7 jours avant l'Apocalypse | By : AbsolemSss Category: French > Harry Potter Views: 6310 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: Harry Potter est la propriété de JK Rowling. Les personnages OC's sont ma propriété.Je ne tire aucun profit de cette fanfiction. |
Jour 2
Une chaise, du vide, du noir, Harry avait fermé les yeux.
Incapable de regarder plus longtemps l’obscurité de sa détention, il préférait se tuer la vue et ne rien voir du tout. Détenu à perpétuité, il vivait un calvaire. Torturé son corps, martyrisée son âme, il s’oubliait peu à peu. Il perdait la notion d’existence de soi pour devenir cette chose infâme que l’autre désirait le voir devenir. Un soumis, un esclave au service d’une névrose dépravée et abjecte. Son corps ne lui appartenait plus, il était le jouet, la marionnette immonde de ce sans-visage issu du néant. Combien de temps, combien de jours, aucune idée. Tout lui semblait l’éternité. Tout suintait la mort autour de lui, comme si son lieu d’exil avait pour nom Lucifer. Harry avait bien tenté de se creuser l’échappatoire, si proche de fuir mais l’autre l’avait contrecarré à la dernière seconde. Apparu comme Cerbère en gardien de son enfer, il l’avait devancé. Harry avait échoué et maintenant il en payait le prix.
- Ouvre les yeux Harry ! invectiva l’homme en représailles. Ouvre la bouche Harry.
Constamment nu, à genoux devant une chaise en fer sentant la rouille et le ranci, Harry était aussi assujetti qu’un chien sur une table d’opération. Ecarté, positionné et ligoté – deux bras ficelés de chaque côté sur les pieds arrière, deux cuisses collées contre les pieds avant, ventre penché sur l’assise, la tête coincée entre les deux barreaux du dossier- il ressemblait à ces animaux que l’on attache à l’esse avant de les abattre. Un fil de fer barbelé enroulé tout autour de son corps et de son sexe, serré fort, très fort, il endurait sa peine. Les ronces s’enfonçaient dans sa chair, le transperçant comme mille flèches, il ne parvenait plus à déterminer les points d’impacts ou l’origine du mal, il souffrait de partout. Contracturé, inconfortable, la peau déchiquetée et coloriée de son sang de vie qui se coagulait, il gisait là depuis des heures. Un chien puni par son maître après une énorme bêtise ou la folie d’avoir cru une seconde brève toucher du bout des doigts le rêve réalité d’une liberté retrouvée.
- Ouvre les yeux Harry, répéta plus furieux l’homme impardonnable. Ne m’oblige pas à te battre quand je n’aspire qu’à te faire du bien. OU-VRE-LA-BOU-CHE !
Harry refusa, obstiné. Révolté contre ce commandement assimilable à un caprice d’enfant gâté. Il scella paupières et lèvres comme si sa vie en dépendait quand tout son corps tremblait de cette voix synonyme de tyran. Un pas, deux pas, et une gifle monumentale lui arracha presque le cou. Tout de suite, le sang coula, sa joue saigna. Quelque chose de dur et de froid l’avait frappé aussi tranchant qu’une lame de rasoir.
- Tu continues de désobéir Harry, persista la voix exaspérée –un sifflement aigu-. Tout en étant conscient des conséquences. – D’en face, Harry entendit une allumette craquée suivi du grésillement de quelque chose qui prend feu- Sincèrement, j’ignore par quel magie tu es parvenu à retirer tes chaînes pour t’ouvrir la voie vers l’extérieur mais c’était vain et stupide. Tu ne peux pas me fuir, ni t’échapper d’ici. Regarde-moi quand je te parle !
Harry gémit, avant de s’écrier et de rouvrir les yeux. La main l’avait grippé au visage tel un étau avant de le tirer et de le contraindre du regard, consolidant ainsi ses liens qui pénétrèrent sans qu’il n‘ait l’option de reprendre son souffle.
L’obscurité devint ténèbres.
L’homme à quelques centimètres avait l’expression d’un démon. Les lèvres tordues dans la colère et le plaisir évident qu’il prenait à infliger cette correction, il le menaçait d’une cigarette située à un cheveu du centre de son œil droit. Ce fut suffisant pour avoir peur et redouter le pire.
- Tu sais Harry, toi et moi nous sommes liés. –la colère dans la voix était partie, remplacée par le ton douceâtre habituel et colorée de cette démence à faire faillir le plus courageux- Mais ta vie ne dépend que de moi. – il avança la cigarette- Cette dernière lueur qui éclaire ton monde de là-haut, cette petite flamme observée dans le noir n’est que le dernier souffle de ton âme avant que tu ne sois brisé et définitivement tué. Un simple soupir et tu n’existeras plus. –la cigarette avança toujours, Harry tétanisé se consuma, sa rétine le brûlait - Alors pourquoi précipiter les choses ? Es-tu donc si pressé d’être enterré six pieds sous terre pour te risquer à nous tuer tous les deux tout de suite ? Je ne te le permettrai pas. Je n’en ai pas fini avec toi.
L’homme le relâcha, et Harry aux aguets jugea sa sentence arriver. Alarmé, il cessa de respirer, priant intérieurement à l’aide mais la cigarette contre toute attente fut retirée, préférant empoisonner son propriétaire de quelques bouffées. Un soulagement éphémère. Promiscuité de leurs deux corps, pantalon dégrafé, et l’autre lui tira les cheveux de manière à lui dévisser la tête vers le haut, dans la direction convoitée de sa hauteur.
