Collés pour la St-Valentin - 7ème année | By : Melindra Category: French > Harry Potter Views: 5192 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Cette fanfic se déroule pendant la septième année de Harry à Poudlard et ne prend absolument pas en compte le tome 6 de Harry Potter.
Avertissement – Cette fic met en scène des liaisons homosexuelles explicites et surtout une relation homosexuelle entre Severus Snape et Harry Potter.
Voici donc la suite. bonne lecture !
1
Harry et Severus prirent donc leur repas dans la Grande Salle, contraints et forcés. Ils étaient entrés en silence, sans se regarder pour ne pas alimenter davantage les murmures moqueurs ou curieux des élèves qui les regardaient avec amusement. Ils s’assirent avec une certaine raideur à côté du Professeur Dumbledore, pensant l’un comme l’autre que c’était certainement lui l’auteur de leur infortune actuelle. De toute façon, il fallait bien un coupable à leur situation.
_ Alors tout va bien ?, s’enquit Albus d’un ton cordial.
Deux regards – l’un d’ébène, l’autre d’émeraude – le fixèrent avec la même colère sourde.
_ Vous voulez vraiment une réponse ?, finit par répondre Severus.
Albus sentit le vent venir avant de dire, presque à regret :
_ Non, vous me direz ça dans une semaine, le temps de vous habiter à votre nouvelle situation. Au fait, Dobby vous a bien remis vos robes de sorciers pour le bal de ce soir ?
_ Oui, répondit sèchement Severus.
Albus eut un léger sourire.
_ Très bien, alors… Voulez-vous des petits pois ?
_ Non !!!, répondirent ensemble les deux victimes de la Saint-Valentin.
_ Vous êtes sûr ? Vous savez, le chef-cuisinier a acheté quelques centaines de kilos de petits pois parce qu’il pensait faire une bonne affaire… Alors, malheureusement il n’y aura pas d’autres légumes avant un petit moment, expliqua Albus en se servant.
Long silence. Douloureux aussi. Severus et Harry comprirent que leur calvaire alimentaire ne faisait que commencer. Comment avaient-ils pu sous-estimer le machiavélisme du Directeur de Poudlard ?
_ Bien, il ne me reste qu’à vous souhaiter un bon appétit !, fit joyeusement Albus avant d’attaquer sa montagne de petits pois.
Tout le monde avait commencé à manger autour d’eux – professeurs comme élèves – mais une multitude de regards curieux les observaient sans aucune discrétion… Severus et Harry commencèrent donc à se servir avec lenteur pour éviter toute maladresse. Puis à manger au même rythme. Sauf que décidément manger du poulet d’une seule main...
_ J’ai besoin de votre main, Potter, murmura doucement Severus.
_ Je sais, moi aussi, répondit Harry dans un soupir d’agacement.
Ils firent donc comme le repas du midi, - et comme pour tous leurs futurs repas – pour arriver à manger. Ils étaient tellement concentrés pour limiter les contacts entre eux et finir rapidement cette corvée que le flash les aveugla :
_ Waaaouh, j’ai une photo de toi Harry en train de manger amoureusement avec le professeur Snape !! C’est pour le journal de l’école ! Et tu sais j’essayerais d’en prendre d’autres ! T’es content hein, t’es content !!!, se mit à expliquer Colin Crivey d’une voix surexcitée.
Il se balançait d’un pied sur l’autre, avide de poursuivre son apprentissage de paparazzi en herbe en prenant de nouvelles photos. L’année dernière, les photos de Draco et Hermione s’étaient très bien vendue, et il espérait réaliser le même exploit cette année.
_ Monsieur Crivey, intervint aussitôt Severus d’une voix avoisinant le zéro absolu, à moins que vous ne vouliez des devoirs de potions supplémentaires jusqu’à la fin de l’année, je conseille de…
_ Il plaisante, le coupa immédiatement Albus.
