Square Grimmaurd, en attendant | By : Boitafics Category: French > Harry Potter Views: 3976 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
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Celui ci est donc mon tout premier threesome… ne venez pas dire que vous n'étiez pas prévenus !
Je tiens à remercier une personne sans qui ce chap n'aurait pas existé puisqu'elle a passé gentiment une soirée complète à débattre avec moi sur MSN pour m'aider à monter le plan (et voui, il en a un) de ce chap ; il s'agit de Magmus !!!!!! gros zoubiiiiiiiis !!!
Sans oublier mes deux betas de choc qui m'ont aidée, boostée et menacée sans relâche pour qu'il voit le jour ; mici mille fois à vous, Louve26 et Fanette31 !!!!
Fin du blabla et place au smut….
3 - Confidences
- Il s'en est fallu d'un cheveu !
- Mais vous en avez à revendre, se moqua doucement Minerva McGonagall, soulagée par l'issue des évènements. Elle perdait raideur et froideur envers son ex-collègue pour reprendre les habituelles chamailleries caractérisant leurs discussions à Poudlard.
– A revendre mais qui voudrait en acheter ? Merlin nous préserve de dépenser la moindre noise pour cette tignasse graisseuse, chuchota un Ron dégoûté à l'oreille du Survivant, ponctuant son propos d'une imitation fort réaliste de vomissement.
Mais son ami ne l'entendait pas, obsédé par sa frustration depuis qu'il avait ressorti la tête de la Pensine. Le professeur McGonagall l'avait désigné pour rejoindre l'ultime pensée testament d'Albus Dumbledore que Fumseck venait d'apporter. C'était écrit sur le flacon cacheté, écrit de la main même de celui qui n'était plus. Harry devait être le premier à découvrir cette pensée et nul autre que lui.
Dans la précipitation une Pensine avait été apportée, le souvenir versé et le Survivant, abasourdi par l'enchaînement des évènements y avait plongé. Lorsqu'il en ressortit quelques minutes plus tard, mâchoires serrées et regard fuyant les visages impatients qui l'entouraient, il ne put taire ce qu'il avait vu.
Oui, le bâtard graisseux n'était pas un traître.
Oui, le Directeur avait bien demandé à Snape de le tuer afin que cette raclure de Malfoy ne se souille pas les mains.Oui, Snape avait refusé énergiquement et Dumbledore avait dû tour à tour le raisonner et l'amadouer pour tenter de le convaincre. L'agent double de l'Ordre s'était même emporté contre son mentor et ce dernier avait eu recours aux menaces voilées…
Oui, Hagrid avait été témoin de cette altercation.
Oui, Snape n'avait pas trahi et Potter dut ravaler toute sa rancœur, sa fureur et ses désirs de vengeance. Responsable mais non coupable. Pourtant toute son année passée à pourchasser les horcruxes et Voldemort à travers tout le pays n'avait eu qu'un but inavoué : débusquer Snape et lui faire payer.
Non seulement il ne l'avait pas trouvé lui-même mais il devait abandonner tout espoir d'étancher sa soif de vengeance. C'est pourquoi toutes les conversations passaient à cent lieux au-dessus de sa tête et Ron aurait même pu lui hurler insultes ou déclarations d'amour qu'il n'aurait pas frémi d'un poil. Il avait bien trop de difficultés à garder son calme et, pour tout convive vigilant, ses poings serrés sous la table en témoignaient. Il ne tarda pas à se lever et quitta la pièce marmonnant quelques vagues excuses sous le regard étonné des divers membres de l'Ordre attablés.
Ron et Hermione le suivirent comme son ombre soucieux de son attitude.
L'annonce de l'innocence de Severus Snape n'avait provoqué ni vivats ni réjouissances. Plutôt froideur et rancœur. Il demeurait celui qui avait tué Albus Dumbledore et le fait que ce soit à sa demande n'avait que peu de poids pour certains. Que le vieil homme soit mourant pas davantage. Il avait achevé Albus d'un Avada kedavra. Lui et personne d'autre. Plus que jamais Severus Snape était traité en renégat. Aucune place ne l'attendait à la table, aucun couvert n'était dressé pour lui. Molly avait le plus grand mal à s'adresser à lui de façon courtoise. Severus prit en note d'éviter de lui adresser la parole lorsqu'elle découperait le rôti, un couteau à large lame à la main.
Il avait ravalé sa fierté froissée pour aller s'asseoir en bout de table auprès du seul qui s'était poussé pour lui faire un peu de place.
Pourquoi fallait-il que ce soit Lupin ? songea-t-il en grinçant des dents.
Après tout, le lycanthrope cherchait peut-être uniquement à se rapprocher de sa rose amie restée légèrement décoiffée. Passant derrière elle il ne put retenir un rictus sardonique et se posa le plus dignement possible sur le long banc sans cesser de la regarder.
Elle détourna les yeux, jouant nerveusement de la pointe de son couteau sur le bord de son assiette. Lupin, en grande conversation avec Maugrey, ne se rendit pas compte de leur manège. Pendant un instant on n'entendit plus que les grands slurps (1) liés à la dégustation de la délicieuse soupe au potiron de Molly.
Maugrey rompit le silence en proposant de la bière aux convives. Severus apprécia qu'il commence par lui ; au moins un qui comprenait les différents sens du terme "devoir". Il lui adressa un léger signe de tête en levant son verre. Une à une les conversations reprirent, langues déliées par le breuvage.
– Pourquoi n'as-tu rien dit à personne ? lui demanda Remus qui délaissait enfin sa voisine pour se tourner vers lui.
– Ordre de Dumbledore, répondit laconiquement le sombre individu.
– Durant ta fuite certainement mais aujourd'hui, lorsqu'on t'a arrêté, ou lorsque tu as été seul avec Nymph ; tu avais largement le temps, expliqua-t-il sans remarquer tout de suite ni l'attention provoquée par ses questions ni la rougeur subite de Tonks.
– Qui m'aurait cru ? siffla-t-il en regardant avec insistance la jeune femme qui se garda bien de prendre part à la discussion.
– Tonks est connue pour son côté fleur bleue et son attachement aux causes perdues, intervint Alastor s'adressant à Severus tandis que son œil magique observait alternativement Remus et la jeune femme. Tu aurais pu convaincre Tonks sans trop de difficulté en t'expliquant avec un brin de sincérité et de chaleur. Intransigeant comme tu es habituellement, ta raideur aurait été ton meilleur argument.
– Tout à fait, renchérit Minerva tandis que Severus s'étranglait à moitié en buvant. Souvenez-vous Severus ; en première année à Poudlard vous l'aviez mise en retenue car elle refusait énergiquement de plonger une simple limace baveuse dans son chaudron bouillant. Par pitié pour le petit animal !
