Non-Retour | By : Mika Category: French > Anime Views: 2116 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: Je ne possède pas la franchise Pokémon et je ne me fais pas d'argent avec elle |
Thomas n’avait pas couché avec Olivia pour rien ce soir-là. Il comptait bien en apprendre plus sur la mystérieuse proposition qu’elle lui avait faite la veille, à propos de la mafia. Olivia était folle mais pas déraisonnable, et si ses explications étaient valables, il trouvait qu’elle avait été trop sérieuse lors de leur entretien. Habituellement il aurait vivement repoussé la jeune femme et ne se serait pas aventuré à la laisser entrer dans son appartement, mais il avait besoin de la côtoyer un peu pour en apprendre plus. Même si c’était risqué. Quand elle se réveilla, il n’était plus là. Elle se redressa, étonnée. Il arriva, en caleçon, portant un plateau.
- Petit déjeuner au lit !
Elle le regarda, suspicieuse. Il haussa les sourcils. Thomas la regarda, quelque peu inquiet. « Elle va se douter de quelque chose et le problème c’est qu’avec cette femme, les doutes ont une durée de vie très courte… »
- Tu es gavant avec tes attentions romantiques !
- J’essaie d’être sympa.
- J’avais juste envie qu’on passe du bon temps ensemble et toi tu gâches tout…
Olivia se leva, nue et sculpturale. Thomas haussa de nouveau les sourcils.
- Et bon sang pourquoi as-tu mis un caleçon…?
- Par prudence. J’ai des ustensiles de cuisine qui pendent.
- J’aime que tes ustensiles à toi pendent…
Thomas leva les yeux au ciel. « Ce serait génial si ce n’était pas aussi facile… ».
Elle déposa le plateau sur une commode et embrassa son compagnon qui semblait mécontent de la tournure des choses. Il avait passé un bon moment hier soir mais là c’était de trop, et qui plus est nuisible à sa quête d’informations. En même temps il sentait que peu à peu, il tombait dans les filets d’Olivia qui était rarement limpide comme fille. Paradoxalement, elle était facile d’accès avec une maniabilité sexuelle digne d’un jeu Nintendo, mais elle savait garder en elle ses secrets les plus sombres. Laisser paraître une image tactile pour au final ne toucher que le sommet de l’iceberg et ne pas aller au fond des choses. Un peu comme un livre passionnant dont les cent dernières pages seraient opaques et illisibles. L’incarnation de la frustration.
Du coup, pour faciliter les choses ensuite, il se plia à ses débordements. Olivia semblait n’exister qu’à travers les attentions physiques, ce qui déplaisait quelque peu à Thomas. Parfois, il faisait la somme de ce qu’il savait vraiment d’elle et finalement cela tenait à peu de choses, pas toujours exactes ou confirmées. Il la regarda avec sérieux lors de leurs ébats. Elle semblait vraiment y prendre son pied. Thomas observa leurs corps unis, et il se demandait si tout cela avait un autre sens que celui de leur plaisir commun. « Quel sens elle donne à tout cela, elle ? »
Mais peut-être réfléchissait-il juste un peu trop.
En attendant, Thomas savait également apprécier les fruits terrestres, et quand il ne cogitait pas trop, c’était un amant prévenant et sans fioritures. La seule chose qu’il détestait c’était qu’on lui parle pendant l’acte. Olivia l’avait bien compris et ne pipait mot. C’est peut-être aussi parce qu’elle connaissait cette faiblesse qu’elle avait entrepris cette remise du couvert.
Thomas aimait à ralentir l’échéance de la jouissance en réfléchissant. C’est quelque chose qu’il avait remarqué avec le temps, plus il réfléchissait, plus il avait du mal à venir. C’était comme parler intérieurement, cela brisait quelque chose, le rythme peut-être. Il pensait notamment à Shawn qui avait profité des mêmes splendeurs hier après-midi, ainsi qu’au travail qu’on lui donnerait aujourd’hui. Il pensait qu’il pourrait par exemple remplir quelques grosses primes histoire d’être tranquille. Tiens, « grosse prime » ça le fait venir plus vite. Etrange. L’appel de l’argent ?
Quand il avait achevé son office, Thomas aimait à se reposer sur l’épaule de sa compagne. Mais Olivia semblait ne pas avoir le temps, elle l’en empêcha.
- Je dois y aller.
- Et mon petit déjeuner ?!
- Je ne t’ai rien demandé que je sache.
Thomas haussa les sourcils. « Quelle élégance, quelle délicatesse… Est-ce une femme ou est-ce un ange descendu du ciel… »
- Bon. C’était super sympa à part ça !
Elle lui donna une bise et se dirigea vers sa salle de bains. Thomas plissa les yeux. Mais bon sang, QUELLE FEMME dit « C’était super sympa » après l’amour ?! Et cela pouvait t-il s’appeler « L’amour » ? Thomas proposa de renommer ses activités personnelles avec Olivia « Baise de convenance ». Parfait.
- J’utilise ta douche !
- Je t’y rejoins ? Marmonna Thomas avec un sourire et un accent qui ne trompaient personne.
- Mais ça va pas non ? Je vais me laver !
Thomas grimaça. « Super, bon… J’ai un petit déjeuner à manger, moi… »
Notre brave chasseur de primes s’habilla en vitesse et s’attela à son ordinateur pour repérer quelque requête sur un site spécialisé. Un petit tour sur son profil Facebook lui indiqua de vérifier sous son paillasson. Thomas haussa un sourcil intéressé. Le message venait d’un des comptes d’une de ses connaissances hyper méfiantes.
« Hyper méfiante mais pas au point de passer devant chez moi pour me déposer quelque chose. »
Cependant, Thomas était également quelqu’un de méfiant et il se dirigea vers un placard. Il observa les quelques Pokéballs placées dans une boîte cachée derrière une écharpe et en choisit une.
