Non-Retour | By : Mika Category: French > Anime Views: 2116 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: Je ne possède pas la franchise Pokémon et je ne me fais pas d'argent avec elle |
Personnages principaux
Thomas, chasseur de primes de 25 ans. Ambitieux, il a peu de considération pour les Pokémon qu’il voit comme des primes à recevoir. Blasé par la vie de dresseur, il cherche à trouver un peu d’excitation dans sa vie.
Shawn, son meilleur ami, bisexuel et grand magnat des souterrains de Sinnoh. En quête de l’âme sœur.
Olivia, leur amie, confrère de Thomas, elle est haut placée dans la profession. Elle a une relation très légère avec Shawn et Thomas.
Kendra, jeune femme noire spécialisée dans les Pokémon Plante et les captures complexes. Amie de Thomas et meilleure amie d’Olivia.
Teddy, un étrange informateur très bien renseigné. Ami du groupe, il est très fortement soupçonné d’être poképhile.
Tara, voisine de Thomas, elle possède un Delcatty nommé Marie.
Thomas se réveilla, intrigué. Ca frappait à sa porte. Il était quoi, sept heures.
« Thomas ? Thomas ! »
Thomas s’étonna. « La police ? »
Il ne pensa pas à mettre un t-shirt et alla ouvrir. C’était Tara, tout simplement.
- Oh…
- T… Thomas, euh…
Thomas avait bien fait de dormir avec quelque chose sur lui hier soir. Dommage que ce fut un quelque peu disgracieux caleçon.
- … c’est pour ?
- Vous n’auriez pas vu Delcatty ?! Je suis allée à un dîner entre collègues hier, je suis rentrée un peu tard, je n’ai pas fait attention et ce matin…
Thomas secoua la tête.
- J’crois pas, non, il…
Le Pokémon sortit de l’appartement de Thomas. Lequel se demanda d’où il sortait. Tara regarda son voisin d’en face.
- Je… vous jure que… Il a dû entrer hier quand je rentrais… « Faut dire j’étais tellement crevé… »
- Ca va, ça va… je ne vois pas quel intérêt vous auriez à retenir Delcatty chez vous…
« En plus il est laid ton sac à puces… » songea Thomas.
- … euh… désolée de vous avoir réveillé…
- C’est rien, fallait que je me lève de toute façon.
Tara resta longtemps à regarder son voisin, intrigué.
- Y’a un souci, Tara ?!
- Non… non, absolument pas… bonne journée !
- Vous de même…
Thomas ferma la porte, surpris. « Je rêve ou elle matait ?! »
Notre jeune héros se prépara un petit déjeuner simple mais complet, puis alla se prendre une bonne douche bien chaude. Il aimait sa douche décidément. Il avait bien fait de choisir son appartement sur la salle de bains. Selon lui c’était le critère premier.
Il se retourna alors que dans un mouvement tout Hitchcockien, Shawn l’observait à travers la vitre du bac à douche.
- Salut Thomas !
- AAAAAAAAAAAAH !!!
Thomas se couvrit alors que Shawn le saluait tout naturellement.
- Ca va, tu veux prendre des photos aussi ?
- Tu sais parfaitement que j’ai tes clés, tu ne devrais pas être aussi surpris…
- C’EST PAS UNE RAISON ! SORS !
- Bon, bon… C’est pas comme si je te matais !
- Parfois je me demande !
- Thomas, tu es ridicule…
Shawn sortit de la salle de bains, affichant le plus grand sourire qui soit. « Il s’épile ! Il m’a écouté et il s’épile !! Hihihihihi ! »
Quand Thomas fut « présentable », il regarda son ami en grommelant alors qu’il était à table en train de siroter un jus de fruit.
- Désolé. J’aurais dû attendre ici.
- Tu plaisantes, tu aurais même dû entrer sous la douche me frotter le dos, j’en aurais été très honoré !
- Vraiment ?
- Non. Je t’ai eu, Shawn, sale pervers !!
- Aaaaaw…
- Je dois aller voir ma famille, tu te doutes que je suis chiant aujourd’hui…
- Ca peut être très sympa. Tu vas revoir ta sœur !
- Ma fameuse grande sœur, oui…
- Et ton frère !
- Bon sang, quel âge il doit avoir maintenant… douze, treize… soupira Thomas.
Shawn regarda Thomas, étonné.
- Tu as bu ? s’étonna Shawn.
- Non.
- Tu as fait quoi hier ?
- Je te l’avais dit, j’ai été chez Teddy !
- Oh… Je vois. Tu as bu en revenant de chez Teddy ?
- Non !
- Tu aurais pu, Thomas, personne ne t’aurait jugé…
- Non !
- Alors tu as dû voir un truc tordu, et donc…
- J’ai rien vu de tordu. Toi, t’étais où, hier ?
- Comment ça ?
- Quand je t’ai appelé hier, y’avait aucun bruit de fond. Or si tu étais chez toi j’aurais entendu la clameur des souterrains. Tu étais ailleurs.
Shawn haussa les épaules. Thomas sourit, à moitié étonné.
- Voilà pourquoi tu avais besoin de me mater…
- Tom, ça va…
- Il fallait que tu rétablisses l’équilibre dans la Force !
- Mais non…
- Alors… le vagin d’Olivia est toujours équipé d’un minibar ?
- Tom…
- Nan, nan, j’veux savoir ! Tu sais ce que je dis avec Olivia : Faut se renseigner pour bien préparer la prochaine visite !
- Ca faisait partie de la condition pour qu’elle ne vienne pas te sauver.
- Oh c’est mignon, Shawn a vendu son corps pour moi ! L’attention me touche, merci d’avoir interposé ta queue entre Olivia et moi. Charmant, vraiment…
Shawn baissa la tête, honteux. Thomas soupira.
- Fais attention, elle laisse des traces. Comment tu veux trouver quelqu’un de bien en continuant à fourrer cette dinde ?
- Arrête enfin…
- Je vais voir ma famille d’ici quelques heures, je veux mon quota de blagues crades !
- Non, Tom… soupira Shawn.
Thomas regarda Shawn qui semblait déprimé.
- Shawn, ça va ? demanda Thomas très sérieusement.
- Tu as raison, je me sens sale…
- … Y’a pas de quoi, elle a de bons restes, la Olivia.
- … et tu as raison, je me voile la face en continuant à la fréquenter.
- Tu es trop romantique pour sauter cette salope. Elle joue avec toi en plus.
- Tu en sais quoi ? Elle t’en a parlé ?
- Shawn enfin ! Tu crois vraiment qu’elle couche avec toi par amour ?
- Et pourquoi couche-t-elle avec toi, je te prie ?
- Simple : Je suis un bon coup !
- Et modeste avec ça…
- Courage, Shawn, un jour l’amour viendra frapper à ta porte !
Shawn regarda la porte de l’appartement de Thomas. Qui ricana.
- Sauf que… ici t’es chez moi donc…
- Hm… oui… héhé…
- Et c’est pas le genre de trucs pour lequel je peux t’aider !
- Comment tu peux… vivre sans chercher quelqu’un ? Ça me parait tellement nécessaire !
- Parce que tu es en quête de stabilité, de compréhension et de relationnel. Ce que je ne cherche pas vraiment. Et puis moi j’aime ma petite solitude. C’est pour ça que ça me fait chier d’aller voir ma famille.
Shawn acquiesça.
- Essaie d’être gentil.
- J’promets rien. Surveille les pages de faits divers…
- Reçu.
- Le type de Teddy va passer, tu récupères le pognon, tu le mets au coffre, tu te rappelles de la combinaison ?
- Le quatrième nombre de nos numéros de téléphone respectifs, le mien puis le tien.
- Yep.
- Ok !
- Une fois que c’est fait, tu peux rentrer chez toi.
- D’accord.
- Je compte sur toi - en même temps j’ai pas le choix.
