Fascination | By : Cocagne Category: French > Anime Views: 689 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
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Fascination
Frénésie
Un flou artistique… après un gros trou noir. L’esprit embrumé, totalement alourdi, incapable de formuler une pensée cohérente, il se laissa porter par ses sensations qui revenaient peu à peu. Et il n’aimait pas du tout ce que lui disait son corps. Il était nauséeux et une atroce migraine lui vrillait implacablement les tempes… Quant au reste… Il ressentait à peine ses membres… Ses mains et ses pieds étaient plutôt engourdis, ses bras étaient placés de manière peu confortable et ses épaules protestaient sous les élancements douloureux de crampes intempestives. Un frisson le parcourut… Et en prime, il avait froid ! Il se força au calme, il ne savait même pas ce qui lui était arrivé, ni où il était et pourquoi il était là… Tout était si confus…
Il inspira à fond pour tenter de se détendre… Il se sentait vraiment épuisé et pourtant, il avait bien dormi, non ? Il fronça les sourcils… Non, quelque chose ne collait pas… Où était-il, la dernière fois ? Que faisait-il ? Il se concentra… En vain. Il était encore complètement dans le cirage… Bon, il pouvait peut-être se rendormir dans une position plus confortable alors. Il tenta de ramener un bras sans y parvenir, alors qu’une douleur fulgurante lui donna l’impression qu’il se cisaillait le poignet. Il poussa un gémissement étouffé et secoua la tête. Il devait s’éclaircir l’esprit. Tout de suite !
Il se plongea de nouveau dans sa mémoire et ce fut comme un coup de fouet : le triskel au-dessus de la porte ! ! Tout lui revint en bloc : le bijou perdu, le commissariat, l’espèce de truc mangeur de gâteaux, le secrétaire au nom imprononçable… Son souffle s’accéléra et au fur et à mesure que son rythme augmentait, son esprit s’éclaircissait enfin. Mais que lui était-il arrivé, bon sang ? Il ne comprenait rien à rien ! Il était dans la rue et se dirigeait vers le port et puis, là, le néant absolu… Il s’était évanoui ? Lui ? ?
Emrys ouvrit doucement les yeux. Inutile de s’aveugler en prime… Il dut être honnête avec lui-même… La première chose qu’il distingua, ce fut une vision proprement infernale… Il réprima son hoquet de surprise alors qu’il s’enfonçait instinctivement dans le matelas. Les couleurs éclataient de tous les côtés, mettant en valeur des formes étranges, si éloignées de ce qu’il connaissait. On devait certainement le punir… C’était cela… On voulait lui faire comprendre qu’il avait été trop loin… Il lui fallut une bonne minute de contemplation aussi horrifiée que stupéfaite pour deviner les formes immobiles qui le fixaient de leurs yeux énormes et en reconnaître quelques-unes… Des dragons, des singes, des euh… ? Bouddhas ? Il y avait là tout un bestiaire qu’il ne connaissait absolument pas. Par Lleu ! Mais où était-il tombé ?
Il chercha une nouvelle fois à ramener ses bras à lui, parce que décidément, les crampes étaient vraiment douloureuses. Une nouvelle fois, il ne parvint à rien alors qu’une souffrance aiguë le stoppait net en se propageant dans ses bras. S’arrachant de ce plafond de cauchemar, il bascula la tête sur le côté et vit son poignet gauche lié au montant du lit par une fine cordelette. Il en déduisit automatiquement que cela était pareil du côté droit. Il chercha à replier les jambes pour prendre un appui et remonter dans le lit, mais cela lui était également impossible. Son cœur s’accéléra. Il était prisonnier… Mais qui avait eu l’audace de porter la main sur lui ? Qui était assez fou pour encourir sa colère ? ? Il regarda la position de ses jambes pour avoir une meilleure appréciation de la situation et s’aperçut avec un agacement croissant, qu’on lui avait piqué sa veste en cuir et que sa chemise était ouverte ! Au moins avait-il encore son pantalon… Il devait être tombé sur un kidnappeur aux pensées coupables à son égard… Quelqu’un qui voulait avoir le pouvoir sur un étranger en goguette ? Bon, ça n’allait pas se passer ainsi ! Il n’était pas le premier humain venu, lui ! Il allait lui montrer ce qu’était un Ankou dès qu’il se serait libéré, ce qui ne lui serait pas plus difficile que ça ! Allez, hop… ? !
- Par Lleu ! ! Mais que se passe-t-il ? gronda-t-il en français.
Il regarda de nouveau l’un de ses liens et stimula sa magie… sans que rien ne se passe. Il fronça les sourcils, incrédule… Un nouveau frisson le parcourut, de colère, cette fois. Se sentir impuissant n’était pas une expérience qu’il appréciait vraiment… A chaque fois, il lui arrivait des bricoles. Ces cordelettes semblaient capables d’annihiler ses enchantements… Et en plus, il y en avait quatre ! ! Il devait réfléchir, et vite, car de toute évidence, il était entre les mains d’un malade qui maîtrisait l’art obscur… Il fallait s’échapper à tout prix. Rester là était dangereux, tout Ankou qu’il était… Il fixait les liens, tentant de comprendre le sortilège qui parvenait à l’immobiliser, mais il dut finir par s’avouer vaincu… pour le moment. Il lui manquait trop d’éléments. La magie occidentale n’avait aucun secret pour lui, mais c’était une toute autre histoire pour la magie orientale… Découvrir ses limites et ses lacunes de façon aussi brutale était pour le moins une véritable offense à son amour-propre… Mais les faits étaient là, il était pour le moment incapable de se libérer et cela le mettait dans une rage folle.
Sans réfléchir, il tira comme un forcené sur ses liens, voulant à tout prix s’échapper, s’agitant frénétiquement d’un côté et de l’autre, les mâchoires crispées pour contenir ses cris de souffrance alors qu’une larme d’humiliation coulait sur sa joue pâlie. Il voulait partir tout de suite ! Essoufflé par ses contorsions aussi douloureuses qu’inutiles, il cessa enfin tout mouvement, reposant sa tête sur l’oreiller. Il poussa un véritable hurlement de rage, en anglais, entre deux inspirations rapides :
- Tu ne t’en… sortiras… pas comme ça ! ! Tu vas me… le payer ! ! J’aurai… ta tête ! ! Tu entends ? ? Qui que tu sois… je vais te rendre… la monnaie… de ta pièce ! !