- J'ai en effet des souvenirs de cette nature… Première année dites-vous ? Je le croyais plus récent…
– Je confirme, s'interposa Tonks, oubliant simplement de préciser si elle confirmait les propos de son ancienne directrice de maison ou ceux tendancieux de Snape. A moins que ce ne fussent les deux à la fois…
- Exactement. Je m'en souviens parfaitement. J'avais dû faire également intervenir ce cher Albus lors de sa cinquième année pour que vous cessiez de la tyranniser. Vous aviez découvert qu'elle usait de ses pouvoirs de métamorphomage pour prendre votre visage et vous tourner en ridicule auprès de ses amies.
– Elle s'est perfectionnée depuis, elle ne se contente plus…
- Pourrions-nous aborder un autre sujet, le coupa Tonks qui sentait le danger poindre dangereusement le bout de son grand nez aquilin. L'attention croissante de Remus ne la tranquillisa pas davantage. Il avait entouré ses épaules de son bras pour la rassurer... échec complet mais elle ne pouvait lui expliquer pourquoi. Il connaissait la timidité parfois maladive de son amie mais là… il était surpris.
– Comme vous voulez, concéda Alastor. N'empêche que je me demande comment vous avez passé le temps tous deux pendant cette heure. Bavarde comme tu es, je t'imagine mal en train de garder la bouche fermée.
- Je sais me taire quand il le faut, protesta-t-elle secouant énergiquement sa chevelure.
– Je confirme, s'amusa Severus.
- Mais laissez-la en paix cette petite et mangez plutôt ! intervint Molly lâchant un pleine louche de purée dans chacune des assiettes à portée d'instrument.
Severus, le plus éloigné, reçut quelques giclées sur sa robe. Délicatement il récupéra la purée du bout de son index avant de le lécher lentement, langoureusement sous les regards stupéfaits du vieil Auror et du lycanthrope tandis que Tonks avalait avec difficulté sa salive. Ses cheveux étaient passés du rose sombre au rouge le plus criard. On leur avait changé leur froid espion !
Mais la priorité fut à nouveau donnée à la dégustation des bons petits plats et personne ne poussa l'incorrection à parler la bouche pleine. Seuls des coups d'œil interrogateurs ponctuaient parfois la dégustation du rôti saignant. Tonks masquait ses yeux derrière une longue frange improvisée. Elle pinaillait, découpant sa viande sans pour autant la manger. La jambe collée par la promiscuité à la cuisse de son amie, Remus la sentait tour à tour frissonner et se raidir.
Il était perturbé par son attitude inhabituelle. Bien plus qu'il n'osait le montrer.
Fort étrangement de l'autre côté Severus lui paraissait particulièrement serein pour un homme promis au baiser du détraqueur à peine une heure auparavant. Il ne l'avait jamais connu détendu à ce point, que ce soit il y a fort longtemps du temps de leur scolarité ou encore durant les réunions de l'Ordre.
C'était le monde à l'envers ! Une pensée en amenant une autre, Remus Lupin commença à se poser des questions sur cette heure où Snape et Tonks avaient été enfermés ensemble…
- Tu as l'air soulagé d'être à nouveau parmi nous, reprit Remus une fois le plat principal avalé.
– Entre la compagnie des détraqueurs et la tienne le choix était particulièrement réduit, Lupin. Et je crois qu'on ne veut plus de moi à Azkaban maintenant.
– Severus ! Voyons ! Vous devriez cacher davantage votre joie d'être de retour parmi nous ; votre enthousiasme est inconvenant, ironisa McGonagall.
– Tu connaissais certainement l'issue de toute cette histoire, ajouta Arthur. Tu étais particulièrement détendu, voire serein quand Tonks t'a finalement amené devant nous après la découverte de la pensée posthume d'Albus.
Severus le regarda posément sans confirmer ni démentir ses propos, puis se détourna pour observer longuement, une à une les personnes le dévisageant : Charlie et Bill pas plus satisfaits que cela de se retrouver à la même table que lui, leurs parents, Molly ne s'étant jamais départie de l'air revêche affiché lors de son entrée au 12 Square Grimmaurd poings liés, Arthur ayant des difficultés à garder le sourire crispé officiel qu'il lui dédiait. Shackelbot et d'autres avaient déjà quitté la table. Seuls Minerva et Alastor semblaient retrouver leur ancienne aisance envers lui. Il s'attarda sur Tonks qui évita ses yeux brillants autant qu'elle le pouvait sans se montrer impolie ni attirer la suspicion de son voisin. Tonks…
Le souvenir de leur étreinte était encore vibrant.
Remus, quant à lui, semblait perdre son affabilité du début du repas. Passant tour à tour d'une agitation nerveuse à une raideur fugitive, il semblait inquiet, aux aguets. Severus aurait parié l'avoir vu humer les effluves environnantes tandis que le repas s'achevait et que les derniers convives un à un prenaient congé. La pleine lune était pourtant encore éloignée…
Bientôt ils furent seuls, Tonks, Remus et lui dans la grande cuisine vidée de ses hôtes. Seules les lueurs des quelques chandelles oubliées et la clarté du feu rougeoyant dans la cheminée éclairaient la pièce. Molly, éreintée par les évènements successifs et la préparation au dernier moment du repas, était partie se reposer sans débarrasser, contrairement à ses habitudes méticuleuses.
Severus, jambes allongées sous la table, le haut du corps affaissé en l'absence de dossier, finissait sa bière, parfaitement détendu.
Il n'en était pas de même pour son voisin qui se leva brusquement :
- Je vais préparer du thé. En veux-tu Nymph ?
- Non merci. La journée a été crevante et je monte me coucher, refusa-t-elle en ponctuant son commentaire d'un bâillement un peu trop théâtral pour être crédible tout en se levant pour rejoindre sa chambre ; la froideur masquée par la demande courtoise de Remus l'inquiétait.
– Par contre pour moi ce ne sera pas de refus. Je serais étonné qu'il m'empêchât de dormir, intervint Snape en se tournant nonchalamment vers son ancien condisciple.
– Mais certainement très cher ami, acquiesça-t-il ironiquement avant de poursuivre, Nymph, tu serais aimable de m'aider à éclaircir un pointilleux problème.. Trois fois rien en fait, mais pour lequel je n'arrive pas à mettre le doigt sur la solution. Reste pour le thé je te prie.
Sa phrase claqua comme un ordre. Tonks se laissa retomber sur le banc tel un paquet lâché par un hibou hargneux. Elle jeta un coup d'œil interrogateur à Snape qui eut un vague hochement de tête, sourcils arqués en signe de dénégation : il n'en savait pas davantage. Tout comme elle, il se posait des questions sur l'attitude inhabituelle de Remus.
Ce dernier, tout en continuant à leur tourner le dos tandis qu'il préparait trois tasses et une théière pleine d'un thé fumant parfumé, n'ajouta pas le moindre mot.
Un silence gênant s'appesantit dans la cuisine.