_ Absolument pas !, reprit Severus.
_ Bien sûr que si : vous êtes bien trop juste pour vouloir punir un élève d’avoir pris une innocente photo !, insista Albus. Je vous connais Severus, vous n’êtes pas comme ça.
Le moyen après, d’interdire la parution de cette photo… Severus se résolut à laisser des photos de Potter et de lui faire le tour de l’école, mais pas plus :
_ Bien à condition que cette photo – qui est du domaine de la vie privée- ne sorte pas de l’école. Je ne veux pas la retrouver dans la presse !
_ Parce que vous croyez que j’ai une chance de faire la première page de la Gazette du Sorcier ?? Oh là là !! Merci Monsieur, c’est un super compliment que vous me faites !!, fut la réponse enthousiaste du jeune sorcier sautillant.
Severus eut une soudaine envie de lui faire ingurgiter un certaine nombre de potions qu’il devait envoyer à Sainte-Mangouste dans la semaine. L’idée d’un cobaye humain était follement séduisante. Bizarre qu’en ce moment, il ait autant envie d’essayer ses potions sur tous ceux qui lui cassaient les pieds… Severus garda l’esprit concentré sur ses potions pour ignorer tout ce qui l’entourait, à commencer par cette main collée à la sienne.
Le repas interminable prit fin d’une atroce manière : pour couronner le tout, un magnifique gâteau d’anniversaire au citron apparut sur la table avec une multitude de bougies. « Joyeux anniversaire Professeur Snape et bonne Saint-Valentin ! » y était inscrit grâce à un glaçage en lettres étincelantes. Donc le cuisinier - elfe ou pas elfe il s’en fichait - ferait lui aussi un excellent cobaye. Avec autant de « volontaires », il finirait bien par réussir à trouver une potion qui marche. Severus s’entendit maugréer :
_ Je n’aime pas le citron…
_ Ce n’est pas grave, fit aussitôt Albus qui transforma d’un coup de baguette le gâteau en cœur en chocolat.
Severus lui jeta un regard mauvais.
_ Je n’aime pas le chocolat…
_ Pourtant vous avez mangé une bonne partie de votre demi-cœur ce matin ?, releva Albus.
Severus se maudit : comment avait-il pu penser que ce vieux fou ne serait pas au courant ? Il ferait des étincelles dans les services secrets moldus.
_ C’est surtout que cela fait beaucoup de chocolat en une journée, finit par ajouter avec Harry avec bon sens. Je crois qu’il voudrait mieux aller nous préparer pour le bal…
Il avait deviné que Severus ne voulait pas de ce gâteau, sans doute plus pour ne pas fêter son anniversaire, et il était assez d’accord : il voyait bien que Colin n’attendait que ça pour prendre une nouvelle photo.
_ Tout à fait !, fit aussitôt Severus en se levant.
Ils quittèrent la table avec plus d’empressement qu’à l’aller, Albus les regardant s’éloigner avec un sourire en coin… Il avait soigneusement préparé sa revanche pour le bal. Une fois qu’ils furent seuls dans les couloirs, Severus dit doucement :
_ Merci de m’avoir aidé. J’ai horreur des anniversaires. Surtout du mien, avoua-t-il.
_ J’avais compris. Surtout quand il n’y aucune personne à laquelle vous tenez pour vous le souhaiter, fit Harry se sentant tout à coup très compréhensif.
Severus le regarda, surpris par sa réflexion :
_ Alors vous savez ?
_ Bien sûr !, répondit Harry. C’était comme ça avant que j’arrive à Poudlard.
_ Je ne vous crois pas.
_ Faites comme vous voulez, répondit Harry avec une certaine indifférence.
Et intérieurement blessé que Severus reste sur son a priori et ne prenne même pas la peine de considérer la situation d’une autre façon.
