Un simple baiser... | By : KatsYaoi Category: French > Anime Views: 2106 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Un simple baiser…
Par Kats
Disclaimers : les
personnages de Saint Seiya ainsi que la trame scénaristique appartiennent à
Masami Kurumada ainsi qu’aux différentes compagnies chargées de la production
et de la distribution du manga, de l’animé, des films et autres produits
dérivés. Je n’en tire aucun bénéfice matériel ou immatériel et cette histoire
n’a été écrite que pour le plaisir des fans de la série et le mien !
Genre et rating : Définitivement
Yaoi, Romance, Lemon.
Couple : Je n’aime
pas « révéler » mes couples à l’avance.
Avertissements : un
langage un peu cru parfois.
Notes 1 : c’est la
suite de « Jeux Dangereux ». Je pense qu’il vaut mieux lire la 1ere
fic pour comprendre celle-ci.
Notes 2 : La vie peut
être une chose si compliquée et si élémentaire à la fois. Il suffit simplement
d’un instant, d’un événement, d’un geste, une fraction de seconde, pour que toute
une destinée prenne un tour inattendu. Quelque chose comme un simple baiser,
par exemple…
La réunion fut la plus longue de
toute sa carrière de chevalier…
Ses confrères s’étaient donnés le
mot pour qu’elle ne finisse jamais, ma parole !
Il voulait retrouver le bronze au
plus vite et finir ce qu’ils avaient commencé…
Cette attente mêlée à la
frustration de son abstinence forcée n’était pas si désagréable, tant qu’elle
ne s’éternisait pas.
Shun l’attirait profondément et
pas uniquement sur le plan purement physique. Il était intelligent, perspicace,
vif, avait de l’humour sans être vulgaire et Angelo l’avait toujours admiré
pour sa force et son courage, même si jamais il ne l’aurait admis devant témoin.
Le fait que Shun le respecte sans le craindre et tente de le séduire d’abord
timidement, puis beaucoup plus franchement n’y était pas étranger non plus.
Andromède avait envie de jouer avec le feu et le Cancer n’allait sûrement pas
l’en priver ! Et puis, il était si agréable à caresser, avec sa peau
nacrée, plus douce encore que celle d’une femme.
Il se doucha rapidement, enfila
un jean blanc et un t-shirt moulant sans manche, petit col rond, de la même
couleur. Celle-ci mettait en valeur sa musculature, la couleur bronze de sa
peau et ses splendides yeux cobalts… il boucla sa ceinture de cuir noir, chercha
machinalement sa médaille et souri, en se rappelant ou elle se trouvait.
Angelo se matérialisa dans sa
ruelle habituelle et se dirigea rapidement vers l’entrée. Il passa le cerbère
sans encombre et se dirigea vers « sa place » au bar. Andromède n’était
pas encore arrivé, il n’avait pas détecté son aura.
Nikos regarda l’ange immaculé qui
se détachait de la foule, en se dirigeant vers lui et failli lâcher sa
bouteille en reconnaissant son « rital ». Va va va voom. Son cœur
s’emballa, comme un cheval, puis s’arrêta net, lorsqu’il constata que l’italien
lui souriait.
« Salut Nikos ! Tu me sers
un verre, s’il te plait ? » lui lança gaiement Angelo, avec un
sourire digne des plus belles publicités pour pâte dentifrice.
Nikos eut beaucoup de mal à
retrouver assez de salive dans sa bouche, pour permettre à sa langue de se
mouvoir, sans émettre de borborygmes infâmes.
« Euh, euh… oui, t… tout de
suite ».
« Merci ! » re
sourire de pub.
Nikos essayait tant bien que mal
de contrôler les spasmes nerveux qui faisaient s’entrechoquer bruyamment la
bouteille de vodka et le verre… ses prières à Saintes Madonna et Britney
avaient été entendues. Il se jura d’acheter tous leurs albums, passés, présents
et futurs.
Angelo commença à siroter son
verre et avala un bout de glace, qu’il se mit à suçoter négligemment et d’une
manière plus que suggestive aux yeux du jeune barman, au bord de l’apoplexie.
Nikos le regardait, la bouche
ouverte, les lèvres desséchées, le front brûlant, comme un naufragé du désert
regarde la fraîche et verdoyante oasis au loin…
« Garçon ?
GARCON ! WOW ! Un rhum coca ! Y’a dix minutes que
j’attends ! »
« Oui, oui, j’arrive,
j’arrive. » le jeune barman s’éloigna, comme un somnambule.
Angelo pouffa.
« Nikos, Nikos, Nikos,
comme c’est facile de te faire perdre la tête…trop facile ».
L’italien se cala plus
confortablement sur son tabouret et entama son sport favori : chercher une
odeur, un parfum, qui le mettrait en condition.
Angelo ferma les yeux et analysa
son environnement. Pas pendant très longtemps, car ses sens l’avertirent qu’Il
était arrivé. Il s’attarda sur son odeur sucrée, qui surpassait incontestablement
tous les parfums présents dans la pièce, par sa finesse et sa sensualité. Le
parfum dont il s’était paré, Drakkar Noir, apparemment, loin de jurer avec ses
arômes, ne faisait, au contraire, qu’avantager Shun.
Angelo ne voulait pas se
retourner, pas tout de suite. Le désir qui naissait en lui troublait sa
perception. Il sentait Shun autour de lui, le frôler, le caresser, l’absorber
en lui, alors qu’Andromède se trouvait à plusieurs mètres de distance. Le
cancer rompit le charme, à regret, mais tomba sous le coup d’une autre magie.
Il se retourna lentement.
Andromède était à se damner,
gainé dans un pantalon moulant noir et un haut noir, entre le t-shirt et le
débardeur. Une mèche rebelle émeraude lui barrait le visage, lui donnant un air
aussi mystérieux que captivant. Le tissu moiré chatoyait sous les flashs de
lumières multicolores.
La splendide statue d’onyx arrivait
vers lui gracieusement. Arrivé à sa hauteur, Shun fit un geste du menton,
désignant les genoux de l’italien et demanda :
« Je peux ? »
« Mais je t’en prie »
dit Angelo, avec une voix plus rauque qu’il ne l’aurait cru.
Andromède s’avança
silencieusement, balança sa jambe droite vers l’arrière et enjamba le cancer,
comme on monte à cheval. Il se cala plus confortablement sur les genoux de son
compagnon et s’appuya sur les barres du tabouret, s’en servant d’étriers.
Son sourire s’accentua lorsqu’il
fit jouer les mèches bleues d’Angelo dans sa main, avant de le saisir
délicatement par le menton, pour lui donner un tendre baiser, rapidement suivi
d’un autre, plus passionné.
Angelo s’agrippa à la taille du
jeune homme et senti le regard furieux de Nikos dans son dos. Il se laissa
embrasser, savourant les saveurs subtiles de son cavalier.
Ce dernier entama la
conversation.
« C’est étrange comme tu
peux cicatriser rapidement pour certaines blessures… » dit-il en
détaillant le visage du Cancer, ou ne subsistait aucune trace de la bagarre de
l’après midi.
« … et beaucoup plus
lentement pour d’autres. » compléta Shun, tournant le visage d’Angelo
qu’il tenait par le menton, dévoilant son cou et le bleu encore visible, bien
qu’estompé.
Le fait que « sa »
marque subsiste encore le réjouissait d’une manière insolite.
« Je t’ai
manqué ? »
Angelo se disait qu’il n’était
qu’un pauvre pantin sans volonté devant tant de douceur et de perfection… ce
sourire… un mot de lui et il aurait tué père et mère…
« Oui… »
« Tant mieux ! Toi
aussi, tu m’as manqué… j’ai quelque chose pour toi »
Shun prit appui sur les barres,
pour se soulever, lui permettant ainsi de fouiller dans une de ses poches, dont
il sortit… une chaîne…
« Il n’y a pas de raison…
moi aussi, je marque mon territoire ! » dit-il gaiement, en nouant
l’attache dans la nuque du cancer… il continua sur un ton plus sérieux.
« C’est un bijou un peu
spécial, il est fait d’un des maillons de la chaîne d’Andromède… c’est Mu qui
l’a fabriquée, ainsi que le pendentif, il représente un phénix... Ikki a la
même… et maintenant, tu portes la mienne…».
« Pourquoi ? »
demanda Angelo, étrangement impassible.
« Je te l’ai dis, je marque
mon territoire, je… »
L’italien lui coupa la parole.
« Non, je connais la raison
pour laquelle tu me donnes cette chaîne. Ce que je voudrais comprendre, c’est
pourquoi tu me la donnes à moi… et non pas à Hyoga… »
Mais pourquoi posait il une
question aussi stupide ?! Andromède lui tombait dans les bras, se donnait
à lui beaucoup plus profondément qu’Angelo ne l’avait envisagé, alors pourquoi
tout gâcher maintenant ? L’italien était si près du but…
Shun le regarda, comme pétrifié…
« Je t’en prie Shun, il n’y
a encore que vous deux et les bronzes, pour se voiler la face. Ça se voit comme
le nez au milieu du visage… »
Malgré lui, le cancer continuait…
être troublé à ce point ne lui était jamais arrivé. Il ne voulait pas être un
produit de substitution, remplacer Hyoga ne l’intéressait pas. Il voulait
l’exclusivité. Angelo voulait être le seul. Il l’ignorait ou refusait d’y
réfléchir : le seul quoi ? Son seul amant ? Son seul amour ? Le
seul à… l’aimer ?
