Services | By : WesterlySama Category: French > Harry Potter Views: 3319 -:- Recommendations : 0 -:- Currently Reading : 0 |
Disclaimer: I do not own the Harry Potter book and movie series, nor any of the characters from it. I do not make any money from the writing of this story. |
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"Tonton ?
-Pas maintenant Draco.
-Mais tu es là-dedans depuis hier
soir ! Il est presque seize heures tu sais ? Se plaignit le blond en se
laissant tomber contre la porte avec un énorme soupir.
-Mais je dois trouver un ingrédient
qui puisse pallier le manque de Résine De Cyllique,
grommela son oncle de l'autre côté de la porte.
-Mais tu m'as promis que tu
viendrais à ce dîner ! Je veux te présenter Gwen !
Protesta Draco Malfoy avec obstination.
Il sursauta quand il sentit les
puissants charmes qui lui barraient la porte se lever et il s'écarta rapidement
de la porte pour enfin voir apparaître le maître des Potions qu'elle
dissimulait.
-Quelle horreur ! Tu portais déjà
les mêmes robes il y a quatre jours ! S'exclama le blond avec dégoût.
-Mon cher filleul, permets moi de
gentiment te rappeler que toutes mes robes de travail sont identiques, répondit
le maître des Potions avec irritation. Et ne me parle pas de réunions mondaines
! Je dois trouver un alternatif à cet ingrédient où je vais devenir fou !
-Pourquoi ne rappelles-tu donc pas
à Potter tout ce qu'il te doit ! Il a de très bonnes relations avec le vizir Al
Kamouth ! S'exclama Draco avec exaspération. Je ne
comprends pas pourquoi tu ne lui as pas demandé d'emblée d'ailleurs ! D'accord,
je comprends que c'est Potter et que ce n'est pas le grand amour entre vous,
mais je suis certain qu'il n'y verra pas d'inconvénient ! Vu ce qu'il fait de
ses journées maintenant, je suis certain qu'un petit défi de plus ou de moins
ne changera pas grand chose à son emploi du temps ou à son espérance de vie !
Et puis quoi ! Finis-en avec cette potion par n'importe quels moyens ! Aussi
non, c'est moi qui vais en finir avec elle ! Et ça ne va pas te tuer de faire
appel à Potter ! Il est peut-être...
L'héritier des Malfoy continua à
maugréer à propos de son ancien rival, emporter par son flux de paroles. Mais
l'ancien professeur de Potions avait cessé de l'écouter dès qu'il avait
prononcé le nom de Potter. Severus se donna une claque mentalement. Pourquoi
n'y avait-il pas pensé plus tôt ? Bien sûr ! Potter pourrait lui obtenir cet
ingrédient. Aussitôt ses robes virevoltèrent avec un regain de vie alors qu'il
s'éloignait de son neveu qui s'arrêta en fronçant les sourcils et en soupirant
avant de suivre son oncle lunatique.
-Maintenant ?! S'écria-t-il une
demi-heure plus tard, empêchant l'expert en potions d'accéder à son armoire. Tu
plaisantes n'est-ce pas ? S'exclama-t-il avec incrédulité.
-Draco, je te conseille de t'ôter
de mon chemin ! Gronda Severus en sortant sa baguette. Plus vite tu me
laisseras partir, plus vite je serai revenu ! Dit-il, observant avec
satisfaction son neveu s'écarter de son armoire avec réluctance et une moue
sceptique.
Il se saisit de ses vêtements qu'il
enfila à la hâte et se recouvrit de robes ouvertes avant d'attacher ses cheveux
mouillés avec hâte.
-Mais tu ne sais même pas où est
Potter ! Gémit Draco avec résignation.
Severus farfouilla parmi les
papiers qui jonchaient son bureau et en sortit un morceau de parchemin brun
qu'il scanna rapidement de ses yeux perçants. Un sourire carnassier se dessina
lentement sur ses lèvres.
-Au contraire, je sais exactement
où il se trouve."
Approximativement deux minutes plus
tard, il se trouvait au bureau des transports magiques. Puis, informations en mains,
il atteignit une zone de transplanage et disparut
sans hésitation vers l'endroit où se trouvait le mercenaire Harry Potter.
"Potter ! Y a quelqu'un pour
toi ! Ca urge y paraît ! Cria un de ses compagnons du camp.
-Okay !
Répondit-il en coupant l'eau glacée qui sortait du combiné de douche.
Frissonnant, il sortit rapidement
de la cabine et enfila son pantalon, ses chaussettes et ses bottes en un temps
record. Il négligea sa ceinture ouverte et coinça un tee-shirt dans son
pantalon, attrapant une serviette avant de quitter sa tente en trottinant.
C'est ainsi que Severus le vit arriver sous les sifflets railleurs et
admirateurs des autres mercenaires du camp. Tous étaient relativement de jeunes
grands gaillards au faciès amical et au surplus d'énergie. Mais aucun de ceux
que Snape avait vu depuis qu'il était arrivé n'atteignait la cheville de Potter
à son avis. Il eut un rictus ravi en apercevant le brun sortir d'une des tentes
vêtu uniquement d'un pantalon vert kaki aux multiples poches et occupé à sécher
ses cheveux et son torse.
-Hey
Potter ! Pourquoi tu ne nous as pas dit que tu te gardais pour Grand, Sombre et
Sexy ?! Le taquina un grand blond à la tignasse épaisse alors qu'il passait
devant un feu devant lequel plusieurs hommes et deux femmes regardaient le
fruit de la chasse frémir sous les flammes ardentes.
-Tu aurais pu au moins nous dire
que tu préférais le sexe fort, beau brun, dit l'une des femmes - une rousse aux
yeux vairons.
-Je ne voulais pas te décevoir
bébé, la taquina Potter en s'arrêtant près d'eux. C'est bientôt prêt ?
Demanda-t-il en désignant le feu. C'était pas Edge qui devait s'occuper de la soupe ce soir ?
-Que veux-tu, entre ce qu'il doit
faire et ce qu'il fait réellement celui-là ! Grommela celui qui devait être le
plus vieux de la bande. C'est toi qu'a ramené ça petiot ? Demanda-t-il en
fixant ses yeux de fouines sur Harry.
-Oui M'sieur, répondit Harry en
jetant finalement sa serviette sur son épaule nue.
Severus inspira brusquement.
Qu'avaient-ils fait de Potter ?
-Bravo mon gars, ça fait sept mois
que je suis sur place et pas un de ces vauriens n’a été capable de trouver de
la viande de cette qualité. Approche va, l'invita-t-il en lui faisant signe de
la main.
Severus vit les autres membres du
groupe ouvrir de grands yeux lorsque leur aîné offrit sa main à Potter. Harry
lui rendit sa poignée de main avec un sourire en coin puis s'éloigna du groupe.
-Présente-le nous Potter ! Une voix
résonna encore dans son dos.
Le brunet se retourna et offrit son
doigt d'honneur au grand blond qui rit à gorge déployée et s'en retourna à ses
compagnons. Le jeune Potter ne ressemblait plus en rien à son père. Ses cheveux
étaient plus courts et presque rasés sur les côtés, ses grands yeux vert sombre
se cachaient timidement derrière de longs cils bruns taquins et ses lèvres
fermes avaient ce petit pli constamment amusé qui lui donnait un air prédateur.
Quant à son corps...Severus ne pouvait pas vraiment penser en le voyant ainsi
avancer à demi-nu vers lui.
-Oh ! S'exclama le brun en
s'arrêtant. "Severus Snape. Je dois avouer que lorsque Looft
m'a dit que 'Grand, Sombre et Sexy' me demandait, je ne m'attendais pas à vous
voir.
Severus pinça les lèvres et fronça
les sourcils, jetant au passage un regard noir au brun qui le détaillait de la
tête aux pieds sans gêne.
-Mais je dois dire que la
description vous va à ravir, commenta-t-il en le fixant dans les yeux. J'espère
que rien de grave vous amène Monsieur le Professeur ?" Demanda-t-il en lui
faisant signe d'entrer dans la tente principale du camp, ratant l'expression
choquée de son ancien professeur.
-Enfile-moi ce maillot
Potter ! Tonitrua une voix de femme.
-Oui Mère-Grand
! Cria-t-il en riant, mais en obéissant néanmoins. T'as mon courrier ?
Questionna-t-il en s'appuyant sur un comptoir de bois improvisé. Vous avez
besoin de mon aide alors ?
Severus respira un peu plus
librement puisque Potter s'était enfin décemment habillé.
-Effectivement, admit-il à contre coeur.
S'il s'attendait à une raillerie
quelconque il n'en trouva aucune.
-Vous êtes pressé ? Demanda
seulement Potter en le regardant avec fatigue.
Severus pensa à son filleul et au
dîner qui l'attendait s'il rentrait de bonne heure et secoua la tête.
-Pas spécialement.
Il était curieux de savoir ce que
devenait son ancien élève.
-Là Potter, tes fans ont répondu
présents, les interrompit une blonde rondelette en déposant un carton de
parchemins sous le nez de Potter.
-Comment font-ils pour me retrouver
ici ? Gémit Harry en contemplant le carton avec horreur. Merci Belle.
Remercia-t-il néanmoins. Tu as vu Edge ?
-Pas de la journée non. Allez,
dégage morveux, j'ai pas que ça à faire !
-Oui chef ! Obéit bien sagement le
brunet et calant son carton sous son bras. Vous avez entendu la patronne
professeur, plaisanta-t-il en indiquant la sortie de son bras libre.
Severus fit redescendre son sourcil
interloqué et obtempéra sans discuter, notant au passage le magnifique
roulement des biceps du jeune homme discipliné.
-J'avais peur que quelque chose
soit arrivé à Charlie, dit Harry.
-Weasley ? Questionna Severus en
marchant à ses côtés jusqu'au feu où les mercenaires distribuaient pain, eau,
vin et viandes juteuses.
-Oui, il a reçu une nouvelle espèce
de dragons, de vrais monstres. Expliqua Harry en souriant ce sourire un peu
distordu qui était un compromis entre un véritable sourire amusé et un rictus
sarcastique. Est-ce que vous voulez parler en privé ? Sinon, on peut rester
avec eux autour du feu, ça se rafraîchit incroyablement vite dans le coin. A
moins que vous ne souhaitiez en finir rapidement ?
Severus ressentit une goulée de
fierté face à la politesse du garçon. Merlin qu'il avait prié pour qu'un jour
il soit aussi bien discipliné ! Dommage que sa prière n'ait été exaucée que
lorsque le gamin n'était plus sous sa tutelle.
-Nous pouvons rester dehors, ma
demande n'est pas privée.
Harry lui sourit avec
reconnaissance et le regarda avec intensité. Severus se sentit étrangement gêné
d'une telle scrutation.
-Vous avez changé Professeur, pour
le meilleur, ajouta Harry en lui lançant un clin d'oeil taquin.
-Je ne suis plus professeur,
annonça Severus, ressentant une extrême satisfaction lorsque la bouche de
Potter s'ouvrit sur quelques centimètres.
-Vous faites de la recherche, je
suppose ? Et il vous manque un ingrédient ! Devina Harry avec excitation. C'est
ça, n'est-ce pas ? Demanda-t-il en le contemplant curieusement.
-Correct, acquiesça Snape, ses
lèvres menaçant de s'étirer en un sourire grandement amusé. Vous me surprenez
Potter, moi qui croyais que vous ne feriez qu'empirer en n'ayant que des
sauvages avec qui converser....
Harry éclata d'un rire rauque qui
envoya des flopées de frissons délicieux le long de sa peau qui réveillèrent chacune de ses pores.
-Vous devez manquer aux élèves, le
taquina Harry, les yeux brillant de malice.
-Morveux, sermonna Severus
plaisamment. En vérité, rien de l'école ne me manque, avoua-t-il sincèrement.
-Poudlard n'était plus Poudlard
sans Albus Dumbledore pour l'illuminer de son regard
toujours étincelant de malice, soupira Harry.
-Enfin Potter ! J'pensais que tu
viendrais plus ! Les accueillit le grand blond qui l’avait déjà interpellé le
brun plus tôt. Tu nous présentes ?
Severus s'empêcha
consciencieusement de lui faire ravaler sa verve en se contentant d'englober le
groupe d'un regard noir.