Une fois dans les appartements de Severus, ils enfilèrent les robes de sorciers d’un blanc aux reflets moirés. Harry traîna Snape devant un miroir pour voir à quoi ils ressemblaient tous les deux :
_ On dirait presque une robe de mariés moldus, murmura-t-il amusé.
_ Ah, eh bien je dois vous prévenir que ces robes sont parfaites pour un mariage sorcier… Sauf évidemment pour les manches, mais ce n’est qu’un petit détail.
_ Mais je ne veux pas vous épouser !, s’exclama Harry effaré.
_ Moi non plus, mais j’ai la nette impression que Albus joue à la poupée avec nous… En plus de chercher à nous forcer la main pour nous « réunir ». Il reste fixé sur l’idée que le sortilège n’a jamais échoué, enfin pour ce que j’en sais...
Il fit la grimace.
_ Eh bien, il peut toujours rêver s’il croit que nous allons finir en couple !
_ Tout à fait !, renchérit Severus.
Sauf que l’un comme l’autre, ils éprouvaient une sorte de vague –très vague – regret à ce qui n’arriverait jamais. Ce que chacun voyait dans le miroir, c’était ce qu’ils n’auraient jamais. C’était cruel même de se rendre compte que cette attirance ne resterait que cela.
_ Allons-y, soupira Harry, essayant de chasser la tristesse idiote qui l’avait saisi.
_ Non, attendons encore, protesta Severus. Je ne vois pas l’intérêt d’y aller en avance… Pas vous ?
_ Oh si, approuva Harry.
Et ils attendirent dans le silence, assis sur le canapé des appartements de Severus.
Une fois prêts et surtout tellement prêts qu’ils n’avaient plus aucune excuse pour reculer davantage le moment fatidique, ils se présentèrent dans la Grande Salle, pour « ouvrir » le bal. Aussi stressés l’un que l’autre à l’idée de danser en public, et qui plus est, avec la personne qu’ils étaient notoirement sensés détester le plus. Et … qu’ils détestaient !!
_ De toute façon, ils ne verront rien dans le noir, tenta de se rassurer Harry.
_ Oui, pourquoi s’en faire ?, ironisa Severus mal à l’aise.
Harry pour la première fois sentit que la main collée à la sienne l’étreignait avec une certaine angoisse. Il finit par dire :
_ Arrêtez de me broyer la main, parce qu’une fois que je l’aurais récupérée, je crois que j’en aurais encore l’utilité, dit-il à voix basse.
La pression cessa aussitôt. Après un silence, Severus finit par avouer :
_ Je ne sais pas danser…
_ Moi non plus, alors je vous fait toutes mes excuses à l’avance pour vos pieds qui risquent de souffrir, répondit Harry.
_ Moi aussi.
_ Si j’ai des bleus, le taquina Harry, vous pourrez me masser pour les faire disparaître ?
_ Encore une de vos brillantes idées pour nous décoller ?, rétorqua Severus amusé malgré lui.
Le groupe de musiciens qu’Albus avait engagé cette année-là achevait d’accorder leurs instruments sur scène, avant de lancer les sortilèges qui permettraient d’amplifier le volume sonore de leur musique. La célèbre chanteuse, Célestina Moldubec, lança un autre sortilège pour créer des lettres lumineuses dans les airs qui s’assemblèrent pour former « Célestina Moldubec et les Pulp in’ »
_ Alors ça va ? fit Hermione venant vers eux, accompagnée de Draco.
_ Difficilement, avoua Harry. Comment as-tu fait l’année dernière ?, fit-il presque admiratif.
_ Comme toi Harry, je n’avais pas tellement le choix. Mais aujourd’hui, je ne le regrette pas.
Elle serra la main de Draco.
_ Si tu crois que ce sera pareil pour moi…
_ On verra bien, répondit-elle.
Mais son ton indiquait sa certitude que ce serait le cas.
_ Vous survivez ?, s’enquit gentiment Draco. Vous aussi, parrain ?
