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Brisé	By : kokoroyume Category: French > Harry Potter Views: 7487 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story.

Chapter List
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- 17
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Bonsoir :’)

Un nouveau chapitre pour ce week-end (j’espère que ce rythme de croisière qui tend vers le chapitre journalier vous plaît xD), merci une nouvelle fois pour vos encouragements… et bonne lecture !

Brisé

Chapitre 17

Il attendit.

Au bout de quelques secondes, la porte s’entrouvrit. Et puis tout redevint effroyablement silencieux. Le gryffondor fit un pas puis s’arrêta de nouveau.

Et si… et si Rogue était déjà…

Dans un sens, il ne voulait vraiment pas entrer dans cette pièce. Il avait fière allure le héros du monde sorcier.

- Potter.

Il tressaillit puis découvrit le visage blafard du maître des potions par l’entrebâillement qui donnait sur le laboratoire. Même si ses cernes étaient trop marqués, le noir de ses yeux était profond et brillant, vivant. Et lorsque la porte s’ouvrit plus largement, le jeune sorcier put voir que l’homme se retenait au chambranle, comme ayant des difficultés à se tenir debout sans appui, mais qu’il paraissait aller… bien.

- Dégagez du chemin, Potter.

Harry s’exécuta. Il tendit ses bras vers lui pour le soutenir alors qu’il s’avançait dans le salon mais son aîné le repoussa d’un geste impatient. Alors, il le suivit en silence jusqu’au canapé où l’ancien professeur s’écroula littéralement. Le survivant hésita puis s’assit finalement à ses côtés.

- Est-ce que…

- Silence.

Il obéit – une nouvelle fois – au murmure sec et se borna à observer le visage trop pâle de cet homme qui avait frôlé la mort. Lui, cependant, se contenta de clore les paupières et de laisser le sommet de son crâne reposer contre le dossier du canapé.

Rogue avait beau se montrer glacial, il était là, indemne. Et il n’arrivait pas encore vraiment à réaliser à quel point cela le touchait, comment le désespoir qui l’avait habité était rapidement balayé par une inattendue euphorie. Mais il restait calme en apparence, voulant simplement répondre à sa demande, se plier à sa volonté – et tous ses futurs désirs, lui soufflait une partie de lui déterminée à garder le plus âgé à n’importe quel prix. Son soulagement ne se manifesta donc que par un soupir et un léger sourire restant gravé sur ses traits.

Bientôt, il perçut la respiration profonde et régulière du maître des potions et fut certain qu’il s’était endormi lorsqu’il sentit sa tête glisser vers son épaule puis s’y nicher.

Ses longues heures de repos lui donnèrent le temps de remettre les pieds sur terre. La joie première s’effaça pour laisser place à la crainte du comportement qu’il aurait à son réveil. Son esprit dériva des pires hypothèses à d’autres un peu plus optimistes. Et, finalement, il se laissa à son tour emporter par le sommeil, tant son épuisement était grand, en ayant pour dernière pensée qu’à présent il ne fuirait plus devant les conséquences de ses actes.

SSSSS

Il observait le maître des potions achever calmement son repas.

Cela faisait plusieurs minutes que le gryffondor était éveillé mais son aîné ne daignait pas encore lui prêter attention. Sa baguette lui avait été rendue puisqu’elle se trouvait sur la petite table, en face de lui, n’attendant qu’un geste de sa part. Et l’homme ne lui avait pas encore adressé le moindre mot ou le moindre regard. Il n’avait pas perdu son don pour rendre nerveux ses adversaires.

Harry se tortilla légèrement dans son coin de canapé, à l’opposé du plus âgé, mal à l’aise – et encore, c’était un euphémisme. Il imaginait que le fait qu’il soit toujours là était plutôt positif, tout comme celui qu’il ne lui ait encore jeté aucun sort. Juste à cet instant, il le vit lever sa baguette mais ce ne fût que pour renvoyer son plateau en cuisine.

Rogue leva enfin les yeux vers lui et le fixa avec une telle concentration qu’il se demanda s’il n’allait pas utiliser la legimencie pour tenter de découvrir quelque secret qu’il pourrait ignorer ; le survivant n’aurait pas résisté

- Cela fait presque un mois. Et vous avez gardé le silence.

- Je-

- Je me fous de vos excuses, le coupa-t-il. Je ne veux pas savoir pourquoi. Mais seulement vous entendre dire ce que vous avez vu et découvert cette nuit-là.

Au moins, la demande était claire. Et, même si son expression aussi figée que le marbre accroissait sa nervosité, le jeune sorcier savait par où commencer.

- J’ai vu le souvenir du jour où tu… où Ron et Hermione sont morts. Et j’ai assisté à une discussion entre t-vous et eux sur la meilleure manière de détruire les horcruxes qu’ils possédaient.