Andromède baissa la tête, prenant
une profonde inspiration, cherchant sans doute les forces qui lui permettraient
de parler, de s’expliquer, à moins que ce ne soit pour s’empêcher d’en dire
trop. Les mots jaillirent comme de l’eau.
« Je ne peux pas rivaliser
avec les morts… je n’en ai plus envie…
J’attends Hyoga depuis si
longtemps… je guette chacun de ses gestes, chaque mot, chaque regard, depuis
que je l’ai pris dans mes bras dans la maison de la Balance. C’est là que j’ai
compris.
Ca fait si longtemps maintenant,
presque quatre ans !
Depuis je l’attends, j’espère… J’espère
qu’il vienne auprès de moi… mais à chaque fois qu’il semble s’approcher, il s’en
va, retourne à ses ténèbres et se drape dans ses brumes de glace.
Il me laisse seul… à l’agonie. Hyoga
me tue ! »
Les larmes envahissaient ses yeux
si clairs.
Angelo, désemparé, mais néanmoins
attentif, pris sa main et la serra doucement…
« J’ai essayé de rester le
même pour lui. Shun, l’ami fidèle, le compagnon d’armes, tendre, doux,
attentionné, patient. J’ai essayé d’attendre qu’il s’autorise enfin à vivre, qu’il
se permette d’aimer. J’espérait seulement qu’il me regarde… autrement.
Mais après tout ces évènements
tragiques et la chance extraordinaire que nous avons eue, je ne veux plus
perdre une minute à me retenir d’exister. J’en ai assez de rester dans son
ombre, à attendre son bon vouloir. J’en ai assez qu’il me considère comme un animal
de compagnie doux et obéissant. »
Andromède regarda de coté et
secoua la tête de droite à gauche, avec véhémence.
« Je me trahi moi-même, en
essayant de rester fidèle à l’image qu’il a de moi. Ce Shun là n’existe plus.
Je ne suis plus un enfant de treize ans. Je suis vivant ! Je veux vivre,
maintenant, tu comprends ? »
Bien sur qu’Angelo le comprenait,
Shun en était certain. Il voyait ce visage qui avant lui paraissait dur et
sévère, mais qui était en fait marqué par la vie et lavé de sa naïveté. Le nom
dont on l’avait affublé prenait une autre signification.
Masque de Mort. Lui aussi, se
mourrait à petit feu, lui aussi, attendait de vivre… et se cachait sous un
masque d’indifférence et de mépris.
Il suffisait à Shun de libérer l’italien
de ce masque mortuaire, le Cancer lui ayant laissé, inconsciemment ou non, certains
indices, sur la manière de procéder. Andromède avait entrevu la faille dans la
carapace d’Angelo.
Tant pis s’il se damnait, tant
pis s’ils ne s’aimaient pas, pas comme Andromède l’aurait souhaité, en tout cas.
Ne plus être seul…
Au moins le cancer ne le considérait
pas comme intouchable, pas comme un être éthéré et asexué. Au contraire Angelo
le désirait et Shun se sentait revivre au contact des flammes qui dansaient
dans ces yeux azurs.
« Ce matin, quand je t’ai
quitté… je n’arrive pas à l’expliquer moi-même. Je me sens vivre avec toi…
quand je me vois dans tes yeux… je… je sens que tu me désires… et ça me plait…
je… j’en ai assez d’être une jolie statue de cristal qu’on expose quelques
fois, bien à l’abri derrière une vitrine et ensuite qu’on range dans son écrin
de velours, pour la protéger de la lumière.
Les gens s’approchent d’elle, mais
pas trop, elle est si fragile ! Ils l’admirent, disent qu’elle est belle,
qu’elle doit être douce, sans jamais s’adresser à elle, ou la toucher… sans
jamais vraiment la regarder.
Je n’ai rien de sacré… j’ai envie
qu’on me touche et pas seulement physiquement… »
Shun hésita quelques secondes,
fuyant le regard profond du Cancer, suspendu à ses lèvres.
« TU me touches, d’une
manière inimaginable. J’aime te parler, j’aime te caresser et t’embrasser.
Quand je suis avec toi, quand tu
me regardes, ça me brûle à l’intérieur, je perds mes moyens, j’ai les jambes
qui tremblent…
Hier soir… peut être que si
j’avais été sobre, tu ne m’aurais même pas regardé mais…
Je me sens si seul, comme toi…»
Shun prononça ces derniers mots,
la voix presque éteinte…
Angelo ne dit rien. Il souriait
simplement. Puis, le sourire de l’italien s’élargit. Shun le comprenait mieux
que quiconque et réciproquement. Le chevalier de bronze était d’une telle
clairvoyance.
Une étrange alchimie se nouait
entre eux.
Pas véritablement de l’amour, pas
seulement du désir…
Simplement une violente envie
d’appartenir à quelqu’un et de posséder l’autre, par delà le physique, la vertu,
les sentiments ou la morale… Un moment de passion volé au destin. Comme
une revanche sur la vie, qui vous reprends ce qui compte le plus pour vous,
sans vraiment vous l’avoir accordé un jour. Vivre intensément, sans
contraintes, ni barrières…
Vivre…
L’italien parla enfin.
« Nous n’avons pas la même
manière de lutter contre la solitude. Manifestement. »
Non, lui la trompait en se noyant
dans les relations futiles et sans lendemain. Que pouvait il espérer de
mieux ? C’était une machine de guerre. Maintenant, un fauve dangereux,
auquel la paix avait limé les crocs, neutralisant ainsi les derniers instincts
qui le maintenait debout. Le sexe, au moins, l’empêchait de penser, de se
souvenir…
Chacun sa façon de combattre,
chacun ses démons, mais le mal avait la même racine…
Angelo se ferma, tout comme il
ferma les yeux un instant avant de s’adresser à Andromède, plantant son regard
cobalt dans le sien…
« Tu joues à un jeu
dangereux, Shun. Je ne te mentirais pas en disant que la solitude ne me pèse
pas. La tienne devient lourde à porter et tu penses que je suis « ta »
solution.
Mais il faut que tu comprennes,
je suis imprévisible, n’ai pas d’attache et n’aime pas les contraintes. Je n’ai
jamais éprouvé de sentiments profonds envers quelqu’un, à part Athéna. Je
prends mon plaisir ou il se trouve, me fiche bien des conséquences et du mal
que je peux faire autour de moi.
Les autres t’ont mis en garde, à
raison. Certaines choses ont été exagérées, mais la base est réelle.
Demain n’existe pas. Si tu
t’attaches à moi, je te ferais souffrir, tôt ou tard.
La meilleure chose que tu aies à
faire maintenant, c’est de filer rejoindre Hyoga. Cette histoire l’aura
sûrement assez ébranlé pour qu’il réagisse. Au pire, ce n’est pas le seul
chevalier qui vaille la peine que tu t’y intéresses. »
Shun sera les dents
« Non tu ne m’échappera
pas toi aussi ! Ne fais pas semblant ! Je sais que tu tiens à
moi ! Je le sens !» pensa-t-il.
« Si tu te fichais
réellement des conséquences, tu ne me dirais pas de partir ! Si tu te
fichais de moi, tu aurais profité de la situation hier soir… »
Le regard d’Andromède se fit plus
intense.
« Et à vrai dire, Hyoga,
maintenant, je n’en ai plus rien à faire… Je te connais mieux que tu ne le
penses ! »
Angelo rit de sa remarque, bien
sur que Shun le connaissait bien, très bien, trop bien même. D’une certaine
manière, ils se ressemblaient.
Shun l’apostropha.
« Ce n’est pas ta main que
je te demande ! Donnes nous au moins une chance ! Je prendrais ce que
tu me donneras, je t’en prie ! »
L’italien restait silencieux, le
visage grave.
« J’ai envie d’essayer, de
construire quelque chose avec toi… on verra bien ou ça nous mène… Et toi ?
Tu en as envie ? Tu crois qu’on peut faire un bout de chemin
ensemble ? » questionna Shun, attendant impatiemment et redoutant tout à
la fois la réponse.
Angelo le dévisagea, surpris, les
pupilles démesurément agrandies. Lui, Andromède, qui lui faisait une telle déclaration ?
Celle-ci était sincère, il n’en avait aucun doute.
C’était trop beau pour être vrai.
Il hésita…
Pour une fois que la vie lui
faisait un cadeau, même s’il savait qu’elle le reprendrait tôt ou tard, Angelo
n’allait pas refuser.