Quelques secondes plus tard, il regardait par la fenêtre les arbres qui semblaient entourer toute la maison alors que le désespoir et la lassitude succédaient à la folie furieuse des instants précédents. Il devait se montrer plus constructif, plus censé, aussi… Céder à ses sentiments ne le mènerait qu’au désastre… Sa poitrine se soulevait à un rythme élevé, il devait impérativement se calmer… Plus facile à dire qu’à faire lorsque la rage se battait avec l’indignation pour dominer sa conscience déjà aux prises avec la panique…
Il inspecta de façon systématique les alentours, son regard balaya lentement les murs, sans s’attarder sur les détails, lançant sa perception en avant. Il n’y avait qu’un sorcier pour être parvenu à un tel résultat, il devait donc pouvoir le détecter par sa magie, en espérant que cela, toutefois, ne serait pas trop différent. Au moins, les cordelettes ne lui aspiraient pas la sienne lorsqu’il ne l’utilisait pas. Il avait renoncé de même à explorer les méandres du temps. C’était inutile, il n’était guère en état. Après un repérage systématique, les yeux plissés, il revint à une fenêtre qu’il fixa avec une attention particulière, une flamme inquiétante brillant dans ses iris verts… Un sourire félin se dessina et il parla doucement en anglais, espérant voiler ses mauvaises intentions sous un timbre onctueux :
- Allons… Je sais que tu es là… Sors de ta cachette que je vois à quoi ressemble quelqu’un qui s’intéresse à un quadragénaire… De quoi as-tu peur ? Je ne risque pas de me sauver et tu le sais… Viens à moi…
Il continua en gaélique, son sourire s’étirant :
- … que je te détruise comme il se doit, mon petit…
*****
Muraki dégustait le spectacle qui lui était offert.
Il venait de déposer le bel inconnu sur le grand lit blanc et cet homme était magnifique, presque aussi grand que lui, très fin, des cheveux de jais doux comme de la soie. Il écarta sa veste de cuir bien trop grossière pour cette merveille, ouvrit la chemise pour révéler un torse mince mais parfaitement musclé sous une peau pâle, presque transparente.
Le médecin en lui se réveillait et il ne pouvait s’empêcher de se demander si cet inconnu était réellement humain. Comment autant de finesse pouvait s’allier à une telle souplesse et à une telle puissance ? Il lui fallait être prudent, il ne savait pas de quelle origine était cet inconnu, même s’il le suspectait Européen et, surtout, il le savait magicien sans en connaître vraiment le potentiel. Il décida d’accélérer les choses et lui enleva complètement sa veste pour mieux l’attacher au lit. Il valait mieux le restreindre inconscient, d’autant plus qu’il n’était pas sûr de l’effet que ces liens aurait sur lui. Ils étaient prévus pour son Shinigami adoré, par pour un inconnu. Après lui avoir immobilisé les bras, il lui enleva des bottes fines et souples pour lui fixer les chevilles au pied du lit. Muraki se recula et ne put s’empêcher de se lécher les lèvres, ce n’était pas Tsuzuki, mais cette proie était très appétissante.
Il se rassit sur le lit et examina le contenu de la veste et de toutes les poches de cet homme. Il découvrit un portefeuille dans la poche intérieure et le prit pour l’examiner à part. Il ne découvrit rien d’autre en particulier dans le pantalon bien trop collant pour contenir des informations cruciales. Il laissa traîner ses mains le long des cuisses fines et musclées, admirant la silhouette endormie. Quel dommage qu’il ait masqué son apparence… Malgré lui sa main remonta sur le torse dégagé et il commença à le caresser doucement. Sous le tissu de la chemise, il révéla deux pétales délicatement rosés qui prirent vie chacun à leur tour à son contact. Cette beauté était particulièrement sensible…
Soupirant, il prit la veste et le portefeuille et se retira, il ne pourrait maintenir son enchantement plongeant l’inconnu dans le sommeil sans finir par s’épuiser. Il lui fallait aussi choisir, s’il voulait des réponses au sujet de ce pendentif, il lui fallait bien réveiller son prisonnier. Il sortit de la chambre et se positionna derrière une fenêtre fermée par un store qui lui permettait d’observer sans être repéré trop tôt.
Il examina rapidement le contenu du portefeuille mais ne put comprendre la majorité des papiers qu’il contenait. Il découvrit juste une carte d’identité au nom d’Emrys Kentigern. Quel drôle de nom ! Il sentit ses doigts le picoter et se concentra sur le papier qu’il tenait… une fausse pièce d’identité ? Créée en partie grâce à de la magie ? Décidément, cet inconnu était plein de ressources. Enfin, en attendant d’en savoir plus, ce faux nom conviendrait très bien, il était suffisamment exotique pour s’appliquer à lui de toute façon.
Muraki s’éloigna un peu pour admirer le paysage… Un rosier embaumait et il prit une fleur pour se noyer dans son parfum, une île magnifique, un bisho à questionner, il reprenait goût à la vie… Un bruit le ramena vers la chambre, son prisonnier se réveillait cette fois pour de bon, il reprit son poste d’observation.
Il vit Emrys commencer à bouger doucement, il l’entendit gémir quand il reprit conscience complètement, il le vit ensuite tester de plus en plus fort la résistance de ses liens et soupira de soulagement : pour l’instant, les cordelettes spéciales tenaient. Il l’entendit parler dans ce qu’il supposa être du français, avant de frémir d’inquiétude : la main de l’homme se mit à briller soudainement, il cherchait à défaire les nœuds en utilisant sa magie. Muraki, tous sens en éveil, observa tous les détails possibles de la scène. Il voulait en savoir le maximum si son prisonnier parvenait à s’échapper mais il fut soulagé en voyant que ce dernier n’y arrivait pas. Sa magie était efficace sur Emrys. Cette bonne nouvelle fut suivie d’une suivante quand ce dernier s’énerva de nouveau, cette fois en anglais. Ils allaient pouvoir se parler autrement qu’avec les mains, pensa le docteur très content de l’évolution de la situation.
Il vit l’homme regarder avec application les alentours et comprit que sa présence ne serait plus cachée bien longtemps. Il se sentit sourire, le challenge lui plaisait… Il ne se trompait pas, Emrys regarda de son coté avec attention : il était découvert. Mais en entendant ce qu’il lui dit, il ne put que sourire, cet homme n’était pas un quadragénaire, il le savait, il savait aussi qu’il n’allait pas s’enfuir s’il n’avait pas réussi à défaire les nœuds des liens. Il lui faisait pourtant penser à un tigre prêt à bondir à la moindre possibilité. Il y avait un coté mystérieux et sauvage dans ce bel inconnu qui fascinait Muraki. Il avait en face de lui la même impression qu’en face de Tsuzuki, cet homme était-il en partie un démon lui aussi ? Il prit le portefeuille et la veste et fit le tour pour pénétrer dans la chambre…
- Emrys Kentigern, enfin il paraît… commença-t-il en entrant.
Il posa le portefeuille sur le chevet et se pencha pour caresser le torse de son prisonnier avec la rose qu’il tenait encore. Son demi sourire et son œil gauche brillant cachaient l’activité de son œil droit qui scannait le prisonnier à la recherche d’indices. Il ne se trompait pas : cet homme avait du sang de démon…
- D’où venez-vous donc, bel étranger ? continua-t-il.