Le plateau posé sur la table, il s'assit en face des deux comparses usant de politesse jusqu'à faire le service. Fort civilement ma foi mais ses traits étaient crispés, ses gestes emprunts de raideur.
Quelques touillages dans les tasses et un grand silence oppressant supplémentaire plus tard, Severus était beaucoup moins touché que Tonks par l'atmosphère. Elle n'était pas sans lui rappeler le bon temps des réunions mangemortesques. Il fut le premier à reprendre la parole.
– De quel "pointilleux" problème veux-tu nous entretenir Lupin ?
- Nymph, ma douce, commença Remus sans prêter attention à Severus, depuis le milieu de la soirée je me pose la même question que ce bon vieux Maugrey. A quoi avez-vous passé votre temps enfermés tous deux ensemble ?
- Mais je le surveillais ! Kingsley m'en avait donné l'ordre, s'expliqua-t-elle inquiétée par le ton devenu cassant de son ami.
– Surveillais… Une garde du corps en somme…
Severus s'aperçut avec un détachement pointé d'amusement que Tonks n'avait pas réussi à anticiper sa propre rougeur. Ainsi ce grand benêt de Remus se doutait de quelque chose… La fin de soirée promettait de devenir intéressante et il se promit de profiter du spectacle autant qu'il le pourrait. Tonks s'était jouée de lui…fort agréablement certes. A son tour de jouir de la situation. Dans un autre sens, bien entendu.
Troublée, la jeune femme ne répondait pas, n'arrivait pas à détacher son regard des iris bruns pailletés d'or en face d'elle, hypnotisée par les yeux de loup à l'affût. Elle déglutit avec peine cherchant mentalement un quelconque échappatoire qui ne soit pas un grossier mensonge.
– Le professeur McGonagall m'avait demandé de le surveiller et de faire très attention à lui, de ne surtout pas lui laisser ma baguette à porté de doigts, commença-t-elle en se métamorphosant en McGonagall pour rendre son explication plus réaliste. Pendant ce temps les autres membres de l'Ordre réunis discutaient pour savoir s'il fallait livrer tout de suite le traître, continua-t-elle tandis que les deux hommes admiraient ses talents prenant en une fraction de seconde l'apparence de chacun à tour de rôle…
– Le présumé traître, je te prie ! l'interrompit Snape.
- … au Ministère immédiatement ou après l'avoir un peu gardé pour interrogatoire ici, poursuivit-elle en prenant la tête de ce dernier.
– Je sais déjà tout cela puisque j'assistais à cette réunion. Mais qu'avez-vous foutu pendant ce temps ?
- Tu sais, reprit Tonks en articulant laborieusement, la voix rauque d'appréhension, comme Snape m'en a fait baver quand j'étais élève à Poudlard. McGo en a d'ailleurs parlé pendant le repas, expliquait toujours la jeune femme présentant cette fois l'apparence de son ancienne directrice de maison. Snape ne cessait pas de me coller en retenue avec Rusard ou avec lui parfois aussi (cette fois-ci il ne manquait plus que la présence de Miss Teigne pour parfaire l'illusion avant qu'elle ne passe à l'apparence du sombre professeur en question). Il retirait toujours des points à ma maison sous les raisons les plus ridicules…
- Parfaitement justifiées par la débilité sous-jacente de la plupart de tes réponses de cette époque, l'interrompit l'original.
– C'est faux ! protesta le clone.
– Tu as raison, concéda Snape, "sous-jacente" est inexact. Je rectifie : parfaitement justifiées par la débilité de la plupart de tes réponses de cette époque.
– Cessez ces gamineries ! s'emporta Remus, et Nymph, arrête ces transformations. Elles sont tout à fait perturbantes.
– Pour une fois, je suis tout à fait d'accord avec toi Lupin.
– La ferme Snape ! Je ne t'ai pas demandé ton avis ! Continue Nymph.
– Bref, avec les copines on en avait plus que marre de lui. Alors, pour se venger, le soir dans le dortoir, je me métamorphosais en lui, et elle mit ses propos en actes malgré la demande précédente de Remus, pour lui faire faire plein de trucs débiles qui nous faisaient toutes rire.
Elle ponctua ses paroles de grimaces particulièrement efficaces qui n'arrivèrent à arracher qu'un pâle sourire à son ami, mais un rictus bien amer sur sa droite.
– J'ai donc voulu lui montrer un échantillon pour faire passer le temps, puisqu'il était là…
- Sans défense et à ta merci, belle preuve de perversité, acheva Severus. Et je préférais grandement les autres surnoms que tu m'as donnés ; "corbeau" et même "petit oiseau"… mais "échantillon" ne lui convient pas du tout, feignit-il de s'offusquer.
Remus ne lui laissa pas le temps de poursuivre.
– Vois-tu, Nymph, je n'arrive pas à comprendre comment, en ayant passé ton temps simplement à surveiller et à te moquer du sinistre individu assis à tes côtés, individu qui, d'après ce que j'ai entendu, était étroitement ligoté à un solide fauteuil et privé de baguette, comment tu peux être recouverte de son odeur et lui de la tienne ? Peux-tu éclairer ma lanterne je te prie ?
Seul le silence angoissé de l'une et le sourire ironiquement égrillard de l'autre lui répondit.
– Nymph, dis-moi que ce n'est pas ce que je pense ! s'énerva-t-il avec rancœur.
– Ce n'est pas ce que tu penses ! piailla-t-elle pathétiquement.
– ALORS POURQUOI TOUS LES DEUX VOUS PUEZ LE SEXE ! Même sans être lycanthrope avec un peu d'attention olfactive n'importe qui assis entre vous deux pourrait sans apercevoir, finit-il d'une voix blanche.
– Je vois que tu as trouvé tout seul la réponse à ton "pointilleux" problème Lupin. Mes félicitations.
Severus ricana tandis que Tonks agrippait la table, plantant ses ongles dans le bois dur au point d'en faire blanchir ses jointures. Du rose, ses cheveux étaient passés au gris sale et d'empourpré, son teint était devenu crayeux.
– Ce n'est pas ce que tu crois, murmura-t-elle.
– Explique-toi ! EXPLIQUE-MOI !!!
- Tout à fait, je suis curieux d'entendre cela.
– TA GUEULE SNAPE , lui hurla Remus plus agité que jamais. Nymphadora, dis-moi que ce n'est pas vrai, que ce bâtard ne t'a pas…
- Si Lupin c'est bien ça, je l'ai baisé, ou plutôt c'est elle qui s'est chargé de tout, et plutôt deux fois qu'une, asséna-t-il en jubilant intérieurement tandis qu'un couinement qui tenait du sanglot échappait à la jeune femme assise à sa gauche.