Le Rattata fut équipé d’un petit gilet.
- Tu as compris ? Tu tires le paillasson vers l’intérieur ! Si ça explose… tu cries !
Thomas envoya le Rattata vers sa porte d’entrée ouverte. Le Pokémon tira le paillasson. Aucun danger et une petite lettre.
- Bravo ! Tu n’es pas mort !
Le Pokémon avait une posture qui reflétait toute la crainte envers ce « maître » qui n‘avait rien d‘un dresseur ordinaire. Thomas prit le pli alors que la porte face à son appartement s’ouvrit toute seule.
Or Thomas n’avait jamais eu de voisin.
- Bonjour !
- …
Une jeune femme blonde avec des lunettes. Toute simple, t-shirt blanc, jean, jolie sans plus. Thomas l’observa comme si un élément perturbateur était dans son radar. Comme un nuisible. En plissant l’espace entre ses deux yeux. C’était un regard peu amical.
- Euh… Je suis… votre voisine, Tara, je me suis installée hier dans la journée…
- Oh… Pardonnez ma… surprise… personne n’a jamais habité… en face !
- Oui je sais, il paraît que je suis la première locataire…
- Euh… écoutez je suis occupé, on discute plus tard !
- Volontiers… euh… vous vous appelez…
- Thomas. Thomas Lang.
- Ah, alors…
- A plus tard !
Thomas ferma la porte avec un timing impeccable : Olivia sortit toute nue de la salle de bains au moment exact où il fermait la porte.
- Ta salle de bains fait vraiment petit-bourgeois, c’est infect ! Tu te prends pour un prince arabe ou quoi ?!
Thomas entendit un bruit de paillasson qu’on remettait en place. Olivia était tellement coincée dans son délire qu’elle ne prêta pas attention aux petits bouts de réalité qui s’introduisaient dans le quotidien peu ordinaire de Thomas.
- Bon, merde, c’est pas vrai ça ! Je suis attendue quelque part, je n’ai pas le temps de chercher tout ça ! Où est ma robe ?
- Tu es attendue ? Où ça ?!
- Je t’en pose des questions ? Tu étais moins bavard et plus actif au lit tout à l’heure ! Ah voilà mes fringues !
- Ca m’étonne juste qu’une fille comme toi soit… attendue !
- Tes jugements de valeur, je m’en passe très bien ! Je suis une fille très demandée !
- On se demande bien pourquoi… J’ai préparé un petit déjeuner pour rien, quoi.
- Toi tu détestes parler pendant l’amour, moi je déteste les attentions débiles dans ce genre-là.
- Pardon, reine des pétasses, j’ai piétiné votre rang et souillé votre pédigrée…
- Va te faire foutre !
Elle partit en claquant la porte. Thomas poussa un grand soupir. « Qu’est-ce que je perds mon temps avec elle… »
L’ordinateur de Thomas émit un signal. Le jeune homme s’attela à son appareil. Shawn demandait une téléconférence. Thomas sourit et accepta.
« Hey mec ! »
- Salut vieux.
« Bien dormi ? »
- Ca dépend, avant ou après qu’Olivia ne me saute dessus ?
« Je vois, nuit cauchemardesque… »
- Tu m’étonnes. J’ai reçu une lettre de Kendra, elle a besoin de moi pour un job.
« Chouette. Je t’appelais juste pour te dire que Remoraid allait bien ! »
- Sérieux ? Je m’en tape !
« Et également pour te rappeler la vente aux enchères la semaine prochaine. »
- Ah oui, ça…
« Prépare tes marchandises. J’organise, je reçois du beau monde. »
- Ouais. Shawn, y’a quelqu’un qui a emménagé dans l’appart en face.
« Toutes mes condoléances, je réserve une concession dans le cimetière au sud de ta ville ? »
- Vilain Shawn. Je vais rejoindre Kendra, compte sur moi pour la vente.
« D’accord. Passe une bonne journée de galère avec La Plante Verte ! »
- Elle déteste ce surnom, elle t‘en collerait une…
« Ouais mais elle est pas là. Et cette conversation ne peut être captée ! »
- C’est l’avantage en effet. Bien joué !
Les deux coupèrent la conversation. Thomas soupira et se prépara à rejoindre sa consœur. Il devait prendre de bons Pokémon, mais également le matériel informatique, mettre une tenue confortable et prendre un peu d’argent au cas où. Il mangea un bout car il connaissait les habitudes de Kendra.
C’est donc d’un pas guilleret et léger qu’il sortit soigneusement de chez lui en évitant de réveiller les instincts scrutateurs de la voisine d’en face qui effectivement avait remis son paillasson en place. C’était dans ce genre de détail que Thomas avait pour habitude de tirer des conclusions.
* C’est une fille serviable, soucieuse et ordonnée
* Elle a osé toucher un paillasson autre que le sien = elle souhaite tisser des liens avec lui
* Elle semble attachée à lui puisqu‘elle s‘est préoccupée de l’agencement de son paillasson.
C’était complètement débile et cela faisait un peu paranoïa de supermarché mais Thomas voyait souvent juste dans ce type de prédictions. Il avait un grand sens du détail et cela lui avait plusieurs fois sauvé la vie.
Dans le hall de son immeuble, qui voilà…
- Oh, bonjour Thomas !
[i]« Je sens qu’elle va très vite me faire chier… »[/i]
- Bonjour… Tara…
- Vous sortez ?
[i]« Moi ? Non, je comptais repeindre le hall ! »[/i]
- Oui, le travail, tout ça !
- Vous allez travailler dans cette tenue ?
- Eh bien oui… je suis… observateur de Pokémon !
- Oh ! Ca doit être passionnant !
