La prisonnière de l'île | By : OrianeX Category: French > Originals Views: 2422 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: Tous les personnages de cette histoire sont fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des faits existants ou ayant existés ne serait que pure coïncidence. |
Ce chapitre est long, il place le contexte, je n’arriverais pas à y caser la première scène de sexe entre eux. Donc suite au prochain chapitre, qui est déjà en cours. N’hésitez pas à me signaler toute erreur d’orthographe, grosse incohérence, etc… et merci pour les review :)
Edit : Corrections mineures apportées après relecture.
Chapitre II
Salaud.La table de banquet était couverte d'une nappe verte chatoyante et de plats d'argent. Des mets divers, d'un type de cuisine qu'elle n'aurait su définir, étaient disposés dedans avec talent. Il y avait du poulet rôti en sauce, divers légumes cuits à l'eau ou crus, des salades, des olives en saumure épicées, du pain non levé en tas, un plateau de fromages divers et des tartes et des fruits en dessert. La vaisselle était en argent et en porcelaine. Deux carafes énormes, incrustées de pierres, étaient remplies de vin blanc et de vin rouge délicieux. Ils prirent place, Sina vêtue d'un peignoir de soie passée après le bain et Critias d'un pagne et d'une cape bleu nuit bordée d’or qu'il mettait parfois en soirée.
Ils dînaient l’un à côté de l’autre, pas trop proches, à présent. Au début, elle avait préféré s’asseoir de l’autre côté de la table. Parce que cette table représentait pour elle son premier argument de chantage. Il lui avait fait peur et même si elle s’y était habituée à présent, elle avait toujours quelque part à l’esprit que leur relation reposait sur un chantage odieux.
Après l’avoir recueillie et soignée, il lui avait fourni des vêtements. Du moins, un genre de vêtements : Quelques mètres de différents types de soies, dont les bords étaient cousus, montrant par là qu’il ne s’agissait pas seulement de coupons de tissus non apprêtés. Dans un coffre, il lui avait aussi montré des ceintures, des rubans, tous de styles différents : Bandeaux fleuris de fausses fleurs comme une lointaine mode hippie, ceintures de cuir brut à boucle en forme de spirale celtique, ce qui ressemblait à un obi japonais, plusieurs ceintures de faux cuir telles que l’on trouvait dans toutes les boutiques d’Europe... On aurait dit que tout avait été entassé à la va-vite. Au final, elle avait drapé deux longueurs de soie à la façon d’un sari indien, comme elle avait vu une de ses compagnes de théâtre faire et les avait faites tenir en place grâce à l’obi.Et il lui avait amené une brosse à manche d’ivoire et poils blancs pour ses cheveux. Muette d’abord devant un tel luxe hétéroclite, elle avait fini par demander :
“Est-ce que j’ai dormi longtemps?
_ Vous avez été malade pendant trois jours après votre malaise. Puis vous avez dormi encore deux jours.
_ Merci de vos soins, monsieur, monsieur…”
Elle avait fait le geste demandant son nom, main interrogative tendue, mais il n’avait pas compris.
“Comment dois-je vous appeler ? Je ne connais même pas votre nom.
_ Je préfère que l’on m’adresse en tant que ‘Monseigneur’.”
Elle avait été estomaquée par l’arrogance de ce terme. C’était tellement désuet… Mais peut-être était-ce un prince d’un pays oriental, pas encore passé par les manières occidentales. Après tout leur bateau devait passer au large des côtes d’Afrique… Et vu le luxe qu’il exhibait, c’était possible. Mais il n’avait pas le type africain.
“Je ne comprends pas… ‘Monseigneur’.. où suis-je? Quel est ce pays?
_ Ce n’est pas un pays. Vous êtes sur une île. Sur mon île.”
Il avait attendu patiemment, debout bras croisés à côté du coffre d’accessoires, qu’elle digère l’information.
“Mais… au large de quel pays? Avez-vous trouvé des survivants? D’autres survivants du naufrage?
-Non.”