« L’important, ce n’est pas
la destination, mais le voyage… »
Angelo souriait timidement, les
yeux brillants et ne contrôlait plus vraiment sa voix. Le plus grand engagement
qu’il ait pris de toute sa vie, après son sacerdoce de saint. Il n’était pas
doué pour les longs discours et moins loquace que son compagnon, en tout cas, dans
les moments sérieux. Shun comprendrait sûrement, il l’avait si bien compris
jusqu’ici.
« Shun, voilà que je me mets
à parler comme une midinette maintenant. Ma réputation est définitivement
fichue…»
Encore une fois, lorsqu’ Angelo
perdait le contrôle, il se servait de l’humour comme bouclier, ce qui le
rendait d’autant plus touchant aux yeux de Shun. Ce dernier se blottit au creux
de l’épaule puissante, le regard noyé de larmes, écoutant le ronronnement sourd
des flots de sang parcourant Angelo.
A l’opposé de la salle, dans un
recoin sombre, un jeune homme blond assistait à la scène, misérable. Hyoga
était arrivé bien avant le cancer, comptant tromper sa solitude dans cet
endroit glauque.
Rester seul ? Au moins, le
bruit de la foule l’anesthésiait et ici, il était tout sauf seul.
Retrouver les bronzes ? Il
n’avait aucune envie de les voir.
Le Cygne connaissait le
« Flesh for Fantasy » de réputation et l’avait choisi, parce que
Seiya et Shiryu n’y viendraient sûrement pas. Le jeune russe ne s’attendait pas
à y voir venir le Cancer, seul. Non, il pensait qu’ « Angelo » était
bien trop « occupé » pour quitter son temple.
Sa première idée avait été de
continuer son « explication » avec l’italien, mais de manière plus
radicale. Puis il se ravisa.
« Connais ton
ennemi ».
Pourquoi le Masque de Mort venait
dans cet endroit, si ce n’est pour « tromper » Shun ? Son ami
était bien naïf pour donner ainsi sa confiance à un être dénué de scrupules.
A peine Andromède conquis, le
cancer reprenait sa chasse et la première victime serait le jeune barman,
assurément. Quelle ordure !
Une aura familière et chaleureuse
le détrompa. Hyoga regarda avec stupeur Shun se frayer un chemin parmi les
danseurs, venir s’installer à califourchon sur son amant et l’embrasser
langoureusement. Une boule énorme se format dans la gorge du Cygne, qui ne fit
qu’augmenter de volume lorsque Shun passa son seul et unique bijou (auquel il
tenait particulièrement) au cou de Masque de Mort : sa propre chaîne,
jumelle de celle d’Ikki.
Hyoga se préparait à fuir
lamentablement, à l’agonie, lorsqu’il remarqua qu’ Andromède était perturbé :
il écoutait le saint d’or, puis se mit à parler à son tour, longuement. Shun
avait une expression si triste, si douloureuse, ses magnifiques yeux verts
s’emplissaient de larmes.
Ce fut au tour du saint d’or de
s’exprimer, froidement. Andromède se crispa un peu plus, semblant argumenter.
« Cancer, Pourquoi joues
tu ainsi avec lui, espèce de monstre ! Tu ne vois pas qu’il… »
Hyoga reprit espoir. Assistait-il
à une rupture ? Oui, c’est ça ! À peine commencé, que cela finissait
déjà. Le Cancer se lassait vite de ses jouets. Une fois séduites, ses conquêtes
n’avaient plus aucun intérêt. Shun n’échappait pas à la règle.
Puis, la situation pris une
étrange tournure. Andromède prononça encore quelques mots, qui déstabilisèrent
son vis-à-vis. L’italien semblait intensément troublé, hésitant même. Ce
dernier répondit brièvement, mais la phrase qu’il prononçât semblait lourde de
conséquences. Le Cancer paraissait ému, incertain, attendri même…
Pour toute réponse, Shun se
blottit contre lui. Puis ils s’embrassèrent, comme on prête un serment. A cet
instant, leurs auras communiaient, aussi intensément que leurs lèvres.
« Tu as perdu »…
Cette constatation silencieuse,
que le cancer lui avait asséné d’un regard, prenait tout son sens.
Ce baiser brûlant scellait leur
union, aussi improbable fut elle. Shun s’offrait au gardien des portes de l’enfer
et celui-ci s’offrait également en retour.
Hyoga aurait dû le comprendre
plus tôt. Jamais Shun ne s’impliquerait dans quelque chose de superficiel ou bassement
physique. Non, il tenait au chevalier du Cancer et ce dernier le lui rendait
bien. Il n’y avait rien de pervers ou de scandaleux dans cette histoire. Par un
caprice du destin, Andromède était tombé amoureux du saint d’or et cet amour
était réciproque.
Le russe assistait aux débuts de
leur histoire. Shun rayonnait et curieusement, Masque de Mort aussi. L’italien
était transfiguré, l’aura de bonté d’Andromède semblant le gagner. Shun avait
réussi à toucher le cœur du Cancer et le lui avait dérobé.
« Etrange pouvoir que
celui de l’amour, qui peut vous changer en bête féroce, ou en agneau de
sacrifice » pensa-t-il.
Hyoga n’était pas de taille
contre cela. Il réalisa à cet instant l’ironie de la situation. Au moment même où
il perdait Shun, le russe comprenait la véritable nature de ses sentiments.
Trop tard.
Un autre, moins bête que lui,
avait su se faire une place dans la vie d’Andromède. Cet autre saurait se faire
aimer de Shun, cet autre saurait aimer Shun, mieux que Hyoga n’avait pu le
faire jusqu'à présent.
Aveugle, le russe l’avait été
toutes ces années. Shun attendait depuis tout ce temps… et s’était lassé de son
indifférence, de son mépris. Toutes les phrases sibyllines d’Andromède, ces
attitudes, ces sourires, tout prenaient un sens à présent…
Trop tard… Hyoga se cacha le
visage dans les mains et ses larmes coulèrent…
« Je t’aime Shun… » gémit-il
en sanglotant.
« Tu as perdu… »
Le cœur en lambeaux, Hyoga quitta
le night club, comme un somnambule. A quoi bon lutter, c’était déjà trop tard…
« Maintenant Hyoga, ne te
mêles plus de NOS affaires et va t en … »
« Tu as perdu… »
Ni la présence du chevalier du
Cygne, ni son départ ne furent remarqués par les deux amants.
Les deux chevaliers changèrent de
sujet, essayant de faire plus ample connaissance, tout en échangeant baisers,
marques d’affections et grands éclats de rire.
Soudain, Shun s’immobilisa, comme
pris d’une inspiration soudaine, se concentrant pour reconnaître le morceau de
musique qui commençait. Un sourire énigmatique s’étala sur son visage. Avec un
regard étrange, il dit au cancer de l’attendre sagement, sans bouger. Angelo le
regarda s’éloigner, intrigué.
Shun s’immobilisa au milieu de la
piste de danse et le dévora du regard, d’une façon qu’Angelo ne lui avait
jamais connue. Un léger sourire flottait sur les lèvres humides du jeune homme
et ses yeux parlaient un langage qui ne laissait aucun doute. Il désirait
intensément le cancer…
Un morceau de
« Deftones », « Change (in the house of flies) » envahit
l’atmosphère. (Ndla : on le retrouve dans le film « la reine des
damnées » (la suite d’ « entretien avec un vampire »),
c’est assez entêtant, hypnotique et sexy, je trouve. Mes excuses aux puristes
pour l’anachronisme, j’aime trop ce morceau !).
Shun répondant à la musique, se
mit à danser, d’une façon plus qu’aguicheuse. Il faisait rythmer son corps,
lentement et jouait avec ses cheveux, les yeux mi-clos.
La température augmentait
anormalement autour du jeune homme. Ses voisins de piste, mâles ou femelles, se
laissaient submerger par ses charmes, qu’il semblait offrir à la terre entière.
Angelo déglutit, son rythme
respiratoire anormalement élevé. Andromède lui lançait le plus doux des
sortilèges. Le voir exécuter cette danse lascive précipitait des flots de sang tumultueux
à travers son corps. Et le bronze était parfaitement conscient de ce qu’il
faisait.
Shun augmenta la pression d’un
cran, en faisant jouer ses mains sur son propre corps, frôlant la médaille
d’argent régulièrement, comme un appel.
Le cancer se devait de réagir,
avant que ses yeux ne lui sortent de la tête, ou qu’un jeune coq un peu trop
hardi vienne piétiner ses plates bandes. Il répondit avec plaisir à cette ensorcelante
invitation et rejoignit bien vite Shun sur la piste.
A temps. Un benêt tentait de lui brûler
la politesse. L’italien le mata du regard et l’importun fila la queue entre les
jambes, tétanisé par ce regard bleu électrique. Le male dominant exerçait ses
droits.
Angelo se posta en face de Shun, entrant
dans son jeu, calquant le rythme de ses hanches sur celui d’Andromède. D’abord
à bonne distance. Puis imperceptiblement, il se rapprochèrent, jusqu’à se frôler,
sans jamais se quitter du regard.
Shun arborait toujours ce
troublant sourire, qui aurait pu paraître pervers, si son visage n’était pas si
délicieusement ingénu. Angelo contourna doucement le bronze et se glissa contre
son dos, frôlant de son intimité le bassin de Shun, qui ne pu réprimer un
soupir.