Un Delcatty montra sa tête derrière Tara. Thomas observa le Pokémon qui le regardait avec un grand sourire. Thomas le regarda avec une indifférence crasse, même pas forcée. Sa seule pensée fut « Un million cinq tout au plus. Deux si c’est pour un manteau, la difficulté de la capture augmente, il ne faut pas blesser la bête. »
- Oh, je vous présente Marie, mon Delcatty ! Dis bonjour !
Le Pokémon hocha la tête et poussa un petit miaulement tout en formant des arcs de cercle avec ses yeux. Révulsant pour Thomas. Ce genre d’attention, il s’en passait bien. Il se força à prononcer un :
- … Adorable !
… tout en arborant un sourire des plus faux, ce qu’heureusement elle ne remarqua pas.
- Je suis pressé !
Il sortit en grimaçant. « Super j’avais pas assez d’Olivia, j’ai une deuxième chieuse sur les bras… »
Thomas dut prendre le métro comme tout un chacun. Il devait rejoindre la dénommée Kendra à proximité de Vestigion, ce qui théoriquement n’était pas très loin. Trois stations tout au plus. Dans le métro, les Pokémon devaient soit être tenus en laisse, soit enfermés dans leurs Pokéball mais certainement pas libérés. Un soulagement pour Thomas. Cet inconfort venait de son activité, bien sûr. Contrairement à Olivia ou même à Kendra, il détestait voler les Pokémon à même le dresseur, à moins que la tentation ne soit trop forte. Parce que dans ces cas-là, contrairement aux deux autres, il manquait cruellement de délicatesse.
Thomas arriva au point de rendez-vous avec un peu d’avance. Kendra le rejoignit peu après. Kendra est une belle jeune femme noire, un peu froide au premier abord mais en réalité très professionnelle. Ses cheveux couvrent son crâne en tresses et descendent jusque sur ses épaules. Elle portait une tenue sobre avec du camouflage militaire - son motif préféré. Niveau physique, Kendra est une athlète, sans pour autant y perdre toute féminité. Le maquillage est cependant au minimum nécessaire à la survie.
C’est à la base une amie d’Olivia avec qui le courant est plutôt bien passé, et de fait, avec Thomas, ils étaient devenus « copains de travail ». Kendra connaissait l’efficacité de Thomas, Thomas connaissait le flair de Kendra pour les bons gibiers. De fait une complicité dans ce domaine était née entre eux. Relation un peu ambigüe, même : Alors que Kendra ne faisait pas de sentiments et ne confondait pas travail et vie privée, Thomas devait bien avouer qu’il avait un petit faible pour elle, alors que de même, Kendra était différente avec Thomas qu’avec Shawn ou Olivia par exemple.
- Salut Kendra !
- Ne sois pas ridicule, nous avons du travail.
- Merci pour ce pli sous mon paillasson, c’était d’un romantisme…
- Olivia m’avait prévenue qu’elle serait chez toi, j’ai préféré ce moyen, c’était plus facile.
- Et moins embarrassant.
- Aussi.
- J’ai cru à un excès de méfiance.
- Pas du tout, c’est plutôt calme en ce moment.
- Bien, bien. C’est quoi ton travail ?
Kendra hocha la tête. On en revenait au sujet qui l’intéressait.
- Je vise un Tarinorme.
- Attends, quoi ?! Tu connais la valeur de ce truc ?! A peine dix Castorno !
- Je sais, ça ne vaut presque rien, mais le nez de celui-là a une concentration aurifère supérieure.
- Je vois, tu as eu du flair sur ce coup-là !
Kendra regarda Thomas, quelque peu surprise. Thomas geignit silencieusement.
- Admettons que je n’ai rien dit…
- Ca vaut mieux aussi je pense. Le Tarinorme en question a des propriétaires.
- Pas cool.
- Je sais que cela t’indispose mais cela augmente un peu sa valeur.
- Et la difficulté de la prise. Et n’est pas Olivia qui veut.
- Je suis meilleure qu’Olivia et tu le sais.
Thomas eut un grand sourire victorieux.
- Mais tu as besoin de moi !
- Sur ce coup là, oui.
- Ah-ha ! Et comment cela se fait ?
- Comme tu le sais je suis une femme subtile avec une force de combat limitée. Je surpasse mes adversaires avec mes coups d’avance, je ne te fais pas de dessin.
- Oui, je me rappelle bien que tu m’as battu plus d’une fois, inutile de péter plus haut que ton cul…
Kendra eut un léger sourire satisfait.
- Le propriétaire le garde dans une demeure imprenable. Ce serait un sacerdoce que d’essayer de le récupérer en s’y introduisant. Cependant il est en train d’organiser le transfert du Pokémon de sa résidence actuelle à sa maison de campagne. Or, et c’est là un secret de polichinelle, une information que j’ai eue par Teddy…
- Oh, tiens, Teddy…
- … ce Pokémon ne lui appartient pas officiellement. Pas dans une Pokéball du moins.
- Oh…
- Comme tu t’en doutes désormais le transfert s’effectue en camion, avec caisson et tout le toutim. Et une garde rapprochée très efficace.
Thomas ne comprenait toujours pas.
- Bah oui, et ? Tu es capable de te débarrasser d’un groupe de Pokémon de garde, non ? T’es pas une ratée, quand même !
- … Je te tue maintenant ou j’attends que tu m’aies aidé ?
- Si tu es intelligente, tu me tues après, vu que…
Kendra attrapa Thomas par le cou. Le jeune homme plissa les yeux, pas en très bonne posture. Il eut soudain cette illumination : « Pourquoi, pourquoi, pourquoi je ne traine qu’avec des gonzesses psychotiques ?!! »
- Des Pokémon Feu ! Ces saloperies de Pokémon Feu !!