- Tu as acheté des cadeaux pour ta famille ?
- Non, et toi ?
Shawn plissa les yeux.
- Ca fait cinq ans qu’on se connait et tu ne m’as jamais parlé de ta famille ! fit remarquer Thomas.
- Ah ? Vraiment ?
- Ouais…
- Eh bah c’est… qu’il… n’y a… rien à en dire ! Héhéhé…
- Ah oui ça se sent au ton de ta voix, on sent… que c’est un sujet… totalement inintéressant.
- Voilà !
- J’essaierais de te torturer à mon retour, là il faut que j’y aille…
- Très bien ! Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer ! Tu me connais !
- Hm… Justement ce qui me fait peur. Bon, à plus !
- Yep.
Thomas partit et Shawn ferma derrière lui. Il regarda l’appartement.
- … je ne devrais pas dire ça… mais… J’adore être ici tout seul !
Il se dirigea vers la chaîne Hi-Fi et regarda les disques.
- Le truc c’est de tous les soulever en même temps pour éviter de les mettre dans le désordre ensuite… afin qu’on ne donne pas l’impression d’avoir fouillé… c’est tout un art… Cela demande du doigté… et j’en ai à force de penser à Tom…
Shawn trouva ce qu’il cherchait. Il inséra le CD dans la chaîne.
[url=http://www.youtube.com/watch?v=PoSbnAFvqfA]Frank Sinatra - Something Stupid[/url]
Shawn commença à danser au rythme de la musique tout en se dirigeant vers la chambre de Thomas.
[i]I know I stand in line[/i] (Je sais que j’attends patiemment)
[i]Until you think you have the time[/i] (Jusqu’à ce que tu penses avoir le temps)
[i]To spend an evening with me[/i] (De passer une soirée avec moi )
- J’en ai rêvé… sourit Shawn.
Il s’étendit dans les draps et se frotta aux couvertures.
- Hmmm… Ca sent encore son odeur… Oh ! C’est vrai qu’il ne dort jamais tout nu !!
Il fonça à la salle de bains.
[i]And if we go someplace to dance[/i] (Et si nous allons quelque part danser)
[i]I know that there's a chance[/i] (Je sais qu’il y aura une chance)
[i]You won't be leaving with me[/i] (Que vous ne partiez pas avec moi)
Un grand reniflement dans un vieux caleçon plus tard, Shawn était aux anges.
« Super… vraiment… super… »
Il sembla réfléchir un moment.
« Ce serait peut-être trop si je léchais ses couverts… »
Shawn acquiesça.
- Beaucoup trop, en effet… Et si j’allais me brosser les dents !!
[i]Then afterwards we drop[/i] (Par la suite nous nous poserons)
[i]Into a quiet little place[/i] (Dans un endroit bien tranquille)
[i]And have a drink or two[/i] (Buvant un verre ou deux)
Shawn cracha dans le lavabo et regarda la brosse à dents de Thomas d‘un air énamouré. « Voilà un goût que je ne voudrais jamais oublier ! »
« Qu’est-ce que je peux faire, maintenant… Oh, son tiroir à sous-vêtements !! »
[i]And then I go and spoil it all[/i] (Et ensuite j’irais tout gâcher)
[i]By saying something stupid[/i] (En disant une insanité)
[i]Like I love you[/i] (Comme je t’aime)
« Ca alors, il a des boxers très raffinés… Il m’écoute vraiment plus qu’il ne le dit ! »
On frappa à la porte. Shawn regarda ses mains couvertes de sous-vêtements masculins.
- Bizarre, vous avez dit bizarre... J’arrive !!
Shawn éteignit la chaîne hi-fi et ouvrit à un grand type moustachu.
- Je suis bien chez… « Tomassian » ?
- « Son nom de code ! » Ja, Gute Arbeit meine Herr ! Voilà le reçu !
- Voilà l’argent.
- Merci, permettez que je vérifie ?
- ‘Sûr.
Shawn ouvrit la mallette.
- Oh putain ! Oh la vache ! Il est presque aussi riche que moi maintenant !
- …
- Bref, merci beaucoup pour votre course, et…
Il sortit un billet de cinq cent Pokédollars d‘une de ses poches.
- Voilà pour vous !
- Merci, mec. Bonne journée !
- Yep !
Le type partit. Tara ouvrit sa porte, inquiète.
- Oh ! Tara ! Ca va bien chez vous ?
- Oh, bonjour… Shawn, hm ?
- Oui, moi c’est Shawn ! sourit Shawn comme un benêt.
- Qui était-ce ?
- Un… livreur !
Shawn montra la mallette.
- Thomas adore les Halliburton ! Il a très bon goût pour les mallettes surtout depuis qu’il est allé au Salon de la Malette à… Valise-Palooza ! Comme il est allé chez ses parents c’est moi qui réceptionne !
- Oh… C’est gentil de ta part…
- Je suis trop gentil, c’est un défaut… Dis-moi, ça te dirait d’aller boire un verre ?
Tara haussa les sourcils.
- Euh… maintenant ?
- Ce midi par exemple. Je connais plein d’endroits sympas.
- … Euh… pourquoi pas…
- Chouette ! Tu es jolie et j’avais vraiment envie de faire ta connaissance !
Tara rougit en souriant; Shawn afficha un grand sourire.
- Disons… Oh et si on allait prendre un brunch à Voilaroc ?
- A Voilaroc ?!
- Oui, on prend le métro ! Soyons fous !
- Euh… D’… d’accord…
- D’ici, disons une heure ! Le temps que tu te prépares !
- Très bien… A tout à l’heure !
- Je viendrais frapper !
- D’accord.
Elle ferma sa porte. Shawn tendit ses doigts comme un pistolet et souffla dessus, puis il ferma la porte et ouvrit la porte perpendiculaire à la porte d’entrée. En tirant sur un fil face à lui, il alluma une lumière et découvrit un placard rempli de boîtes, contenant pour la plupart des Pokémon appartenant à Thomas.
Si Shawn aimait à souiller les possessions de Thomas pour satisfaire son obsession quelque peu maladive, il n’en était pas moins très respectueux de son « travail ». Et de ses capacités de dresseurs. Qui participaient, dans l’imaginaire de Shawn, à toute la puissance que dégageait l’homme de ses rêves. Puissance humaine comme sexuelle, s’entend.
Il ouvrit le coffre, pas plus haut qu’un petit réfrigérateur, avec la combinaison et glissa la mallette.
En s’accroupissant, Shawn aperçut quelque chose qui l’étonna.
Thomas gardait dans ce coffre, outre des sommes d’argent astronomiques (Il devait bien y avoir dix millions à vue de nez) une photo de lui et Shawn. Et Shawn ignorait jusqu’à l’existence de cette photo, visiblement prise par quelqu’un d’autre. Ils riaient ensemble, un verre à la main, dans un bar. Shawn plissa les yeux et remit la photo à sa place.
- … je ne te mérite pas, Tom…
Shawn ferma le coffre.
« Il faut que je sorte le grand jeu avec Tara. »
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Sur la route, Thomas était stressé. Pour déstresser, il s’était mis du Depeche Mode, mais à l’instant présent il devait être la seule personne capable d’écouter « Just can’t get enough » sans être joyeux. Ca l’ennuyait, tout ça, vraiment. Il n’y avait rien pour lui là-bas. Ca faisait trop longtemps qu’il était parti. Revenir comme ça, c’était beaucoup trop difficile.
Son téléphone sonna. Thomas leva les yeux au ciel.
« Une demande à tous les coups, et je ne pourrais pas la remplir, putain ! »
Il soupira et répondit, bien que conduisant. Mais sur une route de campagne, les lois de la nature des routes urbaines ne s’appliquent pas. Jamais. Les lois de la nature tout court non plus, en même temps.
