Non-Retour | By : Mika Category: French > Anime Views: 2116 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: Je ne possède pas la franchise Pokémon et je ne me fais pas d'argent avec elle |
- J’ai simplement voulu lui faire peur.
- Oui, c’est bien ce que je me suis dit aussi mais Shawn a complètement paniqué, comme d‘habitude…
- J’étais juste un peu bourré, il m’a cru plus excentrique qu’à l’accoutumée.
Thomas avait tenu à prendre un café avec Teddy sur un terrain neutre dans l’optique de recadrer les choses au sujet de son entretien avec Shawn mais également pour servir ses ambitions.
- Sinon, ça va toi, le taf ?
- Boh oui… En ce moment je cherche les bonnes affaires, je cherche à me faire une réputation… soupira Thomas.
Teddy ricana. Toujours ce même look de clochard. Tout pour rejeter l’attention des gens. Thomas se souvenait encore du jour où ils s’étaient connus, lui et Teddy.
- Où est le petit gars qui voulait garder son indépendance ?
- Ca va hein. Tu as bientôt fini ta thérapie ?
- Parlons d’autre chose.
- Je veux savoir.
Teddy leva les yeux au ciel. Des yeux fatigués et louches, légèrement injectés de sang. Teddy n’inspirait pas vraiment la confiance. Dans certains milieux on l’appelait le Fossoyeur.
- J’ai presque fini.
- Tu te sens mieux ?
- Ouais, ouais, mais ouais !! Je vois pas pourquoi les gens font un tel cinéma…
- Tu as mis ton sexe dans la bouche d’un Chuchmur !
Teddy haussa les épaules.
- J’ai glissé en faisant pipi, ça arrive…
- Tu fais souvent pipi dans une cabine téléphonique ?
- Les toilettes en ville sont payantes…
- Tu étais au fond du trou, à la ramasse, avoue-le.
Teddy soupira.
- Ouais, ouais.
- Maintenant que tu t’es remis à bosser…
- Maintenant que j’ai de l’argent surtout.
- Tu pourrais me mettre sur un gros coup, Teddy ?
Teddy regarda le jeune homme qui le suppliait presque. Teddy leva les yeux au ciel et consulta ses carnets.
- Merci !!
- Hmmm… J’aurais un acheteur pour un Qwilfish…
- Trop rare, capture trop risquée, il donne combien ?
- Quatre cent mille.
- Lui il y connait rien… Encore une offre qui va être reclassée jusqu’à ce que cet abruti songe à monter la prime…
- C’est clair. J’ai une dame riche qui veut faire un élevage de Poussifeu et qui cherche donc un couple de Galifeu ou de Brasegali, prix selon l’espèce…
- Trop aléatoire et surtout les Pokémon de cette famille ne courent pas les rues.
- Hm… Ah là j’ai une offre qui pourrait te tenter.
- Dis toujours.
- Une horde de Canarticho pour un restaurant !
- Nan, nan, Teddy, je veux un gros coup ! Pas devenir fournisseur alimentaire !
- Un type cherche à se procurer une bande d’Ursaring noirs pour protéger son domaine…
- Ursaring noir… Il y en a plein au Mont Couronné… Ce sont bien les Ursaring à la fourrure sombre qui vivent dans les caves souterraines ?
- Exact. Il donne deux millions par tête de pipe, un million par Teddiursa de la même espèce.
Thomas regarda Teddy, les yeux remplis d’un feu brûlant d’espérance.
- Mets-moi sur le coup !!
- Tu dois pas être le seul…
- Je suis un pro, je suis le meilleur !!
- Ta dernière grosse capture remonte à quand ?
- … Un Tentacruel. Il était échoué sur la plage, j’avais trouvé une bonne offre à trois millions cinq pour une espèce gigantesque et celui-là faisait bien six mètres de diamètre…
- Hm…
- Je peux faire de bonnes captures !
- Prouve-le. Je te mets sur le coup mais je doute que tu réussisses.
Thomas releva le défi. Après tout, qu’avait-il à y perdre ?
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- Tu vas y perdre la vie !
Thomas leva les yeux au ciel. Il se préparait dans son appartement alors qu’il y avait invité Shawn.
- En plus Teddy t’a endormi ! Il était pas si bourré que ça ! Il était louche !
- Shawn, ce mec est - certes - un Poképhile récidiviste mais également un très bon informateur. Je suis aussi dégoûté que toi par la Poképhilie mais c’est le meilleur. J’ai besoin de le garder dans ma poche. Toi non, mais moi je suis obligé !
- Hmph… Et tu vas partir là-bas… Laisse-moi y aller avec toi ! supplia Shawn.
- Nan. J’y vais seul.
- Tu n’es absolument pas préparé… grommela le jeune homme.
- Toi non plus ! Regarde-moi cette chemise ! C’est quoi, de la soie ?
- De la flanelle, tissée en Irlande ! Je la fais importer figure-toi !
- D’où la couleur verte…
- D’où mon Tais-toi et réfléchis bien à ce que tu vas faire ! Ces Ursaring sont féroces et puissants, ce n’est pas pour rien que les souterrains autour du mont Couronné sont les plus sécurisés ! Même tes plus puissants Pokémon vont être mis en difficulté !
Thomas soupira.
- Tu peux… Cesser de te croire obligé de te la jouer « Voix de la raison » ?!
- Pas tant que tu feras des conneries.
- C’est pas une connerie, c’est une grosse capture qui va me rapporter des biftons et une bonne réputation dans le milieu !
Shawn hocha la tête.
- Ce qui est super-ultra important pour survivre dans notre monde actuel !
- Oh ça va hein ! Monsieur « Je suis le Roi du Souterrain » !
- Je me suis cassé le cul pour en arriver là, moi, monsieur !
- Oh oui, rappelle-moi ce que tu as fait de si extraordinaire ?