- J’ai dit : ouvre la bouche ! imposa-t-il avide et inflexible. Et ne tente pas de mordre ou je vais te brutaliser d’une souffrance encore jamais soupçonnée par ton âme de survivant du monde.
Harry rétrograda. En vain. Exorbité par l’ordre sale et innommable que l’autre suggérait d’instance. Un sexe dur et palpitant pointait en direction de ses lèvres.
- Non ! supplia Harry silencieusement en se pinçant farouchement les lèvres.
Peine perdue.
La cigarette en châtiment s’écrasa sur son épaule, incendiant sa chair tel un brasier dans l’âtre. Harry hurla si fort que son monde se mit à tourner comme un manège désenchanté.
- Ma parole tu aimes quand je sévis, ironisa l’homme amusé des réactions surprenantes du sauveur. Alors amusons-nous Harry et testons tes limites.
Harry, acteur stérile vit surgir de nulle part une baguette magique. Ciblée contre sa tempe en signe de défi comme un flingue chargé et prêt à tirer, le noir s’éclaira subitement d’étincelles blanches, de l’électricité à haute tension. Un choc indéfinissable dans les yeux d’Harry. Cette baguette, que Merlin le détrompe, c’était la sienne. Alors par delà la découverte étrange de cet homme révélé sorcier, il se demanda quand et comment il avait combattu et perdu la bataille pour être dépossédé de son bien le plus précieux. Il n’en avait pas la moindre idée.
Pas le temps des questions, un doloris était jeté et son cerveau foudroyé au sens propre du terme. Harry la voix éraillée expulsa lamentablement sa douleur. La bouche ouverte en grand il geignit ce mal incalculable. Les pupilles dilatées, les dents névralgiques et les oreilles en sang, il n’était plus qu’un amas de matière enfiévrée résonnant inéluctablement son martyre sans fin. Une aubaine pour l’autre qui en profita. Rapide, il franchit la ligne et l’envahit entièrement de son membre d’homme dominant. Un haut le cœur immédiat, Harry faillit vomir. Un deuxième doloris et il fut déchu sans réaction d’autre que d’accepter cet appendice obscène au fond de la gorge.
- Là, c’est bien Harry, le rassura la voix tranquille et pleine de perversion. Joue avec ta langue, découvre sa texture avant d’en apprécier sa forme. Lèche bien partout ce sexe qui te donne tant de plaisir quand il te pénètre généreusement à l’autre bout de ton corps. C’est bon, n’est-il pas ?
Avant, arrière, Harry, la bouche pleine ne put que suivre le rythme que l’autre lui imposait de sa main et des hanches, encaissant affreusement son dégoût quand cette chose s’enfonçait de plus de longueur.
- Tu sens comme il grandit quand il est avec toi. Suce-le ! Suce-moi de cette manière que tu suçais ta femme au début de votre relation.
Au rappel de Ginny, Harry déglutit si bien que le sexe envahisseur commença à baver sa liqueur âcre et imbuvable.
- Ahh, s’extasia l’homme en tressaillant de la tête aux pieds. Tu es doué Harry, continue ! Je me sens fondre quand tu me tiens de cette façon. -Il s’accrocha des deux mains à son crâne et le força plus vite et plus fort- Si chaude est ta langue, si mouillé tu me parcours. Je n’ai plus la force de durer, je jouis.
Harry poussé une dernière fois goûta sa pire humiliation. Inondé abondamment sans possibilité de débat, il but et avala tout. Jusqu’à la dernière goutte. Après seulement il fut délivré. Harry toussa, essaya de recracher mais empêché, il fut scellé d’un baiser licencieux. Collant ses lèvres aux siennes, mêlant son haleine de tabac à son parfum de foutre horrible, langue contre langue, l’homme le gouverna. Harry résista mais il se galvanisa, et contrôlé par sa folie, il lui mordit la langue jusqu’au sang avant de sucer à son tour tel un vampire affamé. Harry fut vaincu. Encore.
- Délicieux Harry, s’enthousiasma la voix en se léchant les lèvres avec sadisme. Nos deux goûts mélangés sont comme le nectar de l’éden, pêcheur et péché. Cependant, le jeu ne fait que commencer et je serais bien cruel si je te refusais ton propre plaisir.
Une main par-dessus lui, il coulissa lentement le long de son épine dorsale, appuyant délibérément sur les pointes pour les clouer de plus d’épaisseur.
- Harry, penses-tu que je sois cruel ? -Une pointe, une autre pointe, la main dévala perfide avant de chuter et d’un seul coup s’enfoncer d’un doigt entre ses fesses. Harry, sursauta.
»Non je ne le suis pas. Sauf aujourd’hui. -il sortit le doigt pour se replanter plus loin-. Ton corps me réclame, je le ressens, tu te tortilles autour de moi, tu frémis et déjà tu me reçois dilaté et mouillé. -il chuchota à son oreille –Tu en veux plus, sale pervers ! Dépravé que tu es Harry je t’interdis de jouir de ma générosité. Je t’en veux toujours tu sais, je suis en colère alors reçois ce que tu mérites car tu ne mérites que cela.
Un pas, deux pas, il contourna Harry, retira son doigt pour y plonger sa baguette magique. Il fouilla, tourna, chercha le point le plus sensible quand touchant au but, il s’immobilisa.