- Thomas, j’écoute…
« Tom, c’est Shawny ! Ton Shawny ! »
- … je ne t’ai jamais appelé et ne t’appellerais jamais Shawny !
« Dommage. Ça t’embête si je me sers de tes produits de beauté ? »
- Mes produits de quoi ?! Tu touches à rien putain ! Le mec est toujours pas arrivé ?
« Oh, si, si, ton argent est en sécurité. Une putain de valoche !! Ça fait longtemps que j’avais pas vu autant de fric, félicitations mec ! »
- Shawn, putain de merde je t’ai dit tu réceptionnes le fric et tu rentres chez toi !
« J’ai un rencard avec une fille et j’ai pas le temps de repasser chez moi ! »
- Putain tu fais… Un rencard avec une fille ?
« Un… plan latent qui vient d’aboutir ! »
- Tu fais vraiment chier !!
« Je sais, je sais, j’te demande pardon, mais c’est super important.
- Bon, à une seule condition.
« Laquelle ? »
- A mon retour, tu me parles de ta famille.
« Aaaaw… Nan, Thomas, c’est vraiment pas possible… »
- Tu pourras en plus me masser les pieds, si y‘a que ça...
« ………….. Entendu ! »
- Très bien. Badigeonne-toi donc mais n’oublie pas ce qui t’attends à mon retour !
« Merci Thomas, t’es un amour ! »
- Un ami, Shawn, un ami.
Thomas raccrocha et secoua la tête.
- Mais quel gros pédé j‘vous jure…
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- C’est long, c’est LONG bordel…
- Détends-toi ma cocotte, ces pouilleux vont bien devoir sortir un jour.
Kendra et Olivia attendaient devant une riche demeure. Leur objectif ? Mettre la main sur un des éléments de la plus grande collection de Spinda du monde. Une grande notable est prête à leur offrir vingt millions pour cet exploit.
- Vingt millions pour un Pokémon qui vaut à peine cinq mille Pokédollars, c’est bon quoi.
- Le Spinda en question a deux taches en cœur qui lui entourent les yeux. C’est un spécimen particulier, unique quasiment, résuma Kendra.
- Elle a du fric à balancer, la vieille pute.
- T’étais où, hier soir ?
Olivia leva les yeux au ciel.
- Je me suis tapé Shawn. Il y tenait à première vue. Mais je sais très bien qu’il pensait à Tom, au fond.
- Seigneur, cette histoire-là n’en finira jamais.
- Tu m’étonnes. Shawn n’osera jamais avouer ses sentiments à Thomas, il sait que Thomas lui accorderait moins de considération…
- Idiote, je me moque du « Shawmas », je m’intéresse plus à ce que tu fais avec ta chatte ! Merde, arrête de jongler entre l’un et l’autre !
Olivia regarda Kendra. Elles étaient toutes deux en combinaison noire moulante, idéale pour les vols. De fait, Olivia en devenait terriblement banale alors que le charme de Kendra, plus simple, était toujours présent.
- Je ne jongle pas, je travaille mes relations, nuance.
- Tu n’aimes pas Shawn…
- Si, Shawn est mignon ! Et j’aime la forme de sa bite.
- … Pitié, pas de détails de ce genre ! J’ai encore en mémoire ton histoire sur la réaction de Thomas quand tu lui as mis un doigt dans le derrière !
- Ah, oui, c’était marrant ça. Désolée. Toujours est-il que j’aime faire ça avec lui. Il ne dit jamais non en plus.
- Tu es vache, le pauvre Shawn déteste être seul, bien sûr qu’il aime te sauter…
- D’un autre côté, Thomas est un défi intéressant.
- Un « défi » ?
- Je n’arrive pas à le séduire…
- Il t’adore, tu le sais. Je comprends pas que tu sois une telle salope avec lui d’ailleurs.
- Parce que justement il me croit facile d’accès. Je dois bien lui faire comprendre que non.
- Pour ça tu pourrais commencer par arrêter de lui sous-louer ton vagin…
- Haha-haha, Kendra ! Je vois que tu n’as pas laissé tout ton humour au Sénégal !
- Je suis nigériane, primo, deuxio avoue que tu fais quand même pute de luxe.
- Ah non ! Je ne couche qu’avec ces deux-là !
- C’est bien ce que je dis, pute de luxe, grande demande, petite offre !
- Maiiiiis ! Kendra, t’es pas sympa !
- Pas sympa mais pas moins réaliste ! Tu donnes de fausses illusions à Shawn et tu joues avec Thomas.
- Non, ne te méprends pas, si je pouvais avoir Thomas sans rien d’autre autour, je ne me priverais pas !
Kendra soupira.
- Tu es crevante. Rien qu’à t’écouter je suis morte de fatigue.
- Allez Kendra, avoue que tu aimes Thomas !
- … J’ai beaucoup de sympathie pour ces deux garçons, rien de plus.
- Tu as invité Thomas pour une chasse, allez, avoue que tu en pinces !
- Tu ne me feras pas dire ce que je ne pense pas.
- Kendra, merde, y’a des jours je me demande comment je peux être amie avec une fille comme toi !
- Je suis la seule qui te supporte !
- Salope !
- Moi au moins j‘ai encore de la dignité !
- Ouais mais t’es une garce !
- Je t’ai connue plus inventive, Olivia…
- Je suis concentrée sur la mission !
- Bah voyons. Et moi je suis blanche aussi !
- Ca bouge, Kendra !
- Hein ?
Quelques personnes sortaient de la demeure.
- On ne va pas avoir beaucoup de temps, Olivia. Prête ?
- Ma petite culotte me gratte !
- … t’as plus l’habitude d’en porter je suppose.
- Connasse va !!
###
Thomas sortit de la voiture et regarda la maison familiale. Il l’avait quittée il y a longtemps mais ça faisait surtout cinq ans qu’il n’était pas revenu. Il hésita vraiment à entrer. D’autant qu’il n’avait rien emporté pour la famille. « J’vais passer pour un gros égoïste de première… »
Il approcha de la porte et sonna. C’est un jeune homme qui lui ouvrit.
- Hey… Andrew…
Le jeune adolescent regarda l’homme qui arrivait à la porte. Thomas balbutia.
- C’est… Thomas. Tu te rappelles de moi ?!
- …
Une femme d’une cinquantaine d’années arriva à la porte, surprise.
- Tommy…
- Maman…
- …
Elle le serra dans ses bras. Thomas serra sa mère contre lui alors qu’elle commençait à sangloter.
- Maman, arrête…
- Mais ça fait tellement longtemps !
- J’étais occupé, tout ça…
- Tu aurais au moins pu appeler…
- C’était très compliqué…
Un homme quelque peu bourru arriva dans la pièce. Thomas le regarda, surpris.
- EH BAH ALORS ?
La mère de Thomas s’éloigna. Thomas regarda son père qui avança vers lui et lui colla une beigne. Une bonne, une qui marque.
- Sale petit con ! Cinq ans sans nouvelles et tu reviens comme ça, la bouche en cœur ?
- …
Le père serra son fils dans ses bras.
- Tu m’as manqué, fiston.
- … m… merci papa…
- Mais tu es un sacré petit sac à merde d’ingrat !!
- Je sais…
- Toute la famille est là, tes oncles et tante, alors tu fais profil bas ! Pas de référence à quelque drogue ou…
- M… Mais non papa, j’ai juste un travail très prenant, c’est tout… C’est quoi cette idée de faire un diner en famille un vendredi ?
Le père regarda son fils, dédaigneux.
- Tu te crois en position de dire quoi que ce soit ?
- … nan.
- Eh bah alors ta bouche. Petit con.
Le père repartit alors que Thomas soupirait. Il ne pouvait effectivement rien dire, son père avait raison.
- Hm… J’aurais peut-être mieux fait de… J’vous ai rien ramené en plus…
- Mais non, mais non… Oh !