- Tu sais très bien que j’ai…
On frappa à la porte. Thomas baissa la tête.
- Oh mon dieu…
- Ta fameuse voisine ?
- Oui…
- Je peux ?
- … Pas avec cette chemise !
- Allez ! Je serais sympa !
- C’est bien ce qui me fait peur…
Shawn alla ouvrir. Thomas le regarda se dandiner, les bras repliés. Il marchait comme une serveuse de bar. « Bon sang Shawn, mais c’est quoi cette démarche ! »
Shawn ouvrit la porte et c’était effectivement Tara, surprise.
- Oh…
- Bonjour, mademoiselle, mon nom est Shawn ! Je peux vous aider ?
- Je… cherchais Thomas…
- Il est ici, nous discutions cordialement d’un travail qu’il ne devrait pas effectuer parce qu’il n’est pas assez bien préparé… Hm ?
Thomas regarda Shawn, excédé, puis regarda Tara.
- Que désirez-vous, Tara ? soupira Thomas.
- Je suis désolée, auriez-vous du sucre ?
- Je vous en ramène, marmonna le jeune homme.
Thomas partit à sa cuisine. Shawn regarda Tara qui le regardait, surprise par son allure avenante.
- Alors comme ça tu es la voisine de Thomas ?
- Oui… Je sais, personne…
- N’a jamais pris l’appartement d’en face, oui… C’est une situation étrange, il faut bien le dire. Tu dois être une jeune fille bien intrépide pour avoir pris cet appartement.
- Vous êtes l’ami de…
- Oui je suis un ami de Thomas. Tu peux me tutoyer !
- D’accord… Euh, je suis simplement illustratrice, je n‘ai rien d‘intrep…
- Illustratrice ? Wow, tu n’as définitivement rien à faire dans cet appartement !
Tara ricana alors que Shawn souriait.
- Tu fais quelque chose ce soir ?
- Oui…
Thomas était là et tendit un sachet de sucre.
- … elle va cuisiner un truc bien sucré !
- Merci Thomas !
- De rien. A plus tard, Tara.
- Au revoir Shawn…
- Salut, beauté !
Tara s’en retourna à son appartement, embarrassée. Thomas regarda son ami et lui frappa la tête.
- Crétiiiiin !! Je veux la tenir éloignée de moi et toi tu la dragues ???
- Eh, j’ai juste laissé agir mon charme naturel ! geignit Shawn.
- Tu plaisantes ? Tu marches comme un travelo brésilien ! Attends qu’elle sache que tu es bisexuel, magnat des souterrains et dirigeant d’une arène de combats à mort !
- Et Mécène pour des galeries d’art ! Tu oublies tout le temps ça !
- Tu te contentes de blanchir des œuvres volées, Shawn je t’en prie !
- Si ça se trouve c’est la chance de ma vie de trouver une fille bien !
- Oui ou peut-être le gadin du siècle. Et si ça fait comme les cent cinquante autres gadins…
- Mais nan…
- Je ne veux pas qu’on se retrouve encore chez un glacier avec toi pleurant sur ton banana split, puis me disant à quel point je suis ton seul point de repère…
Shawn leva les yeux au ciel.
- J’étais perturbé…
- Je n’ai pas encore évoqué la soirée où tu as absolument tenu à ce qu’on dorme ensemble !
- Oh mais arrête c’était sympa, ça ! grogna Shawn, visiblement embarrassé.
Thomas regarda Shawn dans un grand moment de blanc artistique. Thomas plissa les yeux.
- Je vais travailler afin qu’on oublie cette conversation !
- D’accord. Moi je vais… travailler aussi !
- Mouais. A samedi quoi qu’il en soit. Vente aux enchères.
- Ca s’annonce bien sympa. Euh, on est obligés d’aller chez Teddy après ?
- Oui ! Si tu ne veux pas y aller, tu n’y vas pas !
- Bah oui mais euh…
Shawn regarda Thomas, l’air un peu obligé pour certaines obscures raisons. Thomas eut un soupir vif et sifflant.
- Parfois je me pose des questions, Shawn, tu peux pas savoir à quel point.
- Je suis désolé…
- J’y vais. Débarrasse le plancher !
- Oui, chef !
Thomas prit ses affaires et partit. Shawn le suivit en trainant les pieds. Il commençait à croire qu’il était maudit, entre sa volonté profonde et sérieuse d’avoir une relation convenable avec quelqu’un, son engagement pour son travail et son amitié plus que compliquée avec Thomas. Parce que malgré tous les poncifs qu’il voulait bien s’asséner, Shawn n’était pas clair avec Thomas. Tant extérieurement qu’intérieurement.
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Thomas descendait au fin-fond du Mont Couronné, hors des pistes autorisées.
« J’espère qu’aucun flic ne va débarquer… »
Pour chasser l’Ursaring noir, Thomas savait qu’il devait prendre quelques risques. D’abord l’Ursaring noir est connu pour aimer la chair de Pokémon. Thomas avait donc ramené des appâts. Ensuite Thomas devait les attraper sans les blesser et s’était donc muni de Pokémon à même de le faire. Enfin le terrain est à l’avantage des Ursaring et il fallait donc que Thomas prenne l’avantage en imposant sa présence dans un espace limité. Il choisit une petite alcôve dans la grotte, y déposa quelques lumières et attendit.
Quelqu’un se posa à côté de lui. Un autre chasseur. Thomas l’observa.
- Euh… C’est pris !
- Hm ? J’avais pas remarqué.
Le type installa tout un tas de petits gadgets. Thomas soupira en levant les yeux au ciel. « Noob… »
- Voilà. Avec ça je vais à coup sûr repérer les Ursaring noirs.
- … Vous aussi, vous cherchez les Ursaring noirs ?