_ Je ne sais pas pourquoi, j’ai plutôt envie d’assassiner Albus, là.
_ C’est pourtant le Choixpeau qui a décidé de vous mettre ensemble, releva Hermione.
_ Je connais Albus depuis longtemps, alors… J’ai un doute Mademoiselle Granger. Un énorme doute. Je crois que tout ça l’amuse beaucoup trop pour que notre « rapprochement » soit le fruit de la réflexion approfondie du Choixpeau, réfléchit Severus à voix haute. Si vous nous pouviez nous dire comment le sortilège a pris fin, je crois que ça éviterait que nous nous entretuions…
_ Oui Hermione, s’il te plait parce que là j’envisage sérieusement l’amputation de ma main gauche, finit par dire Harry.
_ C’est amusant, j’ai dit exactement la même chose l’année dernière, releva Draco amusé. Nous avons même parié là-dessus !
_ Je ne vous dirais rien, surtout parce que je ne crois pas que ça vous servira à grand-chose… Et puis tu verras Harry pour les vêtements, c’est très drôle, précisa Hermione avec un curieux sourire. Tu sais que la manche de ta chemise peut passer entre vos mains enlacées ?
_ Hermione !, souffla Draco en lui donnant un coup de coude. Ne leur dis pas ça
_ Si si je t’assure, tu essayeras, insista la jeune sorcière. De toute façon, vous auriez trouvé sans moi.
_ Et pourquoi vous n’en avez pas profité pour essayer pour vous décoller l’année dernière ?, remarqua justement Harry.
_ Essaie, fit Hermione avec un charmant sourire. Je parie que tu ne pourras pas résister à la curiosité. Et au fait… Préparez-vous à un régime de petits pois !
_ C’est une blague ? C’est tellement difficile d’en manger d’une main !
Harry était certain qu’elle ne pouvait pas être sérieuse.
_ Albus nous a précisé tout à l’heure que le chef-cuisinier avait fait affaire en achetant quelques centaines de kilos, intervint Severus.
_ Et vous y avez cru ? Car vraiment, ça tombe tellement bien, n’est-ce pas ?, fit Hermione toujours avec un sourire. Je crois que la personne en charge des repas trouve ça très drôle, elle aussi.
_- Albus. Oh Albus…, souffla Severus sur un air de vengeance.
_ Sans doute, et si vous voulez y échapper, vous devrez manger en public et encore. Vous allez voir, les autres légumes vont se faire rare et il y aura des montagnes de petits pois sur la table, expliqua Hermione.
_ Elle a raison, ajouta Draco. Je peux vous garantir que je n’en ai plus mangé depuis !!
Harry fronça les sourcils, cherchant à se rappeler si effectivement l’année dernière…
_ Hermione a raison, je m’en souviens maintenant !
Un accord mélodieux retentit à ce moment faisant cesser toute conversation, et Albus prit la parole après un sortilège de sonorus :
_ Bienvenue à notre bal annuel de la Saint-Valentin. Comme de coutume le couple uni cette année par l’antique sortilège de Poudlard va ouvrir le bal. Et pour plus de romantisme…
_ Je vais le tuer, murmura Severus à ce moment-là.
_ … la première danse se fera avec pour seule lumière celles des étoiles !!
D’un mouvement de baguette, Albus éteignit toutes les lumières de la salle.
_Nous allons le tuer, ensemble, rectifia Harry. Oser faire ça !
Severus lui, n’arriva plus à parler pendant un instant puis réussi à murmurer, furieux :
_ Je le savais, je le savais qu’il ne nous laisserait pas nous en tirer comme ça !!
Car en fait les magnifiques robes de sorcier gracieusement offertes par Albus, se révélaient fluorescentes dans l’obscurité. Ce qui faisait que tout le monde savait très bien où se trouvaient Severus et Harry et que tout le monde pourrait les « voir » danser.