-Voici mon ancien professeur de
Potion de Poudlard, Severus Snape. C'est un maître dans l'art des Potions et un
homme respectable, alors attention à votre vocabulaire ! Prévint Harry avec un
clin d'oeil. Professeur, voici Looft, Paipei et Spass, présenta Harry
en désignant le grand blond, la rousse et un gamin d'une quinzaine d'années au
crâne rasé et habillé d'un large pull noir et d'un short kaki. Spass est ma coéquipière, précisa Harry, faisant apparaître
sa baguette de nulle part.
-T'as été l'élève de Tyercan, n'est-ce pas Severus ? Demanda Taipei en se
poussant pour lui faire de la place sur le tronc renversé qui servait de banc.
-C'est exact, acquiesça-t-il avec
surprise en s'asseyant près de la rousse. Tu l'as déjà rencontré ? Demanda-t-il
avec aisance, incroyablement relaxé en compagnie des mercenaires.
-J'ai été son apprenti pendant un
temps, révéla la rouquine en fronçant son nez pensivement, pendant neuf mois en
fait, se rappela-t-elle. Mais j'ai rencontré Looft et
je n'ai pas pu le laisser partir seul pour l'entraînement d'auror.
-Impressionnant, reconnut Severus.
Tu dois être très douée si le vieux a accepté de t'enseigner, remarqua-t-il en
voyant Potter enfiler un blouson avec difficulté sur sa gauche avant de
s'asseoir près de la jeune fille qu'il avait précédemment pris pour un garçon.
-Je me débrouille, mais je ne
prétend pas arriver à votre cheville, flatta-t-elle sincèrement.
Severus la remercia d'un signe de
tête reconnaissant.
-C'est notre héros à nous, dit Looft en affermissant sa prise sur la taille de la jeune
femme, je ne sais ce qu'on serait devenu sans ses potions, surtout Potter,
ajouta-t-il en mettant aussitôt un doigt sur ses lèvres, enjoignant ses
interlocuteurs à se taire.
-Evite de prononcer mon nom Looft où je te jure que tu ne pourras plus faire montre de tes
capacités sportives à 'Pei, ne tarda pas à arriver le commentaire traditionnel.
Personne n'a donc vu Edge aujourd'hui ? Souffla Harry
en enfilant ses mains dans ses poches.
-Tinquiète
pas pour lui p'tit gars, lui conseilla le senior qui
l'avait félicité plus tôt en se réinstallant à sa place autour du feu. Occupe
toi donc de récupérer, j'ai entendu Raal dire que ça
n'avait pas été du gâteau là-haut, dit-il en plaçant deux gros morceaux de
viandes dans deux énormes tranches de pain.
Le silence se fit et les têtes se
tournèrent vers Harry. Severus souleva un sourcil interrogateur.
-Potter ? Appela Looft, les sourcils froncés.
Ce dernier leva la tête pour lancer
un regard noir au mercenaire qui avait abordé le sujet. Celui-ci haussa les
épaules, mais ses yeux apprirent à Severus que son commentaire n'avait pas été
lâché innocemment. Il aurait reconnu ce type de regard n'importe où.
-Tu es un Sondeur.
Le vieux eut l'air surpris avant de
sourire largement et de hocher la tête une fois en reconnaissance. Il lui lança
un regard admiratif et pensif avant de tendre sa main vers lui.
-Le nom c'est Zirk,
Andrew Zirk, mais tout le monde m'appelle Andy, se
présenta-t-il.
-Snape, répondit Severus en
saisissant la main tendue, Severus Snape. J'ai connu un Zirk
en Grande Bretagne, il travaillait pour un mégalomaniaque qui tentait de
ratifier la terre des êtres qui n'étaient pas des sorciers de purs sangs.
-Ca devait être mon oncle Hips. Il marchait comme un marin, la démarche toujours un
peu bancale, heh ? Questionna-t-il, l'oeil brillant.
-Effectivement, affirma Severus en
acceptant le pain que lui tendait Harry, ainsi que son regard empli de
gratitude.
Il garda ses mains tendues vers
lui, le voyant piquer la viande grésillant sur la fourche. Il l'observa
découper soigneusement la chair grillée et l'apporter sur son pain tranché. Ses
yeux absorbèrent tous les petits mouvements anodins qui, réalisés par les mains
habiles de Potter, enflammèrent les sens de Severus.
-Merci Potter, dit-il en
contemplant l'index du brun disparaître en ses lèvres fermes.
-Je vous en prie professeur.
-Je ne suis plus enseignant,
Monsieur Potter, sermonna-t-il avec un rictus amusé.
-Je suis profondément navré
Monsieur Snape, se moqua Harry en le dardant d'un regard intense.
-T'as vraiment de drôles de
relations Potter, les coupa Looft la bouche à moitié
pleine. Entre l'éleveur de Dragons, la ministre de Grande-Bretagne, la Dragonne, le Loup-Garou, le Briseur de Sorts, le Joueur de Quidditch, et j'en passe, le Maître des Potions ici présent
et nous...C'est normal que tu tournes pas rond mon gars ! S'exclama-t-il
presque sérieusement, si ce n'était pour le sourire qui atteignait ses deux
oreilles.
-J'en conclus que la Dragonne est Ginny
Weasley, mais le joueur de Quidditch ? Demanda
Severus avec amusement.
-Sans doute Oliver, à moins que ce
ne soit Viktor, il est venu une fois avec Hermione, répondit Harry en mordant
dans son repas à pleines dents.
-Bon alors avoue ! Commanda Paipei avec curiosité. Tu es bi et tu préfères les femmes
jeunes et les hommes mûrs ?
Harry s'étrangla avec un éclat de
rire et Spass tapa son dos avec force. Il lui jeta un
regard noir et l'envoya balader magiquement sans même toucher sa baguette.
-Tu veux pas recommencer, je crois
que t'as oublié une côte ?! Siffla-t-il méchamment.
L'adolescente se releva avec un air
ébahi.
-Désolée
Harry, je pensais pas... S'excusa-t-elle d'une voix atrocement douce.
-C'est peut-être ça le problème !
Continua-t-il avec violence, sans égard pour le remord visible dans les yeux
bleus de Spass.
-Calme-toi Potter ! Intervint Looft d'une voix forte.
Severus vit l'étincelle de rage
dans les prunelles émeraude et se leva souplement, imposant et menaçant.
-Potter ! Assis ! Ordonna-t-il
fermement.
Il croisa les yeux étonnés et il
vit l'immense fatigue et la confusion, ainsi que la douleur dans les orbes de
jade. Les autres mercenaires, qui avaient tous leurs mains sur leurs armes,
restèrent choqués du manque de résistance de la part de leur compagnon. Ils
virent le brunet obéir sans difficultés aux ordres de l'ancien professeur.
Severus confia le reste de son repas à Paipei,
s'avança devant Potter, et saisit son menton pour relever sa tête basse. Il
inspecta les yeux verts, tâta la gorge nue et enfouit ses mains sous le blouson
ouvert, contre le ventre chaud. La pression qu'il exerça sur Potter causa de
brusques inspirations et une contraction sans doute douloureuse de ses muscles.
-Quand était la dernière fois que
vous avez dormi Potter ? Demanda-t-il d'une voix dure, les yeux perçants en
inspectant le poignet libre du brun. Vous rendez-vous compte de l'état dans
lequel vous êtes ? Votre magie brûle tout ce qu'elle peut pour retrouver sa
consistance ! Siffla-t-il en écartant sa robe et s'emparant de deux potions qui
résidaient dans les arceaux de sa ceinture. Ce n'est pas croyable ! Vous
faut-il toujours un adulte au derrière pour prendre soin de vous ?! Vous n'avez
pas survécu à Riddle pour laisser votre magie faire
le boulot à sa place !" Cria-t-il presque en forçant la bouche de l'ancien
gryffondor.
-Vos potions sont toujours aussi
délicieuses, professeur, eut le culot de remarquer Harry en grimaçant, faisant
rire nerveusement Paipei et Looft.
-C'est pour que le sale gosse que
vous êtes évite d'en redemander ! Je n'ai pas que ça à faire bordel ! Jura
Snape, furieux. Potter ?! Vous rendez-vous compte du danger dans lequel vous
étiez ? Souffla-t-il en l'observant avec effarement.
-Pas vraiment, répondit Harry en
secouant la tête, j'ai quelques problèmes pour penser clairement.
-Vous allez dormir, même si je dois
rester pour y veiller, menaça Severus en s'installant à côté de lui.
Il récupéra son sandwich et jeta un
regard sombre à son ancien élève. Celui-ci soupira et reprit le sien et se
remit à manger sans réel appétit.
-De toutes façons, là où vous allez
aller, vous n'aurez pas besoin de magie, annonça Severus.
-Et où vais-je donc ? Demanda Harry
avec intérêt et curiosité.
-Rendre visite à votre ami le Vizir
Al Kamouth.
-Tu plaisantes ?! S'étouffa Zirk en jurant comme un charretier. Al Kamouth
? Répéta-t-il avec incrédulité, tandis que les autres se regardaient avec
incompréhension.
-Je vais rendre visite à Ashim ? Continua Harry avec amusement, cernant déjà le vif
du sujet. Et je vais lui demander de la Résine de Cyllique ?
-Parfaitement, confirma Severus
avec assurance.
-Ok. Admettons qu'il m'en donne -
ou m'en vende, peu importe. Comment je fais pour vous la ramener...Où que vous soyez
? Demanda Harry en se relaxant sensiblement. Vous devez connaître les
restrictions draconiennes qui entourent la Résine du Temple d'Arc. Et aucune magie ne doit
être utilisée sur l'ingrédient ou son conteneur.
-Je suis conscient de ce
désagrément, répondit Snape d'un ton cinglant. Vous êtes Harry Potter non ? Je
suis sûr que vous arriverez à détourner le règlement ou à passer outre.
Ceci lui valut l'amusement de Harry
qui rit en secouant la tête.
-Vous devez vraiment la vouloir,
remarqua-t-il en terminant son repas d'une longue gorgée d'eau. Qu'est-ce que
vous allez en faire ? Demanda-t-il avec curiosité.
-Un remède pour la lycanthropie,
révéla Severus, les yeux brillant d'une lueur primitive.
-Alors je crois que je vais devoir
me reposer, je ne voudrais pas arriver dans cet état auprès de ce cher Ashim Al Kamouth : je vais encore
me faire tirer les oreilles, plaisanta Harry en se redressant, resserrant son
blouson autour de lui en croisant les bras.
-Je viens avec toi Harry, dit
doucement Spass en rassemblant ses affaires.
Severus surprit la lueur de
tendresse qui traversa les yeux fatigués de Potter lorsqu'il passa un bras
autour des épaules de la jeune fille quand elle se posta à ses côtés.
-Je suis désolée Riss,
s'excusa-t-il avec remords, regrettant de s'être emporté de cette façon.
-Oublie-ça,
j'aurais du savoir, avec toi... Soupira-t-elle en entourant sa taille d'un bras
lâche.
-Bonne nuit tout le monde ! Salua
Harry en tendant distraitement sa main à Severus pour l'aider à se relever.
La douceur et la force se dégageant
de ce contact le laissa figé quelques secondes après lesquelles il se secoua et
prit le chemin de sa tente. Là, Spass les laissa
devant la porte et entra, lançant un 'bonne nuit frangin' à Harry qui répondit
par un 'bonne nuit soeurette' railleur. Seuls, les deux hommes restèrent
silencieux, appréciant le calme et la tranquillité. Un grand brun les croisa
sur son chemin vers sa propre tente et s'arrêta un moment.
-Ca va Harry ?
-Hey Raal ! Professeur, je vous présente Raal
Highcrix, médicomage du
camp, Raal, voici Severus Snape...Commença Harry
avant d'être coupé par un sifflement admiratif.
-Maître en potions? J'ai étudié
certains de vos livres. Très intéressants, reconnut le dénommé Raal avec un sourire.
Severus inclina la tête en
reconnaissance mais ne pipa mot, ne souhaitant pas que le médicomage
s'attarde auprès d'eux.
-On a retrouvé Edge,
il cuvait à l'orée de la clairière plus loin à l'Est, avertit le grand brun en
s'éloignant. Je l'ai laissé à sa migraine !
Harry rit doucement et jeta un coup
d'oeil que Severus qualifia de timide quand ses pommettes rougirent sous son
regard scrutateur.
-Je me sens stupide, dit le brun
après avoir détourné son visage.
-Et vous l'êtes, affirma Severus
sans pitié.
-Je...
-Ne vous avisez plus de puiser
ainsi dans vos réserves magiques, parce que sinon, c'est moi qui viendrait
botter votre cul Potter et avec grand plaisir, je peux vous l'assurer.