L’italien posa sa main sur le
ventre de Shun et le plaqua doucement contre lui, tout en caressant son visage
avec sa joue. C’était lui maintenant qui donnait le tempo, toujours aussi
lascivement. Shun, soumis à l’enchantement, frémissait sous la délicieuse caresse
du souffle du cancer dans son cou. Il saisi la nuque bleue et la caressa
longuement.
Angelo brisa leur silence.
« Tu sais que danser comme
ça, c’est un véritable appel au viol ? »
« Je sais. Mais ce soir, je suis
en état de me défendre … » répondit Shun, dans un souffle, étalant un peu
plus son sourire.
La voix rauque de l’italien s’éleva
à nouveau.
« Contre eux, tu es de
taille. Mais contre moi ?»
« Contre toi ? Crois-tu
réellement que j’ai envie de me battre contre toi ? »
A ces mots, Shun se retourna
entre les bras du cancer et embrassa langoureusement son
« agresseur ».
Shun gémit en sentant le cancer
se frayer un chemin entre ses lèvres. Ils s’enlacèrent plus fermement. Angelo
lui murmura à l’oreille.
« Tu as encore envie de
danser ? » espérant de tout son corps que la réponse serait négative.
Le savoir si proche et être dans
l’impossibilité de lui faire l’amour à l’instant allait le rendre fou.Andromède,
soumis aux mêmes impératifs, répondit « non », d’une manière presque
inaudible, tant sa voix était cassée.
Angelo entraîna Shun à sa suite,
en le tenant par le poignet. Ils gagnèrent rapidement la ruelle, heureusement
déserte et disparurent ensemble dans des brumes dorées…
Le cancer plaqua Shun contre un
mur de sa chambre, plus violement qu’il ne l’aurait cru. Sa langue fouillait
Andromède de manière systématique et fiévreuse. Sa bouche, son cou, sa nuque…
Ce dernier gémissait, sentant son
corps réagir violement aux multiples stimulations du saint d’or. Il sentit
enfin une jambe puissante s’immiscer entre les siennes, plaquant l’érection de
l’italien presque contre son entrejambe enflé. A ce contact, Shun poussa un
faible cri, confirmant à son amant qu’il le posséderait bientôt.
Angelo pris conscience qu’il
devait se calmer rapidement, ou sa frénésie serait douloureuse pour Andromède.
Son corps n’était pas préparé, pas encore…
Pour rompre un instant le
contact, le cancer intima l’ordre de se déshabiller à Shun, qui s’exécuta,
docile, tandis qu’il ôtait à la hâte ses propres vêtements. Il ne pu réprimer
un petit rire devant la réaction d’Andromède à la vue de son érection.
L’italien se savait plutôt bien « équipé » pour parler pudiquement.
Et Shun devait réviser ses leçons de géométrie des volumes avec appréhension.
Il s’empressa de le rassurer.
« Ça va aller, ne
t’inquiètes pas… cependant, je ne vais pas te mentir, au début ce sera
douloureux. Mais ensuite, je t’assure que tu vas adorer… viens là…».
Angelo l’attira à lui, toujours
debout. Il l’enlaça tendrement et l’embrassa gentiment d’abord. Puis sa bouche
se fit plus exigeante et ses baisers de plus en plus profonds, tandis que ses
hanches ondulaient de manière à frotter son sexe érigé contre celui de Shun,
faisant s’accélérer encore et encore leurs respirations.
Shun se retrouva au milieu du
lit, ne sachant plus comment il s’était trouvé dans cette position. D’intenses
sensations troublaient sa raison. Le cancer l’embrassait follement et ses mains
s’attardaient délicieusement sur son ventre, ses hanches ou son sexe.
L’italien commença à descendre
vers la poitrine de Shun, mordillant les tétons dressés, faisant soupirer leur possesseur.
Il laissa de profondes et moites brûlures jusqu’au nombril, qu’il fouilla de sa
langue quelques instants, tandis que sa main allait et venait sur le sexe d’Andromède.
Sa bouche remplaça sa main, faisait gémir Shun, qui fermait les yeux, se
mordants les lèvres pour contenir ses plaintes…
Les mains d’Angelo frôlèrent l’intérieur
des cuisses pales du bronze, puis les obligèrent à se séparer. Une fois
l’intimité de Shun totalement dévoilée, l’italien glissa sa langue entre les
fesses rebondies, caressa la douce cavité avec virtuosité et les longs
gémissements qui s’élevaient autour de lui encourageaient sa quête.
D’une main, il fouilla à
l’aveuglette dans le tiroir de sa table de chevet et en sorti un tube.
Il abandonna l’exploration de
Shun, pour s’enduire le sexe du corps gras qu’il venait de prendre.
Andromède, revenant peu à peu à
la réalité, priait pour qu’Angelo ne le laisse pas longtemps dans cet état.
« Écarte encore un peu plus »
ordonna le cancer.
Les jambes obéirent, Shun ne
pouvait plus détacher son regard troublé du chevalier qui venait de lui parler,
déchiré entre les désirs de son corps et une crainte lancinante de la douleur
qu’il allait éprouver.
Angelo s’allongea complètement
sur lui, haletant, mais percevant les réticences de son partenaire.
« Détends toi… je te promets
de faire attention… »
Shun ferma les yeux, en sentant
la chair pulsante caresser l’entrée de son intimité. La caresse se fit plus
pressante, puis plus profonde.
Angelo progressait lentement,
faisant de son mieux pour contenir sa rage de le posséder violement. La
respiration de Shun s’accéléra encore, le cancer allait en lui toujours plus
loin, provoquant douleur et plaisir simultanément. Lorsqu’il sentit un point de
résistance, Angelo sembla contrarié et serra les mâchoires. Andromède était si
étroit.
Shun, à l’agonie, le supplia.
« Vas-y, vas jusqu’au bout,
je t’en prie… »
Sans dire un mot, l’italien
plongea son regard intense dans le sien, ses yeux se firent indéchiffrables.
« Aaaaaaaah !!!!….. »
Le cancer pénétra complètement
Shun, d’un puissant coup de rein, le faisait crier de douleur. Ce dernier
haletait violement, les larmes aux yeux…
« Pardonne moi, j’ai trop
envie de toi… » gronda le cancer, allant et venant, de plus en plus profondément,
de manière incontrôlable.
La douleur fulgurante s’estompa,
pour laisser place à d’étranges sensations, puis à un plaisir intense, la
pénétration se faisant plus aisée et encore plus profonde à chaque minute.
Shun ne retenait plus ses cris,
ni ses hanches, qui ondoyaient au rythme d’Angelo, frottant son propre sexe
contre le ventre d’airain. Il s’accrochait si fort au cancer que ses ongles
percèrent la peau, faisant couler un fluide rubis qui se mêla à la sueur de
l’italien.
Ce dernier grondait de plaisir
dans son cou ou contre sa bouche, savourant les saveurs sucrées salées qui affleuraient
sur la peau de Shun. Andromède se contractait par intermittences autour de son
sexe, l’amenant à chaque fois plus près de l’orgasme.
Shun n’aurait jamais cru
qu’autant de plaisir pouvait exister. Malgré lui, ses cris montaient en
puissance, ceux d’Angelo faisant écho.
Ce dernier devint frénétique et
dans un dernier soubresaut, se libéra en Shun. L’italien sentit le fluide tiède
se répandre contre lui. Shun avait détourné le visage, fermait les yeux et mordait
l’oreiller convulsivement.
Angelo se retira et n’osa plus
bouger. Il n’aurait jamais du le toucher, mais c’était plus fort que lui. Il
l’avait pris comme une brute, avait joui comme jamais... il en avait même
oublié d’utiliser des préservatifs… Le jeune bronze le rendait fou de désir.
Shun rouvrit les yeux, reprenant
son souffle et remarqua le visage crispé de son amant. L’italien prenait il
conscience que lui aussi avait joui violement ? Andromède embrassa fiévreusement
un Cancer déboussolé.
« Dis moi Angelo, c’est
aussi bon à chaque fois ? » demanda Shun, la voix cassée, essayant de
rassembler ses esprits.
« Tu, tu as vraiment
aimé ? » s’étonna le Cancer.
« Pourquoi, je ne l’ai pas
crié assez fort ?
Pas au début, c’est vrai, ça fait
un mal de chien. Mais après, oh wouaou ! J’ai cru que j’allais mourir !»
Shun se mit à rire, bientôt imité
par l’italien, amusé par les mimiques enthousiastes du jeune homme.
« C’est vrai, c’était
génial. Pour une première fois… »
Angelo s’interrompit, faussement
suspicieux.
« C’était réellement
ta première fois ? Tu es vraiment sur de ne jamais avoir joué au docteur
avec tes amis ?»
Il taquinait gentiment Shun qui
lui répondit, en gloussant.
« Nan, jamais. Je suis du
100 % pure laine vierge, euh, enfin, j’étais…».
Ils riaient.