Une jeune femme aux longs cheveux noirs apparemment assez sales passa dans le couloir. Thomas s’étonna.
- … Elsa ?!
- … Tom ? C’est toi ? Quelle… surprise !
- J’vois ça oui… Qu’est-ce que tu deviens ?
- Chômage.
- …
Thomas regarda sa grande sœur repartir vers le canapé et la télévision avec des chips et une cannette de coca. Thomas vit passer d’autres gens de la famille et soupira.
- J’veux pas aller dire bonjour à tout le monde…
- Je comprends, mon chéri… Tu as une voiture ?
- Ouais, bien sûr…
- Tu peux me conduire au centre commercial ? Il me manque du parmesan…
Thomas regarda sa mère et acquiesça.
- Et Andrew va venir avec nous, hein ?
Le jeune homme hocha la tête.
###
Tara était éberluée. Shawn n’avait pas lésiné sur les moyens. Il s’était même permis de prendre une chemise à Thomas, une noire en flanelle. Largement plus virile que 90% de sa propre garde-robe constituée de chemises lumineuses aux couleurs chaudes.
Et le restaurant de Voilaroc où il l’emmenait était gigantesque. Le sol était tapissé de rouge, les gens mangeaient autour de grandes tables nappées de blanc. Le plafond formait une coupole vitrée colorée.
- Oh mon…
- C’est chouette, hein ? sourit Shawn.
- C’est… incroyable… La carte doit être hors de prix…
- Ca va, ça va, ne te préoccupe pas de ça.
- Mais quand même…
Le régisseur arriva.
- Monsieur ?
Shawn sortit son portefeuille et montra l’intérieur au régisseur qui écarquilla les yeux.
- La meilleure table, tout de suite !
Shawn sourit. Tara le regarda, surprise.
- Je commence à te trouver très… louche !
- Pourquoi ça ?
- Tu as des entrées partout…
- N’est-ce pas la marque de la réussite ?
- … Je suppose…
On leur dressa la table. Shawn et Tara prirent place.
- Tu peux commander ce que tu veux, tout t’est offert !
- … très bien…
Shawn sourit. « C’est dans la poche. »
Evidemment c’était complètement prévisible que le pauvre Shawn se plantait monumentalement. D’abord il prend une fille agréable, une petite fourmi travailleuse qui vit modestement, et il l’emmène dans un endroit démesurément grand et riche.
Le vrai problème de Shawn c’était son incapacité à évaluer les choses. Il n’arrivait pas à évaluer ce qu’Olivia pensait de lui. Il n’arrivait pas à évaluer ce qu’était Thomas pour lui. Et là il n’arrivait tout simplement pas à doser correctement ce qu’il pouvait offrir à Tara.
Disons qu’il en faisait trop, pour faire simple. La pauvre Tara était complètement déstabilisée. Malheureusement pour elle, c’était loin d’être fini, et elle n’était pas fille à s’échapper en mentant ou en rusant.
###
Dans la voiture, Thomas resta relativement silencieux. Sur la place du passager, sa mère s’étonna de voir à quel point la voiture était propre, neuve, belle, moderne, chère.
- Ca alors… C’est une vraie voiture de sport ?
- Oui.
- Comment… Comment peux-tu te payer ça ?
- J’ai un très bon travail.
- Tu dois payer des tas d’impôts…
- Ca peut aller.
- Tu… es toujours dresseur ?
- En quelque sorte. Maman, plus tu poseras de questions, plus ça va devenir gênant.
La mère regarda son fils. Andrew, à l’arrière, appréciait les sièges mais restait silencieux. Thomas trouva à se garer devant le centre commercial. Il sortit de la voiture et plissa les yeux, méprisant. « Ça pue le bouseux travailleur et pauvre… »
- Ça doit te faire bizarre de revenir ici, hein, Tommy ?
- …
- On y allait toutes les semaines en famille pour faire les courses… Parfois en hiver il faisait déjà nuit quand on y allait vers dix-neuf heures…
- Je m’en souviens, maman… pas la peine de ressasser tout ça…
- Pardon, pardon…
En entrant dans le magasin, Thomas se crut dans une autre dimension. Ca faisait cinq ans qu’il avait affiné ses goûts, qu’il mangeait des plats relativement éthérés, et le voilà dans l’épicentre de la société de consommation la plus crasse qui puisse être. Mal éclairée, puante, ambiance nauséabonde et misérable, immigrés un peu partout qui fouillent dans les rayons avec cette minutie désarmante. « C’est la même merde dans chaque paquet, bande d’abrutis… » soupirait intérieurement Thomas.
- J’ai vraiment besoin de ce parmesan, ton père adore le fromage, tu t’en souviens, hein ?
- … Maman, je me suis juste éloigné de la maison, et ça fait cinq ans, pas vingt ! Arrête de faire comme si j’étais parti depuis des lustres !
La mère sembla embarrassée. Andrew regarda son frère qui le regarda, stupéfait. Thomas voulut échapper à un règlement de comptes insensé.
- Ok, ok, j’ai… J’ai en quelque sorte voulu fuir tout ça… La vie de dresseur m’ennuyait. J’avais fait le tour.
- … m… mais pourquoi tu ne nous en as jamais parlé ?!
- Maman, vous étiez tous là à être fiers de moi, comment tu voulais que je vous dise « Papa, maman, ça me gave tout ça » ? Nan. En plus je trouvais pas de travail qui me plaisait, comme j’avais passé toute ma jeunesse à bourlinguer j’avais le choix entre suivre une formation à vingt ans… la honte, quoi, ou alors continuer à me battre dans leurs ligues à la con tout en étant sponsorisé par de grandes marques ! J’ai choisi un troisième chemin.
- … troisième chemin ?!
- Oui maman. Ne pose pas de questions, une fois encore.
- Mais… Tu étais tellement bon, quand tu étais dresseur, tout le monde disait du bien de notre famille…
- Hm…
- Quand la nouvelle que tu quittais le milieu s’est répandue, ça a fait un choc…
- Pas tant que ça apparemment, vous organisez des fiestas le vendredi…
- Ton… ton père a beaucoup de trous dans son emploi du temps.
- Il a un emploi du temps ? s’étonna Thomas.
- Bien sûr, c’est… c’est très prenant d’être vendeur de chaussures.
- Je me doute bien… soupira Thomas.
On entendit une explosion. Les vitres du centre commercial avaient sauté.
- Oh seigneur !!
- Maman !
- Par ici !
Thomas poussa sa mère et son frère vers le fond du magasin.
- Thomas mais enfin il faut sortir !
- Pour croiser l’auteur de ces explosions et l’affronter de plein front ? Jamais de la vie.
L’auteur des explosions sortit un mégaphone.
- MESDAMES ET MESSIEURS JE SUIS CELUI QUE LA PRESSE LOCALE A SURNOMME LE BOULET DE DEMOLITION. CECI EST UN HOLD-UP.
- C’est quoi ce bordel ?! s’étonna Thomas.
- Un voleur qui sévit dans la région, marmonna Andrew. C’est genre une espèce de gros chômeur débile qui en a eu marre… un peu comme toi quoi.
Thomas regarda son frère alors que trois Grolem roulaient dans les allées.
- VOUS ALLEZ DONNER VOS SACS ET VOTRE ARGENT A MES GROLEM. SINON COMME VOUS LE SAVEZ SI VOUS AVEZ LU LA PRESSE, ILS EXPLOSERONT.
La mère de Thomas tendit son sac. Thomas lui prit le bras.
- Reste en arrière, maman.
- Quoi ? Mais…
- Je vais me faire ce type. « Heureusement que Shawn n’a pas entendu ça ! »
- Mais enfin Thomas…
- Ca va aller.
