Le Projet | By : Katoru87 Category: French > Anime Views: 1681 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the anime/manga that this fanfiction is written for, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
Le projet
NC-17
Chapitre 15
Tu
sais, Quatre ne m'aime pas.
Tu
plaisantes? Il n'arrête pas de t'envoyer des messages
enflammés. En plus il est beau, riche, parfait. Je me demande
ce que tu me trouves en fait. Fit le jeune homme, un peu dépité
de ne pas pouvoir supporter la comparaison
Nabil
ne répondit pas tout de suite, occupé à
contempler son jeune amant. Le maguanac était grand, musclé
et mignon. Il n'était pas aussi beau que Quatre, il n'avait
pas cette apparence et cette douceur d'ange dans les traits, mais son
visage carré et viril était indéniablement
séduisant. Mais sa plus grande qualité, la préférée
de Nabil, il aimait son jeune amant. Et rien que pour ça, il
méritait de savoir pourquoi son petit-ami avait couché
avec son patron pendant des mois et des mois.
Il
lui prit la main, posa son portable sur sa chaise longue et les
ramena dans la chambre. Son amant s'assit sur le lit pendant que
Nabil allait chercher une petite boîte fermée à
clé.
Je
dis que Quatre ne m'aime pas car c'est la vérité. Il
ne m'a jamais aimé. En tout cas, pas moi.
Il
ouvrit la boîte grâce à une petite clé
accrochée à son cou et en sortit quelques photos.
J'ai
rencontré Quatre quand j'avais cinq ans. Nous avions le même
âge et on est rapidement devenu ami, même si j'étais
le fils d'un couple de domestiques au service de sa famille. Quand
nous avions huit ans, mon cousin Asher et venu vivre chez nous et
bien sûr, Quatre l'a rencontré.
Nabil
tendit une photo à son compagnon. L'image d'un beau jeune
homme à l'aspect fragile était prisonnière du
papier glacé. Visiblement, ce trop bel adolescent aux cheveux
noirs et aux yeux bruns, avec un air sage et un corps semblant prêt
à se briser était le fameux Asher. Et une intuition lui
disait que ce jeune homme était la clé d'une histoire
dont il n'avait jamais entendu parler. Une histoire tragique dont il
était un personnage involontaire.
Asher
avait quatorze ans et ses parents venaient de mourir dans un
accident de voiture. De plus, il avait de gros problèmes de
coeur qui l'obligeaient à suivre une hygiène de vie
stricte et plutôt contraignante. Ni sports, ni émotion
violente. Il ne pouvait pas aider mes parents dans leur travail mais
il voulait à tout prix se rendre utile donc le père de
Quatre l'a chargé de s'occuper de son fils. C'était
pas un boulot fatiguant. Et ils sont devenus très proches,
très vite.
Tu
es en train de me dire que maître Quatre est tombé
amoureux de lui? Alors qu'il n'avait que huit ans?
Il
n'est pas tombé amoureux de suite, mais oui, c'est bien ce
qu'il s'est passé. En fait, il est même tombé
FOU amoureux. Et ses sentiments étaient parfaitement
réciproques. Mon cousin était dingue de lui, il ne
voyait que lui et ne jurait que par lui. J'étais leur
confident à tous les deux, je savait tout ce qui se passait
dans leur couple et ce, même avant qu'ils n'en deviennent un.
Quand Quatre a fêté ses treize ans, ils sont devenus
vraiment amants.
C'est
très jeune.
Avec
les problèmes de coeur d'Asher, sa vie ne tenait qu'à
un fil. Et puis, lui avait dix-neuf ans à l'époque.
Ils ont été inséparables pendant des années
et ça s'est encore renforcé quand ils sont devenu un
vrai couple. Il suffisait de chercher l'un pour trouver l'autre.
Et
le père de maître Quatre ne disait rien? Il était
tolérant mais uniquement quand ça ne touchait pas sa
propre famille. Je me souviens de la colère qu'il a piqué
quand il a su que sa fille Samira était lesbienne. J'ai cru
qu'il allait démollir son bureau.