- Un peu mon neveu. Je travaille pour l’industrie de la mode. Besoin de manteaux.
Thomas en avait entendu parler. Malgré des protestations minoritaires, il était admis que la plupart des textiles de luxe étaient faits en peau d’Ursaring. Mais peu de gens savaient comment ils étaient confectionnés. Thomas sentit la concurrence déloyale.
- Industrie de la mode…
- Ouais, on les prend à la chaîne, on espace les périodes pour qu’ils se reproduisent… Et vous ?
- Moi je… suis artisan, je confectionne des tapisseries ! J’ai besoin de peaux à tanner !
- Ah… Un concurrent, alors. Eh bah bonne chance !
- Certainement pas. Pour que nous soyons en concurrence, il faudrait que nous ayons les mêmes armes.
- Oh pardon, je suis Henri, Henri Hermann !
Thomas plissa les yeux.
« J’voulais pas savoir ça… »
- Thomas… Thomas Patterson !
- Enchanté !
Henri activa une sorte d’ultrason très aigu. Thomas se retourna vers lui, surpris.
- Oups ! Désolé ! Avec ça, ils ont dû s’éloigner ! Ah c’est bête…
- En effet, vous auriez pu vous passer de cette… coquetterie…
Thomas sortit un Papilusion de sa préparation, réservé aux captures de ce genre.
- Moi, pour les captures un peu compliquées dans ce genre-là, j’utilise Doux Parfum ! sourit Thomas en regardant son adversaire qui acquiesça.
- Malin, très malin… Ils vont accourir !
- Vous avez raison, en plus ! Ah, si seulement j’étais préparé !
Le téléphone de Thomas émit la musique de Depeche Mode, ce qui lui fit lever les yeux au ciel. Henri ricana.
- Encore du bruit, encore une nouvelle raison de se méfier pour eux…
- Très drôle… Allô ?
« Thomas ? Devine qui c’est ? »
Thomas ferma les yeux, soucieux de se téléporter dans un bain de lave.
- Quelle bonne surprise, Olivia. Je suis en pleine chasse…
« Je sais, Teddy me l’a dit. Besoin d’aide ? »
- Non, ferme et catégorique.
« Oh allez ! »
- Nan. Je veux faire ça tout seul, par moi-même !
« Tu es comme tous les hommes, tu veux faire ça tout seul jusqu‘à ce que tu remarques que c‘est mieux avec une fille… »
- Merci pour cet interlude de grande classe. Tu m’excuseras…
Henri avait rangé ses affaires et descendait à la conquête des Ursaring noirs. Thomas plissa les yeux.
- … Je dois poursuivre un fabricant de manteaux de fourrure !
« Oh. Passionnant ! Préviens-moi quand tu auras besoin d’une bonne fourrure pour te tenir chaud ! »
Thomas raccrocha en levant les yeux au ciel. « Pire qu’un mec, cette gonzesse… »
Il prit ses affaires et suivit son adversaire. Il n’allait quand même pas se faire avoir par un industriel de pacotille.
« Merde, merde, meeeerde ! »
La grotte descendait profondément sous la terre. Quand Thomas dévalait les marches, il pensait à ces journées où, en bon patachon, il se contentait de prises moindres pour les refourguer à des trafiquants de peau, de plume ou de viande tout simplement. Il prenait peu à peu conscience que s’il voulait vraiment la réputation à laquelle il prétendait, il allait devoir se remuer le cul et faire des EFFORTS.
Voilà un gros mot.
On n’aspire pas à la vie de richesse et d’illégalité sans raison. Le travail, l’abnégation, la vraie renommée auprès du monde de la surface s’acquiert par des moyens trop difficiles. C’est par les moyens sombres, souterrains, cachés, illégaux, qu’il est plus simple de se faire un nom.
Le premier contact de Thomas avec les souches illégales du dressage Pokémon s’effectua alors qu’il était dans un centre Pokémon à consulter Internet. A cette époque, il avait déjà tout gagné, tout fait, capturé, sur les 493 espèces référencées à ce moment-là, 183 Pokémon différents, bref il n’avait plus beaucoup de challenge. Il découvrit alors par le biais de Wikipedia l’existence d’un trafic parallèle de Pokémon sévèrement puni par la loi. Par pure curiosité, il visita quelques sites. Une offre demandait un Prinplouf, afin de récupérer son bec-diadème qui se revend très cher sur certains marchés. Thomas était en possession d’un Prinplouf obtenu en échange d’une amie et décida de répondre à l’offre. On lui offrit une très bonne prime et on lui proposa même de venir assister à la récupération du diadème…
Repensant à tout cela, il arriva à une nouvelle partie de la grotte, plus grande et remplie de brume.
- Papilusion ! Anti-Brume !
Le Pokémon insecte dispersa la brume alentours à l’aide de vifs coups d’aile. Lorsque tout fut dissipé, c’était le carnage : Des tas de cadavres de Pokémon déchiquetés, des ossements, des viscères sur le sol. Thomas plissa les yeux.
« On est près de leur territoire… »
Il aperçut le fabricant de manteaux qui installait son matériel. Il avait l’air indifférent à la carcasse autour de lui, ce qui fit penser à Thomas qu’il était plus pro qu’il ne le laissait paraître.
- On est proche du nid, hm ?
- …
- Laissez tomber, va. Je connais mon travail, vous êtes un amateur qui pensez me doubler, ça ne marchera pas. Je bosse, moi, jeune homme !
Thomas plissa les yeux. Lui casser la figure ? Trop risqué. S’en prendre à des Pokémon, passe, mais à des êtres humains c’était plus problématique. La morale intervenait dans cette affaire-là. Il eut alors une idée bien plus cruelle et machiavélique.
Alors qu’Henri déposait ses appareils au sol, Elekable balança une bonne vieille Cage-Eclair dans le tas de machineries. Ce qui évidemment leur provoqua à toutes des ratés irréversibles.