Un long frisson parcourut le corps d’Emrys au contact de la fleur aux frais pétales. Il dévisageait avec intensité cet inconnu tout de blanc vêtu, d’une élégance raffinée et recherchée. Un maniaque ? Formidable… Lui, avec ses cheveux de jais et son côté intuitif, était mal parti… L’individu était bien grand pour un Japonais, peut-être même plus que lui, apparemment bien constitué et de proportions idéales… Certainement plus puissant que lui physiquement, du moins en apparence. Ses cheveux avaient une teinte étonnante : aussi blancs que les rayons de la Lune et, pourtant, cet homme n’était pas albinos, puisqu’un œil à l’iris argenté le fixait avec intérêt, semblait-il, l’autre étant caché derrière une longue mèche platine. Sa peau aussi était d’une pâleur rivalisant avec la sienne. L’Ankou se sentit nettement en position d’infériorité et se retint de déglutir. Il n’allait tout de même pas se laisser impressionner, non ? Il le fixa enfin droit dans son œil, une étincelle de malice s’allumant dans son regard… Il sentait la magie qui coulait dans ses veines réagir fortement à sa présence et il savait ce que cela signifiait. Un sorcier blanc… mais sa magie l’était-elle tout autant ?
- C’est indiqué sur mon passeport, répondit-il lentement.
Muraki ne se laissa pas perturber, il avait noté avec plaisir les réactions de son prisonnier à son apparence : il ne le laissait pas indifférent. Il posa la rose dans le creux de son estomac et caressa délicatement le bras proche de lui.
- Votre passeport est bien élevé, il ne dit que ce que vous lui avez ordonné de répondre, dit-il gentiment pour montrer qu’il n’était pas dupe.
Un nouveau frémissement dévala sa colonne vertébrale au contact de la fleur et ce fut carrément la chair de poule qui le hérissa lorsque ce type osa le frôler pour… quoi au fait ? L’apaiser ? Emrys gronda entre ses dents, lui dardant un regard menaçant :
- Oh… Je m’en réjouis, alors… Et ne me touchez pas…
- Pourquoi ? Vous avez peur de moi ? répondit encore plus suavement Muraki. Pourquoi ne voulez-vous pas me répondre ? Je ne crois pas que mes caresses vous déplaisent tant que ça, rajouta-t-il en enlevant ses gants pour lui effleurer le poignet, activant encore un peu plus le sort de la cordelette.
Emrys semblait partagé entre les sensations de son corps et une partie plus intérieure de lui-même qui le poussait à se rebeller, mais le docteur voulait savoir à qui il avait affaire et n’était pas hésitant quant à utiliser des moyens très sensuels pour arriver à ses fins.
L’Ankou, d’un geste involontaire, chercha à dégager son bras pour s’éloigner du contact de cet individu… qui le provoquait bel et bien ! Seulement, il ne savait pas ce qu’il risquait à jouer à ce jeu-là… La colère était toujours là, à fleur de peau, et ce n’était pas les sensations, si reconnaissables entre toutes, qui allaient l’empêcher d’aller contre les manœuvres éhontées de son ravisseur. Son regard s’assombrit alors qu’il rétorquait avec une pointe d’impatience, surtout en s’apercevant de ce que l’autre venait de faire :
- Humm… Pourquoi répondre ? Cela ne vous servirait à rien. De plus, ce qui est vrai durant un instant ne l’est plus l’instant suivant… Et je ne tolère pas qu’un inconnu, que je ne redoute absolument pas, soi-dit en passant, prenne des libertés à mon encontre, c’est aussi simple que cela. Je ne connais même pas votre nom…
- Croyez-moi, je n’ai encore pris aucune liberté à votre égard… à part de vous enlever, mais vous étiez si intrigant pour moi dans cette ruelle, je n’ai pas su résister. Ce n’est pas tous les jours que je rencontre un gaijin magicien.
Les mains de Muraki étaient revenues effleurer le torse pâle et si délicat de son prisonnier. Il ne put résister à remplacer la rose par sa langue, goûtant enfin cette peau diaphane et parfumée. L’étranger sentait la forêt sauvage et profonde, mélange parfait de virilité et d’élégance…
Emrys ouvrit de grands yeux interloqués, à l’écoute malgré lui de ses sensations. Il tressaillit involontairement au contact de cette langue humide. Et même s’il appréciait cette caresse, son corps le trahissant superbement par ailleurs, il ne DEVAIT pas se laisser faire. Il finit par onduler, cherchant à s’éloigner de son bourreau. Et dire qu’il commençait à comprendre comment marchait le sort des cordelettes… Il lui manquait juste un détail… La magie orientale et son fonctionnement. Et il n’avait pas trente-six solutions… Il allait devoir la chercher à sa source ! Un soupir lui échappa et il ferma les yeux pour tenter de se concentrer un minimum. Au bout d’un instant de recueillement difficile, il coula un regard troublé au Japonais et murmura d’une voix assourdie :
- Et cela vous donne le droit de m’attacher à ce lit, bien sûr… Peut-être qu’en me demandant mon avis, cela aurait été plus simple, non ? Détachez-moi. Ou au moins, enlevez le truc qui me pique le flanc gauche, s’il vous plaît. La position n’est pas des plus confortables, inutile d’en rajouter…
- Vous n’aimez pas les roses ? Vous devez bien connaître ces fleurs en Bretagne pourtant, sussura Muraki à l’oreille de son prisonnier.
Il n’en savait toujours pas plus sur lui mais ses réactions l’amusaient. Ce magicien était très intelligent et cherchait toujours à s’échapper malgré les réactions de son corps. Il décida de jouer encore un peu avec lui en lui immobilisant les hanches entre ses mains puissantes. Une fois l’étranger calmé, il lui caressa de nouveau le ventre avec légèreté pour réveiller la sensualité qu’il sentait dans cette silhouette serpentine. Il descendit les mains plus bas le long de hanches souples, cerclant la bosse qui apparaissait sous le pantalon trop étroit pendant quelques minutes. Le gaijin haletait sous son toucher expert. Muraki se releva brusquement, le sourire aux lèvres, et fit mine de sortir de la pièce. Juste avant, il demanda innocemment :
- Oh mais je suis un hôte impardonnable : n’avez-vous pas soif ou faim depuis le temps que vous avez quitté le commissariat ?
Par Don, Arianrhod, Cernunnos et tout le panthéon des anciens ! ! Mais il lui faisait quoi, là ? C’était de la torture pure et simple ! Il lui mettait le feu dans le corps pour le planter royalement en plein milieu ! ! Il gronda de frustration et lui décocha un regard meurtrier. Il allait le mettre en pièces, foi de… Mince… Cette vie-là, il l’avait laissée loin derrière lui, même si sa quête du bijou le replongeait en plein dedans. Mais ce brave kidnappeur d’Ankou venait de subir sa première salve sans même s’en apercevoir. En le laissant le toucher, Emrys avait tout simplement opéré un bref transfert d’énergie… Histoire de voir à quoi ressemblait la bête, tout en se rechargeant… Son ignorance de la magie occidentale devait être aussi grande que la sienne sur la magie orientale… Il lui serait plus facile de passer à l’étape suivante… Un sourire amusé flotta un bref instant sur ses lèvres et il répondit, alors que son estomac se manifestait un peu trop à la simple évocation de la nourriture :
- La politesse élémentaire, mon cher, aurait été de vous présenter. Et de vous occuper de votre hôte de façon un peu moins… cavalière. L’attacher sur un lit ne se fait pas. Je ne sens plus mes épaules, à force.