Il
n'était quasiment jamais là, préférant
rester sur L4 et sa présence était très mal
vécu par les deux-là, parce-qu'ils étaient
obligés de faire semblant de n'être qu'amis. Bien sûr,
nous, les domestiques, étions de leur côté et
personne n'a jamais rien dit à monsieur Winner. Nous ne les
aurions trahi pour rien au monde.
Je
sens venir un « mais ». Tu parles de ton
cousin au passé depuis tout à l'heure, ça veut
dire qu'il est...?
Oui.
Il y a un an et demi il a fait une attaque qui a failli le tuer.
Quatre était au bord de l'hystérie. C'était
affreux de le voir comme ça. On avait tellement l'habitude de
le voir calme et souriant, heureux, que la furie et les larmes nous
ont fait l'effet d'un coup de poing dans la gueule. Il a pleuré
pendant des jours et quand Asher s'est réveillé, il a
prit toutes les dispositions pour le faire enfin opérer, en
piochant dans la fortune de sa famille. Mais mon cousin était
têtu – c'est de famille ça ! - et ça le
faisait chier de passer ses journées allongé alors, il
est sorti dans le jardin pour aller cueillir quelques roses....
La
voix du jeune arabe trembla avant de s'éteindre complètement.
Dans sa mémoire rejaillit un souvenir qu'il aurait voulu
oublier. L'image figée devant ses yeux d'un adolescent
pleurant toutes les larmes de son corps sur le cadavre encore chaud
d'un jeune homme à l'apsect fragile, éthéré.
Il revoyait le sol couvert de pétales de roses blancs et de
fleurs fânées.
La
scène changea, le blanc dominait. Dans une chambre de la villa
Winner, dans l'air glacial du petit matin, le même adolescent
pleurait, le visage dans ses mains blanches. Près de lui, sur
un lit entouré de chandelles, reposait le corps d'un Asher
trop pâle et trop immobile. Une belle marionnette dont un voyou
avait coupé les fils.
Nabil
se souvenait n'avoir pensé qu'une chose devant un tel tableau:
« Que
la mort nous sépare... ».
Nabil?
Murmura l'amant en le serrant dans ses bras.
Ils
étaient ensemble dans le jardin. Quatre le surveillait des
yeux, moi j'arrosais un massif quand il s'est effondré par
terre. Son coeur avait lâché. Définitivement.
Les
larmes coulèrent silencieusement sur le visage à la
peau hâlée.
Quatre
était anéanti. Ils s'étaient aimé si
fort que tout le monde pensait que ça durerait toujours.
Moi-même, j'étais incapable de les imaginer l'un sans
l'autre. Et pourtant, à l'époque j'étais aussi
amoureux de Quatre. Je n'ai jamais rien tenté parce-que je
savais qu'ils étaient fait pour être ensemble et que je
n'avais pas ma place auprès de mon maître. Du moins,
pas comme j'aurais aimé.
Comment
es-tu devenu son amant Nabil? Pourquoi?
Regarde
la photo et regarde-moi.
Tu
lui ressemble. On dirait deux gouttes d'eau, à quelques
détails près. Constata le jeune garde, en sursautant
presque.
C'est
pour ça. Je n'étais qu'un substitut d'Asher pour
Quatre. Il ne voyait que lui à travers moi. C'est pour ça
que je dis qu'il ne m'a jamais aimé. Il n'a jamais pu oublier
Asher, même au lit, ça se sent.
Pardon?
Asher
était plus âgé, c'était lui qui menait la
danse. Je le sais parce-qu'il me l'a dit un jour. Il était
rouge comme une écrevisse mais il me l'a quand même
dis. Et après sa mort, Quatre a toujours refusé de se
laisser posséder par un autre. Il n'a jamais autorisé
personne à le toucher comme le faisait Asher.
Mais,
il n'a eu que toi comme...
Je
ne suis pas naïf. Je sais qu'il y en eu d'autre, mais il
revenait toujours vers moi parce-que c'est moi qui ressemble le plus
à son amour perdu. Peu à peu, j'ai perdu mes
sentiments pour lui. Il savait que quand il n'était pas là,
j'allais voir ailleurs, mais il ne disait rien. On n'a jamais été
vraiment amant en fait. Au lit, il m'appelait Asher en plus.
Qu'est-ce
que tu vas faire?