- M…
Thomas marcha à travers l’allée. Le Grolem le remarqua et cria. Thomas remarqua enfin le type qui menait l’assaut : Un gros type déguisé avec un masque sur les yeux et une tenue semblable à un pyjama. « Non mais je rêve… Je devrais prendre une photo et la ramener à Shawn… qui se branlerait probablement devant… mais qui rirait bien devant aussi ! »
- EH, TOI, LA ! RESTE OU TU ES !
- Ta gueule, sac à merde.
- QUOI ? TU VEUX QUE LE MAGASIN EXPLOSE ? TU SAIS QUI JE SUIS ?
- Un… gros lard de chômeur probablement divorcé dans un vieux pyjama qui doit être bien amidonné au niveau de l‘entrejambe...
- QUOI ?
- J’veux pas répéter, t’as entendu…
- AH OUAIS ? EXPLOSION ! MAINTENANT !
Les trois Grolem se dressèrent, faisant crier les clients, mais rien ne se passa. Thomas soupira alors que Branette apparut sur sa tête.
- L’attaque Entrave de ce Pokémon m’a fait gagner une ligue.
- Q… Quoi mais attends…
- Ca me fait déjà assez chier d’être ici, ma mère avait juste besoin de parmesan, mais non, il fallait que monsieur le nuisible vienne foutre sa merde.
La mère de Thomas regarda son fils, stupéfaite par son assurance et sa grossièreté. Son arrogance, quoi. Andrew regarda sa mère.
- Tu m’avais dit qu’il était génial et que je devais prendre exemple sur lui, bah putain tu mentais pas sur le Génial…
- Andrew enfin !! Surveille ton langage !
- Pardon m’man…
- A MOI LES RHINOCORNE !
Le type lâcha trois Rhinocorne devant lui. Thomas en avait un près de lui. Le Pokémon l’observa d’un air morne.
- POLIROCHE, PRÊT POUR LA DEFONCE !!
Thomas s’écarta. Les gens se cachaient ou grimpaient sur des étalages. « Il fait chier ce con. Nan sérieux il est lourd ! J’suis pas de bonne humeur déjà mais si en plus il me fait chier… » Les trois Pokémon étaient partis comme des autos tamponneuses dans les rayons.
- Dimoret à toi !!
Le Pokémon sortit de sa Sombre Ball. Les clients du magasin s’étonnèrent. Le Pokémon était une femelle particulièrement aguerrie.
- Un autre de mes Pokémon les plus forts. Hâte !
Le Dimoret fonça à la poursuite des Rhinocorne et sauta sur l’un d’entre eux.
- Griffe Acier ! Dirige-le vers les autres !
Dimoret s’agrippa au Rhinocorne qui cria de douleur. Thomas eut un sursaut de réalisme. « Je ne suis pas dans ma cour ! Je ne peux pas blesser les Pokémon de ce type, aussi sac à merde soit-il ! »
- … n’y va pas trop fort !
Dimoret se contenta d’enfoncer légèrement ses griffes dans le dos du Pokémon, qui, entrainé par sa Poliroche, glissa dans le rayon vers son confrère. Le choc projeta le second vers le troisième. L’attaque du « Boulet » foira complètement.
- M… Merde !!
Thomas s’avança vers le type masqué et en pyjama.
- N… M… N…
- Toi, tu vas te taper la honte de ta vie ! Branette !
Le fantôme eut un ricanement strident.
- Dimoret !
Le Pokémon arriva aux côtés de son maître. Thomas sortit une dernière Pokéball avec Elekable qui croisait les bras, hautain. Le gros lard frissonna.
###
Fumée. La forêt s’est emplie de fumée verdâtre. Visibilité : Nulle.
- QU’EST-CE QUE C’EST ??
- C’EST TOXIQUE ???
- MERDE !!!
Kendra et Olivia marchaient au milieu des gens.
- SMS de Shawn… Tom est chez sa famille.
- Il doit s’amuser… marmonna Kendra.
- Il ne m’a jamais parlé de sa famille…
- Cela vous arrive de parler ? Je suis impressionnée. Par parler, tu veux dire agiter les lèvres de ta bouche ou les lèvres de ton vagin de sorte à émettre de délicieux pets vaginaux en rythme ?
- Tu te donnes un mal fou pour tes vannes !
- Je sais, merci.
- On parle, ça arrive ! Mais Tommy n’aime pas parler pendant l’amour…
- Bon à savoir… ironisa Kendra.
Les filles arrivèrent près du mur. Kendra fit signe à Olivia.
- T’es sûre qu’il y a aucun risque ?
- Aucun tant que tu fais ce que je t’ai dit au départ.
- Hm… Momartik !
Le Pokémon apparut, visiblement gêné par la fumée déployée par Kendra.
- Grêle !
Momartik fit grêler sur les environs, la situation devenait donc absolument chaotique pour les gardes. Mais respirable pour Momartik.
- RESSEREZ LA SURVEILLANCE !
- CA VEUT RIEN DIRE !
- SI ! COUVREZ UN MAXIMUM DE ZONES ! ON EST ATTAQUES PAR LE HAUT !
- C’EST UN BOMBARDEMENT !!
- Quelle bande de cons… soupira Kendra.
Elle appela un Bouldeneu qui s’aplatit contre le mur d’enceinte, étendant ses lianes comme un lierre grimpant, créant des prises pour l’escalade.
- On grimpe, et en descendant, ta Momartik dézingue les Rapasdepic de garde.
- Hm !
Olivia et Kendra escaladèrent le mur d’enceinte, déterminées, professionnelles.
###
- C’était géant !! s’étonna Andrew alors qu’ils étaient en route vers la maison familiale.
Thomas restait silencieux. La mère était affolée.
- C’était trop fort le moment où Elekable lui a tiré son slip et l’a balancé dans la litière pour Pokémon ! Et quand le mec a pleuré et que tu l’as traité de tous les noms !! Trop fort !!!
Thomas resta impassible face aux remarques de son frangin.
- T… On était obligés de partir sans payer ?!
- Pour du parmesan… soupira Thomas. Fallait qu’on parte vite, je voulais pas que tout le monde me traite comme un putain de héros !
La mère pardonna le langage ordurier de son fils.
- Thomas, voyons !! Même une situation exceptionnelle ne justifie pas…
Thomas sortit son portefeuille de sa poche, il en dégota trois billets de cinq cent Pokédollars et les donna à sa mère sous les yeux éberlués de son frère.
- Voilà, si on te demande de payer...
- … M… MILLE CINQ CENT… Oh mon Dieu Thomas !! Mais… Je… Je n’avais jamais vu de billets de cinq-cents Pokédollars avant !!!
- On s’en fout…
- Mais non ! Dans quoi tu travailles ? Oh mon Dieu, c’est la drogue ?
- Maman, ne pose pas de questions, Ok ?!
- Mais mon chéri, je suis inquiète !
- Y’a pas à l’être.
- Tommy…
Thomas soupira.
- M’appelle pas Tommy, c’est Thomas.
- Mais enfin…
- C’est illégal, c’est risqué, c’est très rentable. C’est tout ce que tu as à savoir. Pour le reste je me porte bien, merci.
Etonnement maternel. Andrew regarda son frère, surpris.
- Illégal, waow ! s’étonna Andrew.
- Tommy…
- Et arrête de m’appeler Tommy, maman, merde !!
La mère regarda son fils qu’elle ne reconnaissait plus. Thomas semblait déjà en avoir ras le cul d’être ici. « Je n’ai mais alors vraiment PLUS RIEN à voir avec ces gens ! »
###
- Un souci ?
Shawn remarquait enfin que Tara était effrayée. Il l’avait emmenée un peu partout dans des restaurants du souterrain. Elle ne connaissait pas du tout cet univers. C’est comme s’il l’avait dépucelée en la violant avec un poteau électrique.
