêve en l'air !
Darwin Farrell soupira.
- Ma chérie je me demande de quoi tu rêves vraiment. De rêve appuyé... Tu as fichu en l'air la vie de l'homme que tu aimais... Tu n'as jamais eu de respect pour la loi ni même pour tes semblables...
- Papa, mon cher papa... C'est toi qui viens me parler de respect... Alors que tu m'as caché tant de choses...
- Ce n'est ni l'endroit ni le lieu pour parler de ça...
Marianne, qui se trouvait à proximité, était assez surprise.
Clotilde la regarda alors.
- Madame ! Aidez-moi !!! Cet homme veut me tuer !
Marianne ne savait quoi faire. C'est juste lorsqu'elle eut un flingue pointé sur elle que son cerveau comprit mystérieusement à quoi s'en tenir.
Elle sortit un Tortank
- Madame Tardiez, je vous interdis de vous mêler de ça ! cria Darwin
- Elle me menace....
Tortank pousse Clotilde et la porte jusqu'au camion. Marianne la suit et se met au volant sous le regard effaré de Darwin
- On va où ? demanda obséquieusement Marianne toujours sous le coup d'un flingue chargé pointé sur elle
- On va loin. Loin de lui.
- Un père difficile, hein... J'ai connu ça. D'abord ils vous témoignent de l'affection et après quand ça va trop loin ils veulent qu'on joue...
Clotilde regarda Marianne, intriguée.
- En temps normal, j'aurais surtout soutenu votre père parce qu'il vient de renverser mon connard de patron...
- Toutes mes condoléances ?
- Non.
- Ah.
- Mais bon, vous me menacez, vous êtes en fauteuil...
- Rien à foutre de mon fauteuil. Démarrez, on se casse. J'ai beaucoup d'argent.
- ...En route.
Elle appuya sur un bouton du tableau de bord semblable à une Pokéball. Le Tortank qui avait monté Clotilde apparut sur le camion. Il commença à aider le moteur en propulsant de l'eau à grande vitesse.
- On va faire comme si j'étais en retard...
Darwin ne put que voir le camion fou partir de Vestigion.
- On fonce ! Il faut la rattraper !!!
***
Carambolage.
Laetoli se releva de sur le volant, sonnée.
- Pu-taiiiiin.... Lucario, ça va ?!
Lui, oui, ça allait. Profitant de sa capacité de réaction hors-norme, il s'était immobilisé entre le placard et le lit pliable. Un truc parfait en cas de secousse.
- Les mecs ?!
- Ca va...
Damien se releva parmi les décombres, en fait des objets qui étaient déjà dans le camping-car volé. Il tenait Nathaniel toujours dans un état instable.
- Hmph... Est-ce que cette merde peut redémarrer...
- Attends, Laetoli... Je crois qu'il y a des gens derrière...
- Je les emmerde ! On a été percutés par un camion en contresens, ils peuvent avoir un peu de compassion.
Lucario ouvrit la porte et regarda derrière. Laetoli s'étonna lorsque lui et Damien sortirent.
- Quoiiiiiii... Qu'est-ce que...
Derrière leur car, des centaines de voitures s'étaient entrechoquées. Un carambolage terrible. Derrière le tumulte des voitures cabossées, des gens trop pressés klaxonnaient. Pendant qu'ils épanchaient leur frustration des familles mourraient paisiblement dans un habitacle renforcé avec climatiseur.
- On fait quoi ? demanda Damien.
- Toi, tu trouves un médecin dans l'assemblée. Moi je m'occupe du camping-car.
- Euh... On ne s'occupe pas des blessés ?
- T'es pompier ou médecin urgentiste ?
- Médecin oui !
- Alors tu vas mettre en application le serment d'hypocrite : Je te soigne seulement si tu as un VRAI problème.
- C'est-à-dire ?
- Que si tu tombes sur un connard qui a une éraflure et qui crie « maman j'ai mal », tu l'achèves !
- Okay...
- Doit bien y avoir de la coke pour lui dans ce tas de caisses...
- Laetoli, je veux pas te laisser toute seule !
Elle cligna bruyamment des paupières
- J'suis pas une môme, connard ! Et Lucario est avec moi, je ne suis pas seule. Va chercher de la drogue pour soigner ton amoureux camé, je répare l'automobile.
- Okay...
Il part, Nathaniel frissonnant dans ses bras. Laetoli soupira.
- C'qu'il faut pas faire pour être tranquille... Aïe...
Lucario retint Laetoli qui allait s'écrouler.
- Qu'est-ce que... Oh merde !
Avec sa robe rouge elle n'avait pas remarqué qu'elle avait été plus atteinte que n'importe qui. Ses côtés du côté droit étaient broyées. De plus elle avait de grosses contusions qui saignaient.
- M... Merde !
En fait l'ennui c'est que Laetoli n'était pas une aficionada de la ceinture. De plus le camping-car avait ce luxe merdique voire mortel d'avoir un porte gobelet en plastique renforcé non amovible.
Dans le choc son corps s'était secoué avec violence entre la portière et le porte-gobelet, autant de murs qui causeraient sa perte.
Laetoli s'était toujours dit que le jour où elle mourrait, elle le saurait.
***
- Au secours ! Excusez-moi, vous auriez de la cocaïne ?
- Vous êtes qui, les flics ?
- Tu crois que c'est le moment, mec ???