- Un fils de démon comme vous peut donc avoir mal aux épaules ? demanda ironiquement le docteur. Je vais chercher du thé et des sushis pour vous faire découvrir notre gastronomie, votre estomac sera un peu moins bruyant après et nous pourrons discuter plus sérieusement peut-être…
Il s’approcha du lit et s’inclina très bas tout en annonçant « Muraki Kazutaka » puis il s’éloigna de nouveau en rajoutant négligemment :
- Et merci pour les informations, Myrdhyn, moi aussi, je suis un Descendant des Ténèbres.
Le regard d’Emrys devint noir et une lueur furieuse se mit à y briller. Bon, d’accord, il connaissait son nom qui datait des jupes de sa mère, mais c’était tout ! D’après ce qu’il avait dit, et ses souvenirs de sa rencontre précédente avec son homologue japonais, il devait donc l’appeler « Muraki »… Et son secret… Il blêmit de rage et cela le requinqua d’un seul coup. Oh, il sentit immédiatement le bouclier qu’avait placé le Japonais et quelque chose d’autre l’appelait… quelque chose de très… intime… Il finit par comprendre, surtout lorsqu’il étendit sa perception : le bijou qu’il cherchait était là, quelque part… Ainsi donc, c’était ce type qui l’avait ? Les pièces du puzzle se remettaient peu à peu en place… Heureusement qu’il n’avait pas encore compris l’écriture oghamique et ce qui était gravé au dos du pendentif ! Son père allait l’écorcher vif pour son imprudence ! Bon, ce n’était pas tout ça, il avait assez joué. Il était temps de passer aux choses sérieuses et de faire payer cet affront à ce type qui osait le séquestrer… Il se concentra et appela sa puissance, s’attaquant aux cordelettes les unes après les autres… D’abord le poignet droit, puis le gauche… enfin les chevilles. Chaque sort qu’il parvenait à contrer lui donnait l’impression de résonner comme du verre brisé dans son esprit. Et ce brave Muraki allait très vite le ressentir également, il s’en doutait… En plus, il était complètement endolori, l’épuisement le guettait et il ne pouvait s’aventurer à un affrontement magique, mais il devait pouvoir gagner un peu de temps pour se sauver…
- Espèce de… gronda-t-il entre ses dents en gaélique, avant de jurer comme un charretier. Oh, je vais t’avoir… Tu ne sais pas qui je suis en réalité…
Muraki avait tout préparé pendant que son prisonnier était encore inconscient et ne fut donc pas long. En portant le plateau, il sentit brusquement dans son corps la magie se réveiller. Il utilisa aussitôt son œil droit pour vérifier ce qu’il se passait dans la chambre. Ce si beau démon avait déjà libéré trois de ses liens, il était vraiment puissant… Les événements allaient être intéressants vraiment… presqu’autant qu’avec… non ne plus penser à lui pour l’instant, il avait un met de choix qui l’attendait. Ils se concentra un instant pour amplifier la puissance du sort dans la dernière cordelette, son prisonnier avait beaucoup puisé dans ses réserves, cela devrait suffire pour l’instant. Il modifia aussi son kekkai pour le transformer en Kyuuryuku kekkai (1) pour qu’il l’empêche d’utiliser sa magie. Les pouvoirs de Myrdhyn seraient encore plus diminués, il serait peut-être davantage disponible pour une rencontre plus personnelle… Il frappa délicatement à la porte, histoire de le prévenir de son retour.
Il trouva Myrdhyn assis sur le lit, concentré sur le lien retenant sa cheville droite, les mains brillantes, les yeux cernés, l’effort commençait à lui coûter d’autant plus que c’était sans espoir maintenant, et il ne s’en était pas encore rendu compte. Il posa le plateau sur la table devant la fenêtre et s’approcha du lit.
- Voyons, voyons, vous voulez déjà me quitter, cher ami. Ce n’est pas bien poli vous savez de partir sans avoir mangé, dit-il en lui prenant les mains.
Il lui massa doucement les poignets et déposa un baiser sur les lèvres tentatrices, d’abord légèrement, puis plus insistant, il voulait réveiller la sensualité de l’homme aux cheveux de jais.
Myrdhyn ne comprenait pas ce qu’il se passait. Il était épuisé comme jamais et… ce dernier lien lui résistait de façon anormale. Il abandonna lorsqu’il sentit Muraki lui prendre les mains en douceur et il leva vers lui un regard aussi fatigué que courroucé. Lorsqu’il sentit ses lèvres sur les siennes, il ne put s’empêcher d’y répondre. Elles étaient douces, délicieuses et avaient un goût inhabituel. Il s’accrocha aux vêtements du Japonais dans un geste désespéré tout en le laissant explorer sa bouche doucement. Il poussa un gémissement plaintif, et il joua un moment avec cette intruse, fermant les yeux pour mieux apprécier cet échange. Puis, la fureur explosa comme un volcan, totalement imprévisible… Il mordit sauvagement Muraki à la lèvre alors qu’il jetait un sortilège à peine perceptible… mais qui le laissa quasi sans force. Toutefois, il eut le plaisir de constater que la tenue blanche de ce maniaque avait viré à l’orange et au rose clinquants et qu’il était même parvenu à « vernir » ses ongles en bleu… A moitié effondré sur le lit, il ne put s’empêcher d’éclater de rire, se moquant ouvertement de lui, bafouant totalement la dignité de son adversaire… Et ses yeux verts, aux pupilles dilatées, brillaient d’une rage froide. Oh non, il ne se rendrait pas sans combattre, qu’il se le dise ! !
Les yeux du docteur se plissèrent de douleur, de surprise et de mécontentement. Myrdhyn n’avait pas hésité à le faire saigner. Il le contempla en se léchant la lèvre. Oh il allait le dévorer tout cru, ce bel animal piégé qui n’hésitait pas à mordre, même acculé dans ses dernières possibilités. Malgré son bouclier, il avait quand même réussi à lancer un dernier sort mais Muraki ne pensait qu’il en aurait plus la capacité. Il leva la main droite et se concentra un instant. Un sourire lui vint et, petit à petit, sous les yeux horrifiés de Myrdhyn, il reprit son apparence habituelle, blanche, immaculée jusqu’au bout des ongles. Il enleva sa veste et commença à ouvrir les boutons de sa chemise.
Il s’était rarement senti une âme de dresseur, mais les réactions de son captif lui donnaient l’impression d’un tigre prisonnier qui ne veut pas se rendre malgré son envie de céder. Il se pencha et profita du changement de position de celui-ci pour lui explorer le dos, caressant par ici, embrassant par là, toujours lentement, toujours calmement, toujours le plus doucement possible. Il voulait cet homme, il voulait le voir sous lui, noyé dans les abîmes du plaisir, mais il le voulait volontaire. Il lui fallait donc continuer à le stimuler avec délicatesse, sans céder à ses provocations, jusqu’à ce qu’il accepte enfin le plaisir que Muraki se sentait prêt à lui donner.