C'en fut trop pour Remus qui bondit sur un Snape privé de sa baguette ; les membres de Ordre avaient préféré rester prudent. Ils roulèrent au sol, s'agrippant, l'un protégeant son visage tout en tentant d'arrêter les mains, les poings, les coups qui pleuvaient, l'autre frappant, griffant tour à tour. Les bruits sourds de quelques coups atteignant leur destination étaient couverts par les cris de Tonks les exhortant à se séparer. Mais ils ne l'entendaient pas, trop pris par la fureur qui les habitait l'un comme l'autre. Severus ne cherchait plus seulement à se protéger mais attaquait à son tour, maintenant momentanément Remus sous son poids, ses longues jambes emmêlées aux siennes pour les bloquer, une main empoignant la chemise de l'autre. Cette dernière ne résista pas longtemps au traitement comme le révélèrent les bruits de déchirures et froissements entre deux grognements. Puis ils roulèrent à nouveau sur le sol, l'un sur l'autre.
Tonks voulait s'interposer. Elle craignait que la violence dépasse les limites, qu'ils ne se fassent mal, qu'ils ne se blessent… par sa faute. Mais pas moyen de se glisser entre eux pour les stopper soudés comme ils étaient dans leur corps à corps. Rampant, roulant, elle les vit s'approcher du plan de travail de Molly. Remus avait déjà tenté d'attraper un tabouret. Mais elle avait réussi à le devancer, évitant qu'il ne l'utilise comme arme.
Molly était partie, rompue de fatigue, sans ranger… ni ingrédients, ni ustensiles… Foutre de Troll ! Les ustensiles, les couteaux ! Trop accaparée par les torses entre aperçus à travers les vêtements déchirés, Tonks n'avait pas vu le danger. Quand Remus parvint à tendre le bras au-dessus de lui cherchant à tâtons un objet, elle se précipita, mais trop tard cette fois-ci. Il s'en était pourtant fallu d'un cheveu. Elle était à leur niveau, près d'eux, contre eux quand Remus trouva enfin une "arme" tombant sous sa main et l'utilisant violemment contre Severus.
Tous trois disparurent dans l'épais brouillard blanc dégagé par le sac de farine qu'il venait de projeter sur son adversaire. Les derniers coups portés et les étoffes déchirées le furent à l'aveuglette. La visibilité revenue, toutes les chevelures étaient maintenant gris pâle et les visages blanchâtres encadraient leurs lèvres rougies par leur souffle. Ils se redressèrent sur leurs genoux. Tonks, prise maintenant dans cette mêlée fantomatique, toussait. Remus frottait ses yeux irrités rougis. Moins incommodés par les autres mais nettement plus blanc car c'est sur sa tête que le sac s'était éventré, Severus ne se posa pas de question et imita prestement Remus. Le bras fut tendu et la main saisit le premier objet susceptible de servir de projectile. Il éclata sur le front de son ennemi. Heureusement pour lui, ce n'était qu'un œuf dégoulinant maintenant tout au long de son nez, maculant sa paupière au passage.
Un moment de stupeur les frappa tous les trois sous la violence et le ridicule des actions. Tonks fut la première à pouffer de rire. Severus, lentement, laissa ses lèvres découvrir ses dents et ce n'était plus pour mordre. Quand Remus réalisa qu'il allait se foutre de lui de la plus hilarante façon qui soit, il attrapa ce qui lui tombait une fois de plus sous la main, des épluchures de pommes de terre, pour les lui jeter à la figure. Une épluchure en tortillon resta accrochée à l'une de ses oreilles, boucle ridicule, tandis qu'il hochait la tête pour tenter de s'en débarrasser.
Deux rires francs accueillirent ses efforts dérisoires et burlesques. Tonks, à demi fléchie, prenait appui de sa main sur sa cuisse pour éviter de s'écrouler de rire. Remus se dressait au contraire, tête partant en arrière sous le flot de son hilarité, fièrement si on faisait abstraction de ses tentatives maladroites pour retirer l'œuf. Au contraire, le mélange œuf plus farine créait un masque de beauté surprenant chez cet homme et Severus ne put lui en vouloir plus longtemps. Tous étaient aussi ridicules les uns que les autres. Sauf… peut-être…
Deux regards se rencontrant sur Tonks permirent aux deux hommes de comprendre la convergence de leurs pensée : elle n'était couverte que de la farine. Ce n'était pas suffisant. La laissant poursuivre ses ricanements rappelant divers animaux de la basse-cour, Severus prit un bocal qu'il déboucha avant de le tendre à Remus. Molly aurait mieux fait de ne pas laisser la pâte à tartiner qu'elle préparait elle-même. Chocolat, noix de coco et noix de macadamia comme la préféraient Arthur et Ron.
Ils y plongèrent tous deux la main, en ramenant une large rasade, s'approchèrent calmement de la jeune femme toujours hoquetant de rire à tel point qu'elle avait du mal à tenir debout. Remus passa galamment sa main autour de ses omoplates pour qu'elle prenne appui, ce qu'elle ne manqua pas de faire. Se redressant, les sourires moqueurs et l'œil inhabituellement pétillant de son ancien professeur de potions auraient dû l'alerter. Elle n'en eut pas le temps.
– Alors, Tonks, on aime voir les hommes jouer avec de la nourriture, questionna Severus ironiquement tandis qu'il lui caressait presque tendrement la joue, de la tempe jusqu'à la base du cou, laissant une longue traînée chocolatée au passage.
Le bras de Remus l'empêcha de reculer pour fuir tandis qu'à son tour :
- Ce sont les vilaines filles qui se moquent ainsi de leurs amis, appuya sa voix malicieuse tandis que sa main qui ne l'était pas moins, prenait le relais de celle de Severus. Le buste de Tonks affichait une trace enchocolatée à son tour. Ses yeux s'agrandirent de surprise. Ceux des hommes aussi. Dans les derniers instants de bagarre aveuglée par le nuage de farine, la robe et le chemisier de popeline fine de Tonks avaient été mis à mal. Une partie de sa poitrine était également visible et la forme nettement plus rebondie qui se dévoilait captivait les deux hommes. Ils en oublièrent momentanément le tartinage corporel. Elle tenta maladroitement de rabattre des pans de tissus sur ses lambeaux de nudité, maculant ses doigts de chocolat au passage.
Les lécher et les sucer pour les nettoyer n'était pas une bonne idée pour calmer la libido des deux mâles en train de la contempler s'aperçut-elle un peu tardivement, interrompant son nettoyage, un doigt dans sa bouche entrouverte.
A cette vision, toute la tension nerveuse que Remus accumulait depuis le début de la soirée dans son esprit, dans le fond de sa gorge, descendit au creux de ses reins. Il ne pensait plus du tout à Severus se tenant face à lui, les globes oculaires légèrement exorbités matant d'autres globes plus volumineux. Il n'avait en tête que cette vision délectable d'une présentation culinaire d'un nouveau genre et le souci croissant de l'étroitesse de son pantalon. S'ils ne réagissaient pas rapidement, Molly pourrait passer la serpillière pour nettoyer toute la bave…
Tonks était confuse.