Il
m'a envoyé un mail pour me dire qu'il voudrait qu'on discute
quand il reviendra sur terre. Je lui dirai qu'il est temps qu'on
arrête ce petit jeu. C'est malsain et ça ne l'aide pas
à faire son deuil. Il faut qu'il aime quelqu'un d'autre. Et
puis, maintenant que je t'ai trouvé, je ne vais te laisser
aucun moyen de m'échapper.
Tu
comptes essayer de m'enchaîner? Moi un homme du désert?
Je
peux essayer, ça mange pas de pain.
Nabil
se blotti dans les bras du maguanac et se mit sur la pointe des pieds
pour l'embrasser.
J'ai
quand même du mal à me dire que ces mails, il les
envoyait à un mort.
Le
désespoir fait faire de drôle de choses. Il était
bien trop fier pour tenter de se suicider mais pendant un temps on a
eu peur qu'il arrête simplement de vivre. Bref, le seul
message qu'il m'ait jamais envoyé, à moi Nabil, c'est
celui où il demande à ce qu'on discute.
Peut-être
qu'il a trouvé quelqu'un.
J'espère
pour lui.
&&&
Wufei
et les jumeaux entrèrent dans l'appartement dans un silence de
mort. Duo et les autres étaient déjà là
et le soulagement que le jeune chinois vit sur tous les visages lui
fit chaud au coeur. Le natté ne tarda pas à lui sauter
dessus en riant, heureux de retrouver – en parfaite santé
– celui qu'il adorait embêter et faire enrager. Il avait
essayé avec Heero mais c'était nettement moins drôle
parce-que le nippon avait tendance à lui foutre son flingue
sous le nez.
Il
aimait Heero, mais son sens de l'humour laissait quand même à
désirer. Il s'était d'ailleurs fixé pour but de
changer ça.
La
surprise pour Wufei fut que Quatre ne tarda pas à imiter son
camarade, serrant son amant contre lui à lui en briser
quelques côtes. Cela ne dura pas longtemps, mais le jeune
asiatique en aurait pleuré de joie. L'arabe ne l'aimait
peut-être pas comme il le voulait, mais il avait fini par
s'attacher un peu à lui et rien que pour ça, Wufei ne
regrettait pas d'avoir quitté Treize. Il avait aimé
l'allemand, l'espace de quelques coupables secondes, mais il ne se
voyait vivre et vieillir que dans les bras du blond.
Je
suis heureux de te voir de retour Wufei. Lui murmura Quatre au creux
de l'oreille.
Moi
aussi je suis content.
Personne
ne lui posa la moindre question, aussi, il ne parla pas de ce qu'il
s'était passé durant sa captivité. Il n'en parla
plus jamais. Ce poids l'avait quitté quand il avait lu
l'acceptation dans les yeux des jumeaux, il n'avait plus honte. Il
avait seulement vécu. Cette relation resterait son secret. Il
garderait dans un coin de son coeur, comme enveloppé dans du
papier de soie, les soupirs et les mots doux murmurés dans la
douceur des draps, la chaleur d'un corps pressé contre le
sien.
Pour
toujours.
La
vie reprit rapidement son cours normal pour les adolescents. Ce
n'était pas la première fois que l'un d'eux était
fait prisonnier et ce ne serait pas la dernière. Ils avaient
depuis pas mal de temps appris à se remettre de ce genre
d'épreuve et une fois les retrouvailles passaient, ils en
revenaient aux missions et au quotidien.
Car
la guerre n'était pas encore finie.
Maintenant
qu'ils étaient tous réunis, ils pouvaient enfin faire
arrêter J.
Mais
avec quelles preuves?
Je
vous ai déjà dis que je savais où trouver
toutes les preuves nécéssaires! S'exclama Asahi, la
bouche pleine de spaghettis bolognaise.
Et
c'est où?
À
chaque fois que je tuais, je laissais une petite lettre quelque
part, mises bout à bout, elles forment l'adresse de ma
cachette secrète. Là où j'ai patiemment compilé
et réuni tout ce qu'il fallait pour le faire enfermer. J'ai
eu du mal à faire en sorte qu'il ne remarque rien, mais j'ai
réussi.
Tu
en es sûr?
Parfaitement.