- M… Mais…
- Quoi ? Vous connaissez votre travail, nan ? Vous bossez, nan ? C’est la routine ! Qui a besoin de machines ?
Thomas s’enfonça dans la grotte, accompagné de Papilusion et Elekable. Il était sûr de lui sur ce coup-là et ce n’était pas ce type qui l’arrêterait. Il s’enfonça dans l’obscurité épaisse.
- Flash, chuchota le jeune homme avec une voix plus basse qu’à l’accoutumée.
Les yeux de Papilusion s’illuminèrent. « Comme si j’allais apprendre une attaque aussi merdique à mon Elekable… »
La lumière montrait de nouveaux ossements et toujours plus de chair. Thomas frémit. Chacun de ses pas était un risque de se faire prendre. Les Ursaring noirs étaient des prédateurs aguerris, avec une vue très mauvaise à cause de la vie dans les ténèbres mais une ouïe et un odorat des plus développés.
Thomas sortit donc un Tadmorv qui était censé servir d’appât mais aussi dissimuler l’odeur du groupe. Son aptitude Puanteur, à ce titre, était utile. Thomas se félicita d’être ainsi capable d’utiliser les Pokémon à la fois comme de simples appâts mais également comme des alliés tactiques dans la chasse.
« Je - suis - un - BOSS ! »
A mesure qu’il s’enfonçait dans la grotte, Thomas avait conscience qu’il diminuait ses chances d’en sortir mais qu’il augmentait ses chances de trouver des Ursaring noirs.
Il fit ses comptes : Sur lui il avait Papilusion, Tadmorv et un Tauros destiné à servir d’appât de secours.
En guise d’armement il avait son fidèle Elekable mais également un Cizayox spécial dont les pinces étaient taillées dans un but très précis (Une pratique illégale : Toute atteinte au corps d’un Pokémon mettant en péril un éventuel retour à la vie sauvage est strictement interdite et passible d’une amende voire de la prison.) ainsi qu’un Oniglali qui avait toute une histoire dont Thomas ne voulait résolument pas parler.
L’argent qu’il allait se ramasser avec cette capture et la réputation qu’elle allait lui faire valait bien quelques risques…
Et là c’est le drame.
[i]« All I ever wanted, All I ever needed… »[/i]
Sa sonnerie de téléphone. Mais qui…
Haussement de sourcils de la part de Thomas.
Teddy ?! Pourquoi l’appeler ?!
Thomas allait répondre mais son Papilusion se fit écharper d’un seul coup de griffe. Plus de lumière.
- Bordel de…
Sans lumière, Thomas se sentit quelque peu en danger. Il entendit les cris affolés de son Papilusion ainsi que les horribles bruits de mastication de l’Ursaring qui le mangeait.
« Putain ! J’ai dressé ce Papilusion spécialement pour la capture !! »
- Elekable, Rayon Chargé !
Le chargement du rayon permit à Thomas d’avoir un aperçu de sa situation : Encerclé. Les Ursaring étaient autour d’eux. Le Tadmorv se replia sur lui-même. Thomas vit les ailes de son Papilusion balancées à terre suite au dépeçage de l’insecte.
- Bordel, vous n’avez de respect pour rien ! Tauros !!
Thomas envoya le Pokémon taureau au milieu de la foule. Il trouva vite preneur dans la mêlée : Les Ursaring se jetèrent sur lui pour le bouffer. Le pauvre bovin se retrouva déchiqueté par les griffes et dents des créatures. Thomas devait réagir vite et mettre en place la capture.
- Elekable, Tonnerre !!!
L’attaque frappa quelques Ursaring et les assomma un moment. La situation n’étant pas assez stressante, un Ursaring s’empara de Tadmorv.
- Vous êtes cons ou quoi, ça se mange p… oh et puis merde ! Cizayox, Oniglali !
Les deux Pokémon apparurent face à leur maître.
- Elekable, Poing Eclair ! Cizayox, Griffe Acier !
Elekable frappa les Ursaring à coups de poing électrique alors que Cizayox brisait les bras des Ursaring avec de violents coups de pinces. Cependant ils arrivaient toujours plus nombreux.
« Fais chier !! »
- Oniglali ! Glaciation !!
Le Pokémon évacua par sa peau glacée une émanation givrante qui commença à atteindre les Ursaring. Le Pokémon se suréleva. Il sembla alors remarquer quelque chose. Thomas plissa les yeux et grimpa sur Elekable. Il remarqua alors Henri qui balançait de la viande aux Pokémon, éclairé par un lampadaire.
- Allez-y, mes jolis !
« L’enfoiré… »
Surtout, il avait eu une idée superbe que Thomas se mordit les doigts de n’avoir pas eu le premier : Il avait capturé des bébés Teddiursa qu’il avait enchaînés. Ce qui rameutait des Ursaring qu’il pouvait capturer à sa guise en les affaiblissant avec un bête Mackogneur.
« Putain c’est du génie braconnier !! Mais surtout ce connard me vole mon gibier ! »
Thomas descendit de son Pokémon et observa autour. Les Ursaring commençaient à geler.
« Parfait, parfait… »
Cizayox faisait du bon travail. Il manquait quelque chose. Thomas plissa les yeux.
« Il… faudrait peut-être que j’en capture ! »
Thomas soupira de sa stupidité. Il sortit son sac de Pokéball et remarqua que Tadmorv était vivant mais que la plupart des Ursaring ayant mangé des parties de son corps étaient malades.
- Sympa… tu es moins inutile qu’il n’y paraît !
La plupart des Ursaring vomirent les morceaux de Tadmorv avant de s’évanouir, ce qui permit à Thomas de réaliser ses premières captures. Quand Tadmorv retrouva toutes ses parties, il commença à évoluer dans l’indifférence totale de son maître, trop occupé à capturer les Ursaring gelés. Un peu plus loin, Henri avait également capturé une bonne trentaine d’espèces.