Bon, valait mieux attaquer le problème autrement. Une ambulance !
- Excusez-moi madame !
- Oui ?
- Vous auriez de la… méthadone ?
- Je suis un peu occupée là en fait...
En effet de l'autre côté de la voiture, d'autres conducteurs avaient besoin de médicaments. Damien décida de jouer sa plus belle carte.
- Je suis médecin !
Bingo !
- Dans ce cas vous devriez avoir une trousse... Avec de la méthadone...
- Je n'exerce pas, j'ai été étudiant en médecine pendant trois ans.
- Ca suffira... Allongez votre ami ici, j'ai de la méthadone dans ce sac.
- Vous me la donnez maintenant ? Je pourrais fuir après sans vous aider.
- Votre ami doit dormir après prise, et surtout vous avez besoin de plusieurs doses.
- Et compte-tenu de mon âme charitable...
- Je comptais effectivement là-dessus.
- Vous êtes seule ?
- Oui, célibataire depuis 1 an environ.
Il la regarda, surpris
- Je voulais dire... Pour aider les blessés !
Elle s'étonna d'avoir pris le quiproquo dans ce sens-là. Mais elle avait 34 ans, lui semblait assez jeune pour la faire grimper au plafond.
- J'ai ces quelques Leveinard, et j'avais un collègue mais il est mort dans l'accident
En effet un homme d'âge mur était étendu en sang sur le tableau de bord.
- Bon, le mieux est d'agir pour aider les blessés, pour le moment, souffla-t-il.
Elle sourit, comprenant qu'elle aurait ce qu'elle voudrait après.
***
Lucario courrait vite.
Ses six sens en éveil cherchaient un endroit où elle pourrait être soignée. Il cherchait même l'homme, celui qui s'intéressait à elle, ce sale blond qui l'avait insultée. Il arriva devant un cimetière de voiture. Laetoli, il l'avait laissée à la caravane, par mesure de sécurité. Si les voitures se mettaient à exploser, il ne pourrait pas la protéger.
Là... Une voix connue !
Il se mit à courir vers la zone ou une voix connue retentissait.
Quelqu'un était pris dans l'embouteillage
Darwin Farrell !
- Merde ! Qu'est-ce qui se passe !!
Où Lucario avait déjà entendu cette voix ?? Il ne se posa pas vraiment la question, disons que cela l'intrigua. Il avait le sentiment de connaître ce type aux cheveux blancs. Mais d'où ?
- Ce n'est pas vrai... Elle a causé un tel accident !
- Monsieur, elle a traversé l'autoroute pour revenir dans le bon sens, il faudrait outrepasser ce bazar et la poursuivre...
Lucario les laissa à leurs digressions. Il trouva un groupe de Leveinard. L'un d'eux pourrait soigner Laetoli !
Mais il constata après quelques minutes d'observation qu'ils étaient faibles. Du moins pas assez efficaces pour soigner sa maîtresse. Il repéra alors une Leuphorie particulièrement besogneuse. Là était son salut : Enlever ce Pokémon pour qu'il soigne sa maîtresse.
Il lui fonça dessus. Le Leuphorie le repoussa calmement, clamant à son kidnappeur qu'elle avait d'autres chats à fouetter. Celui-ci tenta de lui expliquer sa situation : Sa maîtresse blessée grièvement. Elle soupira puis lui clama encore qu'elle recevait des ordres, qu'aller à l'encontre ne serait pas correct.
N'importe quel Pokémon sait qu'il faut accorder aux Pokémon de la famille Leveinard un respect infini car ces Pokémon soignent les autres avec zèle et attention.
Lucario n'est pas n'importe quel Pokémon.
Alors qu'elle allait aider à faire accoucher une femelle humaine qui n'avait rien trouvé de mieux à foutre que de se trouver sur une autoroute au lieu d'aller à l'hôpital par les routes de campagne, Leuphorie fut prise à parti par Lucario qui l'attrapa par les bouclettes. Celle-ci cria mais Lucario l'emporta dans le sous-bois à côté de l'autoroute. Il commença à la rouer de coups pour lui faire accepter de soigner sa maîtresse. Leuphorie accepta. Il l'emmena donc au camping-car ou Laetoli respirait faiblement. Elle vit Lucario et sourit.
Leuphorie se pencha sur Laetoli et usa de son E-Coque, l'œuf de sa poche irradia d'une lumière blanche qui soigna Laetoli de ses blessures. La jeune fille semblait somnoler. Leuphorie indiqua à Lucario qu'elle devra la soigner de nouveau d'ici cinq minutes, ce qu'elle fit après une attente passée à discuter entre Pokémon de tout et de rien.
Alors qu'elle sortit pour repartir à la recherche de blessés à soigner, Leuphorie sentit une main sur son épaule. Lucario, épris de reconnaissance, mais aussi souhaitant se repentir, remercia la Leuphorie, les yeux emplis de larmes. Elle l'étreignit pour le rassurer avec son attaque Régénération. Il se sentit mieux tout d'un coup. Tout contre elle, maintenant, il avait chaud, il se sentait rassuré de cette tension qu'il avait accumulée. Il regarda Leuphorie dont le regard exprimait cette même compassion depuis le début. Il l'entraina vers le sous-bois à côté de la route.