L’Ankou avait vu avec appréhension son bourreau se rapprocher de lui, le dominant ouvertement. Un tremblement nerveux le secoua et il chercha à se regrouper instinctivement, les sens en alerte… ce qui fut presque sa perte. Car il ressentit encore plus violemment les caresses et les baisers de Muraki et il ne put s’empêcher de se cambrer sous ce contact… doux, léger et… aimant ? Il s’était attendu à être réduit en charpie, surtout après le regard carnassier que lui avait lancé le Japonais, et il avait compris seulement après, en le voyant se déshabiller, que ce n’était pas tout à fait la même forme de « dressage » que ce dernier lui destinait. Du coup, il avait aussitôt craint de se retrouver pris de façon brutale, sans même son accord. Mais non… Muraki le caressait et l’embrassait et, par tous les dieux, que c’était bon ! Un baiser un peu plus appuyé le fit pousser un petit cri de plaisir et il commença à se tordre pour tenter de s’échapper encore. Il ne pouvait pas céder… Il ne voulait pas être dominé par qui que ce soit… La cordelette liant sa cheville, limitait ses possibilités de fuite et du coup, il chercha à se redresser sur ses talons pour repousser le Japonais suffisamment. Son souffle s’était accéléré sensiblement alors que ses joues commençaient à lui brûler. Allons bon ! Il n’allait pas rougir en prime, non ? Il n’était plus un jeune puceau tout de même ! Mais cet homme de belle prestance était différent, il le sentait… Plus malin que les autres… Puissant aussi, redoutable… Fascinant ? Il avait presque envie de se laisser faire et c’était cela qui était dangereux. Il secoua brièvement la tête en murmurant d’une voix rauque, tout en cherchant à lui faire face, le visage baissé :
- Arrêtez immédiatement, c’est un conseil que je vous donne… Ne me demandez pas pourquoi, faites simplement ce que je vous demande…
Décidément, sa proie était récalcitrante. Mais Muraki n’était pas pressé, il avait toute la nuit devant lui, et plus à lui consacrer, et les premiers frissons qu’il avait vu parcourir le corps de Myrdhyn lui prouvaient bien qu’il avait pris la bonne direction, un gémissement soudain du brun ne lui donna que plus envie de continuer. Il abaissait ses mains pour encercler la taille de ce dernier lorsque sa voix retentit. Il voulait qu’il arrête alors que tout son corps criait le contraire. Surprenant. A moins que ce bel inconnu ne lui cache quelque chose. Il en avait parfaitement détecté les origines en partie non humaine. Il avait certainement beaucoup de secrets, à moins qu’il n’ait peur ? Myrdhyn n’était pas vierge, ses réactions le montraient. Alors pourquoi ne voulait-il pas le regarder dans les yeux lorsqu’il lui parlait ? Il n’allait pas le manger tout cru, même si ses yeux pouvaient montrer le contraire. Il profita du fait que son interlocuteur s’était retourné pour lui prendre le visage dans ses deux mains, lui effleurer les pommettes de ses pouces. S’il voulait le faire parler, s’il voulait obtenir ce corps souple et si tentant, il devait continuer dans la délicatesse.
- Qu’y a-t-il Myrdhyn ? Je suis sûr que tu apprécies mes caresses alors pourquoi veux-tu que j’arrête ? Raconte-moi ! Je suis prêt à t’écouter et à t’aider.
Muraki déposa un baiser sur les lèvres fermées et tremblantes et se recula, laissant son interlocuteur reposer sur le lit, sans plus chercher à le toucher…
Myrdhyn avait fermé les yeux. Il savait que ses pupilles dilatées le trahiraient. Arthur le lui avait bien dit autrefois… Et il jugeait qu’il ne parviendrait plus à contenir longtemps ce qu’il sentait monter en lui en vague impérieuse. Il serra les draps de ses poings crispés, cherchant à juguler la folie furieuse qui le guettait… Il finit par se retourner sur le côté pour enfouir son visage tendu dans la couverture alors qu’il ramenait ses genoux vers son torse, mais la cordelette bloqua son mouvement de repli. Il tremblait de plus en plus, bien trop épuisé pour parvenir à faire face à ce qui allait certainement mettre Muraki en danger. Il se prit lentement la tête dans les mains, cherchant à se concentrer davantage. Il finit par hurler avec férocité :
- PERSONNE NE ME DOMINERA ! ! ET SURTOUT PAS TOI, HUMAIN ! !
Il se redressa violemment, reculant encore pour s’appuyer contre le pied du lit et détourna la tête d’un geste brusque en enserrant son torse de ses bras dans un geste de protection instinctive. Il se sentait bien trop près de lui sauter à la gorge, là… Puis, l’absurdité de la situation lui apparut. Pourquoi cherchait-il donc à l’épargner ? C’était bien lui qui l’avait kidnappé, épuisé, et mis dans cet état ? Qu’il assume ! Et sans plus réfléchir, il lui bondit dessus et arracha la chemise comme une simple feuille de papier. Aussitôt qu’il vit la peau nue, il gronda et y planta ses dents pour y laisser sa marque. Léchant le sang qu’il avait une nouvelle fois fait couler, il laissa tomber, menaçant :
- Muraki, il y a certaines limites à ne pas dépasser, surtout lorsque je suis particulièrement… fatigué. Tiens-tu vraiment à finir en plat de résistance ? Parce que j’ai très faim, moi…
Les yeux du docteur flamboyèrent, le coté démoniaque de Myrdhyn était profondément excitant. Il n’avait même pas senti la morsure.
- Mais moi aussi j’ai faim, tu sais…
Et subitement, Muraki attaqua lui aussi, se collant au brun pour le plaquer sur le lit, lui immobilisant les poignets d’une main, il se colla à ses hanches et déchiqueta systématiquement la chemise du brun. Il voulait goûter lui aussi à cette peau d’albâtre. Il glissa sa tête dans le creux de la nuque de Myrdhyn, le mordillant, l’embrassant, laissant des traces, faisant enfin jaillir le sang lui aussi lorsqu’il planta ses dents dans l’épaule sous lui. Le goût métallique dans sa bouche lui fit subitement perdre à son tour le contrôle et une des bêtes, qu’il faisait si bien obéir habituellement, apparut au-dessus de lui. Un dragon à trois têtes le dominait, n’attendant que ses ordres.
Muraki lécha avec soin le sang, tentant de reprendre sa concentration et de calmer le démon qu’il avait malencontreusement appelé dans la chambre. Il réussit à le renvoyer dans la dimension à laquelle il appartenait et se redressa. Le gaijin le fixait, totalement interloqué. Il en profita pour recommencer le baiser où ils en étaient restés précédemment. Le docteur avait de nouveau la maîtrise et recommençait à effleurer le corps sous lui avec tendresse et respect, pendant que sa langue caressait avec souplesse celle du brun. Les gémissements recommençaient au fond de leurs gorges. Muraki remua le bassin lentement, réveillant l’excitation de son prisonnier.