_ Allez, en piste !!, fit joyeusement Albus.
Et comme Severus et Harry s’exécutaient lentement, il ajouta avec un enthousiasme que le couple de victimes trouvait franchement déplacé :
_ Je vous demande d’applaudir le couple de cette année ! Souhaitons-leur beaucoup d’amour !
Harry faisait face à Severus dans l’obscurité d’une nuit étoilée seulement troublée par la lueur qui provenait de leurs vêtements. Tous les deux seuls au milieu de la Grande Salle, alors que les applaudissements mourraient et qu’une musique lente –une chanson d’amour évidemment – égrenait ses premières notes…
Severus mis sa main libre sur les reins de Harry qui eut un sursaut.
_ Vous êtes obligé de poser votre main, là ?
_ Vous voulez danser oui ou non ?! Pour danser, il faut un minimum de contact !
_ Je ne veux pas danser, lui rappela Harry. Et puis, je croyais que vous ne saviez pas danser !, protesta-t-il en suivant le léger balancement que Severus imprimait à leurs corps tous proches.
_ Ce qui ne veut pas dire que je n’ai jamais dansé !
_ Et…
_ Taisez-vous un peu Potter !, intima Severus avant de se rapprocher de lui.
Severus savait que les mots n’avaient pas leur place en un moment pareil. Et surtout il se sentait submergé par une étrange émotion, un peu comme lorsque Potter l’avait embrassé, timidement et avec délicatesse. Il se souvenait très bien de ce baiser : la caresse légère des lèvres de Potter avait brûlé les siennes. Lui avait rappelé le goût que pouvait avoir les baisers passionnés. Brûlants et excitants, le début d’un vertige qui ne pouvait mener qu’au désir. Et comme cela faisait si longtemps que personne ne lui avait offert cela, il avait craqué et prit ce qui lui offrait si innocemment le gamin…
Gamin ? Il sourit à peine dans l’obscurité : non, un jeune homme. Il avait dix-sept ans. Seulement et déjà dix-sept ans. Les pensées de Severus s’envolèrent. Il était trop jeune pour lui, vraiment trop jeune. Et il ne l’aimait pas. Car comment aimer quelqu’un comme lui, de bien plus âgé ? Il ne fallait pas, il devait redevenir le Severus que Potter avait toujours connu : méchant et injuste. Une nécessité pour leur bien à tous les deux. Mais pas maintenant. Il voulait en profiter un peu, encore un tout petit peu. Tenir quelqu’un dans ses bras... C’était la première fois depuis si longtemps, c’était un moment trop doux pour être écourté. Peut-être était-ce tout ce qu’il aurait jusqu’à sa mort… Ou jusqu’à celle de Harry. Jusqu’à celle de Harry.
Harry sentit Severus que se rapprochait peu à peu de lui pour l’étreindre plus étroitement. Il voulut protester, faire une remarque cinglante, mais il en était incapable. Le moment était trop doux, trop parfait. Trop agréable pour seulement écouter les pensées qui défilaient dans son esprit et qui commençaient invariablement par :
« Dis t’es courant que c’est agréable de danser avec Severus Snape ? Que tu aimerais que cela continue ? Qu’il t’étreigne plus fort ? »
Il retint de justesse un soupir de bien-être.
« Tu sais que tu aimerais l’embrasser à nouveau, là tout de suite, dans cette semi-obscurité ? »
Harry se raidit brusquement, prenant conscience de ce qui lui trottait en tête depuis le précédent baiser : l’occasion d’en provoquer un nouveau.
_ Détendez-vous Potter…, souffla doucement Severus au creux de son oreille, l’ayant senti se crisper.
Le souffle chaud près de son oreille troubla Harry, qui sentit revenir avec force le vertige du baiser. Comme s’il n’avait jamais totalement disparu…
_ Je suis… détendu, répondit-il en luttant contre le trouble qui l’envahissait en traître.