Laetoli s'était relevée, incapable de dormir. Mettant un pied dehors, elle aperçut Lucario qui était en train de s'accoupler – littéralement – avec Leuphorie. S'y connaissant un peu en accouplements de Pokémon, elle savait que ce qu'ils faisaient en ce moment était contre-nature par deux aspects : D'abord ils ne sont pas du même groupe d'œuf donc ce qu'ils font s'apparente à de l'homosexualité ou à être prise par derrière. Ensuite chez les Pokémon, les Pokémon de la famille Leuphorie sont considérés comme des saints, en gros c'est comme si un psychopathe violait une bonne-sœur et qu'en l'occurrence celle-ci était d'accord.
Mais surtout, Laetoli se sentait plus trahie encore que par n'importe qui.
Toute sa vie, Laetoli avait toujours perçu ses congénères humains comme des traitres.
D'abord ses parents qui lui avaient cachée qu'elle était adoptée
Et tant d'autres, professeurs, hommes, femmes, qui jamais ne lui avaient assuré leur confiance
Même l'être qui lui semblait le plus « à part » en ce monde...
Etait en réalité un gros salaud à son tour.
Triste aveu.
Elle retourna se coucher, dégoûtée.
***
- Fiou... Apparemment c'est bon.
- Merci pour votre aide, Damien. J'ai... beaucoup apprécié.
- Moi aussi. C'était très sympa. Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas autant investi pour sauver des vies.
Elle était déterminée à lui sauter dessus. Un jeune homme aussi sexy, ça ne pouvait pas lui échapper.
Lorsqu'ils fermèrent la porte de la camionnette, elle s'exécuta en l'embrassant fougueusement. Damien n'en attendait pas tant. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas fait ça avec une femme. Elle puait le parfum mais elle était excitée.
- Prends-moi !! Fais-moi grimper aux murs !!
- Accroche-toi, salope, je vais te défoncer !
Il ouvrit vite fait sa braguette et sortit son sexe gorgé de sang, tandis qu'elle retirait sa petite culotte. Il commença à lui faire franchement et ouvertement l'amour contre un mur. Tout autre geste d'affection était moyennement toléré. Elle cria comme un chien alors qu'il commençait à la faire jouir.
- Haaaaan tu me rends folle !
- Ecarte les cuisses...
- Plus loin !!! Plus vite !! Plus fort Haaaan !
- Espèce de petite pute !
C'est ainsi que Damien Harris se tapa une infirmière quidam dans une ambulance.
Ce qu'il ignorait c'est que Nathaniel, allongé et normalement assoupi sous l'effet de la méthadone, était éveillé.
En lui grandissait une colère monstre.
Une colère qu'il ne saurait assouvir.
Lui qui avait déjà tué à plusieurs reprises...
***
Lucario éjacula à flots dans le vagin dégoulinant de la Leuphorie qui retourna, chancelante, jusqu'à l'ambulance ou sa maîtresse l'attendait.
Il souffla, grisé par cet accouplement bestial. Laetoli, c'était quelque chose. Mais une bonne vieille femelle Pokémon, c'était inimitable.
Il se dirigea vers la caravane. La circulation commençait à reprendre. Une limousine passa devant eux. Celle de Darwin Farrell.
Lucario se mit au chevet de Laetoli qui regardait le plafond.
Elle lui lança un regard fixe. Lui semblait tout Pokémon innocent qu'il était.
- Eh bien quoi... T'es même pas foutu d'avoir honte.
Lucario s'étonna.
- Je t'ai vu. Avec elle.
Lucario ne cligna œil, ne plissa bouche, ne baissa tête. Impassible.
- Pffff.... Tu me dégoutes.... Je croyais.... Je croyais que je pouvais compter sur toi, que tu étais l'unique personne sur terre sur qui je puisse compter....
Lucario prit la main de Laetoli. Si faible soit-elle, elle lui arracha sa main de la sienne et se tourna sur le côté.
Là, Lucario baissa la tête. Perdu par ses instincts primaires, Lucario s'était perdu dans les bras d'un autre Pokémon... Et avait oublié le peu d'humanité qui avait fait que Laetoli l'aimait.
C'est ce moment que choisit Damien pour revenir avec Nathaniel.
- C'est bon, tout va bien pour lui.... Ca va Laetoli ???
- Pas fort. Prends le volant, tu veux bien ?
Damien s'étonna. La voix de Laetoli était toute douce, presque chevrotante. Il vit le sang sur son siège. Elle avait eu un problème pendant cette demi-heure passée à fureter. Visiblement elle n'en était pas indemne.
Damien prit le volant, mais dans quelle intention ? Il n'osait pas mener Laetoli vers Clotilde, car ce serait égoïste. Mince, pourquoi pensait-il envers elle ? Dans la vie de Damien Harris, seul Damien Harris compte...
Nathaniel, qui se retenait depuis trop longtemps de dormir, s'assoupit sur le canapé du camping-car. Lucario vint s'asseoir à côté de Damien l'air triste. Le blond regarda le Pokémon bleu-noir et soupira.
- On va suivre le camion qui nous a percutés. Okay, Laetoli ?
- D'accord. Comme tu veux.
Ça c'était une bonne décision. On s'occuperait de Farrell plus tard, quel qu'il soit. Père ou fille.
L'important pour le moment c'était que tout le monde se repose.
***
- C'est bon je descends ici.
Marianne Tardiez soupira de soulagement. Elle descendait devant un entrepôt après deux heures de route.
Clotilde savait en effet à quels endroits elle serait à même d'échapper à son père.
