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Révélée par l'eau	By : OrianeX Category: French > Originals Views: 1904 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0
Disclaimer: This is a work of fiction. Any resemblance of characters to actual persons, living or dead, is purely coincidental. The Author holds exclusive rights to this work. Unauthorized duplication is prohibited.

Chapter List
- 1-Révélée par l'eau
- 2-Stupeurs et tremblements
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Stupeurs et tremblements

Ysiane surgit dans la salle en courant, le cœur prêt à défaillir. Chabline était une jeune fille un peu butée mais sérieuse et travailleuse. Elle savait bien remplir ses tâches et était une compagne agréable pour les autres servantes. Elle s'en voulait de l'avoir embarqué dans la salle des bains. Elle ne méritait pas ce qui...

Elle stoppa en voyant le corps nu de la jeune fille qui gisait sur le divan, la serviette souillée sous elle, son air hagard, repliée sur elle-même. Elle se précipita pour la prendre dans ses bras. Chabline eut un mouvement de recul, terrorisée, puis reconnut la dame. Elle éclata aussitôt en pleurs et hoqueta, incapable de dire quoi que ce soit.
"Chabline! Chabline!" se contenta de répéter Ysiane d'un ton rassurant, la gorge serrée. Le salopard l'avait violée. La gamine n'avait jamais connu l'amour et elle avait du subir Eliante comme premier partenaire !!! Et vu sa réaction, il n'y avait pas été doucement.
Chabline se tenait la tête dans les mains, se cachait le visage de honte et pleurait à grands sanglots violents. Elle n'osait rien faire d'autre.
"Chabline! Calme toi! tenta Ysiane. Jusqu'où la gamine lui avait-elle tenu tête pour qu'il en vienne là? Il était notoire que les filles de bains servaient aussi au plaisir de ces messieurs mais ils devaient au moins le signaler, pour que les filles soient des femmes déjà ouvertes, propres et plus ou moins volontaires. Et Eliante, malgré sa réputation de salaud, n'avait jamais été un coureur de servantes. Il s'amusait avec une fille ou une femme de temps en temps mais il ne les forçait jamais. Ysiane s'attendait à voir Chabline battue, avec quelques gifles ou des coups de fouet, peut être avec une marque de plus sur le visage mais pas... violée.
Elle tapota le dos de la jeune fille, alla chercher une toge et l'enroula dedans. La jeune femme hoquetait et n'osait pas la regarder :
"Y... Ysi...ane... Qu'est-ce que... qu'est-ce que jeeee... vais faaaaaaire ? Il... je suis..." Elle se plaqua la main sur la bouche et se remit à pleurer. La dame des bains l'attrapa par les épaules et la secoua :
"Chabline! ça suffit! Calme toi!!! Écoute moi! Ne le laisse pas te détruire comme ça! Je sais que tu as mal, que c'est terrible mais il faut que tu tiennes, d'accord?"
Elle baissa la tête et se mordit les lèvres. Ysiane essayait de croire à ce qu'elle disait. Mais c'était surtout la culpabilité qui la rongeait. Et pour ne pas céder à cette horrible et pesante sensation d'avoir commis un crime, elle allait tout faire pour que la gamine remonte la pente. Ce salaud avait voulu la détruire. Quand on voyait Chabline, qu'on croisait son regard, on sentait immédiatement qu'elle avait un peu plus de cran que la moyenne. Elle posait un regard patient et observateur sur les choses. Elle n'était pas bête. Et elle savait faire valoir son point de vue avec des mots choisis. Pour son malheur, elle l'avait fait au mauvais endroit au mauvais moment. La dame des bains comprenait ce qui était arrivé. Eliante avait tout de suite deviner comment briser ce caractère.
"Chabline... ce... le Prince est bien plus intelligent que toi, il a tout de suite compris comment te punir de ton insolence d'une façon qui te laisserait des traces dans la tête. Tu vaux mieux que de finir comme il l'aimerait."
Elle posa la main sur la joue de la jeune femme qui l'écoutait, des larmes continuant de couler à flots sur son visage bouleversé.
"Je suis désolée Chabline... je n'aurais pas du... je vais t'aider d'accord? Ce salaud ne vaut pas que tu te brises pour lui. Tu peux t'affaisser là maintenant et devenir une chiffe molle marquée à jamais, ce dont il va jouir énormément. Ou bien tu peux essayer de dépasser ça et lui donner une leçon en montrant que tout Prince qu'il est, il n'arrive pas à toujours à ses fins."
Chabline eut l'air de ne plus se replier sur elle-même. Elle écoutait et essayait d'imaginer ce qu'Ysiane lui racontait. Mais elle serrait toujours ses jambes contre son corps, protégeant cette partie d'elle qui était devenue une souffrance, une souillure. Ysiane continua à lui parler, elle prit son temps. Elle utilisa ses longues années d'expériences pour trouver quoi lui dire. Elle n'en avait jamais eu l'énergie pour d'autres. Mais cette fois, elle avait vu trop de personnes du petit peuple tomber, être humiliés ou détruits par l'arrogance des nobles et leurs désirs pour laisser passer cette occasion.
Elle amena Chabline dans le bassin et elle se lava. La dame l'arrêta quand ses gestes devinrent trop frénétiques et qu'elle menaça de craquer de nouveau. Puis elle la couvrit d'une cape et l'emmena dans ses appartements. Elle trouva un onguent pour atténuer la douleur de la jeune servante. Puis elle lui parla encore, longuement, lui expliqua certaines choses qu'une femme devait savoir, lui parla d'Eliante et de sa réputation, de sa vie, de la vie des domestiques qui l'entouraient. Elle généralisa aux existences des autres membres de la famille royale et de leur façon de traiter le peuple. Il fallait que Chabline se sente devenir un exemple de force pour les gens modestes.
Elle l'habilla et l'emmena marcher. Elle la força à se montrer devant d'autres domestiques, à passer dans des couloirs fréquentés pour évacuer la honte, lui montrer qu'elle n'était pas différente d'il y a une heure, même si malheureusement, elle l'était. Elle la fit marcher pour évacuer la douleur, la força à parler pour qu'elle reprenne de l'assurance.
Puis elle la laissa dans sa chambre pour qu'elle dorme un peu, après avoir pleuré tout son saoul. Elle alla à l'intendance et accéda aux coffres dans lesquels on mettait les affaires destinés au corps des servantes. Ysiane chercha un moment avant de trouver quelque chose que la jeune fille pourrait porter sans se sentir trop exposée, assez décent pour la chambre d'un Prince sans relever de la vulgarité.
Elle alla effectuer ses propres devoirs, donna des ordres pour les bains, se fit remplacée par une de ses assistantes pour certaines tâches et avertit le majordome du Prince de sa décision pour ce soir. Letton ne parut pas étonné et indiqua de ramener la jeune femme nourrie à 21h.