Harry paniqué, essaya de remuer, de se dégager mais emprisonné, il ne put que recevoir. Et il reçut de plein fouet un nouveau doloris de l’intérieur. Son cri résonna comme foudres contre les murs de l’obscurité, il se sentit comme déchiré de part en part. Du sang, encore du sang, partout, dedans et dehors, c’était horrible de supplices. Il pensa un moment être proche de perdre connaissance quand sans l’annoncer et sans retirer l’objet magique, l’autre le pénétra de toute sa virilité. Ecartelé au maximum, Harry réapprit la définition du mot douleur.
- Ahhhh Harry, s’extasia l’autre exultant en s’accrochant à ses fesses pernicieux. Tout ton corps tressaille comme une ondée dans la mer, ça résonne. Je suis percuté d’une vague qui vibre et excite mes sensations. Le plaisir est décuplé. Tu le ressens toi aussi ?
Tout en dansant dans sa caverne des merveilles, il serpenta l’un de ses bras vers le dessous et enferma dans sa main sèche le sexe d’Harry comme dans une cage, un oiseau. Le fil autour se tassa, Harry continua de hurler.
- Oh oui Harry tu aimes ça, constata l’homme la main débordée et trempée d’Harry. Tu pousses malgré ta condition, tu veux voir le jour, être choyé. –le prépuce à moitié rétracté, il força et décalotta entièrement le gland, glissant dans la fente avec son ongle pour faire mal- Mais tu n’auras rien d’autre à moins que tu ne supplies. Supplie-moi Harry, ordonna-t-il en resserrant le fil autour de la base pour le brider. Supplie-moi ou tu n’auras rien du tout !
Harry se contracta. Les réverbérations du doloris commençaient à s’atténuer mais la pénétration le secouait en conséquence, ajouté de ce lien qui dépeçait son sexe en train de grossir et de s’étendre. Car oui, qu’il soit achevé avec la vengeance des Griffondors, son sexe réagissait à outrance malgré tout. La douleur, l’ordonnance, cette musique répétée de coups, de frictions de son corps durement pénétré d’un autre, violé sans son accord, engendrait tout ce qui n’aurait pas dû être. Satisfaction d’être tenu entre ces doigts que l’autre manipulait avec habileté, licence d’être fourré d’un foutre qui n’était pas le sien, et plaisir d’être soumis par la violence, son corps en contradiction de son âme, produisait l’effet lascif
- Oh Harry, s’épancha l’homme presque plaintif et désolé. Pourquoi t’être fourvoyé tant d’années à tort ! Quand tu espérais tellement jouir en pensant à elle et que ton corps se profilait d’autre chose. Là, regarde Harry, tu réagis à mon toucher et à mon sexe. Tout n’était que tromperie avec elle. Réalises-tu combien tu as été privé, comme nous avons manqué l’un et l’autre ? Combien j’ai souffert à cause de toi ? –la voix recouvra colère et haine- Supplie-moi et je me montrerai gentil. Supplie-moi et je te permettrai de jouir de moi en toi ou auquel cas subis mon courroux !
Harry ne supplia pas. Pas encore. Il lutta, se focalisa sur sa douleur pour assassiner cette montée en puissance de son plaisir quand il n’eut plus le choix. La tête brusquement basculée vers l’avant, il manqua d’air. Etranglé par le barreau, l’autre lui coupa délibérément la respiration. Conséquence, Harry rua plus fort, et l’homme attentionné de ses vas et viens jubila plus longtemps. La chaise grinça, molesté d’avant, arrière, par deux forces en opposition. La chaise se souleva, Harry avec la force du désespoir bougeait dans toutes les directions, faisant fi des conséquences. Mais l’homme ne fit que rire de plus d’aplomb en même temps qu’il le remplissait encore. En même temps qu’Harry, convulsif n’arrivait plus à respirer et que son sexe endigué donnait la sensation d’être sur le point d’exploser. Harry, à contre cœur amer, capitula.
- Pi… pit…ié, réclama-t-il la voix cassée tel un mendiant dans la rue. Pi…
L’homme se montra clément. Tout en lui léchant le dos pour le rassurer, il libéra entièrement son sexe. Tout de suite, Harry se déversa impudiquement et considérablement dans sa main et partout sur le sol, telle une chienne en chaleur.
Privé d’air, et tandis qu’il prenait finalement prescience de son état de misère et de disgrâce, l’autre le culbutant infiniment, Harry se porta vers le ciel inexistant. Les yeux clignotant comme des feux de détresse, le cerveau plus suffisamment alimenté en oxygène, il observa la lueur. Celle qui vacillait, disparaissait, reparaissait, un jeu d’ombres et de lumières. Celle qui résistait difficilement, si proche de s’éteindre. Et là, il comprit. Il était en train de mourir et jamais plus il ne reverrait la lumière du jour.
*****
Harry se réveilla en transe dans son lit.
Un coup d’œil rapide au réveil de son chevet et 4h00 illuminait de rouge la pénombre de la chambre.
Il avait chaud, il avait peur. Le cœur à cent à l’heure, il avait la sensation d’un cauchemar dans lequel on s’extirpe in-extrémis pour réaliser soulagé que tout n’était qu’une illusion. Sauf qu’il ne se souvenait de rien. Excepté un sentiment d’enfermement obscur où il n’existait aucune issue de secours. Les mains moites, le visage trempé de sueur, il attrapa ses lunettes et se leva. Le pas aussi léger que possible, il se guida dans le noir et aborda la salle de bain affiliée à la pièce. Refermée la porte sur lui, il alluma la lumière avant d’ouvrir le robinet d’eau froide du lavabo. Plusieurs fois, il s’aspergea le visage, le cou, cherchant une once de fraicheur quand il avait l’impression de brûler de l’intérieur. Un gant de toilette passé sur la nuque, il resta plusieurs longues secondes, les yeux fermés, à apprécier ce contact simple et vivifiant du tissu propre et humide sur sa peau. Senti mieux, il rouvrit les yeux. Un instant perdu sur son reflet dans le miroir il fut stupéfixé. Derrière lui, apparut soudain le sourire dangereux d’un autre homme, se mêlant étrangement à son image. Choqué, Harry vira 180 degré.