Cet entrepôt est en réalité un héliport clandestin. Et elle pourrait ainsi aller à Frimapic sans encombre.
Marianne reprit la route, soulagée de ne plus avoir de pistolet pointé sur elle.
Ses doigts noueux de vieille femme aigrie se crispèrent sur le volant.
Quelques voitures la suivaient mais elle n'avait pas reconnu le camping-car blanc qu'elle avait par inadvertance percuté lors de son embardée à contre-sens sur l'autoroute. Tout ça pour esquiver le père de cette intrigante fillette en fauteuil...
Elle trouva une bâtisse avec un néon
« BRONZE
BAR BRANCHE DE L'AUTOROUTE
EGALEMENT HOTEL ET RESTAURANT »
Elle décida de s'y arrêter. Après tout elle n'avait plus de travail. Il allait falloir refaire sa vie ailleurs. Embarrassant.
Elle entra dans le bar. Sombre et décadent. S'asseyant à une table, elle se tapit dans l'obscurité, savourant un whisky coca.
Au même instant, un camping-car arrive sur le parking du Bronze.
- Bon, Nathaniel doit se reposer. Lucario, tu veilles sur lui.
Laetoli se leva.
- Moi et Damien on entre, on essaie de trouver la chauffeuse et on l'interroge.
- Ça ne nous mènera peut-être à rien... murmura Damien.
- Tu as décidé de la poursuivre par intuition. On va voir.
Ils sortent. Lucario soupira, honteux et vexé de s'être fait damer le pion par l'humain dont il méprise tant les approches envers Laetoli.
***
Ils entrèrent. C'était glauque. Ils trouvèrent une table pour deux et écoutèrent la musique suave. Damien regarda Laetoli qui semblait plus rêveuse qu'à l'accoutumée.
- Eh bien, et notre enquête ?
- J'ai pas trop envie... dit-elle en souriant, regardant les strip-teaseurs sur la piste
Damien les regarda. Il n'aimait pas ce qui était trop musclé. Il continua :
- Tu sais, on perd peut-être du temps précieux là.
Elle le regarda, touchée par ses propos. Oui, elle perdait un temps précieux, pour tout. Pour sa quête de Bruisseliandre, pour sa relation avec Lucario, pour cette recherche de la chauffeuse folle, pour cet arrêt dans un bar...
Laetoli plaça une main en visière devant ses yeux, le bras en V, la tête baissée, soupirant.
- Excuse-moi, je ne sais plus trop ou j'en suis.
- Qu'est-ce qu'il a fait ?
Laetoli soupira.
- Tu l'as deviné ?
- Son pénis était hors de son fourreau de peau lorsqu'il s'est assis. Il est un peu trop bien monté... Si j'osais, peut-être...
Elle sourit timidement.
- Mouais. Il s'est tapé une Leuphorie... Une Leuphorie ! C'est gros, moche, poilu...
- C'est de son espèce. Il a des besoins, lui aussi...
- Ca n'aurait mené à rien, ils ne peuvent même pas se reproduire, c'est immonde...
- Tous les humains ne couchent pas dans le but d'avoir des enfants.
- Ouais...
- Il était peut-être trop humain en fait...
- Hmm...
La musique était forte. Ce You Can Leave Your Hat On de Joe Cocker les invitait à danser.
- Tu viens ? demanda-t-elle, le regard gourmand
Il s'étonna, car elle n'avait jamais esquissé la moindre approche envers lui. Envers quiconque avant lui d'ailleurs.
- Laetoli, je...
- Cesse de faire l'innocent, viens.
Ils se lèvent et rejoignent les autres danseurs. Dans sa robe écarlate, elle ressemble à une égérie flamenco, et lui en rebelle des sables, se fait son cavalier solitaire. Il lui prend la hanche de la droite et la main de la gauche. Ils dansent paisiblement au rythme de l'introduction rendue célèbre par son utilisation dans toutes les scènes de strip-tease de tous les films hollywoodiens à la mode.
Il sentait le fauve. Le désordonné. L'implacable. Sa peau était si douce, si rassurante avec ces poils naissants mais pourtant présents... Elle s'aperçut qu'elle n'avait jamais apprécié les hommes à leur valeur intrinsèque. Elle commençait à aimer doucement la présence de Damien. Lui appréciait de danser avec elle, et commençait à entrevoir la possibilité que quelque chose se passe entre eux.
En fait, elle l'avait juste vue comme un humain inaccessible à cause de Lucario
Lui, ne l'avait jamais envisagée elle que comme un animal sauvage, rarement comme une jeune femme.
Peu à peu chacun apprivoisait l'autre dans un tourbillon de tactile, d'odorant et de charnel.
A un moment Damien croisa un regard connu.
Il n'espérait pas en voir ici, encore moins celui-là.
Doucement il la rapprocha de lui. De suite elle crut à un baiser mais il enfouit son menton dans le creux de son épaule et porta sa bouche à son oreille. Son souffle chaud la fit frémir.
- Ne regarde pas mais derrière nous il y a la routière qui était avec nous à la superette. Elle a l'air passablement énervée.
- En quoi ça t'inquiète ?
Il se glissa contre elle comme un serpent
- Je sais pas. Un mauvais pressentiment.
Il continua à se serrer contre elle. Il commença à l'embrasser dans le cou, puis ils se retrouvèrent nez à nez.
Leurs regards se croisèrent de façon chimique.