« Tu ne m’as pas répondu,
c’est aussi bon à chaque fois ? »
Shun redevenait sérieux. Angelo
en avait encore envie… et son partenaire également.
« Ça peut même être encore meilleur ! »
répondit le Cancer, entre deux baisers, d’une voix chargée de promesses.
Après s’être de nouveau servi du
tube, Angelo fit rouler Shun sur le coté. Il le prit doucement et constata avec
plaisir qu’il y avait moins de résistance. Cette fois ci, il ferait durer le
plaisir aussi longtemps qu’il le pourrait. Il lubrifia la cavité et changea de
position.
Shun ressentit de nouveau la
douleur, mais moins fortement et moins longtemps que la première fois. Il se
mit à sourire en sentant le plaisir revenir aussi vite. L’italien allait et
venait en lui d’une manière si délicieuse. Andromède fut surpris de sentir déjà
le cancer se retirer, mais c’était pour le rallonger sur le dos et le reprendre
aussitôt.
Angelo joua un moment à cela,
pénétrant et se retirant, au grès de ses changements de position, en cherchant
une qui plairait à son jeune partenaire.
Shun se laissait totalement
diriger, prenant plaisir à être pris encore et encore.
A à peine 17 ans, il découvrait
le sexe, avec un homme de 10 ans son aîné et bon sang, il adorait ça !
Andromède s’était retrouvé à
quatre pattes sur le lit, l’italien ondulant légèrement derrière lui, le
faisant soupirer de plus en plus fort. Angelo voulu encore changer de position,
mais Shun refusa de bouger cette fois ci. Ok, ça lui convenait aussi.
Le Cancer assura sa prise en
maintenant les hanches d’Andromède, ralenti ses mouvements, mais leur donna
plus d’ampleur. Le résultat ne se fit pas attendre, le jeune homme soumis se
mit à gronder, sous les vagues de plaisir qui déferlaient de ses hanches. Il se
contracta autour du cancer, lui arrachant des gémissements satisfaits. Shun en
pris note et tenta de contrôler ses spasmes. Il tentait de les déclencher
lorsqu’ Angelo était au plus profond en lui. Après quelques tentatives
infructueuses, Andromède atteignit son but, extirpant de profonds râles au
Cancer. Il leur avait fallu quelques instants pour s’accorder, mais maintenant,
leurs rythmes étaient parfaitement synchrones.
« Shun… oh… Shun… C’est bon !
Haaan… C’est bon ce… ce que tu me fais… Shun… »
Angelo venait de s’étendre sur le dos de son
partenaire, toujours à quatre pattes et lui susurrait son plaisir à l’oreille,
tantôt avec des mots, tantôt avec de longues plaintes lascives. Andromède mêlât
bientôt ses gémissements aux siens, lorsque l’italien commença à le masturber.
Shun, instinctivement, écarta
encore les jambes et le rythme de leurs hanches s’intensifia. Les doigts
crispés dans les draps, il ne pouvait plus se retenir de crier.
« Oui… oui… encore…
han ! Encooore ! Ne t’arrêtes pas ! … Haaaaa ! Ne t’arrêtes…
jamais… »
Angelo essaya de ralentir la
cadence, pas maintenant, pas encore. Il n’arriva à se maîtriser que quelques
minutes, son corps reprenant bien vite ses droits.
Leurs voix éraillées par le désir
se répondaient, hypnotiques, clamant leur intense bien-être. Angelo saisi Shun
par les cheveux, l’obligeant à se cambrer un peu plus, l’amenant aux frontières
de l’orgasme par ses mouvements furieux.
Deux clameurs puissantes s’élevèrent
de leurs gorges, quasiment simultanément, accompagnant leurs bas ventres
parcourus par la foudre. Ces clameurs se changèrent en grondements… Angelo
continua encore à onduler, convulsivement, prolongeant leurs orgasmes. La
semence chaude de Shun lui coulait sur les doigts.
Angelo retomba sur le dos, hors
d’haleine, très vite imité par Shun, qui vint se blottir au creux de ses bras. Lorsqu’
Andromède eut repris un souffle presque normal, il ne pu s’empêcher de parler.
« Si j’avais su que c’était
aussi bon, j’aurais commencé bien plus tôt ! »
L’italien éclata de rire. Shun
était si désarmant avec sa franchise !
Andromède se redressa sur un
coude, faussement vexé
« Quoi, qu’est ce que j’ai
dit de drôle ? J’adore le sexe et alors ? Ce n’est pas amusant ! »
faisant redoubler l’hilarité du saint d’or.
Il pouffa à son tour.
« Oh, oui, je vois ça ! »
répondit Angelo, entre deux crises de rire.
« Ben quoi ? Tu n’es
pas content d’avoir un nouveau « disciple » ? » fit ingénument
Shun. L’italien se calma et lui sourit, tendrement.
« Si, très content ».
le cancer enserra le jeune homme
contre lui, faisant jouer sa main dans les mèches émeraudes, embrassant de
temps à autre son front, les yeux perdu dans le plafond.
Andromède remarquait les
changements qui s’opéraient sur le visage de son compagnon. Il ne portait plus
ce masque méprisant, ironique, qui glaçait aussi bien les chevaliers les plus
aguerris que les disciples.
Depuis le début de la soirée, son
visage s’était transformé. Il ne lui jouait plus la comédie et se laissait
aller complètement. Angelo lui faisait confiance.
Shun trouvait le sourire du
cancer irrésistible, tout comme son expression terriblement voluptueuse pendant
l’amour. Il se réjouit à l’idée d’être le seul à en profiter et se cala plus
confortablement contre Angelo, qui resserra encore son étreinte.
Shun soupira d’aise, appréciant
cette tendre complicité, il finit par s’endormir, bercé par les battements de
cœur du saint du cancer.
Angelo battit des paupières,
émergeant lentement d’un sommeil profond. Le soleil se levait. Ses rayons
rasants se frayaient un chemin à travers les vieux volets de bois de la fenêtre
de sa chambre, nimbant la pièce d’une lumière chaude et caressante.
La respiration régulière de Shun
lui indiqua qu’il dormait encore, le dos calé contre sa propre poitrine, tous
les deux couchés sur le côté droit. L’italien se redressa un peu, pour le
regarder. Son visage paisible reposait sur l’oreiller blanc et ses cheveux
sombres, étalés en corolles mettaient en relief sa délicate peau diaphane. Ils
avaient fait l’amour un bonne partie de la nuit. Quelle nuit magnifique !
L’italien avait été agréablement
surpris de la docilité de Shun, qui s’était rapidement muée en un certain
appétit. Andromède découvrait les joies des relations intimes avec constance et
application. D’une timidité (toute relative) due à son inexpérience, il était
devenu passionné et même inventif, en explorant ses propres capacités à donner
du plaisir.
Ce qui impressionnait le plus le
cancer, c’était la confiance que lui témoignait Shun, en se donnant à lui sans tabou,
ni conditions. Même soumis à ses caresses, Andromède restait pur. Leurs
étreintes, bien que passionnées, n’avaient rien des relations perverses que
l’italien entretenait d’habitude. Leur intimité sexuelle était un des aspects
de leur lien étrange, mais pas un but en soit.
Angelo n’aimait pas les dimanches
matins. C’était toujours un moment pénible, ou il devait chasser sa ou ses conquêtes
d’une nuit, ce qui entraînait discussions, cris, disputes, insultes, ou larmes.
Cela n’arriverait pas ce matin, cette constatation le fit sourire. Il se calla
plus étroitement contre Shun, enveloppant sa taille de son bras libre et se
rendormi, la joue collée à la sienne.
Shun émergea à son tour, une
heure plus tard. Il sourit en sentant un corps puissant blottit contre le sien.
Le souffle chaud et régulier d’Angelo caressait son visage et Shun n’osa pas
bouger de peur de le réveiller. Il ressentait encore les effets d’une fatigue
loin d’être désagréable, conséquence de sa première expérience sexuelle, qui se
révélait plus que satisfaisante. Angelo était un amant extraordinaire, doux, patient,
sensuel, attentionné et… terriblement expérimenté. Andromède rougit de plaisir
en se remémorant certains instants de la nuit passée. Si toutes leurs nuits
communes se révélaient aussi agréables… Ses joues devinrent cramoisies.
Shun découvrait un nouveau monde,
attirant, érotique, captivant. Son guide l’était tout autant. Il aimait la
manière qu’avait le Cancer de l’initier, à la fois douce et sensuelle, mais
aussi, terriblement avide, presque animale. Si Andromède n’aimait pas qu’on
essaie de le dominer, il recherchait pourtant à ce que l’italien prenne le
pouvoir sur lui. Mais autant ses camarades bronzes, Hyoga y compris, prenait
d’autorité l’ascendant, autant Angelo attendait un accord tacite de sa part.