C’était une réponse abrupte, sans tact, un fait énoncé.
“Il n’y a que vous. Les bateaux s’échouent rarement par ici.” Son visage, ou plutôt la portion de visage qu’elle voyait, se contracta légèrement :
“J’ai rarement plusieurs personnes qui arrivent ici. Votre présence est…”
Le mot qu’il prononça ne sonnait pas anglais ni aucune langue qu’elle connaissait. Pourtant elle en parlait quatre. Il y avait comme du grec dans la consonance. Mais elle ne s’y attarda pas.
“Je ne comprends pas…”
Ses mots s’étranglèrent dans sa gorge. Elle refusait de comprendre. Toute sa troupe de théâtre, ses amis, ses confrères… tous morts? Aucun échoué avec elle? Seule survivante? Des larmes gonflèrent dans ses yeux et elle croisa ses avant-bras sur sa poitrine dans un geste de désespoir.
“Vous êtes la seule, femme, c’est ce que je veux dire.”
A ces mots, les larmes coulèrent sur ses joues et elle tenta d’étouffer ses sanglots. L’homme en sembla à peine affecté. A peine avait-il changé de jambe pour reporter son poids. Il avait soupiré et dit :
“Vous devez manger. Je serais dans la salle de banquet. Prenez votre temps.”
Il s’était détourné dans un flottement de pagne, ses pieds chaussés de sandales à la spartiate émettant à peine un claquement tandis qu’il s’éloignait, la laissant étancher son chagrin dans l’intimité. Elle avait pleuré un moment, pensant à ses amis, à tous ces liens puissants forgés avec les autres membres de sa troupe pendant 6 ans, à Tony qui lui faisait des avances depuis un an et à sa famille. Où suis-je? Que dois-je faire?
Cet homme lui inspirait la méfiance, il avait un comportement aussi dérangeant que cet endroit. Il devait bien y avoir quelqu’un d’autre… elle pleura un moment, assise sur le lit, se tordant les mains dans l’angoisse et la tristesse. Puis ses yeux semblèrent ne plus pouvoir produire de larmes et sa tête brûlait.
Quand elle se leva, le miroir immense incrusté dans le mur à côté du lit lui renvoya une image brouillée d’elle-même. Elle essuya ses larmes et réalisa combien elle avait perdu de poids et d’énergie dans le naufrage. La soie flattait ses formes naturelles de femme mais serrait trop les endroits où la minceur avait laissé place à la maigreur. Son visage harmonieux qui lui avait valu de bons rôles féminins principaux était maintenant anguleux, avec des pommettes hautes et saillantes. Ses yeux verts étaient peut-être un peu trop enfoncés et rougis. Elle pensa de façon absurde qu’elle ressemblait de loin à Nicole Kidman à présent. Mais de loin. Et avec ses cheveux mi-longs châtains qui persistaient à boucler dans tous les sens, l’illusion n’était pas fameuse.
A 25 ans, elle avait enfin réussi à faire son âge. Avant, elle faisait trop jeune pour sembler une femme. Le travail assidu de théâtre, les déplacements constants et beaucoup de travail physique quand ils n’avaient pas encore d’équipe technique pour faire et manipuler les décors, les costumes et la scène, l’avaient maintenue en forme physique. Elle était particulièrement fière de son ventre qui restait plat malgré tous ces dîners copieux offerts par les établissements qui les faisaient venir. La réussite de la troupe ne lui était pas encore montée au ventre, disait-elle en plaisantant. Mais là, les os de ses hanches saillaient de chaque côté.
Elle n’avait pas vraiment faim, pas envie de rejoindre cet homme à la salle de banquet mais elle avait envie de survivre, de comprendre pourquoi elle se trouvait là. Elle l’avait donc rejoint.