Dumbledore voulait que vous réussissiez dans la vie, pour oublier tout ce que
vous n'avez pas pu réaliser en tant qu'adolescent. Soyez sage Potter, si ce
n'est qu'en souvenir de ce vieux timbré d'Albus.
Potter lui lança un regard surpris
et étrangement ouvert. L'envie quasiment irrépressible de l'embrasser le prit
et s'ils s'étaient trouvés dans d'autres circonstances, il n'aurait peut-être
pas combattu son désir et ne se serait pas contenter d'un baiser. Mais Potter
était faible et avide de contact. Il se contenta de placer une main ferme et
rassurante sur l'épaule du brun.
-Faites attention professeur, ou je
vais finir par croire que toute cette histoire de Résine n'était qu'un prétexte
pour me voir, le taquina Potter, exceptionnellement réceptif.
-Je veillerai à vous envoyer Lupin
pour attester de mon honnêteté, répliqua-t-il sur le même ton joueur. Quand
serez-vous de retour selon vous ? S'enquit-il, lâchant l'épaule musclée avec
difficulté.
-On est mardi...comme je dois réfréner
mon usage de la magie...disons samedi ?
-Si tôt ? S'étonna Severus. Il
fronça aussitôt les sourcils. Vous avez déjà une idée, conclut-il avec un
rictus. Je savais que votre réputation de briseur de règlement n'était pas
infondée, dit-il en riant.
Il cessa immédiatement en voyant
l'expression mi-songeuse, mi-admirative de son ancien élève.
-Vous êtes un bel homme professeur,
vous devriez profiter de la vie plutôt que de vous cloîtrer dans un labo devant
des chaudrons fumants, dit Harry, les yeux brillant à la lueur des torches.
-Cessez votre numéro de séduction
avec moi Monsieur Potter, sermonna Severus avec amusement, ne faites pas
d'efforts inutiles et allez plutôt récupérer votre magie.
-Pourquoi inutiles ? Demanda Harry
en fronçant les sourcils.
Severus se figea. Il se reprit
néanmoins rapidement et arqua un sourcil interrogateur.
-Arrêtez donc de jouer avec des
hommes qui ont l'âge d'être votre père Monsieur Potter, vous n'en tirerez rien
de bon, conseilla-t-il, moins assuré qu'il le paraissait.
Potter était loin d'être laid et sa
fougue laissait prévoir un caractère passionné...Il admit qu'il était curieux
de savoir quelle sorte d'amant il était, malgré son précédent refus. Il pensait
que Potter jouait avec lui...Mais s'il était effectivement sérieux, ils auraient
tout le temps de mener quelques explorations à son retour.
-Vous pourriez difficilement être
mon père professeur, répondit le brun avec coquinerie.
-Certes, admit Severus, frottant la
commissure nerveuse de ses lèvres ; il y avait longtemps qu'il ne s'était pas
senti aussi amusé. Permettez-moi de vous rappeler que je ne suis plus
professeur, donc ce titre honorifique ne me convient plus.
-Comment dois-je vous appeler
Monsieur le Maître des Potions ? Souffla Harry d'une voix rauque.
-Abstenez-vous en jusqu'à votre
retour ; nous règlerons ce petit problème d'appellations à ce moment là,
conclut Severus en commençant à s'éloigner. Cinq pas plus loin il s'arrêta et
son expression s'adoucit. Soyez certain que je vous suis très reconnaissant de
me rendre ce service Harry, dit-il sans se retourner.
-Je ne vous aurais rien refusé
Severus."
"Tonton ! Qu'est-ce que ça
veut dire ?! Cria Draco Malfoy en entrant comme une furie dans le bureau de son
oncle.
Snape termina la phrase qu'il
rédigeait d'un point sec et posa lentement sa plume en prenant une grande
inspiration, prêt à attraper tout ce que son filleul allait lui jeter à la
figure. Merlin seul savait ce qu'il avait fait pour mériter la colère de son
neveu. Mais en levant la tête, il comprit avec grand amusement quelle était la
cause de cet éclat.
-Monsieur Snape, c'est toujours un
plaisir, le salua Harry Potter en s'inclinant légèrement, les joues rouges,
visiblement essoufflé.
-Qu'est-ce qu'il fait là Severus ?!
Siffla Draco, les dents serrées.
-Nous sommes là pour parler
affaires bonhomme, répondit Harry d'un ton condescendant, alors si tu pouvais
nous laisser entre grandes personnes...? Continua-t-il avec un petit sourire
pincé.
-Tu vas payer espèce de sale tas de
morve visqueux...
-Draco ! Le coupa Severus d'un ton
dangereusement calme. Monsieur Potter vient me remettre la Résine de Cyllique dont j'ai besoin, expliqua-t-il en se levant
tranquillement.
-Et bien qu'il te la donne et qu'il
reparte ! Grogna Draco en croisant les bras.
-Dehors ! Siffla Severus en
brandissant sa baguette.
Deux secondes plus tard, la porte
claquait derrière le blond platine effrayé.
-Merlin, j'ai cru qu'il ne
partirait jamais, gémit Harry en lâchant son chapeau d'une main tremblante.
Severus nota son visage enflammé et
son état de faiblesse et alla le soutenir sans poser de questions.
-Par ici, dit-il en le faisant
passer dans son anti-chambre. Depuis combien de temps l'avez-vous sur vous ?
Demanda-t-il en le débarrassant de sa veste de smoking en chemin.
-Qu'est-ce que vous faites ?
Protesta Harry en se laissant néanmoins mener près d'une grande cabine de
douche.
Severus ouvrit le robinet d'eau
froide à fond et continua ensuite de déshabiller le brunet.
-Je pensais que vous saviez que la Résine provoque une
faiblesse générale chez quiconque la manipule trop longtemps. En plus d'une
fièvre dangereusement haute, des maux de tête et des contractions musculaires,
vous allez avoir droit à un effet aphrodisiaque terrible, dit-il sans
amusement, on utilise souvent la Résine dans les potions d'amour ou les
aphrodisiaques interdits, informa-t-il en tâtant le front d'un Harry à présent
nu devant lui comme au jour de sa naissance. Je ne comprends pas, vous ne
l'avez plus sur vous et pourtant votre état ne fait qu'empirer, dit-il d'un ton
inquiet en menant le jeune homme sous l'eau glacée.
Il cria de surprise et baissa la
tête sous le jet puissant.
-Elle n'est pas dans mes vêtements,
dit-il avec difficulté. Comment vouliez-vous que je passe la surveillance ?
Demanda Harry en écartant ses jambes tremblantes. Il se pencha en avant en
s'appuyant contre le mur carrelé. Enlevez-la, commanda-t-il en fermant les yeux
fermement, tentant de combattre les vagues de chaleur créées par l'exposition à
la résine et les frissons provoqués par l'eau froide.
Severus écarquilla les yeux de
surprise et avala difficilement sa salive alors qu'une de ses mains se posait
sur la hanche gauche de Potter et que son autre main se glissait entre ses
fesses glabres et tannées à la recherche de l'orifice plissé qu'il aurait adoré
franchir en d'autres circonstances. Il sentit son complexe génital réagir aux
gestes qu'il prodiguait à son ancien élève qui respirait bruyamment et
tremblait comme une feuille sans pouvoir s'en empêcher. Son index et son majeur
plongèrent avec hésitation dans la cavité bouillante mais Harry poussa
consciemment contre les deux doigts de Severus qui entrèrent alors plus
profondément, jusqu'à toucher un objet dur qui n'avait rien à faire là. Son
contact ramena Severus sur terre et il saisit le tube entre ses doigts avant de
le glisser lentement hors du rectum de Potter. La peau de Severus s'électrisa
quand Harry libéra un gémissement profond quand le tube contenant le liquide
orangé le quitta. Il posa le flacon sur le rebord du lavabo et s'en retourna à
l'homme dénudé à la respiration erratique qui se trouvait dans sa douche.
-Ca devrait aller mieux déjà, non ?
Demanda-t-il d'une voix rendue rauque par le désir qu'il éprouvait à contempler
un corps si bien fait.
-Je...Je n'en ai pas l'impression,
souffla Harry sans se retourner.
Severus sourit avec satisfaction et
porta les mains à sa gorge.
-Je vois. L'eau devrait faire
baisser la fièvre, informa-t-il en se défaisant de sa robe, s'occupant aussitôt
de sa chemise qui la suivit rapidement. Ses chaussures et chaussettes tombèrent
sur le tapis blanc et il entra dans la douche derrière Potter.
-Vous pourriez peut-être...me
laisser ? Demanda Harry, inconscient des agissements de son ancien professeur.
-Pourquoi donc ? Demanda Severus en
l'attirant à lui d'un bras ferme. Alors que je peux sans aucun mal vous aider ?
Finit-il en enroulant ses doigts habiles autour de l'organe fièrement érigé.
Cette eau est glacée ! Grommela-t-il contre la nuque élancée de Harry.
-Pas vraiment non, hoqueta Harry en
souriant bizarrement, bien que l'autre sorcier ne put pas le voir. Est-ce que
vous avez l'intention de faire quelque chose de votre main ou dois-je vous
venir en aide ? Osa-t-il défier avec une insolence qui fut récompensée par une
longue pression sur la longueur de son membre très réceptif.
Un court grognement s'échappa
d'entre ses dents serrées.
-Je me suis récemment demandé si
vous étiez dominant au lit Potter et vraisemblablement...Comment pouvez-vous
supporter cette eau glaciale ! S'exclama Severus en fermant le robinet et en
attirant Harry hors de la cabine de douche. Il s'avéra que sans soutien le
jeune mercenaire ne pouvait pas tenir sur ses jambes, et ce fut avec une
surprenante gentillesse que Severus l'enveloppa dans un large drap de bain
avant d'enfiler lui-même une robe moelleuse et de le mener à sa chambre.
-Oww...
Gémit soudain Harry en cajolant son ventre. Je me sens vraiment mal,
souffla-t-il le coeur au bord des lèvres.
-Assieds-toi, ordonna Snape en
l'aidant à obtempérer. Il s'accroupit entre les jambes du brun et écarta la
serviette sans cérémonie. Il posa ensuite ses mains sur le ventre tendu du
jeune mercenaire et leva les yeux vers les prunelles vertes qui l'observaient
attentivement. La bouche de Potter était étirée en une mince ligne blanchâtre
qui trahissait sa douleur.
-J'espère que tu m'as écouté et que
tes efforts ont été ménagés ces derniers jours ?
Harry hocha la tête et posa sa main
sur son ventre, appuyant vraisemblablement sur la zone la plus douloureuse pour
tenter de la soulager. Snape la chassa et tomba à genoux, écartant les cuisses
parsemées de poils bruns avec douceur.
-Professeur Snape... Souffla Harry
en repoussant faiblement l'homme d'une main sur son épaule osseuse. S'il vous
plaît, pas comme ça, supplia-t-il sans nulle honte, sinon celle d'avoir attiser
l'homme sans pouvoir à présent assouvir son désir.
Snape leva les yeux vers lui,
surpris et ne s'en cachant pas. Quel homme refusait...?
-S'il vous plaît, répéta Harry en
serrant les dents et replaçant sa main sur son ventre, sentant finalement les
effets aphrodisiaques de la
Résine.
-Très bien, acquiesça Snape en se
relevant.
Harry crut un instant l'avoir vexé,
mais se rappela bien vite que ce n'était pas son amant moyen qui se trouvait en
face de lui. Il attrapa Snape quand ce dernier le fit lever pour descendre les
draps. Faible sur ses jambes, il s'appuya confortablement contre son ancien
professeur qui le laissa faire à sa guise, immobile.
-Je peux y résister vous savez,
dit-il en prenant une grande inspiration à la fin de sa phrase. Mentalement,
ajouta-t-il après une pause et un petit sourire penaud.
-J'ai pu le constater par moi-même
Monsieur Potter, répondit Snape, sur ses gardes.
-Est-ce que vous vouliez prendre
avantage de mon état pour me culbuter ?" Demanda franchement Harry, délirant
de fièvre.
Il sentit néanmoins le mouvement de
recul de Snape et le geste qu'il effectua pour l'empêcher de tomber.
-Alors ?
Snape secoua la tête en fronçant
les sourcils. Il fit asseoir le brun et tâta son front avec douceur avant de
pincer les lèvres.
-Je le savais, dit Harry en fermant
les yeux.
Severus l'observa tranquillement
dans sa lutte muette contre les effets de cette stupide Résine. Quand il
rouvrit les yeux, une larme s'en échappa.