A chaque fois, Shun avait
provoqué les situations qui les avaient amenés à se rapprocher. Shun avait été
à l’origine de « leurs premiers baisers », sous les colonnades et
dans la cuisine du temple du cancer. C’est Shun qui par ses paroles ambiguës,
avait poussé le saint d’or à l’emmener dans le salon, ou il avait presque fait
l’amour. C’est Shun encore qui l’avait chauffé à blanc sur la piste de danse,
ce qui les avait entraîné directement au lit. Shun, Shun, Shun…
Si Angelo semblait mener la
danse, c’est Andromède qui détenait le vrai pouvoir. Tout ce qui s’était passé
était la volonté de Shun et le cancer pliait au moindre de ses caprices, allant
même jusqu’à humilier Hyoga, suivant les ordres non formulés d’Andromède.
Peut être était-ce cela qui
rendait Angelo si attirant à ses yeux, cette façon toute particulière qu’il
avait de lui appartenir, lui qui se prétendait indomptable. A moins que ce ne
soit l’inverse, que ce saint charismatique ait tant de magnétisme qu’il amène
Andromède pile là où il voulait. Que Shun ait l’illusion de tout contrôler,
alors qu’Angelo était le grand marionnettiste. Peu importait. Shun se trouvait
dans ses bras, c’était l’essentiel.
Le rythme respiratoire d’Angelo
se modifia et il émit quelques grognements, en revenant des bras de Morphée. Instinctivement,
le cancer resserra son étreinte autour de Shun, sentant confusément qu’il était
éveillé. Après quelques instants de silence, il articula
« Bonjour… »
Shun se détendit et mêla ses
doigts à ceux de la main libre du Cancer.
« Bonjour… »
Angelo continuait à grogner un
peu, en enfouissant son visage dans le cou de Shun, provoquant des chatouilles.
Des lèvres, il caressa la jugulaire d’Andromède et y planta lentement un baiser
sonore, avant de soupirer d’aise.
« Bien dormi ? »
question légèrement ambiguë, de part le ton employé.
Shun hésita avant de répondre.
« Pas assez. D’habitude je traîne
au lit le dimanche… » espérant que le sous entendu serait relevé.
« Mais il n’y a pas de
raison de changer tes charmantes habitudes pour moi… »
L’italien fit rouler le jeune
homme et s’allongea sur lui, avant de l’embrasser. Shun répondait suavement à
ses baisers, laissant ses mains jouer sur sa peau ambrée.
« Lino, tu es
insatiable… » ricana Andromède.
« Ne joue pas les innocents,
ça ne prends plus ! Qui m’a réveillé cette nuit pour que je le
câline ? Hum ? Et pas qu’une seule fois… »
« Lino » reprit ses
baisers…
Pendant leurs rares moments
calmes, ils avaient eu le temps de discuter un peu. Shun trouvait paradoxal que
le chevalier le plus dur du sanctuaire porte un prénom aussi charmant. Angelo
lui raconta alors brièvement ses quelques souvenirs.
L’Italie, sa mère, qui l’avait
appelé ainsi car pour elle, son fils était un cadeau du ciel : « Mio
Angelino », mon petit ange… les jours heureux passés auprès d’elle.
Ces mots n’appartenaient qu’à
elle et pendant longtemps, il avait refusé qu’on l’appelle ainsi. Sa formation
de chevalier l’avait conforté dans cette attitude, ainsi que sa fonction
d’assassin. Le petit ange était mort avec sa mère. Masque de Mort avait occulté
son passé, l’effaçant un peu plus à chaque nouveau visage apparaissant sur les
murs de son temple.
Son véritable prénom n’avait
refait surface que depuis peu, Athéna refusant obstinément de l’appeler
autrement, jugeant « Masque de Mort » trop macabre. Shun avait trouvé
son petit surnom encore plus adorable, mais ne se sentait pas le droit de l’utiliser,
alors, il avait trouvé ce diminutif, « Lino ». Le principal intéressé
n’émit aucune objection.
Les choses ne dépassèrent pas le
stade des baisers. Ils se câlinaient simplement, partageant un moment de
tendresse.
« Hummmm, une bonne douche
me ferait du bien » reprit Angelo.
« Ce n’est plus de mon âge
des nuits pareilles » fit il en prenant la voix d’un vieillard…
Shun éclata de rire. Angelo se
leva et se dirigea vers la salle de bain, non sans lancer une œillade à son
amant, qui s’étirait comme un chat, occupant tout l’espace disponible du lit.
Ce lit qui lui semblait bien vide
tout à coup…
Andromède entendait l’eau couler
depuis la chambre et n’avait pas envie de rester seul. Shun se leva sans bruit
et entra dans la salle de bain. Il se dirigea vers la cabine de douche, déjà
bien embuée et fit glisser la paroi. La vapeur d’eau lui sauta au visage.
Le cancer lui tournait le dos,
les épaules barrées de profondes griffures. Celui-ci tourna la tête seulement
et resta sous le jet brûlant. L’eau miroitait sur sa peau en millier de perles
de verre, s’accordant à la limpidité de son regard. Son visage semblait si
doux, si calme, orné de petites gouttes de pluie azur. D’un sourire, il invita Shun à entrer.
Ce dernier accepta volontiers et
referma la cabine derrière lui. Shun réalisait son fantasme de la veille :
se retrouver seul avec lui dans une toute petite cabine de douche. Et cette
fois-ci, Hyoga ne viendrait pas l’interrompre.
« Et c’est moi qu’on traite
« d’insatiable » ! » ricana Angelo.
« Lino, viens… » supplia
Shun entre deux baisers.
Ils n’arrivaient pas à se
rassasier l’un de l’autre. Leurs corps n’avaient qu’un objectif, se retrouver
et se fondre ensemble. Ils ne tardèrent pas à l’atteindre.
Shun restait blotti contre ce
corps ambré qui venait de l’aimer passionnément, la joue posée sur l’épaule de
son amant. L’eau tiède tentait de se frayer un chemin entre leurs deux chairs
enlacées.
« Lino ? »
« Hum ? »
« Au bout de combien de
rapports par jour ça tourne à l’obsession ? »
Le rire d’Angelo fit vibrer son
corps. Shun senti les mains de Lino le quitter, ce dernier tentait de compter
sur ses doigts.
« Alors, voyons, une fois…
deux fois… trois fois…. hum… »
Shun regardait Angelo qui faisait
semblant de compter mentalement en marmonnant, puis de perdre le compte, en
fronçant les sourcils…
« On a largement dépassé le
stade de l’obsession Shun ! »
Ce dernier embrassa
le Cancer sous le menton, en souriant.
« Alors, on en est à quel
stade à ton avis ? »
La voix d’Andromède se fit
sensuelle et caressante.
Il réalisa qu’il tombait amoureux
de ce bel italien aux yeux cobalt… une seule nuit dans ses bras et il tombait
amoureux…
Non, Shun se mentait à lui-même, il
avait eu le coup de foudre bien avant cela. Cette nuit passionnée n’avait été
qu’un révélateur d’un trouble plus ancien.
Est-ce que cela avait
véritablement une importance maintenant ?
Angelo avait balayé le souvenir
de Hyoga en un instant. Angelo était le seul qui comptait à présent. Le seul…
Lino repoussa d’un geste tendre
les mèches humides qui collaient à la frimousse de l’ange qui se tenait tout contre
lui, puis, pris son visage dans sa main, caressant du pouce ces lèvres de
velours dont il n’arrivait déjà plus à se passer.
Etait il aveugle pour ne pas
l’avoir remarqué avant ?
L’ovale parfait de son visage,
des lèvres vermeilles, charnues comme un beau fruit mur, un regard couleur
jade, profond, ou deux flammes passionnées dansaient au rythme de ses émotions.
Ces flammes ne dansaient que pour lui maintenant.
Shun s’était énormément
transformé dans la dernière année écoulée. Il avait grandi physiquement et mûri
psychologiquement, lui qui semblait figé dans le temps depuis la bataille du
sanctuaire, alors que ses camarades avaient évolué régulièrement, tant
physiquement que mentalement.
C’était Aphrodite le premier qui
lui avait fait remarquer ces changements. Le chevalier des poissons fantasmait
sur Shun depuis longtemps, mais depuis un an, cela s’était aggravé, sentant
l’adolescent arriver à sa maturité sexuelle, donc devenir un amant potentiel.
Cela amusait Angelo de voir le suédois se mettre dans tous ces états lorsqu’
Andromède se trouvait à proximité. Le Cancer le traitait de pédophile pour le
faire enrager, ce qui fonctionnait merveilleusement bien.
Lui semblait immunisé contre ses
charmes, jusqu’à vendredi soir, jusqu’au moment ou Shun l’avait rattrapé par le
bras et l’avait défié du regard. Là, une étrange sensation avait parcouru la
colonne vertébrale du Cancer. Andromède l’avait maté du regard. Cela ne lui
était plus jamais arrivé depuis qu’il était chevalier. Il s’était rassis, à ce
moment là, encore inconscient du fait d’être sous l’emprise de Shun.
Quel âge avait-il ? Treize
ans à peine lors de la bataille du sanctuaire. Dix-sept depuis quelques
semaines. Il conservait encore quelques caractéristiques d’adolescent, mais
d’ici un an ou deux, Shun sera à l’apogée de sa beauté. Il aura encore grandi,
peut-être même dépassera-t-il le Cancer en taille, Ikki étant assez grand lui
aussi.