Leurs peaux se touchèrent, leurs fronts se calèrent l'un contre l'autre.
La musique s'arrêta pour laisser place à des danseuses déshabillées.
Ils s'éloignèrent l'un de l'autre.
- C'est elle, la chauffeuse qui nous a percutés.
- Tu veux qu'on lui dise quoi ? « Salut vous vous rappelez de nous ? » En plus je me souviens de son excuse vaseuse pour être sur les lieux...
- Il faut qu'on lui demande de quoi il en retourne.
- Heureusement que Nathaniel n'est pas avec nous.
- Non, heureusement... Bon, quel plan ?
- Hmmm... Tu ne veux pas te la rejouer grande gueule ? Histoire de ?
- Ou l'inverse.
- C'est moi qui fait l'inverse d'habitude, c'est moi le manipulateur !
Laetoli regarda Damien en souriant
- Admire l'artiste.
Laetoli s'assied face à Marianne d'un pas assuré. La routière s'étonna fortement.
- Heu...
- Bonsoir ! Vous vous souvenez de moi ?
- Oh... Bonsoir ! Que faites-vous ici ?
- Oh je passais par hasard. Vous allez bien ?
- Oh oui... Mieux...
- Dites-moi, c'est à vous le camion dehors ?
- En... En quoi ça vous regarde ?
Laetoli se saisit du poignet de Marianne.
- Ecoute-moi bien pétasse, je suis de très mauvaise humeur aujourd'hui alors tu vas répondre à mes putains de questions.
Marianne allait se lever mais Damien saisit son épaule et prit la troisième chaise.
- Alors ? On discute ?
- Je n'ai rien à vous dire ! Je n'ai rien fait de mal !
- Vous nous avez percutés en roulant à contre-sens, et j'ai été blessée, ainsi qu'un de nos amis.
- Oh... Oh non...
- Et vous avez provoqué un sacré carambolage. C'est bien vous avec le Tortank ?
- Mais... Mais...
- Qu'est-ce que vous savez sur Darwin Farrell ?
Elle força un peu et se libéra de l'étreinte de la jeune fille. Elle se leva brusquement et sortit son Pokémon tortue. Elle commença à asperger tout le monde avec Hydrocanon.
- Et merde... soupira Laetoli
- Ah oui, c'est bien elle avec le Tortank...
La salle s'étonna du chaos provoqué. Les gens sortaient. Marianne sortit un fusil à pompe de son pantalon.
- Vous pouviez pas me laisser tranquille ? J'ai rien fait moi ! Je suis une simple routière !
- Damien, je n'ai rien sur moi, Lucario est mon seul Pokémon !
- J'ai de quoi maîtriser son Tortank, essaie de l'occuper !
- T'es marrant toi !
Ils s'éloignent l'un de l'autre. Marianne pointe son fusil sur l'un ou l'autre. Ils ont les mains en l'air. La salle a été vidée dans la panique.
- ARRETEZ DE BOUGER MERDE !!!
Ils cessèrent. Laetoli sentit que la femme était un peu comme elle.
« C'est une dégénérée totale. Elle peut perdre la tête à tout moment. »
- Attendez...
Marianne pointa son canon vers Damien.
- Ne la tuez pas. Si vous avez à tirer sur quelqu'un, tirez sur moi.
- Et j'peux savoir pourquoi ??
- Parce qu'elle vous a sauvé la vie. Vous n'allez pas tuer quelqu'un qui vous a sauvé ?
Elle le regarde lui puis elle. Couchent-ils ensemble, se demande-t-elle.
Ca la dégoute, ces jeunes effrontés prêts à tout, qui passent leur temps à s'emmancher
Frapper, puis tuer
Jusqu'à satiété
- Hmmmm.... D'accord je vais te péter la tête d'abord... UUUUH !
Laetoli vient de la ceinturer à la manière d'un policier, les coudes coinçant les aisselles. Elle tire au plafond. Au moment où Tortank veut aider sa maîtresse, Damien sort Mackogneur qui lui colle son poing dans la figure.
Laetoli fait lâcher à Marianne son fusil. Elle plaque la vieille femme au sol et lui tire les cheveux en lui écrasant le visage au sol.
- AH !!! AAAH !
- Tu vas me dire ce que tu sais vieille salope !!
Marianne donne un coup de bras dans le visage de Laetoli, se relève et lui colle un coup de pied en pleine gueule.
- LAETOLI !!! cria Damien.
- Sale petite pute !!
Laetoli tente de se relever mais Marianne la plaque au sol du pied, lui arrachant un cri.
Marianne s'empare d'une chaise et s'apprête à l'écraser sur Laetoli qui roule sur le côté et frappe les jambes de la femme d'un coup de balayette. Marianne résista, il faut dire que Laetoli n'avait pas toute sa pêche à cause de sa blessure dont elle n'était pas totalement remise. Damien s'en aperçut. Laissant Mackogneur aux prises avec Tortank, il se jette sur Marianne et la fait tomber sur une table.
La routière se relève, le cou du jeune homme entre les mains et elle l'écrase au sol
- Vous ne vous doutez pas un seul instant de ce à quoi vous vous attaquez !
- Ghhh...
- J'ai fait pour Darwin Farrell des tas de livraisons... Et toi, tu...HAAAAAAAAH !!!!