Les pièces qu’elle avait traversées étaient silencieuses même si quelques signes de la vie traînaient çà et là : Un coussin dans un canapé de rotin, un siège de bois tourné vers une cheminée où du bois attendait de flamber ou encore un verre vide abandonné. Et enfin, dans la salle de banquet, l’attendait un repas du même style que celui qu’elle dégustait aujourd’hui. ‘Monseigneur’ se tenait à côté de la table, du moins il s’était levé à son arrivée, avec une courtoisie insoupçonnée.“Prenez place, mangez ce que vous désirez, vous me conterez d’où vous venez.”
Elle s’était assise. Son instinct et son estomac s’étaient ligués et elle avait abandonné les bonnes manières pour combler sa faim, attrapant du pain, des légumes, du fromage et les engloutissant désespérément. Il l’avait laissée faire et lui avait même servi de l’eau et du vin, l’encourageant à boire petit à petit pour ne pas se faire mal au ventre. Finalement, elle avait commencé à se sentir mieux et il avait entamé la conversation :
“Vous étiez sur un navire, si je ne me trompe.
- Oui.
- De quelle direction du monde veniez-vous?
- Nous allions de New-York vers Le Cap, en Afrique du Sud.”
Silence, impassibilité de l’autre côté de la table.
“Ce repas est délicieux, mais qui l’a fait? Je n’ai vu personne d’autre. Où sont les autres euh… habitants?
_ Il n’y a que moi.”
Il avait pris un grain de raisin dans la coupe de fruit et l’avait avalé et c’était la première fois qu’il mangeait quelque chose. Et elle ne comprenait pas. Il le remarqua.
“Je suis seul sur cette île, femme…
_ Sina, je m’appelle Sina! Sina Malloy. Comment est-ce possible? Comment vous pouvez vivre seul ici?”
Elle vit ses mains se contracter légèrement sur la table et les muscles de son torse bougèrent de façon minime. Mais elle continua néanmoins :
“Je veux dire… cette nourriture, ce canard… est-ce vous qui cuisinez?”
Elle avait du mal à imaginer ce ‘Monseigneur’ tout en dignité en train d’ouvrir un four pour y mettre la volaille. Ou même de vider la volaille. Ou de couper les légumes, les reins ceinturés d’un tablier “Kiss the cook”.
“Non femme. Et il n’y a personne sur l’île d’autre que moi. Tu ferais mieux de te faire à cette idée rapidement!” Son ton montait, sa voix prenait des accents graves et intenses qui résonnaient dans toute la salle.
“Quant à la nourriture, je suis le seul à pouvoir en fournir, tiens-toi à ce fait. Si tu veux rester en vie, que je continue à t’offrir protection et confort, entends toi bien avec moi. Sois une bonne compagne, ne t’imagines pas partir de cette île de sitôt, ne pose pas trop de questions et distrayons nous mutuellement. Sois en sûre, femme… Sina Malloy… C’est bien la seule chose que nous pourrons faire pour les temps à venir.”
Elle en avait lâché sa fourchette en argent. L’avait dévisagé mais le masque impassible ne lui avait rendu aucune expression. Il était tendu mais sa voix avait franchi le cap de l’énervement pour atteindre les plages d’un calme froid, implacable. Comme s’il énonçait une fatalité.
“Vous… je suis.. votre prisonnière?” Avait-elle balbutié.
Il avait acquiescé et l’éclat des bougies du chandelier avait lancé une lueur glacée sur son masque argenté. Prise d’une panique incontrôlable à ce seul terme, des scénarios terribles se projetant contre son imagination, elle s’était levée et élancée de toutes ses jambes vers la sortie, les grandes double-portes au bout de la salle. La liberté, ne pas se laisser enfermer, qui sait ce qu’il allait lui faire. Elle l’avait entendu renverser sa chaise de surprise quelques secondes après elle mais elle avait déjà franchi les portes qu’elle l’entendait jurer de sa place.
Il faisait nuit et elle avait foncé droit devant elle, dans un long couloir, pour bifurquer sous un porche de pierre sans entendre les pas la suivre. Elle avait traversé un jardin intérieur et les lumières s’étaient estompées. Elle s’était fouettée contre des plantes qu’elle n’avait pas vues. La lune était voilée et la nuit profonde. Elle s’était écorchée les genoux à des buissons de roses et avait retrouvé un escalier menant vers une pièce vide.