-C'est pour ça que je n'aime pas
les potions, se défendit Harry avec un très petit sourire embarrassé.
Il n'y avait rien à ce moment là
qu'il eût plus envie de faire que d'effacer cet embarras des lèvres carmines.
Prenant sur lui même, il allongea le corps tremblotant du brunet et remonta les
couvertures sur lui. Les yeux verts se rouvrirent avec gratitude et Severus
constata que Potter subissait bel et bien l'effet aphrodisiaque très puissant
de la résine.
-Ne dites pas à Looft
que vous m'avez vu dans cet état, d'acc ? Demanda
Potter en lâchant un petit gémissement qu'il ne put retenir une fois sa bouche
ouverte.
Severus crispa ses doigts dans son
peignoir et força un rictus sur ses lèvres blanches.
-Je vais de ce pas tout lui
relater.
-Merci Sev'rus.
Marmonna Harry en s'enfouissant davantage dans les couvertures, fermant ses
yeux pour de bon.
Le coeur battant, Snape se redressa
et contempla l'étrange tableau que formait Harry Potter dans son lit. Son coeur
souffrit d'un petit pincement soudain quand il se rendit compte que Potter
était le premier homme qu'il avait amené à sa chambre à coucher. Avalant
difficilement sa salive, il contempla encore un moment cette tignasse brune sur
l'oreiller aux tons beiges avant de tourner les talons silencieusement.
-Bonne nuit, Harry,"
souffla-t-il avant de fermer la porte derrière lui.
Harry se réveilla aux effluves
divins de café et de toasts grillés. Voilà qui était une nouveauté. Il mena une
main à sa bouche et bâilla à s'en décrocher la mâchoire, refusant toutefois
d'ouvrir les yeux. Il y avait si longtemps qu'il n'avait pas dormi aussi
longuement et confortablement, dans un lit digne de porter ce nom et dans des
draps au parfum de Maître des potions...Ses yeux s'ouvrirent en grand lorsque
cette pensée incongrue effleura son esprit. Il contempla la place vide dans le
lit à coté de lui et puis l'oreiller qu'il tenait fermement dans ses bras avant
de gémir de frustration.
"Dur réveil ?
Un doux frisson glissa le long de
ses reins et il se retourna lentement, découvrant la voix de velours à ses
côtés, incarnée par son ex-professeur de potions. Harry se redressa et frotta
ses yeux sans douceur, tentant de décider si oui ou non il rêvait et s'il
rêvait oh Merlin qu'il ne voulait pas se réveiller.
-Je suppose que puisque vous ne
pouvez pas aligner deux mots cohérents, tout est redevenu normal, conclut Snape en glissant un petit plateau sur la table de
chevet.
Harry fronça les sourcils. Il ne
devait pas rêver. Dans ses rêves, Snape n'insultait pas son intelligence de bon
matin, non, il était plutôt occupé à...
-Où avez-vous dormi ? J'espère que
je ne vous ai pas obligé à dormir inconfortablement, fut la première chose qui
traversa la tête de Harry.
Snape pausa un moment avant de
secouer la tête presque imperceptiblement et de s'approcher du lit à pas
comptés. Il sembla inspecter les prunelles vertes ensommeillées et répondit
d'une voix basse.
-N'avez-vous pas vu la taille de ce
manoir Monsieur Potter ? Je vous assure que les lits dans les chambres d'hôtes
sont tout aussi confortables que le mien.
-J'en doute, répliqua Harry sans
réfléchir.
Il rougit quand le sourcil droit de
Snape s'arqua et s'assit plus droitement, repoussant les couvertures pour se
lever. Cependant, il s'arrêta après s'être découvert.
-Je suis nu, déclara-t-il en
lançant un regard suspicieux à son pénis reposant sagement sur sa cuisse.
-Brillante observation Monsieur
Potter, fit Snape, la voix un poil plus rauque qu'à l'accoutumée.
Harry leva les yeux vers lui et ils
échangèrent un regard intense qui les laissa tous deux le coeur battant. Snape
arracha ses yeux de la vision d'un Harry Potter dénudé -et complètement à
l'aise malgré cela- assis confortablement dans son lit.
-Je...
Harry l'observa, la gorge serrée.
Quand avait-il jamais entendu Snape bégayer ?
-J'ai pris la liberté de faire
nettoyer votre costume par les elfes de maison, informa-t-il en désignant un
fauteuil où reposait son ensemble beige.
-Quelle heure est-il ? Demanda
Harry en se levant, conscient du regard de Snape sur lui.
-Bientôt neuf heures, répondit-il
sans bouger d'un pouce.
-Oh non ! Non, non, non, non, non,
paniqua Harry en se précipitant vers ses vêtements.
Il enfila sa paire de boxer avec
une grimace, ayant hâte d'être à sa tente pour enfiler un caleçon plus
confortable et croisa les yeux de Snape qui l'observaient avec amusement.
-Je suis désolé, mais je suis de
consigne aujourd'hui, je suis responsable au camp jusqu'à demain soir,
expliqua-t-il avec un air d'excuse en enfilant son pantalon en bondissant
légèrement. Il enfila sa chemise sous le regard appréciateur de Severus qui
contempla l'homme jeune, charmant et d'une certaine façon, totalement inchangé
qu'était devenu Harry Potter, tandis qu'il pestait après les minuscules boutons
de sa fine chemise de soie.
Snape fut devant lui en deux grands
pas et poussa les mains fortes et rugueuses du garçon pour, avec patience et
trépidation à la fois, joindre les petits boutons à leurs places respectives.
Le bout de ses doigts et leurs jointures effleurèrent
de temps à autres la peau douce sur leur chemin jusqu'au col retourné que Snape
replaça avec habileté.
Harry leva la tête et scruta le
visage de son ancien professeur. Certes, il n'était pas beau. Son nez était
trop grand, ses cheveux trop plats, il avait besoin de voir un bon dentiste et
ses doigts avaient jauni dû à la manipulation continuelle des ingrédients
destinés aux potions. Mais Merlin il ne souhaitait que retourner au lit et avec
cet homme de préférence.
-J'espère que vous prendrez soin de
vous, Monsieur Potter.
-Vous m'avez appelé Harry hier, se
plaignit le brunet en baissant les yeux.
-Prends soin de toi Harry, répéta
Snape avec patience.
Finalement, le brun pencha la tête
sur le côté et l'observa de biais, presque timidement. Snape retint son
souffle, sachant que si le moment se prolongeait davantage il n'aurait pas la
force de résister...
-Est-ce que je pourrai revenir ?
Demanda Harry avec courage.
Severus le fixa quelques secondes
avant de hocher la tête avec ce qui aurait pu passer pour de la crainte si l'on
ne connaissait pas Snape. Le sourire rayonnant que Harry lui adressa souleva le
poids qui s'était installé depuis la veille dans sa poitrine.
-Je dois y aller, s'excusa Harry en
reprenant son habillage. Il enfila ses chaussettes et chaussures ainsi que sa
veste et enfourna son noeud papillon dans sa poche de pantalon avant de saisir
son chapeau.
-Tu devrais manger quelque chose
avant de partir, conseilla Severus, tu es déjà en retard de toutes façons.
Ne voyant pas à redire à sa
logique, Harry hocha la tête et s'installa sur le rebord du lit, s'emparant de
la tasse de café refroidissant.
-Je dois m'occuper d'une potion,
dit Severus avec hésitation.
Harry avala difficilement et leva
les yeux vers lui.
-Tu retrouveras son chemin ?
Demanda-t-il plus fermement.
Au hochement de tête de Harry, il
s'éloigna et s'arrêta sur le pied de la porte.
-Je ne m'inquièterais pas si tu
venais à souffrir de disfonctionnement dans les prochains jours, dit-il en se
retournant vers lui.
Harry stoppa le chemin de la tasse
juste devant sa bouche et offrit sa meilleure expression de confusion à
Severus.
-Vous voulez dire...?
Commença-t-il, pas certain qu'il ait très bien compris.
-Que pendant une semaine tu seras
incapable de sommer une érection même si ta vie en dépend, compléta Severus
d'une voix traînante.
Harry rougit et pencha à nouveau la
tête sur le côté droit avant de reposer ses yeux sur le visage de Severus.
Celui-ci se surprit à sourire en coin à ce geste gêné et timide.
-Et bien, heureusement que je vais
être très occupé et que je ne vous reverrai pas avant la semaine prochaine,
osa-t-il d'un ton de défi.
Severus réussit à ne pas réagir
physiquement sur le coup, mais laissa ses lèvres s'assouplir après quelques
secondes.
-En effet."
Et après un dernier échange de
regards qui en disaient long, il se retourna et s'en alla retrouver ses
potions.
Sept jours plus tard, Severus
attendait toujours la visite de Potter, bien qu'il ne l'aurait pas avoué pour
tout l'or du monde. Il avait honte de s'être abandonné à de douces illusions à
cause des sourires timides et charmeurs de son ancien élève. Mais la guerre
finie et sa mission achevée, il avait pensé que peut-être il aurait le droit de
relâcher sa garde et de s'abandonner au bonheur s'il le rencontrait sur sa
route.
"Sacré nom d'hypogriffes rampants ! Gronda-t-il en balançant sa plume
sur sa feuille aux ratures innombrables et saisissant ses cheveux à pleines
poignées.
Il était pitoyable.
Potter.
Il avait toujours été question de
Potter, n'est-ce pas ?
Depuis que le morveux était né,
c'était autour de son existence que sa propre vie effectuait ses révolutions.
Snape contempla ses feuillets un moment et soupira. Inutile d'insister, il ne
serait pas plus productif dans les heures à venir. Il reboucha son pot d'encre
et rangea sa plume, agacé de voir les résultats de son mauvais traitement.
Désoeuvré, il se rendit dans son séjour, ouvrit les fenêtres en grand et fut
immédiatement ébloui par le soleil de quatorze heures, occupé à jeter ses
rayons de feu sur le lac qui léchait les bordures des terres des Malfoy. Il
aperçut une femme au large chapeau beige agrémenté d'un élégant noeud rouge, du
même ton que sa robe légère, se promener au bras d'un des jardiniers du manoir
qui lui montrait les plantes du doigt et qui semblait s'arrêter près de chaque
plan pour en expliquer la composition à la dame. Severus ouvrit la porte-fenêtre
et sortit sur son balcon où il s'installa sur un confortable fauteuil pour
continuer la lecture de Doux rêves
d'antan, un thriller contemporain que lui avait recommandé son ami Dennis
Logan qui travaillait dans le local où Severus se procurait ses ingrédients les
plus...douteux. Il admettait volontiers que son auteur, une sorcière qui avait
bâti sa réputation autour de ce premier roman, possédait une dextérité toute
originale en ce qui concernait la manipulation des mots. Cependant, il n'avait
pas apprécié sa tentative peu fructueuse d'écrire une histoire romancée de la
période pendant laquelle Harry Potter avait été et le héros et le bouc-émissaire des sorciers de Grande-Bretagne. Si un livre
devait être écrit sur le sujet, ce n'était pas par la main d'une romancière à
l'âme romantique, mais par l'un des acteurs principaux des faits.
-Ici nous avons planté des plantes
qui n'embaument que la nuit pour que leurs parfums remontent dans la soirée sur
les balcons et cet arbre là-bas que vous voyez est un..."
Snape lança un coup d'oeil agacé
aux deux énergumènes qui dérangeaient sa passionnante lecture. Quelque chose
chez la jeune femme l'obligea à la contempler plus en détails. Qu'avait-elle
donc qui l'avait si bien intrigué ? Il observa sa démarche et ses gestes, son
sourire et écouta sa voix mélodieuse et son rire doux.
Snape grimaça en fermant les yeux.
Qu'il soit damné ! Il les rouvrit pour vérifier que ce qu'ils lui indiquaient
n'était pas le fruit de son imagination. Mais non. Elle avait bel et bien des
airs de Potter. Severus gémit de frustration et lâcha son livre et quitta son
balcon d'un pas qui trahissait son irritation.
Il ne quitta pas son labo jusqu'au
lendemain.
"Bonjour Monsieur Snape !
Belle journée pour une balade, ne trouvez-vous pas ?
Severus serra les dents et plaça
soigneusement son marque-page dans son livre avant de le fermer avec un
claquement sec. Il baissa ensuite les yeux pour trouver la jeune femme qu'il
avait aperçu le jour précédent en compagnie d'un jardinier. Sa robe ce jour-là
était de coton jaune, elle s'arrêtait au-dessus des genoux et remontait avec
coquinerie sur les cuisses ambrées à chaque pas de la jeune femme. Pas que
Snape s'y attarda outre mesure, il y avait longtemps qu'il avait abandonné tout
intérêt pour la gente féminine. Par contre, il nota
que le large ruban rouge avait quitté son chapeau qui était à présent orné de
petites fleurs orangées et de noeuds jaunes et rouges.