Chabline crut se réveiller après un mauvais rêve mais déchanta dès ses premiers mouvements. Elle avait mal, elle sentait des courbatures dans ses seins, ses cuisses, ses fesses et surtout son cœur serré par le désespoir. Mais elle se sentait en sécurité dans la chambre de la maîtresse des bains. Elle la découvrait aussi modeste que celle d'une servante moyenne. Ysiane l'avait accueillie au palais quand sa mère était morte et qu'il fallait assurer la subsistance de son petit frère. Elle avait toujours pris soin d'elle, comme elle le faisait avec toutes les servantes qu'elle avait nommés au service du palais. N'ayant pas d'enfants, elle avait fait de tous ses gens ses enfants adoptifs.

Ysiane revint et déposa une robe et des sous-vêtements sur une chaise. Puis elle s'assit avec elle :
"Chabline, je ne sais pas trop ce qu'il va faire ce soir. Il va peut être juste vouloir te faire la leçon, parler de la guerre et de ses horreurs ou te faire le servir son repas, le déshabiller. Pour la discussion, je ne peux que laisser à ton sens ce que tu diras. Je... essaie de ne pas t'écraser, de ne pas ramper comme un animal battu. Comporte toi comme si tu passais un test, sache résister sans te montrer imprudente. Je..."
Elle se prit la tête dans les mains :
"J'ai peur de te donner de mauvais conseils Chabline. Essaie de reprendre ta force, ma petite et de bien l'utiliser, je ne peux que te parler de l'autre cas. S'il cherche de nouveau à te faire passer dans son lit, tu ne pourras pas lui résister."
Elle vit Chabline se contracter, terrifiée, et les larmes lui revenir aux yeux. Mais elle serrait les dents.
"Je ne pourrais... pas...Ysiane...
- Stop. Écoute moi. De toute façon, c'est toujours douloureux la première fois mais les fois suivantes, tu verras que ça devient... acceptable. Je sais que c'est horrible, j'ai du mal à croire que te dis ça mais...laisse le faire et essaie de te montrer... indifférente. Essaie de ne pas te raidir et de le laisser faire. Vu le caractère du Prince, ça devrait le décourager d'avoir une femme molle et sans réactions sous lui... Je suis désolée.. Chabline, ne pleure pas de nouveau. Avec de la chance, si tu te fais petite dans ton coin, il t'oubliera..."
Il tapota le dos de Chabline tant qu'elle se calmait puis lui présenta ses habits. Elle ne la laissa pas trop réfléchir sur la lingerie, qu'elle avait du prendre fine pour une femme de chambre et l'aida à nouer la robe. C'était une robe de coton d'un blanc impérial, qui tombait comme une toge, le modèle habituel des servantes. Elle cachait la poitrine habilement en laissant suggérer le décolleté, laissait une épaule découverte mais pendait assez bas sur l'autre et faisait des plis gracieux en descendant jusqu'au genoux. Elle l'ajusta avec une ceinture de soie noire et accrocha le tissu de la manche à l'épaule avec une broche en forme d'arc doré. Puis elle fit enfiler des spartiates à talons moyens à Chabline. La jeune fille vacilla dessus et trembla dans sa nouvelle tenue.
"Ysiane... je ne veux pas y aller...
- Je sais Chabline, mais songe à ce qui se passera si tu n'y vas pas...
- ... je...m'enfuir...?
- Même en courant, même avec un cheval, ce satané prince a une armée à disposition, et des types armés entraînés à chasser les fuyards. Ne pense pas à ça."
Elle attrapa le menton de la jeune femme et lui dit :
"Si tu veux vraiment avoir une chance qu'il ne te fasse pas plus de mal, il faut que tu le confrontes ce soir. Tu obéis à son ordre de venir et tu essayes de faire en sorte qu'il ne s'intéresse plus à toi."
Elle essayait d'y croire, en attachant les nattes de Chabline, terrifiée.
Mais elle doutait qu'elle tienne devant Eliante quand il reviendrait. Même des hommes plus âgés que lui cédaient sous le regard du Prince. Alors dans cette situation, la jeune servante...
Chabline ne put rien manger et Ysiane la força à parler, à l'aider à imaginer toutes les situations et à en trouver les solutions. Puis elle l'amena dans l'antichambre où attendait aussi Letton. Elle ne se retourna pas en laissant une Chabline désemparée sur son banc.
Seulement quand elle fut seule chez elle, Ysiane s'autorisa à pleurer.
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Révélée par l'eau