Demain je vous y emmènerai. Ce soir il est trop tard et j'ai
envie de dormir.
Le
jeune vampire se leva et partit s'enfermer dans ce qui avait été,
l'espace de quelques courtes nuits, la chambre de Shinigami, avant
que celui-ci ne déménage dans la chambre de Trowa. Il y
avait toujours dans l'air comme un résidu du fantastique
pouvoir de l'être le plus vieux au monde qui hérissait
les poils d'Asahi, rampait sur sa peau y laissant une chair de poule
prononcée.
Assis
sur la couette verte, Asahi regardait la lumière des
réverbères éclairer faiblement le ciel. La lune
était pleine, un nouveau cycle commençait. Et devant
les iris rouges se rejouèrent une scène tendre et
incroyable: la confession d'un vieux vampire.
La
nuit que Shinigami avait passé dans cette chambre, avant de
s'installer dans celle d'à côté, Asahi était
venu le retrouver alors qu'il était assis sur le rebord de
fenêtre, à regarder les étoiles à travers
la fumée sucrée d'une Black Stone.
Ils
avaient parlé tous les deux. Beaucoup.
Shinigami
lui avait avoué sa peur. Le temps avait cessé de
s'écouler pour lui depuis tellement longtemps qu'il ne se
rappelait même plus quand exactement il était né,
ni où, mais ce n'était pas le cas des autres, de ceux
qu'il aimait et le temps se rappelait à son bon souvenir en
les lui arrachant les uns après les autres.
Alors
que les hommes en étaient encore à empiler des menhirs
dans les vallées bretonnes ou à tenter de calmer la
politique expansionniste des romains, il avait décidé
de ne plus s'attacher à quiconque. Il avait eu de nombreux
enfants, de nombreux amants et maîtresses au cours de sa vie,
mais il n'était jamais resté avec aucun d'eux, les
regardant vivre de loin, les enterrant sans chagrin. Mais un petit
garçon avait faussé la donne avec ses immenses yeux
noirs et sa bouille d'ange perdu sur Terre, son petit garçon
qu'il avait élevé et qu'il aimait de toute son âme.
Et dans cette brèche, un adolescent s'était infiltré,
presque par surprise, et lui avait volé son coeur qu'il
croyait pourtant avoir mis sous clé.
Karim
et Trowa étaient devenus ses raisons d'avancer, alors
qu'avant, jamais il n'avait eu besoin d'une chose aussi futile pour
continuer sa route.
Et
maintenant, il avait peur de les perdre.
Peur
que le temps les lui arrache, comme il l'avait fait avec les autres;
comme il continuerait à le faire pour l'éternité.
Il
ne voulait pas transformer Trowa sans que clui-ci comprenne bien les
implications et les conséquences d'une telle décision:
la vie éternelle étant une bénédiction
doublée d'une malédiction. Lui-même était
bien placé pour le savoir.
Asahi
avait écouté, en silence, laissant son aîné
vider son coeur de ce qui l'encombrait. N'étant qu'un tout
jeune immortel, un bébé comparé à
Shinigami, il ne se sentait pas apte à lui donner un
quelconque conseil. Surtout qu'il était un tueur né
d'une éprouvette, fait qui limitait grandement sa connaissance
des autres humains. Il s'était contenté d'être
l'oreille dans laquelle les mots étaient tombés et il
avait l'impression d'avoir quand même servi à quelque
chose.
Il
se laissa tomber sur sa couette et laissa l'image d'un autre homme
apparaître devant ses yeux, un beau blond, avec des yeux bleus
et un corps bandant à souhait.
Zechs
Merquise.
Le
reverrait-il un jour?
Dans
la cuisine, les autres finirent la vaisselle et retournèrent
dans leurs chambres respectives. Quatre rejoignit Wufei dans son lit,
mais le serra simplement dans ses bras, calant sa tête dans son
cou comme Asher le faisait pour lui autrefois. Le chinois sourit aux
anges.
Ils
s'endormirent ainsi, dans la chaleur de l'autre.
o0O0o
Dans
leur chambre, Heero et Duo étaient en train de se changer pour
la nuit: Duo envoyait voler ses affaires n'importe où et Heero
restait en boxer, sauf que lui, il posait ses vêtements sur une
chaises. Il regarda son jeune amant se glisser sous les draps en
ronronnant presque, se frotter aux oreillers comme s'il voulait
retrouver sa propre odeur dessus. Ou la sienne.