Elle le lâcha et lui tourna le dos. C’est vrai, Thomas s’en souvenait maintenant : Kendra était une utilisatrice exclusive de Pokémon plante. Elle n’en capturait d’autres que pour les vendre ensuite. Mais cette incapacité à affronter des Pokémon Feu lui donnait à la fois la simplicité d’une dresseuse normale et une faiblesse exploitable. Que Thomas pouvait comprendre, après tout, il avait bien changé de vie du jour au lendemain. Cela laissait des traces.
- Je m’en doutais, te connaissant, j’ai pris deux Pokémon Eau exprès.
- Merci. C’est 80-20 pour la prime.
- Comme toujours… soupira Thomas. Tu as un lieu de prédilection pour frapper ?
- Evidemment. J’ai fait six repérages, je ne me suis pas baladé. Voilà des masques au cas où je doive procéder à une attaque d’urgence, mais j’espère pour toi que je n’y serais pas obligée.
- Oui madame.
Ils partirent dans la forêt, terrain de jeu de Kendra. Entretemps, sous terre, Shawn était en affaire avec les seigneurs des autres quartiers. Il faut entendre seigneur au sens féodal du terme : Chacun possédant un fief et des vassaux y travaillant. Ces seigneurs étaient sous la férule de quatre suzerains qui contrôlaient respectivement le nord, le sud, l’est ou l’ouest. Une organisation arbitraire qui s’était faite sans que quelque autorité supérieure de la justice n’intervienne. C’était une anarchie organisée. Cette réunion était appelée - non sans humour - par les citoyens « Le Conseil des moins Quatre ». Shawn participait à cette réunion avec une décontraction crasse…
- B13 ?
- Raté.
- Crotte.
- A6 ?
- Touché… grommela Shawn.
… en jouant à la bataille navale avec un vieux pépé, seigneur d’un fief voisin du sien. Les autres se disputaient sur une question extrêmement technique : Faut-il ou non ouvrir l’espace souterrain aux commerçants de la surface ?
- S’ils n’ont pas l’intention de pleinement s’intégrer, c’est non !!
- Ah mais, ah mais, vous ne voyez donc pas l’opportunité ?
- Le principal avantage de ces souterrains, c’est justement que c’est un monde à part !
- Ne soyez pas obnubilé de la sorte, c’est absurde enfin !
Shawn les regarda, pas très intéressé par ces querelles d’esthètes. Il regarda le vieux en face qui était un vieil homme décati et morne, portant la moustache et de tous petits yeux plissés.
- Seigneur Arabica, j’en ai marre de ce genre de réunions…
- Moi je préfère que cela se passe comme cela. Si ça devenait grave et sérieux au point que nous devions y prêter l’oreille, cela deviendrait inquiétant.
Une geisha vint tapoter l’épaule de Shawn qui se retourna avec un sourire avenant.
- Quelqu’un veut vous voir.
- Oh… Quelqu’un que je connais ?
- Il a cité votre prénom.
Shawn haussa les épaules.
- Je déclare forfait, Arabica.
- Content de vous l’entendre dire. J’allais gagner.
Shawn, dans son kimono blanc de circonstance, sortit de la bâtisse et aperçut un homme en imperméable vert avec barbe de trois jours et bonnet. Le parfait clochard drogué qui croit en la conspiration des extraterrestres. Shawn l’observa avec un air surpris.
- Teddy ?!
- Salut Shawn.
- C’est sympa de te voir… Qu’est-ce qui se passe ?
- Petite visite de courtoisie.
- J’ai du travail, Teddy.
Il se fendit d’un sourire et d’une mine lasse.
- Comme si ce qui se passait ici était vraiment important…
- Eh bien oui, d’un certain point de vue… Toujours à jouer les informateurs ?
- En ce moment les informations contradictoires pleuvent. Ca devient de plus en plus difficile de faire le tri.
Teddy s’alluma une cigarette d’origine inconnue avec une plante bizarre dedans. Shawn le regarda avec candeur.
- J’étais aussi venu t’avertir d’un truc.
- M’avertir ?
- Ouais, te prévenir. T’informer quoi.
- Je t’écoute.
- … J’organise une petite sauterie la semaine prochaine. Après ta vente aux enchères.
- Tu as reçu l’invitation ? Tu viendras ?
- Je viendrais. Je serais aussi ce soir dans ton quartier, c’est où le meilleur endroit pour les prostituées ?
- Pas vraiment mon quartier, il faut te diriger dans les souterrains de Rivamar si tu veux le meilleur éventail, disons…
- Trop loin.
- Chez moi c’est surtout… des hommes et des travestis.
- Ca en dit long.
- C’est le meilleur rapport clientèle-prix, je me fais un max de plus-values.
Teddy acquiesça.
- J’irais dans un autre quartier.
- Je me douterais que tu dirais ça.
- Je t’aime bien, Shawn. Parce que tu es audacieux.
- Toi tu me fais flipper, je suppose qu’on va bien ensemble…
Le dénommé Teddy lança un regard tranchant à son ami. Shawn lui tenait le même sourire candide qu’il arborait généralement. Teddy était comme un robot, ses mouvements étaient saccadés. Shawn fit un récapitulatif de ce qu’il savait à son sujet et se dit qu’il n’était finalement pas plus étrange qu’à l’accoutumée.
- A plus tard, Shawn. Et n’oublie pas : La chance sourit toujours aux audacieux.
- Hm !
Teddy partit d’un pas qui lui était caractéristique : Les jambes arquées comme une femme en robe marchant dans une rivière. Shawn lui lança un regard suspicieux.
- Flippant…
Entretemps, Kendra et Thomas avaient mis en place tout un traquenard pour piéger leurs convoyeurs de Tarinorme. Thomas avait son portable collé à l’oreille.
- Noarfang utilisera Brouhaha quand il apercevra le camion.
« Reçu. »
- Dès que la garnison de gardes du corps arrive, je les attire à moi et je les explose.
« Tu n’oseras pas les tuer, hein ? »
- A moins d’y être obligé, non.