- J’ai ce qu’il me faut ! Haha ! A plus, loser !
Thomas grommela. « Si j’étais pas encerclé, je te botterais le cul !! »
Il entendit un grand bruit. Un choc. La grotte trembla. Eboulement. « Ce connard, avec son Mackogneur… Merde ! ». Cela n’empêcha pas Thomas de procéder à ses captures sans se soucier de l’éboulement. « L’important c’est que je capture le plus d’Ursaring possibles ! » Et il balançait des Pokéballs. Les sorties étaient d’ores et déjà obstruées, il ne pouvait plus partir de là. Mais il tenait à remplir son quota. Il en était déjà à quarante-deux Ursaring.
Il y en avait de moins en moins et Thomas n’arrivait pas à savoir pourquoi. En réalité il s’agissait d’une conséquence de l’évolution de Tadmorv. Grotadmorv embaumait l’air et les Ursaring n’osaient même plus s’approcher. Thomas grommela et rappela Grotadmorv.
« Sale bête !! »
Ce faisant, les Ursaring revinrent à la charge, et Thomas s’en chargea à nouveau, entouré par Elekable, Cizayox et Oniglali, ne remarquant même pas que les bébés Teddiursa, enchaînés et laissés pour compte par Henri, avaient été écrasés sous les pierres que l’éboulement avait déchaîné.
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Il savait que c’était une idée à la con. Mais il n’avait pas pu s’en empêcher. Cela lui apporterait même probablement des ennuis. Mais il tenait à le faire. Comme si c’était son but, quelque chose qu’il était obligé de faire.
Il tapait avec un maillet contre les murs. Il faisait ça depuis qu’il était en ces lieux.
###
Cinquante-cinq.
Il s’arrêta, tenant à garder quelques forces pour s’enfuir. Son dernier mouvement consista à éloigner les derniers Ursaring. Après tout, il fallait veiller à la régulation des espèces. Thomas était épuisé. Il en avait trop fait, et en plus, il était coincé.
Il se souvint des moments difficiles qu’il avait vécu après sa vie de dresseur. Bien sûr certains devenaient des célébrités, mais Thomas avait toujours refusé d’être ce qu’il appelait poliment une pute, à faire de la pub ou à mener des combats pour des sponsors, ou pour rapporter de l’argent à qui que ce soit, ou même des œuvres caritatives. Thomas s’était vite aperçu que la vie de dresseur devait être menée par des connards sans but pour rester dans la légalité. Le peu de dresseurs qu’il avait rencontré lors de ses passages en ligue Pokémon étaient de parfaits sacs à merde, des rebus de la société, des abrutis, des types qui ne pourraient rien faire d’autre que balancer une Pokéball sur un terrain et faire s’affronter des créatures. Une des dresseuses qu’il avait affronté parlait à peine correctement, lui disant de « Pas faire le pédé » sinon elle lui « niquerait la race à la sortie ». Un autre s’était attiré les grâces du public en étant d’une faiblesse hallucinante mais en démontrant un amour inconsidéré pour ses Pokémon. Et dans la défaite, il donnait l’illusion d’en sortir grandi. Thomas avait été tout simplement dégoûté par ce comportement qui lui apparaissait comme la pire forme de lâcheté et de bassesse. Se dédouaner de sa faiblesse par l‘amour de ses Pokémon, c‘était à son sens proprement ridicule.
Il se rappela ensuite de la joie qui avait fait suite, quand il avait découvert à quel point c’était distrayant de répondre à des offres. De faire du commerce illégal, quoi. Il avait rencontré des gens comme lui, à la fois un peu désœuvrés et malins. Shawn, Olivia, Teddy, Kendra, autant de gens qui désormais comptaient pour lui, pour qui il avait tantôt de l’estime, de l’affection, de l’amour, du dégoût parfois, mais plus rarement. C’est grâce à tout ça qu’il avait retrouvé un sens à la vie. Parce que c’est vraiment de cela qu’il manquait, d’une direction à apporter à sa vie. En étant simple dresseur, il avait l’impression de n’être qu‘une infime partie de ce qu‘il pourrait être. En étant un braconnier, il était parfaitement à sa place dans ce monde. Il avait un but, il gagnait de l’argent en capturant des Pokémon pour de riches clients, il avait l’impression d’être vivant. Le frisson de l’illégalité était certes vite passé, mais cette sensation de se mettre en danger en permanence, elle, ne s’était jamais estompée. Elle était même de plus en plus grisante.
Enfin bon, là… elle le devenait un peu trop. Disons qu’il aimait risquer sa vie mais de là à la voir vraiment mise en danger, il n’y avait qu’un pas. Un pas qui venait visiblement d’être franchi…
Thomas s’éclaira avec la charge électrique d’Elekable et la glace concentrée d’Oniglali. Cizayox était revenu dans sa Pokéball. La carcasse de Tauros empestait, et son crâne mort aux orbites cassées et vidées fixait Thomas de façon presque accusatrice. Thomas regarda la carcasse et grommela.
- Et alors quoi ? Evidemment que je t’ai balancé aux ours ! Je devrais avoir quoi, des regrets ? C’est à peine si je te nourrissais ! On ne se connaissait pas, toi et moi ! Et puis merde quoi ! T’aurais pu creuser pour nous sortir de là ?
Thomas grommela et chercha une issue. Pas dans l’immédiat. Il rappela ses Pokémon pour économiser de l’air et réfléchir à un moyen de sortir de là. Il alluma une petite torche qu’il avait préparé au cas où.
