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Coke dans le sang	By : Eztit Category: French > Harry Potter Views: 3829 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.

Chapter List
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Chapitre 2 : 10 ans après

Un jeune homme s'engouffra dans un hôtel de luxe sans que personne ne fasse attention à lui. C'était visiblement un habitué des lieux et les employés le laissèrent avancer jusqu'à une des suites de l'hôtel en le regardant d'un œil torve. Il frappa trois coups brefs à la porte et posa sa main sur le chambranle pour se retenir, les jambes légèrement tremblantes. Des pas se firent entendre dans la chambre et la porte s'ouvrit sur un petit homme dégarnis et rondouillard au regard de furet.

-Ah te voilà Harry, entre, entre.

Le garçon entra dans la pièce et resta debout dans l'entrée alors que l'homme s'installait sur un canapé en cuir.

-Mets toi à l'aise et viens me rejoindre mon petit.

Le dit Harry enleva sa veste, la laissant tomber au sol, puis fit de même avec son tee shirt qui atterrit près du long manteau dans un bruissement de tissus. Le petit homme le regardait faire avec gourmandise, observant les longs cheveux noirs, attachés en queue de cheval qui cascadaient jusqu'aux reins, le torse fin et imberbe sillonné de cicatrices fines et bleus. Les petites mains s'attardèrent sur le bouton et la braguette du pantalon en cuir, dévoilant un boxer tout aussi noir que le reste des vêtements. Quand le jeune homme fut entièrement nu, il avança nonchalamment jusqu'au canapé et s'installa au sol, entre les jambes écartés de l'homme qui posa instantanément sa main dans les cheveux soyeux.

-Tu es toujours aussi beau Harry, un vrai plaisir pour les yeux.

-Merci Mr Petersen.

-Appelles moi Andrew, je te le dis à chaque fois...

Sa main dévia sur la peau diaphane de sa nuque pour remonter sous son menton et finit par relever le visage pour que leurs yeux se croisent. Andrew fut électrisé un instant par les deux émeraudes et fronça les sourcils face au visage amoché. Il toucha légèrement le bleu qui ornait la pommette gauche de son index, puis la cicatrice en forme d'éclair sur son front et cessa son manège devant la grimace de douleur du plus jeune.

-Tu as encore été abimé... Ne t'inquiète pas je serais doux. Quel gâchis... C'est donner des perles aux cochons... vraiment, tiens, prends ça mon petit.

La main boudiné d'Andrew sortit une petite poche transparente où quelques pilules de couleurs bleus, jaunes et roses s'entrechoquaient. Harry, les mains tremblante attrapa le sachet grassement offert et goba un des extasy sous le regard bienveillant de son client qui lui caressait toujours le visage. Il ne fallu que quelques minutes pour que le jeune homme se détende, la tête posé sur la cuisse de son client. Il rouvrit les yeux paresseusement, souriant en regardant le plafond. Une main pinçant son téton droit le tira de sa rêverie alors qu'il couinait adorablement.

-Viens mon bébé, viens faire un câlin à papa.

Lascivement, Harry se rapprocha de l'homme, se hissant de ses coudes sur les jambes pour atteindre l'ouverture du pantalon. Andrew le laissa faire, regardant le garçon lui défaire bouton et braguette. Son nez se frotta doucement contre la virilité de son client avant de la dégager pour de bon. Comme pris d'un automatisme, les lèvres du jeune hommes enserrèrent le pénis en érection, y imprimant d'emblée un mouvement rapide qui fit lâcher un glapissement de contentement à son propriétaire. La petite main boudiné qui appuyait nonchalamment sur la tête d'Harry l'obligeait à le prendre toujours plus en bouche, l'étouffant par moment, provoquant des bruits de succions qui excitaient encore plus Andrew.

Au bout de quelques minutes, la main se crispa sur la longue chevelure noire et il repoussa la tête entre ses jambes d'un mouvement sec, haletant à moitié. Le garçon releva des yeux brumeux sur son client qui lui tenait toujours durement les cheveux, la bouche entrouverte ou coulait un petit filet de bave. La poigne tira Harry jusqu'au visage d'Andrew qui écrasa ses lèvres sèches contres celles trempés de son amant avec avidité, enfournant directement sa langue à l'intérieur dans un baisé violent où il n'y avait qu'un participant.