« Tu sais ce que je mange, là ? »
- Je ne veux pas le savoir, Kendra !
« C’est juste un Etourmi à la broche ! »
- Kendra, tu es répugnante !
« Tu manges des Maki faits avec de la viande de Poissirène, ne me juge pas ! »
- C’est du saumon !
« Ca a le même goût, nuance ! »
Double appel. Thomas regarda son téléphone.
- Shawn m’appelle, je te reprends dans cinq minutes.
« Tu peux pas nous mettre en triple conférence ? »
- Je pourrais mais en l’occurrence c’est Shawn qui appelle.
« J’ai même pas eu les faire-part, vous vous mariez quand, déjà ?! »
Thomas leva les yeux au ciel, coupa la communication de Kendra et répondit à Shawn.
- Bonjour poussin !
« Thomas, je viens de recevoir la visite de Teddy… »
- Ce bon vieux Teddy. Il va bien ?
« Bah il est toujours aussi taré… »
- J’ai un autre scoop pour toi : Kendra est noire !
« Hahaha. Elle doit toujours me prendre pour un raciste qui porte des chemises rose pastel… »
- Mais, Shawn, tu es un gros raciste qui porte des chemises dignes de La Cage aux Folles !
« Toujours est-il qu’il nous invite à une sauterie après ma vente aux enchères ! »
- Oh je vois. Petit Shawn va se faire voler la vedette par le grand Teddy qui fait sa surprise-party après la sienne !
« Non, ça je m’en fous, mais… la dernière fois qu’on a été chez Teddy, il a sucé les pis de son Ecremeuh ! »
- Ah oui, ta fameuse diatribe sur « Ce mec est dingue, ce mec est Poképhile… »
« Disons que ça n’a pas aidé à ce que mon opinion de lui s’améliore… »
- Il a fait ça pour rire… T’as l’humour d’un balai de chiottes, pas étonnant que tu ne trouves pas quelqu’un dans ta vie !
« Bon, laisse tomber, la présence de Kendra te rend visiblement hermétique à toutes mes recommandations… »
- Très bien, jalouse, je prendrais contact avec Teddy pour voir ce qu’il en est.
« Merci Tom. »
- Je te laisse j’ai du travail.
« D’accord, d’accord. Passe mon bonjour à Kend… »
Thomas raccrocha et soupira. « Collante, cette gonzesse ! »
Il rappela Kendra.
« Ca y est, il t’a lâché la grappe ? »
- Shawn a reçu la visite de Teddy…
« Il a de quoi se payer une thérapie pour y survivre, il a pas besoin de toi… »
- Noarfang s’agite…
« Génial… »
- Le camion arrive…
« Je me prépare… »
- J’ai deux Pokémon Eau, je me demande s’ils vont suffire…
Le camion dévala comme un dingue, au point que Noarfang mit une petite seconde avant d’envoyer le signal.
- La vache ! Ils en ont rien à foutre ou…
D’autres camions arrivaient en même temps, par différents chemins autour du point d’observation de Thomas.
- Génial… Kendra, ta cible a un cerveau !
« Plusieurs camions… C’est pas un souci pour moi. Contente-toi de repousser les Pokémon qui les accompagnent. »
- Reçu…
Thomas repéra les « Pokémon Feu » qui étaient des Ouisticram, Chimpenfeu et Simiabraz qui donnaient l’air de fureter sur leur territoire. Thomas soupira de la crédulité de la cible : Comme si des Pokémon pareils trainaient dans la forêt avec une telle aisance.
Il s’empara de deux Pokéballs et envoya Tritosor et Crustabri. La différence entre les deux était de taille. Tritosor avait été capturé bien avant et jamais entrainé, et Crustabri avait remporté une ligue. Thomas n’aimait pas trop les Pokémon Eau. Les singes avaient repéré Thomas et ses Pokémon.
- Bon, bah quand faut y aller…
Les Ouisticram envoyèrent quelques Flammèches.
- Tritosor, Vibraqua !
La limace rose et brune contra les projectiles avec une sphère aqueuse qui explosa au contact des flammes. Thomas plissa les yeux. « Ouais c’est clairement de la merde, normalement une Vibraqua digne de ce nom absorbe le feu et explose sur les ennemis… »
Un Chimpenfeu n’hésita pas à pousser Thomas dans les fourrés. Quand il se releva, des Simiabraz s’acharnaient sur ses Pokémon.
- Pas bien, ça, pas bien !
Un Ouisticram lui sauta sur l’épaule et le mordit.
- AOUCH ! Petit con !!
Il s’empara du Pokémon et le balança droit sur un arbre. Le singe retomba au sol, assommé, ce qui fit enrager les Simiabraz. Certains tentaient d’ouvrir Crustabri, d’autres tiraient sur le cou de Tritosor alors qu’un autre appuyait sur le corps du mollusque.
- Mais allez-y, arrachez-lui la tête, j’vous dirais rien !
Ce qu’ils firent. La tête de Tritosor se détacha du corps, ce qui donna une jolie gerbe de viscères. Thomas se couvrit et regarda son Pokémon.
- Merde ! Heureusement que je porte rien de neuf… Putain, je parle comme Shawn… Bon, Crustabri, Claquoir !
Crustabri s’ouvrit un quart de seconde ce qui suffit à quelques mains de Simiabraz pour s’infiltrer dans sa coquille. En toute bonne justice pour son camarade, le Pokémon bivalve se referma et broya complètement les poignets des Simiabraz qui tentaient de se dégager. Thomas se mit à courir loin de son Pokémon et se jeta dans un buisson.
- Piiiiiiiicanooooon !
De la carapace de Crustabri fusèrent une foule de piques d’ivoire qui partirent dans toutes les directions. Les Simiabraz les plus proches furent évidemment tués par les centaines de pointes s’enfonçant dans leur corps. Crustabri ouvrit sa carapace pour larguer les poignets-broyés, et observa les Chimpenfeu et Ouisticram qui lui sautaient dessus. Thomas sortit la tête de sa cachette.