-Certainement, si l'envie nous
prend d’inviter des écrevisses au dîner, répliqua-t-il avec un reniflement de
dédain, ne prenant pas la peine de cacher son exaspération.
Au lieu de s'indigner et de tourner
les talons, la jeune femme rit doucement et le jaugea d'un air mutin avant de
continuer. Snape ne put que remarquer qu'elle possédait de grands yeux verts et
de longues et souples boucles brunes qui cascadaient le long de sa colonne et
venaient gentiment caresser sa croupe ronde.
-Je suis d'avis qu'une promenade
vous ferait le plus grand bien ! Resté enfermé pendant aussi longtemps, même si
votre travail est réellement admirable, ne peut pas être sain. Cela fait un peu
plus de deux semaines que je vis presque quotidiennement au manoir et je ne
vous avais vu qu'en portrait ! S'exclama-t-elle.
Snape sut immédiatement qu'il avait
à faire à la toute jeune fiancée de son filleul. Gwen,
ou quelque chose comme ça.
-Je ferais en sorte que l'on serve
des écrevisses si vous nous joigniez ce soir pour le dîner, poursuivit la
brunette sans s'offusquer de son silence. Non ? Demanda-t-elle avec un sourire
malicieux. Je suppose que si je vous dis qu'un jeune homme très charmant, poli
et bien élevé s'est présenté au manoir ce matin et a demandé après vous, mais
étant donné que vous avez refusé de sortir de votre laboratoire et qu'il n'a
donc pas pu vous voir, je l'ai invité à souper avec nous dans les jours à
venir, vous daignerez nous joindre ?
Les joues rougies de colère,
Severus n'eut besoin que d'une pensée pour transplaner
devant la jeune femme et la surplomber de toute sa hauteur. Elle était plus
grande que Potter, pas de beaucoup, mais en ce qui concernait Potter, il était
infaillible...bref. Il ignora son coeur qui avait accéléré sa cadence à l'idée
que Potter fût venu et fusilla la jeune femme souriante d'un regard noir.
-Quand viendra-t-il ? Demanda-t-il
d'un ton exigeant.
-Je n'ai pas pu obtenir de réponse
précise, il m'a juste dit que son équipe avait eu quelques problèmes, mais
qu'il ne pourrait certainement pas se libérer avant un bon moment.
-Des problèmes ? Répéta Snape avec
un froncement de sourcils.
-Il avait juste quelques écorchures
sur le visage et les mains d'après ce que j'ai pu voir, rassura la future
madame Malfoy avec compassion.
Severus pinça les lèvres, loin
d'être satisfait par sa réponse. Un regard à son livre abandonné sur le bras du
fauteuil, là-haut sur son balcon, suffit à le décider.
-Mademoiselle," salua-t-il
d'un signe de tête avant de disparaître de la pelouse des Malfoy, laissant
derrière lui une sorcière satisfaite d'elle-même.
Quand Snape arriva au camp, il fut
surpris de son effervescence. Personne ne lui jeta le moindre coup d'oeil.
Chacun portait une expression inquiète et préoccupée et semblait absorbé par sa
tâche, vaquant à ses occupations.
"Vous êtes le guérisseur ?
L'arrêta une jeune femme asiatique sur son chemin vers la tente de Potter.
Il secoua sèchement la tête.
-J'ai une maîtrise en potions. Que
se passe-t-il ?
-Des rebelles. Les tentes des
blessés sont par là-bas.
Elle lui désigna l'emplacement où
se trouvait la tente de Potter.
-Oh bordel de merde...
Snape frémit sous l'intensité des
émotions dans la voix de la jeune femme et en oublia le sens de ses mots. Il
n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui arrivait derrière lui.
Plusieurs mercenaires le dépassèrent en courant, portant des brancards sur
lesquels gisaient des mercenaires agonisants.
-Que lui est-il arrivé ? Questionna
la jeune femme.
-Sa partenaire y est passée, il est
devenu fou et a failli péter les plombs pour de bon. On a dû le restreindre. Looft l'a assommé physiquement. Impossible de le toucher
avec la magie.
-Laissez-le moi, je vais m'occuper
de cette tête à claques.
Les trois mercenaires dévisagèrent
le sorcier à l'allure sévère en face d'eux avec surprise.
-Vous êtes qui vous ?
Severus résista à l'envie qui lui
prit de lever les yeux au ciel et rendit au contraire son regard encore plus
sombre et froid.
-Mon nom est Severus Snape, je suis
un ancien professeur de monsieur Potter ici présent et contrairement à vous, je
n'hésiterai pas à cabosser ce crâne imperméable pour y faire rentrer une once
de bon sens. Maintenant, je pense que nous avons tous autre chose à faire que
de papoter comme de vieilles commères.
Sans autre forme de procès, il
s'avança et recueillit le corps inerte de Potter contre lui. Un autre de ses
regards glacials envoya les trois individus en tunique où ils devraient se
trouver et il libéra un petit soupir avant de tourner son regard vers la tête
brune qui reposait plus bas sur son épaule droite.
-Vous les accumulez Potter eh ?
Il ramena sa main gauche - qui
n'était pas occupée à maintenir Potter contre lui - à l'arrière de son crâne et
tâta la zone avec soin, grimaçant en sentant une bosse épaisse sur le côté
gauche, soigneusement hors de portée de la zone beaucoup trop sensible du
centre visuel cortical. Un gémissement plaintif échappa aux lèvres entrouvertes
de Potter et Severus s'attarda un instant sur ce visage à la fois connu par
coeur et alien. Un nouveau gémissement le remit en
mouvement et il énonça un mobilicorpus quasiment
inaudible. Il aurait certes préféré porter le jeune homme inconscient, mais il
reconnaissait son corps pour ce qu'il était. Celui d'un homme qui avait passé
la force de l'âge plusieurs années auparavant.
-...Snape ! Maître Snape !
Severus virevolta en un tourbillon
de robe noirâtre. Looft courait vers lui, un sac aux
multiples poches sur le dos.
-Bonjour. Est-ce qu'il a repris
connaissance ? Demanda-t-il rapidement en s'emparant du corps flottant sans
flancher. Oy Potter !...J'ai du le frapper trop fort.
Une protestation se préparait déjà
sur la langue de Snape, mais elle resta coincée derrière ses dents quand le
grand blond commença à se diriger vers les zones de transplanage
pour les invités du camp.
-Spass,
sa coéquipière, y est passée cette nuit, quelqu'un vous a prévenu ?
Snape hocha la tête à l'affirmative
en le suivant sans effort malgré ses pas allongés.
-Je ne sais pas ce que vous allez
faire de lui, mais il ne faut pas le laisser seul. Il a complètement perdu les
pédales là-haut, j'avais jamais vu ça, et pourtant,
j'en connais des sorciers puissants. Il ne faut pas le laisser revenir. De
toutes façons, il a réussi à effrayer les Triskars,
et on a juste besoin de médics. Dans son état, il ne
nous servirait à rien.
Severus suivit le rapide débit de
paroles sans un mot et arrivés à destination, il accepta le sac magiquement
rétréci qu'il glissa dans sa poche avant de caler Potter contre son torse.
-Ne vous inquiétez pas."
Looft acquiesça
et fit demi-tour pour s'éloigner en courant vers les blessés qui affluaient
toujours.
~~~~
La vie était quand même bizarrement
faite, pensait Severus Snape, les yeux rivés sur la silhouette recroquevillée
dans son lit.
Dès son arrivée au manoir quelques
heures plus tôt, il avait dévêtu Potter de ses habits maculés de boue séchée,
striés de traces vertes et déchirés par endroits. Patiemment, il l'avait lavé
avec une serviette humide pour enlever le plus gros des dégâts sur son visage,
ses bras et ses jambes. Soigneusement, il avait recouvert ses plaies d'une
crème apaisante et pour finir, l'avait vêtu d'un pantalon léger avant de le
recouvrir de ses draps.
Depuis quelques minutes, il
observait le visage toujours immobile du mercenaire, si ce n'était pour les
larmes qui en dévalaient les courbes douces. Il se sentait réticent à signaler
sa présence au garçon pendant ce moment de faiblesse. Lui-même n'aurait pas
apprécié que quelqu'un assiste à cette longue nuit d'automne, passée dans un
buisson d'épineux à pleurer de soulagement, quand cette foutue marque avait
enfin - enfin ! -cessé de torturer son avant-bras. Mais, reconnut-il, rien
n'avait pu combler le vide qui l'avait envahi quand il avait prit conscience
qu'il n'avait personne avec qui fêter cette victoire. Il s'était sacrifié
jusqu'à la fin et à présent que ses sacrifices payaient enfin, seule dame
amertume accompagnait ses nuits noires.
"Il y a une potion calmante et
une potion qui accélérera le processus de guérison de vos blessures sur le
chevet, ainsi que du thé, à boire de préférence dans cet ordre.
La boule sous les draps ne bougea
pas, mais ses tremblements cessèrent et ses larmes se tarirent doucement.
Severus sut dire exactement à quel moment Potter le repéra, assis dans un large
fauteuil au fond de la chambre dans un noir presque impénétrable. Il contempla
les expressions diverses qui traversèrent le visage si ouvert de Potter : la
surprise, la confusion, le trouble, la douleur...Après un dernier regard
insistant vers l'endroit où il se trouvait, Potter ôta l'oreiller de dessous sa
tête et le serra contre lui, le nez contre le sac de plumes et ses grands yeux
verts braqués sur lui.
De loin, il lui semblait que le
rouge sur les joues du jeune homme n'inaugurait rien de bon. Il se leva
silencieusement et alla s'installer sur le lit, duquel il palma le front
effectivement moite de Harry. Ses yeux vitreux confirmèrent ses soupçons.
-Qu'y a-t-il ? Murmura son patient
sans bouger, même quand il malaxa sa gorge avec peut-être un peu trop de force.
-Une petite fièvre qui devrait vite
passer, répondit patiemment Severus en passant sa main sous la nuque bouillante.
Avale-ça.
Harry ouvrit la bouche sans
complainte et se laissa faire avec obéissance. Il se sentait amorphe. Severus
remarqua son état second mais ne dit mot, continuant de faire boire le jeune
homme sans le presser.
-J'aime votre lit, avoua Harry en
l'observant de sous ses longs cils bruns. Je me sens en sécurité avec vous. Je
ne suis pas obligé de toujours rester sur mes gardes. Je me sens léger.
Le coeur battant bizarrement à ces
soudaines révélations, Snape batailla une seconde avec ses pensées avant de
lâcher une remarque un peu acerbe qui lui laisserait le temps de faire ralentir
la cadence de son organe cardiaque irrationnel.
-Je me souviens d'un temps où vous
auriez préféré vous confier à Voldemort plutôt que ne serait-ce parler à votre
maudit professeur de Potions.
Harry n'eut pas la réaction
escomptée. Et plutôt que de se rembrunir et de répliquer sans finesse - plutôt
que de calmer les sens en attente de Severus, le geste qu'il effectua en
réponse le cloua sur place, et sa langue derrière ses dents.
Snape tenta d'analyser la sensation
alien derrière un visage
impassible. Il contempla avec le regard d'un étranger la main plus petite et
plus large de Potter. Confort, affection. Voilà ce que cette main apportait à
la sienne. Il vit comme dans un rêve ses doigts oser se replier sur ceux du
brunet. Il s'attendait presque à recevoir un coup de baguette. C'est ainsi que l’avait
puni son père quand leurs peaux avaient eu la malchance de s'effleurer.
Quoiqu'il ne s'en était guère soucié par la suite...
Il releva lentement les yeux sur le
visage de son ancien élève. Potter fixait un point sur le dessus de lit,
visiblement moins à l'aise que Snape le croyait.
-J'espère que je ne vous dérange
pas : je sais que vous êtes très occupé. Je ne pensais pas que quelqu'un vous
préviendrait. A parier, j'aurais plutôt penché pour Hermione, déclara Harry
d'un seule traite, avortant sa tentative de sourire pour baisser les yeux sur
leurs mains jointes.
Son coeur lui pesait. Une douleur
sourde habitait sa poitrine et même l'odeur de Severus ne parvenait pas à
l'apaiser. Celui-ci l'observa avec attention, il vit les yeux verts ciller avec
un pincement au ventre.