Severus était bavant.
Remus était bandant.
Son état fut la cause de sa réaction première : sortir le doigt de la bouche de Tonks pour le mettre dans la sienne. C'est fou, pensèrent-ils tous les trois, comme un simple doigt peut considérablement augmenter la température d'une pièce. Pourtant le feu était mourant, contrairement à leurs désirs.
Les yeux écarquillés, Tonks ne quittait pas du regard son doigt, la bouche de Remus. Elle ne réalisa pas immédiatement que Severus s'était approché de son épaule, la frôlant. La langue du lycanthrope nettoyant langoureusement son index du chocolat qui le recouvrait, fut secondée par celle de l'espion sur son cou. Il entreprenait de retirer à petits coups de langue appuyés, fermes, chauds, la pâte à tartiner. Il s'interrompait brièvement, semblant juger des qualités gustatives. De qui ou de quoi au juste ? De quelle friandise ? Tonks ou le chocolat ? Entre deux suppositions alors qu'il remontait vers la mâchoire, il s'interrompit, surpris par les halètements subits de la jeune femme. Lupin avait relâché son doigt pour s'attaquer à une partie enchocolatée, une partie proéminente et bombée comme le constata le sombre individu dont les pommettes rosissaient au fur et à mesure que son souffle s'accélérait. Cette vision le convainquit d'attaquer lui aussi une partie plus intéressante, plus charnue : les lèvres, la bouche.
Tonks appuyée contre la lourde table, ne pouvait plus reculer. Y songeait-elle seulement ? Ses rauques soupirs, étouffés à moitié par les assauts de Severus, prouvaient son plaisir naissant. Des mains étaient sur elle, plus de mains qu'elle n'en espérait, trop de mains pour songer à les identifier, sur son ventre, s'agrippant à ses hanches, caressant son cou qui ployait sous la violente possession de ses lèvres, de la langue de Severus, sur son autre sein qu'une main avait dégagé de son chemisier déchiré.
Et les langues, chaudes et possessives, la happant goulûment. Celle toilettant son sein semblait râpeuse et affectueuse, comme celle d'une mère chatte léchant son petit. L'autre, tout aussi brûlante et possessive quémandait sans relâche, explorant , caressant, s'unissant à la sienne.
Son monde n'était plus que sensations, douceurs, chaleur et tout cela grâce à quelques grammes de chocolat.
Un claquement sonore les fit sursauter tous trois au même instant. Quelqu'un venait-il de clore bruyamment la porte après avoir pénétré dans la cuisine ? Ou bien était-ce le son sec et mat de l'œil de Maugrey roulant sur le sol où il avait chu à la vision d'un tel spectacle ? Heureusement, rien de tout cela. Ce n'était que la dernière bûche rendant l'âme dans l'âtre.
Les ébats cessèrent.
Ils se dévisagèrent, frémissants, leur regard embué retrouvant suffisamment d'esprit pour laisser s'infiltrer une fugitive sensation de gêne. Mais ils étaient si proches que l'embarras ne put s'immiscer davantage. De plus, Severus veillait au grain. Il se savait la pièce rapportée dans ce couple. S'il avait bénéficié quelques heures plus tôt du désir de la jeune Auror, il craignait d'être évincé par le loup jaloux. Il ne lâcha donc pas sa prise, attirant , entourant, caressant toujours la nuque de la jeune femme, mais il délaissa sa poitrine généreuse pour ne pas provoquer la fureur du lycanthrope qui l'observait. Il ne parvenait d'ailleurs pas à déchiffrer l'expression de ses iris pailletés d'or et, craignant une rebuffade, préféra le séduire. Son bras contourna le dos de son égal pour se poser amicalement sur sa hanche. Ils n'étaient plus trois individus séparés mais un seul désir.
Snape poussa son avantage :
- Nous serions mieux dans une chambre. Si nous transplanions ?
Tonks déglutit et rougit fortement avant de baisser chastement les yeux. Elle aurait dû s'en abstenir. Ce qu'elle vit ne fit rien pour apaiser ses sens.
Remus ouvrit la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Il dévisagea longuement le couple étrange face à lui, contre lui, avant de hocher simplement la tête.
– Ma chambre est à l'autre bout de la maison, les murs en sont épais pour… vous savez quoi. Nous y serons tranquilles, acheva-t-il la voix devenant subitement rauque tandis que Tonks s'agrippait à lui. Si tu le veux, bien sûr, ajouta-t-il en caressant tendrement sa joue lisse et empourprée.
Elle se noyait dans son regard, incapable d'avoir la moindre pensée logique, cohérente. Tout comme cet après-midi, ses sens avaient repris le contrôle de ses réactions, de ses envies, de sa vie. Elle hocha une fois la tête en guise d'acquiescement.
Ils se serrèrent simplement davantage les uns contre les autres, laissant à Remus le soin de les guider.
Dès le début de la soirée l'elfe de maison avait allumé le feu. La chambre était baignée d'une douce chaleur, propice à leur état d'esprit. A peine arrivé, Remus accapara les lèvres de son amie, s'enivrant de son odeur, de son haleine, de sa saveur. Ses caresses langoureuses s'orientèrent vers un nouveau but : la dévêtir peu à peu sans jamais quitter la suavité de sa bouche.
Severus ne resta pas à les contempler plus de deux secondes. Remus se chargeait très bien seul de déshabiller Tonks et toute tentative d'aide pourrait passer pour de la concurrence. Non, sa présence était tout juste tolérée par son ancien collègue, il ne le savait que trop bien. Si ses désirs le poussaient davantage vers la jeune femme, il entreprit comme un bon ex-Serpentard qu'il était de persuader langoureusement Remus de l'intérêt de sa présence.
Remus déshabillait Tonks ? Fort bien.
Severus entreprit donc de déshabiller Remus.
Tout d'abord méthodiquement, froidement, pour ne pas l'inquiéter. Il se plaça derrière lui, l'effleurant à peine, faisant oublier sa présence. Seules ses mains, passant sous ses aisselles entreprirent de déboutonner délicatement chacun des boutons de la vieille veste de tweed. Ses mains devinrent caressantes pour la lui quitter, la laissant glisser peu à peu le long de ses épaules, de ses bras, l'un après l'autre, l'interrompant le moins longtemps possible auprès de Tonks, ses doigts poursuivant la caresse de l'étoffe.