- N… Non…
Ils étaient dans un restaurant très particulier où on servait un pain de viande surprise. Contenant généralement de la viande très bien préparée de Pokémon. C’était tout à fait légal mais sous certaines conditions qui n’étaient pas respectées ici. Les Milobellus n’étaient en effet pas communs au point de pouvoir être consommés.
- Cette viande est délicieuse, je dirais que c’est un poisson, et toi ?
- Cela… Cela fait penser au poisson, oui...
Shawn osa poser la question fatidique.
- Tara, quelque chose t’indispose ?
La blondinette semblait ne pas savoir par quoi commencer.
- Shawn, dans les faits c’était… une bonne après-midi, mais… c’est beaucoup trop…
- J’en étais sûr… soupira Shawn.
- Ne te méprends pas, tu es un garçon adorable, c’est juste que… je ne suis pas habituée à voir autant d’argent, à voir autant de gens, de… faste, de… C’est trop d’un coup !
- Désolé…
- Dans un sens ça m’a fait voir du monde, ça c’est clair, mais… Je… je suis une jeune fille normale qui travaille, qui obéit aux règles de la société… et… je sens juste, au vu des échanges d’argent qui ont eu lieu aujourd’hui – de flux monétaires devrais-je presque dire… que… tout ce qui se trame ici…
Shawn pencha la tête.
- Bah, tu te doutes bien…
- Oui justement, je pense bien me douter que toi et moi on est trop diff…
- Je suis un seigneur ici. Je fais partie du Quatuor en charge de l’Est du Mont Couronné.
Tara plissa les sourcils. Shawn sourit.
- Impressionnant ? Pas vraiment. Je suis seul, seul comme un chien, malgré mes amis, malgré l’affection que… certaines personnes me portent, je n’y trouve pas mon compte alors je cherche l’amour, masculin comme féminin… Je ne me fixe pas d’interdits, je ne m’en suis jamais fixé…
Tara grimaça légèrement mais elle écoutait toujours.
- … J’organise des combats à morts entre Pokémon et je gère les paris. En outre je contrôle une partie du marché des échanges et je suis également mécène pour des galeries d’art. Les gens ne le disent jamais assez. Alors que c’est la seule chose légale que je fais !
Tara écarquilla les yeux.
- … T… Thomas est au courant de tout ça ?
- Bien sûr, il est chasseur de primes, il capture des Pokémon pour les revendre à de riches clients.
Tara resta bouche bée alors que Shawn révélait là son défaut le plus infâme…
- Il est si beau… Je suis fou amoureux de lui depuis notre première rencontre. C’est grâce à lui que j’ai ma plus belle veste ! Et chaque fois que je le regarde droit dans les yeux, je me sens serein, fort… C’est mon âme sœur, oui on peut dire ça. Mais plus important, lui et moi sommes effectivement d’un autre monde, un monde où… L’amitié que tu partages avec ton Delcatty n’a aucune importance. La dernière fois que j’ai vu un Delcatty, moi, c’était… sous le pied d’un Ronflex ! Et il était pas dans un très bel état !
… il parlait BEAUCOUP TROP.
Tara était estomaquée. Shawn ne semblait absolument pas avoir conscience de ce qu’il venait de dire. Shawn ne se droguait pas mais il avait une propension à ne pas faire attention à ce qu’il disait… ni même à ce qu’il faisait. On pouvait qualifier cela d’insouciance totale voire désarmante.
Néanmoins…
- … Capturer des Pokémon… pour les revendre ?
- Oui, il y a une organisation qui s’appelle Le Cabinet Noir et qui propose des offres. Il y a des gens qui sont prêts à payer une fortune pour certains Pokémon. Le but de Thomas et de quelques autres est de capturer ces Pokémon et de les refourguer. Bien sûr pour cela ils ont besoin d’intermédiaires et pour Thomas c’est Teddy. Mais je suis sûr qu’il va bientôt en changer, Teddy est trop glauque. Thomas peut avoir un meilleur informateur bien moins tordu et tout aussi efficace que Teddy.
Tara hocha la tête. Shawn haussa les épaules.
- Voilà. Tu sais tout ! Je pourrais te parler d’Olivia et de Kendra mais ça ne t’intéresserait pas. Quant aux capacités de Thomas elles ne sont plus à prouver. Et son pénis mesure dix-huit centimètres en érection !
Tara grimaça. Shawn se couvrit la bouche.
- Oups, désolé ! Moi quand je fais la conversation, alors ! Je suis IN-CA-PABLE de ne pas ajouter de détails scabreux !! Héhéhé !
Tara pensa l’espace d’un instant : « Je suis en face de l’être humain le plus CON que la terre ait jamais porté ! »
###
- C’est juste moi, ou c’était trop facile ?
- Le mieux c’est que tu ne parles pas, Olivia.
Elles glissaient dans les couloirs, rasant les murs. Elles cherchaient une pièce précise dans le grand manoir.
- Kendra, tu sais où c’est ?
- Ta gueule ! Tu ne sais pas chuchoter !!
- Me crie pas dessus !
Les filles arrivèrent devant une porte avec des spirales.
- Ah bah si on savait pas…
- Chut ! Faut ouvrir, maintenant.
- Et comment tu vas…
- Tu as Staross ?
- Bien sûr…
- Fais-lui utiliser Camouflage sur ce mur.
- T’es énervée, Kendra, arrête d’être aussi tendue !
- C’est toi qui me rends tendue !! Tu mets une dose d’imprévisibilité dans mes plans que je ne supporte pas !
- T’es pas contente tu faisais appel à quelqu’un d’autre !
Olivia sortit Staross. Avec délicatesse, le Pokémon alla se poser sur la porte.
- Pas d’alarme…
- La personne qui possède ces Spinda n’est pas très méfiante, apparemment.
- C’est trop suspect… soupira Kendra.
- Détends-toi ma vieille, t’es toute en sueur, t’es toute transpirante, là !
- Olivia, tu mets mes nerfs à vif ! J’admire tes talents de chasseuse, de voleuse, ton intuition, mais ta désinvolture ne correspond pas à mon caractère !
- La porte est en bois, Kendra.
- Bon.
Kendra sortit un Tortipouss qui approcha lentement de la porte et commença à la dévorer comme si c’était de la biscotte.
- Ohlala c’est impressionnant !
- Tu sauras faire ce genre de choses quand tu seras une bonne dresseuse, Olivia.
- AAAAAAAAAAAAAAAH !!!
Les deux jeunes femmes se tournèrent vers une vieille en robe de chambre. Ulcérée, elle tendait un doigt accusateur vers les voleuses.
- MISERABLES PETITES SALOPES !!! QU’EST-CE QUE VOUS VENEZ FAIRE CHEZ MOI ???
- Putain… Olivia, récupère notre cible !
- Ah, maintenant je suis bonne ?
- TA GUEULE ET FAIS CE QUE JE TE DIS !
- OK CA VA C’EST BON ! SI TU VEUX QUE JE GUEULE AUSSI JE GUEULE AUSSI, MERDE !!!
- FAIS CE QUE JE TE DIS PUTAIN !!! SOIS UN PEU RAISONNABLE !!
Olivia tendit le doigt vers une nuée de Kadabra au sol et au plafond. Olivia se pressa dans la pièce. Elle se retrouva entouré de Spinda. La jeune femme trop bronzée soupira.
- Olivia, ma vieille, c’est le moment d’être intelligente…
Olivia sortit un Luxray, Pokémon étonnant de sa part. Elle s’en servait surtout pour les chasses complexes de ce genre. Quand Kendra lui avait dit que l’objectif était un Pokémon avec un détail physique particulier, Olivia avait choisi Luxray. Le Pokémon était dressé spécialement pour ce genre de chasse. La collection de Spinda comportait de nombreux spécimens dont un avec une seule tâche autour de la bouche, comme une barbe mal rasée.
« Y’en a plein de mignons… Mais ils ont surtout tous l’air débile… »
- Luxray ! Tâches – Œil – Deux – Unique - Cœur. GO !