Personne.
Un fantôme, une illusion, Harry n’en sut rien sur le moment mais ce sourire se marbra d’une encre indélébile dans son esprit et tout à coup écroulé à genoux sur le sol, dévasté, il se mit à respirer de plus en plus fort, de plus en plus mal. Accroupi pour se donner de l’air, il chercha son oxygène quand tout son corps se mit à trembler. La terreur était en train de l’envahir. L’instant suivant et contre toute attente, son sexe était levé haut dans son pyjama.
- Merlin, qu’est-ce… médita Harry au bord de l’asphyxie. La main naturellement posée entre ses cuisses, il tenta de se contenir mais le sourire dans le miroir flasha dans sa mémoire, accompagné d’une voix pleine de vices et de promesses « Tu vois Harry, ton corps ne répond que pour moi, admire l’Apocalypse de nos deux vies réunies ». Achevé, Harry jouit durement sans pouvoir se retenir. L’orgasme dura longtemps, mêlant douleur et plaisir, expulsé du tréfonds de son âme. Il termina allongé, face contre terre, essoufflé et plus que jamais le feu habité dans chacune de ses veines. Un volcan.
Quelques minutes plus tard, il était dans son lit, et dormait plus apaisé et repu que jamais.
*****
14h35
Toute la salle de rédaction vibrait d’un silence lourd et pesant. Pas un chuchotement, pas un battement d’ailes, rien que le silence de gens passionnés et appliqués à leur travail. Des stylos marquant le papier, des touches de clavier pianotées vive allure, des feuilles volant les unes par-dessus les autres, la musique écoutée ici se jouait d’un même refrain. Répétitif, monocorde, il tournait en boucle sans jamais un souffle de repos. Vibrato égal, il conférait régularité et une orchestration proche de la perfection. Tout compte fait un refrain ennuyeux. Les musiciens aussi studieux et assidus sur leur partition, s’épuisaient moralement quand le disque rayé, le supportable se transforma insupportable
- Ahh, je n’en peux plus ! cassa Peter à bout et les deux bras levés en signe de reddition. J’ai besoin d’une clope, tout de suite, qui m’accompagne ?
- Moi ! s’accorda John qui se jeta sur l’occasion. Il avait les jambes en coton, le dos douloureux. Debout, il s’étira droite/gauche les muscles raidis d’une position pétrifiée durant des heures avant d’appareiller d’un regard son collègue en face. Harry, tu viens ?
- Je termine ça et je vous rejoins, se désista Harry sans quitter le nez de ses papiers.
- Ok, dans ce cas j’embarque la cafetière et je nous refais du café.
Sans assentiment, il attrapa la cafetière, versa les derniers centilitres dans la tasse du sauveur et s’éloigna, à la suite de Peter qui l’attendait au bout du couloir.
Depuis ce matin, tout le monde planchait sur les articles en cours, le cul vissé à sa chaise.
Nourris de sandwichs bas de gamme livrés par le traiteur du coin, ils avaient sacrifié l’avantage gargantuesque du restau et le précieux moment de détente de la mi-journée pour se dévouer corps et âme à l’office du jour. Nichés dans la documentation, ils classaient, déclassaient, toutes les informations et leur contenu. Le chef s’impatientait. Des titres reposaient le sommaire, l’édito et la couverture, c’est-à-dire tout son boulot. Aussi fallait-il dès ce soir avoir déterminé ceux certains d’être finalisés vendredi. Toutefois comme d’habitude, ils avaient trop de matière, trop de sujets à traiter, et trier le bon, du moins bon, le sensationnel, du barbant, exigeait du temps et une bonne dose de chance.
Le journal paraissait tous les quinze jours, un délai supposé contrôlé et à l’autre bout de la corde raide pour le néophyte qui observe de loin. Sauf que la pression était doublée. Quand internet prévalait sur tout. Quand les quotidiens les plus réputés peinaient à entretenir la confiance durable des lecteurs parce que dépassés par la rapidité d’une toile virtuelle et relayée dans le monde entier, trouver sa place et pêcher la différence afin de se démarquer et vendre était un combat. Un combat aléatoire. Car en vérité, l’info d’actualité ne dépendait pas des journalistes mais du hasard de la vie.
Ce journal avait jeté son dévolu sur le quartier. Une ligne éditoriale sur laquelle il voguait à plaisir ou déplaisir en fonction d’une roulette russe souvent capricieuse. D’une population composée essentiellement de couples mariés avoisinant la quarantaine, à fortiori parents d’enfants en âge d’aller à l’école quand les grands-parents les visitaient quotidiennement pour tenir le rôle de baby-sitters volontaires et gratuits, le journal visait la famille. Trois générations à comprendre, à deviner, à étudier. Les problèmes, les loisirs, les hobbies, les attentes. Garder l’esprit ouvert était ligne de conduite ici quand les yeux et les oreilles s’échinaient à détecter le détail insignifiant mais essentiel pour perdurer après prolongations. Chacun était au courant en signant son contrat. Ce journal n’allait pas faire d’eux des hommes riches, ni connus, ni des prix Politzer mais leur vocation fort heureusement traversait au-delà. Ce journal familial enseignait et perpétuait la tradition, le partage des uns et l’entraide aux autres, rendant conséquemment une certaine part de noblesse au métier de journaliste trop souvent entaché par le scandale des plus arrivistes. Pas besoin ici de se salir les mains, inutile de trainer les gens dans la boue, et infructueux de vendre son âme au diable. Faire du bon boulot et du boulot apprécié, était facile et la raison pour laquelle le personnel restait fidèle et immuable.