Il lui attrape les yeux. Damien connaissait la combine : Quand quelqu'un vous étrangle, on est tenté de l'étrangler à son tour. Lui savait, il avait plus d'expérience grâce à l'orphelinat.
Alors qu'elle se masse les douleurs, Damien s'empare d'une seringue.
- Dors bien, grognasse !
Elle écarquille les yeux. Une seringue lui est plantée droit dans la cuisse.
Méthadone.
- En...foiré !
- Bonne nuit...
Elle s'écroule, endormie. Damien relève Laetoli.
- Ça va ? Pas trop de mal ?
Elle se lève et se serre contre lui. Il confirma leur étreinte.
- Merci... Merci beaucoup.
- C'est fini. On en fait quoi ?
- Chut...
Elle profitait.
C'était bon, le torse d'un homme. Doux et confortable. Odorant. Chaud. Laetoli n'avait jamais été aussi proche d'un garçon. D'un garçon humain, s'entend. Que c'était bon de sentir cette force de la nature. Cette création qui sentait bon la vie et l'amour à donner. Une odeur opiacée de sueur et de phéromones diverses...
- Laetoli, les flics vont arriver.
- Je sais...
- On fait quoi d'elle ?
- Elle savait rien. On s'en tape.
- T'es sure ?
- On la transporte comment cette baleine ??
- Nan elle est légère...
- Tu crois qu'elle sait des trucs ?
- Elle connaissait le type qu'on cherche, ça ne te suffit pas ?
- J'aime bien être la seule fille à bord !
- On la prend mais on l'attache alors.
- Okay.
Ils s'exécutent. Lucario et Nathaniel sont étonnés de les voir revenir avec un corps.
Quelque chose se met à grésiller. Laetoli s'empare de l'émetteur-récepteur de Marianne.
« Marianne...shhhhh.... Marianne putain ! J'ai besoin de savoir si le deal est encore valable !! »
Laetoli activa l'émission et se contenta d'un « Oui »
La réception ne capta pas le subterfuge.
« Bon. Ma fille vous a bien malmenée mais je vous rembourserais. La famille Farrell a besoin de vous pour protéger le secret de Bruisseliandre. Si vous êtes toujours OK, je vous attends à Voilaroc dans trois jours. Avec le camion. »
Laetoli resta bouche bée. Elle lâcha un « OK » ému.
« Bien. Terminé. »
Laetoli regarda Damien puis Nathaniel et enfin Lucario.
- On change de véhicule !
***
Drôle de situation : Damien, qui avait un permis-bus, se chargea de conduire le camion rouge et noir. Laetoli à ses côtés. Lucario et Nathaniel dans la pièce arrière réservée au repos de la camionneuse. Quand à Marianne ils l'avaient laissée à l'arrière avec son chargement.
Damien parla à Nathaniel derrière.
- Ca va Nate ? Tu vas mieux ?
- Oui, merci.
- Tu n'as plus de coke sur toi ?
- Non. Les keufs m'en avaient débarrassé pour que j'aie une motivation à vous dénoncer.
- Tu n'en as plus si je comprends bien.
- Je pense oui.
Il était hagard. Comme si dans sa tête il se passait tant de choses que son jugement allait en être affecté. Il avait bien sur menti. Il sentait qu'autour de lui ça sentait la trahison et le vice. Qu'il allait se passer un sale truc dont il serait l'instigateur.
Lucario semblait plongé dans ses réflexions. Laetoli s'éloignait de lui, peu à peu. Elle se rapprochait de l'homme, Damien. Il avait cette humilité qui lui permettait de comprendre les actions de sa maîtresse. Elle lui en voulait pour avoir fauté avec la Leuphorie, mais il fallait le comprendre : Trop humanisé, il avait presque oublié comment témoigner sa reconnaissance à un Pokémon.
Le soir venu, Laetoli réquisitionna Damien pour garder Marianne sous prétexte qu'il avait la méthadone et qu'il savait piquer. « Piquer quelqu'un d'autre que lui-même ! » dit-elle à Nathaniel en souriant. Il accepta la boutade
Etrangement des deux côtés ce serait une bonne soirée.
Avant le déluge.
***
- Voilà. Endormie !
Laetoli sourit.
Le chargement de Marianne, cette fois, était constitué de matelas. Un banal transport de matelas.
Elle se leva dans le camion à l'arrêt, dissimulé sur un parking routier, et regarda comme un enfant le tas de coussins plats, larges et rigides.
- J'ai envie de grimper dessus.
- De toute façon il faut la surveiller et il faudra bien dormir.
- La surveiller... Elle va roupiller six ou sept heures. Ça nous laisse le temps de nous amuser !
Elle grimpa sur les matelas. Les ressorts la déséquilibraient mais elle atteignit le sommet du tas.
- Hihihi !
Le camion avait des luminaires au plafond. L'ambiance était assez sombre mais les matelas bleus laissaient place à une certaine fantaisie.
***
Nathaniel et Lucario étaient dans la pièce de repos. Aucun ne pouvait dormir.
- Tu penses à elle ?
Il hocha la tête.
- Je comprends. Je pense à lui moi aussi.
Silence.
- C'est bizarre, hein. On sait ce qui va se passer mais on ne cherche absolument pas à les arrêter. Comme si ça devait se passer. Tu le sens aussi, hein ? Mais ça nous gêne pourtant, parce que tu aimes ta maîtresse et moi... Moi je suis amoureux de Damien mais il s'en fout... Il s'est fait cette femme dans l'ambulance et là il va se taper Laetoli dans le...