L'homme se releva et guida le jeune homme pour qu'il s'accroupisse sur le canapé. Harry se laissa positionner comme une poupée docile, les bras posés sur le dossier, genoux en appui sur l'assise, dans une position qui ne laissait aucune place à la suggestion. Dos cambré, fesses offertes et membre pendouillant mollement entre ses jambes légèrement écartés, Andrew avait une vue imprenable sur son bien.

Il caressa affectueusement la colonne vertébrale, se positionnant entre les jambes du plus jeunes, son membre appuyant légèrement contre son entrée. D'un mouvement rapide, il entra directement dans le garçon qui serra les mains sur le cuir en grimaçant franchement. Petersen se pencha au dessus de lui, léchant goulument son oreille, y laissant une trainé de bave.

-Tu es toujours si foutrement étroit...

Seul une plainte lui répondit alors qu'il entamait des va et viens puissants, venant claquer sans pitié son bassin sur les fesses du garçon. Harry couinait pitoyablement, restant irrémédiablement flasque face aux assauts de son client. La douleur de l'acte était largement atténué par le rail que lui avait donné M avant de monter, heureusement, d'ailleurs car la douceur dont parlait Andrew n'était visiblement plus d'actualité, enfin, au moins, il ne l'avait pas frappé. Le petit bonhomme grassouillet agrippa violemment les hanches du jeune homme pour les ramener vers lui pour quelques à-coups et se libéra dans ses entrailles. Pantelant il se détacha de Harry et ils se laissèrent couler tous les deux sur le canapé. La tête du brun se posa naturellement sur les genoux du plus âgé et il se mit à somnoler après lui avoir retiré son préservatif avec dextérité.

-Il est tard Harry, tu devrais te rhabiller et aller attendre dans le hall.

Le garçon se releva, chancela légèrement puis, après quelques clignements d'œil attrapa ses vêtements pour se rhabiller rapidement. Après avoir remis un peu d'ordre dans ses cheveux Mr Petersen lui remit une enveloppe tout en déposant un baiser sur le sommet de son crane.

-À bientôt bébé.

-Bonne nuit Mr Petersen.

-Andrew, Harry, appelles moi Andrew.

Ils se sourirent avec une certaine complicité puis le jeune homme quitta l'hôtel pour attendre la voiture qui viendrait le chercher dans quelques minutes. Finalement, ce fut au bout d'un quart d'heure que la berline noire s'immobilisa devant l'hôtel. Immédiatement, Harry pris place à l'avant et tendit l'enveloppe au chauffeur qui en vérifia le contenu et qui hocha la tête en signe d'appréciation. Le voyage se fit en silence jusqu'à l'entrepôt, où il pu enfin rejoindre sa petite chambre. Il s'affala sur son matelas et sombra dans un sommeil plus que bienvenu.

OooOooOooO

Au petit matin, le lit de fortune d'Harry s'affaissa légèrement entrainant le réveil de celui-ci. Il papillonna des yeux un instant avant de reconnaître la personne qui lui caressait les cheveux.

-David tu es déjà levé? Il est quelle heure?

-Encore tôt. Je voulais savoir comment tu allais ce matin.

Harry se tortilla pour venir poser sa tête sur les genoux de son ami et referma les yeux.

-Ça va, j'en avais que deux hier soir.

-Hum... tu as quand même un beau coquard, M. ne va pas être content s'il l'apprend.

-Ça va je te dis, ça partira vite. En plus j'avais Petersen en fin de soirée.