- J’ai terminé Harry.
Plusieurs secondes à ne voir que du flou, voilé d’avoir fixé l’ordinateur durablement, Harry lorgna par-dessus ses lunettes et plissa les yeux.
Davis Hill, - petit, fin, blond aux yeux verts -le plus jeune de l’équipe et le plus timide, lui tendait un brouillon sur lequel figuraient des dessins. Davis était le photographe attitré du journal. Professionnel, d’une nature conciliante et discrète, personne n’avait à redire de la qualité de son travail ou de son comportement. Mais David n’était pas que cela. Doué naturellement avec un crayon entre les doigts, Peter de son tempérament mêle-tout avait projeté de faire de lui leur dessinateur, ou plus exactement leur caricaturiste. La mission ? Présenter de quelques images simples certaines anecdotes des habitants du quartier. L’idée bienvenue avait été votée à l’unanimité par l’ensemble du groupe et après un sondage positif, l’officieux avait viré officiel, titularisant Davis -ravi d’étendre ses fonctions-, d’une double casquette.
Harry réceptionna le pli du pouce et de l’index et se dépêcha d’en étudier les cases. Tout de suite, son visage se dérida, encensé par le trait humoristique incontestable de la scène gribouillée de quelques coups de crayons. Un homme âgé s’époumonait sur une vieille dame, tandis qu’un parterre de fleurs saccagé sur le côté se desséchait et qu’un chat noir fier au milieu de la scène se léchouillait les moustaches. Nul besoin de mots pour comprendre que le chat de Madame Pin’s avait encore fait des siennes dans le jardin privé de son voisin, Mr. Dupont.
- C’est du bon boulot, félicita Harry en lui retournant son papier. Peter a bien fait avec toi. Bravo !
- Mer-merci, bégaya Davis embarrassé. Timide à l’extrême, un simple compliment et le jeune homme s’entortillait une jambe par-dessus l’autre tout en se trémoussant dans l’espoir probablement de paraître invisible. Harry sourit. Il lui rappelait son ami Neville quand dérangé d’un détail urgent, il modifia la discussion.
- Au fait, pendant que je te tiens. J’aurais besoin des photos sur le bicentenaire de la bibliothèque célébré le week-end dernier. Elles ne sont pas sur le serveur.
- Ah oui c’est normal, s’excusa le jeune homme en se pinçant la lèvre inférieure. Avec ce ciel continuellement noir c’est un enfer de trouver une bonne lumière lors des prises en extérieur, je dois tout retoucher, ça m’prend du temps.
- Ok, je comprends, mais mets-les quand même. J’ai deux idées contraires pour cet article et de tes photos, dépendent le choix final. Créée un dossier dans ton classeur et surligne-le en jaune, je saurai que c’est en cours.
- Entendu. Mais le dossier est conséquent je te préviens. J’ai shooté durant deux jours, cela signifie deux cents clichés au moins.
- 200 sur l’évènement seulement ? releva Harry désemparé.
- Euh… oui. Attends ! je transfère et je te dis. –il retourna à son bureau. Clic, clic la souris, clic, clic le transfert-. Voilà c’est fait, et comme annoncé y’en a beaucoup, désolé.
La mine franchement navrée de Davis ne conforta absolument pas Harry quand il se risqua à ouvrir le dossier en question qui tout à coup scintillait sur son écran comme le décompte d’une bombe à retardement. Boom. La bombe explosa et il sentit le poids du monde s’abattre sur ses épaules en discernant le chiffre tout en bas à gauche : 235. Mais par Merlin, il en avait pour des heures.
Démoralisé, le vase plein de volonté définitivement ruiné, il referma le dossier, éteignit l’écran de l’ordinateur, but cul sec les restes de son café froid et poussant vivement la chaise de son bureau, il se releva. Il transforma cet entrefaite malheureux en prétexte idéal pour échapper au bureau et filer rejoindre ses deux comparses sept étages plus bas. Lui aussi avait le droit à sa pause.
- Ola Harry, l’accueillit Peter une cigarette à la bouche. Tu en fais une de ces têtes ! De ces têtes fracassées par des briques à problèmes après avoir été contraintes de courir dix kilomètres sur un chemin escarpé quand ne restait qu’une voie sans issue. Un air de défaite.
- Et je n’en ai pas –que- l’air, maugréa l’interpelé en s’adossant à la colonne centrale du porche sous lequel les deux hommes siégeaient comme de coutumes. J’ai une chanson horrible qui résonne à mes oreilles. Je suis lessivé ! Et contrarié car je vais devoir ramener du boulot pour dîner.
- Tiens, lui avança John en réconfort. Une tasse de café bien chaud, ça va te remonter le moral.
- Merci.
Harry s’empressa de boire une, puis deux, puis trois gorgées avant de reposer sa tasse sur le petit muret à droite.