- Dégomme les petits, c’est les plus vicieux ! Stalagtites !
Le tir ne partait cette fois qu’en ligne droite mais il était non moins dévastateur. Les pics de glace traversaient les têtes comme du flan.
- Qui a besoin de Laser Glace, sérieusement… soupira Thomas alors que les singes tombaient peu à peu, tués par les ogives pointues et glacées.
Un Simiabraz le chargea et allait le frapper quand Noarfang descendit en Piqué pour sauver son maître d’un coup pour ainsi dire fatal. Thomas secoua la tête.
- Débiles, ces singes…
Il envoya Elekable.
- Bon, Crustabri, on te laisse, tu sauras te débrouiller…
Elekable grillait les singes qui approchaient par de bons Tonnerres bien placés.
A quelques centaines de mètres, Kendra préparait son embuscade à elle, et avait lâché un Parasect assez gros, dont la carapace notamment, s‘élevait à près de deux mètres de haut.
- Lâche tes bébés, ma grande.
Le Pokémon eut des soubresauts violents et lâcha peu à peu des centaines de Paras aux longues pattes fines et sans griffes, mais avec des mandibules. Et cependant tous un champignon sur le dos.
- Ca, c’est fait… Pour ce qui est du camion qui contient Tarinorme… merci le marché noir…
Elle lâcha un Magneti qui la regarda en souriant. Pas elle, puisqu’elle le plaqua au sol et lui arracha l’aimant droit. Ce faisant, l’œil de la créature affichait des expressions aléatoires et le cœur central volait de façon erratique. Il se trouva cependant attiré par un mystérieux magnétisme. Kendra sourit.
- Bingo… Tom, je me dirige vers le vrai camion.
« Ils font chier ces singes ! On aurait pu inverser les rôles ! »
- Ne dis pas de sottises…
Kendra vit approcher des Simiabraz qui bondissaient à travers la forêt.
- PUTAIN D’ABRUTI, Y’EN A QUI ME FONCENT DESSUS !
« J’peux pas être partout, lâche-moi les baskets ! »
- Hmph. Mets un des masques que je t’ai donné !
« Oui chef… »
- C’est ça, fais le malin, je suis à peine énervée… Parasect, Spore !
Le Pokémon plus grand que la moyenne se leva sur ses pattes, s’agita et relâcha autour de lui une atroce fumée pourpre, proche du noir. La fumée roulait vers les Simiabraz. Elle ne fit rien à Kendra, protégée derrière son masque. Cependant les Simiabraz se mirent à étouffer. Peu à peu, du sang suppurait à leurs yeux, narines, bouche, oreilles et autres orifices du corps. Ils s’écroulèrent sans plus de procès… ainsi que quelques Etourmi, Capumain, Chenipan, Roucool, Coxy…
- Eh bah ça régulera les espèces, on va dire… Bien que vu d’ici ça ressemble à un génocide…
Un Balignon de la collection de Kalindra se chargea d’absorber toutes les spores rejetées par Parasect. En bonne utilisatrice de champignons microscopiques, elle avait vite compris qu’elle avait besoin d’un moyen d’évacuer rapidement les fumerolles indésirables. Le Pokémon savait convertir rapidement de fortes doses de poison en oxygène, dans un processus équivalent à celui qui animait les végétaux la nuit, absorbant l‘oxygène pour rejeter du dioxyde de carbone. Sauf que là c’était des quantités astronomiques en quelques secondes. Kendra n’était pas une professionnelle pour rien. Thomas vint la rejoindre, Pokémon emballés et masque sur le visage. Kendra retira le sien et sourit.
- Plus pur que l’air de Kanto !
- Les camions vont s’arrêter…
- Oui. Il faut suivre Magneti.
Pendant ce temps là, les conducteurs des camions factices qui avaient chacun pris une route à travers la forêt roulaient tranquillement sans se poser de questions. Ils aperçurent alors les arachnides rejetés par le Parasect de Kendra.
- Putain c’est quoi ces merdes ?!
- Oh la vache !
- EH MAIS…
La plupart, effrayés, écrasaient les bêtes sans sourciller. Les autres se lançaient contre un arbre, tentant d’éviter tout contact fut-il voiturier avec une créature aussi horrible.
Le conducteur du vrai chargement avait choisi d’écraser froidement les créatures. Bien mal lui en prit, son moteur se retrouva grippé.
- Bah merde… S’passe quoi ?!
En effet en écrasant ces insectoïdes étranges, les conducteurs ne faisaient qu’encrasser leur moteur avec des champignons qui grandissaient et déposaient la matière organique partout, bloquant les rouages.
Le type au chargement n’était pas vraiment n’importe qui : Il avait un flingue. Cela le rendait extrêmement dangereux. Il était capable de vie ou de mort sur tout un chacun ; gonflé d’orgueil et de violence, c’était devenu une machine à tuer.
Il sortit de son camion, persuadé que c’était là l’œuvre de quelqu’un venu voler le chargement. Il avait reçu des ordres et putain, il les respecterait, quitte à vendre son âme au gros bonnet qui l’avait engagé.
Il regarda de tous les côtés parce que ça faisait cool et que ça faisait type attentif. En plus il espérait, par les hasards du champ de vision, débusquer celui ou celle (encore qu’un celui était plus probable, les femmes étant par nature et par naissance incapable d’arrêter une voiture sans lessive ou rouleau à pâtisserie.