_ J’ai l’impression de danser avec un piquet, oui !
_ Oui eh bien, c’est sans doute parce que c’est la première fois que je danse avec un homme !!
_ Et quel est le problème ?, décida de demander Severus.
Juste histoire de l’embêter. Harry rougit : il se rendait compte que le problème n’était pas celui qui aurait du l’être. Non bien au contraire. Il trouvait ça… agréable, voilà il l’avait pensé ! Et ce n’était ni prévu, ni admissible.
Severus l’attira plus près, et Harry…
_ Vous bandez encore !!
_ Le célibat…
_ Jusqu’à quand vous allez me sortir cette excuse minable ?
_ Et vous pensez à quoi comme véritable raison ?
Harry resta silencieux avant de dire :
_ Vous êtes gay !
Severus soupira :
_ Vous n’avez pas une autre réponse ? Celle-là, je l’ai beaucoup entendu aujourd’hui…
_ L’autre me plait encore moins…, murmura Harry, le visage niché dans le cou de son professeur honni.
_ …Dites-le quand même…
_ Malgré ou à cause de nos disputes continuelles… j’ai l’impression… que je vous plais…?
Severus soupira ému à nouveau. Harry se mordit les lèvres comme pour rattraper les mots qui lui avaient échappés. Et la trace de vulnérabilité dans sa voix sur ses derniers mots.
Severus sentit comme si le destin lui offrait la chance…d’un renouveau. Un cadeau en la personne de Harry Potter. Et c’était quelque chose qu’il ne pouvait pas accepter. Pas avec sa vie sur le fil du rasoir : le Seigneur des Ténèbres pouvait choisir de le tuer à chaque fois qu’il devait répondre à son appel. Comment accepter dès lors de laisser quelqu’un vous aimer pour lui faire subir cette épreuve ? C’était pour cela qu’ildevait rester seul.
_ Alors ?, insista Harry.
_ Ca fait trop longtemps que je suis seul pour le savoir…
C’était la seule réponse honnête qu’il pouvait fournir.
_ Vous êtes gay, alors…
_ … Oui, finit par avouer Severus.
_ Non c’est vrai ?
Harry s’écarta pour le regarder. La lueur des robes lui permit de voir l’expression du visage de Severus. Elle lui parut douloureuse sans qu’il puisse seulement comprendre pourquoi.
_ Je comprends mieux pourquoi on nous a collé ensemble, maugréa Harry avec la vague sensation de s’être fait piéger avec un grand méchant loup.
_ Vous, vous n’êtes pas gay !, releva Severus avec bon sens.
Harry ne répondit pas, troublé par cette révélation.
_ Vous n’êtes pas gay ?, insista Severus.
_ Eh bien, je n’en suis pas sûr, mais je crois que si, finit par avouer Harry avec gêne.
Tout en se maudissant de répondre comme ça sans réfléchir : une fois encore les mots lui avaient échappé ! Severus hésita un instant pour demander, la curiosité étant la plus forte :
_ Pourquoi le croyez-vous ?
Harry ne pouvait pas lui dire. Non, il ne pouvait décemment pas lui révéler ce qu’il avait ressenti lors de leur baiser. Pas avec toute l’animosité qu’il ressentait encore pour son professeur. Pas avec tout leur passé. Pas alors qu’il n’y comprenait plus grand-chose. Severus eut la sagesse de ne pas insister pas davantage. Peut-être parce qu’il avait perçu la vulnérabilité du jeune homme et que pour une fois, il n’avait aucune envie d’en jouer.
Ils étaient tellement absorbés l’un par l’autre qu’ils ne se rendirent pas compte que la chanson laissait place à une autre : les musiciens avaient des ordres. Ils ne devaient jouer que des chansons d’amour, du moins tant que le couple de la Saint-Valentin dansait. C’était un moyen comme un autre pour les garder en train de danser sur la piste de danse.