- Tu sais, je galère aussi, prolongea John en expirant sa fumée de l’autre côté. Je suis submergé à cent lieux sous une pile de dossiers interminables. J’ai l’impression de me déshumaniser, de me transformer en robot sans âme. Entre nous, si on m’offrait l’alternative, je signerai tout de suite pour être aidé d’une nouvelle tête. On manque cruellement de main-d’œuvre pour les tâches les plus simples quand ce sont elles qui nous bouffent la moitié du temps.
- Je ne te le fais pas dire. -Harry feint de sortir un stylo de sa poche- File-moi ta feuille que je sur-signe en rouge !
Les yeux fatigués, Harry au bout du compte loucha vers le sol. Il médita dans la lune les mégots morts aux pieds de ses collègues quand le rire éclaté de Peter l’expulsa de sa catatonie. Surpris, il sursauta.
- Qu’est-ce que t’as encore à te marrer ? débita John indifférent en terminant son café. Sa cigarette finie, il l’envoya rejoindre la terre. Il l’écrasa, la tuant une deuxième fois quand impatient il s’empara du paquet en vue sur le mur en face pour y puiser une autre dose.
- Vous, répondit Peter moqueur en s’étouffant à moitié de son tabac. –il toussa, cracha tout en continuant de rire- Vous êtes drôles. Je veux dire… je vous soutiens à 100% dans votre idée d’embauche mais allez donc présenter la chose au Boss, et il se fera un plaisir de décapiter vos têtes avant de vous accrocher au mur comme un trophée. Ce n’est de secret pour personne que ses moyens sont limités, s’étirant au point zéro. Il nous rabâche tous les jours combien son budget est aussi serré qu’un string entre les fesses d’un sumo, alors c’est couru d’avance qu’il préfèrera nous témoigner tous morts, tués à la tâche, que de seulement penser à recruter quelqu’un.
- Je n’attendrai pas d’expirer mon dernier souffle pour lui exprimer ma façon de penser à l’ours des cavernes.
- Si tu as l’occasion d’argumenter quoi que ce soit avant ton enterrement. A fumer comme un pompier ce sont les deux pieds devant que tu vas finir par t’exposer au chef. Tu ne devais pas arrêter ? Tu devrais vraiment arrêter. T’en as grillé combien en dix minutes ?
- Trois, répondit monotone Harry qui avait déjà compté.
- Et avec celle-ci quatre ! Je ne suis pas médecin et je suis mal placé mais d’un conseil amical compense par des patchs ou du chewing-gum, c’est beaucoup moins dangereux. Dis, t’as l’intention de descendre mon paquet avant ce soir ou tu fais un concours du premier mort entre nous deux ?
- Si tu savais comme ta sollicitude me touche, s’affligea John le clic clic du briquet nerveux entre les doigts. Je t’ai déjà dit hier que je tentais d’arrêter, mais il est évident aujourd’hui que c’est une opération vouée à l’échec. Et ce n’est sûrement pas dans cet état de stress permanent que je vais fouiller le courage de me sevrer. Alors ferme-là Peter et fous-moi la paix. Quant à tes clopes, je t’en rachèterai.
- Ola, amortit Peter de son sourire charmeur et nullement offensé par le caractère impétueux de son ami. Je dis ça, je ne dis rien. Tu connais ma devise : Carpe Diem et Diem tout seul si les autres sont dans ta ligne de mire. Et mon paquet, c’est cadeau. Ce que tu fumes habituellement me donne mal au cœur alors franchement je te préfère parfumé des miennes. J’ai l’impression de me sentir sur toi, j’aime bien.
- Peter ?
- Oui ?
- Tu deviens tendancieux, la ferme !
L’effet escompté par Peter. Victorieux, il fanfaronna d’un clin d’œil vers Harry avant de signer d’un « v » avec deux doigts. Harry sourit, amusé par le caractère débonnaire et allègre de ce faiseur de sourires en toutes circonstances. Quand aspiré en direction du ciel, son esprit vagabonda d’une note dissonante. Le ciel le troublait d’une façon indéchiffrable ces derniers temps, il influençait son état d’humeur et son côté susceptible, un rien le déboussolait outre mesure.
- Alalala, se désola-t-il soupirant et envieux que la journée se termine pour une fois. Courbaturé, il s’étira les bras, avant de bailler aux corneilles –Ce satané temps qui n’aide pas. Juillet est entamé depuis huit jours et tout est sombre du matin au soir, je n’arrive même plus à deviner l’heure qu’il est.
- C’est vrai que cela ne suscite guère l’envie précoce de quitter sa maison, attesta Peter en s’égarant pareillement sur le ciel aussi sombre que la veille. Surtout quand on suit l’évolution géographique et qu’on note éberlué que l’Angleterre seule, est concernée. Partout ailleurs il fait beau et clair en Europe. Les français crament sous la canicule quand les allemands envahissent les plages italiennes à grands flots. C’est comme si l’île était prisonnière dans quelque étrangeté mystique inexplicable. Même mon pote à la météo n’a pas été capable de m’avancer de plus de détails scientifiques et précis. Cela échappe à tout le monde.
- Et cette pluie qui ne vient pas, déplora John le visage tout aussi levé haut. Tant que ça ne pètera pas, le ciel ne changera pas. Un peu comme ta centrale Harry. D’ailleurs, ajouta-t-il curieux et tout à fait sérieux. Tu t’en sors ?
- Bof, rétorqua Harry découragé en haussant les épaules. Comme présagé, point mort.
- Je te l’avais dit Harry. -Peter s’intercala, sa cigarette finie et son café entièrement bu-. J’ai eu l’occasion trop tard de poser mes questions. Désolé gars.