Il semblait devenir fou tant tout était silencieux autour. Rien, il n’y avait rien autour de lui. Les cadavres ! Les cadavres des bêtes ! Il revint sur les pas de son camion qui n’avait pas marché mais roulé, mais bon, qui s’en…
Une liane l’attrapa par le cou. Il s’étonna et tenta de décrocher ce qui l’étreignait ainsi, alors qu’un Elekable, profitant de son éloignement, défonçait la porte de son camion. Tombant sous l’influence d’une poudre, le conducteur s’effondra et constata dans les dernières secondes où il était conscient que son agresseur n’était autre qu’un… Carapuce. La créature poussa un cri joyeux pour signaler à sa maîtresse qu’il avait réussi. Kendra se contenta de le prendre dans ses bras. Thomas vit le Tarinorme au nez qui contenait plus d’or que la moyenne de ses congénères. Il ne semblait pas effrayé.
- Waouh !
- Belle pièce, hein.
- On fait quoi ? Tu as de quoi le transporter ?
- … Théoriquement oui, mais est-il déplaçable…
- Comment ça ?
- Demande à ton Elekable d’essayer de le porter.
Le Pokémon tigré s’exécuta, mais le Pokémon ne bougeait pas d’un poil. Kendra grommela, excédée, et frappa la paroi de l‘intérieur du camion.
- Matière faiblement aimantée. Il nous faudrait…
- Il faudrait que tu te prennes moins la tête.
Kendra regarda Thomas, étonnée.
- Ce qui t’intéresse, c’est le Pokémon en lui-même ?
- … Surtout son nez en fait, mais…
- Si tu n’as que le nez…
- … Tu veux lui arracher le nez ?!
- C’est une bonne pièce, tu la vendras cher.
- Espèce d’abruti.
- Quoi ? Y’a un…
Kendra désigna la moustache de Tarinorme. Thomas plissa les yeux.
- Et ?
- Les filins de métal que produisent ce Tarinorme précis sont en platine pur ! Je m’en fous du nez en lui-même ! C’est la production de l’être vivant qui intéresse son acheteur !
- Ca va, ça va, j’ai pas eu tous les détails !
- Ca n’empêche que tu es très con d‘avoir pensé un seul instant que le nez seul suffirait.
- Et si on le capturait ?
- Je te rappelle que le caractère sauvage augmente la valeur du Pokémon. Tu as pris quoi ce matin ?
- J’étais avec Olivia.
- Ca explique tout…
- Tu pars en chasse avec elle parfois ?
- Rarement. Non pas que j’ai peur qu’elle fasse tout capoter, comprends-moi bien, seulement elle est moins discrète et rapide dans ses actions que toi.
- Je suis flatté. Dis-moi, elle m’a parlé d’un boulot qu’on lui aurait donné qui aurait rapport à la Mafia… ça m’a paru bizarre. T’as des infos.
Kendra lança un regard surpris à Thomas.
- Avec le temps je te croyais moins crédule.
- Pardon ?
- Thomas, visualise : Les commanditaires ont un boulot qui concerne la mafia. Un exercice délicat qui demande de la souplesse, de la diplomatie, du doigté…
- Bah au lit, elle peut assurer sur les trois fronts mais…
- Pas pour une mission pareille.
- … Les commanditaires se foutent de sa gueule ? C’est pas cool.
- Disons qu’elle est peut-être testée en vue d’une promotion.
Thomas regarda Kendra, sonné.
- ParDON ???
- Olivia est une voleuse de renom. Elle a reçu une bonne prime récemment ? Elle a accumulé les primes à un ou deux millions durant sa carrière. Là où toi tu te contentes toujours, j’imagine, de captures hasardeuses et de sessions « Keunotor-Etourmi » pour arrondir les fins de mois.
- Hmph…
- Tu devrais vraiment tenter de vraies captures bien fructueuses pour asseoir ta réputation. Nous reconnaissons tous ta force, mais les commanditaires, eux, ne voient en toi qu’un gagne-petit.
Thomas plissa les yeux.
- Désolée de te parler franchement.
- Sors du camion.
- Pardon ?!
- Sors de ce camion tout de suite. Je vais dégager ce Pokémon de là.
- … Ne t’emporte pas, ce n’était qu’une remarque placée là au hasard…
- Sors, s’il te plait.
Kendra sortit du camion en haussant les épaules.
- Ce garçon n’a aucun self-control !
Tarinorme fusa hors du camion et atterrit le nez dans la terre. Thomas sortit du camion avec Elekable.
- J’suis pas un gagne-petit !
- Cette intervention remplie de testostérone en est la preuve formelle ! Admit Kendra.
- Hmph… Et la seule idée qu’Olivia va avoir une promotion me rend fou de rage.
- Je vois ça.
Un petit groupe de Parasect enferma le Tarinorme dans un cocon de spores qui le rendirent aussi anodin que n’importe quel chargement lambda. Kendra chargea ensuite un Tropius de le transporter jusqu’à un lieu plus sûr.
- Je vais appeler le repreneur, tu auras ta part sous peu.
- Hm.
- Ne te mets pas le moral en pelote pour ce que je t’ai dit, ça ne remet pas en cause ta valeur personnelle…
- Ce n’est pas ce que tu as dit qui m’a démoralisé…
Kendra plissa les sourcils.
- … c’est la véracité de tes propos qui m’a troublé. Je devrais m’efforcer de faire mieux au lieu de rester sur mes acquis.
Kendra acquiesça en souriant.
- Voilà une résolution que j’aime voir chez toi. Tu devrais aller voir Shawn pour décompresser. Ca te fera du bien.
- Et ça rassurera le pauvre petit quant à la visite de Teddy. Faut que je passe chez moi me laver et déposer mon équipement.
- A plus tard, alors.
- Hm. Salut Kendra, et… merci pour cette bonne après-midi. Mais la prochaine fois, un verre dans un café de petit village, ça suffira !
Kendra sourit alors que Thomas repartait vers sa petite vie. Il soupira et se résolut à trouver une bonne prime pour lui tout seul.