Il s’arrêta, peu enclin à en dire plus.

- Continuez.

- Il n’y a rien de-

- Ne me mentez pas, Potter, grogna-t-il entre ses dents serrées.

Harry avala sa salive puis se força à dévoiler la suite. Si, comme il le devinait, le serpentard connaissait ce maléfice et sa capacité à exposer les émotions ressenties, il ne risquait pas d’apprécier.

- J’ai aussi… assisté aux v-v-viols que je vous ai fait subir.

Le dire, le lui dire était plus difficile et douloureux qu’il ne l’avait imaginé. Il avait même l’impression de revoir une partie de ces scènes de cauchemar. L’image de Rogue et lui enlacés sur le canapé, la respiration irrégulière et l’atmosphère suffocante le frappa soudainement. Il eut une bouffée de chaleur et cligna des paupières. Qu’est-ce que-

Mais la réalité le rattrapa et c’est un ex-espion au regard furieux, à la mâchoire serrée, qui lui fit face.

- Votre haine n’a aucune limite, n’est-ce pas ? Vous êtes décidé à me prendre la moindre parcelle de dignité, jusqu’à transformer cette haine en une écœurante pitié !

Le maître des potions s’était levé, le toisant avec rage, interprétant apparemment son hésitation (et peut-être même son comportement des jours précédents) comme de la sympathie forcée après qu’il est découvert à quel point il avait su le blesser.

- C’est…c’est faux ! J’avais besoin de savoir… et dès que j’ai appris la vérité, j’ai voulu… j’espérais essayer de réparer une partie de mes erreurs. Alors que je l’avais depuis des semaines, j’ai même détruit le double de votre journa-

Il n’eut pas d’autre réflexe que de plaquer sa main sur sa bouche en se rendant compte de son nouvel aveu.

- Mon… journal.

Les mains de son aîné étaient serrées en poings et ses jointures bien trop blanches alors qu’il fermait les yeux et semblait tenter de contrôler sa respiration.

- Un mois. Des semaines ! Vous aviez vos réponses devant les yeux ! Et vous oseriez essayer de me faire croire que ce n’est pas la haine qui vous a amené à prendre des décisions de plus en plus ignobles, néfastes et désastreuses? Avez-vous conscience d’être celui qui, par ses décisions, m’a amené au bord de la mort il y a seulement quelques jours ? cracha-t-il, acide.

- Je ne voulais pas, je ne savais pas, vous ne m’avez rien dit…, se défendit-il en pure perte, plus capable de le regarder en face et sachant parfaitement qu’une part importante de ses accusations n’étaient pas sans fondement.

- Je ne vous ai rien dit ? continua Rogue d’un ton dangereusement bas. J’ai passé deux ans à me défendre des accusations de l’ensemble de la population sorcière, et vous avez assisté à chacune des étapes de mon jugement, je vous l’ai répété dans ces mêmes pièces et vous n’avez pas voulu m’écouter, vous vous êtes borné à vouloir me faire taire !

Et le serpentard s’était approché de manière à ce que, les yeux fixant encore le sol, le jeune sorcier pouvait voir sa robe à moins d’un mètre de lui.

- J’ai… je vous ai fait des choses impardonnables, j’en ai bien conscience…. Et pourtant… pourtant, si vous m’aviez dit à propos du maléfice… Je sais qu’il était trop dangereux d’en parler devant le Magenmagot et de dévoiler cela au monde entier mais si vous m’aviez simplement expliqué à propos des horcruxes…

- Regardez-moi, Potter.

Sa voix était plus calme à présent ; il leva les yeux vers lui.

- M’auriez-vous crû ? Si je vous l’avais dit, ce premier jour, lorsque la délégation d’aurors est venue me conduire ici, m’auriez-vous vraiment crû sur parole alors que vous refusiez la véracité de mes souvenirs eux-mêmes ?

Il voulut fuir son regard mais il lui attrapa le menton pour qu’il ne puisse pas se détourner.

- …non.

Aussi grande pouvait être son amertume à ce nouvel aveu, il savait qu’elle n’égalait pas celle du maître des potions lorsqu’il relâcha son visage. Il soupira et se rassit dans le canapé.

- Bien. Cela au moins est clair, reprit-il, toujours tendu. Auriez-vous encore d’autres aveux à me faire ?

- Rien de plus que ce que je vous ai dit ces derniers jours, déclara-t-il après un instant de réflexion.

Il faisait référence à tout ce qu’il lui avait dit lorsqu’il avait crû que c’était la fin pour lui. Car il en pensait chaque mot, même s’il lui aurait été beaucoup plus difficile de les lui répéter maintenant qu’il était en face de lui. Cela sembla toutefois le faire réfléchir et le rendre bien plus serein.