Ce que Harry ne disait pas, c'est que son premier rendez vous, qui devait être un trentenaire seul s'était avéré être un groupe de quatre trentenaires bien amochés et légèrement violents. A peine avait t-il été nu que les hommes l'avaient jeté sur le lit comme un malpropre. Surpris, il avait crié, ce qui n'avait pas plu à ses clients qui avaient immédiatement fait tomber une pluie de coups qui l'avaient laissé sur le carreau un bon moment. Bien que coutumier à ce genre de séance, Harry avait de plus en plus de mal à supporter les attouchements de tous ces hommes. Dès que ses yeux retrouvèrent un semblant de stabilité, il se retrouva armé d'un chandelier sans savoir vraiment comment il était arrivé là et avait copieusement entamé le crane de l'homme qui le besognait ardemment. Après cette démonstration, il s'était fait jeter dehors manu militari avec menace bien pesante de représailles.

-Ouais y'a pire.

-Et toi Dav'? T'as l'air crevé... T'étais parti deux jours non?

David hocha la tête puis souris tendrement.

-Je n'ai fais qu'accompagner mon client, t'imagine, un mec qui paye pour ne pas être seul...

-Sur..., ça n'arrive pas souvent... tant mieux pour toi petit.

Harry était plus âgé que David de quatre ans, mais paraissait plus jeune. Souvent, les rôles étaient inversés avec ce garçon. Ça aurait du être au plus âgé de consoler son cadet et pourtant, c'était l'inverse. Cela faisait maintenant trois ans qu'ils étaient voisins de chambre et ils essayaient de passer le plus de temps possible ensemble. Le brun consolait, soignait et rassurait ses cadets, mais avec David, il se laissait bichonner. Harry rouvrit les yeux et dévisagea son ami.

-Tu sais... Jonathan a vidé les lieux.

-Ah... quand?

-On l'a embarqué hier matin.

-...

Ils restèrent un moment dans les bras l'un de l'autre. Il arrivait de temps en temps que l'un des garçons parte avec M. et que personne n'ait plus de nouvelles. Ceux qui avaient osé poser des questions se voyaient vivement réprimandés, du coup, plus personne n'en posait maintenant et les jeunes hommes se contentaient de se rassurer les uns les autres.

Un téléphone se mit à sonner, les faisant tous les deux sursauter, puis, Harry se précipita dessus, s'asseyant dès qu'il eu le combiné entre les mains.

-Allo? […] Non, je dormais... […] Ok... […] Oui oui, je serais là... […] Le brun raccrocha le combiné et se tourna vers David qui l'observait, debout contre le matelas. Il arrive dans une demi heure, on doit se préparer et tu devrais retourner dans ta chambre.

-Inspection?

-Moui, enfin non, il vient pour moi... je vais prévenir les autres.

Harry regarda son ami partir et soupira. Étant le plus âgé de la « maison » il était le seul à avoir un téléphone, à chaque fois que M. se déplaçait en personne, il passait un coup de fil et Harry devait donc prévenir tout le monde de son arrivée. Il fila dans la salle de bain, se passant un coup d'eau rapide sur le visage et se brossa les dents vigoureusement avant de filer à travers les couloirs en hurlant que M. arrivait. L'entrepôt réaménagé se mit à grouiller littéralement, tout le monde faisant un brin de ménage et de toilette avant que leur mac fasse son arrivée.

Une demie heure plus tard il était là, recouvert d'un manteau noir qui si il avait été de deux centimètres plus long aurait certainement trainé par terre. Tous les prostitués attendaient dans leur chambre, sagement, que l'homme qui régentait leur vie passe les saluer. Il venait au minimum une fois par mois voir ses enfants, comme il se plaisait à les surnommer. Parfois, il emmenait avec lui de très jeunes enfants pour que les plus grands les déniaise. Chez lui il gardait les plus jeunes pour pouvoir les bichonner comme il le disait si bien, puis, une fois qu'ils passaient les quinze ans, il les envoyait à l'entrepôt.

Quand la porte d'Harry s'ouvrit, l'homme arborait un franc sourire. Il enleva son manteau et le posa soigneusement sur la seule chaise de la chambre. Malgré la cinquantaine, M était grand, bien batti, les cheveux bruns, les yeux gris. A vrai dire, il en paraissait facilement dix de moins. Il se tourna vers le prostitué et écarta les bras. Immédiatement, Harry se précipita dans l'étreinte qui ne lui avait pourtant pas manqué et grimaça de sentir les bras de l'homme qui le répugnait se fermer sur lui.