Les galeries s’étaient effondrées, et en conséquence, il ne pouvait même pas suivre les Ursaring qui s’étaient probablement enfoncés plus profondément sous le Mont Couronné. Il regarda sa chasse, cinquante-cinq Hyper Ball contenant cinquante-cinq fois deux millions de Pokédollars. Une belle fortune. 110 millions de Pokédollars.
« Une excellente prime. De quoi bien faire monter ma côte. Sans parler de ce que je vais pouvoir me payer avec tout ça… si j’arrive à sortir. »
Dans ses déplacements, il buta sur la carcasse de Tauros. Il grommela.
- Putain, j’en ai plein les godasses ! Saloperie !
Il tendit la lumière vers le crâne de Tauros. Il y avait encore un peu de chair et de peau dessus. Le reste n’était qu’os et viscères délaissées. Thomas porta un regard dédaigneux à ces chairs.
- Ce n’est pas comme si tu étais un être important à mes yeux. Vous, les Pokémon, vous n’êtes là que pour servir les hommes ! Pourquoi j’aurais plus de considération pour vous ? Tout ce qui m’intéresse à votre sujet c’est le prix qu’on m’offre pour vous ! Rien, rien, rien, vous ne valez rien !!
Il donna un coup de pied dans le crâne… et se fit mal au pied.
- Saloperie, merde !!
Thomas soupira et observa son téléphone qui ne captait rien.
« Bordel… »
###
- Oui ! Je suis sorti ! C’était difficile, y’avait un connard qui a essayé de me doubler, mais je m’en suis débarrassé vite fait avec un bon vieil éboulement.
Une femme très bronzée assise à une terrasse de café avait entendu ce que disait ce type à la sortie du métro 4, Station « Mont Couronné - Centre Touristique ».
- Un petit crétin, un braconnier probablement, avec un Elekable !
Olivia mit ses lunettes de soleil et suivit le type qui portait de gros sacs. Elle quitta sa table sans payer l’addition, mais en emmenant son Daiquiri qu‘elle tenait comme si c‘était un Grand Coca commandé dans un fast-food.
Olivia qui marche dans la rue, c’est une attitude : Ses cheveux en chignon strict avec deux fines mèches qui lui tombent astucieusement sur les épaules. Sa robe blanche est particulièrement réduite : Deux bandes de tissu blanc tendues cachent les seins non couverts par un soutien-gorge, et s’unissent dans son dos en une bande qui descend jusqu’à la ceinture, blanche et en tissu elle aussi, qui se tient en une boucle dorée. Cette ceinture se place au-dessus d’un fessier magnifiquement bombé qu’Olivia balance de droite à gauche dans une hypnotique danse qu’elle maîtrise à la perfection. Ses jambes, infinies, ni trop grasses ni trop fines, sont disons plantureuses. Elles sont couvertes par deux larges bandes de tissu, ce qui fait que les hanches d’Olivia sont apparentes.
Dire qu’Olivia était une bombe sexuelle, c’était commettre un dangereux euphémisme. C’était une caisse de C4 sexuelle.
En guise de chaussures, elle portait des talons hauts sur des chaussures elles aussi blanches (La couleur préférée d’Olivia qui faisait ressortir son grain de peau bronzé) qu’elle faisait claquer en marchant.
- Il a niqué mes machines, ce con, mais je m’en suis débarrassé vite fait. Où je te retrouve ?! « Square Shnebedeck » ? Je t’ai dit que j’étais sorti à la station Centre Touristique, pas Sortie Nord ! Je suis à Celestia, là, pas vers Frimapic ! En plein centre-ville figure-toi !
Olivia soupira et prit le portable de l’homme qu’elle éclata par terre.
- EEEEEH !
Elle l’écrasa en prime. Henri la regarda, éberlué.
- Sale pute !
Olivia hocha la tête et sortit son Granbull. Le Pokémon grogna et prit Henri sous son bras.
- AAAAH ! AU SECOURS ! UNE FOLLE !
- Tu crois que quelqu’un va t’écouter ?
- DITES A CETTE BÊTE DE ME LACHER !
- Sinon quoi ?
- Sinon… euh… Relâchez-moi, paire de nibards sur pattes !
Olivia regarda ses seins et hocha la tête.
- Ouais, c’est vrai qu’ils sont beaux. Et vrais, en plus.
Ruelle sombre. Le Granbull d’Olivia balança Henri dans une benne à ordure remplie de sacs.
- AOURF !
Ce faisant, elle récupéra sa prise. Elle observa les Hyper Balls.
« Des Ursaring Noirs… Ceux que Thomas visait… »
Elle se tourna vers Henri.
- Où est-il ?
- Qui ça ?
- Le type que tu as laissé sous un éboulement, Thomas !
- Ah, euh… Bah…
- Je veux tout savoir, entrée, cheminement !
- P… Pourquoi je te dirais ça ?
Olivia leva les yeux au ciel, saisit les cheveux de son interlocuteur et lui cassa son verre de Daiquiri sur la tête.
- REPONDS SALE FILS DE PUTE OU JE TE DEMOLIS TA GUEULE FISSA ET TU VAS VOIR DE QUEL BOIS ELLE SE CHAUFFE, LA PAIRE DE NIBARDS !
- Calmos, calmos !
Elle lui asséna un coup de poing.
- REPONDS !
- Lâche-moi !
Elle lui prit les cheveux à deux mains et lui écrasa la tête contre le bord de la benne à ordures.
- REPONDS PUTAIN J’AI AUCUNE PATIENCE, JE SUIS UNE VRAIE SALOPE PUR JUS ALORS ME FAIS PAS CHIER !
- Mais… mais…
Elle le cogna deux fois contre le bord de la benne.
- Aaaaaah…
- OUVRE TA GUEULE, PRONONCE DES MOTS, REPONDS-MOI, SALE SUCEUR DE LUCARIO !