Cette
dernière pensée le fit sourire et il se prit à
penser qu'il voulait passer sa vie, son éternité, dans
ces bras-là. Il voulait regarder chaque soir son petit-ami
ronronner dans les draps. Il souleva un pan de couette et rejoignit
le natté dans le moelleux du matelas.
Dis
Duo. Se hasarda-t-il alors que le premier concerné se collait
à lui.
Quoi?
Tu
voudrais passer toute ta vie avec moi?
La
question était stupide, naïve, mais il ne savait pas
comment la formuler autrement. Il ne voulait pas que le châtain
le quitte, ni maintenant, ni jamais, mais il ne savait pas comment
s'y prendre pour le demander en mariage. Les vampires avaient-ils un
rite à eux?
Toute
ma vie et même plus. Lui murmura Duo à l'oreille.
Alors
comment on peut faire pour rester ensemble toute la vie?
Nous
sommes déjà ensemble Heero.
Non!
Je veux dire, les vampires ne peuvent-ils pas se lier?
Alors
là, Duo était au pied du mur et ça ne lui
plaisait pas du tout. Il se voyait mal dire à Heero qu'il les
avait déjà lié sans son accord. Il connaissait
assez le nippon pour savoir qu'il se mettrait dans une colère
noire et le forcerait – au minimum – à faire
ceinture pendant des mois. Les vampires liés ne pouvant pas
coucher avec un autre que leur compagnon, il voyait l'enfer de là
où il se trouvait.
Et
puis, il se dit qu'il y avait des secrets dans tous les couples.
Cette histoire serait le sien. Mais en attendant, Heero venait de le
demander en mariage, de façon détourné, et un
sourire béat ne quittait plus ses lèvres.
Il
était foutrement heureux. Il aurait voulu que sa relation avec
le jeune homme commence autrement qu'avec un chantage bancal, mais le
résultat étant le même, il n'allait pas se
plaindre.
Maintenant,
il allait devoir utiliser ses talents de menteur – parce-qu'en
dépit de sa devise, il n'avait rien, mais alors rien d'un
saint. Ce qu'il préférait était le mensonge par
omission, car on pouvait toujours prétendre avoir « oublié »
d'en parler à la personne concernée. Heureusement qu'il
avait eu le temps de réfléchir à ce qu'il aurait
pu dire.
Il
y a un moyen Heero. C'est le « partage du sang »,
comme nous l'avons fait dans le hangar quand nous étions sur
L1. Sur le coup, tu avais besoin de te nourrir et je n'ai pas
réfléchi.
Tu
veux dire que tu nous as lié sans mon avis? Gronda le
japonais, ses yeux lançant des éclairs. Sur le fond,
il était ravi, mais sur la forme, il avait une légère
envie de frapper quelqu'un. On l'avait assez privé de sa
liberté comme ça sans qu'en plus son amant s'y mette à
son tour.
En
fait, nous ne le sommes pas tout à fait, pour que le
« rituel » soit complet, il faut qu'il
s'accompagne d'un rapport sexuel. Si je bois ton sang et que tu bois
le mien pendant que nous faisons l'amour, nous serons liés
définitivement.
Tu
es sûr?
Sûr
et certain. D'ailleurs, c'est parce-que le rituel était
commencé que les marques n'ont pas disparu. Elles ne
disparaîtront plus jamais si on se lie complètement
d'ailleurs.
Heero
s'installa à califourchon sur le ventre de son homme et
l'embrassa. Puis ses lèvres remontèrent le long de la
mâchoire jusqu'à l'oreille où il murmura:
Duo
Maxwell, veux-tu te lier avec moi? C'était son choix et pas
celui d'un autre. Il se sentait si libre en cet instant, si heureux.
Cette
simple phrase fit bander Duo qui répondit en se jetant sur son
« fiancé » - son mari en vérité,
mais ça c'était son secret – le plaquant sur le
matelas.
Tu
es sûr que c'est ce que tu veux? Demanda-t-il en laissant ses
canines s'allonger.