Après la veste, ce fut le tour de la chemise tandis que celle de Tonks rejoignait déjà le sol, laissant à l'admiration des deux hommes et aux mains avides de Remus le buste orgueilleux de la jeune femme. La distance entre les corps s'amoindrit pour disparaître presque totalement. Severus eut juste le temps de finir de déboutonner. Lupin était tellement proche de Tonks que les doigts du Serpentard auraient été bien incapable de détacher les derniers boutons, pas même ceux du pantalon. Remus ne semblait plus se rendre compte de rien d'autre que de son amante. Il ne la dévorait plus des yeux qu'il gardait fermés. Son odorat avait pris le relais, humant chaque parcelle de ses cheveux fins et souples près de ses tempes, de son lobe d'oreille, avant de le goûter, le lécher et même le mordiller. Puis, attiré par la douceur de la peau translucide de son cou où palpitait une veine bleutée, il y enfouit son visage. Sous le déferlement des sensations, Tonks s'était cambrée, plaquant davantage sa généreuse poitrine, ses hanches contre son amant. Elle ployait sous sa passion et ne tarderait pas à se plier à ses moindres désirs.
Severus le devinait en admirant ses yeux mi-clos, son dos arqué sous les caresses. Prestement il quitta sa lourde cape le couvrant encore, abandonna veste et chemise sans recours à la magie. Il ne resta pas à les contempler. Plus de distance entre eux trois, plus de froideur loin de leur corps. Il se serra à son tour contre Remus, contre son dos, effleurant de ses longs doigts nerveux ses épaules, son cou, descendant le long des pectoraux. Ses mains passaient d'un corps à l'autre, d'un cou, d'un visage à l'autre. Rapidement, ses lèvres et langue entrèrent en jeu.
Le silence de la pièce était ponctué de quelques soupirs ou grognements. Le temps s'était arrêté.
Qui eut l'initiative de faire un pas en direction du lit, rompant l'union des corps ?
Sans une parole, sans même se regarder, dans un ensemble presque parfait ils s'écartèrent les uns des autres. Juste assez pour finir de quitter les derniers remparts de tissus. Nymphadora se glissa la première sous les draps sans les rabattre pour autant, signe d'invite. Elle fut rejointe rapidement par Remus l'étreignant tandis que Severus faisait le tour du lit. La jeune femme avait dépassé depuis longtemps le stade de la logique et des questions. Elle renonça enfin à tout étonnement, celle de la présence des deux hommes à ses côtés dans ce lit. Après tout, n'était-elle pas amoureuse de l'un ? N'avait-elle pas abusé du corps de l'autre cet après-midi même ?
Elle s'abandonna à leurs désirs, au sien également. Elle rendait baiser pour baiser, caresse pour caresse et coups de langue pour morsures ; son loup avait décidément le câlin rude. Ses mains explorèrent davantage le satin des peaux, sans nulle honte ni retenue, dans les points les plus sensibles. Ses jambes s'emmêlaient, se démêlaient sans fin. Ses cuisses moites se frottaient contre un ventre, contre des toisons, contre deux sexes tendus de désir. Elle se tournait et se retournait sans cesse, donnant à l'un, prenant à l'autre. Ses frôlements devinrent plus précis, plus osés. Elle connaissait leur anatomie sur le bout des doigts, effleurant d'un index coquin le nombril de l'un avant de descendre le long de la ligne sombre et soyeuse. Là, elle câlina le membre frémissant, montant et descendant lentement, glissant tout le long de la peau fine, suspendant parfois son geste. Le grognement de frustration était un véritable plaisir à ses oreilles. Elle en usait, jouant comme une chatte avec sa souris. Mais le jeu était ici bien moins cruel. Elle se sentait si bien au creux de leurs bras. L'autre, impatient, se plaquait contre son dos, agaçant les pointes de ses seins , embrassant goulûment, mordillant nuque, lobe d'oreille et tendre creux de l'épaule. Elle percevait son érection avide contre sa hanche.
Tant de mains….
Toutes ces mains exacerbaient ses sens tant et plus. Les yeux mi-clos son esprit dérivait entre ses deux amants passant, tout comme ses lèvres, ses mains, son corps, de l'un à l'autre.
Brusquement, ses paupières se fermèrent complètement sous l'impact du plaisir. L'un s'était glissé entre ses cuisses et délicatement, du bout de la langue, avait entrepris de mignoter d'autres lèvres.
Remus, c'était Remus comme le lui indiquèrent ses mains fourrageant dans sa tignasse. C'était si bon ! Appuyant sur sa tête tandis qu'elle s'offrait davantage à lui, elle l'incita à poursuivre plus avant. Il ne se fit pas prier, explorant ces lieux de délices en d'excitantes allées et venues le long de ses plis les plus intimes, s'attardant de façon exaspérante sur son bouton de plaisir. Il lui faisait payer à sa façon certaines interruptions, torturant amoureusement à son tour son aimée, attendant ses soupirs, ses suppliques.
Severus, un brasier au creux des reins, s'était octroyé le buste et le visage de la jeune femme. Assaillie par tant de volupté, Nymphadora n'était plus qu'une poupée de chiffons entre leurs mains. Les siennes quittèrent la chevelure de Remus pour s'occuper des toisons du sombre espion ; la langue de ce dernier la mettait elle aussi au supplice. Elle saisit son érection fermement. Elle était incapable de rester passive. Elle désirait par dessus tout partager avec eux tout ce plaisir, cet embrasement des sens qui montait du plus profond d'elle.
Quand Remus, sans interrompre ses caresses intimes, introduisit un doigt bientôt suivi d'un second dans son intimité, entrant et sortant à un rythme soutenu, c'en fut trop pour elle.
Dans un cri de plaisir, elle se cambra, secouée par la décharge surgissant du fond de son ventre et remontant à travers tous ses nerfs, tout son corps aussi brûlant que la lave, pour finir par exploser quelque part au-dessus de sa nuque dans un feu d'artifice de couleur et de douceur. Certains appellent cela "jouir". Tonks, quant à elle, était bien au delà de ce simple mot. Elle s'accrochait à Severus tout proche d'elle, comme à celui qui vient de vous sauver de la noyade. Elle malmenait sa chevelure, le plaquant fermement entre ses seins. Il avait connu de plus abominables tortures et ne se plaignit pas de son sort malgré les protestations de son pénis maintenant délaissé. Il la cajola, la berçant de gestes tendres et de paroles câlines, apaisantes tant que ses tremblements durèrent.
Il fut rejoint par Remus. A nouveau elle était entre leurs bras. Elle retrouva suffisamment de présence d'esprit pour relâcher Severus qui n'en demandait pas tant avant de les embrasser tous deux sur les lèvres.
Un simple baiser presque chaste, d'abord à Remus, puis à Severus. Elle s'allongea à nouveau, se nichant nonchalamment dans le creux de l'oreiller, tout en gardant une main posée sur ses deux amants. Le premier moment d'ivresse passé, elle savait que la nuit n'était pas achevée et elle voulait les en assurer. Ils lui avaient apporté toute leur attention, toute leur tendresse, tous leurs désirs. C'était maintenant à elle de les accueillir, de les combler.