Myrdhyn répondait avec entrain au baiser, dévorant son visage, explorant le cou en humant avec délice ce parfum d’homme et d’eau de toilette aux odeurs rares et sensuelles, tout à fait à son goût, d’ailleurs… Son corps n’était pas en reste, il ondoyait en mouvements souples, cherchant ouvertement le contact, remontant une jambe pour la poser sur la hanche de Muraki sans même s’en apercevoir. Le brasier coulait dans ses veines, emportant le peu de réticence qui lui restait et il poussait des soupirs de plaisir de plus en plus prononcés en sentant cette main le toucher aussi doucement et l’enflammer davantage. Son pantalon était devenu franchement étroit et le cuir le comprimait sans pitié… C’était bien la seule chose qui maintenait un peu de sa raison à flot. Car il venait de se rendre compte qu’il ne lui cachait plus son regard noir où un feu infernal luisait et qu’en prime, son tatouage était lui aussi bel et bien à découvert… Cela n’était pas vraiment grave, mais il voulait éviter les questions qui allaient forcément y faire suite après… Parce que s’il les posait pendant, il tuerait ce Japonais ! Il commença à haleter et bascula la tête en arrière… Il allait le rendre complètement cinglé s’il continuait comme ça… Et ce n’étaient que des préliminaires ! !
Voyant son prisonnier répondre avec autant de bonne volonté, Muraki ne baissa pas sa garde pour autant. Pendant qu’il embrassait goulûment sa nuque, il ouvrit le pantalon de Myrdhyn, glissant ses doigts longs et fins le long de son membre chaud et pulsant, faisant un fourreau de sa main. Il aida le gaijin à se dégager, invoquant rapidement sa magie pour rendre le pantalon plus glissant et le faire descendre le long des jambes musclées. Il changea de main et se redressa pour admirer le spectacle… Le brun haletait, les yeux mi-clos, il lui caressa les flancs et reprit son sexe pulsant dans sa main, lentement, il l’effleura dans sa longueur et se pencha pour murmurer à l’oreille…
- Si je n’avais pas peur que le démon qui est en toi ne reprenne vie et me morde, je te goûterais avec ma bouche directement, tu n’aimerais pas ça ? Sentir ton sexe brûlant dans ma bouche, sentir les caresses de ma langue… Je pourrais te faire atteindre le paradis simplement en faisant ça ?
- HAAaaaAAA… Oh, par Lleu ! ! ! Mu… Muraki… Mais… Je… Ahhhh… Je… Ça ne… se fait pas ! ! ? Hnnnn…. ! !
Myrdhyn avait viré au rouge écrevisse rien que de songer à la proposition du Japonais. Il ne savait absolument pas quel effet cela pouvait faire… Il était diabolique ! ! Il arrivait à peine à maintenir le fauve sous contrôle alors qu’il venait de l’envoyer un peu plus loin dans la déraison, et il voulait persévérer ? ! Cette main qui l’avait saisi, qui le cajolait doucement mais de façon si experte, l’avait déjà pris de court. Il jeta un regard de pure détresse au jeune homme à la chevelure platine… Allait-il seulement parvenir à garder sa lucidité durant encore une minute ? Il se cambra, décollant son bassin des couvertures, fermant les yeux et le corps tendu et fébrile. Et il ne pouvait même pas lui rendre la pareille… Il craignait donc tant que ça son instinct primaire ? Première nouvelle ! ! Il parvint à lancer, d’une voix hachée :
- Tu redoutes… à ce point… les morsures ? ? Ahhh… Ce n’est pas… ce que tu… m’as fait com… Ohhhh ! ! …prendre, il y a… quelques instants…
- Tu vas voir si ça ne se fait pas, répondit Muraki avec un sourire diabolique d’impatience, mais n’oublie pas une chose… Si tu me mords pendant que je te prends dans ma bouche… Je n’ai pas besoin de te détailler ce qu’il risque de t’arriver…
Joignant le geste à la parole, il lâcha les poignets et il s’installa entre les jambes de Myrdhyn, qu’il écarta tranquillement, et déposa un baiser sur le sexe gonflé du gaijin avant de commencer à le goûter de sa langue. Il dut lui attraper les hanches pour éviter d’être blessé, le brun venait de se cambrer brutalement sous la caresse imprévue. Muraki se demanda un instant s’il avait déjà bénéficié de ce cadeau avec ses amants précédents… ou était-il particulièrement sensible ? Quoiqu’il en soit, il allait utiliser cela pour pallier un léger problème : il avait oublié le lubrifiant. Il mouilla ses doigts d’une main, pendant que l’autre bras appuyait fortement sur le bassin de sa proie, et lui reprit le sexe dans sa bouche, très profondément cette fois. Sans le laisser reprendre son souffle, il bougea la langue sur toute la longueur de l’organe pulsant et profita du gémissement provoqué par ses actions pour couler ses doigts entre deux globes parfaitement musclés jusqu’à l’ouverture tant espérée. Il y glissa son index très lentement tandis qu’il joignait des mouvements de joues à ceux de sa langue pour distraire encore plus Myrdhyn.
La sensation était impitoyablement vertigineuse. Il ne put contenir son brutal mouvement lorsqu’il le sentit le prendre avec… avec… Mais c’était pas possible de lui faire subir des trucs pareils ! ! L’une de ses mains descendit et plongea dans la chevelure platine, la caressant doucement avant de se crisper brutalement sous une vague de plaisir encore plus puissante. Il empoigna quelques mèches auxquelles il se cramponna, oubliant que cela aussi pouvait être très douloureux pour son partenaire… Mais il était solide, non ? Il pouvait bien supporter un mini-scalp… Il poussa un sourd gémissement, et malgré la sensation électrisante de se sentir entouré par un fourreau doux et chaud, il perçut parfaitement l’intrusion dans son intimité. D’un geste vif, il porta son avant-bras à sa bouche et se mordit violemment jusqu’au sang, non pas de douleur, mais d’une conjugaison de plaisir et de honte devant sa reddition… Et puis, il ne pouvait pas mordre son défouloir favori, il fallait bien qu’il trouve un succédané… Il redoutait la suite… Cela faisait très longtemps qu’il n’avait été pris, refusant toujours cet honneur à ses amants précédents… Honneur qu’il avait aussi défendu à Muraki, mais ce dernier ne s’en était guère préoccupé et le résultat parlait de lui-même. Le lit était un véritable champ de bataille et ils étaient aussi esquintés l’un que l’autre…
Le docteur restait concentré : il voulait faire découvrir à Myrdhyn des plaisirs inconnus, c’était un excellent moyen de détourner son attention de ce que faisait une de ses mains. Le gaijin semblait avoir perdu toute velléité de violence, même si la main qui s’agrippait dans ses cheveux était devenue plus douloureuse à supporter. Cet inconnu avait vraiment un côté sauvage fascinant. Il ralentit l’activité de sa bouche après avoir rajouté un second doigt dans son exploration intérieure. Il sut qu’il avait atteint un de ses buts quand le corps sous lui se tendit brusquement et qu’un cri guttural s’échappa de la gorge du brun. La main menaçant de le scalper le libéra pour agripper le drap violemment. Même les démons étaient sensibles quand on effleurait leur prostate, pensa-t-il avec plaisir. Quand il sentit qu’il était assez distendu, Muraki se redressa et regarda le visage de son partenaire. Il continua à le stimuler doucement intérieurement.