Où aller? Où aller pour lui échapper? Ne pas se laisser enfermer, ne pas se laisser faire… Elle avait fini par se glisser derrière une armoire dans une pièce beaucoup plus loin que son point de départ. L’endroit était clos d’une porte de bois assez épaisse mais sans serrure ni clé hélas. La nuit était devenue plus noire, le vent plus fort et les ombres qui bougeaient, les petits bruits de la nuit dans ce palais, l’avaient glacée autant que les premières nuits de son naufrage. Ses vêtements ne la couvraient pas assez. Elle s’était recroquevillée sur elle-même, somnolant parfois, se réveillant en sursaut au moindre bruit, craignant à chaque instant les pas qui annoncerait le retour de ce géant aux cheveux noirs.
Épuisée par la peur, le corps douloureux de tension, elle avait fini par voir le jour arriver. Elle avait besoin d’aller assouvir un besoin naturel, elle avait mal au dos, au ventre… Finalement, elle avait fait ce qu’elle avait à faire dans l’armoire, en pleurant de honte. Puis ne pouvant supporter de rester là, elle avait fini par ouvrir la porte. Les vignes enroulées autour d’une colonne bruissaient dans le vent frais du matin. Le soleil jetait sa lumière diaphane sur le gris du marbre au sol, le colorant de gris brillant, de rose tendre et de bleu diaphane.
Aux aguets, elle avait été jusqu’à la barrière de pierre qui donnait sur un autre jardin, repérant des roseaux et une mare. Elle y avait puisé un peu d’eau. Et tandis qu’elle avalait sa première gorgée, une voix avait résonné, depuis la galerie derrière elle.
“Je pourrais attendre que tu t’épuises, que tu sois affamée. Ou que tu retombes malade à cause du froid. Note bien, Sina Malloy, que je ne le fais pas. Ne te mets pas à courir et écoute.”
Elle avait pourtant eu une irrépressible envie de reprendre sa fuite mais sa voix était plus calme, il essayait presque de… s’expliquer.
“Je ne mens jamais. Tu ne trouveras rien ou personne pour t’aider sur cette île. Je suis le seul occupant. Je prendrais soin de toi. Nous ne pouvons rien faire d’autre que vivre ensemble. Tu vas dépendre de moi pour te nourrir et te protéger. Et j’ai besoin d’une compagne. Pas d’une esclave ou d’une servante. Je suis un homme, tu es une femme, inutile de chercher loin où cela nous mènera mais je te promets néanmoins de ne rien faire dont tu n’aies pas envie.”
Ces mots avaient été à double tranchant, ils sonnaient en sa faveur à lui. Mais comme elle en avait eu un aperçu, ce palais était immense. Peut-être autant que l’île. Et tout pour l’instant confirmait ses dires. Comment pouvait-il survivre ici seul? Qui lui fournissait de la nourriture? Où se trouvait-elle bon sang? Dans un cauchemar hallucinatoire?
Elle avait levé les yeux vers cet homme mystérieux et effrayant qui se tenait comme une statue dans la galerie au-dessus d’elle, une lampe-tempête éteinte posée à son côté. L’avait-il cherchée toute la nuit?
“C’est à toi de décider, fit-il encore. Mais si tu refuses, je me désintéresserais de toi, définitivement. Tu devras te débrouiller seule.”
Il y avait quelque chose d’ironique dans sa dernière phrase. Elle se mordit les lèvres, se frotta ses avant-bras transis et considéra sérieusement l’offre. Elle n’avait pas une santé si résistante et sa vie passée ne l’avait pas prédisposée à relever ce genre de défi survivaliste. Elle devait trouver des réponses à ses questions si elle voulait s’en sortir et pour ça…
“D’accord…”
Il avait repris la lampe-tempête, était descendu la rejoindre et l’avait remmenée à l’intérieur du dédale du palais, vers la salle du bain, vers la chaleur et la soi-disant sécurité.
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