Lucario plaqua Nathaniel au sol en l'étranglant. Nathaniel sourit.
- Tu es plus en colère que moi... Héhé...
Lucario lâcha Nathaniel.
- C'est rien vieux. Je comprends.
Lucario soupira. Nathaniel s'assit.
- On n'a qu'à s'occuper nous aussi.
Il passa une main sur l'épaule de Lucario qui le regarda, apeuré.
- Si ça te dit bien sûr...
Regard plus qu'outré.
C'est alors que Nathaniel sort un paquet de cartes.
- Poker ? Tu sais jouer ?
Laetoli avait déjà montré quelques jeux à Lucario. Mais pas le poker. La bataille seulement parce que c'était plus simple.
Ils échangèrent des cartes et quelques regards complices.
***
Damien continuait à observer Laetoli sauter sur les tas de matelas en souriant. Elle lui fit signe de la rejoindre.
- Nan, ça ne m'intéresse pas trop.
- Allez Damien !
- Laetoli, tu ne... Tu n'envisages pas sérieusement que toi et moi on...
- Saute sur des matelas ? Mais si, allez.
- Je suis sérieux, Laetoli. Je sais que tu as une idée derrière la tête. Et tu veux juste te venger de Lucario.
Laetoli cessa de sauter. Dos à lui, elle semblait saisie par une imperceptible émotion.
- Je ne trouve pas ça cool. Pour lui déjà. Pour moi ensuite parce que tu m'utilises. Et pour toi enfin, parce que tu es une fille bien, et en venir à de telles bassesses enfantines c'est indigne de toi. En plus tu es toute guimauve ça ne te ressemble pas. Cette grosse pétasse aurait pu te tuer tout à l'heure.
Elle se retourna, triste. Damien s'étonna.
- Tu... Tu sais pas ce que c'est. Je ne me suis jamais sentie aussi proche de quelqu'un...
- Je sais, et il t'a trahie, mais...
- Je ne parle pas de Lucario.
Damien était touché. Elle le regarda avec un naturel terrifiant.
- Je t'aime, Damien. Je ne l'ai réalisé que quand j'ai réalisé que Lucario ne m'appartenait pas. Et quand j'ai réalisé que j'étais une humaine, à mon tour. Tu es un garçon tellement bien, et je me fous que tu aies tué, que tu aies volé, ou même baisé des Fouinar ou je ne sais pas quoi. Et quand tout ça sera fini, je voudrais tellement qu'on passe tout le reste ensemble, tout le reste de cette autre aventure qu'est la vie...
Il se leva, choqué d'abord parce que même Clotilde ne lui avait jamais dit d'aussi belles choses. Il avait du mal à tenir sur ses jambes parce que ses nerfs avaient presque lâché quand elle avait commencé.
- Laetoli...
Elle vint vers lui et se serra contre son corps. Il l'étreignit, faisant passer toute la passion qu'il éprouvait à son égard.
Laetoli n'avait jamais fait l'amour avec un homme, un vrai. Ils s'installèrent sur un matelas au sol. Soudain, ils réalisèrent la présence de Marianne.
- Mince...
- On s'en fout elle dort.
- Bah même c'est dérangeant...
- On grimpe alors ?
- Oui, okay. Y'a un creux dans les matelas, on sera tranquilles.
Une fois sur le tas, il remarqua le trou au milieu des matelas. Laetoli lui tenait la main de plus en plus fort. Il s'approcha d'elle et l'embrassa avec ferveur. Laetoli s'habitua vite aux lèvres de Damien. Ce dernier promena ses mains sur les épaules puis sur les bras et les hanches de la jeune fille. Lucario ne l'avait jamais touchée comme ça, il faut dire que contrairement à un humain, il n'a jamais eu conscience que cela participait au plaisir de sa partenaire. Laetoli frissonnait à cause de la chaleur qui montait tout d'un coup.
***
- Encore gagné... Tu apprends vite !
Lucario ramassa les cartes en souriant
Nathaniel transpirait : Pouvait-il continuer à laisser gagner Lucario pour éviter la mort ?
Vaste problématique !
***
- Haaan Damieeeen...
Ils étaient maintenant nus au milieu du tissu
Damien embrassait l'entrejambe de Laetoli. Jamais Lucario ne lui avait fait cela. C'était tellement bon... Le blondinet savait y faire. Quand elle le regardait entre deux ondes de plaisir, elle voyait quelques cheveux, un dos au duvet blond brillant sous les luminaires, les muscles étincelants, la beauté faite homme qui gâtait son sexe de plaisir. La langue de Damien entrait et sortait d'entre les lèvres humides. Laetoli s'empara de la tête de Damien pour qu'il ne cesse jamais. L'homme cessa et regarda sa partenaire. Laetoli était d'une volupté soudaine, le corps à vif, les yeux brillants de larmes naissantes. C'était bon tout ça. Il voyait ça en elle. Il sentait son plaisir. Passant une main portée par un bras serpentin sur son corps, il caressa un sein. Tel un reptile il grimpa sur elle et l'embrassa à pleine bouche. Laetoli semblait en vouloir infiniment plus.
- Damien...
Il avait le visage stoïque et impassible du tueur. Il la regardait comme une proie. Un instant, il la sentit intimidée mais en vérité elle était trop excitée pour ressentir quoi que ce soit de rationnel. Elle l'encercla de ses bras et le rapprocha d'elle pour qu'il l'embrasse. Laetoli reprit le dessus et serrait Damien de plus en plus fort.