- Inutile de t’excuser. Si l’affaire avance c’est majoritairement grâce toi. Non, j’suis juste un peu exaspéré que cela traine en longueur. Retarder encore et encore. Je ne suis même pas sûr d’avoir du temps pour retourner là-bas. Surchargé, tout passe trop vite, je crains d’être obligé une nouvelle fois de différer au numéro suivant.
- Allez, haut les cœurs Harry ! l’encouragea Peter jamais démoralisé. Je te tiendrai compagnie si tu veux. Du temps, personnellement j’en trouverai même si je dois veiller nuit et jour. Tu peux compter sur moi.
- Un grand merci, confia Harry rasséréné par le soutien invariable de l’homme à l’ineffaçable sourire. Même quand rien ne se déliait comme espéré et que la terre tournait à contre sens, une main ici se tendait pour lui venir en aide. Peter était l’un de ceux qui donnait le plus.
- Ne me remercie pas. On forme une équipe, et la meilleure. Vont voir ce qu’ils vont voir dans cette centrale en ruine, on va les croquer à pleines dents !
Un bras fort et chaleureux par-dessus son épaule, il accola Harry et le secoua gentiment.
- Bon, fine équipe de mon cœur, conclut John aussi ragaillardi par l’euphorie de Peter et drogué de toute sa nicotine. C’est l’heure de retourner bosser.
- Nonnnn ! -un cri du cœur, Peter se jeta à son bras pour s’y cramponner- Pas encore, Pas maintenant.
- Peter, tu es fatigant, ta femme ne te l’a jamais dit ?
John, alourdi et tandis qu’il remontait les quatre marches de l’arrière cour située derrière l’immeuble habitant les bureaux du journal, essaya de se dépatouiller d’un animal inopportun qui lui tendait aux basques.
- Mais je ne veux pas y aller !
L’animal était tenace, même en le secouant dans tous les sens, il se tenait plus fort et plus lourd qu’un poids mort.
- Mais quelle plaie. Alice a bien du courage pour supporter un loustic tel que toi. Elle gagne à être connue et décorée d’une médaille. Ou même deux.
- Hey ! mais ma femme n’a pas à se plaindre de moi, riposta Peter de ce sourire espiègle et surmontée d’une petite note lubrique. Au contraire elle m’adore. Surtout au lit. Je suis si doué pour la satisfaire, encore et encore…et encore… que je suis libre de toutes les excentricités inimaginables et possibles le reste du temps.
-Peter, épargne-moi les images de ton corps en train de contenter ta femme s’il te plait. Tu me donnes la nausée.
- Bah t’es jaloux.-l’accusé relâcha son accusateur pour le montrer du doigt- T’as personne pour t’embrasser tout chaud dans le noir.
- Dieu merci non ! s’exécra John en montant dans l’ascenseur. J’ai déjà suffisamment chaud comme ça en plein jour. Nul besoin qu’on me colle.
- Mais ça n’a rien à voir. Ton corps dans un autre… -les deux bras autour de la poitrine, Peter commença à onduler tel un serpent à sonnette- Entièrement nu avec tes mains qui ne sont guidées que par l’envie et la passion,-il se toucha, se caressa - Cela va bien au-delà d’un simple coup de chaleur.
- Peter ?
- Oui ?
- La ferme !
- Tu sais quoi John, t’es frustré ! Voilà ce que tu es. Monsieur solitaire endurci et j’assume, évidement que tu ne peux pas comprendre la béatitude vivifiante d’être cueilli tous les soirs par une femme amoureuse qui s’impatiente de te bichonner avec tout ce dont la nature l’a pourvue et bien pourvue. Ahhhh… mon Alice est si talentueuse de ses petits doigts, une musicienne. Harry, dis-le lui toi ! Couronne ce célibataire imbécile du mot coupable et fais lui admettre que deux c’est mieux que un.
- Mouais… se força à relancer Harry très mal à l’aise dans la conversation. Pas certain d’être bon juge dans la situation actuelle.
- Mais vous le faites exprès ? Ou alors vous êtes complices contre moi. D’ailleurs John, un grand gaillard comme toi exige une attention particulière, un traitement singulier. Explique-moi donc comment tu réussis à soulager ce point essentiel qui fait de toi un homme ? Tu supplies Harry ou tu t’emploies à la seule force de ton poignet ?
- Peter ?
- Oui.
- Je vais te tuer !
Un pas, un bras, John tenta d’emmailloter son diablotin condamnable mais filou il s’esquiva. Avant d’être sauvé la seconde suivante par la porte d’ascenseur.
- Mon pauvre John, s’esclaffa effrontément Peter en courant. Pas étonnant que tu sois si stressé. Fais-moi penser à te trouver une femme pour ton anniversaire.
- C’est ça cours Peter car je te jure que si je t’attrape, ta jolie petite gueule d’ange va se décolorer d’une teinte tout à fait exceptionnelle.
Emporté, il se lança à sa poursuite, délaissant Harry seul et en retrait du moment.
Harry était préoccupé. Les affirmations de Peter le laissaient pantois, dubitatif. Etait-ce donc cela la définition du mot bonheur ? Sa vie de couple, ne resplendissait pas de la lumière juste décrite. Aller au lit lui procurait l’effet d’obligation, l’envie inavouable de fuir à des milliers de kilomètres. Pire que d’affronter un cours de Potions à l’époque de Poudlard. Il attendait que Ginny soit profondément endormie pour l’y rejoindre et il évitait prodigieusement le tête à tête nocturne normalement inébranlable entre un mari et sa femme.