-Non.
Il reconnut à peine sa voix. Elle
n'avait plus rien de son assurance légendaire. Le désespoir dans les prunelles
émeraude l'avait mise à nue, lui avait dérobée ses couches d'arrogance, de
cynisme, d'ironie et d'amertume qui s'y battaient constamment. L'incertitude
dans les yeux interrogateurs l'invitait à expliciter.
-Personne ne m'a prévenu,
avoua-t-il d'un ton plus ferme, qui aurait semblé agressif si ses doigts
n'avaient pas été en train de caresser la main de Potter avec révérence. Enfin,
personne du camp.
A chaque mot, il retrouvait
davantage de son maintien rigide, qui, pour une mystérieuse raison, n'atteignit
cependant pas sa main gauche.
-La fiancée de Draco m'a dit que
vous étiez passé ce matin et que vous aviez des problèmes et...continua-t-il,
se retrouvant à court de mots pour l'une des rares fois de sa vie.
Son regard revint finalement se
poser sur le visage de Potter, sur lequel il découvrit une bouche légèrement
entrouverte par la surprise qui prit un pli douloureux au grand effroi de
Severus qui fixa avec angoisse les larmes qui se mirent à mouiller les joues
rougies de Potter.
-Merci, murmura Harry d'une voix
rauque, en lâchant sa main pour étreindre une de ses jambes qu'il avait
remontée sous les draps.
Il était si beau ainsi drapé de sa
tristesse. Loin de le faire brailler, grimacer, pleurnicher ou bien sangloter,
sa peine s'écoulait sans bruit de ses yeux fiévreux pour finir son voyage sur
sa mâchoire d'où elle disparaissait dans les draps. Severus sut qu'en cet
instant sa décision était prise et irrévocable. C'est consciemment qu'il
plongea ses doigts dans les cheveux courts et il rencontra les yeux curieux qui
cherchaient les siens avec détermination. Une petite pression sur la nuque
suffit. Il referma vite ses bras sur le dos nu aux muscles et os palpables et
sentit immédiatement de l'humidité dans son cou. Rapidement, il lui apparut que
la position dans laquelle se tenait Pot...- Harry - ne devait pas être très
confortable. Avec douceur, il le poussa lentement en position allongée, lui
permettant ainsi de déplier ses jambes et se laissa tomber à ses côtés, un bras
coincé sous le brunet. Celui-ci rouvrit les yeux et Severus l'attira à lui à
l'aide de son bras où les sensations commençaient à le quitter. Harry se cala
le long de son flan et entoura sa taille d'un bras avant de poser sa tête sur
son torse. C'était si nouveau. La douceur. La tendresse. L'affection. La
volonté de toucher pour faire du bien. La lenteur et la prise de temps. La
promesse d'un futur aux couleurs joyeuses. Ses doigts dessinaient des
arabesques sur une épaule à la peau douce et son bras qui n'encerclait pas la
nuque de Harry recouvrait celui en travers de son ventre.
-Je ne vous imaginais pas comme ça.
Snape se raidit et il s'insulta
pour s'être laissé aller. Il n'aurait pas dû espérer plus que des moqueries de
la part du fils de...
-Je pensais que vous seriez moins
compréhensif...Je suis heureux de m'être trompé.
Le morveux avait donc imaginé des
choses à son propos ? Il prenait donc le temps de penser - quand avait-il donc
appris ? - à son professeur honni ?
-Je n'étais pas avec elle quand
ils...quand c'est arrivé.
Severus redevint attentif aux
confessions murmurées contre sa poitrine.
-J'aidais Paipei
qui s'était blessée à la jambe. Looft couvrait nos
arrières.
-Potter, commença Snape avec un
petit soupir, je ne...
-S'il vous plaît, le coupa Harry en
levant les yeux vers lui, appelez-moi Harry.
Le ton suppliant eut raison de lui
et Severus recouvrit la joue chaude qui n'était pas contre son torse de sa main
fraîche. Son pouce glissa sur les lèvres entrouvertes qu'Harry venait tout
juste d'humidifier avec nervosité.
-Quelle qu'eût été ton action cette
nuit-là, je doute que ton équipe aurait pu revenir au complet surtout si Paipei était blessée à la jambe, offrit-il en guise de
réconfort.
-Je sais, souffla Harry sans rompre
l'union de leurs regards intenses. Mais quand je l'ai vue, enchaîna-t-il avec
difficulté, ils lui avaient juste...sa tête se trouvait...et j'ai vu son
corps...les bras et les jambes dans tous les sens...une vraie…boucherie...J'ai
été malade pendant des heures...Nous sommes revenus au camp et j'ai tout de
suite transplané chez vous...mais vous ne vouliez pas
répondre...
Severus détourna les yeux puis se
traita de lâche.
-Je suis désolé Harry, si j'avais
su que tu viendrais...
-Je pense que je suis devenu fou
pendant un moment. Je voulais juste leur faire payer, gronda-t-il, les dents
serrées. Spass était comme une petite soeur,
murmura-t-il, en tentant de se calmer, mais Snape sentait les battements
furieux de son coeur. Elle était orpheline, comme moi et elle a quitté sa
famille d'accueil dès ses dix-huit ans, pour devenir mercenaire. Je suppose que
nous n'étions tous les deux que des gamins à la recherche d'un endroit que nous
aurions pu appeler maison. Et les mercenaires sont un peu comme une très grande
famille. Je ne me suis jamais senti inutile avec eux. Et chacun a le même
statut que son voisin. Là-bas, Harry Potter n'existe pas. Tout le monde sait
qui je suis, mais personne ne me traite différemment. C'est la vie que j'aurais
voulu trouver en arrivant dans le monde sorcier.
Severus renifla. Le moindre qu'on pût
dire, c'était que les choses s'étaient toujours révélées exactement être le
contraire de ce que Potter recherchait à présent.
-Quand vous avez pris mon
entraînement en main, pour la première fois j'avais l'impression d'être à peu
près normal. Vous avez toujours eu le don de me faire garder les pieds sur
terre, admit Harry en fermant les yeux.
Sa main alla serrer celle de
Severus sur sa joue. Il se sentait en sécurité. Et il était vraiment fatigué.
-C'est ok si je dors ici ?
Demanda-t-il en se sentant déjà partir pour le pays de Morphée.
Snape caressa sa joue avec
tendresse et embrassa son front sur lequel il reposa sa joue.
-Dors."
Severus ouvrit difficilement les
yeux et les referma immédiatement en constatant que le soleil ne se lèverait
pas avant encore un petit moment.
"Professeur !
Il se tourna avec lenteur pour
découvrir l'auteur de cet appel à mi-voix.
-Harry ? Demanda-t-il avec
confusion.
Il bâilla à s'en décrocher la
mâchoire et attrapa la main qui avait gentiment secoué son épaule.
-Reviens te coucher, grommela-t-il
en tirant sans force sur le bras.
Un rire léger le tira un peu plus
du sommeil et il se retourna avec lenteur. La vision du corps à demi nu lui
rappela les récents évènements et il referma les yeux.
-J'ai besoin de votre salle de bain
professeur, expliqua Harry toujours à voix basse.
Severus lui en fut très
reconnaissant.
-Salle de bain, répéta-t-il avec
confusion, oui, salle de bain, au fond à droite, tire sur le chandelier,
indiqua-t-il avec un mouvement de la main.
-Merci.
-Hnnn.
Il entendit le bruit des pieds nus
du jeune homme sur le parquet et relâcha un bruyant soupir en recouvrant ses
yeux d'un bras lourd quand la porte de la salle d'eau se referma.
-Tempus.
-Il est quatre heures, trente-sept
minutes, quinze secondes !
Avec un grognement sourd, il se
redressa et frotta son visage avec vigueur en grommelant. Un énième grognement
lui échappa quand il nota qu'il s'était endormi vêtu de ses robes. Il en défit
immédiatement tous les boutons et l'envoya au sol avant d'attaquer sa chemise
qui subit le même sort. Dormir emmitouflé dans les couvertures, habillé comme
il l'était et recouvert d'un Potter l'avait fait transpiré désagréablement. Il
quitta son lit et ramassa ses vêtements en maugréant avant de quitter ses
appartements pour pénétrer dans ceux en face des siens et s'y approprier la
salle de bain.
Vêtu beaucoup plus légèrement d'un
pantalon souple noir, d'une chemise blanche confortablement déboutonnée au col
et cheveux humides attachés, il s'en retourna un quart d'heure plus tard à sa
chambre où Harry l'attendait, assis dans le fauteuil duquel il l'avait observé
quelques heures plus tôt.
Severus se moqua de lui-même quand
son coeur loupa un battement.
-Tu as faim ?
-Je préfère ne pas manger
maintenant, si ça ne vous embête pas ? Je garde un rythme précis pour les
missions...
-Tu ne m'en voudras pas si je ne
suis pas ton exemple ? S'excusa Severus en faisant demi-tour pour rejoindre son
living.
-Je ne me plaindrais pas au
ministère, répliqua Harry avec un sourire. Vos avez de jolis jardins,
remarqua-t-il avec un signe de tête vers les portes-fenêtres qui donnaient sur
le balcon.
-Tout ceci est le travail des
jardiniers de la propriété, je m'occupe personnellement des serres à l'Est, un
jardin qui n'a pas d'utilité pratique n'a aucune importance
à mes yeux.
-Il y a du jasmin sur votre balcon,
nota Harry en posant sa main sur la poignée de la porte.
Il demanda sa permission du regard
et Severus hocha la tête pour la lui donner. Il fut l'heureux receveur d'un
sourire affectueux.
Il était encore possible de bien
distinguer les étoiles dans le ciel d'été, bien que le soleil arriverait dans
peu de temps. Un vent frais entra par l'ouverture et Severus posa sa tasse de
thé pour se rendre dans sa chambre. Il revint et se saisit du plateau petit-déjeuner
qu'il déposa sur la petite table du balcon. Sans mot dire, il recouvrit les
épaules nues du brunet d'une chaude chemise de coton.
-Merci, souffla Harry avec
surprise.
Ce rapprochement avait suffi au
parfum de Harry pour monter jusqu'à ses narines aux aguets. L'odeur de ses
produits de bain, mêlés à l'essence même de Harry envoya une bouffée de chaleur
au Sud et une flopé de frissons au Nord de son corps traître. Sa gorge serrée
lui donna du fil à retordre pendant quelques secondes pour respirer sans
ressembler à un animal en rut. Et Potter se tenait devant lui sans bouger,
inconscient de son trouble intérieur, n'ayant aucune idée de son désir de le...
-Touchez-moi.
Le petit impertinent.
-Et si je refuse ?
Harry tourna la tête et lui sourit
d'un air coquin, un sourcil relevé en une expression tellement similaire aux
siennes que Severus ne put retenir son rire amusé.
-Si sûr de vous Monsieur Potter ?
-Il va falloir vous fixer
professeur. M'appeler 'Monsieur Potter' pendant que vous me ferez l'amour vous
fera passer pour un professeur perverti, flirta Harry en se retournant sans
toucher son compagnon.
-Si vous criez 'plus fort
professeur' quand je vous aurais fait ployer, je suis certain que tout le monde
pensera que vous n'étiez pas si innocent après tout.
Le rouge aux joues, Harry abandonna
son plan de séduction numéro A et passa au plan B. Il plaqua une cuisse de
Severus entre les siennes et se pressa avec un gémissement sourd contre elle.
Snape inspira brusquement et le perça de ses yeux sombres. Harry frémit mais
refusa de désunir leurs regards.
-J'ai besoin de vous Severus,
apprenez-moi.
De la lave - cela ne pouvait être
que cela - dévala les veines de l'ancien professeur. Avait-il bien compris ?
-Tu n'as jamais...? Demanda-t-il
d'une voix sifflante.
De nouvelles rougeurs et Harry secoua la tête.
-Jamais jusqu'au bout.
Merlin tout puissant ! Voilà un
cadeau qu'il chérirait pour le restant de ses jours.
-Je pense que...ce sera une
nouvelle expérience pour nous deux.
Du moins sur l'aspect complice de l'acte.
Snape connaissait la technique sans problème. Mais aucun de ses ex-partenaires
n'avait eu de sentiments pour lui. Le feu qui animait les émeraudes immenses
lui assurait que quoi que la nuit leur apporterait, cette expérience ne serait
aucunement comparable à toutes les autres.