Au bout d'un moment, à force d'étreintes et de baisers, ils transpiraient comme des fous. Damien entra finalement en Laetoli qui apprécia pleinement ce moment. Le visage de Damien exprimait une sorte de choc d'avoir enfin réussi à aimer de vive chair une fille pareille. Il commença à exercer un mouvement compulsif pour s'enfoncer en elle. Laetoli embrassa Damien tant il lui faisait du bien et la comblait.
Tout en lui faisant l'amour, là, au milieu d'un chargement dans un camion, les deux amants sentaient que ça n'avait rien à voir avec leurs amants respectifs. C'était... Mieux.
***
- Je me couche.
Lucario frotta son front de sa patte en secouant la tête ce qui fit rire Nathaniel. Finalement, Lucario était bon perdant.
- Bah voilà ! T'as pas eu de chance.
Un cri de plaisir féminin résonna à travers le métal du camion.
L'ambiance changea radicalement.
***
Ils respirèrent bruyamment l'un à côté de l'autre.
Damien se poussa sur le côté, laissant Laetoli se reposer.
Elle le regarda, les yeux embués de sueur. Elle lui sourit et il lui rendit son sourire.
- Tu es... Incroyable, murmura-t-il.
- Et toi tu es sublime.
Damien reprit ses esprits.
- Et... Lucario ?
Laetoli soupira.
- C'est mon Pokémon. Il peut comprendre. Et toi avec Nathaniel ?
- Bah. Un coup comme ça !
Elle se releva.
- Tu fais ça avec moi je te bute !
- Je viens de faire ça avec.... Aouch....
Elle s'était emparée de son service trois-pièces.
- Pardon ?
- Je plais... Je plaisantais !
Elle relâcha son étreinte.
- Tant mieux. Connard va !
- Tiens, t'as retrouvé ton vocabulaire fleuri.
- Attends je vais me taire...
Elle se baissa et se mit à embrasser le sexe de Damien
- Oh Laetoli... J'suis crevé...
Il retomba en arrière, pris d'un râle de satisfaction.
***
- La voie est libre !
Ils sortent de l'arrière du camion, habillés à la va-vite.
- T'es folle !
- J'ai du mal à dormir surtout chargée de... Ta semence !
- Dis, Lucario, il...
- Oui bien sûr. En moi, toujours.
- T'as jamais eu peur de tomber enceinte ?
- D'un Pokémon ??? Bah voyons !
- Mais de moi tu pourrais.
Laetoli regarda Damien.
- Excuse-moi, je ne voulais pas suggérer que...
- Ça te plairait ?
- Hein ?
- Ça te plairait d'avoir un bébé avec moi ?
Damien rougit. Quelle femme...
- Bah... Oui bien sûr oui...
Il ferma le plus calmement possible la porte du camion, et ils se dirigèrent vers les douches.
- Mais dans ce cas-là il faudrait qu'on vive une vie normale. Que tu arrêtes de te taper n'importe qui et moi avec Lucario...
- C'est sûr. Et puis, on n'est pas des anges toi et moi. Un bébé en cavale...
Elle sembla réaliser des tas de trucs. L'immensément dangereuse Laetoli Connors s'humanisait de plus en plus.
Ils entrèrent dans un compartiment ou les routiers se douchent habituellement.
- C'est grand...
- Ces gens sont gros. Bien sûr que c'est grand.
Il ricana. Puis ils se déshabillèrent et se lavèrent mutuellement avec amour. Elle le sentait protecteur et tendre, alors qu'elle connaissait son tempérament impulsif. En plus, en tant que bisexuel affirmé, il sentait le sexe à plein nez. Son corps musclé donnait des frissons à cette jeune femme qui aimait la peur, le danger et la violence. Entre ses bras à lui, tout n'était qu'amour et passion enflammée. Il entreprit de lui refaire l'amour. De toute façon elle avait bien senti qu'il était de nouveau prêt. Dos à elle, il s'empara de son corps frêle et satiné. Laetoli sentait l'hamamélis et l'ortolan, des odeurs très orientales qui enivraient Damien. Ses cheveux noirs de jais donnaient envie de se frotter contre eux pour s'empourprer de leur noirceur. Il ne faisait qu'un avec elle. Plus il s'enfonçait brusquement, plus elle criait fort.
Cette nuit-là, entre câlins, baisers, lavement, sexe, luxure et augmentation caractérisée de la facture d'eau chaude pour la municipalité, ils tissèrent des liens plus forts que jamais, des liens qui n'avaient plus rien à voir avec une simple partie de jambes en l'air.
***
Le lendemain
Nathaniel se leva le premier.
Marianne la seconde
Laetoli la troisième
Damien le quatrième
Lucario le cinquième
Quelqu'un allait mourir.
A SUIVRE
- Mademoiselle Farrell...
- Quoi ?
Le pilote de l'hélico se tourna vers elle.
- Les capteurs sont mauvais. On risque de s'écraser...
- Atterris, crétin ! On peut toujours faire le plein !
- C'est que... Quelque chose interfère avec les commandes !
Plus loin, Darwin sourit. Il allait l'avoir.
Il avait bien fait de se poster sur le Mont Couronné.
Ça allait être le temps de la confrontation...
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