Angelo se dit qu’il aurait du
travail pour repousser les prétendant(e)s et tiqua. Il venait de se projeter
dans l’avenir et s’y voyait encore avec le saint d’Andromède.
« Alors, on en est à quel
stade à ton avis ? »
La phrase tournait dans sa tête. Que
pouvait il répondre à cela… il l’ignorait lui-même.
« On devrait sortir de là
avant qu’il nous pousse des branchies… » plaisanta Angelo.
« Touché » pensa
Andromède.
Angelo faisait de l’humour, donc
il était déstabilisé… il regarda son amant, son amour, opérer une retraite
stratégique dans sa chambre, pour se rhabiller. Il en profita pour admirer sa
plastique d’un œil gourmand, en en particulier ses fessiers, qu’il trouvait
très appétissants.
Shun traîna dans la salle de
bain, puis se dirigea lui aussi vers la chambre. Il se blotti encore humide et
chaud contre le dos d’Angelo et laissa ses mains explorer les abdominaux
marqués du Cancer, en lui embrassant les épaules. Il se décida à parler.
« Tu as des projets pour
aujourd’hui ? » demanda-t-il, le plus ingénument possible.
Sans se retourner, mais appréciant
visiblement les caresses, Angelo répliqua.
« Oui et non. J’avais pensé
faire un tour sur la côte. Tu veux te joindre à moi ? »
« Hum, hum. Je m’occupe du
déjeuner, on se retrouve dans une heure devant ton temple ? »
Angelo se retourna et embrassa
les lèvres offertes du jeune homme.
« Ça me va. File d’ici avant
que je ne t’attache à ce lit… » gronda-t-il contre ses lèvres.
« Ne me tente pas »
souffla Shun.
Puis à regret, il se libéra de sa
prison de chair, se sécha, s’habilla, puis disparut dans l’entrée, non sans
voler au passage quelques baisers.
Angelo l’attendait appuyé contre
une colonne. Il leva la tête en entendant ses pas dans les escaliers. Il ouvrit
des yeux tout ronds en constatant que Shun n’avait qu’un simple t-shirt blanc
sur le dos, avec un jean délavé et une ceinture de cuir noir. Ce qui lui allait
à ravir…
Une version moderne et nettement
plus virile du petit chaperon rouge se présentait à son temple, avec son panier
d’osier…
Le loup qui sommeillait en lui
avait une envie folle de le dévorer… tout cru.
Lui s’était vêtu d’un jean blanc
et d’un pull marine, fin octobre, les bords de la méditerranée était froids, en
particulier à cause du vent. Les Saints ne craignaient pas particulièrement ce
temps, mais…
« Tu vas avoir froid comme
ça… l’air est frais en bord de mer. » constata le Cancer.
Shun regarda son t-shirt d’une
manière dubitative et sourit en venant lentement se coller à l’italien qui n’en
espérait pas tant.
« Tu me réchaufferas ? ».
Shun avait pris pas mal
d’assurance en matière de séduction, au grand plaisir de l’objet de toutes ces
attentions.
« Je vais commencer tout de
suite »
Il frôla les lèvres de Shun, puis
disparu un court instant, pour revenir avec un pull gris.
« Met ça !».
Shun s’était retrouvé à embrasser
le vide et allait bougonner contre l’impudent qui l’avait laissé en plan. Mais
cette attention était si charmante !
Andromède enfila le pull, juste
un peu trop grand pour lui. A son grand plaisir, le vêtement embaumait Angelo…
finalement, il avait bien fait de ne mettre qu’un t-shirt.
L’italien prit la main de Shun et
l’attira contre lui. Il l’embrassa tendrement pendant qu’il concentrait son
aura pour les transporter tout deux vers la côte.
Shun émergea des brumes dorées
dans les bras du saint d’or, la bouche collée à la sienne. Il taquina le
cancer.
« Méfies-toi, je vais
prendre goût à la téléportation ! »
Ce dernier lui sourit et commença
à marcher en le tenant par la main, lui volant son panier de l’autre.
« Romantique et galant !
» pensa Shun, c’était vraiment loin de l’image du Cancer qu’avait le
sanctuaire. Andromède n’aimait pas qu’on le materne, mais là, c’était
différent. Etre l’objet de toutes ces attentions, de la part du cancer, le
remplissait de bien être.
Ils marchèrent une bonne demi
heure, devisant joyeusement et s’installèrent à l’abri du vent, derrière une
barre rocheuse.La vue était superbe. La mer semblait venir se fracasser à leurs
pieds, alors qu’ils étaient plus haut, bien au sec, sur une étendue de sable
fin.
Shun étendit une couverture au
sol, sur laquelle Angelo s’installa, callant son dos contre un rocher. Andromède
vint se blottir contre lui, au creux de son épaule. L’italien jouait avec les
mèches vertes, les yeux rivés sur le large, comme son amant. La mer gris bleue,
qui allait et venait dans un ballet iodé, ramenant avec elle le chant de ses
vagues et des oiseaux de mer en maraude.
« C’est magnifique, je ne
connaissais pas cet endroit… » murmura Shun, charmé.
« C’est un peu mon repère…
je viens souvent ici. Je l’ai découvert peu après la fin de la guerre. Ça
m’apaise d’être là. » répondit Angelo, observant de plus près une mèche
émeraude, qu’il faisait jouer entre ses doigts.
« Je m’y suis même endormi
plusieurs fois ».
« Et tu y fais l’amour
aussi ? »
Shun se mordit la lèvre, quel
idiot ! Il avait senti Angelo se crisper. Le Cancer lui faisait des confidences
et Andromède gâchait tout par sa question déplacée.
« Non, je n’ai jamais fait
l’amour ici. » murmura Angelo, troublé par cette question.
Il suspendit son manège avec les
cheveux de Shun.
« En fait, j’y viens
toujours seul, d’habitude. »
Le Cancer venait de réaliser
qu’il avait naturellement emmené Andromède dans son refuge, sans y avoir
réfléchi auparavant. Même Shura, son meilleur ami, ne connaissait pas cet
endroit. Il en ignorait même l’existence, le cancer ne lui parlant jamais de
ses longues sorties méditatives.
Le cœur de Shun rata un
battement. Il était le premier à venir ici… le premier ! Le seul à qui
Angelo faisait suffisamment confiance pour lui parler de cet endroit. Andromède
se leva sur un coude et chercha les lèvres de son compagnon. Il les goutta
longuement, puis laissa sa langue timide partir à la reconquête d’un pays de
miel. Un long, un interminable baiser, doux, langoureux, où chacun explora
l’autre, comme s’il se découvrait pour la première fois…
Angelo reposa la tête sur le
rocher.
« Wouaow, doucement garçon,
j’ai le cœur fragile… »
« Ne t’inquiètes pas pour
ton cœur, j’en prendrais soin, je te le promets » susurra Shun, reprenant
le baiser là ou il l’avait laissé.
L’ambiguïté de leurs discours
n’échappa pas à Andromède. Il priait intérieurement pour qu’Angelo se laisse
aller et lui donne ce que Shun attendait véritablement. Son cœur…
Le cancer se sépara de lui, au
grand regret d’Andromède. Ce dernier adorait le contact de ses lèvres et leur goût
suave, enivrant.
« Je commence à avoir une
petite faim. Pas toi ? » questionna Lino, subitement très amical.
Shun se demanda un instant si ce
n’était pas une invitation à une occupation beaucoup plus physique et se mordit
la lèvre en voyant l’italien attraper le panier.
Grr… Andromède se maudit
intérieurement. Il allait falloir jouer serré. Un animal sauvage ne s’apprivoisait
pas si vite. Patience.
Angelo essayait tant bien que mal
de dissimuler son trouble. L’idée de sa « faim » subite n’était pas
très délicate, mais il n’avait pas trouvé mieux sur le moment, incapable de se
concentrer convenablement.
L’italien se trouvait aussi déstabilisé
que la veille, après que Shun l’ai embrassé sous les colonnes. Il aurait
souhaité que cela dure plus longtemps, mais, le cancer avait… peur. Le saint
d’or perdait le contrôle de la situation et c’était une chose qu’il détestait
par-dessus tout. Paradoxalement, sa nouvelle intimité sexuelle avec Andromède
ne le gênait aucunement, il se sentait en terrain connu. Mais lorsque Shun
l’embrassait comme ça, Angelo avait l’impression de se noyer, se noyer dans un
océan de volupté. Ce n’était pas désagréable, c’était même grisant.
C’était… nouveau…
L’italien n’avait vraiment pas
l’habitude qu’on ait des égards envers lui et encore moins de la tendresse, ou
de l’amour. De l’amour ?
A cette pensée, le cœur d’Angelo
s’emballa.
« Ne rêves pas ».
Tout cela ne pouvait être que
temporaire. Shun ne pouvait pas s’amouracher de quelqu’un comme lui. Tôt ou
tard, Andromède partirait dans d’autres bras que les siens. Cette pensée lui
déplaisait fortement.