Le
nippon lui répondit d'un coup de hanche lascif alors que ses
propres canines prenaient une taille bien supérieure à
celles d'un humain lambda.
Duo
sourit, dévoilant deux crochets acérés et laissa
tomber une pluie de baisers sur le corps offert sous le sien,
titillant un téton de sa langue, jouant avec le nombril et
l'élastique d'un slip devenu gênant. Il retira la pièce
de tissus et lécha doucement le membre découvert, le
sentant durcir sous ses lèvres.
Puis
il rampa sur le corps fragile et pourtant si fort, plaquant sa tête
dans le creux du cou.
Tu
es sûr? Il n'y aura plus de marche arrière possible.
C'était
déjà trop tard de toute façon, mais ça,
Heero n'était pas censé le savoir.
Je
t'aime. Répondit simplement l'intéréssé.
Doucement,
Duo lécha la peau pâle, la sentant palpiter sous sa
langue, dissimulatrice d'un liquide vital et délicieux. Il
troua la fine pellicule d'épiderme exactement sur les
cicatrices déjà existentes et lapa le sang qui en
coulait. Délicieux, capiteux.
Heero
commença à se tortiller contre son amant, gémissant
de plaisir, il entoura la taille fine de l'américain de ses
jambes, s'ouvrant complètement pour l'accueillir en lui. Duo
se nourrissait de son corps et c'était tellement délicieux
qu'il en perdait la tête. Son coeur battait la chamade, amenant
toujours plus de sang à sa blessure, toujours plus de plaisir
dans ses veines.
Il
sentit le sexe de Duo pousser contre son entrée et il gémit
à nouveau.
Il
se serra contre ce membre qui ne demandait qu'à le posséder,
le fouiller et il cria en sentant le gland volumineux passer, étirer
ses chairs pour s'enfouir en lui le plus loin possible. La verge
suivit et Heero vit des étoiles.
Duo
suçait toujours son cou, l'électrisant alors qu'il
avait pénétré son corps de la plus délicieuse
des façons qui soit.
Ils
ne parlaient jamais quand ils faisaient l'amour, tout passait par les
gestes, les caresses, la peau. Seuls leurs gémissements
étaient audibles dans la pièce saturée d'une
odeur fauve et charnelle, aphrodisiaque et sexuelle.
Le
japonais devenait fou sous les lents coups de reins de l'américain,
il en voulait plus, beaucoup plus. D'une pirouette, il renversa la
situation, chevauchant le natté qui avait délaissé
son cou pour profiter de la sensation de son sexe, emprisonné
dans un tunel chaud et étroit. Le sang coulait sur le torse du
nippon en longues traînées carmines, brillantes sous la
lumière de la lune.
Ils
n'avaient pas fermé les rideaux.
Heero
bougeait rapidement, montant et descendant sur l'objet de son plaisir
avec une violence bestiale. Duo se tortillait sous lui en gémissant,
ses hanches allant à la rencontre de celles de son
« cavalier ».
C'était
si bon qu'il dû s'agripper fortement aux fesses d'Heero pour
garder un point d'ancrage dans la réalité.
Heero
prit l'un des bras de son amant et, voyant les petites cicatrices
qu'il lui avait faite, il y planta ses crocs, aspirant la vie de Duo
qui gémit.
Ils
s'éloignaient pour mieux se rejoindre, avec violence et
passion. La bouche poisseuse de sang, les dents rouges, Heero
continuait de boire le liquide visqueux qui s'écoulait des
veines de son amour, ses lèvres vibrant contre la blessure à
chaque gémissement, chaque fois qu'il voyait la lumière
blanche exploser devant ses yeux.
Les
yeux rivés au torse du jeune homme qui le chevauchait sans
pitié, Duo se sentait brûler de l'intérieur.
Au-dessus de lui, Heero était magnifique. Perdu dans son
propre plaisir, du sang frais sur le torse et autour de la bouche,
ombre dans la pâle lumière nocturne, le japonais était
la créature la plus désirable qui ait jamais existé.
Un
déclic, un changement dans la façon de bouger leur
appris qu'ils ne tarderaient plus à jouir. Duo se redressa
pour venir lécher la poitrine rougie de son amant, laissant sa
langue s'abreuver d'un goût métallique agrémenté
du sel de la sueul.