- … Troisième sous-sol, sous…sous le monticule près du lac…
- T’auras mis le temps, connard ! J’ai bien envie de te liquider, mais je suis juste une paire de nibards sur pattes !
Elle le balança dans le fond de la benne, lui cracha dessus et partit avec Granbull et le gibier du type.
- M… Mes Ursaring…
- T’EN REVEUX UNE ???
Elle s’empara de son téléphone.
###
Thomas attendait. Il semblait quelque peu défait, incapable de songer à une sortie.
« Voilà, Thomas, tu l’as eue, ta grande capture, et pour quoi au final. Pour ne pas en profiter. Pour être là à attendre que la mort vienne te prendre comme un crétin… C’est nul ! Pour une fois que j’avais fait des efforts !! Merde ! »
Il entendit que ça creusait, pas loin. Il se releva, étonné.
« Merde ! Les Ursaring m’ont retrouvé ?! »
Thomas se retrancha au fond de la poche dans laquelle il se trouvait. Les grattements se faisaient entendre de plus en plus significativement. Thomas s’accroupit, les fesses à terre, et regarda dans le blanc des orbites le crâne de Tauros.
« Bordel… Bordel, je vais crever ici, comme ce stupide Tauros !! »
La lumière pointa dans l’alcôve. Thomas vit un Drascore qu’il connaissait, suivi par son maître, le bien-nommé Shawn.
- S… Shawn !!
- Je t’avais dit que tu aurais pu mourir !
- …
Thomas s’en fichait qu’il lui fasse la morale, ce couillon. Il était content de le voir et lui sauta au cou, ce que Shawn sembla apprécier.
- Merci, vieux. Merci beaucoup !
- C’est… Tout naturel.
Thomas se sépara de Shawn, heureux.
- J… J’ai vraiment cru que… c’était la fin…
- Tu es un abruti ! La prochaine fois, on ne se bougera pas le cul pour te retrouver !
- « On » ?!
- Olivia était en contact avec Teddy, donc elle a voulu surveiller la sortie pour te retrouver et… « t’accueillir ».
- Tu n’es pas obligé de faire des guillemets avec les doigts, je sais ce qu’Olivia entend par « Accueillir » !
- Hm, et comme je furetais les souterrains à la recherche d’une galerie adjacente aux grottes du Mont Couronné…
- Shawn ! Putain, pour un peu je pourrais demander une injonction… si j’avais les foies d’entrer dans un tribunal, certes…
- Ouais bah pour le coup c’est mon… obsession qui t’a sauvé la vie ! J’étais à deux pas de là où tu te trouvais ! Olivia m’a heureusement prévenu à temps…
- Tchhh. Je n’arrive pas à croire que je lui en dois une à cette grognasse…
Thomas regarda Shawn qui ravala son sourire. Thomas haussa les épaules.
- Je suis content que vous m’ayez sauvés ! Mais… J’aime pas devoir des trucs aux gens.
- Je sais, pardon. J’ai réussi à faire en sorte qu’elle ne vienne pas te chercher avec moi.
- Merci pour ça. Tiens, tu portes encore cette vieille veste ?
Shawn regarda sa veste bleue dont les épaulettes étaient les arceaux de la couronne d’un bec de Prinplouf. Shawn haussa les sourcils.
- Je la porte souvent.
- Elle me rend nostalgique. J’aime pas.
Thomas sortit par la galerie creusée par Shawn qui hocha la tête.
- Hmm… De rien, Tom, de rien.
###
De retour à son appartement, Thomas trouva un sac supplémentaire d’Hyper balls accroché à sa poignée de porte avec un petit mot.
« De la part de ta garce préférée. Tu me remercieras en nature ;-) »
Thomas haussa les sourcils. « Dans tes rêves et la main entre les cuisses, connasse ! »
Puis il roula des yeux. « Te fourvoies pas, Thomas, tu te retrouves TOUJOURS à coucher avec elle à nouveau… »
Thomas entra dans son appartement. Message sur le répondeur. Thomas se passa une main sur le front.
« Cette journée n’en finit pas ! »
Thomas alluma le répondeur alors qu’il se déshabillait pour aller prendre une douche.
« Je suis vanné… »
[Vous avez un message.]
[Bonjour Tommy…]
Thomas releva la tête, stupéfait. Voix féminine, connue. Et une seule personne osait l’appeler « Tommy » comme ça.
[Je… t’appelle parce que nous organisons un diner en famille demain. Et même si… ça fait bien cinq ans que tu ne nous as pas appelés… Enfin bref ton père m’a suggéré de t’appeler, sait-on jamais… Je ne sais même pas où tu es en ce moment… Si cela se trouve tu n’écouteras pas ce message… Enfin… écoute… tu es le bienvenu. Si tu pouvais juste prévenir avant vingt heures… et pour le diner ce serait… idéal si tu pouvais venir à neuf-dix heures le matin.]
Thomas regarda l’heure : Dix-neuf heures. Il soupira.
[enfin, je parle, je parle… Fais comme il te convient mon chéri. Je t’embrasse.]
Thomas soupira. « Maman, bon SANG… Mais comment ont-ils eu mon numéro ?! »
Se prenant encore la tête, il se frictionna les cheveux, énervé, et s’empara de son téléphone pour composer un numéro qu’il n’avait pas effectué depuis cinq ans…
###
- A quoi tu penses ?
Shawn regardait le plafond alors qu’Olivia prenait son pied sur lui.
- A rien.
- C’est toi qui a tenu à ce qu’on couche ensemble !
- Non, tu ne venais pas secourir Thomas et en contrepartie on couchait ensemble !
- C’est que quelque part tu en avais envie…
- … Si cette formulation te fait plaisir… soupira Shawn.