_ C’est moi ou c’est un autre morceau ?, fit Severus tout à coup.
Quelqu’un rit près de lui. Hermione dansait dans les bras de Draco. Elle s’approcha pour lui dire :
_ Vous dansez depuis près une demi-heure tous les deux…
Severus et Harry se figèrent et arrêtèrent de danser :
_ Non mais ce n’est pas pos…, commença Severus avant de s’interrompre sagement.
_ Le temps passe vite en charmante compagnie, ajouta Hermione espiègle, vous ne trouvez pas ?
Harry resta silencieux, encore troublé par cette danse qu’il avait partagé avec Snape. Profondément dérangé par cette impression de bien-être qu’il avait ressenti pendant tout ce temps, avec cette sensation d’intimité qu’il aurait préféré trouver inconfortable et mal venu. Peut-être que Severus l’avait lui aussi ressenti : lui non plus n’avait pas vu le temps s’écouler ou les morceaux se succéder… Des questions, toujours des questions. Trop. Harry n’avait plus qu’une idée en tête : dormir pour espérer que ce cauchemar cesse. Il découvrait trop de choses sur lui-même en trop peu de temps.
Severus et Harry se regardèrent avant de décider d’un commun accord de quitter ce lieu.
_ Allons nous coucher, murmura Severus.
Harry se figea à cette phrase bien trop intime. Il le fixa.
_ Non mais, vous êtes obsédé ou quoi ?!, s’exclama Severus. On va dormir, parce que cette journée m’a épuisé et que demain la journée va être tout aussi pénible. Je préférai ne pas me coucher tout de suite, parce que si je n’étais pas collé à vous, eh bien au moins je pourrais travailler sur mes potions. Mais comme de toute façon vous êtes incapable de m’aider, je n’ai pas le choix. Le seul point positif de cette atrocité, c’est que je pourrais enfin vérifier que vous faites bien les devoirs que je vous donne au lieu de recopier ceux de Mademoiselle Granger. D’ailleurs, ce sera le cas pour tous vos devoirs !
Harry respira, presque soulagé de voir redébarquer le Snape qu’il connaissait : mauvais caractère, égoïste, etc… La journée se finissait, le laissant fidèle à lui-même. Trêve finie. Le quatorze février s’achevait, voilà tout.
_ Vous partez déjà ?, vint leur dire Albus avec une déception visible.
Aucun des deux ne daignèrent répondre. Ils l’ignorèrent d’un commun accord pour se diriger lentement vers la sortie. A pas étrangement lents. En raison de l’épreuve suivante qui avançait à grands pas. Vraiment trop vite. Dormir ensemble sans pouvoir s’écarter l’un de l’autre. Sentir le souffle de l’autre sur soi, être enveloppé par son odeur, sa chaleur… Pensées dangereusement érotiques, presque perverses.
_ J’imagine que vous ne voulez pas aller dormir dans mon dortoir, finit par demander Harry.
_ Non effectivement, fut la réponse très froide.
_ Eh bien, il va quand même falloir m’y accompagner parce que j’ai des affaires à y prendre.
_ Quoi votre nounours ? Vous pouvez pas dormir sans ?, rétorqua Severus avec une once d’agressivité.
_ Oui, je dois prendre mon pyjama à moins que l’idée que je dorme nu ne vous dérange pas ? Vous savez les mains peuvent s’égarer pendant la nuit. Même si vous êtes gay, je vous rappelle que vous me détestez alors…
_ Ah ça va donc vous poser problème que je dorme nu, répondit sournoisement Severus.
_ Ca va, on y va !!, fit Harry avec un frisson, avant de reprendre. Vous mettrez un pyjama !
_ Je n’en ai pas ! Et j’ai horreur de ça.
Harry s’arrêta :
_ Très bien, nous allons voir Dumbledore.
Severus s’arrêta aussitôt, contraignant Harry à faire de même.