- Es-tu prêt ? demanda-t-il. Le plaisir sera encore plus intense si tu m’acceptes en toi volontairement et je n’ai jamais forcé personne dans mon lit, je ne voudrais pas commencer avec toi.
Myrdhyn le regarda, la bouche entrouverte, la langue léchant sa lèvre supérieure avec une sensualité dont il n’avait même pas conscience. Il était excité à un point tel qu’il était prêt à tout. Ses reins étaient une vraie fournaise et il n’attendait que d’être apaisé, d’une façon ou d’une autre. Sa main se caressa lentement, remontant de sa virilité à son ventre, dessinant des arabesques souples avant d’effleurer son torse et de se faire gémir tout seul en titillant ses mamelons restés miraculeusement sans aucune attention appuyée jusque-là. Il écarta avec une certaine nonchalance la jambe gauche, lui laissant un plus libre accès à son intimité et roula des hanches d’un geste irréfléchi. Il avait pris une pose lascive d’une indécence à peine concevable. Il le provoquait à son tour, l’invitant à aller plus loin… alors que ses yeux verts brillaient toujours d’une férocité à peine voilée par le plaisir et le désir.
- Si tu es prêt à prendre ce risque et si tu es endurant… Sinon, tu peux toujours abandonner… répondit-il d’une voix affreusement calme au vu de la situation.
En voyant le regard du gaijin flamboyer, Muraki sentit le feu dans son ventre se répandre encore plus. Cet homme était un vrai démon de sensualité et avait failli lui faire perdre son calme lorsqu’il l’avait vu se caresser seul. Il ne connaissait pas certains plaisirs mais il serait un excellent élève. Il se releva et finit de se déshabiller en quittant son pantalon. Myrdhyn le surprit en se redressant rapidement pour l’aider à enlever le vêtement sans le déchirer cette fois.
Une fois nu, Muraki se pencha sur sa proie, léchant ses lèvres asséchées par le désir. Il embrassa très doucement la bouche offerte, en reposant le brun délicatement sur le lit. Il attrapa un oreiller pour le poser sous son bassin et souleva ses hanches avant de le pénétrer très lentement. Il résista à l’envie de forcer son chemin, il résista à la pression de son partenaire impatient, il attendit patiemment que l’anneau de muscles, si doux à son contact se relaxe, avant de pénétrer un peu plus, un peu plus… enfin il était entièrement enfoui dans cet antre de chaleur et de plaisir. Myrdhyn avait accroché sa jambe libre autour de sa taille, cambré en arrière, la gorge offerte, il donnait un spectacle divin. Muraki dut lâcher le corps magnifique pour appuyer ses mains sur le lit et reprendre un peu le contrôle de ses sensations. Il ne voulait pas gâcher cette rencontre par un manque de maîtrise peu digne de lui. Il commença à bouger ses hanches lentement d’abord, langoureusement…
L’Ankou posa ses mains sur le Japonais, commençant à caresser doucement ses bras, ses épaules, son torse, le découvrant enfin alors qu’il le sentait au plus profond de lui. Il se ploya en gémissant et s’ouvrit un peu plus, lentement. Il aimait aussi cette sensation, même s’il l’avait toujours nié farouchement… Mais aucun de ses partenaires n’avait su contrer aussi vite ni de façon aussi efficace ce qui sommeillait en lui… Il s’était toujours contrôlé, terrorisé par ses propres zones d’ombre. Mais qui était donc ce Muraki ? Si prévenant, si doux, si puissant et si déterminé ? Un hoquet lui échappa lorsque ce dernier toucha l’endroit qui lui oblitéra immédiatement l’étincelle de réflexion qui avait survécu jusque-là. Ses deux poings fermés prirent appui sur les épaules du Japonais alors qu’il tenta de se dégager impulsivement, son corps se tordit et il chercha à basculer sur le côté, refusant davantage le contact. Il tremblait comme une feuille, son instinct lui hurlait que là, n’était pas sa place et qu’il devait impérativement renverser la situation ou tout cesser dans la seconde. Et Myrdhyn regarda Muraki de côté, menaçant, grondant d’une voix d’outre-tombe :
- Arrête immédiatement ! Relâche-moi !
En guise d’avertissement, son apparence changea. Du quadragénaire plutôt bien conservé, il se mit à vieillir à une vitesse impressionnante… Et le pire, c’était que cela n’affectait pas seulement l’apparence qu’il se donnait, mais aussi son physique réel… En quelques secondes, Muraki se retrouva avec un nonagénaire dans les bras, au corps maigre et décharné, aux yeux voilés d’une pellicule blanchâtre, édenté, presque chauve et la peau parcheminée… Tout à fait repoussant… Et le rire qui le secoua alors fut absolument glaçant. Seule la force constante qu’il imprimait dans son geste pour le repousser trahissait d’une exceptionnelle vigueur pour un si vieil homme.
Dès que le gaijin avait bougé, Muraki avait repris sa prise ferme sur ses hanches. Il ne voulait pas perdre ce qu’il avait difficilement obtenu. Un éclair de magie parcourut brusquement son corps et sous ses yeux étonnés, Myrdhyn se mit à vieillir à vue d’œil. Quel était donc ce sort impressionnant ? Une dernière tentative pour lui faire perdre pied ou la vraie nature démoniaque qui se révélait enfin ? Mais ce n’était pas seulement la beauté extérieure de son interlocuteur qui avait attiré le docteur. Non, bien au contraire, il voulait connaître et posséder encore plus ce corps qui se modifiait ainsi, pour en approcher le savoir et la personnalité, d’autant plus que la puissance des mouvements du gaijin révélaient bien l’âge réel, plus proche du sien. Il écarta rapidement sa mèche pour mettre en action son œil droit et vit se révéler devant lui un corps très jeune, fin et incroyablement souple, même s’il ne le voyait pas avec la précision qui lui aurait plu. Il se basa sur cette image et sentit très vite le désir revenir en lui. Il inspira, reprit encore plus fermement les hanches offertes pour pénétrer encore plus profondément le corps qu’il devinait et décida d’accélérer le mouvement. La friction contre son membre chaud était divine, les yeux fermés, il oubliait tout pour ne plus qu’être plaisir. Un gémissement qui n’était pas le sien lui les fit rouvrir et à son grand bonheur, il vit le vieillard disparaître d’entre ses bras pour rajeunir de nouveau.