Il contempla son jeune compagnon
qui portait ses vêtements, trop grands pour lui, mais cependant si désirable
que son corps tout entier lui criait de prendre l'avantage, de revendiquer
cette bouche d'où sortaient autrefois excuses et inepties, qui s'étaient
transformées sans que Severus sache quand, en propos qui l'avaient obligé à
reconnaître l'intelligence et la ressource de Potter. Et progressivement bien
plus.
Les yeux verts le regardaient avec
curiosité et attente.
-Viens."
De leurs débuts maladroits, Severus
se rappellerait toujours les petits coups d'oeil curieux et anxieux de Harry
pendant leur passage du salon à la chambre.
Depuis qu'il était allé requérir
l'aide du garçon pour la résine, son inconscient s'était évertué à imaginer
quel genre d'amant il serait. Rien n'aurait pu le préparer à ce qu'il découvrît
ce matin-là.
Pour commencer, contrairement à ce
qu'il avait pu pensé, Harry Potter ne possédait pas une once de pudeur. Il
savait que son corps attirait les regards et même si cela ne le flattait pas
outre mesure en temps normal, il mit toute sa dextérité à attiser le désir de
Severus en commençant par se déshabiller comme jamais personne ne l'avait fait
devant lui.
"Regrettez-vous déjà d'avoir
dit oui ? Demanda courageusement Harry avec incertitude quand à la conduite à
tenir. Nous ne sommes pas obligés de coucher ensemble, déclara-t-il, d'une voix
où perçait cependant la déception.
Severus le scruta avec curiosité.
-Qu'est-ce qui te fait croire que
j'hésite ?
Faire rougir Harry deviendrait une
activité qu'il s'emploierait à pratiquer quotidiennement s'il en avait
l'occasion ; il ne lui en donnait que plus l'eau à la bouche.
-Quand les autres parlent de sexe,
expliqua Harry sans buter sur les mots ; ce qui fit arquer un des sourcils de
Snape, j'ai toujours l'impression que c'est très rapide et...je sais pas
trop...finit-il en tortillant les extrémités de sa chemise. La plupart du
temps, quand j'étais avec d'autres garçons, c'était vite fini. Et vous...
Severus resta silencieux un moment,
cherchant les mots que jamais il n'aurait du avoir à chercher parce qu'il était
loin d'être un expert en la matière et...Harry avait réussi à relever la tête,
malgré ses joues enflammées. Bien loin se trouvait le garçon qui avait flirté
avec lui ce premier soir devant la tente verdâtre. Il se rendit compte que
parler ne faisait pas peur à Harry, il n'hésitait pas à dire franchement ce
qu'il pensait et ce qu'il voulait dire. De même, son corps n'était pour lui que
cela, comme tout autre corps naturel. Cependant, il avait du mal à imaginer le
garçon aussi gêné et gauche avec ces autres mâles dont il parlait.
-Est-ce que tu ressens quelque chose
d'autre pour moi que du désir, Harry ? Questionna-t-il.
Mais il n'avait plus aucun doute
sur la question.
Harry baissa à nouveau la tête et
la releva lentement, mais penchée vers son épaule droite, les yeux légèrement
dissimulés par sa frange.
-...Ce n'est pas comme avec les
autres.
-Hmm ?
L'encouragea Severus avec espoir.
-Vous n'êtes pas n'importe qui pour
moi et mon coeur bat très fort dès que je suis près de vous et que vous me
regardez comme ça.
-Comment ?
Merlin, il allait le dévorer tout
cru.
-Comme si vous étiez affamé devant
un poulet rôti.
La comparaison laissa Snape
interdit. Harry rit en s'approchant de lui et lui tendit la main.
-Allez, montrez-moi, professeur...
-Morveux.
-Bâtard graisseux.
Le coin de la bouche de Severus se
leva malgré ses tentatives de le rabattre.
-Je vous signale que mes parents
étaient mariés quand ils m'ont conçu Monsieur Potter, siffla-t-il en avançant
sur le jeune homme qui recula et déglutit difficilement.
-Ooooh !
Severus contempla le jeune homme
allongé sur son lit et soupira. Il fronça les sourcils et s'assit.
-Je suis peut-être innocent en ce
qui concerne la pénétration, mais je suis loin d'être sans expérience, dit
Harry derrière lui. Et je vous aime bien ; Merlin, mon corps vous apprécie
énormément, gémit-il.
-Vous êtes déconcertant, à la fois
timide et séducteur, je n'ai jamais vu ça.
-Je suis d'accord pour prendre les
rênes si vous ne vous en sentez pas capable, souffla Harry contre sa nuque. Je
ne suis pas un imbécile, je voulais juste savoir si vous hésitiez vraiment à
coucher avec moi tout court ou bien sur la façon d'aborder la chose.
Severus posa sa main sur son
entrejambe et s'accorda une caresse qui fit battre le sang plus rapidement dans
ses veines. Une main vive la chassa.
-Tsstss,
vous n'aurez pas besoin de ça professeur, ronronna Harry en passant le bout de
sa langue sur le sensible lobe de son oreille.
-As-tu l'intention de m'appeler
professeur quand je serai enfoncé en toi jusqu'à ne plus pouvoir aller plus
loin ? Demanda-t-il d'une voix rauque, un rictus amusé courbant ses lèvres
fines.
Une brusque inspiration attesta de
la bonne écoute de son partenaire. Il se leva et fit demi-tour sur lui-même.
Harry attendait, assis entre ses propres jambes repliées. Les yeux noirs furent
distraits par l'artère battante sur la gorge tannée.
-Tu as intérêt à être sûr de ce que
tu veux Harry. Une fois mis en route, je ne m'arrête plus.
Etait-il possible à ses yeux de
devenir encore plus vert ?
-Avez-vous fini de vous chercher
des excuses ?
Ce sale petit impertinent ! Comment
osait-il ?
-Tu vas regretter ce commentaire
gamin, gronda Severus en le poussant en arrière.
Harry fit une pirouette arrière et
atterrit souplement sur le sol.
-Tout cet entraînement pour entrer
chez les mercenaires, déclara-t-il, je savais que ça paierait au final, eut-il
le culot de conclure.
Et c'est à ce moment que Snape
découvrit l'absence total de toute complexité chez Potter. Il avait saisi le
bas de la chemise empruntée et lentement la montait sur son torse musclé avant
de s'en débarrasser sans cérémonie. Avec trépidation, Severus posa ses yeux sur
les deux pouces encastrés dans l'élastique du pantalon léger qui couvrait à
peine les hanches étroites du brun de l'autre côté du lit. Il vit d'abord la
lignée de poils bouclés, puis la tête du pénis en érection, suivie de toute sa
longueur, les cuisses fermes aux muscles visibles, les testicules pendantes,
les mollets solides...
Quelle était l'expression déjà...sex on legs ? oui c'était ça tout
à fait et bien plus.
Il ne sut pas trop comment il était
arrivé de l'autre côté du lit, mais le fait est que ses mains étaient fermement
accrochées à deux globes de chair durs et que Harry s'évertuait à le délester
de sa chemise malgré la distance inexistante qui les reliait tous deux.
-Tu n'es qu'un fieffé coquin et je
vais t'apprendre à respecter tes aînés...
-AAAAAAHHH !
Severus passa sa langue sur la morsure
qu'il avait infligée sans remords.
-Sadique !
-Et tu n'as encore rien vu."
Avoir quelques centimètres sur
Potter ne fut pas d'un quelconque secours pour Severus. Mercenaire depuis deux
ans déjà, le petit démon possédait un corps souple et musclé et il savait s'en
servir, foi de Snape.
"Etes-vous confortablement
installé ?
Severus leva ses yeux de la
remarquable bouche qui se divertissait avec ses doigts pour regarder les
yeux aux paupières lourdes de désir du
brun qui chevauchait son ventre.
-Je n'ai jamais été très à l'aise
sur le dos, dit lentement Severus d'un ton qui sous-entendait un double entendre.
-C'est vraiment dommage, c'est une
position que j'aime beaucoup pour vous, souffla Harry dans son oreille avant de
se frotter avec délice contre le ventre aux courbes généreuses, sans être de
trop, d'un maître qu'il adorerait garder décontenancé. Malheureusement, il y
avait plus urgent. Plus tard, le temps ne leur manquerait pas pour toutes ces
joyeusetés appelées préliminaires. Il se redressa et saisit les pans de la
chemise ouverte sur un torse fort sans toutefois posséder des pectoraux aussi
durs que lui et se laissa basculer sur le coté, emportant Severus avec lui.
-J'aurais du savoir que votre
paresse ferait une apparition assez tôt pendant nos activités, Monsieur Potter, se moqua Snape en se
plaçant plus confortablement sur Harry.
-Je ne voudrais pas que vous vous
ennuyiez, se défendit-il avec un sourire.
Snape gronda sourdement, de plus bas cette fois.
-Ne mens pas sale petite crapule...
-Vous me connaissiez toujours mieux
que les autres, professeur Snaaaaape...gémit Harry sans pouvoir se contrôler.
Il cria et se cambra brusquement,
aveuglé par la vague de désir qui déferla sur lui.
-Les jeunes...Entendit-il soupirer
à travers du coton.
Peut-être cinq minutes plus tard,
Harry retrouva une respiration qui aurait pu passer pour normale et il arrêta
de fixer le bouton de tiroir de la table de chevet pour se concentrer de
nouveau sur les agréables caresses prodiguées à son corps alangui.
-On peut commencer ? Demanda Snape
d'une voix traînante d'où transperçait une fausse note d'ennui.
-Je suis à tes pieds.
-Tu n'auras plus aucun sens
rationnel de gravité quand j'en aurai fini avec toi.
La bouche de Snape était le diable
incarné. Elle tirait de sa victime volontaire les sons les plus humains à
chaque attouchement. Harry ne savait pas que ses omoplates, quand correctement
stimulées, pouvaient le faire miauler comme une chatte en chaleur. Qu'une seule
caresse sur la peau sous ses fesses provoquait des vagues de frissons tout le
long de ses jambes bronzées.
Pire que le démon, Snape se
trouvait partout. Ses doigts et ses lèvres n'avaient de cesse de le rendre fou
de désir et déjà au bord d'un second orgasme.
-Severus ! Severus ! Stop !
Le grand brun sourit contre son
nombril et ses doigts quittèrent ses flans doux. Harry rouvrit les yeux qu'il
avait clos pour se contenir tant bien que mal. Muet, il contempla les
diablesses qui le torturaient sans relâche. Le souffle chaud de Severus
balayait son visage et inexplicablement, le désir primaire en lui s'amoindrit
et recula, remplacé par une boule au fond de sa gorge, une drôle de sensation
dans sa poitrine et une respiration plus qu'irrégulière. Quatre voire cinq
centimètres les séparaient, son coeur affolé n'aurait pas pu supporté plus de
suspens. Quand Severus joignit leurs lèvres, Harry connut une toute autre forme
d'ivresse. Ils n'avaient pas encore bougé, se goûtant par un seul immobile
toucher, leurs haleines mêlées. Harry mena sa main sur la nuque de son partenaire
et l'autre l'y rejoignit sans attendre. Il tira doucement les cheveux noués et
fut récompensé quand Severus humidifia leurs lèvres entrouvertes de sa langue
habile. Et enfin, enfin, ils s'embrassèrent comme il se doit. Véritablement saoul
de tout ce qui faisait que Severus était Severus et pas un autre, Harry se rendit à peine compte que ses jambes s'étaient
écartées pour se nouer autour des hanches de son amant, plaquant leurs deux
bassins l'un contre l'autre. Cependant, quand la langue de Severus franchit la
barrière de ses dents, il prit conscience de la précarité de son état. Il
s'attendait à éjaculer à tout moment comme un stupide ado mais des doigts vifs
encerclèrent ses organes impatients et il gémit de frustration et de
soulagement à la fois, doutant d'être capable de sommer une nouvelle érection
après deux orgasmes qui n'auraient pas volé leur nom.
-Est-ce que je dois être flatté ?
Murmura Snape en s'asseyant sur ses cuisses.
Comment pouvait-il se tenir assis
là, aussi serein, comme si une énorme bosse ne déformait pas son pantalon ?
-Si j'étais à votre place, je ne
suis pas certain qu'il y aurait assez de place dans ce lit pour mes
chevilles...admit Harry, ses yeux minuscules sous ses longs cils ourlés avec
coquinerie.
-Tu le regretteras si tu n'attends
pas la cerise.
-Oui et bien parlons-en ! Si vous
avez fini de remuer, vous pourriez metraaaaaah...mettre
le gâteau au f...hnnnnnn....au four !