Luxray chargea dans la pièce, écarta les pièces inutiles en les paralysant. Olivia observait la scène, les Spinda tétanisés volant dans toute la pièce alors que l’ombre noire faisait le ménage. Lorsque Luxray cessa, il tenait dans ses dents, par la patte, le Spinda tant recherché avec les tâches en cœur autour de ses yeux en spirale.
- Eh bah voilà…
Olivia se retourna et vit Kendra qui se débattait avec les Kadabra à l’aide d’un Tengalice déchaîné.
- Il faut que j’aille l’aider, je suppose… Kendra, chérie…
- Je me bats, là !
- J’ai la cible, on devrait partir avant que la vieille pute ne rameute les keufs !
Kendra regarda Olivia, étonnée.
- T’as REUSSI ???
- SALE PUTE, DIS AUSSI QUE JE SUIS INCOMPETENTE !!!
- EXCUSE-MOI MAIS JE M’Y ATTENDAIS VRAIMENT PAS !!
- REPOUSSE-MOI CES HORREURS ET ON SE CASSE, BOUFFONNE !
D’un Cyclone, Tengalice repoussa les ennemis. Les deux filles, suivies par Luxray qui tenait le Spinda avec les tâches en cœur autour des yeux. Elles se dirigeaient vers la sortie.
- Olivia, je suis bluffée !
- On en reparlera quand j’aurais ma part. Je vais te latter l’utérus, sale black méfiante !!
- Je pensais que tu mettrais beaucoup plus de temps !
- Eh bah non. Olivia a de la ressource ! Olivia est bonne !!
- Pour autre chose que faire tourner en bourrique les mecs !
- VOILA EXACTEMENT !
- … Je note, je note !
- Tu sais, Kendra, tu devrais juger les gens moins vite !
- … Tu sais, Olivia, tu viens de me prouver que tu valais mieux qu’une meuf qui passe entre deux mecs et qui joue les garces en permanence.
Olivia regarda Kendra qui était sérieuse.
- Tu devrais cesser ce petit jeu et assortir le fond à la forme… admit Kendra.
- … Je dois m’enlaidir ?
- Nan, bouffonne. Ton professionnalisme, tu devrais le muer en attitude plus convenable.
- Convenable et Olivia, ça ne va pas ensemble ! C’est comme… Bonbons et Guacamole !
Elles arrivèrent devant une fenêtre. Kendra sortit un Tropius.
- Sois prête à m’épauler si on se fait attaquer.
- OK.
Tropius éclata la vitre à coups de Balle Graine. Olivia, Luxray et Kendra s’échappèrent avec le Pokémon Volant.
- La vache ! On a réussi !!
- Je suis surprise également… marmonna Kendra.
- C’était trop facile !! Woooooo !!!
- Non, je suis surprise que tu n’aies pas tout fait foirer.
- … grognasse !!
- Arrête Olivia, bouffonne !! On est dans les airs !
- Excuse-toi !!
- Jamais !! Argh ! On va tomber par ta faute !
- Même pas !
###
Retour à la sauterie familiale. Thomas était sur un canapé. Il vérifiait ses messages. Visiblement son coup d’éclat avec les Ursaring Noirs avait été remarqué dans la profession.
« Cool. »
- Hey.
Thomas regarda Andrew qui venait de s’asseoir à côté de son frère en tenant un Carapuce.
- Maman veut plus trop te parler…
- Je sais, elle flippe.
- Tu devrais aller la voir.
- Hm. J’y penserais.
Thomas regarda le Carapuce de son frère. « Un million trois cent mille. La rareté est relative vu que les scientifiques en ont des tas. »
- Thomas, ce que tu fais, ça n’est pas dangereux au moins ?
- Pas pour moi.
- Tu voles ?
- Non. Je ne vole pas l’argent que je gagne.
- Tu trafiques des trucs ?
- Non plus.
- … Ok, j’arrête de demander.
La sœur passa dans le salon et alla dans le jardin. Andrew la regarda passer tout comme Thomas, comme s’ils parlaient d’un secret-défense.
- Andy, tu veux faire quoi, plus tard.
- Dresseur, comme toi.
Thomas soupira. Andrew sourit.
- Je veux vaincre la ligue Pokémon. Je veux devenir puissant, renommé, je veux qu’on m’admire, qu’on copie mes choix tactiques, devenir une référence… Comme toi, quoi !
Thomas acquiesça.
- C’est cool. Bon courage.
- Pourquoi t’as arrêté ?
Thomas soupira.
- J’étais… pas fait pour ça.
- Oh. Pourtant… Avec ton Elekable… Et pis dans le magasin t’étais vachement impressionnant ! Tu voudrais pas reprendre ?
- Nan.
- Tu devrais, ça serait cool !
- J’vois pas en quoi…
- … mais la vie de dresseur c’est… c’est super aventureux, nan ?
- Une fois que t’as battu la ligue, y’a plus rien à faire d’autre qu’à… te prostituer… Pardon, te vendre à des publicitaires à la gomme… C’est pas une vie. Et les dresseurs sont des petits cons prétentieux.
Andrew plissa les yeux, déçu.
- Vraiment ?!
Thomas se mordilla les lèvres.
- Après, ça ne tient qu’à toi de… changer la donne. Tu peux devenir dresseur et changer tous ces petits cons prétentieux en leur bottant le cul !
- … Ouais… Ouais !! Dis, comment je pourrais bien entrainer Carapuce ?
- Tu as des ornements de pouvoir ?
- … seulement un Bracelet Macho…
- Ca suffira. Si tu l’entraines pour cultiver ses avantages, il deviendra bon.
- Je dois le faire évoluer ?
- … ce serait mieux, mais… fais comme tu veux.
Andrew hocha la tête.
- Merci, grand frère !
Thomas regarda son frangin partir s’entrainer. Il soupira et regarda les clés de sa voiture. « Si je me casse maintenant, y’aura pas d’embrouille… »
Trop tard, maman arriva pour discuter.
- Oh non…
- Mon chéri, nous devons parler.
- Je suis pas ton chéri, j’ai vingt-cinq ans, maman.
- Est-ce que tu vends de la drogue ?
- Non !
- Est-ce que tu en consommes ?!
- Non.
- … Tu bois ?
- J’ai VINGT-CINQ ANS !
- Comment peux-tu gagner autant d’argent !
- J’ai un bon travail !
- Personne n’a un aussi bon travail, Thomas, n’essaie pas de te moquer de moi ! Tu… tu diriges un bordel ?
Thomas leva les yeux au ciel.
- Je crois qu’il vaut mieux que je parte.
- T… Tommy, non !! M… Je t’en prie !! Dis-moi dans quoi tu…
Thomas soupira.
- Maman, je ne peux pas te dire. Ce n’est pas que je ne veux pas, je ne PEUX pas ! Ce serait dangereux pour vous de savoir.
- … Tu tues des gens pour de l’argent ?!
- Je n’ai jamais tué personne, jamais rien trafiqué, consommé, joué…
- Alors… alors quoi ? J’ai besoin de savoir, je suis ta mère !
Thomas soupira.
- Maman, je t’assure. Tu ne voudrais pas savoir quel genre de vie je mène.
- … Dis-moi au moins que ce n’est pas dangereux !
- C’est dangereux.
- Oh…
- Le mieux c’est que tu ne t’en mêles pas. Qu’aucun de vous ne s’en mêle.
Thomas s’éloigna, feignant d’aller en cuisine, pour mieux se diriger vers la porte de sortie. La mère le suivit.
- ALORS C’EST CA ???
Thomas se retourna vers sa mère.