Elle attendait ce moment avec sérénité autant qu'avec envie.
Les deux hommes également. Pourtant quand Severus se pencha vers elle, il fut arrêté par une poigne ferme sur son épaule. Remus le fusillait du regard.
– N'y pense même pas…
S'immobilisant, l'ex professeur de potions afficha une moue méprisante tout en haussant un sourcil. Lupin pouvait juger par lui-même de l'état d'extrême "tension" dans lequel ils se trouvaient tous deux. Ce n'était pas la ridicule petite caresse de Tonks sur leur bras qui allait les réconforter ou amadouer l'hybride en face de lui. Quand les hormones irritaient autant un homme, il n'y avait pas trente-six mille solutions : Tonks n'avait qu'à ouvrir les cuisses pour qu'il se calme. Et vite !
- Tout comme toi je ne pense pas, Lupin, ou alors en dessous de la ceinture…
- Tu crois quand même pas que je vais t'autoriser à recommencer ton petit jeu de cet après-midi et rester là à vous regarder tous les deux !
- Pour ta gouverne sache que ce n'était pas "mon petit jeu" mais celui de ta chère amie. Assez douée d'ailleurs. Et je ne tiens pas plus que toi à être spectateur.
L'excitation et l'énervement se cumulaient en Remus qui tremblait de rage difficilement contenue. L'atmosphère était extrêmement tendue. Pas uniquement l'atmosphère d'ailleurs…
– Nom d'un troll je ne sais pas ce qui me retient de te foutre mon p… ! - J'aurais peut-être mon mot à dire vous ne croyez pas ? s'indigna Tonks en se redressant sur un coude. Quand aurez-vous fini tous deux de faire votre numéro de sombrals en rut ?
- Je tiens à indiquer qu'encore une fois, je ne suis que la victime, ironisa Severus malgré le regard assassin de Remus. Je ne suis plus ligoté mais "on" m'interdit la moindre liberté de … d'expression.
– Ce n'étaient pourtant pas des cris de protestation que tu poussais cet après-midi, s'énerva la jeune femme sans prendre garde à ses paroles.
– Apprends, jeune péronnelle, que je reste maître de moi en n'importe quelle circonstance, même dans les plus intimes. La seule personne qui ait poussé de petits cris avait les cheveux roses. Ai-je besoin de préciser qu'il ne s'agissait aucunement du tableau de l'arrière grand mère ou d'une quelconque aïeule Black qui se trouvait dans le salon ? Mais si nous en revenions à la raison de notre présence ici, acheva-t-il en glissant négligemment sa main sur celle de Remus qui reposait possessivement sur la cuisse de son amie.
Le lycanthrope sursauta. Dérouté par l'enchaînement des réparties, troublé par Nymphadora entourant ses bras autour de sa nuque et approchant irrésistiblement ses lèvres pulpeuses, humides, de sa bouche, il en avait oublié sa rancœur. Sans oublier son membre exigeant dressé douloureusement et venant à frôler le ventre de Tonks. Il se perdit dans sa bouche, répondant ardemment à l'invitation muette, mordillant les lèvres, goûtant son souffle, unissant sa langue à la sienne. Ses mains parcouraient ses cheveux, sa nuque, descendant lentement le long de son dos, découvrant, caressant, aimant. Perdu dans ses sensations, son désir, il ne sentait pas qu'un peu trop de mains lui rendaient la pareille.
Certes, Tonks retournait caresse pour caresse, parcourant inlassablement le grain de sa peau, découvrant ça et là quelques cicatrices.
Mais une troisième main était venue se loger sur sa nuque, massant langoureusement les muscles crispés par tous les événements venant de se succéder. Elle s'égarait parfois le long de l'épaule fine du lycanthrope, poursuivant son agréable mission. Bientôt, une autre main se posa délicatement sur sa poitrine, se glissant entre Tonks et lui. Elle redessinait sans fin la forme de ses muscles, un doigt s'attardant souvent sur un mamelon durci par l'excitation, qu'il soit féminin ou masculin. Résolument, cette main taquine afficha une préférence toute masculine, titillant, agaçant, pinçant tour à tour chacune des extrémités sensibles.
Remus grogna, mais ce fut de plaisir cette fois. Sa bouche annexa résolument la poitrine de son amante, arrachant de sourdes plaintes de félicité à cette dernière. Il n'était plus sensible qu'aux délices dont il voulait la combler, oubliant son propre désir dans cette quête…
C'est pourquoi il ne s'aperçut pas qu'une peau, fine, chaude, venait se coller à lui en d'amples étreintes. Pas d'avantage que cette main qui, abandonnant peu à peu son torse, descendait implacablement le long de son ventre, taquinant son nombril.
Severus avait bien compris que Remus ne lui laisserait pas Tonks, de quelque façon que ce soit. Les baisers et les attouchements n'avaient été tolérés que dans le premier feu de l'action. Mais il était hors de question pour l'ex-Serpentard de se contenter d'observer. Le voyeurisme n'avait jamais été son point fort. Quant à Veuve Poignet, c'était pitié d'en arriver à cette extrémité dans un tel moment.
En y songeant, Severus avait les boules…
Non. Pas question.
Ses années parmi les Mangemorts l'avaient accoutumé à des plaisirs très divers.
Il ne pouvait avoir Tonks ? Fort bien. Il saurait se contenter de Lupin.
Quand une main empoigna résolument son sexe tendu, Remus comprit enfin que Tonks n'était sans doute pas responsable de tout. Il hoqueta de surprise, se détachant de la peau douce et brûlante de son amie pour vérifier ses soupçons, aussi incroyables puissent-ils être. Il ne put se redresser sur ses genoux complètement ; deux bras fermes l'entouraient déjà, un main pétrissant plus qu'elle ne caressait son postérieur. L'autre le plaquait contre le torse de l'homme lui faisant face, prenant totalement possession de ses lèvres puis de sa bouche, comme il venait de le faire pour ses fesses. Son érection glissa le long de celle de Severus. Un deuxième hoquet de surprise le traversa à cet attouchement. Vite englouti par la langue exigeante à laquelle peu à peu, il répondait. Il se rendit vaguement compte qu'un corps aux formes rebondies venait se plaquer amoureusement dans son dos. Il devina que les doigts fins et doux entourant maintenant son membre, montant et descendant sur toute sa longueur étaient ceux de Nymphadora.
A quoi bon se poser des questions… D'autant plus lorsque Severus lui chuchota à l'oreille alors qu'il venait de rompre leur baiser :
- N'espère pas que je vais rester là les bras croisés à vous regarder. Et je sais que Black et toi, quand vous étiez à Poudlard, avez eu quelques expériences. Ne joue pas à la mijaurée avec moi.