-Comment vas-tu fils?

-Ça va...

M l'écarta légèrement et fronça les sourcils à la vue de son œil au beurre noir.

-Ts ts ts... tu n'as pas été sage Harry?

-J'ai... eu peur...

-Peur de quoi? Tu sais pourtant que je ne te laisserais pas avec des gens dangereux. Tu sais bien que tu es mon petit bébé n'est ce pas?

-Ils.. étaient plusieurs, c'était pas prévu. Ça n'arrivera plus... c'est promis.

M l'écarta et lui décocha une claque qui l'envoya s'écraser sur le sol. Il ne se releva immédiatement, sachant parfaitement pourtant qu'il valait mieux montrer patte blanche et rester au sol en guise de soumission.

-Je te faisais confiance Harry, je t'avais dit que c'était un client important et toi tu assomme ses amis avec un chandelier.

-J'ai pas fais exprès...

-TA GUEULE!

M attrapa le jeune homme par les cheveux et l'obligea à lui faire face, plantant ses yeux bleus dans les deux émeraudes.

-Combien de temps tu comptes de foutre de moi encore?

Il releva la manche du Tee shirt du plus jeune et observa son bras, pouvant faire de la concurrence à une passoire. Il le repoussa sur le matelas lui servant de lit et le regarda avec dédain.

-Je te file tout ce qu'il faut pour que tu sois bien, je suis patient avec toi, il me semble et toi? Tu mords la main que je t'ai offerte charitablement il y a quoi... dix sept ans de cela?

-Je suis désolé, je ne recommencerais plus!

Harry avait rampé jusqu'aux pieds de son mac, les larmes aux yeux, montrant bien sa soumission face à cet homme qui prenait soin de lui depuis si longtemps. Il savait qu'il était allé trop loin en refusant que ces hommes le touche. Surtout que M faisait tout pour qu'il soit à l'aise, il lui fournissait chaque semaine, comme à tous ses pensionnaires, une pochette de poudre blanche et de petits cachets en tous genres, mais même avec ça, il ne supportait plus toutes ces choses et en avait besoin de plus en plus. Certains de ses clients réguliers, comme Petersen qui avaient la bonté de lui donner des petites pastilles à chaque fois qu'ils se voyaient, mais après, il n'avait qu'une envie... se tailler les veines, mais il n'arrivait pas à se résigner à abandonner les plus jeunes derrière lui.

-Oh bébé... tu dis ça à chaque fois... je suis lassé. Tu te prépareras ce soir, c'est ta dernière chance.

Le jeune homme hocha vigoureusement la tête et regarda l'homme reprendre son manteau et quitter la pièce. Il resta prostré au sol jusqu'à ce que David entre dans sa chambre et se précipite vers lui pour le câliner.

-Je supporte plus ça Dav' j'ai envi de le tuer...

-Comme nous tous...

OooOooOooO

Le soir, Harry fin prêt portait son éternel traine poussière noir en simili cuir, un tee-shirt rouge manche longue moulant qui arborait des coupures savamment placés pour dévoiler son ventre et son torse et un bas en sky noir. Il avait pour l'occasion tressé ses cheveux pour qu'ils ne s'accrochent pas partout et rehaussé son regard émeraude par un trait d'eye-liner noir sur la paupière. Le jeune homme s'était fait une bonne injection et tenait à peine sur ses jambes sans avoir l'impression de basculer vers l'avant ou l'arrière quand la voiture vint le chercher.

A peine assis, il posa sa tête contre la vitre teintée et regarda le paysage urbain défiler. Un magasin de bébé, un pub, une boite de nuit, une librairie, une boulangerie fermée vue l'heure, une boutique de vêtement, le chaudron baveur, une pharmacie... c'est à ce moment là que quelque chose tilta dans son esprit. Il connaissait ce chemin.

-Tu m'emmène chez Jordan?