Heero
était vraiment son plat préféré.
Sa
bouche retrouva le chemin du cou tendre et recommença à
aspirer le sang.
Heero
accéléra encore; aidé par les mains de Duo. La
chair coulissait en lui dans une friction délicieuse,
l'étirait pour le pénétrer toujours plus.
Quand
la vague déferla, ils se laissèrent tous les deux
emporter, criant de concert le nom de l'autre. Ils s'écroulèrent
sur le lit, leurs deux corps enlacés, essouflés,
couverts de sang, de sueur, de salive rosâtre et de sperme. Ils
venaient de tout partager corps, coeur et âme, ils étaient
unis.
Jamais
mensonge n'avait autant apporté au natté. Il espérait
qu'un jour il pourrait dire la vérité à Heero
sans qu'il lui arrache la carrotide à la petite cuillère.
Très douloureux comme méthode.
Ils
s'embrassèrent, mêlant leurs langues rouges au goût
d'hémoglobine. Un peu de salive coula sur le menton de Duo,
Heero la lécha.
On
est liés maintenant. Murmura-t-il; en se collant à son
américain.
On
est marié maintenant.
C'est
vrai. Qu'est-ce qu'il fait ce lien?
Duo
sourit, préférant ne pas faire remarquer qu'en général
c'est le genre de question qu'on pose avant de s'engager à
quoi que ce soit. Sa moitié avait agi sous le feu de l'action,
comme lui l'avait fait avant, et ça ce n'était pas pour
lui déplaire.
Il
nous relie, où que l'on soit l'un et l'autre. Je saurais
toujours si tu vas bien et inversement. Si tu ressens une émotion
forte je la ressentirai aussi. C'est une sorte de lien empathique
entre toi et moi.
Donc
si tu essaies de me tromper je le saurai? Plaisanta Heero en
embrassant le creux de son cou.
Je
ne pourrais pas le faire, toi non plus d'ailleurs. Le lien nous en
empêche.
Et
est-ce qu'il sera défait un jour?
Seulement
si l'un de nous meurt. Ne t'en fais pas, ça n'arrivera pas.
Ils
s'embrassèrent avant de rabattre la couette sur leurs deux
corps. Ils s'endormirent dans les draps souillés, au milieu
des preuves de leur amour.
Des
preuves de leur union.
o0O0o
Dans
une autre chambre, Shinigami et Trowa s'apprêtaient à
aller se coucher. Le vampire dormait généralement nu,
mais pour ne pas effrayer le jeune homme, il avait enfilé un
bas de pyjama en coton bleu, tout ce qu'il y avait de plus sage et
banal. Le brun lui, portait un pyjama noir lui couvrant tout le corps
comme une armure de tissus.
Shinigami
sortit de la salle de bain – chaque chambre ayant la sienne –
une serviette sur les hanches. Il enfilait son pantalon par dessous
avant de l'enlever. Toujours pour ne pas brusquer Trowa, mais cette
fois-ci, ce fut ce dernier qui prit les devants. Avant que le vampire
n'ait le temps de faire quoi que ce soit, le pilote français
lui arracha sa serviette.
Tu
n'en aura plus besoin. Lui murmura-t-il alors que ses mains
caressaient les flancs musclés de l'immense vampire. Trowa,
pourtant plus grand que ses camarades, ne lui arrivait qu'à
l'épaule.
Tu
es sûr? Demanda-t-il en frissonnant.
Le
brun lui répondit en le guidant vers le lit où il le
fit s'allonger, au chaud sous la lourde couette, puis se plaça
au pied du lit.
Je
ne peux pas encore te donner ce que tu veux, mais je me sens près
à faire un pas en avant.
En
disant cela, il déboutonna sa veste de pyjama, révélant
un torse plus mince qu'il n'y paraissait, des clavicules légèrement
proéminentes, une peau pâle comme la pleine lune et une
multitude de fines cicatrices. Les stygmates de la vie du jeune homme
chez ceux qui l'avaient élevé avant de le précipiter
sans un regard dans un enfer de violence.