- TU… TU VIENS, TU NE NOUS DIS RIEN ET TU REPARS COMME CA ? SANS EXPLICATIONS ? JE… JE DIS QUOI AUX GENS QUI ME DEMANDENT DE TES NOUVELLES ??? JE LEUR DIS ENCORE QUE JE NE SAIS PAS ? QUE… QUE TU NE NOUS DIS RIEN ? OU ALORS JE LEUR DIS QUE TU ES UN VOYOU, UN MOINS QUE RIEN, UN DELINQUANT, UN VAURIEN ??? THOMAS, BON SANG !!! JE SUIS TA MERE, NOUS SOMMES TA FAMILLE !
Thomas soupira et regarda sa mère, un peu plus dur que tout à l’heure.
- Oui, ma famille. J’ai quitté le nid et maintenant je ne vous dois plus rien. Quand à tes lamentations dues au fait que tu ne puisses plus te vanter d’avoir un fils dresseur…
Thomas ouvrit la porte.
- Excuse-moi de ne pas pleurer, maman, sur ton malheur infini. Mais rassure-toi, Andrew va reprendre le flambeau, tu pourras continuer à te vanter jusqu’à ce que lui aussi, il se lasse. Mais ne me fais pas croire que tu t’inquiètes à mon sujet pour ensuite baragouiner que tu ne sais plus quoi dire aux voisins. Fais comme moi. Ruse ! Mens ! Invente ! J’me casse. Oh et… C’était vraiment nul cette sauterie. Un vendredi après-midi en plus, ça fait vraiment chômeurs qu’ont rien d’autre à foutre.
Thomas partit sans regret aucun. Dehors, c’était calme et silencieux. Il reprit la voiture et commença à partir, fulminant.
###
Shawn rentra chez lui, dépité. « Quelle journée… Une fois de plus, Shawn, tu as été minable… »
###
Olivia avait regagné son appartement après la mission avec Kendra. Elle sirotait une Piña Colada.
###
Kendra, dans son petit loft, déposa ses affaires et se prépara pour la douche. « Ca m’a crevée ! »
###
Thomas rentra, fourbu. « J’ai qu’une envie, me faire des maki au thon… »
Tara ouvrit sa porte au moment où il allait ouvrir la sienne.
- Tara… bonjour… J’ai encore votre Delcatty ?
- N… Non, non, Marie est là… Vous avez passé une bonne journée ?
- Visite chez mes parents, c’était bien gonflant… Et vous ?
- … Une… petite sortie…
- Ahon.
- …avec Shawn.
Thomas regarda Tara avec de grands yeux, médusé. Tara eut l’impression que c’était la première fois que Thomas le regardait de façon sincère. Il semblait ulcéré, énervé, en rogne contre Shawn, pas bien, pas à l’aise. Tara avait perçu tout ça.
- QuOA ???
- Oui, Shawn m’a invitée à sortir…
- M… Oh le fumier, je suis désolé !
- Ce n’était pas grand-chose, si ce n’est qu’il… en a trop fait, alors je l’ai repoussé poliment…
- Oui, c’est bien Shawn, ça…
Tara hocha la tête.
- Dites, votre travail d’observateur de Pokémon… je suppose que vous partez souvent en vadrouille…
- … bien sûr… pourquoi vous me demandez ça ?!
- Eh bien, je suis dessinatrice, vous vous rappelez, et je me demandais si vous pouviez m’aider à observer certaines espèces, pour mon travail.
Thomas grimaça.
- Je… Je suis fatigué, là, Tara.
- Oh, oui, pardon… Sinon vous pourriez me conseiller votre employeur qui me recommanderait un autre observateur !
- … Je travaille à mon propre compte, je pourrais pas vous aider. Bonne soirée, Tara.
Tara acquiesça. Chacun rentra chez soi. La blonde à lunettes plissa les yeux. « Cette fois j’en ai la confirmation, je vis à côté de quelqu’un de dangereux ! »
Tara regarda la Pokéball de Delcatty, dans sa poche. « Dire qu’elle était chez lui… Il aurait pu la revendre… »
Tara se mordilla les lèvres et s’installa à son ordinateur. Elle fit des recherches sur le Cabinet Noir. Elle découvrit alors le site des employeurs de Thomas. Un tout nouvel univers s’ouvrait devant elle. « Oh bah mince… »
Elle ne vit pas le temps passer et entendit Thomas sortir. Elle se mordilla les lèvres. « Il va aller cuisiner Shawn… »
Tara regarda l’écran et sembla songeuse. « En fait je me demande si je pourrais le faire, moi aussi… capturer un Pokémon et le revendre… »
###
- Tu es un CON !
- Désolé, je voulais juste…
- SHAWN, MERDE ! L’INVITER A SORTIR ? J’ESSAIE DE L’ELOIGNER LE PLUS POSSIBLE DE MOI ET DE MES AFFAIRES, MAIS TOI…
- Il fallait au moins que je voie si… s’il pouvait se passer quelque chose entre elle et moi !
La loge présidentielle de Shawn prenait des airs de scène de ménage. Le combat à mort entre un Grolem et un Grodoudou ne semblait pas intéresser Shawn ou Thomas.
- Shawn, j’espère que tu n’as rien dit ou fait qui la mette encore plus dans mes pattes !
- Mais non ! Tu penses bien, j’essayais de la draguer, j’ai essayé de me faire mousser, mais ça n’a pas marché !
Thomas soupira.
- Shawn, les femmes n’aiment pas qu’on sorte du fric devant elles.
- Ca, j’ai bien compris, t’inquiète…
- Hmph…
Shawn baissa la tête.
- Je suis désolé…
- … Mais nan, ça va, t’as rien fait de mal… Et me voilà encore en train de te pardonner, merde !
- Comme d’habitude, héhé…
Thomas soupira.
- J’ai passé une journée de merde.
- Ah ?
- … J’ai plus rien à voir avec les gens de ma famille. Mon père fait genre tout est normal, ma grande sœur…
- Ta superbe grande-sœur…
- Elle a plus rien à voir avec la photo que je t’avais montrée ! Elle est au chômage et elle se lave plus les cheveux !
- Awwww…
- Ma mère jouait les inquiètes mais au fond… elle était juste embêtée de ne plus pouvoir se vanter auprès des copines.
- Dur !
- Et mon frère… bah… il avait les yeux pleins d’espoir et la mine réjouie et fraîche du jeune dresseur débutant… alors j’ai essayé de lui donner du baume au cœur.
- Thomas, un homme gentil, compatissant… sourit Shawn.
- Je me suis barré en houspillant ma mère qui me posait des questions…
- Tu te doutais bien qu’elle t’en poserait !
- Hm… A ton tour.
- Hein ?
Thomas sourit.
- Tu m’as promis. Allez ! Dis-moi des trucs sur ta famille ! sourit Thomas.
Shawn soupira.
- Hm, oui, j’avais oublié ça…
- Tu m’en as jamais rien dit !
Shawn soupira.
- Mon père s’est suicidé sous mes yeux quand j’avais dix ans en avalant des médicaments mélangés à des tessons de verre et en me retenant et en m’obligeant à le regarder pendant qu’il agonisait, je suis resté quoi, une nuit menotté à son cadavre et ma mère m’habillait en fille pour que je fasse le spectacle devant des hommes qu’elle invitait et qu’elle payait pour passer du bon temps avec elle, je faisais l’ouvreuse de ma maison, transformée en bordel. J’avais treize ans.
Thomas regarda Shawn qui soupira en observant Grolem piétiner le crâne de Grodoudou avec le pied.
- … Admettons que je t’ai rien demandé… marmonna Thomas.
- C’est pas grave. J’en ai réchappé, c’est l’essentiel…
Thomas regarda Shawn puis regarda le combat.
- Me dis pas que tu avais parié sur Grodoudou…
- Si… je viens de perdre huit millions.
- Dur.
- Ouais. On va en boîte ?
- … Ouais, faut que je me vide la tête ! sourit Thomas.
- Cool ! sourit Shawn.
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