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Brisé	By : kokoroyume Category: French > Harry Potter Views: 7487 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.

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Brisé

Chapitre 3

Harry avait eu une mauvaise nuit, un sommeil agité mêlant rêves érotiques à vieux cauchemars et récentes « expériences ». Ainsi, réveillé à l’aube, il s’était laissé glisser vers le sommeil réparateur du début de matinée et il était déjà onze heures passées lorsqu’il quitta sa chambre. Mais qui s’en souciait ? Certainement pas lui dont les cours ne reprenaient que dans trois semaines, et encore moins Rogue qui n’avait pas dû quitter sa chambre après son… après la nuit passée.

Le survivant ne s’attendait donc pas à voir l’homme transporter de lourdes caisses pleines de potions entre son laboratoire et le salon. Lorsque qu’il croisa le regard de son aîné, ce dernier se figea durant plusieurs secondes, l’expression indéchiffrable, puis posa une nouvelle caisse au sol et l’ignora.

A quoi s’attendait-il finalement ? A le voir s’enfermer dans sa chambre ou pleurer comme une femme qui venait de se faire agresser ? A l’entendre hurler des insultes et tenter toutes sortes d’attaques, ou de tentatives de fuite, insensées ?

Sans doute avait-il espéré, bien des jours avant que cela ne se produise vraiment, le voir plus marqué par… ça. Et non gardant une telle dignité, pas comme-ci il l’acceptait mais plutôt comme-ci il se refusait à se laisser atteindre. C’était frustrant et Harry s’en sentait un peu en colère… et, en même temps, il en était presque soulagé.

Il s’assit à la table où il avait l’habitude de dîner et se mit à l’observer. Le gryffondor aurait juré que Rogue s’était tendu en comprenant qu’il allait rester là mais il doutait fortement qu’il puisse se sentir mal à l’aise pour de simples regards de sa part.

Il ne l’avait pas blessé la veille – physiquement du moins, le jeune sorcier en était pratiquement certain. D’ailleurs, que le maître des potions se déplace avec une telle aisance en était une preuve assez probante. Ses mouvements étaient fluides, ses mains fermement accrochées autour de ses charges, son dos droit, ses bras contractés… Et la sueur brillant sur sa tempe sous l’effort, son souffle plus rapide, sa poitrine se soulevant plus vite…

Harry ferma les yeux et repoussa la vague de chaleur qui l’envahissait.

Il devrait sérieusement songer à lui rendre sa baguette, du moins s’il voulait lui rendre une part de sa dignité de sorcier. Encore fallait-il qu’il le veuille.

Déjà le survivant le détaillait à nouveau. L’image de son corps se tordant sous le sien était revenue devant ses yeux. Et un frisson de désir le parcourait une nouvelle fois. S’il mettait de côté tous les points qui l’avaient gêné le précédent soir, il se serait écouté et aurait pris Rogue ici, au beau milieu du salon, et dans l’instant, sans une once d’hésitation. Au diable la honte et l’humiliation, les remords et la culpabilité, il avait envie de s’enfoncer à nouveau en cet homme et de s’y perdre.

Comme-ci il avait pu deviner ses pensées déviantes, le maître des potions releva à nouveau ses yeux noirs vers lui pour le fixer avec froideur. Harry ne détourna pas le regard – ne cherchant même pas à y apaiser le feu révélateur qui ne devait pas manquer de s’y refléter – et attendit patiemment. Ce fut le plus âgé qui brisa le contact.

- Je n’aurai bientôt plus de fioles et je suis à cours de parchemin, dit-il en déposant une dernière caisse au sol.

Avant que le jeune sorcier ne lui réponde, le serpentard était déjà retourné dans son laboratoire. Il observa la porte close encore un instant puis laissa sa tête lourdement tomber sur ses bras croisés.

Mais qu’avait-il fait ?

Il voulait le punir, le briser, depuis que cette idée tordue était sortie de son esprit dépressif. Il avait souhaité lire l’humiliation, la honte et le dégoût de lui-même sur ce visage dur, même s’il avait dû après cela affronter une culpabilité écrasante. Mais il s’était fait prendre à son propre jeu. Et, avant de prendre ce qu’il avait voulu, Harry s’était contenté d’ignorer ce fait.

Il se foutait bien de provoquer un quelconque malaise chez l’homme lorsqu’il se laissait si fortement guider par cet appétit qu’il avait de lui ! Rogue aurait pu aimer cela que son plaisir n’en aurait même pas été gâché. C’était presque à se demander s’il n’aurait pas préféré qu’il apprécie le moment.

Le survivant aurait dû l’accepter. Dès qu’il avait eu ces premiers rêves où l’avilissement du maître des potions n’avait plus eu aucune importance pour lui. Dès qu’il avait commencé à ressentir une réelle attirance physique pour son ancien professeur, pour le mangemort, pour le traître. Ce n’était pas la vengeance, en dépit de ses mots et de toutes les pensées qu’il avait mis en avant pour masquer les moins avouables, ce qui l’avait poussé à le rejoindre dans sa chambre, c’était un véritable désir physique de Rogue. Il voulait son corps. Il voulait voir celui qui possédait ce visage si connu se contorsionner de plaisir sous lui. Il voulait baiser ce meurtrier.

Le Ministre avait eu raison, il était devenu fou. Et, en dépit de son comportement, il ne voulait pas vraiment voir le maître des potions changer, son mordant était une part de l’homme qu’il voulait posséder parce que, de cette façon, il gardait l’image de l’espion qu’il avait connu, qui semblait agir pour la lumière, qui le reliait à son passé…

C’était lui le traître. Il trahissait la mémoire de ses amis morts de sa main. Il se raccrochait à ses souvenirs, et à sa vie, uniquement grâce à ses pensées pour Rogue et la présence de celui qui les avait détruits. Celui qui l’avait détruit.

Certes, Harry avait su apprécier – les premiers jours, d’avoir un certain pouvoir sur le mangemort, bien qu’il n’ait jamais tiré aucun plaisir à lever sa baguette contre lui. Mais ses mots insultants avaient le don de le mettre dans une colère noire, et de le blesser aussi. Il s’en était cependant rendu compte assez vite, il ne jouissait absolument pas de sa souffrance. Le moment qui pour lui avait été le plus frappant était encore le soir précédent, lorsqu’il avait eu ce qu’il avait désiré et qu’il avait vu l’état pitoyable dans lequel il se trouvait.

Est-ce que quelqu’un méritait vraiment ce qu’il lui avait fait ? Même un bâtard comme Rogue ?

Et le pire, c’était qu’il voulait que ça se reproduise encore, encore et encore.

Tellement de sentiments conflictuels…

Il venait de gagner un nouveau dégoût de lui-même pour avoir violé Rogue, trahi ses amis et continué de le désirer malgré tout.

Il n’y avait pas de chemin juste qu’il semblait maintenant en mesure d’emprunter. Et la seule réponse claire qu’il était capable de se fournir à lui-même était qu’il se refusait, purement et simplement, à renvoyer le serpentard pour qu’il subisse le baiser du détraqueur.

A suivre…

Chapitre court, j’en ai bien conscience… mais la suite est susceptible d’être postée dans la journée de vendredi, voir même dans la soirée de ce jeudi :)
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