Le cancer éprouvait tout un
éventail de sensations qui lui étaient inconnues jusqu’alors, qu’il ne savait
pas nommer, mais qui le mettait dans un état étrange, apeuré, colérique et
extatique à la fois.
Un peu comme les décoctions
« spéciales » d’Aphrodite, qui décuplaient toutes les sensations. Si
Shura l’apprenait, il en rirait pendant tout le siècle à venir. Les paroles du
capricorne revinrent le narguer.
« Ou là ! Plus de
douze heures avec le même partenaire ? Tu ne serais pas en train de tomber
amoureux par hasard ? »
Naaaan ! Shura se trompait,
Angelo était incapable d’aimer. Ce genre de sentiments, c’était pour les
humains, pas pour les assassins.
Il « aimait bien »
Shun. Point barre. C’était une pause, une parenthèse, une mer calme entre deux
tempêtes dans sa vie. Ils avaient passés un « accord ». Un temps
ensemble, pour voir ou ça les mènerait, histoire de ne plus être seuls et de
passer des nuits bien au chaud sous la couette. Tu parles !
Alors pourquoi mourrait-il d’envie
de garder ce fichu japonais serré contre lui ? Pourquoi faisait-il ses
quatre volontés sans regimber, bien au contraire ?
Angelo essaya de reprendre pied,
refusant d’aller plus avant dans cette réflexion troublante.
« Qu’est ce que tu nous a
préparé de bon ? »
« Hum, voyons, nous avons
une salade composée, des œufs durs, du pain et de la feta et des fruits… et
comme boisson, du raki (ndla : vin grec). Désolé, j’ai paré au plus pressé ! »
s’excusa Shun.
« C’est très bien comme
ça ! »
Angelo déboucha la bouteille de
vin, pendant que Shun préparait les assiettes. Le cancer lui posa des questions
sur sa formation de saint et ce sujet occupa leur conversation durant tout le
repas.
Ils étaient arrivés au dessert.
Shun s’était adossé à son tour au rocher, tandis qu’Angelo avait posé sa tête
sur les jambes d’Andromède, s’allongeant sur le dos, perpendiculairement à son
compagnon. Ce dernier partageait sa grappe de raisin entre sa bouche et celle
de l’italien, mangeant un grain, donnant l’autre…
Un petit jeu s’installa entre
eux. Shun dérobait le raisin au dernier moment, avec un petit rire cristallin,
obligeant le cancer à bouger la tête pour attraper le grain. Angelo s’était
fait surprendre la première fois, mais il finissait toujours par prendre le
jeune homme de vitesse et croquait le raisin avec un sourire vainqueur.
Shun cessa son manège et continua
à donner la becquée à son amant. A son tour, il se retrouva piégé lorsqu’ Angelo
saisit son index entre ses dents. De sa langue, il caressa la pulpe du doigt,
avant de relâcher sa prise. Shun avait senti un délicieux frisson le parcourir
lorsqu’il avait senti l’effleurement humide. Puis, il n’y eut plus de raisin…
Les yeux d’Angelo étaient
brillants, mais ses paupières se fermaient de plus en plus régulièrement et de
plus en plus longtemps. Andromède le remarqua.
« Hum, les méditerranéens et
leur sacro sainte sieste ! » plaisanta-t-il.
« Et oui, comme les enfants
ou les vieillards… je suis désolé, j’ai vraiment sommeil. » articula-t-il
avant de bailler.
« Ne t’inquiètes pas, dors
mon ange… » murmura Shun en caressant les mèches bleutées.
« Mon ange » se
répéta mentalement le Cancer, entre deux eaux. Ce mouvement doux dans ses
cheveux acheva de le bercer et Angelo s’endormit quelques instants plus tard.
Shun en profita pour le détailler
à loisir. Il avait essayé la nuit précédente, regardant de long moment le
visage de son amant endormi, mais la pénombre lui en avait caché toutes ses
subtilités.
Angelo avait des yeux si
expressifs, qu’ils monopolisaient l’attention de ses interlocuteurs. Pourtant,
son visage était d’une telle beauté.
Une mâchoire carré, virile, un
nez équilibré, des pommettes hautes, une peau d’airain, des dents parfaites et
blanches, ornées de lèvres charnues et sucrées.
Une beauté qui parlait à la
chair, aux sens. Elle éveillait les instincts les plus primaires, l’envie de
toucher, de se l’approprier.
Une beauté charnelle, qui vous
prenait aux tripes, pour ne pas dire au bas ventre… oui, une beauté quasi
« bestiale », comme ces grands fauves aux robes sombres, tapis dans
la nuit, dont seul le regard magnétique illumine les ténèbres.
Et malgré tout, ce visage endormi
lui paraissait presque tendre… les traits étaient détendus, paisibles et
reflétaient même un certain bien être.
Shun sentait confusément qu’il
avait une grande importance pour le cancer et se demandait encore pourquoi.
C’est vrai, même s’il était
conscient de sa beauté, elle n’avait rien de comparable aux goûts habituels
d’Angelo. Son apparence était, à première vue, semblable à celle d’Aphrodite,
mais le saint des poissons était clairement perçu comme une tentation, par comme
une icône sacrée !
La beauté d’Andromède frappait
surtout la raison, elle était « cérébrale », réfléchie. On l’appréciait
comme un esthète contemple une œuvre d’art. Mais pas de désir violent en le
voyant, du moins, Shun se l’imaginait ainsi.
Le jeune homme n’avait pas
remarqué ses changements physiques, sa beauté intense et délicate n’éclipsait
en rien sa masculinité et le cocktail était détonant ! Au grand bonheur de
la gent féminine du sanctuaire. Et même de quelques garçons…
Le cancer bougea, se recroquevillant
presque dans une position fœtale et posant sa main gauche sur la cuisse de
Shun, qu’il caressa inconsciemment, comme pour vérifier sa présence. Maintenant
l’italien reposait sur le coté droit et poussa un long soupir.
Semblant satisfait, il esquissa
un léger sourire et cala plus confortablement sa joue sur son oreiller de
chair, en la frottant de bas en haut, plusieurs fois, contre le tissus bleuté.
Andromède le regarda faire
presque émerveillé. Le cancer recherchait sa présence pendant son sommeil. Et
tout à l’heure, sous la douche, Shun avait clairement ressenti le trouble
d’Angelo devant sa question. Il se rembrunit.
Depuis le départ, leur relation
naviguait entre l’amitié, l’amour, le désir, la pure attirance physique, les
relations confraternelles.
Quelle option choisirait le
cancer ? Pour sa part, Shun n’avait pas eu vraiment de choix, ça lui était
tombé dessus comme ça, sans prévenir. Un regard, quelques mots échangés, un
bras puissant autour de sa taille et il avait complètement perdu la tête et le
coeur.
Réussirait-il là ou il avait
échoué avec Hyoga ? Saurait-il se faire aimer d’Angelo ?
Les mêmes doutes et la même
souffrance que le jeune russe lui avait infligés remontèrent à la surface. Puis
comme par enchantement, une voix rocailleuse retentit à nouveau dans son esprit,
chassant ses mauvaises pensées.
« Tu te poses beaucoup
trop de questions. Laisses-toi aller… Tu me désires, je te désire… le reste n’a
aucune importance… »
« Il y a une chose qui a
de l’importance, Angelo… » pensa-t-il, puis Shun finit sa phrase à
haute voix.
« Je t’aime Lino… ».
Andromède avait réussi à le lui
dire, même si le cancer n’était pas en mesure d’apprécier ses paroles. Il
n’avait d’ailleurs rien entendu, sa respiration était toujours aussi régulière
et aucun de ses muscles n’avait réagi.
Cela s’était passé si vite. En
l’espace de quelques heures. Et pourtant, il ne s’imaginait plus vivre sans le
cancer à ses côtés. C’était sans doute cela, un coup de foudre.
Cet aveu étrange apaisa Shun, qui
reprit son exploration mèche à mèche de la chevelure du cancer.
While AFF and its agents attempt to remove all illegal works from the site as quickly and thoroughly as possible, there is always the possibility that some submissions may be overlooked or dismissed in error. The AFF system includes a rigorous and complex abuse control system in order to prevent improper use of the AFF service, and we hope that its deployment indicates a good-faith effort to eliminate any illegal material on the site in a fair and unbiased manner. This abuse control system is run in accordance with the strict guidelines specified above.
All works displayed here, whether pictorial or literary, are the property of their owners and not Adult-FanFiction.org. Opinions stated in profiles of users may not reflect the opinions or views of Adult-FanFiction.org or any of its owners, agents, or related entities.
Website Domain ©2002-2017 by Apollo. PHP scripting, CSS style sheets, Database layout & Original artwork ©2005-2017 C. Kennington. Restructured Database & Forum skins ©2007-2017 J. Salva. Images, coding, and any other potentially liftable content may not be used without express written permission from their respective creator(s). Thank you for visiting!
Powered by Fiction Portal 2.0
Modifications © Manta2g, DemonGoddess
Site Owner - Apollo