_ Pourquoi faire ?
_ Il va vous offrir un chouette cadeau d’anniversaire : l’un de ses pyjamas.
_ Si ça se trouve il dort sans.
_ Espérons que vous non. Parce qu’alors je demanderai à chaque personne que nous croiserons un pyjama pour vous, lui promit Harry avec fermeté.
Et sérieux. Et angoissé : il ne voulait pas dormir avec Severus nu à côté. Hors de question !
_ Un pyjama, mais pourquoi faire ?, demanda Albus avec une fausse candeur.
_ C’est le gamin qui veut que j’en porte un.
_ Je ne suis pas un gamin et il me semble que c’est le minimum de la décence que vous dormiez avec !
_ Quoi, vous ne voulez pas me voir nu ?
_ Laissez-moi réfléchir ? Non !!, répondit aussitôt Harry.
Un ange passa. Suivi d’une escadrille entière. Severus avait retenu de justesse un « et qu’est-ce qui vous effraie autant. Ou qui vous dérange comme ça ? »
_ Très bien, répondit Albus, je ferais en sorte qu’un pyjama vous soit livré dans vos appartements, Severus.
_ Très bien, il ne nous reste plus qu’aller à mon dortoir, conclut Harry.
C’était marrant comment il stressait comme ça à l’idée de dormir avec… quelqu’un. Il se sentait nerveux, terriblement nerveux. Et ce d’autant plus qu’il ne savait pas exactement pourquoi, et refusait de toute façon de le savoir.
La mine sombre Severus suivit Harry sans un mot. Tellement sombre que la Grosse Dame n’osa rien dire, alors que tous les tableaux sur le trajet ne s’étaient pas gênés pour leur chanter des poèmes d’amour et leur donner des suggestions pour la plupart très coquines. Ce qui laissait penser qu’il s’en passait de belles dans les couloirs pendant la nuit.
La salle commune des Gryffondor était vide. Severus la détailla en silence avec intérêt, avant d’être entraîné par Harry jusqu’au dortoir.
_ J’ai besoin de votre main, fit Harry, se tenant devant sa commode.
Une formule qui allait devenir rituelle au cours des journées à venir. Severus l’aida donc à prendre la plupart de ses affaires dont évidemment des pyjamas. Harry hésita devant sa valise à prendre les objets les plus précieux qu’il y gardait : sa cape d’invisibilité et… les miroirs toujours inutiles de Sirius. Il poussa la valise sous son lit avec un soupir. Cela semblait loin, mais en même temps…
_ Dites, et si vous arrêtiez un peu de traîner comme ça ?, finit par dire Severus. Je sais que nous n’avons envie ni l’un ni l’autre de dormir ensemble mais je suis fatigué, je vous le répète !
Harry sursauta : il avait presque oublié sa présence, l’esprit concentré sur Sirius. Et sur Voldemort. Sa mort. A un moment ou à un autre de la journée, cela finissait immanquablement par lui revenir en tête ; il se rappelait alors qu’il n’avait pas toute la vie devant lui.
_ Oui, bien sûr, dit-il simplement.
Aidé de Severus, il rapporta ses affaires jusqu’aux appartements du professeur de potion. Sa demeure jusqu’à la fin du sortilège. Harry aurait bien aimé pouvoir discuter avec Ron ou Hermione de ce qui lui arrivait, mais désormais il était impossible de parler sans que Severus n’entende. Cela marchait dans les sens, mais Harry doutait sérieusement que Snape avait quelqu’un à qui se confier. La tension nerveuse de la journée se mit à l’envahir quand il entra à nouveau dans la chambre de celui avec lequel il allait partager sa vie bien malgré lui.
Fin de la première partie.
J’espère que vous avez aimé. N’hésitez pas à passer par ma bio ou m’envoyer un mail pour commander mon fanzine qui contient deux OS sur le sortilège de la St Valentin !
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