Shawn, résolument, n’arrivait pas à voir ce qu’Olivia lui trouvait. Était-ce l’emprise qu’elle avait sur lui ? Son argent, ses beaux habits ? Shawn n’arrivait pas vraiment à le comprendre. Elle, si belle, si racée, si… bonne (même si Shawn avait des goûts précis et particuliers, il devait avouer qu’elle lui faisait de l’effet) coucher avec un type aussi banal que lui.
Comme si c’était juste facile.
Shawn se contenta se savourer tout en pensant éperdument à autre chose. Shawn avait beaucoup d’imagination, sa spécialité était de se faire des films. Penser à autre chose en faisant quelque chose, c’était là un art où il excellait tout simplement. Son esprit avait une capacité à lui permettre de s’oublier qui était relativement salutaire.
Dans la répétitivité de l’acte, Shawn pensait à autre chose. A quelque chose. Loin, très loin. Loin d’elle.
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Thomas soupira et sortit de sa douche plutôt énervé.
« Pourquoi, pourquoi, pourquoi ai-je donné mon accord ? C’est pas vrai ! Je vais devoir prévenir Teddy que je veux le fric dès ce soir ! Je peux pas laisser mon domicile comme ça sans surveillance avec quatre-vingt Ursaring à deux millions de Pokédollars la tête de pipe ! »
Thomas s’habilla rapidement et sortit de son appartement, grommelant contre lui-même. Il avait avec lui, dans un sac, les Pokémon du client. Teddy était l’intermédiaire sur ce coup. C’était à lui de régler la note. En chemin vers les escaliers, Thomas trouva Delcatty. Le Delcatty de Marie.
- Qu’est-ce que tu fais là, toi ? Ta maîtresse ne t’attend pas ?
Le Pokémon miaula et alla se câliner contre la jambe de Thomas en ronronnant. Il était dix-neuf heures, où pouvait être sa maîtresse ?
- Toi, tu saoules ! Direct !
Thomas fonça sans se préoccuper du Pokémon qui alla tout simplement se coucher sur son paillasson.
« Et je vais devoir appeler Shawn en plus… Meeeerde… Ca fait chier. »
Thomas se posa dans sa voiture après avoir rempli le coffre avec son chargement précieux. Il fonça vers chez Teddy tout en prenant son téléphone. Oui, Thomas est un homme de risque qui conduit avec un téléphone. Ne faites pas ça chez vous les enfants.
- Réponds… Réponds…
« A… Allô ? »
- Shawn ! C’est Thomas !
« Oh, salut. »
- Je dois aller à un diner de famille demain.
« Un vendredi ?! »
- C’est ma famille, on fait rien comme tout le monde. Ecoute, j’ai besoin que tu ailles à mon appartement demain pour récupérer l’argent que Teddy va faire parvenir. Je vais faire la transaction des Ursaring.
« Pas de souci. »
- Tu peux faire ça pour moi ?
« Sûr. »
- Merci vieux. T’es un pote.
Thomas raccrocha, satisfait.
###
Shawn acheva de se masturber alors qu’Olivia prenait sa douche. Il lâcha le portable et s’empara d’un mouchoir pour contenir l’étendue de sa verve jouissive.
« Mieux qu’un téléphone rose… » sourit Shawn, bienheureux.
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Thomas arriva chez Teddy. Chez Teddy, c’est un peu comme… Vous voyez la maison d’un pêcheur bourru dans un roman de Stephen King en pleine nuit avec palissades, grillages, détritus dans le jardin… ? Exactement ça. L’odeur de poisson pourri assortie bien sûr.
Thomas frappa à la porte. Grosse agitation à l’intérieur. Thomas dérangeait visiblement. Il attendit quelques minutes avant qu’on n’ouvre mais avec une chaîne tenant la porte.
- … C’toi ?
- Oui c’est moi, qui tu attendais, les flics ?
- Ouais ! Franchement j’ai flippé !
- Bah putain…
Teddy ouvrit la porte. Thomas s’étonna : Il était en peignoir.
- … Bon… Il est… 19h26, tu es chez toi…
- Occupe-toi de ton cul.
- J’ai… les Ursaring de ton client.
- Sérieux ? Combien ?
- Quatre-vingt trois.
Teddy haussa les sourcils.
- Putain, mon cochon ! Il en voulait cinquante seulement ! Tu vas te taper une belle prime supplémentaire !
- Cool.
- J’te les prends, j’te donne un reçu signé et je te fais parvenir le fric demain.
- C’est Shawn qui prendra, je serais absent.
- Ok, ok.
- Je vais décharger ma voiture alors.
Thomas se dirigea vers sa voiture. Il remarqua quelque chose dans le jardin de Teddy. Il approcha et vit alors un Ecremeuh qui se frottait les fesses dans l’herbe. Thomas plissa les yeux et fit celui qui n’avait rien vu. Il en allait de son fric. Et de sa super nouvelle réputation naissante.
Il alla chercher le sac qu’il fit porter par Elekable et revint vers la porte. Teddy prit le sac.
- Entre, entre.
Thomas entra dans ce qu’il appelait « Les toilettes ». Chez Teddy, on se sentait partout comme aux toilettes. Un peu gêné, parce qu’on sent que beaucoup de personnes ont baissé leur pantalon ici. Eh bah chez lui c’est comme ça dans toutes les pièces.
Teddy nota le sac et l’étiqueta. Il donna un reçu à Thomas.
- J’ai envoyé le mail, ton argent est en partance.
- Cool.
- Bon courage pour la suite. Reviens pour d’autres offres.
- Hm.
Thomas partit. Il vit Ecremeuh, la patte levée, se léchant l’entrejambe. Thomas détourna les yeux. A ce point-là c’était de l’ignorance manifeste. Teddy ferma sa porte dans un climat nocturne pesant.
« Je vais bien, tout va bien… je suis gai, tout me plait… » fredonna intérieurement Thomas, pas très rassuré.
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