Seul le souffle précipité et brûlant de Remus sur sa tempe lui répondit. Le prenant pour l'acquiescement qu'il attendait, Severus jugea bon d'ajouter :
- Je n'ai pas décidé de ce qui s'est passé cette après-midi. Ce soir, tout comme Tonks tu ne me laisses pas le choix. Mais tout comme elle, tu n'auras pas à t'en plaindre.
Remus, hagard, n'eut pas le temps de réagir. Joignant l'acte à ses paroles, Severus venait de se pencher et prenait dans sa bouche le sexe de Remus. Après un simple et prompt coup de langue sur l'extrémité, il engloutit le membre sans le relâcher, ni le relécher d'ailleurs. Durant deux secondes, Remus eut des craintes pour sa virilité… bien vite rassurées par les doigts masculins effleurant d'abord, puis caressant avec plus d'insistance d'autres "parties" auxquelles il avait la faiblesse de tenir, surtout en un tel moment.
Severus reprit le contrôle des évènements. Il avait ressenti la raideur, enfin, les différentes raideurs de Lupin ; de désir certes, mais aussi de panique lorsqu'il avait interrompu sa fellation en position basse. Ce n'était cependant que le temps de retrouver quelques mécanismes de base. La dernière fellation pratiquée remontait … par Saint-Priape, à si longtemps déjà ! Lucius, si sa mémoire était bonne… Ce petit Lucius..
Mais il revint à la tâche, débutant de profonds va-et-vient, montant et descendant, accélérant peu à peu le rythme en fonction des mains impérieuses qui s'étaient plantées dans sa chevelure et prétendaient imposer leur loi. Il n'en fit pourtant qu'à sa tête, taquina davantage les testicules et étourdit le lycanthrope de sa langue langoureuse. Il osa bientôt placer délicatement un doigt contre son entrée et commença à la solliciter. Remus grogna davantage. Il n'allait pas tenir longtemps l'animal. Il sentait les premiers tremblements du membre annonciateur de délivrance. Lui non plus d'ailleurs ! Il sentait les premiers tremblements de fatigue de ses zygomatiques, annonciateur d'une crispation de mâchoires castratrice. Tel n'était pas son plan. Après un dernier câlin, il relâcha Remus et laissa Tonks reprendre l'initiative des opérations.
Elle s'allongea à nouveau, entraînant Remus contre elle. Severus constata qu'il avait retrouvé assez de lucidité pour venir se placer entre les jambes de la jeune femme. Il en fit autant, s'approchant derrière Lupin et reprenant le lent travail de préparation. Quand il vit le lycanthrope s'unir Tonks, l'envie de le prendre sans préambule ni délicatesse lui tenailla les reins. Il n'avait pas bénéficié, lui, de toutes les attentions qu'avaient reçues ses partenaires. Tout juste des bouches capturées par ses lèvres et une main compatissante sur son membre. Rien de plus pour le soulager alors que le feu qui brûlait en lui n'était pas moins fort. Pour accueillir son amant, la jeune femme avait écarté davantage ses longues jambes et , pour plus de stabilité, Remus en avait fait autant, se penchant toujours plus pour la pénétrer longuement.
Lupin était-il conscient de l'invite ? Severus n'en avait cure. Par chance, une crème hydratante et apaisante pour les cicatrisations post lunaires traînait sur la table de chevet. L'ex-maître des potions lui trouva immédiatement une nouvelle utilité alors qu'il se positionnait. Il laissa à son presque amant le temps de comprendre ce qui allait arriver dans les secondes à venir. Il prit son sexe en main et le présenta contre Lupin, attendant prudemment une quelconque réaction de sa part. Ce dernier interrompit ses coups de reins durant quelques instants, comme s'il réalisait et acceptait avec réticences ce qui se passait. Il les reprit cependant, mais à un rythme tellement lent que Severus n'eut plus le moindre doute : il lui facilitait la tâche.
– Tonks, rends-toi utile, embrasse-le, demanda-t-il. (2)
Tandis que la jeune femme mettait tout son cœur à lui obéir, il s'engagea doucement dans son amant, lentement, laissant à leurs deux corps le temps de s'habituer à l'intrusion. Peu à peu, il le sentit se détendre. Il poursuivit son invasion, progressivement, revenant prudemment en arrière pour mieux s'immiscer dans ce corps étroit…. Et si chaud ! Si étroit que pour tous deux, souffrance et plaisir étaient mêlés. Doucement, Lupin reprit ses va-et-vient en Tonks, laissant Severus s'aventurer à chaque fois plus loin en lui. C'était si bon ! Avis que devait partager Remus qui, rapidement accéléra le rythme. Le silence à peine troublé par quelques murmures ou froissements avait cédé la place aux râles de plaisir, aux claquements des peaux les unes contre les autres, aux grincements laborieux du lit. Bientôt les cris de Remus se firent entendre lorsque le membre en lui atteignit un point très sensible, rejoint par ceux de Tonks sentant monter en elle les vagues du plaisir.
Seul Severus ne cria pas. Mais il grogna de contentement, haletant contre Lupin, ne cherchant ni à retenir la puissance de ses coups de reins, ni à suivre le rythme. C'était une mêlée de corps, ondulant les uns contre les autres, les uns dans les autres, sans nulle pudeur ni retenue.
Atteignant à nouveau le point de non retour, Tonks enroula ses jambes pour serrer Remus contre elle, le maintenir, l'emprisonner tout au fond d'elle. Severus, tout comme Lupin, se trouva plongé au plus profond du corps de l'autre. Ils percevaient l'un comme l'autre avec délice les étreintes autour de leur érection synonymes de jouissance… bientôt partagée par tous.
Ils s'écroulèrent les uns sur les autres, unis par le plaisir, la jouissance qui venait de les traverser chacun leur tour. Quelques mains s'étreignirent, d'autres caressèrent subrepticement, parfois tendrement.
Ils restèrent là, l'un sur l'autre, l'un dans l'autre, goûtant ses derniers instants d'union et de désir repu, avant de se séparer.
Aucune parole ne fut prononcée.
Nul ne quitta le lit.
Tout trois dormirent d'un sommeil profond.
Le lendemain matin, se retrouvant en compagnie des Weasley, ils durent feindre l'indifférence.
– Vous êtes restés dormir ici ? s'étonna Molly. C'est vous qui avez mis ma cuisine dans cet état ?
- Je suis désolé, parvint à articuler piteusement Remus replongeant le nez dans son mug.
– Nous nous sommes laissés emportés, bafouilla Tonks rougissante.
– Tout cela n'explique pas ce que vous avez bien pu faire avec mon chocolat à tartiner !
- Ce ne sont que quelques confidences qui ont dégénéré Mme Weasley, répondit laconiquement Severus.
FIN
♥§ssSSss§♥
(1) En référence à une chanson de Brel.
(2) hommage à Fervesco et Archea2 qui l'a traduite. Elles m'ont fait découvrir Ze PWP avec Get Hermione Laid……
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