Trowa
avait la grâce de l'enfance et la finesse dégingandée
de l'adolescence. Quand il retira son bas de pyjama sans hésiter
et sans trembler, Shinigami eut la confirmation de ce qu'il savait
déjà: il l'aimait.
Ils
s'aimaient.
Les
longues jambes étaient seulement couvertes d'un fin duvet qui
commençait à peine à s'épaissir, comme si
le corps de Trowa avait attendu avant de mûrir. Une ligne
claire – comme tracée à l'aquarelle –
montait de son sexe à l'assaut de son nombril. Le vampire
remercia le ciel d'avoir depuis longtemps acquis une maîtrise
parfaite de son corps qui le retenait de se jeter sur le garçon
pour l'aimer contre un mur.
Trowa
méritait mieux.
Il
méritait un lit de plumes, des roses et du champagne. Une
première fois étourdissante qu'on lui avait arraché
mais que Shinigami se jura de lui donner. De toute façon, il
savait que le brun n'était pas prêt. Ils le savaient
tous les deux.
C'était
un grand pas que venait de faire Trowa.
Celui-ci
s'approcha du lit et s'y allongea, se collant contre le torse ferme
qui n'attendait plus que lui. Les deux corps s'emboîtèrent
comme s'ils avaient été fait pour ça. La tête
dans le creux d'une épaule solide, Trowa s'endormit, respirant
l'odeur masculine de celui contre lequel il était pressé.
En confiance.
Shinigami
le regarda dormir un long moment, caressant son beau visage, son dos,
s'attardant un peu sur ses fesses. Il traça du doigts le
contour de chaque cicatrice, certaines étaient plus roses,
d'autres légèrement boursoufflées.
Sous
la mèche de Trowa, il avait découvert une cicatrice
partant de l'arcade sourcillière, où il manquait un
bout de sourcil, pour finir sur le milieu de la joue. La lame qui lui
avait fait ça avait évité son oeil. Le brun
prenait grand soin de cacher cette marque, la preuve en était
que le vampire ne l'avait jamais vu avant cette nuit alors que ce
n'était pas la première fois qu'ils dormaient ensemble.
Le brun savait qu'il ne pourrait pas passer à côté
et venait donc de lui dévoiler un autre de ses secrets.
Un
rayon de lune parvint à passer au travers de la barrière
des rideaux et vint se poser sur la joue de l'endormi, l'éclairant
d'une lueur presque fantômatique.
Shinigami
ignorait si son petit ange voudrait devenir comme lui un jour, mais
il était sûr d'une chose: si Trowa refusait
l'immortalité il mourrait avec lui. Il ne le laisserait pas
partir seul. Il ne le laisserait jamais partir.
Il
ne voulait plus rester derrière, à se laisser dominer
par le temps. Cette fois, il choisirait son destin sans se laisser
baloter par celui qu'il ne connaissait plus depuis des millions
d'années.
Serrant
Trowa dans ses bras, il s'endormit à son tour.
o0O0o
Asahi
bailla à s'en décrocher la mâchoire et se servit
une grande tasse de café. Il avait hâte que les autres
se réveille, hâte que le rideau tombe sur la dépouille
encore chaude du docteur J.
Aujourd'hui,
il guiderait ses compagnons à travers les rues de la ville
vers un lieu qu'il était le seul à connaître. Sa
vengeance serait bientôt accompli et il pourrait enfin penser à
lui et à lui seul. En regardant les autres, il s'était
pris à les envier, surtout Heero. Lui, il avait un petit-ami
et il était heureux.
Asahi
voulait aussi sa part de bonheur mais pour ça, il devait tirer
un trait définitif sur le passé. Jamais le stylo
n'avait été si proche de la feuille. J allait payer et
lui serait libre.
Il
but une gorgée de sa boisson et s'installa sur une chaise. Peu
à peu, des visages encore un peu bouffis et ensommeillés
apparurent et leurs propriétaires prirent d'assaut la
cafetière.
On
part quand? Demanda Heero, installé sur les genoux de Duo où
il sortait peu à peu de son coma.
Quand
vous serez tous réveillés. Se moqua le jeune vampire.
Avec
ce que tu as réuni, quelle peine encourt J?
La
peine capitale Wufei. La peine capitale.
À
suivre...
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