Myrdhyn sentit sa dernière tentative voler en éclat et le malheureux enchantement, qu’il était parvenu à maintenir jusque-là, expira dans un flot argenté, livrant sa véritable apparence à un Muraki qui se repaissait visiblement du spectacle. Bien… Excellent ! ! Tout ce qu’il lui fallait en ce moment ! ! Et pour couronner le tout, voilà que le Japonais le possédait encore plus vigoureusement, le faisant crier de plaisir malgré lui. Une larme coula sur sa joue, sans qu’il ne sache exactement ce qui lui arrivait. Il était pris dans un maelström de sensations et de réflexions contradictoires… Il avait perdu pied, laissant son instinct s’emparer des rênes sans chercher à le combattre. Il était fatigué de lutter sans cesse… Et ce furent ses mains qui attrapèrent les épaules de Muraki pour l’inviter à se rapprocher un peu plus, ses bras qui s’enroulèrent autour de sa nuque, ses lèvres qui cherchèrent les siennes pour les dévorer, les mordiller avant de l’embrasser avec fougue, sa jambe qui faisait pression sur le bassin du Japonais pour l’obliger à aller plus loin, pour qu’il le prenne totalement… Ses propres hanches ne lui obéissaient plus et allaient à la rencontre de son partenaire… Tout son corps le trahissait et il ne pouvait rien y faire. Seul le fauve tapi dans un recoin de son esprit se rapprochait une fois de plus, prêt à l’habiter à la moindre faille… et c’était d’ailleurs l’occasion rêvée pour une petite incursion…
Le docteur n’en croyait pas ses yeux. Le corps qui se révélait devant lui était magnifique, plus jeune que lui, presque aussi grand, des cheveux de jais entouraient un visage fin dans lequel brillaient deux émeraudes flamboyantes. A part Tsuzuki, il ne pensait pas avoir jamais rencontré d’être aussi beau. Et cet être se décidait enfin à participer à leurs ébats en initiant un baiser passionné, en étant enfin actif en remuant ses hanches pour qu’il le prenne encore plus. Tant de bonne volonté ne pouvait être que récompensée et Muraki tendit le bras pour toucher la cheville encore attachée et en faire sauter le lien. Le gaijin enroula immédiatement ses jambes autour de sa taille, ils étaient collés l’un à l’autre. Il reprit ses mouvements du bassin, ressortant presque entièrement à chaque fois pour repénétrer encore plus profondément, presque violemment. Peau contre peau, les claquements, qui s’ajoutaient aux gémissements, n’étaient plus que les seuls bruits qui s’entendaient dans la chambre, avec leurs respirations chaotiques. Le médecin aurait souhaité garder le sexe plus calme, mais le démon qu’il avait entre les bras semblait réveiller en lui des désirs de violence et de possession qu’il réussissait à cacher au plus profond de son âme, habituellement.
Un grondement sourd, un regard vert devenant d’un noir abyssal, une étreinte effrénée qui plaquait le Japonais contre lui, un bassin qui accélérait, recherchant un apaisement de l’origine de la fournaise qui mettait ses sens à la torture, une force décuplée par le désir et le besoin qu’il éprouvait d’être assouvi, une respiration déjà saccadée qui devenait pénible et presque douloureuse… Il n’était plus que passion débridée, luxure exacerbée, bestialité à l’état pur… Alors qu’il jouait sagement avec le lobe d’une oreille, il se sentit envahi par l’envie impérieuse d’aller goûter une nouvelle fois du Muraki… Il avait adoré le mordre… Et sans que son partenaire ne puisse voir son expression dure et déterminée, presque effrayante par sa froideur, il planta toute sa dentition dans l’épaule offerte sous son nez, assurant sa prise pour ne plus s’en décrocher avant qu’il ne l’ait décidé. Dans le même temps, ses ongles s’enfoncèrent dans la peau et il commença à lentement bouger ses mains tout en maintenant la pression, laissant de profonds sillons sanglants après leur passage. Il rugissait presque, appréciant la saveur métallique du sang de son partenaire, s’accrochant à lui de toutes ses forces, s’empalant brutalement pour assouvir son urgence. Les larmes coulaient sur ses joues, incontrôlables, mais il s’en fichait… Toute sa personne se résumait à ses reins embrasés…
Il n’était pas le seul à réveiller le démon qui sommeillait en lui. Après lui avoir tant résisté, l’homme qui était dans ses bras devenait sauvage, bestial. Mais dans le feu de la passion, Muraki ne sentait même pas les dents plantées dans son épaule ou les mains qui le griffaient, il n’avait plus que cette impression de ne faire qu’un au milieu des enfers du plaisir. Il attrapa violemment les fesses de Myrdhyn, les écartant comme pour le forcer encore plus, accélérant le rythme, il changea d’angle à chaque pénétration jusqu’à ce qu’un rugissement du fauve lui dise qu’il avait trouvé le point générateur d’étoiles. Mémorisant la position, il continua ses mouvements frénétiques tout en prenant dans une de ses mains le sexe du brun pour le stimuler à la même cadence. Son cœur s’affolait, le sang lui battait aux tempes et il lui semblait qu’il pourrait finir fou de jouissance tellement le moment était intense, les parfums se mélangeaient, sang, sexe, roses et sakura… Il lui semblait aussi sentir des parfums de forêts sauvages et profondes, les réalités se mélangeaient et le feu qui le consumait devint brutalement trop puissant. Dans un grand cri, la tête rejetée violemment en arrière, Muraki se libéra enfin dans le corps qu’il possédait, dans une succession de spasmes très intenses. Il ne voyait plus rien, n’entendait plus rien, il était parti sur une autre planète ou même respirer n’avait plus de sens…
Oh ! Cet homme était un génie ! ! Myrdhyn se tordait littéralement de plaisir entre ses mains et il finit par lâcher prise pour s’accrocher comme un noyé à ses épaules. Loin d’être conscient de ce qu’il faisait, il l’avait incité à aller plus loin dans sa chevauchée infernale et il l’avait accompagné, adoptant sa cadence, hurlant sous les assauts qui l’envoyaient voir au fin fond des mystères anciens, ayant l’impression de se disloquer totalement pour se perdre dans un artifice vertigineux où il rejoignait Muraki dans son extase. La jouissance le faucha brutalement, l’achevant, et il n’eut juste que la force de murmurer « Muraki » avant de basculer totalement en arrière, entraînant ce dernier, encore plongé dans son orgasme, sur lui. Il était totalement épuisé, dans tous les sens du terme, mais il parvint pourtant à lever une main tremblotante pour caresser calmement la chevelure platine si douce du Japonais, se laissant dériver loin, très loin dans les territoires de l’extase. Il le serrait encore contre lui, ne voulant pas qu’il se retire tout de suite, fermant les yeux pour que la réalité ne revienne pas trop vite. Il était si bien comme ça… Hors du temps… Euphorique… Complet… Enfin lui…
Muraki reprit connaissance en sentant une caresse effleurer ses cheveux. Myrdhyn, était allongé sur le lit, sans force mais le visage enfin apaisé. Il ne put résister et lui prit le visage dans ses mains, avant de l’embrasser délicatement. Il avait mal à l’épaule et dans le dos, sentant enfin les conséquences de l’enthousiasme de son partenaire. Il se dégagea péniblement, épuisé lui aussi, et les nettoya rapidement avec un coin du drap. Malgré les brûlures, il s’allongea sur le dos et prit le gaijin dans ses bras. Il posa sa tête sur son épaule, lui massant le dos. Cette rencontre due à un pendentif inconnu lui amenait beaucoup de questions, en plus d’avoir trouvé un passionné absolu au lit. Mais pour revivre ce moment intense, il était prêt à beaucoup d’efforts… Myrdhyn bougea un peu contre lui et Muraki ne put s’empêcher de lui glisser un seul mot dans l’oreille : « Merci ».
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