-Tu es plutôt sensible ici,
s'émerveilla Severus en caressant les deux petites bourgeons de chair avec
plaisir. Et tu as si peu de pilosité, remarqua-t-il en effectuant des cercles
autour des tétons durs du bout des doigts.
-Est-ce mal ? Grogna Harry en
tentant de garder les yeux ouverts pour admirer le regard empli d'adoration de
Severus.
-Au contraire, j'ai envie de lécher
ta peau jusqu'a ce que tu ne portes plus que mon odeur et ensuite, continua
Snape en inspirant fortement, le nez collé contre sa hanche, Merlin tu sens si
bon Harry !
Celui-ci rejeta la tête en arrière,
sa frange humide quittant enfin son front moite. Il faisait une overdose, il
n'en avait aucun doute. Ce n'était que pour cette raison qu'il ne semblait plus
pouvoir penser correctement -quoique Snape aurait eu quelque chose à redire à
ce propos ; il n'avait plus qu'une envie, et Severus semblait vouloir prolonger
son état délirant jusqu'à leurs limites à tous deux. Harry avait atteint la
sienne il y avait des heures, quand donc allait-il...par Merlin tout puissant
!!
Le rire de Severus fit vibrer sa
peau la plus sensible, lui certifiant que ce hurlement aigu provenait bien de
sa bouche. Loin de s'en sentir embarrassé, il se concentra pour déterminer
quand Severus l'avait retourné sur le ventre, quand il s'était débarrassé de
son pantalon et de son sous-vêtement ainsi que la raison pour laquelle son
corps l'obligeait à lâcher des bruits plus embarrassants les uns que les
autres. Non pas qu'il s'en préoccupait.
-Sev....Severus
! Qu'est-ce que vous faîtes ? !
Il n'avait pourtant pas besoin de
photo. Mais peut-être quelques mots enrobés de cette voix onctueuse et veloutée
?
-Ca, expliqua bien obligeamment
Severus en donnant un grand coup de langue à sa fesse droite, c'est ma langue,
et ceci, continua-t-il en caressant l'orifice plissé sans complexe, est ce que
je vais utiliser pour te faire oublier ton nom.
Harry se libéra d'un gémissement
éhonté. Il n'avait plus qu'une envie, oui qu'une seule.
-Severus, s'il vous plaît,
sanglota-t-il avec épuisement, le visage caché dans ses bras, postérieur dressé
dans les airs comme un trophée.
-Je sais, juste un moment, rassura
Snape en caressant longuement son flan, soulignant sa taille élancée et palpant
ses abdominaux marqués.
Quand Harry put enfin retrouver un
peu de cohérence, Severus s'étant arrêté de charmer l'entrée de sa prochaine
cachette, il sut immédiatement à quoi s'attendre grâce aux bruits distinctifs
derrière lui.
-Tu sais ce que je vais faire ?
Demanda Severus en se positionnant confortablement derrière lui.
-Oui.
-Tu n'es pas mal installé ?
S'enquit-il d'une voix douce en gratifiant sa cuisse d'une brève caresse.
-Non, ça va. Vous pouvez y aller,
offrit Harry, toutefois anxieux.
-Harry, appela Severus avec
difficulté, en obligeant le jeune homme à lui faire face.
Il faillit revenir sur ce qu'il
avait décidé de lui dire quand il aperçut les joues enflammées, les cheveux
trempés de sueur et les tétons cernés de petites marques rouges infligées par
sa propre bouche avide.
-Harry, répéta-t-il en se glissant
le long du corps dénudé sous lui, regarde-moi, commanda-t-il d'un ton
persuasif.
Il pourrait mourir pour ce regard,
décida-t-il sur le moment. Il lui parlait de tendresse et d'amour. Severus
avala difficilement sa salive.
-Nous ne sommes pas obligés de...
Une main pas très douce amena ses
lèvres à celles de son amant. Il céda à ses baisers et répondit avec douceur,
incapable de croire que nulle autre que dame réalité se déroulait autour de
lui.
-Et que faîtes-vous de 'Une fois mis en route, je ne m'arrête
plus.' ?
-Crois-moi je ne demande qu'à être
enfoui au plus profond de toi, avoua Severus, la voix rauque. Mais, je ne veux
pas être un mufle, je ne veux pas te forcer à quoique ce soit, dit-il avec
passion en le fixant dans les yeux.
Harry sourit et son pied glissa du
mollet de Severus jusqu'à sa cuisse.
-Montrez-moi.
-Tu l'auras voulu.
Pupilles dilatées, Severus
s'agenouilla entre ses jambes écartées et suréleva son bassin d'un coussin
ferme. Harry s'installa sur les coudes, mais s'affala quasiment aussitôt sur le
matelas quand le bout d'un doigt glissant le toucha...
-Est-ce que...est-ce que ça va
faire mal ? Demanda-t-il en fixant le plafond.
-Les premières fois sont toujours
les moins confortables, expliqua Severus avec patience, ne faisant que
l'habituer à quelque chose de moins tendres que sa langue sur les tissus
criblés de terminaisons nerveuses. Je ne vais pas te mentir et dire que tu ne
sentiras rien. Si je m'y prends bien, tu ne ressentiras aucune douleur avec mes
deux premiers doigts.
Severus rit en voyant les deux
tâches rosées sur les pommettes de son compagnon.
-Tu n'atteindras pas le Nirvana en
deux secondes, contrairement à ce que racontent certains idiots. Jusqu'à ce que
tu sois suffisamment relaxé pour éviter la douleur, tu ne risques que de sentir
des doigts dans ton...
-C'est bon !! Le coupa Harry. J'ai
compris, affirma-t-il en repoussant ses cheveux de son visage d'une main
tremblante.
-Si tu es sûr, s'amusa Severus en
embrassant sa cuisse aux poils épars.
Severus avait dit vrai, non pas
qu'il s'en étonnait. Le maître en potions avait été le seul à toujours lui
offrir ses quatre vérités quand il en avait le plus besoin. Le coup de fouet
qui s'ensuivait l'irritait peut-être jusqu'à la fureur, mais avec le recul, il
s'était rendu compte du rôle crucial que Snape avait joué dans les évènements
de l'époque et dans sa vie...
Pourtant, rien que de savoir que
Severus avait son doigt en lui, examinant ses parois les plus intimes, suffit à
son pénis ramolli pour se redresser avec fierté et ainsi capter l'attention de
son dévoué serviteur. Harry croisa malgré lui les prunelles sombres de Severus.
S'attendant à trouver un petit sourire gentiment moqueur sur ses lèvres, il fut
surpris de les voir crispées. Son regard descendit et il aperçut le membre
épais niché contre les boucles d'ébène sur le pubis et le long du ventre du
diable entre ses jambes.
-Pensais-tu être le seul à manquer
de patience ? Le taquina Severus d'une voix rauque.
Que possédait donc cette voix pour
éliciter à chaque fois de tels gémissements de sa part ?
-Vite Sev'rus,
supplia Harry en s'entourant la taille de ses bras pour éviter de s'apporter le
reste de frictions dont il avait besoin pour enfin relâcher toute tension.
Comme il en avait été averti, le
troisième fut le plus méchant. Il tirailla le premier anneau de muscle
douloureusement.
-Pousse contre mes doigts, conseilla
Severus en continuant ses caresses.
Harry sentit sans difficulté ses
joues s'enflammer et il se cacha de ses bras, jetés vivement sur son visage.
-Ca ne risque rien ? Murmura-t-il
avec gêne.
-Le charme que je t'ai jeté tout à
l'heure s'est occupé de ça, le rassura Severus.
-Ok, souffla Harry en obéissant.
Effectivement, cela facilitait
plutôt les choses. Et bientôt, les longs doigts de son amant le quittèrent.
Harry vit Severus lubrifier son sexe avec anticipation. Il l'accueillit sur lui
avec le distinctif petit soupir qu'on a souvent quand on retrouve quelque chose
qui nous appartient. Un baiser finit de l'amollir confortablement et il sentit
Severus pousser contre lui. Il serra les cuisses sans pouvoir se contrôler.
-Je sais ce que c'est, crois-moi, mais
si tu me casses une côte, cela risque de m'être impossible de continuer.
Maintenant fais-moi confiance Harry, encouragea Severus avec patience.
Et pourtant, Merlin savait qu'il
n'était qu'à deux doigts de...
-Vous serez gentil ? Demanda Harry
d'une toute petite voix.
Je suis un saint, pensa Severus en
tentant de bouger le moins possible.
-Je serai si doux que tu ne voudras
pas d'autre amant jusqu'à la fin de tes jours.
-J'espère que c'est une promesse.
-Bien plus.
Il se sentit transpercé de part en
part par les immenses iris couleur du jade. Et le brunet se relaxa sans autre
forme de procès. Et c'est avec un râle satisfait qu'il s'enfonça sans accroche
dans cet étau de chair bouillant qui menaça de le précipiter par-dessus bord au
milieu de ce premier aller.
-Oh Harrry,
Harry, Harry...
Le brunet écouta cette douce
litanie, les yeux écarquillés. Il savait exactement ce qu'avait heurté Severus
en lui. Rien n'aurait pu le préparé à cela.
-Harry ?
-Ca va, allons-y, l'encouragea
Harry avec un lent mouvement des hanches.
Il apprécia énormément le
gémissement de son amant si silencieux jusqu'alors.
-Où ça ?
-Au septième ciel, voyons, ronronna
Harry en accrochant les draps autour de lui.
-Rien que ça ? Continua Severus,
dans l'espoir de retarder un peu son explosion.
-Allez Sev'rus,
c'est vous le guide !
Et avec un grognement, Severus
n'entreprit que cela. Inutile de dire que tous ces délicieux préliminaires ne
laissèrent pas vraiment le temps au couple de ce découvrir intimement pendant
des heures. Une minute serait peut-être plus exact.
Une minute remplie de grognement sourds, de morsures inconscientes, de baisers
fiévreux et de gémissements interminables des deux côtés. Severus veilla à ce
qu'Harry s'abandonne en premier entre eux et il suivit aussitôt, s'effondrant
sur la petite merveille de jeune homme qu'il avait marqué comme sien de toutes
les façons les plus officieuses. Avec un dernier effort, il se souleva pour
quitter l'antre délicieuse qu'il n'avait que brièvement occupée, mais pour de
splendides secondes qui l'avaient marqué pour la vie.
-Non restez, protesta Harry en
l'encerclant de ses bras et jambes avec langueur.
Severus soupira.
-Malgré que ce que j'éprouve pour
votre remarquable postérieur ne soit que pure adoration, je ne ressens
aucunement l'envie de découvrir le potentiel collant des fluides qui se
trouvent dans ses confins, Monsieur Potter.
-Ah...Je pensais que vous alliez le
côté, dit Harry en fermant les yeux quand Severus glissa hors de lui. J'aime
quand vous êtes sur moi.
Severus le contempla, incapable de
répliquer quoique ce soit.
Il se contenta de se réinstaller
sur le jeune homme qui l'entoura de ses bras et cala sa joue contre ses
cheveux. Il n'y eut que le bruit de leurs respirations pendant un moment pour
troubler le calme de la chambre. Le soleil s'était levé et ses rayons
traversaient la fenêtre pour couvrir le lit. Malgré la chaleur, les deux
sorciers refusèrent de bouger d'un pouce pour arranger l'état des volets d'un
coup de baguette magique. C'est seulement après une quinzaine de minutes de
somnolence que Harry agita sa main en direction de la fenêtre. Il effleura le
dos de Severus et le renversa gentiment sur le côté, s'installant sur ses
cuisses pour le contempler avec un plaisir inouï.
Après une inspection attentive de
son partenaire, il releva les yeux vers le visage qu'il savait animé et sourit
avec bonheur. Puis son sourire se fit taquin.
-Pure adoration, hnn ? Répéta-t-il en
jouant avec le nombril à sa portée.
-N'étais-tu pas censé te remettre
de ton parcours jusqu'au septième ciel ? Se plaignit Severus, sentant à sa plus
grande misère ses joues se teinter d'un rose ou pire encore d'un rouge léger.
Harry embrassa ses joues comme pour
confirmer ses soupçons et il ferma les yeux avec un soupir.
-On peut voir le huitième ciel maintenant
?
Severus grogna et jeta un bras en
travers de son visage.
-Tu seras ma mort.
Le sourire de Harry s'agrandit.
-Bienvenu au paradis ! Alors ? Ce
huitième ohmmpf....
Fin
30/07/2006
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