Le chauffeur acquiesça et Harry se mit à paniquer. Jordan était le client par excellence qu'il ne supportait pas. Ce mec était un fou possessif qui se plaisait à faire souffrir les prostitués qui allaient chez lui. Il aimait le sang autant que le sexe et il fallait souvent plusieurs jours pour se remettre d'un passage entre ses mains. Mais à quoi s'était-il attendu au juste de la part de M? C'était un test, une punition... il voulait le casser... ça faisait des années qu'il n'était pas allé chez Jordan... M n'y envoyait que les garçons nouvellement arrivés, histoire de bien leur faire comprendre que s'ils étaient sages, ils auraient de meilleurs places. Harry revenait des années en arrière et ça ne lui plaisait pas... Il dégagea de sa poche une petite boite métallique d'où il sortit deux pilules qu'il goba immédiatement. Au bout de deux minutes, les deux drogues combinées eurent un effet bœuf et il se déconnecta totalement de sa réalité, planant face aux lumières des lampadaires qui défilaient sur le bord de la route.

OooOooOooO

Quand il réussit à distinguer autre chose que les lumières clignotantes qui flottaient devant ses yeux, c'était pour se rendre compte qu'il était nu, ficelé comme un rôtis. La joue appuyée sur le parquet du salon, les bras attachés à ses mollets, faisant en sorte qu'il ait le dos creux et les fesses bien en l'air. Ses chevilles étaient entravées par une sorte de bout de bois, qui était en fait un manche à balais où étaient fixés deux bracelets de forces, maintenant ainsi les jambes du garçon à une distance fixe de soixante centimètres. Il sentait des tiraillements sur son dos, mais aucune présence particulière. Il tourna la tête à la recherche de Jordan et le vit assommé, avachis contre le mur du fond.

Harry ne se souvenait pas particulièrement de sa soirée, il était entré, s'était laissé déshabiller et attacher sans trop de résistance après quelques claques. Il se souvenait de la cire sur son pénis flasque, sur son dos et son torse, des petites décharges électriques, de la cravache, du plug vite remplacé par le membre de son tortionnaire adepte de Bondage mais pas de la suite. Il y avait eu une forte lumière puis plus rien. Il s'était ensuite évanoui installé dans la même position dans laquelle il venait de se réveiller.

-Jordan?

Pas de réponse. Il le regarda, immobile pendant quelques minutes, puis il soupira, s'arrachant un petit couinement. Son corps était entièrement engourdi, mais il n'avait pas mal, merci le crack. Il se déboita le pouce de la main droite avec une facilitée déconcertante sans même éprouver la moindre douleur. Après avoir eu de multiples bobos en tout genre, il se rapprochait de plus en plus d'un meuble Ikea. Il passa sa main en kit à travers les cordes et se dégagea le bras. Dès que le bras fut libéré, les cordes se firent plus lâches et il n'eut aucune difficulté à libérer son autre bras. Il se mit accroupis et se laissa tomber comme un sac sur ses fesses. A part un engourdissement dans tous le corps et la sensation d'avoir une brume devant les yeux, il se portait comme un charme. Une fois assis, il détacha les boucles qui entravaient ses chevilles et se releva, s'appuyant légèrement sur le dossier du canapé.

Harry avança à tâtons jusqu'au corps étendu et hésita à le toucher. Après tout, il n'avait aucune envie de voir ce type se réveiller et surtout il appréhendait ce que M dirait lorsqu'il saurait ça. Mon dieu, M allait le tuer cette fois. Il allait l'emmener comme il l'avait fait avec les autres garçons, il ne devait pas rester là. Il ne tarda pas à trouver ses vêtements, mais à part son manteau il n'en restait que des lambeaux... Le brun paniqua légèrement jusqu'à trouver une chemise dans l'armoire de la chambre. Il flottait dedans, mais ça irait largement. Il enfila par dessus son traine poussière et s'échappa. Il avait vingt minutes pour fuir loin de cet appartement et du chauffeur qui viendrait immanquablement le chercher.