- Avez-vous gardé des séquelles de-

- Non, l’interrompit immédiatement Rogue.

- Pourquoi ne m’avez-vous pas parlé de-

- Il était inutile que vous sachiez, à ce moment-là, ce que votre imprudence avait engendré.

- Mais vous auriez au moins pu me laisser vous aider, vous auriez pu ne pas vous en sortir s-

- J’étais contagieux, le coupa-t-il une nouvelle fois avec irritation. Le sang, Potter, le sang et la magie de l’esprit n’ont jamais fait bon ménage.

Et cela se résumait finalement au fait qu’il l’avait protégé. Protégé de l’inquiétude et du danger. C’était à croire qu’en dehors de ses paroles dures et accusatrices, le serpentard ne pouvait pas s’empêcher de veiller sur lui. C’était… rassurant. Même si peu logique.

- Est-ce que vous allez… partir ?

- Vous oseriez prétendre m’en empêcher ? interrogea-t-il en réponse, à nouveau sur la défensive.

- Non, je vous l’ai déjà dit, et je vous y aiderai si c’est ce que vous voulez. Mais… je serais heureux que vous restiez.

Il ne répondit pas et, durant de longues minutes, Harry se retint de le supplier de ne pas partir. Mais il n’aurait pas été charitable de se servir de ce qu’il croyait avoir maintenant cerné – la propension de l’homme à vouloir veiller sur lui – à outrance.

- Je n’ai pas l’intention de revenir sur mes mots. J’ai appris à vous tolérer…, marmonna-t-il. Et certaines autres choses également, crût-il l’entendre continuer alors que son regard lui sembla devenir plus flou.

Rogue s’éclaircit la gorge et parla un ton plus haut.

- Si je quitte Poudlard, je ne serais plus qu’un fugitif, loin de tout… ce qu’il a connu et sans la moindre ressource. Je n’ai guère d’autres choix acceptables.

Plus que satisfait de la réponse de l’ex-espion, il décida de tenter encore un peu plus sa chance, tout en gardant cependant une terrible appréhension face à ce qu’il lui dirait. C’était peut-être trop tôt mais ses hésitations n’avaient pas aidé à améliorer leur situation.

- Est-ce que… vous me pardonnerez un jour ?

Il eut l’impression que Rogue avait arrêté de respirer mais finalement la réponse lui parvint.

- Je ne sais pas… Je ne crois pas, Potter.

- D’a… d’accord.

Il y était bien arrivé finalement, il avait vraiment brisé quelque chose, il avait brisé à jamais une part de leur relation, il avait ouvert la voie à une rancune qui – même si elle finirait peut-être par s’amoindrir avec les années – resterait définitivement présente entre eux. Même s’il s’y était préparé, cette réponse était difficile à accepter.

- Mais, je suppose que nous allons maintenant pouvoir commencer à avancer.

La formulation de la dernière affirmation du maître des potions l’interpella et effaça une part de son amertume.

- Nous ?

Le serpentard se releva tout en dévoilant un léger rictus moqueur.

- Il y a certaines choses pour lesquelles vous restez bien naïf, dit-il mi-amusé mi-ennuyé. Mais oubliez cela pour l’instant. J’imagine que vous avez encore abandonné vos classes. Si vous voulez garder ce travail, Monsieur Potter, je ne saurais trop que vous conseiller que de faire preuve d’un peu plus de rigueur.

Le ton détaché le surprit et il se demanda si Rogue allait bien laisser les choses en l’état, sans plus d’invectives. La nature de Severus Rogue voulait qu’il se montre plus intransigeant que cela, non ? En fait, il y avait vraiment quelque chose qui lui échappait, n’est-ce pas ? Ca devait être évident, juste à portée de main, mais ça lui échappait quand même. C’était frustrant.

- Attendez. De quoi parlez-vous ? Pourq-

- Vous n’aurez pas d’autre choix que de faire preuve de patience à votre tour, Potter. Allez vous occuper de vos classes avant que je me charge moi-même de vous envoyer les rejoindre, termina-t-il en secouant sa main d’un geste impatient et en retournant vers le laboratoire.

Harry resta quelques instants perplexe face à la manière dont cette mise au point – qu’il avait tant crainte – s’acheva mais suivit cependant son conseil et quitta ses quartiers.

A suivre…

Mmh… j’imagine que certains pourraient penser que Rogue est tombé sur la tête pour se montrer aussi… gentil :’s

Mais attendez avant de trucider l’auteur de voir ce que donne la suite, oki ? ^^’’’’’’’

D’ailleurs, je n’attends que vos avis pour la poster (je suis enfin arrivée à l’écriture du dernier chapitre, donc j’ai de la marge :p)

Alors à tout bientôt :’)
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