Thomas semblait en effet fort et confiant mais en réalité il avait une bien faible réputation dans le milieu. Il avait de l’expérience parce qu’il faisait ça depuis un bout de temps, mais il n’avait jamais vraiment réussi de gros coup. Ce qui l’intéressait le plus c’était la spéculation, l’analyse des valeurs de chaque Pokémon. Il n’avait pas la préparation ou la passion de Kendra ni le flair et l’audace d’Olivia. Autant de personnes qu’il admirait pour la qualité de leur travail, autant de raisons de se rabaisser, surtout que, sursaut indélicat de la fierté masculine, il se sentait un peu bête d’être ainsi surpassé par de simples femmes.
Il retourna donc dans son petit chez lui. Sans surprise, la voisine ouvrit sa porte. Quel était son nom, déjà ? Tara quelque chose comme ça.
- Bonjour Thomas…
- Salut…
- Vous voilà enfin, j’aurais besoin de votre aide !
Etrange sensation que celle d’être attendu. Autre étrange sensation que celle du rapprochement social. Elle l’avait attendu et désirait désormais son soutien. Thomas espéra que ce ne fut pas émotionnel. Le Delcatty tournait autour de sa maîtresse dans un hypnotique ballet à un million de Pokédollars. Thomas acquiesça néanmoins, même s’il avait aussi urgemment besoin de prendre une douche qu’elle avait besoin de lui pour…
- J’ai un souci avec mon installation électrique…
- Oui au départ c’est compliqué…
Thomas entra dans l’appartement d’une banalité sans nom. La jeune femme blonde à lunettes le suivait jusqu’au compteur. Il releva quelques leviers, en baissa certains et l’électricité revint dans l’appartement, à la surprise de Tara.
- Oh !
- C’est commun à tous les appartements et si le propriétaire n’est pas avec vous au départ…
- Merci infiniment ! Que pourrais-je faire pour vous remercier ?
- …
Thomas la regarda. Que pouvait-il lui dire ? Honnêtement ? Si elle continuait à l’approcher, elle se mettrait inutilement en danger. De plus la vie de Thomas n’avait rien d’un calme train-train quotidien. Il décida d’être un peu dur pour en finir.
- Ce que vous pouvez faire… Eh bien…
- Oh je sais ! Je pourrais vous donner un de mes cahiers de dessin !
Thomas haussa les sourcils. « Le DIABLE, cette fille est le DIABLE !! »
Elle lui rapporta un grand cahier comme s’en servent les dessinateurs.
- Je suis illustratrice de manuels scolaires ! J’ai refait les dessins de nombreux Pokémon. En tant qu’observateur, cela devrait vous intéresser !
- … vous… me… le donnez ?!
- C’est un vieux, je ne m’en sers plus !
- … Si cela vous convient… Excusez-moi, je sens le bouc, je vais me doucher !
Tara s’étonna, rougissante. Thomas rectifia, quelque peu embarrassé.
- Chez moi !
- Oui, oui, je… me doutais bien !
- Hm-hmm…
Thomas décampa de l’appartement, suivi des yeux par Marie, le Delcatty de Tara. Thomas ferma la porte et regarda le cahier.
« Pourquoi je ne l’ai pas rembarrée avec son cahier de dessins ? Comment ça va se finir cette histoire ? »
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Shawn regarda Thomas, ahuri. Thomas semblait excédé.
- Ta voisine… et toi… avez sympathisé ?
- Je sais, je suis nul…
- C’est hallucinant ! Je me casse le cul à trouver quelqu’un de bien et MONSIEUR a une voisine sociable et jolie !
- Jolie…
- Potable on va dire !
- Mouais, de loin…
- C’est sûr que c’est difficile de rivaliser avec Olivia ! Sourit Shawn.
- Oh mon Dieu, tu souris en parlant d’elle ?! Elle va avoir une putain de promotion ! Et surtout elle n’a rien à voir avec Tara.
Shawn cracha son verre de téquila. Ils étaient dans un bar cosy des souterrains. Shawn, plus flamboyant que jamais, portait un simple veston bleu marine qui laissait apparaître son torse et ses bras nus. Si Thomas ne connaissait pas si bien son ami, il penserait presque qu’il essaie de le draguer.
- TU TE RAPPELLES SON NOM ?
- Arrête de faire le débile, je suis bien obligé, elle habite en face. J’ai peur qu’elle se mêle de mes affaires.
- Sans importance. Un mec qui peut tuer une armée de Ouisticram peut sans problème éconduire une jeune fille.
- J’aimerais t’y voir.
- Présente-là moi !
- Dans cette tenue je te présenterais volontiers un groupe de chippendales mais pas une jeune fille convenable…
- Je suis relax, moi ! Je n’ai pas des problèmes à l’eau de rose. Si tu veux t’en défaire, traite-là de morue et demande-lui d’arrêter de tourner dans les caves parce qu’à force elle va changer le sens de rotation de la terre !
Thomas ricana faiblement.
- Je dois trouver de grosses primes, ça suffit les petits chèques. Je veux asseoir ma réputation.
- On s’en fout. Parlons de Teddy !
- Teddy n’a aucun intérêt… C’est un abruti qui a pour seul but dans la vie que d’informer les autres et de jouer les seconds couteaux.
- Il avait l’air… je sais pas, louche. Vraiment, Tom. Et tu connais ma conception du terme « Louche » !
- Très bien, très bien, j’irais lui dire un mot. Ta vente aux enchères…
- Ca marche, j’ai de bonnes affaires à proposer et quelques raretés.
- Cool…
Shawn regarda Thomas qui regardait ailleurs, inattentif, perdu dans le vague.
- A quoi tu penses ?
Thomas souffla par le nez.
- A rien. Du moins je préfèrerais…
Shawn acquiesça, compréhensif. Ils laissèrent s’installer un petit silence au milieu de la ville souterraine, illuminée et envahie par la foule avide de sensations.
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