Il se souvenait parfaitement du temps qu'il avait passé avec M lorsque celui-ci l'avait trouvé quand il était petit, complétement perdu dans une rue commerçante. L'homme l'avait pris avec lui, l'avait traité comme son enfant les premières années, puis petit à petit, avait commencé à se glisser dans son lit, à réclamer des attentions sans conséquences, des câlins, des frottements. M était riche, il possédait une grande maison qui avait fait apparaitre des étoiles dans les yeux du garçon quand il l'avait vu la première fois. Il avait eu l'impression d'être un prince, puis son nouveau papa avait eu des problèmes d'argents et lui avait demandé de l'aider. Trop heureux, le gentil petit garçon avait sauté sur l'occasion d'aider M mais avait vite déchanté lorsqu'il avait du commencer à se rendre chez des inconnus pour leur tenir compagnie. Quand il avait fini par comprendre que M l'avait manipulé il était déjà trop tard.

Les idées de son mac avaient déjà bien entamé ses idées sur la vie et son quotidien lui semblait normal. Le fait qu'il lise à peine ne l'avait pas franchement aidé à se rendre compte que ce qu'il faisait était mal, pour lui c'était normal, il avait été enlevé trop jeune de sa famille pour être choqué des demandes de M qui lui trouvait ça tout à fait normal. Il avait fallu qu'il rencontre d'autres enfants, qui eux, étaient terrorisés, qui pleuraient et réclamaient leurs familles pour commencer à se poser des questions... Les autres lui avaient finalement parlé de leurs vie d'avant, du fait qu'ils allaient à l'école et que jamais des adultes ne les avaient touchés comme ça là bas pour que l'envie d'en savoir plus sur le "dehors" le prenne.

Au fil du temps, il en était venu à haïr son protecteur pour tout ce qu'il lui avait pris, il s'était rebellé, avait refusé de vendre son corps malgré les hurlements et les coups. M avait joué la corde sensible, le traitant d'ingrat après tout ce qu'il avait fait pour lui et en était finalement arrivé aux drogues. Privé de ses idées claires le petit Harry, comme les autres près adolescents n'avaient plus protesté et avaient suivis les ordres en bon petit moutons, tirant néanmoins avec de plus en plus de conviction sur la corde qui les entravait.

OooOooOooO

Il faisait nuit et un peu froid, mais il n'avait pas vraiment le temps de s'attarder. S'aidant des murs pour se soutenir et avancer le plus vite possible, il essayait de regarder où il marchait parce que comme un crétin apeuré, il n'avait pas pris ses chaussures. Déjà il avait pensé à s'habiller un minimum. Son cœur battait à deux cent à l'heure et il observait par à coups les alentours et le sol. C'était dangereux dehors, il le savait, M le disait toujours. Il avait eu de la chance d'être ramassé par lui, il lui devait tout et son entretien devait être remboursé, mais il arrivait à saturation, il n'en pouvait plus.

Harry ne remarqua pas l'ombre qui le suivait depuis maintenant cinq bonnes minutes. Tout occupé qu'il était à jouer les bêtes traquées, il n'en remarquait même pas ce qui était sous son nez, ou plutôt, dans son dos. Une main s'abattit sur son épaule et alors qu'il allait se mettre à hurler, la même main se plaqua sous son nez, entravant sa bouche, le privant ainsi d'air. Le corps collé contre le sien était dur et froid, implacable, et lui était bien trop embrumé pour mener une lutte crédible. Il couina faiblement jusqu'à ce que deux canines lui transpercent la peau. La douleur, même camé comme il l'était, était insoutenable. Tellement insoutenable qu'il tourna de l'œil comme une fillette devant une araignée.

L'ombre le lâcha aussi rapidement qu'il l'avait empoigné et recracha le peu de sang qu'il avait ponctionné en tirant la langue à la manière d'un chien fatigué.

-Pouah! C'est plus du sang à ce niveau là!

Il laissa le corps tomber lourdement contre le sol et voulu s'en détourner mais quelque chose l'en empêcha. S'agenouillant près de sa victime, il écarta une mèche de cheveux et observa la fine cicatrice que le garçon portait sur le front avec attention.

-Ben alors P'tit gars, qu'est ce que tu fais là alors que le monde te cherche depuis des lustres?

Il attrapa le corps trop léger et le posa sans douceur sur épaule.

-J'en connais un qui sera content de te retrouver. Aller hop, on bouge.

OooOooOooO

Voilà pour ce chapitre.
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