Harry, la tête dans la lune rentra de front dans le dos brusquement stoppé de John.
- Bon sang, Peter ! s’énerva celui-ci en se frottant le bras engourdi durant l’altercation. Lui-même avait percuté Peter- Tu ne peux pas prévenir avant de serrer ton frein à main, c’est dangereux andouille.
Sans réponse, il regarda par-dessus sa tête. Dans le fond de la salle de rédaction, à l’intérieur du bureau du chef, un homme.
- C’est qui ? demanda Peter interloqué.
- Comment tu veux que je le sache, mais pousse toi à la fin, tu gênes.
- John tu es charmant, tout à fait charmant.
- Et toi tu es chiant.
Et voilà, ils recommençaient. Harry, spectateur au premier rang pouffa gaiement de leurs tribulations insatiables. Ils étaient comme chat et chien se disputant autour d’une poubelle. Un spectacle drôle et divertissant.
- Harry, ne rigole pas !
- Mais laisse Harry tranquille, il est admiratif de mon sens inné de la répartie. Il ne peut taire plus longtemps sa joie en écoutant mon chant rossignol.
- Rossignol ? nota John déconfit. Une casserole oui ! Et rouillée par-dessus le marché.
- La jalousie est un vilain défaut.
- Et ta connerie une tare.
Harry continua de rire, une main devant la bouche pour essayer de se cacher. Quand John se montrait grossier, son accent allemand augmentait comme si cette langue vivait par rimes graves et déplacées entre ses lèvres. Tout à fait charmant en effet.
- Ah, vous tombez bien vous trois, les apostropha à travers la pièce Ours Brun en leur faisant signe de la main.-le charivari des deux lascars avait attiré son attention- On n’attendait plus que vous. Approchez !
Le trio, complété par Davis survenu de droite, se porta à destination du chef. A ses côtés, un jeune homme, tiré à quatre épingles, cheveux bruns, yeux noirs et dont le sourire aurait pu sans conteste défier celui de Peter dans ses meilleurs jours.
- Voici Blake Stephen, adressa le chef en tapant d’une tape amicale dans le dos du jeune homme. Notre nouveau stagiaire.
- Stagiaire, s’étonna Peter les yeux ronds. Parce qu’on peut se payer un stagiaire ?
- Quand il est gratuit on peut, et plutôt deux fois qu’une ! -il souriait jusqu’aux oreilles, si fier et malicieux-. Blake m’a été gracieusement offert en pâture par son père, un ami, qui se désespérait de le supporter tout l’été. Pensez bien que j’ai sauté sur l’occasion vu la masse de travail accumulée. Certes, sa page de connaissances est aussi blanche et pâle que les fesses d’un bébé mais à ce prix, je n’allais pas pinailler. Et puis pour incarner l’esclave, être diplômé d’une grande école est totalement proscrit. Ce qui nous arrange d’ailleurs dans son cas, puisque ce sacré phénomène s’est fait virer des trois derniers lycées qu’il a fréquentés.
John siffla l’admiration, accepté par Peter qui applaudit des deux mains.
- Merci Albert, tu as l’art et la manière de présenter les gens à leur avantage.
- Oh tais-toi Blake ! Je te changeais tes couches quand tu avais l’âge de sauter sur mes genoux, alors épargne-moi ton discours du mec vexé.
- Oh mais je ne suis pas vexé, riposta la voix neutre du jeune homme. Je constate !
- Mais, intervint Peter qui n’en perdait pas une miette. Vous vous connaissez et vous vous chamaillez ? Ohhhh mais je sens qu’on va bien s’entendre tous les deux Blake. Enchanté, je suis Peter.
- Ravi, se présenta Blake en empoignant la main qu’il lui adressait.
- John, poursuivit celui-ci le regard illuminé du trésor inouï promis comme d’un miracle à leur plaisir. Stagiaire, je ne pouvais rêver de scoop plus substantiel. Chef, merci, je vous adore et j’adore l’étendue de vos relations.
- Bien-bienvenue au Little.J News, termina Davis tout intimidé et plus rouge qu’une tomate poussée au soleil du désert.
Une véritable vague de fraîcheur arrosa l’enceinte du journal. Tous saluèrent joyeux, l’entreprise bénie de leur chef, réceptionnant bras ouverts cette nouvelle tête affectée grassement au renfort du régiment. Excepté Harry. Seul à garder ses distances, il était prostré. Cet homme, que tout le monde recevait comme le messie, il le connaissait, le reconnaissait. C’était celui des toilettes dans le restaurant la veille. Un soupçon confirmé quand l’autre l’avisa. Un instant surpris, son visage finalement se modifia. Un pas, deux pas, et d’une main enserrée dans la sienne sans mot dire, il s’esquissa d’un sourire bizarre. Une retrouvaille inattendue. Un sourire arrogant, suffisant, dominateur et assumé, Harry fébrile, se remit à trembler.
La petite roue n’en finissait plus de se remettre en marche. Lentement, doucement, assurément, elle tournait et retournait. L’engrenage d’Harry se reformait tour après tour, comme un fil enroulé autour de sa bobine. Le son était disgracieux, assourdissant mais le final promettait d’être en apothéose. Patience est mer de sûreté comme l’affirmait l’adage, mais la mer d’Harry était plus déchaînée qu’un jour de tempête.
Tic tac, tic tac, plus que cinq jours avant l’apocalypse.
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